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Le bisse du Levron

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Academic year: 2022

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LE BISSE DU LEVRON

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par Ignace Mariétan

Le village et le territoire du Levron font partie de la commune et de la paroisse de Vollèges. Belle pente de terrains glaciaires, fertile, bien cultivée, exposée au sud, favorable pour les prairies, les céréales, les fraises. Sa largeur est de deux kilomètres, sa hauteur de 1800 m.

Elle est limitée à l'est par la forêt des Vernays et le cirque de la Pierre Avoi, au sud par une bande boisée, à l'ouest par la forêt et les rochers de la Crevasse; au nord la partie cultivée pénètre en coin vers les cols du Lin et du Tronc.

Le dôme du Mont-Chemin sur lequel se trouve le Levron fut un lieu de passage très fréquenté. On ne pouvait pas traverser l'étroite vallée entre Sembrancher et Martigny, une arête rocheuse descendait jusqu'à la Dranse. Ce n'est qu'après les débâcles du Mauvoisin en 1818 que l'ingénieur I. Venetz étudia le projet d'un tunnel qui fut exécuté. Auparavant la liaison Sembrancher - Levron - Saxon était le chemin le plus court entre les cols du Saint-Bernard, de Ferret, de Fenêtre et le Valais central, et même le Haut-Valais, le Simplon étant peu utilisé au moyen âge. Jusqu'au début du 20e siècle des cohortes de pèlerins passaient par le col du Lin pour se rendre au Grand-Saint- Bernard. Le Levron était donc un lieu de passage, et aussi un lieu habité depuis l'âge du bronze et du fer. Des trouvailles ont été faites au voisinage de la source du village du Levron, Marc Sauter les a dé- terminées.

L'irrigation est indispensable, mais il fut impossible de trouver de l'eau dans les parties supérieures dont l'altitude ne permet pas la for- mation des glaciers. Impossible également d'aller la chercher dans la Dranse de Bagnes, il eût fallu la prendre vers Mauvoisin pour avoir la pente voulue, la distance était trop grande. Les sources sont trop rares et d'un débit trop faible, l'une est au village du Levron. La seule

1 Résumé du livre de Clément Bérard: Bataille pour l'eau, 500 ans d'une lutte sans trêve ni merci. 1963, imprimerie Pillet, Martigny.

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possibilité se trouvait à côté de l'alpage de la Chaux. Le paysage* prend la forme d'une vaste cuvette recouverte d'éboulis et de moraines sur- montés d'un petit glacier. Au-dessous de la cabane du Mont-Fort, à Chardonnay, il y a de nombreuses sources. Mais ce territoire appar- tient aux Bagnards. De plus la traversée du cirque d'érosion de la Pierre Avoi présentait de très grosses difficultés parce que ces rochers sont en pleine désagrégation. Les matériaux arrachés à la montagne ont construit le vaste cône de déjection de Vollèges. Actuellement, ils sont entraînés par le torrent du Merdenson jusqu'à la Dranse. Dans le passé ils étaient emportés au fur et à mesure par la rivière. Depuis la construction du bassin d'accumulation du Mauvoisin, les eaux de la Dranse étant retenues, celle-ci ne peut plus les emporter, ils s'accumu- lent et envahissent la route et le chemin de fer.

Après visite locale au Chardonnay, les experts estiment qu'il y a assez d'eau pour les Bagnards et les Levronins, un arrangement est conclu en 1465. Le bisse du Levron traversera l'alpage de la Chaux, puis celui de Vacheret, pour pénétrer dans le vaste cirque de Verbier par les alpages des Planards, de la Marlenaz. L'eau se précipitera dans le cirque de la Pierre Avoi et ressortira au Levron. En 1471, la miseï en exploitation commence — Le grand œuvre est achevé.

D'autres difficultés surgissent, en 1478, les Bagnards détruisant le bisse au Pathier, sur Veirbier; interruption d'arrosage pendant plusieurs années. En 1484, la réfection a lieu. Les chicanes continuent. En 1492, Jodoc de Silinen porte une sentence par laquelle il reconnaît les droits des consorts du Levron à perpétuité. En 18345 les habitants du Levron décident de remettre en état la partie du bisse abandonné depuis long- temps. Le conflit est porté devant le Conseil d'Etat. En 1834, la déci- sion confirme les droits des consorts du Levron.

Des difficultés survinrent encore à cause des glissements de terrains survenus dans les propriétés de Montagnier, qu'on attribuait à des débordements ou à des infiltrations du bisse.

Après avoir exposé les caractères du Levron et les constructions du bisse, C. Bérard parle de différentes questions se rapportant au bisse.

Organisation du consortage

Pendant la première étape de la construction du bisse toute la population du Levron a certainement participé à la réalisation de cette œuvre d'intérêt général, sans tenir compte de l'étendue des propriétés de chacun. Mais lorsque les travaux se poursuivirent au delà des pentes de Verbier, on élabora un règlement pour un consortage. Les premiers

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Statuts sont de 1471, on veut modifier ce règlement en 1545 en insistant surtout sur la solidarité qui doit régner entre tous les membres du consortage et sur la responsabilité des recteurs qui sont tenus de réparer les dommages résultant de leur négligence. Le fait que toutes les personnes qui v&ulent participer à ce bisse doivent prêter serment sur les Saints Evangiles indique bien l'importance des obligations des consorts. On voit qu'ils étaient animés d'un esprit de communauté évident. Pour ce grand village montagnard tout ce qui avait trait à l'eau, élément vital, revêtait un caractère sacré. Les assemblées se tenaient au son de la cloche devant la chapelle; le consortage faisait célébrer une messe pour attirer les bénédictions du ciel sur le bisse, sur les personnes et les choses qui lui étaient attachées. L'arrivée de l'eau était un événement important; toute la population, dans les siècles passés, se pressait en Larzay pour assister à la solennelle béné- diction de « l'eau fertilisante ».

Les corvées

Il faut distinguer deux sortes de> corvées : celles du printemps, « la générale ». Les travaux étaient particulièrement dangereux dans les rochers de la Pierre Avoi.

Des surveillants postés sur des arêtes rocheuses donnent l'alarme:

on s'aplatit contre la paroi, on cherche un refuge sous une « barme », on laisse passer la mitraille, puis on reprend son travail; les mères, les épouses connaissent le danger, elles allaient s'agenouiller à la cha- pelle devant la statue de la vierge pour la prier de protéger ces hommes.

Il y avait aussi la « générale » sur Bagnes. On se groupait au son de la cloche devant la chapelle. On partait à 3 h. du matin. A 6 h., on cassait la croûte à Curallaz, sur le territoire de Bagnes, puis on commençait le travail du curage du bisse jusqu'à Chardonnay, à 20 km. du Levron.

Il y avait aussi les corvées d'urgence lors de la rupture du bisse.

Les recteurs

Les recteurs n'étaient pas chargés de diriger des travaux impor- tants destinés à modifier le tracé du bisse. Leurs fonctions sont indi- quées dans les actes de 1483 et 1545: détermination des améliorations annuelles, fixer les assemblées, surveiller et taxer les manœuvres, fixer l'ouverture et la fermeture du bisse, désigner les corvéables en cas d'avarie, établir les comptes, tenir à jour le contrôle des corvées.

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La fermeture du bisse en fin d'exploitation revêtait une certaine importance. A plusieurs reprises les Bagnards avaient rechargé le bisse après la fermeture. Un conseiller de Bagnes devait assister à la ferme- ture. Les écluses étaient rudimentaires: des dalles percées en leur milieu d'un orifice d'un pied carré, plantées en travers du bisse, l'ori- fice était obturé par des mottes de gazon. Il servait aussi de régulateur lorsque le bisse était en charge.

Les gardes du bisse

Deux gardes ont toujours été préposés à la garde du bisse, ils étaient assermentés. Le premier partait le matin du Levron, il dormait où il pouvait, tantôt à la belle étoile, tantôt dans un « itro » abandonné dans les montagnes de Bagnes. Le deuxième jour il revenait, rencon- trait le deuxième garde parti le matin. Ils se communiquaient leurs observations, les réparations à effectuer.

Les gardes d'irrigation et le tour d'arrosage

En plus des gardes pour la surveillance du bisse, il y avait des gardes chargés de la distribution de l'eau. Ils la prenaient au bisse principal, la conduisaient sur les propriétés par des canalisations de distribution. Un tour correspondait à vingt jours d'irrigation. Quand l'irrigation d'une propriété touchait à sa fin, ils avertissaient le pro- priétaire de la parcelle voisine de prendre la relève. Avant 1860, la surface irrigable était de 35 hectares. Dès 1860, cette surface atteignait 58 hectares. Les travaux actuellement en cours d'exécution porteront vraisemblablement la surface irrigable à 200 hectares.

Des droits incontestables

Ces droits ont été méconnus à maintes reprises, on citera surtout la sentence de Jodoc de Silinen en 1492 car c'est de cette sentence que les consorts du Levron se sont toujours réclamés. Elle spécifiait qu'ils avaient droit de posséder le bisse et d'en jouir à perpétuité.

Tout était bien déterminé sauf l'essentiel, c'est-à-dire la répartition des eaux. C'est ce qui causera beaucoup de difficultés. En 1835, le conseil communal de Bagnes invoque la prescription. Mais même si les gens du Levron ont renoncé à l'utilisation du bisse, ils ont dû payer des dommages occasionnés par les eaux qui, ayant emprunté le bisse, s'étaient déversées dans les mayens de Verbier. Ils ont cédé momenta- nément la jouissance de leurs droits aux consorts de Cries et de Vollèges.

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Mouvement des glaciers

C. Bérard a été amené à parler du mouvement des glaciers parce que la plupart des bisses les plus importants ont été établis au 14e siècle et au 15e: Savièse 1430, Vollèges 1434, Hérémence 1440, Lens 1448, Ayent 1448, Vex 1453, Ricard 1484, Levron 1465. Au 16e siècle le rythme se ralentit, l'arrêt est presque total aux 17e et 18e siècles;

par contre il reprend aux 19e et 20e siècles. C. Bérard voit la cause de ce grand nombre de constructions entre 1400 et 1500 dans le fait de la régression des glaciers. Il en donne des preuves nombreuses.

Dans un long chapitre intitulé « chicanes et procès », C. Bérard énumère les difficultés qui se sont poursuivies au cours des siècles.

Une brève enumeration suffira. L'opposition des gens de Bagnes venait surtout des dangers de glissement de terrains et d'inondation, un peu aussi de l'insuffisance des eaux. Ils ont cherché par tous les moyens à faire renoncer à l'exploitation de ce bisse.

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L ' é b o u l e m e n t d u D i a b l a y : P r è s du village de M o n t a g n i e r u n ébou- l e m e n t s'est p r o d u i t ; on a p r é t e n d u q u ' i l a u r a i t enseveli l'ancien village c e n t r a l de Bagnes, vers 1545, où se t r o u v a i e n t les b a i n s ; on l'a i m p u t é à des d é b o r d e m e n t du bisse du Levron. Cet ancien village n ' a peut-être existé q u e dans l ' i m a g i n a t i o n p o p u l a i r e . L ' é b o u l e m e n t est b e a u c o u p p l u s ancien q u e l a bisse du Levron. A p r è s la victoire des Haut-Valaisans sur les Savoyards, en 1475, les consorts du bisse du Levron p r é s e n t e n t leurs doléances à l'évêque de Sion, W a l t e r Super- saxo. Celui-ci d o n n e raison aux Levronins.

E n 1516 les B a g n a r d s i n t e n t e n t u n procès aux L e v r o n i n s : on n e sait pas quelle est sa fin.

E n 1548, le Levron c o n d a m n é p a r l e c h â t e l a i n de Bagnes, r e c o u r t à l ' a b b é de Saint-Maurice q u i r e n d ceux de M o n t a g n i e r responsables des dépens. Ceux-ci en a p p e l l e n t à l'évêque q u i casse le j u g e m e n t de l ' a b b é . Le procès se t e r m i n e p a r u n a r r a n g e m e n t à l ' a m i a b l e . Les droits des Levronins sur les eaux de C h a r d o n n a y sont confirmés.

Nouvelles difficultés en 1603 / 1605, puis u n e i n o n d a t i o n à Monta- gnier en 1626 due à la malveillance. Procès et a r r a n g e m e n t s .

R u p t u r e au Clou en 1629, décision de la D i è t e : les frais du procès sont à la charge des B a g n a r d s .

E n c o r e u n e i n o n d a t i o n à M o n t a g n i e r en 1839, avant le d é b u t de l'irrigation. A r r a n g e m e n t à l ' a m i a b l e .

Quelles difficultés et quelles luttes ces m o n t a g n a r d s ont rencontrées p o u r créer et m a i n t e n i r l e u r bisse. P o u r r i e n au m o n d e ils ne voulaient l ' a b a n d o n n e r , ils savaient t r o p bien q u e c'était u n é l é m e n t de vie indis- pensable. L u t t e contre la n a t u r e dans ces couloirs effrayants de la P i e r r e Avoi, l u t t e contre les B a g n a r d s q u i ont t o u t fait p o u r les décou- rager.

Ce bisse a été aussi u n é l é m e n t i m p o r t a n t de l a vie sociale de cette p e t i t e c o m m u n a u t é m o n t a g n a r d e . T r a v a i l en c o m m u n p o u r é t a b l i r et m a i n t e n i r cette c o n d u i t e d ' e a u ; t r a v a i l si i m p o r t a n t , des gardes de- vant faire u n e m a r c h e de 40 k m . en deux j o u r s le long d u bisse, attentifs à observer tous les détails de la c o n d u i t e , afin d'éviter u n e r u p t u r e toujours si dangereuse, passant la n u i t à la b e l l e étoile ou dans u n p e t i t refuge d'alpage, t o u t seuls avec leurs pensées concentrées sur cette eau q u i a p p o r t e la fécondité au village. C o m m e cette p o p u l a - tion devait se sentir u n i e ! E t c o m b i e n elle nous est s y m p a t h i q u e .

E t m a i n t e n a n t ils vont recevoir l e u r r é c o m p e n s e . L ' e a u va venir, a b o n d a n t e , au Levron, à Vollèges, à Vens, à C h e m i n , I l m e reste à

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exposer c o m m e n t cela a p u se f a i m C. B é r a r d i n t i t u l e ce c h a p i t r e :

« U n e l u e u r d'espoir ».

Le 12 m a i 1918, l'ingénieur H e r m a n n Müller, chef du service des améliorations foncières, a c c o m p a g n é des r e c t e u r s T o r n a y et B é r a r d , se r e n d sur les lieux. I l conclut à la nécessité de p e r c e r u n t u n n e l de 1500 m è t r e s sous la P i e r r e Avoi. U n e canalisation à ciel ouvert dès la sortie de l'Arolay devait c o n d u i r e les e a u x au col d u Lin. Devis a p p r o x i m a t i f : t u n n e l : 500 000 fr., 3 k m . à ciel o u v e r t : 100 000 fr., t o t a l : 600 000 fr.; subventions 290 000 fr. Beste à p a y e r p a r le consor- t a g e : 310 000 fr.

L a dépense est considérée comme t r o p élevée, on r e n o n c e à la réfection p r o p o s é e . Cession d u bisse à Vollèges-Cries.

Etudes 1943-1946

L e 30 août 1944, H . M ü l l e r , Oulianoff (géologue) et C. B é r a r d , p r é - sident d u consortage se r e n c o n t r e n t à C h a r d o n n a y p o u r é t u d i e r la possi- b i l i t é de créer u n bassin de compensation. Le leir octobre 1944, les consorts refusent p a r 32 voix contre 30 l'entrée en m a t i è r e , la c e n t r a l e des possibilités de t r a v a i l et le p r o j e t Gross. Le p r o j e t est repoussé.

Une page qui se tourne

A p r è s b i e n des p é r i p é t i e s , les efforts de A. M a r e t a b o u t i r e n t . E n 1958, b é n é d i c t i o n d u b a r r a g e et reconnaissance des t r a v a u x de Mau- voisin.

Irrigation et solution Maret: I l fallait p r e n d r e l'eau à Louvie, au- dessus de F i o n n a y , à 2 200 m., en établissant u n bassin de compen- sation, p e r c e r u n t u n n e l de 3 600 m. sous le Bec-des-Boxes, j u s q u ' à la C h a u x , collecter les e a u x de cette région, les a m e n e r p a r le h a u t j u s q u ' à la Croix-de-Cœur, faire passer la canalisation a u x Grands- P l a n s et à la M a r l e n a , p e r c e r u n t u n n e l de 700 m . sous l a P i e r r e Avoi, j u s q u ' à l'Arolay, c o n t i n u e r le bisse j u s q u ' a u col d u L i n , de là r é p a r t i r les e a u x dans l'ensemble de l a c o m m u n e de Vollèges.

L a c o n d u i t e de Louvie au col du L i n était devisée à 7 millions en chiffres ronds p o u r Bagnes et Vollèges, les Forces motrices du Mauvoi- sin versaient 4 millions. L ' a d o p t i o n de cette solution fut difficile, les résistances n e furent vaincues q u ' a p r è s de longues discussions, des cal- culs l a b o r i e u x . O n p u t c o m p t e r sur l ' a p p u i de l ' E t a t , des conseils de Bagnes et de Vollèges. Les Forces motrices du Mauvoisin a c c e p t è r e n t enfin cette solution. Le p r o j e t d'exécution r e ç u t l ' a p p r o b a t i o n des auto- rités fédérales et cantonales.

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La quantité d'eau attribuée à Bagnes est de 540 litres-seconde, à Vollèges 220 litres-seconde durant trois mois. Cette convention est faite pour une durée illimitée.

On assistera donc, à brève échéance, à l'inauguration du plus remar- quable ensemble d'irrigation et d'aduction d'eau potable réalisé en Suisse, puisqu'il intéresse toute la rive droite de la Dranse et que le coût total des travaux, canaux de répartition compris, s'élèvera à plus de 12 millions.

Ce qui réjouit, c'est de voir dans quel esprit d'entente ont été réglés, entre les représentants des deux communes de Bagnes et de Vollèges et les Forces motrices du Mauvoisin, les nombreux problèmes qu'il fallait résoudre.

« Hommage en soit rendu à A. Maret : l'irrigation intégrale de toute la rive droite de la Dranse est son œuvre, il ne faudra pas l'oublier » (C. Bérard).

SAGA PEDO,

SAUTERELLE GEANTE DU VALAIS

1 par Hermann Gisin

Le 7 juillet 1907, au cours d'une chasse aux papillons organisée par la Société lépidoptérologique de Genève dans le Bas-Valais, le chef de course, M. Charles Lacreuze — qui est encore aujourd'hui un actif amateur de papillons et collaborateur auxiliaire de notre Muséum — eut son attention attirée par un étrange insecte, mesurant une dizaine de centimètres et ressemblant à une sauterelle dépourvue d'ailes. Bien que ne collectionnant pas ces insectes et sans doute mal équipé pour emprisonner l'encombrante trouvaille, il la rapporta à l'entomologiste du Muséum de Genève, M. E. Frey-Gessner, qui reconnut qu'il s'agissait de Saga pedo, représentant une sous-famille de sauterelles qu'on n'avait encore jamais trouvée auparavant en Suisse. Au moment de la décou- verte, l'insecte, perché sur le sommet d'une touffe d'herbe, venait de muer, la dépouille traînant encore sur l'herbe ; dans cet état les insectes sont toujours spécialement délicats, de sorte que la sauterelle supporta

1 Reproduction d'un article publié dans « Musées de Genève », No 37, juillet 1963,

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