Peut-on être musulman en Occident?

Radouane B

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Radouane Bnou-nouçair

Peut-on être musulman en occident ?

Le cas du Québec

P e u t- o n ê t r e m u s u l m a n e n o c ci d e n t ?

Les citoyens de confession musulmane vivent de sérieuses difficultés d’intégration. Ces difficultés se sont accrues sous l’effet d’un certain nombre de facteurs parmi lesquels :

• La multiplication des attentats terroristes, la plupart associés à l’islam ;

• Le développement, en interne, de l’islamophobie, devenue avec le temps, une nouvelle forme de racisme ;

• Les contraintes obligatoires imposées par la religion islamique au citoyen musulman pour pratiquer son culte dans un environnement réticent, voire hostile ;

• Une mauvaise image du musulman véhiculée via des amalgames entretenus par certains médias et par l’opportunisme politique.

Cette situation rend incontournable la question : Peut-on être musulman en Occident ?

Le présent ouvrage se propose d’apporter des éléments de réponse à cette question en :

• Rappelant la situation actuelle des musulmans en Occident ;

• Décrivant comment l’islamophobie s’est développée dans les pays occidentaux, en se basant sur le cas du Québec ;

• Rappelant les principaux freins à desserrer pour le bon fonctionnement du vivre-ensemble.

Dans la conclusion, une réponse est fournie en précisant les conditions incontournables à sa réalisation.

Ingénieur de formation (ENTPE de Lyon) et écrivain-journaliste de métier, Radouane Bnou-Nouçair est l’éditeur du site www.

maroc-quebec.com. Citoyen canadien, résident au Québec et originaire du Maroc, il a exercé comme chroniqueur dans des médias communautaires. Il a publié 10 livres parmi lesquels : Atouts et faiblesse de l’immigration au Québec, La lutte mondiale contre la corruption et Les musulmans au Québec chez L’Harmattan.

Illustration de couverture de l’auteur.

ISBN : 978-2-343-15505-0

15 €

PEUT-ON ÊTRE MUSULMAN EN OCCIDENT ?

© L’Harmattan, 2018

5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-15505-0 EAN : 9782343155050

Radouane Bnou-Nouçair

Peut-on être musulman en Occident ?

Le cas du Québec

Du même auteur

Les musulmans au Québec : entre stigmatisation et intégration, L’Harmattan, 2016.

Atouts et faiblesses de l’immigration au Québec,

Le football africain - Biographies, histoire, bilan et perspective, L’Harmattan, 2010.

La lutte mondiale contre la corruption, De l'empire romain

à l'ère de la mondialisation, L’Harmattan, 2007

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SOMMAIRE

Introduction

I-Portrait du Québec : une démocratie libérale francophone d’Amérique du Nord II-Le Québec, une terre d’immigration III-La situation des musulmans au Québec IV-L ’Islamophobie, une nouvelle forme de

racisme

V-Le développement de l’islamophobie au Québec

VI- Les difficultés d’intégration de la population québécoise de confession musulmane

VII- Les douze tendances du monde actuel VIII- Les freins au « Bien vivre ensemble » IX- Des témoignages édifiants

Conclusion

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INTRODUCTION

Il est indéniable, aujourd’hui, que l’islam et les musulmans font l’objet d’une grande polémique partout en Occident. Les raisons justifiant cette situation sont nombreuses et trouvent parfois leurs origines loin dans les dédales de l’histoire.

Les migrations internationales ont fait que les musulmans se trouvent en nombre plus ou moins important dans la plupart des pays occidentaux.

Cependant, la coexistence de cette communauté en Occident ne se pose plus seulement en termes d’intégration mais aussi parfois en termes d’acceptation/rejet par les pays d’accueil.

D’où l’intérêt de répondre à la question : « Peut-on être musulman en Occident? »

Les éléments de réponse à cette question sont multiples avec différents niveaux d’importance.

L’argumentation sera illustrée dans le présent ouvrage à partir d’un cas significatif : celui du Québec. En effet, cette province canadienne présente plusieurs originalités qui en font un champ expérimental idéal pour le traitement de la problématique soulevée. Le Québec est une démocratie libérale et une province francophone en Amérique du Nord.

Le Québec est, également, historiquement une terre d’immigration et, comme le Canada, il adopte une politique volontariste et sélective d’immigration en l’accompagnant de mesures visant à faciliter l’intégration des nouveaux arrivants.

Pourtant, malgré des moyens non négligeables et un flux migratoire important, le Québec, aujourd’hui, à l’instar de pratiquement tout l’Occident, a de grandes difficultés à intégrer sa population de confession musulmane.

Cette situation suscite de nombreuses questions :

 Quelles sont les origines de ces difficultés et quelles pourraient être les actions à mener pour remédier à cette situation?

 Les musulmans constituent-ils une population non intégrable aux sociétés occidentales?

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 Les valeurs acceptées consensuellement par l’ensemble des Québécois seraient-elles incompatibles avec les exigences du culte musulman?

 L’islamophobie s’est-elle développée au Québec à tel point qu’elle constitue un frein à l’intégration?

 La politique d’intégration et les moyens mis en œuvre par le Québec se sont-ils avérés insuffisants ou inadéquats?

L’objectif du présent ouvrage consiste à fournir, le plus exhaustivement possible, les éléments de réponse à ces questions qui permettront d’alimenter l’analyse de la question fondamentale : « Peut-on être musulman en Occident? »

Pour atteindre cet objectif, le texte présenté est divisé en quatre parties :

Première partie : Portrait du Québec, une démocratie libérale francophone d’Amérique du Nord et une terre d’immigration;

Deuxième partie : L’arrivée des musulmans au Québec; leurs difficultés d’intégration et leur situation actuelle;

Troisième partie : La montée de l’islamophobie en Occident et particulièrement au Québec;

Quatrième partie : Les freins à desserrer en vue du « Bien vivre ensemble ».

La conclusion fournira une synthèse des éléments de réponse à la question, objet de l’ouvrage.

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I- Portrait du Québec : une démocratie libérale francophone d’Amérique du Nord

I.1-Le Québec, une société démocratique et libérale

I.2-Une province dotée d’une charte des droits et libertés de la personne I.3-Comment le Québec est-il devenu

francophone?

I.4-Le Français et la loi 101 I.5-Quelle laïcité au Québec?

I.6-Les valeurs consensuelles du

Québec

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I.1-Le Québec, une société démocratique et libérale

Le Québec fait partie de la démocratie fédérale canadienne qui est structurée en trois niveaux :

•le gouvernement fédéral (ou canadien)

•le gouvernement provincial

•les conseils municipaux.

À ces trois paliers de gouvernement, s'ajoute au Québec une administration scolaire spécifique issue d’élections. Les commissions scolaires sont administrées par des commissaires élus.

1. Le Gouvernement fédéral²

Le Québec fait partie de la fédération canadienne, qui compte neuf autres provinces et trois territoires nordiques.

Le système de gouvernance canadien possède trois caractéristiques : c’est une monarchie constitutionnelle, une démocratie parlementaire et un État fédéral.

Le Canada a trois ordres de gouvernement : fédéral, provincial ou territorial et municipal. Le gouvernement fédéral, basé à Ottawa, est responsable notamment de la défense nationale, des affaires étrangères, de la monnaie, de la marine marchande, de la citoyenneté, des terres autochtones et du droit criminel.

Les provinces sont responsables des municipalités, de l’éducation, de la santé, des ressources naturelles, de la propriété et des droits civils.

1 Sources :

1) Site du gouvernement du Québec : www.gouv.qc.ca;

2) Site de l’Assemblée Nationale : www.assnat.qc.ca;

2 1) Guide : « Bienvenue au Canada : Ce que vous devriez savoir », Ministère de de Citoyenneté et de l’immigration au Canada, 2013

2)www.cic.gc.ca

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Le gouvernement fédéral et les provinces se partagent la responsabilité de l’agriculture et de l’immigration.

Le gouvernement du Canada est choisi à partir des élections fédérales qui ont lieu le troisième lundi d’octobre tous les quatre ans. Le Canada est divisé en 308 zones électorales, appelées circonscriptions. Une circonscription est une zone géographique représentée par un député. Les citoyens de chaque circonscription élisent un député qui siège à la chambre des communes pour les représenter.

Après une élection, le chef du parti politique qui a le plus grand nombre de sièges à la chambre des communes forme le gouvernement et devient premier ministre.

Le Parlement du Canada se compose principalement de la Chambre des communes et du Sénat. Les députés fédéraux siègent à la Chambre des communes. Ils sont élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Les membres du Sénat sont nommés par le premier ministre du Canada, sur recommandations des provinces.

2. Le Gouvernement provincial

Le Québec dispose de son propre gouvernement qui administre les lois votées par l'Assemblée nationale. Celle-ci compte 125 députés qui représentent et défendent les intérêts de la population des circonscriptions où ils ont été élus. Elle légifère dans les domaines qui relèvent de sa compétence, notamment l'éducation, la santé, la justice, les ressources naturelles et les affaires municipales.

Créé en 1791, le Parlement québécois est l'un des plus anciens du monde, à l'exception de celui de la Grande-Bretagne.

L'Assemblée nationale du Québec se renouvelle au cours d'élections générales, qui ont traditionnellement lieu tous les quatre ans. Le parti politique qui fait élire le plus grand nombre de députés forme le gouvernement. Le chef de ce parti accède à la fonction de premier ministre ou de chef du gouvernement.

L'Assemblée nationale est formée de 125 députés élus au suffrage universel, qui représentent chacun une circonscription électorale.