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BILAN ANNUEL

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Academic year: 2022

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BILAN ANNUEL

des

C orrespondants

O bservateurs du

D épartement

S anté des F orêts

Pôle Sud Est -

Année 2019

Département

Du VAR

Résumé :

L’année 2019 a été très sèche et très chaude dans le département mais les forêts ont semblé bien résister, peut-être grâce à l’année 2018 bien arrosée qui leur a permis de se refaire une santé…

Les dégâts spectaculaires attribués au changement climatique sont donc encore diffus, même si, dans certains cas (Frêne oxyphylle par exemple), ils peuvent couvrir de grandes surfaces.

Les deux faits marquants de 2019 dans le Var sont donc la défoliation massive du Chêne-liège à l’Est des maures au printemps, du fait du Bombyx disparate

et l’extension de la Pyrale du Buis à la quasi-totalité des zones à buis du département.

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1 - Le Bilan Météorologique :

Données issues de Meteofrance

2019 se classe comme la 3ème année la plus chaude en France métropolitaine depuis 1900.

1.1. – Le bilan par saison :

Hiver 2018-2019 : Les températures ont été globalement supérieures à la normale, de l’ordre de 1,1 °C et les précipitations largement inférieures avec un déficit de plus de 50 % des normales de saison, après des pluies automnales heureusement abondantes.

Printemps 2019 : Mêmes constats défavorables pour la végétation sur cette saison dans l’inter région et sur le littoral en particulier : des températures de près de 1°C au-dessus des normales et des précipitations n’atteignant que 49 à 85 % du niveau moyen.

Été 2019 : Sur l’ensemble de la partie littorale de l’inter région, les températures ont été de près de 2,8°C supérieures aux normales, avec une première période de canicule en juin et un mois de juillet considéré comme globalement le plus chaud depuis le début des mesures météorologiques.

Les pluies ont été très faibles sur l’ensemble de la saison, de l’ordre de 2 à 70 % de la moyenne des 30 dernières années. Le déficit pluviométrique global était de 90 % pour le mois de juin.

Les plus gros déficits sont relevés sur les stations de Toulon et Le Luc puisqu’il n’est tombé que 1,5% et 10% de pluie sur les trois mois.

Automne 2019 :

Saison douce, avec des températures moyenne de 1,6 °C au-dessus de la normale et très arrosée à partir de fin septembre, pour atteindre des niveaux de précipitation de 106 à 240 % du niveau normal.

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1.2. – Les faits marquants :

Des épisodes de grêle ont traversé le département en mai, juillet, août et novembre 2019, se concentrant sur les zones de Bras, Fréjus et du golfe de St-Tropez.

Du 22 au 24 novembre puis à nouveau le 1er décembre, des épisodes méditerranéens remarquablement intenses ont provoqué des pluies diluviennes, crues et inondations sur l'est du Var.

277,7 mm à Fréjus (Mont-Vinaigre) de pluie ont été relevés les 22 et 23 novembre dont 238,9 mm en 24 heures, soit l'équivalent de 2 à 3 mois de pluie. Les conséquences de cet épisode ont été dramatiques avec le décès de 6 personnes et de nombreuses perturbations du trafic aérien, ferroviaire et routier. 86 communes du Département ont ainsi sollicité la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour les dégâts causés par les intempéries.

En novembre et décembre, la France a été balayée par une succession de tempêtes souvent accompagnées de précipitations abondantes.

L'épisode venteux le plus fort a été celui du 12 au 14 décembre, considéré comme tempête forte (vigilance rouge pluie-inondation) et affectant le Var avec des vents à 120 km/heure.

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2 – L’Etat Sylvosanitaire des principales essences forestières :

2.1. – Les feuillus :

2.1.1. Le Chêne-liège :

En plus des placettes systématiques, le Chêne-liège fait l’objet d’un protocole de surveillance national avec 40 placettes réparties dans les 4 zones de suberaies en France : Landes, Pyrénées-Orientales, Corse et Var avec 13 placettes.

Le déficit foliaire est de 48 % en moyenne sur les 299 arbres relevés à l’été et l’automne 2019.

Il est en augmentation depuis 2015, conséquence des années sèches et chaudes et ce malgré une légère amélioration en 2018 (année pluvieuse). Les défoliations du Bombyx disparate (voir détails en paragraphe 3.2) ont dû jouer un rôle dans l’aggravation du déficit foliaire constaté : une des placettes mesurées en juillet présentait une défoliation locale moyenne de 73 %.

La sécheresse ou tout facteur d’affaiblissement de l’arbre font souvent apparaitre le Charbon de la mère (Biscogniauxia mediterranea = Hypoxylon mediterraneum) identifié régulièrement sur stations sèches ou appauvries dans les Maures et l’Estérel.

Ce champignon parasite apparait sous forme de plaques sous- corticales noires et dures, visibles par les fissures longitudinales de l’écorce.

Deux relevés en 2019 sur stations humides signalent la présence de Phytophthora spp.

(encre du chêne-liège) dans le sol ou les racines de l’arbre provoquant des remontées noirâtres au collet des arbres et des dépérissements.

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2.1.2. Le Chêne vert :

Le Bupreste des branches du Chêne (Coroebus bifasciatus) s’est surtout manifesté dans les zones exposées à la lumière et les peuplements clairs tels que les bandes débroussaillées le long des ouvrages de DFCI (exemple du signalement sur la commune de Tourtour).

Un curieux phénomène a été constaté sur la commune du Luc après une période de très fortes pluies : des glands de Chêne vert ont germé fin novembre dans l’arbre (voir cliché ci-joint) !

2.1.3. Le Chêne pubescent :

Sécheresse et Bupreste ont impacté le Chêne

« Blanc » comme le Chêne vert mais avec des effets moins spectaculaires dans le paysage varois.

Le Chêne pubescent a pu faire l’objet d’ « attaques » de cigariers (Attelabus curculionides), coléoptères du type « charançons » dont la femelle utilise les feuilles pour confectionner un nid (voir photo ci-dessus ; signalement sur la commune d’Aiguines).

En décembre, un épisode de vents forts a occasionné de nombreux bris de branches de tous diamètres sur chênes, dans le Haut-Var en particulier (signalement sur la commune de Trigance).

2.1.4. Le Châtaignier :

Les maladies récurrentes de cet arbre ne sont plus signalées car présentent à peu près partout dans le Var :

- Le Cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus) à l’équilibre avec son parasitoïde Torymus sinensis,

- Le Chancre du châtaignier (Cryphonectria parasitica) contre lequel les castanéiculteurs luttent par l’application de souches hypovirulentes,

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L’encre du châtaignier (Phytophthora spp) présent dans les stations humides fait l’objet d’une attention particulière qui amène le Syndicat des Producteurs de Châtaignes du Var à préconiser la plantation de variétés hybrides résistantes (Maraval ou Ferrosacre).

2.1.5. L’Orme champêtre :

La Graphiose (Ophiostoma novo-ulmi) est encore bien présente dans les haies et ripisylves du département. Même des arbres de petit diamètre sont attaqués (signalements sur la commune de Vidauban en particulier).

La Galéruque de l’Orme n’a pas fait l’objet de signalements cette année.

2.1.6. Le Frêne oxyphylle :

Des décolorations et dessèchements de feuilles et branches ont été massifs en fin d’été sur le Frêne oxyphylle pour lequel a été élaborée une fiche de signalement de large amplitude à partir de la commune du Cannet-des-Maures.

Cependant, ces dégâts attribués à la sécheresse et aux épisodes caniculaires connus cette année n’ont pas engendré pour le moment de mortalité notable pour cette essence.

2.1.7. Le Buis :

En plus du problème de la Pyrale traité à part, ont été détectés en tout début d’année 2019, sur des buis dans un vaste taillis de Chêne pubescent de la commune de Châteauvert, deux maladies cryptogamiques, causes de dépérissement des feuilles et des rameaux du buis, le Cylindrocladium buxicola et le Volutella buxi.

2.2. – Les résineux :

2.2.1. Le Pin d’Alep :

Essence résineuse importante du département, le Pin d’Alep n’a pas connu de problèmes majeurs en 2019 mais des attaques ponctuelles d’Hylésine destructeur (Tomicus destruens) ou de pissodes (Pissodes sp.), agissant plutôt en pathogènes secondaires sur des arbres affaiblis par les épisodes de sécheresse et de canicule de 2019 ou des années précédentes (exceptée 2018).

Comme les autres pins, le Pin d’Alep peut être touché par le Shaeropsis sapinea (ou Diplodia pinea). Un cas non sévère (quelques bouquets d’aiguilles décolorés sur quelques arbres) a été signalé sur la commune de Figanières en mai.

Une tournée spécifique a été effectuée fin novembre en forêt communale de Lorgues dans un peuplement classé au titre des MFR et fortement fréquenté, pour expertiser des mortalités d’individus isolés ou en groupes. Le diagnostic a mis en lumière une conjonction de phénomènes abiotiques défavorables au peuplement (sécheresse de 2017, situation sommitale) permettant aux cambiophages d’attaquer les individus les plus fragiles. La présence du Phellin des pins sur environ 20% des individus est également à prendre en compte dans la gestion courante et notamment aux abords des cheminements car ils indiquent une dépréciation des qualités mécaniques des arbres touchés. Ceux-ci devront donc être suivis plus attentivement.

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Comme la photographie ci-dessous à droite le montre, le Pin d’Alep peut aussi être sensible aux gels tardifs (chute d’aiguilles et trous dans le houppier au printemps, à 500 m d’altitude, au bord du Lac de Ste-Croix sur la commune des Salles-sur-Verdon).

2.2.2. Le Pin sylvestre : Comme les années passées :

 Dans les pinèdes à Pin sylvestre du Nord-Est varois infestées ces dernières années, les populations de chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) sont revenues à leur niveau endémique.

 Avec la forte présence du gui et la sécheresse record de 2017, les pins sylvestres de cette partie du département sont très affaiblis et on observe des dépérissements importants à l’ouest de Comps-sur-Artuby par exemple (nouveaux signalements de dégâts de sécheresse et coups de chaleur avec effets de Diplodia pinea sur des pinèdes de la commune de Trigance).

De nombreuses attaques de ravageurs secondaires de type scolytes sont ainsi à signaler.

Une importante coupe sanitaire de plus de 3000 m3 a eu lieu en forêt communale de Trigance pour exploiter les pins dépérissants. Dans une moindre mesure, la forêt communale de La Bastide a fait l’objet d’une coupe sanitaire de 600 m3.

2.2.3. Les Pin noir d’Autriche et Laricio de Corse :

Peu présentes dans le Var, ces deux essences introduites par plantations connaissent à peu près les mêmes problèmes que le Pin sylvestre, excepté le Gui, tout en résistant mieux aux excès du climat : Processionnaire du pin, Diplodia, Hylésines et Pissodes.

2.2.4. Les Pin maritime et pignon :

On ne déplore pas d’aggravation de la situation de ces essences fragilisées tout de même par les manifestations exceptionnelles du changement climatique.

Comme sur cette photo de gauche, le Pin maritime continue d’être affecté par la Pyrale du tronc (Dioryctria sylvestrella) pratiquement partout où il est présent dans le Var. Un signalement a été fait en limite Est de sa répartition, sur la commune de Fayence.

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La Chlorose calcaire (photo de droite ; signalement sur Flayosc) affaiblit l’arbre là où du calcaire actif présent dans le sol « empoisonne » le Pin maritime, essence calcifuge.

2.2.5. Le Cèdre de l’Atlas :

Sur la commune de Gonfaron ont été notés des fentes, coulures et colorations anormales sur des troncs de Cèdre ainsi que des chancres et déformations de branches. Tous ces symptômes ont été attribués à la sécheresse et aux coups de chaleur.

Il en est de même pour les signalements faits en forêt communale de Chateaudouble où un jaunissement des aiguilles et des écoulements avaient été constatés au printemps sur des stations calcaires sèches de plateau.

suintements actifs chute foliaire importante

2.2.6. Les Sapins méditerranéens :

Pissodes et cerambycidés ont eu raison de quelques sapins épars (Pin sapo, de Céphalonie et/ou d’hybridation avec le Sapin pectiné) affaiblis par la (ou les) sécheresse(s), sur la commune de Mons (un signalement en mars 2019).

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3 - Les Suivis Spécifiques :

3.1. – Les plantations :

Aucune plantation n’a été suivie dans le Var en 2019.

3.2. – Les défoliateurs précoces :

En prévision d’une pullulation attendue du Bombyx disparate (Lymantria dispar), défoliateur précoce du chêne, un protocole de comptage des pontes par la méthode dite « 5 minutes » entre janvier et mars 2019. Les relevés effectués ont montré trace de pontes sur le secteur de la vallée de la Môle.

Le développement des chenilles au printemps a causé une défoliation massive sur une surface estimée à 5 000 ha répartis entre La Londe les Maures et La Môle (6 communes impactées).

L’impact était très fort : l’ensemble des chênes était défolié et la chenille s’en est prise également aux espèces de maquis (arbousier, cistes) et sporadiquement à une parcelle de vigne.

Carte au 1/150 000e

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Sans conséquence majeure cette année puisque les arbres ont refait en majorité leurs feuilles, cette attaque impacte les réserves de l’arbre et sa capacité à réagir aux stress.

Face à la confusion des habitants et des médias face à ce phénomène (où de nombreuses idées fausses sont véhiculées : les arbres sont morts, la chenille est urticante…), les correspondants-observateurs ont participé à des campagnes de communication des chaines de télévision locales et nationales (FR3, TF1, etc.) et diffusé aux communes et partenaires le maximum d’informations techniques.

Une information technique spécifique a été réalisée par le pôle sud-est du DSF sur ce sujet (Info technique n°94 : « Pullulation de Bombyx disparate dans le Massif des Maures »).

La Tordeuse verte du chêne (Tortrix viridana) a également été signalée au début du printemps sur quelques zones de la vallée de la Môle mais sans impact défoliateur fort.

3.3. – La Processionnaire du Pin :

3.3.1. Les placettes :

L’insecte est relativement peu présent dans l’ensemble du département et en diminution sensible quant au nombre de nids et aux défoliations observées.

Bien que des nids soient observés de façon éparse sur Pin d’Alep et Pin maritime, la chenille n’occasionne de dégâts, limités cette année, que sur Pin noir et Pin sylvestre.

3.3.2. Les quadrats :

Sur aucun des 29 quadrats du département n’ont été signalées de lisières défoliées à plus de 50 % en 2019.

3.4. – La cochenille du pin maritime :

La surveillance de la sensibilité de l’espèce vis-à-vis de la cochenille du Pin (Matsucoccus feytaudii) se poursuit sur plusieurs plantations expérimentales avec des provenances diverses.

La variété Tamjout du Maroc montre les meilleurs résultats de résistance.

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3.5. – L’impact de la levée de liège sur le Chêne liège

Depuis les dépérissements conséquents provoqués sur Chêne-liège dans les années 2005 par les sécheresses et le Platype Platypus cylindrus, un protocole spécifique de surveillance a été mis en place sur des arbres exploités pour leur liège (et des arbres non levés témoin).

En effet, cet insecte perfore le tronc pour inoculer ses larves et attaque plus facilement les Chpenes lièges dont le liège a été récemment levé. Aussi, les placettes sont elles suivies sur une durée de 3 années.

Deux placettes ont été suivies en 2019 sur les communes de Hyères (mise en place en 2017) et du Lavandou (2018).

Aucune anomalie n’est relevée sur la placette à Hyères où les arbres présentent tous un taux d’attaque nul et un déficit foliaire moyen de 45 %.

Au Lavandou, la levée de liège a clairement augmenté le taux d’attaque : léger sur les arbres non levés, il est fort sur les arbres levés.

3.6. – Les coléoptères Xylosandrus :

La détection du Xylosandrus crassiusculus Motschulsky date du 19/08/2014 sur des caroubiers (Ceratonia siliqua) à Nice. Il s'agit du premier signalement sur le territoire métropolitain de cette espèce inscrite sur la liste d'alerte OEPP.

Xylosandrus crassiusculus est très polyphage : il a été signalé sur de nombreuses espèces ligneuses fruitières (Prunus, Malus, Ficus...), forestières (Alnus, Populus, Salix, Quercus, etc.) et ornementales (Acacias, Hibiscus, Magnolias..).

Tous les feuillus sont potentiellement concernés mais il n'a pas été observé sur résineux.

Depuis, un dispositif passif de 10 pièges (4 dans le 06 – 6 dans le 83) a été mis en place à proximité de peuplements naturels de caroubier afin de suivre l’évolution de l’attaque avec des prélèvements espacés de 1 à 3 mois.

En 2016, le Xylosandrus compactus est détecté à St Jean Cap Ferrat (06), St Tropez (83) puis à Bormes les Mimosas en 2018 sur des lauriers sauces ornementaux (Lauris nobilis). Ne faisant pas partie des listes OEPP, malgré la large gamme d'hôtes et sa forte nuisance, il a fait l'objet d'une Évaluation du Risque Simplifiée en février 2017. Cette dernière conclut à un fort risque d'installation avec une certitude élevée.

Les mesures à mettre en place sont la surveillance aussi large que possible sur le littoral de PACA et des mesures curatives dès que les symptômes (rougissement des pousses) apparaissent.

Un dispositif de pièges à insecte est en place sur le littoral varois, organisé par le DSF, la FREDON et l’INRA d’Antibes.

Ces suivis font l’objet d’un programme de recherche Life SAMFIX.

Les captages effectués en 2019 n’ont permis de trouver aucun insecte sur les zones de suberaies varoises suivies (Saint-Raphaël, Sainte-Maxime, Ramatuelle, Le Lavandou).

Par contre, un troisième insecte polyphage a été détecté : Xylosandrus germanus.

Plus gros que les deux précédents, les dégâts qu’il cause sont identiques à ceux causés par le crassiusculus (serpentins de sciure sortant du tronc).

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4 - Les Organismes Invasifs :

4.1. – La surveillance Nématode du pin :

Le Nématode du pin, ou Bursaphelenchus xylophilus, est un ver microscopique qui se développe aux dépens d’arbres hôtes, essentiellement des pins. Les larves de ce ver sont transportées d’un conifère à l’autre par des insectes coléoptères (du genre Monochamus spp.) Ces insectes deviennent porteurs du nématode si leur développement s’est déroulé dans un arbre contaminé. Les pins européens sont très sensibles au nématode du pin. Originaire d'Amérique du Nord, le nématode du pin a été introduit au Japon au début du 20ème siècle, où il a provoqué des dégâts considérables. Il s'est ensuite étendu au sud de la Chine, en République de Corée, à Taïwan et est actuellement présent en Europe, au Portugal depuis 1999 et depuis 2008 en Espagne en foyers limités. En France, la région des Landes, notamment, est une zone à risque en cas d’introduction de ce parasite.

4.1.1. Les prélèvements :

En 2019, les prélèvements de bois de Pin ont été assurés par le technicien de la FREDON à partir de la localisation des sites sensibles fournie par les CO du département, notamment sur des pins déperissants, des coupes ou des tas de bois débardés (exemple à Trigance). Sur l’ensemble des échantillons varois, il n’y a eu aucune remontée d’analyse positive.

4.1.2. Les piégeages Monochamus :

4 piégeages sont réalisés en été pour capturer des Monochamus galloprovincialis susceptibles d’être porteurs du Nématode du pin.

Cette année, le piège avec phéromones et filet insecticide a été placé sur les communes : - des Arcs (à proximité de l’aire de stockage des grumes d’une scierie),

- Le Luc, dans une coupe d’éclaircie d’un mélange pins d’Alep – chênes,

- Hyères, au pied de massifs couverts de pin d’Alep et à proximité d’une zone industrielle, - Cuers, également à proximité de zones d’activités.

Plusieurs dizaines de Monochamus ont ainsi été récoltées.

Aucun des insectes capturés ne s’est fort heureusement trouvé vecteur du parasite

4.2. – Le fusarium :

Ce champignon infeste la plupart des espèces de pins, une trentaine au moins y compris les essences européennes et méditerranéennes : le pin d'Alep (Pinus halepensis), le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le pin maritime (Pinus pinaster). Décrit pour la première fois aux USA en 1946 (Pitch canker) puis au Mexique, il a provoqué une épidémie sur Pinus radiata en Californie dans les années 1980. Il s’est ensuite largement répandu au Chili, en Afrique du Sud et au Japon où il a causé d’importants dégâts en pépinières. En Europe, il a été détecté en Espagne sur P. pinaster et P. radiata et des doutes ont été émis en Italie et au Portugal. Il a également été détecté en France dès 2009.

Ce dispositif ne révèle toujours pas la présence du pathogène

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4.3. – La chalarose du Frêne :

Il y a peu de Frênes élevés dans le Var et le front d’avancement de la Chalarose n’est pas encore descendu aussi bas en latitude. Restons vigilants.

4.4. – La pyrale du buis :

La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis), espèce invasive originaire d’Asie du sud-est, est arrivée en France en 2008. Cet insecte, à la forte prolificité, a connu un développement particulièrement dynamique au cours de la saison 2016, avec son passage dans le milieu forestier. Les dommages sur les buxaies et leur environnement sont nombreux.

Bien que non urticantes, la présence abondante de chenilles dans les buis a constitué une gêne majeure à la fréquentation des massifs. À ce jour, elles n’ont pas occasionné de dommage significatif sur d’autres essences que les buis. Durant chaque essaimage, les vols de papillons sont une véritable gêne pour les riverains : les éclairages concentrent les papillons dès la tombée de la nuit, leur nombre gêne le fonctionnement de certaines installations de type frigorifique et les climatisations. Sur ces zones, il faut s’attendre à un effondrement des populations.

Le Département de la santé des forêts a construit une stratégie de surveillance adaptée aux enjeux et reste moteur dans les partenariats avec la recherche. Le suivi de la réaction des buis à la défoliation totale fait partie des enjeux forts pour le milieu forestier. Un réseau de placettes a été installé pour 5 ans, sur les zones défoliées qui n’avaient jusqu’alors pas concerné le Var.

Une première attaque de l’insecte en dehors des zones urbanisées du département a été mise en évidence le 23 août 2017 par le Correspondant Observateur du CRPF des Alpes-Maritimes dans la commune varoise de Callian, à la limite départementale : les buis étaient consommés à plus de 80 % du feuillage sur plusieurs hectares entre 550 et 580 mètres d’altitude.

En 2018, des signalements sont apparus dans les communes d’Aiguines, de Mons et de Caillan.

Et en 2019, l’insecte a rapidement progressé pour consommer sévèrement le feuillage des buis jusque dans le Centre Var (signalements précis par élaboration de fiches de veille sanitaire sur les communes de Châteauvert, Brue-Auriac, Bras, Vinon-sur-Verdon, Trigance, Mons à nouveau, Figanières, Chateaudouble. Toutes les stations à Buis du département sont menacées.

Défoliations sur buis à Chateaudouble

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4.5. – Autres :

Xylella fastidiosa

Déjà présente en Corse et dans les Alpes-Maritimes, cette bactérie a été identifiée pour la première fois dans le Var, en novembre 2015 sur un polygale à feuille de myrte (Polygala myrtifolia) à la Seyne-sur-Mer. Cet arbuste ornemental était porteur de la sous-espèce dite

"multiplex" de la bactérie, une souche qui ne semble pas s'attaquer aux oliviers, à la différence de la sous-espèce identifiée en Italie.

La préfecture de région a défini autour de ce plant contaminé une zone de 100 m à l'intérieur de laquelle tous les végétaux hôtes seront arrachés et l'ensemble des végétaux désinsectisés, et une zone de 10 km où la vente et le transport -sauf dérogation- d'une liste de 200 plantes est interdit. Cette zone tampon englobe 14 communes de l'agglomération toulonnaise.

En 2018, un foyer de la sous-espèce multiplex a été trouvé par la FREDON PACA à St- Raphaël sur Polygala myrtifolia détecté dans le cadre de la surveillance évènementielle. 13 nouveaux foyers souche muliplex ont été détectés dans la zone Ollioules – La Seyne sur Mer (8 Spartium junceum, 4 Polygala myrtifolia, 1 Prunus dulcis) dans le cadre de la surveillance des quadrats.

La liste des végétaux hôtes a été mise à jour suite à la mise en évidence de la bactérie de la souche multiplex sur cinq nouvelles espèces en Corse et sur 7 nouveaux végétaux en PACA. Elle comprend désormais 36 espèces pour la souche multiplex incluant le chêne-liège.

Se référer au site de la

DRAAF PACA pour plus d’informations :

http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/Xyllela-Fastidiosa

Noms et coordonnées des CO du département :

Chloé MONTA (et la notatrice Gisela SANTOS MATOS) pour l’Association Syndicale Libre

de la-Suberaie Varoise (ASLSV) c.monta@suberaievaroise.com

06 73 69 45 28

Alexandre GIRARDOT pour l’Office National des Forêts

(ONF)

alexandre.girardot@onf.fr 06 21 47 05 99

Joël-PERRIN

pour le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), Délégation de Provence-Alpes-

Côte d’Azur joel.perrin@crpf.fr

06 01 32 12 21

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