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Le no a, une maladie qui ne
devrait pas exister
Depuis 1994, date à laquelle l'OMS a ap- pelé à la formation d'un Réseau Interna- tional de Lutte contre le Noma, on com- prend mieux le développement de cette affection, comment la gangrène progresse et comment elle peut être évitée.
Le noma oro-facial, souvent appelé sim- plement "noma" est également désigné par le terme "cancrum oris". C'est une gangrène qui se développe dans la bou- che et s'étend rapidement à d'autres par- ties du visage. Cette maladie se rencon- tre presque exclusivement dans des con- ditions d'extrême pauvreté , de manque d'hygiène et de malnutrition. Pratique- ment toutes les victimes du no ma sont des enfants.
Des centaines de milliers de jeunes en- fants souffrent du noma. Beaucoup en meurent et la plupart des survivants sont défigurés à vie. Et pourtant, avec ses con- séquences physiques épouvantables, c'est une maladie qui peut, qui doit être évi- tée.
La lutte contre le noma ne nécessite pas de médicaments miracles et coûteux.
Avec un minimum de moyens il est pos- sible de le prévenir. Toutefois, la recher- che expliquant pourquoi, placés dans les mêmes conditions, certains enfants déve- loppent le noma et d'autres pas, pourra permettre de mieux cibler l'action préven- tive.
Trop souvent dans le monde on se heurte à un manque de volonté politique pour s'attaquer au noma, parce que c'est une maladie qui n'affecte que les plus pau- vres parmi les pauvres, ceux qui, pres- que partout, comptent pour si peu.
L'histoire nous apprend que la défiguration causée par le no ma était con- nue depuis de nombreux siècles. Il y a quelques générations, la maladie était lar- gement attestée en Europe, mais 1' amé- lioration de la nutrition et de l'hygiène l'a progressivement éliminée. Elle réap- parut toutefois au cours de ce siècle, dans les camps de concentration de la seconde guerre mondiale, aujourd'hui, on la trouve principalement dans les régions les plus pauvres du monde en développe- ment.
Dans un monde moderne, à la veille du 21ème siècle, une maladie de la pauvreté comme le no ma ne devrait pas exister. Les visages défigurés des enfants du noma sont un vivant reproche à la communauté humaine.
Les membres du réseau international d'action contre le noma - qu'ils tra- vaillent pour des gouvernements, pour des organisations internationales ou non- gouvernementales - s'ac ti vent dans ces pays qui payent le plus lourd tribut au noma et dans les pays développés qui apportent leur aide à ceux qui souffrent de cette maladie.
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Le noma: une maladie sournoise et mortelle0
Prévention et traitement0
Action internationale0
Le noma au Sénégal0
ONG : Sentinelles au Niger0
DocumentationORGANISATION
MONDIALE DE LA SANTE
20, Avenue Appla- CH-1211 Genève- SuisseQuelques chiffres
Les plus touchés sont les enfants de 0 à 6 ans
• Possible incidence annuelle (région sub-saharienne) 2-10 pour 10 000
• Taux de létalité : 70-90
Les membres de ce réseau essayent d' éle- ver le seuil nutritionnel et d'améliorer l'hygiène là où sévit le noma. Ils infor- ment sur 1' existence de cette maladie, sur sa gravité. Ils aident les familles à en re- connaître les premiers signes chez leurs enfants et à leur faire prendre conscience de l'urgence d'un traitement médical. Des formations sont organisées pour les pro- fessions de santé locales, pour reconnaî- tre et traiter les premiers signes de noma, et ainsi enrayer la progression de la ma- ladie avant qu'elle ne cause trop de dom- mages. Des équipes pratiquent des inter- ventions de chirurgie réparatrice pour les victimes de noma, soit sur place soit à l'étranger pour les cas les plus graves. Des associations apportent leur soutien à ceux qui ont dû subir une longue et difficile chirurgie reconstructive à 1' étranger, et les aident à se réinsérer dans leur com- munauté d'origine.
Le but de noma contact est de devenir un lien entre les membres de ce réseau. En- semble, nous ferons en sorte que le noma devienne ce qu'il devrait être-une mala- die du passé et non du présent.
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Marc Tsechkovski
Directeur, Division des maladies non-transmissibles de l'OMS