HAL Id: jpa-00236458
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Étude du pompage optique dans le formalisme de la
matrice densité
J.P. Barrat, C. Cohen-Tannoudji
To cite this version:
J.P. Barrat, C. Cohen-Tannoudji. Étude du pompage optique dans le formalisme de la matrice densité.
J. Phys. Radium, 1961, 22 (6), pp.329-336. �10.1051/jphysrad:01961002206032900�. �jpa-00236458�
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
-1,E
RADIUM
ÉTUDE
DU POMPAGEOPTIQUE
DANS LE FORMALISME DE LA MATRICE DENSITÉ(*)
Par J.
P. BARRAT,
Laboratoire
d’Optique,
Faculté des Sciences, Caen. etC.
COHEN-TANNOUDJI,
Laboratoire de Physique de l’E. N. S.Résumé. --- On étudie de
façon
détaillée les processusd’absorption
et d’émission dephotons
de résonanceoptique
par un ensemble d’atomes. Le rayonnement est traité quantiquement ; l’ensemble des atomes, représenté par une matrice densité dans l’état excité et l’état fondamental. On montre que sous l’influence de l’excitation lumineuse, l’état fondamental acquiert une duréede vie finie et une self-énergie. Des équations différentielles sont obtenues qui décrivent l’effet
des différentes étapes du cycle de pompage optique sur la matrice densité dans l’état fondamental.
Abstract. 2014 A detailed treatment is
given for résonance absorption and emission radiation
by an ensemble of atoms.
Radiation
is treated quantum-mechanically. The density matrix for-malism is used to describe atoms in the ground and in the excited states. It is shown that the effect ofoptical
excitation is to give the ground state a finite lifetime and a self energy.Differen-tial equations are derived which describe the effect of the different steps of the
optical
pumpingcycle
on the density matrix in the ground state.Tome 22 - No 6 JUIN 1961
Introduction. -- Nous nous
proposons d’étudier l’’évolution d’un ensemble
d’atomes,
possédant
unestructure Zeeman dans l’état
fondamental,
et éclai-rés par une sourcequi
émet leur raie de résonanceoptique.
Les atomespassent
à certains instants dans l’état excité en absorbant unphoton,
puis
retournent à l’état fondamental en en émettant un
autre. C’est le
phénomène
bien connu de laréso-nance
optique.
Il en résulte une modification despopulations
des sous-niveaux de l’état fondamental et de la cohérencequi
existe entre eux. Lepremier,
effet,
dans le casparticulier
d’une excitation enlumière a. ou a-,
n’est
autre que le « pompageoptique
»,pouvant
créer unimportant
tauxd’orien-tation dans l’état
fondamental,
déjà
souventétu-dié
[1].
Le deuxième effet adéjà
été mis enévi-dence,
enparticulier
dans l’étude de l’influence del’intensité lumineuse créant le pompage
optique
surla
largeur
des courbes de résonancemagnétique
del’état fondamental
[2],
ou dans l’étude desphéno-mènes transitoires
qui
seproduisent
lors del’éta-(*) Un second article, faisant suite à celui-ci sera publié
dans le prochain numéro du Journal de Physique.
blissement d’un
champ
deradiofréquence [3].
Notre étudegénéralise
les résultats
obtenus,
enprécisant
l’évolution dans le
temps,
sous l’influence dupom-poage
optique
et duchamp
deradiofréquence
créant la résonance
magnétique,
de la matrice den-sitéqui
représente
l’ensemble des atomes. Lesélé-ments
diagonaux
de cette matricereprésentent
lespopulations
dessous-niveaux,
leséléments
nondia-gonaux la cohérence
[4] qui
existe entre eux. Nousobtenons certains résultats nouveaux, tels
qu’une
possibilité
de conservationpartielle
de lacohé-rence lors de la résonance
optique,
laprévision
decertains
déplacements
de laraie
de résonancema-gnétique
sous l’influence du pompageoptique,
et lapossibilité
de calculersimplement
demanière
géné-rale les effets observés lors des
expériences
de« faisceau croisé »
[5].
Le
plan
de cette étude est le suivant : nouspré-ciserons d’abord le formalisme
mathématique
(1)
puis
nous étudierons successivement l’excitationlumineuse
(II)
la retombée de l’état excité(III)
etenfin le bilan
global qui
en résulte pour l’étatfon-damental
(IV) ;
l’effet d’unchamp
de haute330
quence sera étudié en dernier lieu
(V).
Moyennant
certaines
approximations
que nous,préciserons,
nous aboutissons à un
système
d’équations
trèsvoisin du
système
deséquations
de relaxation deKubo-Tomita-Bloch-Ayant
[6].
Nous montrerons que cetteanalogie
estplus
quemathématique,
etque,
malgré
certainesdifférences,
l’excitationlumi-neuse
peut
être considérée comme un processus derelaxation
auquel
sont associésplusieurs
temps
derelaxation
longitudinaux
et transversaux. La mé-thode utilisée pour traiter lechamp
de rayonne-ment et les notations sont très voisines de cellesdéjà
utilisées par l’un de nous[7, 8].
Les notations nonexpliquées
£ont les mêmes que dans lespubli-cations
précédentes.
Les
parties
(1), (II), (1II)
duplan
précédent
sonttraitées ci-dessous. Les autres le seront dans un
second article.
Les résultats de cette étude ont été
publiés
sépa-rément aux
Comptes
Rendus de l’Académie desSciences
[9].
I. Formalisme
mathématique.
-1. EXCITATIONLUMINEUSE. - L’action de la source lumineuse sur
un atome sera décrite par l’action
d’un
ensemblede N ondes
planes,
correspondant
à Nphotons
devecteurs d’onde
kl,
k2
...kN.
Tousles
sontsupposés
parallèles,
la direction du vecteurélec-trique
étant la même pour toutes les ondesplanes,
parallèle
au vecteur unitaire e4. Le nombre N estsupposé
trèsgrand
et onpeut
admettre unerépar-tition des nombres d’ondes avec une densité
rz(k)
dkdans l’intervalle
(k, k
+
dk).
u(k)
n’a de valeur notable que dans une bande delargeur A
entou-rant la valeurk. correspondant
à la transitionoptique
considérée.A, largeur
de raie de la sourceexcitatrice,
estsupposé
grand
devanth, largeur
naturelle du niveau
excité,
6)e et 6)/, écarts Zeeman dans l’état excité et dans l’état fondamental :Dans la réalité
physique,
l’atome est soumis àune succession de trains d’ondes et le modèle
adopté
peut
en sembleréloigné.
Nous n’avonscependant
pas pu trouver de modèleplus
réaliste,
permettant
de conduire les calculsjusqu’au
bout(*).
Nous discutons dansl’appendice
1 lavalidité du modèle. Nous montrons
qu’il
n’a desens
qu’en
calculant des moyennes sur ungrand
nombre d’atomes ce
qui
correspond
bien auxexpé-riences
envisagées
dans cetexposé.
2.
ÉTATS
DU SYSTÈME. - Les états dusystème,
composé
d’un atome et duchamp
derayonnement
que nousconsidérerons,
sont de 3types
[7].
a)
Les états où l’atome est dans le sous-niveauZeeman de nombre
quantique
magnétique [L
de (*) Une des difficultés rencontrée est par exemple l’appa-rition d’effets d’interférence entre trains d’onde successifs.l’état
fondamental,
enprésence
des Nphotons
représentant
l’onde incidente :ou
plus
simplement
1(1.
>.b)
Les états où l’atom2 a absorbé unphoton
devecteur
d’ondes ki
dans l’onde incidente et setrouve dans le sous-niveau Zeeman de nombre
quantique
magnétique m
de l’état excité :ou
plus
simplement
lm ;
- ki >.c)
Les états où l’atome a absorbé lephoton ki
et est retombé dans le sous-niveauZeeman y
de l’étatfondamental en réémettant un
photon
de vecteurd’ondes k et de
polarisation
caractérisée par levecteur ex ,
ou
plus simplement
1(1. ;
- ki ; k,
X >.Si l’on
prend
comme zérod’énergie, l’énergie
deslV
photons
de l’ondeincidente,
lesénergies
de ces3
types
d’états sontrespectivement :
(dans
tout cequi
suit,
on a fait ? =1,
c =1).
Le vecteur d’état du
système
à l’instant t s’.écrit :L’état
initial,
à l’instant t =to,
estreprésenté
par :
où seuls les
alL(to)
sont non nuls. Le but duforma-lisme
développé
ci-dessous est de calculer lesaw(t)
etaIL: - kt,:
k.X(t)
qui
décrivent l’état de l’atome avantet
après
lephénomène
de résonanceoptique,
ouplus
précisément
les éléments de la matrice densitéau(t)
au,*(t)
et1
t7g; - kt-. k.À(t)
aki; 1
k.À(t),
calculés1.k.À ’
1.
en faisant la moyenne sur les Je atomes
identiques
d’une vapeur. Les éléments
diagonaux
((1- = ti)
de cette matricereprésentent
lespopulations
des ni-veaux (1-, les éléments nondiagonaux
(> # w’)
la« cohérence » entre les
niveaux.
Nous supposeronsqu’une
telle cohérence existe à l’état initialet nous étudierons son évolution au cours du
temps
sous l’influence du pompageoptique.
3.
ÉQUATIONS
D’ÉVOLUTION. -
L’Hamiltonien331
Ko représente
l’énergie
de l’atome et duchamp
derayonnement.
Il estdiagonal
et ses valeurspropres sont les
énergies
des états données ci-dessus. RIreprésente
lecouplage
entre lerayon-nement et l’atome. Ses seuls éléments de matrice
non nuls sont donnés par
(cf. [7], éq.
(1,
13)
et(1, 14))
’D est
(à
un facteurprès)
le momentdipolaire
del’atome.
Ak
dépend
des fonctions d’onde de l’atome 1et est
proportionnel à
Jk. R
détermine laposi-k
tion de
l’atome, , qui dépend
de sa vitesse v :1
’1’( t)
> satisfait à :Passons en
représentation
d’interaction. On pose:Il vient :
’
Les coefficients b satisfont à :
avec
(1,
9a)
décritl’absorption
d’unphoton
etl’exci-tation de
l’atome ; (I, 9b)
décrit l’évolution de l’étatexcité ; (1, 9c)
décrit
la réémission d’unpho-ton et le retour dans l’état foridamental.
II.
Étude
de l’excitationoptique. -
A.EYQLU’
TION DE L’ÉTAT FONDAMENTAL. - Leprincipe
ducalcul consiste à éliminer
bu’ -
ki,
k,x entre(1,
9c)
et
(1, 9b),
puis
bm; -kà
entre(1,
9b)
et(I,
9a).
,1. Elimination de
b(J.; -
ki;
k, x. - Onintègre (I, 9c)
et on
porte
dans(1, 9b).
Ilvient,
avec la conditioninitiale
bIL’: -k¡:
k.À(to)
= 0Le deuxième terme
représente
les effets de l’émis-sionspontanée
sur l’évolution de l’état excité. Lecalcul de ce terme est
identique
à celui que l’onrencontre dans l’étude de l’émission de
rayon-nement
par un atome isolé. On trouve que(ir, 1)
est
équivalent
à[7] :
1 r et AE sont la
largeur
naturelle et la selfénergie
du niveau excité. Nous poserons :
2..Elimination de
bm; -ki -
Onintègre
de même(II, 2)
et onporte
dans(1, 9a)
avec lacondi-tion initiale
bm; -ki(to)
= 0Utilisant
(I, 10a)
etremplaçant
la sommationsur i par une
intégration
sur kpondérée
par laforme de la raie
optique
excitatriceu(k) (cf. § I,1)
on obtient
L’exponentielle qui figure
sousl’intégrale
est unefonction de k très
rapidement
oscillante,
et dèsque t
- t’ »1 /à
où à est lalargéur
deu(k),
l’inté-grale
sur k duproduit
de cette fonction paru(k)lAkI2
qui
varie trèslentement,
est nulle. Lesseules valeurs de t’
qui
contribuent à un résultat non nul sont telles que t > t’ > t -(1 /A).
Si
bp.,(t)
varie peu sur un intervalle detemps
del’ordre de
1 là
(ce
que nousjustifierons
par la332
bu(t).
L’intégrale
sur t’ se calcule alors aisément etil reste à calculer
l’intégrale
sur k :Pour t
- ta
»1 /r,
seul cas intéressantpuisque
la vitesse de variation de
b,(t)
est lente devant i’(cf. § IV, 3)
onpeut
négliger
le termeexponentiel
et il restepratiquement
’
.
et
en
posant :
Dans ces
expressions,
nous avonsnégligé
mme etp,ltùi,
qui
sont trèspetits
devant lalargeur A
de
rz(k)
qui
détermine la vitesse de variation deu(k}IAkJ2.
Nous avonsremplacé
de mêmeko . v
parko
v(effet
Doppler qui
n’est pas trèspetit
devant
A,
mais devantko,
n’introduisant donc ainsiqu’une
erreurnégligeable.)
3.
Interprétation
physique
de r’. - Lapartie
réelle de(II,
5)
est une courbe deLorentz,
de lar-geur 17 centrée aupoint
1co
+
ko. v,
dont l’aire estégale
à 77. 1, étant trèspetit
devantA, l’intégrale
(II, 8a)
est peu différente der’
s’interprète
commeproportionnel
à laproba-bilité par unité de
temps
que’l’atome quitte
l’étatfondamental en absorbant un
photon.
Cetteproba-bilité,
calculée au moyen de la théorie despertur-bations,
est en effetI7’A,,
pour le niveau {JL.1 /r’Aww s’interprète
donc comme une durée devie
T Il-
du sous-niveau pL.Tw
dépend
dey
parAIJ.IL’
c’est-à-dire par l’état depolarisation
dé lalumière,
et est inversement
proportionnelle
à l’intensitélumineuse excitatrice à la
fréquence
d’absorption
déplacée
par effetDoppler
ko
+
ko . v.
Nous poserons I" -
1/Tp (II, 10),
pour nous
conformer à des notations
déjà
utilisées[3].
4.
Interprétation physique
de DE’. - Lapartie
imaginaire
de(II,
5)
est une courbe dedispersion
de
largeur
r,
centrée aupoint
ko
+
ko.v.
L’inté-grale (II,
8b)
est nulle si le centrekl
de la raieexcitatrice est confondu avec
ko
+
k o . v.
Enpre-nant pour
u(k)
une formesimple
tellequ’un
créneauou une courbe de
Lorentz,
onpeut
préciser
l’alluregénérale
de variation de AE’aveckl -
(k0
+
ko .
v) :
DE’ commence à croître avec
k,
-(ko
+
ko. v).
Un maximum est atteint pour
k,
--(k0
+
ko.
v)
del’ordre
de A/2
où 0 est lalargeur
deu(k).
L’ordrede
grandeur
de ce maximum estT’ô /2
où
r§
estla valeur de r’
lorsque
k*
=kQ
+
kov . ;
;- dE’
dé-croît ensuite et varie comme-
L’interprétation
physique
de AE’ est la sui-vante : Considérons un atome dans l’état fonda-mental enprésence
d’unphoton
dontl’énergie
k,
necoïncide pas avec
l’énergie
résonnanteAo
+
ko.v.
L’absorption
réelle duphoton
par l’atome nepeut
avoir lieu : en effet
l’énergie
ne serait pas conservée.Mais cette transition
peut
se faire defaçon
«vir-tuelle » à condition de durer un
temps
inférieura ,
N
1 en vertu de la 4e,
relation dln-à
k, - (ko 1 + ko
en vertu de la4e’relation
d’in-k1 -- (k0
+
k0.v)
certitude. L’effet de ces transitions virtuelles sur
l’atome est de ramener dans l’état
fondamental
unepartie
del’énergie
du niveauexcité,
donc de-déplacer
le niveau fondamental. DE’ est donc laself-énergie
de l’état fondamental enprésence
durayonnement
excitateur.(Remarquons également
que par suite de ces transitions,virtuelles,
lespho-tons se
propagent
moins vite au sein de la vapeuratomique ;
ledéplacement qui
apparaît
dans noscalculs est donc étroitement lié à la
dispersion
decette vapeur
atomique.)
Notre
formalisme,
tenantcompte
uniquement
du niveau derésonance,
nepeut
décrire l’effet destransitions virtuelles vers tous les niveaux excités.
Nous montrerons
cependant plus loin (chap.
IV)
que si nous ne pouvons atteindre la
self-énergie
absolue de l’état
fondamental,
nouspouvons
appré-cier la différence des
selfs-énergies
dessous-niveaux u. C’est cette différence
qui
est intéres-sante parcequ’elle
se manifeste sous forme d’undéplacement
de laraie
de résonancemagnétique.
Signalons qu’un
déplacement
de ce genre vientd’être observé
expérimentalement
par l’un d’entre5. Introduction de la matrice densité. -
L’équa-tion
(II, 6) permet
d’écrire :Posons
PP,p,’ est un élément de la matrice densité
repré-sentant l’état de l’atome dans l’état fondamental.
A
partir
de(II, 11)
onpeut
calculer la vitesse devariation de la matrice densité
d(1)/ dt
Pww’ due au pro-cessus d’excitation.Les
équations (II, 13)
sontstrictement
équiva-lentes aux
équations
(II, 11).
Effectuonsmainte-nant la moyenne des 2 membres de
l’équa-tion
(II,13)
parrapport
à l’ensemble des JV atomesde la vapeur. Nous voyons
apparaître
au 2e membredes termes tels ue
1 i,E’
, . L’efietdes termes tels que q
(1/2Tp
(2T,
+iAE’)
puu’. puw L’effetDoppler
varie d’un
atome à l’autre. Il en est donc de mêmepoùf
1/TfJ
et AE’.‘Mais,
par suite deschocs,
la valeur de puu’ pour un atome déterminéet sa vitesse n’ont pas de corrélation
précise
desorte que l’on
peut
calculer la moyenneindépen-damment pour les deux facteurs
(1/2Ttp)
-E- iAE’et p,,w du
produit précédent.
Nous redéfinissonsdonc
1/2T’P
et DE’ comme étant les moyennes desexpressions
(II,
8a)
et(II, 8b)
parrapport
à la fonction de distribution dekD.v
qui
n’est autreque la courbe
d’absorption
Doppler.
Dans ces conditions
l’équation
(II, 13)
valablepour
chaque
atome,
est valable pour la matrice densitéqui
représente
un ensemble de N atomes.Elle
nouspermet
de décrirel’évolution
despopu-lations des niveaux
(puu)
et de la cohérence entreeux
(p,,,,)
sous l’influence de l’excitation lumineuse.6. Etude de cas
particuliers.
-a)
Excitation enlumière a+ ou a- ou 7r.
Dans ce cas, les éléments de matrice
ne diffèrent de 0 que si
m - u = + 1,
--1 ou 0respectivement.
Dans ce casAuu,
n’est différentde 0 que pour u -
f.L’.
Une telle excitation estdite non cohérente. C’est le cas usuel des
expé-riences de pompage
optique.
Dans ce cas(II, 13)
s’écrit
Cette
équation
met bien enévidence,
lacons-tante de
temps
T (LfJ,’
telle queavec
laquelle
la cohérencedisparaît,
la variation dela distance
énergétique
E’(A1L1L
--AIL’IL/)
entre les deux niveaux - et la « durée de vie »TIL
telle que1ITp.
=1IT 1LfJ. =
A(J.(J.ITp
du niveau li.b)
Excitation cc cohérente ». - C’est le casgénéral
où
AILIJ.I =1=
0 même pour u #(L’.
C’est enparti-culier le cas des
expériences
de « faisceau croisé »[5].
Notre formalisme
permet
aisément de calculerl’absorption
d’un faisceau lumineux. Eneffet,
le nombre dephotons
absorbés par unités detemps
estégal
au nombre d’atomesqui
quittent
J’étatfondamental par unité de
temps.
L’absorption
estdonc donnée
par - E (d(1)
puuldt).
.
B.
ÉVOLUTION DE
L’ÉTAT EXCITÉ. -L’intégra-tion de
(II, 2)
donne :Prenant le
complexe
conjugué,
l’indice m étantremplacé
parm’,
etmultipliant
membre à membrel’équation
ainsi obtenue par(II, 2)
on trouveNous nous intéressons à la cohérence dans l’état excité et aux
populations
des
sous-niveaux m,mais non au
photon k;
absorbé. Nous étudionsdonc la
quantité
dont la dérivée
d dt
Pmm’ est donnée par(11,
,16)
)
et334
mêmes
intégrales qu’au §
I I A 2 et on trouve(cf.
réf.8)
et
Le 1er terme du 2e membre de
(II, 18)
repré-sente l’émission
spontanée,
le 2e terme l’effet du pompage àpartir
de l’état fondamental.III.
Étude
de la réémission derayonnement.
-1. MATRICE DENSITÉ APRÈS RÉÉMISSION DE RAYON-NEMENT EXPRIMÉE EN FONCTION DE L’ÉTAT EXCITÉ.-
L’intégration
del’équation
(1, 9c)
donne :Comme au §
II-B,
nous prenonsl’équation
com-plexe
conjuguée,
avec l’indiceu’
remplaçant
y, etmultiplions
membre à membre cetteéquation
et(1, 9,
c) :
:.
Nous nous intéressons là encore à la
cohérence
globale qui
existe dans l’état fondamental de l’atomeaprès réémission,
ainsiqu’aux populations
des niveaux
Jy
>, et non auxphotons
absorbés ouréémis. Nous devons donc sommer les 2 membres
de
(III, 2)
parrapport
àki, k,
À. La sommationsur i revient en fait à
supprimer
l’indic3 - ki dans les deux membres. La sommation sur(k,
X)
com-porte
une sommation surIkl
puis
sur la direction de k etla
polarisation
À. I a sommation surlkl
conduit à évaluer
le calcul étant
déjà
fait dans la théorie de l’émissionspontanée
[7] ;
on a donc :Cette
équation
permet
de calculer laquantité
delumière de fluorescence émise par unité de
temps
dans une direction déterminée avec un état depolarisation
donné,
qui
n’est autre quePour achever la sommation
sur k,
il convientd’expliciter
la nature des éléments de matrice[LleÀ.D/m
>. Nous nous limiterons au cas d’unétat fondamental du moment
angulaire
électro-nique
J = 0 avecspin
nucléaireI,
avec commeétat excité le sous-niveau
hyperfin
F d’un niveaude moment
angulaire électronique
J = 1(cas
desisotopes impairs
du mercure, pour laraie
2 537A,
61S0 -6 3 P 1).
Avec les notations de laréfé-rence
7,
on a :C1I(F, m ;
m - li,(J.)
est un coefficient deClebsch-Gordan. L3
principe
du calcul est évidemment le même pour le cas des atomes alcalins pourlesquels
la
transposition
des résultats est aisée,La sommation sur les
angles
donne alors[7]
:et il reste :
et
finalement,
la vitesse de variation de la matricedensité de l’état fondamental d(2)
PILIL,/dt
due auprocessus de retombée est donnée par :
On voit
qu’on
nepeut
avoir d(2)PIJ.IJ/dt =1=
0couples
(m,
m’)
telsque m :A m’.
En d’autrestermes,
il nepeut
y avoir de cohérence dans l’étatfondamental
après
réémission derayonnement
que s’il y en a dans l’état excité avant l’émission.2. MATRICE DENSITÉ APRÈS RÉÉMISSION DE
RAYONNEMENT EXPRIMÉE EN FONCTION DE L’ÉTAT
FONDAMENTAL. - Nous allons chercher à
exprimer
la vitesse de variation de puu’ due à la réémission d’un
photon
en fonction des valeurs de puu’ avantl’absorption
en éliminant pmm’ entre(II, 18)
et(III, 7). L’intégration
de(II, 18)
donneSi l’on
reporte (III,
8)
dans(III, 7)
on obtientL’interprétation physique
de ce résultat est la suivante : la retombée dans l’état fondamental àl’instant t
dépend
de toute l’ « histoire » de l’étatfondamental
entre to
et t. Mais lefacteur.
e r(t-A,)
fait que les valeurs de pu’u"
(t’)
pour
des instantst’,
très antérieurs à t -
(1 jh)
contribuent très peu.En
effet,
les atomesqui
réémettent et retombentdans l’état fondamental à l’instant t l’ont
quitté
àun instant
t’,
et t -- t’ nedépasse
guère 1 /r,
duréede vie de l’état excité.
Si nous admettons que la vitesse de variation
de pu"u" est lente devant
1 jh
(ce
que nousjusti-fions
plus
loin, cf. §
IV, 6)
onpeut
doncremplacer
dans(III, 9)
PP.’fL,,(t’)
parPp.’p.,,(t)
etl’intégrale
sur
t’,
pour des instants t telsque t
--to
»1lr,
seul cas intéressant en
pratique,
se réduit àDonc,
la variation de la matrice densité due à la retombée del’état
excité est donnée par :avec
APPENDICE 1
Justification’ du modèle décrivant
l’excitation
umineuse. -- Un état tel
que
,est un état stationnaire du
champ
derayonnement
lorsqu’il n’interagit
pas avec les atomes.Chaque
photon
de vecteur d’ondeki,
est associé à uneonde
plane
indéfiniee4kir,
cequi
signifie
physi-quement
que laprobabilité
pour que lephoton
semanifeste dans une interaction en un
point
quel-conque de
l’espace
est la même dans toutl’espace
et’est constante dans le
temps.
Un état tel que 1
peut,
par un choix convenable des oc,représenter
un
paquet
d’ondesqui
se propage. Ilreprésente
donc de manière
beaucoup plus
réaliste la situa-tionphysique :
une source émet des trains d’ondesqui
passent
l’unaprès
l’autre aupoint
où se trouveun atome. La matrice densité
représentant
IT
>par
rapport
aux états de base dutype
(1)
duchamp
derayonnement
n’est pasdiagonale.
IT
> n’esten
général
pas un,état propre de l’Hamiltonien duchamp
derayonnement
en l’absence d’interaction.Il est
beaucoup plus
difficile de mener les calculs enprenant
comme état initial un état dutype (2)
qu’un
état du
type
(1).
Une difficulté
analogue
seprésente
en théorie dela relaxation
spin-réseau
dans les solides pour lareprésentation
des ondes dephonons
dues àl’agita-tion
thermique
(réseau).
On est amené àreprésenter
le réseau
par unmélange
statistique
d’états,
enéquilibre
thermique,
donc par une matrice densitédiagonale,
et on suppose quel’énergie
du réseauest tellement
grande
devant celle desspins
que leséchanges
d’énergie
entre lesspins
et le réseau nemodifient pas la matrice densité de celui-ci. La
première
hypothèse
sejustifie
par le fait que nous nedisposons
d’aucune donnéeprécise
sur leréseau,
et que les effets liés à la
présence
d’éléments de matrice nondiagonaux
parrapport
au réseau ontune moyenne nulle
quand
on étudie l’action duréseau sur un très
grand
nombre despins,
c’est-à-dire si on
répète
un trèsgrand
nombre de fois unemême
expérience.
Guidés
par cetteanalogie,
nousreprésenterons
l’excitation lumineuse par une matrice densité
dia-gonale.
Comme nous étudionstoujours
enpratique
l’action du
rayonnement
sur un trèsgrand
nombred’atomes,
cela
revient à faire en mêmetemps
untrès
grand
nombred’expériences,
et l’onpeut
alorsnégliger
les effets des termes nondiagonaux,
dontla moyenne est nulle parce que leur
phase
variealéatoirement d’une
expérience
à une autre.Or,
noséquations
sontlinéaires,
parrapport
à la ma.336
trice
densité,
et l’onpeut
admettre que tous lesétats
présents
dans lemélange statistique
initialcorrespondent
aux mêmes valeurs despara-mètres
T,,
/lE’,
etc...(c’est-à-dire
au même fluxlumineux
excitateur).
Il est alorssuffisant
de faire,le
calcul,
comme nous l’avonsfait,
pour un seul étatdu
type
(1).
On admet en outre quel’absorption
durayonnement
par les atomes ne modifieprati-quement
pas sescaractéristiques,
c’est-à-dire que lamatrice densité
représentant
l’état de l’ensemble dusystème
en cequi
concerne lerayonnement
(la
trace étant
prise
sur les états del’atome)
restetoujours
la même.Manuscrit reçu le 16 janvier 1961.
BIBLIOGRAPHIE
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