HAL Id: tel-00005386
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Ivan Marin
To cite this version:
Ivan Marin. Représentations linéaires des tresses infinitésimales. Mathématiques [math]. Université
Paris Sud - Paris XI, 2001. Français. �tel-00005386�
N Æ d'ordre: 6488 UNIVERSIT E DE PARIS-SUD CENTRE D'ORSAY Repr
esentations lin
eaires des tresses infinit esimales TH ESE
presentee pour l'obtention du grade de
DOCTEUR DE L'UNIVERSIT E PARIS XI-ORSAY spe ialite: MATH EMATIQUES par Ivan MARIN
Soutenan e publique le30 mars 2001 devantle jury ompose de
Pierre CARTIER Dire teurde these.
Fran ois DIGNE
Mi hel DUFLO
Alain LASCOUX
ValentinPO
ENARU Presidentdu jury.
Vladimir TURAEV Invite.
Rapporteurs:
Gunter MALLE
Representations lineaires
des tresses infinit
esimales
de tressesB n
qui proviennentdel'integrationdesystemesdeKnizhnik-Zamolod hikov(KZ),
vus omme representations de l'algebre des tresses innitesimales. Nous utilisons la
te h-niquedesbasesde Gelfand-Tsetlinpouretudier ertainesrepresentationsde ette algebre,et
montrons omment onstruireexpli itementlesrepresentationsdugrouped'Artin
orrespon-dantes. Nous lassions ompletementlessystemesKZquisontirredu tiblespourl'a tiondu
groupesymetriqueet onstruisonslesnouvellesrepresentationsdeB
n
quiapparaissenta ette
o asion. Nous obtenonsd'autre part des riteres d'irredu tibilite sur les representations de
B n
obtenues par onstru tion tensorielle.Nous obtenons ennd'autres resultats utilesdans
e adre,notamment unede ompositionpartiellede l'algebredeLie engendree parles
trans-positions dans l'algebre de groupe du groupe symetrique. Cette de omposition partielle est
en rapportave les omposantesirredu tiblesde larepresentation deJones.
Mots les: representations, groupes de tresses, Knizhnik-Zamolod hikov, tresses innit
esi-males, bases deGelfand-Tsetlin, groupessymetriques,toursd'algebres.
Abstra t. This work ontributes to the general study of linear representations of Artin's
Braid group B
n
that arise as monodromy of KZ-systems. We onsider these systems as
re-presentationsoftheHopfalgebraofinnitesimalbraids,andapplythete hniqueof
Gelfand-Tsetlin basis. The purpose is twofold: thiste hnique gives a good insight into the
represen-tation theory of this algebra, and we show that it helps in the expli it onstru tion of the
orresponding braid group representations. We give a omplete lassi ation of KZ-systems
thatareirredu ibleforthea tionofthesymmetri group,and buildthenewrepresentations
ofB
n
that ariseat thisstage.Among other results thatare usefulinthis setting,we obtain
irredu ibility riteriaon tensorprodu tsand related onstru tions,and get apartial
de om-positionoftheLiealgebrageneratedbytranspositionsinthegroupalgebraofthesymmetri
group.This partialde ompositioninvolvessummandsof theJones representation.
Keywords: representations, braid groups, Knizhnik-Zamolod hikov, innitesimal braids,
Je ne saurais trop remer ier mes parents pour tout l'amour qu'ils m'ont donne,
et qui m'a permis de surmonter les doutes inherents a tout travail de these. Dans le
m^eme ordred'idees,madette al'egardde mes amis de toujours,Eri Jaligot,Nathalie
Montard etVin ent Domeyne n'a pas de prix.
Jeremer ie lespersonnes quionteuun r^olepredominantdansmaformationmath
e-matique. Monprofesseur de mathematiquessuperieures DanielGoÆnetquim'a appris
que l'inter^etdes mathematiquesne residait pas uniquementdans les livresdejae rits;
mon ami et professeur de mathematiques spe iales Pierre-Jean Hormiere qui m'a au
ontraireapprisl'inter^etdestheoriesbienfaites,enparti ulieraevoluerdansl'en hev^
e-trementdes theoremes dejaexistantsetalesutiliserde fa onadequate;mon dire teur
de DEAAdrienDouadyquiest al'originede moninter^etpourlestressesetm'aappris
a etudier pour eux-m^emes les objets geometriques fondamentaux; ennPierre Cartier
quiaa ompagne e travailde theseen mefaisantproterdesa omprehension anulle
autre pareille de l'algebre moderne, de son go^ut pour les formules expli ites et de ses
lumieressouvent de isives{en m'aiguillantd'autrepart sur e quel'algebrequantique
apporte a l'etudedes representations de stru tures plus lassiques.
Outremondire teurdethese,jedois devifs remer iementsauxmathemati iensqui
m'ontapporteuneaideprolongeedans etravail.EnpremierlieuJorgeGonzalez-Lor a
qui m'a mis le pied a l'etrier lors de la premiere annee de these, et m'a fait proter
de sa onnaissan edes tressesinnitesimales.Ce travailpreliminaireen ommun aete
de isif dans l'appro he nalement developpee i i. Au terme de e periple, je remer ie
tres haleureusement Gwendal Le Bouant et Christophe Cornut d'avoir onsa re un
temps importantalarele ture de ertains hapitres, ainsi queBrunoKlinglerpour les
onversations que nous avons eu lorsde laderniere ligne droite.
Jeremer iede nombreuses personnes ratta hees al'equipe\Groupesnis"de
l'uni-versiteParisVII,notammentGunterMalleetRaphaelRouquierquionta epted'e rire
un rapportsur e volumineuxmemoire,apresm'avoirl'un ommel'autreapporteleurs
lumieres sur lesgroupesde re exion omplexes. Je remer ie Jean Mi hel qui m'a
om-munique latoute derniere version d'un logi ielde al ul sur es groupes, David Bessis
et Mi hel Broue pour les reponses a mes questions. Je remer ie enn Fran ois Digne
pour son inter^et envers mon travail et sa presen e dans le jury, et je remer ie Mar
Cabanes dem'avoirinviteaexposer unepremierefois ertainsresultatsde e memoire.
Je suis tres heureux de la presen e dans le jury de mathemati iens re onnus dans
des domainesattenants etdivers. Les remarques etsuggestions de ha un, notamment
au moment de la soutenan e, m'ontbeau oup apporte. Je remer ie don , outre Pierre
Cartier etFran ois Digne,Mi hel Du o,AlainLas oux, ValentinPoenaru etVladimir
Turaev.
Parmi les spe ialistes qui onttresgentimentrepondu a mes questions,de vivevoix
oupar ourrierele tronique,jeremer ieparti ulierementArunRam,ToshitakeKohno,
BenjaminEnriquez,Eri Vasserot,YvetteKosman-S hwarzba h,InnaSysoeva,Patri k
bien s'amuser un peu, la voi i dans l'ordre lexi ographique inverse sur le prenom.
Mes remer iements ordiaux, don , a: Vitia Tourt hine, Vin ent Laorgue, Sylvain
Bruiltet, Stephane Ai ardi, Paul Zinn-Justin, Patri k Popes u-Pampu, Olivier
S hi-mann, Olivier Glass, Louis Granboulan, Lo Grenie, Julo Chrobo zek, Julien Jalon,
JoelBella he,Jean-Fran oisDat,Jean-ChristopheNovelli,HuguesRandriambololona,
Herve Henry, Georges Ra inet, Gaetan Chenevier, Frederi Chapoton, Fran ois
Pier-rot,FlorentHivert,FaroukBou ekkine,DenisPetrequin,DenisAuroux,DavidMauger,
David Madore, Alban Moreau.
Jeremer ieleServi edesPrestationsInformatiquesdel'ENS,enparti ulierJa ques
Beigbederpour sagentillesse,sadiligen eetsa ompeten ehorsdu ommun, ainsique
le personnel de laBibliothequede Mathematiquesde l'ENS, LilianeZweig, Chantalde
GaalonetAlainDuysenparti ulier.Del'autre otedelafrontiere,jeremer ieRoberto
FerrettietGisbertWustholz,al'ETHdeZuri h,pourm'avoirpermisde on lure ette
these dans de bonnes onditions.
Je remer ie enn les amis qui m'ont aide a preparer la soutenan e, notamment
Stephane Ai ardi, Herve Henry, Celine Eymard et Joel Bella he, ainsi que eux qui
sont venus ou ont tente de venir a ette soutenan e, en depit de la greve des hemins
de fer.
Defa onplusparti uliere,jeremer ielesauteursdes uvresmagistrales,math
ema-tiques ounon,qui,au oursde es dernieresannees,m'ontdonneesenviede travailler
1 .
Unremer iementspe ial aVin entMaillot, quisaitpourquoi,eta OlivierLambin,
qui l'ignore, devraient me permettre de n'avoir, je l'espere, oublie personne.
1.Je remer ie don I.M. Gelfand et J.-P.Serre, M. Gromov etV.G. Drinfeld, A. Grothendie k et W.P.
Thurston, mais aussi Lu Moullet et J.-L. Godard, J.M. Straub et D. Huillet, Ja ques Tourneur et Jean
Introdu tion
Le groupe de tresses sur n brins B
n
a ete de rit formellement pour la premiere fois en
1925. Des laperiode 1923-1936 sontdefri hes dierents aspe ts essentielsde e groupe:
- les tresses omme motsen n 1 generateurs
- les interpretations geometriquesdes tresses
- le lienentre tresseset nuds
- les representations dugroupeB
n
Le lien entre tresses et nuds estelu ide par Alexander (1923) et Markov (1935), une
des- ription de B
n
par generateurs et relations est de ouverte par Artin, et enn Burau (1936)
onstruitunerepresentationnontrivialeetirredu tiblededegren 1deB
n
,quidepuisporte
sonnom.Lepolyn^omed'Alexander,premierd'uneseried'invariantspolynomiauxdesnuds,
est quanta luidire tementlie a ette representation de Burau.
Les travaux des de ennies suivantes peuvent ^etre onsideres omme une etude poussee
de es onstru tions fondamentales. Ilest montre que la representation de Burau de B
3 est
dele.Lepolyn^omed'Alexanderestde ortique,et onmontrequ'ilnedepend,parunpro ede
expli ite, que du groupe fondamental du omplementaire du nud (Fox). Ren ontrant le
groupede tressespuresou olorees-un sous-groupefondamentalde B
n
-danssonetudedes
singularites,Arnoldendeterminel'algebrede ohomologierationnelle.Lesdeveloppementsde
latopologiealgebrique et de la geometrie abstraite dans l'apres-guerre permettent en outre
de mieux omprendre le groupe de tresses B
n
omme groupe fondamental d'un espa e de
ongurations de Ma Lane (Fadell et Neuwirth): l'etude approfondie des omplementaires
d'hyperplans notamment par Deligne et Brieskorn-Saito, l'etude des groupes de re exions
par Coxeter et Tits degagent la nature geometrique profonde des groupes de tresses. Dans
le m^eme mouvement, on t^a he de generaliser la notionde tresse,en onsiderant des groupes
de tresses asso ies aux surfa es - le groupe de tresses rebaptise \groupe d'Artin" n'etant
plus alorsque le as parti ulierasso ie au plan.L'apparition dansles annees 70 d'un objet,
l'espa eM
g;n
desmodulesdessurfa esdegenreganpointsmarques,quijoueunr^ole entral
en geometrie et en arithmetique, et dont Grothendie k onje ture qu'iladmet unestru ture
remarquablementsimple, estl'aboutissementde ette tendan e: legroupede tressesd'Artin
on erne le as parti ulier g = 0, et il semble que l'on gagnerait a essayer de omprendre
globalementlastru turedeM
g;n
,plut^otquede\s'a harnersur e pauvregroupedetresses"
[43 ℄.
Laperiode modernedansl'etude dugroupe detressesdebuteparl'apparitionr
plus ri he que le polyn^ome d'Alexander. Ce polyn^ome appara^t don a la surprise generale
de fa on purement algebrique, et ses interpretations topologiques ne sont toujours pasaussi
satisfaisantesque ellesdupolyn^omed'Alexander.Jonesmontreegalementquesonpolyn^ome
est lie a ertainesrepresentationsdes groupesde tresses, qui sefa torisent parunepartie de
l'algebrede He ke generiquede typeA.Cesalgebresalorsdejabien onnuessonten eetdes
quotientsdesalgebresde groupe desgroupesde tresses.Cetteremarque tressimpleamenea
onsiderer de pluspresles representationsde es algebres de He ke,de ritesmatri iellement
parHoefsmit en 1974. Dupoint de vuede la theorie des nuds,les relations \skein",
intro-duitespar Conway omme generalisation des methodes d'Alexander, sont re onnues omme
undesoutils essentiels dansla onstru tion desinvariantsdes nuds.
Suivant esdierentesidees, ilest onstruitunnouveaupolyn^ome,ditHOMFLYapartir
des initialesde sessixauteursoÆ iels,qui prenddesormais en omptel'algebre deHe ke de
type A dans son integralite. Une nouvelle etape importante est alors due a Kauman, qui
introduit un troisieme polyn^ome, issu ette fois de la me anique statistique, et qui englobe
d'une ertaine fa on les pre edents. Birman, Wenzl et Murakami montrent alors que e
po-lyn^ome est en ore issud'un quotient de l'algebre de groupe du groupe de tresses: 'est une
nouvellealgebresemi-simplede dimensionnie,dontles algebresdeHe kedetypeAnesont
qu'unquotient.
Deuxetudesfondamentalesvont alorsinstaller esnouvellesmethodesdansune
perspe -tive pluslarge, sous l'in uen e notablede la physique. Ons'est aper u que les methodes de
theorie onforme des hamps en physiquetheorique permettent de onstruire des repr
esen-tations du groupe de tresses par monodromie des equations dierentielles introduites par
Knizhnik et Zamolod hikov. T. Kohno montrera que e pro ede est systematique, et qu'il
permet de onstruire au voisinage de la representation triviale toutes les representations du
groupedestressespures.Une ertainealgebre,ditedestressesinnitesimalesetlieeal'algebre
de ohomologiede riteparArnold,sembleeneetjouerdanslatheoriedesrepresentationsdu
groupe detressesun r^ole omparableaux algebres deLie danslatheorie desrepresentations
desgroupesdeLie.Enn, estressesinnitesimalesagissentnaturellementsurlespuissan es
tensoriellesde representations desalgebresde Lie simples.Lesdeux travaux qui font rentrer
es nouveauxresultatsdansuneperspe tivegeneralesont alors:
- DrinfeldpoursuivantleprogrammedeGrothendie kins rit esnouveauxpointsdevue
dansuneetudegeometriquedeM
0;n
,quiprenden omptelestravauxd'Iharareliantle
groupede tressesave Gal(Q=Q). Ilmontre omment esa tionsissues de laphysique
sont reliees a des defauts de ommutativite dans les ategories monodales introduites
par Ma Lane. Il introduit enn sous le nom de groupes quantiques des deformations
des algebres enveloppantes des algebres de Lie, qui permettent de de rire dire tement
l'a tiondugroupedetresses-etnonplusdestressesinnitesimales-surdespuissan es
tensoriellesde representations d'algebresde Lie.
- Vassiliev a generalise la notion de relations \skein" dans le but de determiner
expli- itement un invariant des nuds, universel parson prin ipe m^eme. Par uneetude du
dis riminantdel'espa edes ourbeslissesfermeesdeR
3
,ilamontrequel'onpouvaiten
un ertainsensappro herd'uninvariant universeldesnudsparuneseried'invariants
desnuds,appelesinvariantsdeVassilievouinvariantsdetypeni.Cesinvariantssont
liesaunealgebredeHopf,dite algebre desdiagrammesde ordes,quiestextr^emement
ave les idees de Drinfeld on ernant l'a tion des tressessur les ategories monodales
a alorsete faitparCartier [30 ℄.
Lors de es dix dernieres annees, deux elements nouveaux ont retenu notre attention
omme utilesal'etude desrepresentations dugroupede tresses.
Enpremier lieules travauxde Vershiket del'universitede Leningrad-Saint Petersbourg,
poursuivant ertaines idees de Jones, ont montre omment ree rire la theorie des repr
esen-tations de ertaines algebres muniesd'une ltrationnaturellea partir de leurdiagramme de
Bratteli. Ilesten fait remarquablequ'ungrand nombred'algebreslieesau groupede tresses
sont parti ulierement adapteesa un teltraitement indu tif.Parexemple, sil'on onsiderela
ltrationnaturelledugroupesymetriqueS
n
,lediagrammedeBratteliasso ieasesrepr
esen-tations irredu tiblesest sansrami ations (deuxsommets sont reliesparau plusunear^ete),
e quipermetd'avoir unenotionde basenaturellepour etterepresentation,appelee basede
Gelfand-Tsetlin.
Lamethodegeneraleemployeei ipour onstruiredesrepresentationsdugroupedetresses
onsistera ainsi a faire appara^tre des representations irredu tibles du groupe de tressespar
leur diagramme de Bratteli: une fois e diagramme obtenu, nous t^a herons de onstruire
expli itementunerepresentationdu groupede tresses orrespondant a e diagramme.
Endeuxiemelieu,l'equipe\groupesnis"del'universiteParisVIIamontrequel'on
pou-vaitasso ierauxgroupesdere exions omplexes,desalgebresdites y lotomiquesanalogues
aux algebres de He ke des groupes de re exions. Il se trouve que inq de es algebres sont
desquotientsde l'algebre de grouped'un groupe de tresses a 3,4 ou 5 brins.L'etude de es
algebrespermetde fa iliterlades riptiondesrepresentations dugroupede tressesasso iees.
Rappelonsque siles representations que l'on her he a onstruire asso ient aux generateurs
d'Artin des endomorphismes semi-simples admettant generiquement deux valeurs propres,
e sont des representations des algebres de He ke de type A. Dans le adre de trois valeurs
propres,les representations deB
3
, B
4
et B
5
sont pardenition desrepresentationsde es
al-gebres deHe ke y lotomiques.Un diagramme de Brattelietant donne, ela nous permettra
de de rire rapidementl'a tiondesgenerateurs de B n
pourn5, ommeetape initialed'une
des riptionindu tive.
Cememoire se omposede troisparties.Pourdistinguerleslemmes,propositionset th
eo-remes onnusderesultatsquinoussemblentnouveaux,nousutilisonsla onventiondenepas
numeroterles premiers.
Cette these prend omme point de depart l'opinion generale selon laquelle la plupart
des representations de B
n
proviennent de la monodromie d'un systeme de type KZ ( f. par
exemple Kohno[50 ℄). Nous onsiderons les systemesKZ omme desrepresentations V d'une
ertaine algebrede HopfB
n
, qui ontient l'algebrede groupeCS
n
dugroupesymetrique,et
notons R
h
V la representation de B
n
asso iee, qui dependd'un parametre h.
Lapremierepartiede ettetheseest onsa reeauxgeneralites.Lepremier hapitreexpose
les objetsprin ipaux ouelementaires utilesi i, et poseles bases d'uneetude des repr
d'irredu tibilite, d'inde omposabilite, et de ompatibilite par rapport aux ltrations
natu-relles des representations de B
n
se transposent aux representations de B
n
. Nous etudions
es questions dans un adre \analytique" qui nous sera utile i i, ainsi que dans un adre
\formel". Nous exposons es resultats sous la forme d'un theoreme (Theoreme 1) dans le
deuxieme adre,et sous laforme de plusieurspropositionsqui serontinvoquees ensuitedans
le premier.
Le deuxieme hapitre est la formulation dans un adre general des notions algebriques
de ette these. Si V est un k-espa e ve toriel, nous ommen ons paretudier un ertain type
de sous-algebres de End(V), dont l'irredu tibilite de l'a tion sur V se lit aisement sur un
graphe(I.2.1).Nousdenissonsensuitelesespa esve torielsetalgebresasso iesadesgraphes
niveles,graphesparti uliersdontlesdiagrammesdeBratteli,introduitsensuite,sontlestypes,
et qui sont parti ulierement adaptes au traitement des representations des algebres ltrees.
Nous isolons alors la notion d'algebres lo ales, qui s'applique aux dierentes algebres utiles
i i. Enn, nous obtenons des resultats d'irredu tibilite pour l'a tion d'algebres lo ales sur
des modules asso ies a des graphes niveles, et nous presentons en se tion 7 les appli ations
prin ipales de e formalisme a notre etude. La theorie presentee i is'inspire destravaux de
Vershiket Kerov [74 ℄ d'unepart,des ideesd'algebresde graphes exposeespar Goodman,de
laHarpe et Jones [11℄ d'autre part.L'apport originalest onstitue d'abord parl'uni ation
de es deuxpointsde vue,mais surtoutparl'a ent missurles riteres d'irredu tibilite.
Les hapitres3 et 4 montrent omment des theories lassiques, elle desrepresentations
dugroupesymetriqueet ellede l'a tionde B
n
surles puissan estensoriellesde repr
esenta-tionsd'algebres de Lie, s'inserent dans le adre du hapitre 2. On y met en pla e ertaines
onventions utiles.
La deuxieme partie est onsa ree a l'etude de representations parti ulieres de B n
qui
proviennent de representations de B
n
. Les representations de B
n
qui se fa torisent par les
algebres de He ke generiques de type A, 'est-a-dire les deformations elementaires de CS n
,
proviennent tressimplement d'unerepresentationde B
n
dont larestri tionau groupe sym
e-triqueestirredu tible.Dans etteoptique,il sembleraitnaturelde onje turerlare iproque,
a savoir que, si la restri tion a S
n
d'une representation V de B
n
est irredu tible, alors la
representation R
h
V de B
n
asso iee sefa toriseparl'algebrede He ke detype A.Au unedes
representations jusqu'apresent onnuesde B n
n'inrmait ette hypothese. Le theoreme 2 de
II.1reponda ettequestion,enmontrantquelare iproquen'admetqu'uneuniqueex eption,
unerepresentationque nousappelonssporadique.
Pour onstruireexpli itement larepresentation deB
n
qui est asso iee a ette repr
esenta-tionsporadique,nous utilisonsun algorithme quenousavonsdetaille enI.2.7, et quipermet
de determiner les matri es d'une representation de B
n
, une fois donnes son diagramme de
Bratteli et quelques donnees omplementaires. Nous employons une premiere fois et
algo-rithme au hapitre II.3, montrant omment il permet de systematiser l'etude, auparavant
menee parBroueetMalle[28 ℄,desrepresentationsdesalgebresde He ke y lotomiques
asso- ieesa ertainsgroupesdere exions omplexes,quisontdesquotientsdeB n
.Nousl'utilisons
ensuiteen II.4pour obtenir desmatri es expli ites de larepresentation de B
n
asso iee a la
representationsporadiquede B
n .
Les deux algorithmesexposes en I.2.7, a savoir, d'une part ladetermination expli ite de
matri esapartird'undiagrammedeBratteli,et d'autrepartla lassi ationdesrepr
esenta-tionsdeB
n
dontlarestri tionaugroupesymetriqueestunerepresentationsansmultipli ites
nombred'equationspolynomialesexpli ites.
On applique une deuxieme fois es algorithmes, ette fois a l'etude des representations
de B
n
qui se fa torisent par le groupe symetrique etendu
f S
n
. Ces representations, qui
ap-paraissent au hapitre II.2, sont ara terisees par le fait que l'image du groupe de tresses
puresP
n
est ommutative.Nous lassionsdans e hapitrelesrepresentations dedimension
n deB
n
, et onstruisonsunerepresentationirredu tiblequel'on peuta bon droitappelerla
\representation naturelle"de f S
n .
Danslatroisiemepartie,nousmontrons(theoreme3,III.1)quelespuissan esalterneesde
ette representationsontirredu tibles,al'instar despuissan es alternees desrepresentations
\de re exions" desgroupesde Coxeter ( f. Kilmoyer[35 ℄). Ennnousobtenons unegen
era-lisation de esnouvellesrepresentationsirredu tibles de f S
n
, parl'introdu tiond'unnouveau
parametre,etnousenexposonsun ertainnombredemodeles ombinatoiresparti ulierement
simples (theoreme 4,III.1).
De fa on plusgenerale, latroisieme partie developpe un point de vueoppose a elui qui
inspiraitladeuxieme:au lieude her hera onstruiredesrepresentationsdeB n
dontonsait
paravan equ'ellessontirredu tibles,nous onsideronsdesrepresentations onnuesdeB
n qui
proviennent de B
n
, notamment elles qui sefa torisent par les algebres deHe ke generiques
detypeA,etleurappliquonsles onstru tionstensoriellesstandard.Lebutestalorsd'obtenir
des riteres d'irredu tibilite pourles representations ainsi onstruites.
Dansle hapitreIII.2,nousmontrons omment es onstru tionstensoriellesapparaissent
naturellement dans l'etude du bimodule sl
p n
pourle \ as stable", 'est-a-dire lorsque n est
granddevant p.Dans e adre parti ulier,l'a tion essentielle est fourniepar lasous-algebre
de Lie de CS
n
engendree par les transpositions, qui est une algebre de Lie redu tive notee
H n
.L'etudede etobjet,essentielpour omprendrel'a tionde B
n
surles produitstensoriels
de deuxrepresentationsd'unem^emealgebredeHe ke,estentameedansle hapitreIII.3.On
y determinenotamment letype de H
n
pourn6.
Le dernier hapitre de ette these montre que l'on peut isoler un ertain type de
re-presentations irredu tibles de B n
, que nous appelons ses representations nodales et dont
nous presentons une axiomatique. Le premier theoreme (theoreme 5, III.4) dit que, dans
dessituations generiques, larepresentationproduittensorield'unefamillederepresentations
nodales est irredu tible, et elle-m^eme nodale. Comme la notion de representation nodale
ouvre la plusgrande partie des representations irredu tibles onnues de B
n
, a l'ex eption
notablederepresentations quisefa torisent par
f S
n
, e theoreme illustreunphenomene tres
general, qui n'estsans doute passans relations ave un phenomene analogueobserve sur les
Yangiens ( f.[65℄).
D'autre part, dans e m^eme hapitre nous etudions le produit tensoriel de deux repr
e-sentations de H
n
d'un ertain type.A partir de la methode que nous avons publiee ailleurs
[61 ℄,nous en deduisonsdes fa teurs simplesde H
n
, pour toutn2 (theoreme 7,III.4). En
onsequen e, nousasso ionsatoutefamillede ardinalauplusn=2defon teursdeS hurune
representationirredu tiblede B n
NOTATIONSET CONVENTIONSGENERALES 7
Notations et onventions generales
Un orps k sera toujours suppose ommutatif et de ara teristique 0.Un anneau et une
algebre seronttoujourssupposesintegres et unitaires.Sik estun anneauet Gungroupe,on
adoptera les notations suivantes: on note kG l'algebre de groupe de G, k[[h℄℄ l'anneau des
seriesentieres formelles,Cfhg l'anneaudesfon tionsentieres. Enn,suivantlatraditiondes
groupesquantiques,nousnoterons k[h
1
;h℄℄ l'anneaudes series deLaurent en h.
Les modules ou les representations sur k d'une k-algebre ou d'un groupe seront sauf
mention expli ite du ontraire supposesde dimension nie sur k. Les groupes de Lie seront
toujourssupposesde dimensionnie.Si Aet B sont deux algebres(resp. deuxgroupes)tels
que A B, on notera, pour un B-module M, R es
A
M la restri tion de M a A. Suivant les
situations etudiees, on notera une representation d'une algebre (ou d'un groupe) A omme
unA-module M, ou ommeun ouple(V;), ouV estunespa e ve torieletun morphisme
de A vers l'algebredes endomorphismesde V.
Si(e 1 ;e 2 ;:::;e n
) onstitueunebased'unespa eve toriel,onnotera(e
1 ;e 2 ;:::;e n )sabase duale.OnnoteÆ ij
lesymboledeKrone ker.Si estunendomorphismed'unespa e ve toriel
de dimension nie, on notera Sp() le spe tre de , det() son determinant, et
(x) son
polyn^ome ara teristique det( x). Sii et j sont deux entiers,on notera [i;j℄ =fk2Z j
ik jg. SiV est unespa e ve toriel, on notera Id
V
l'identite deV, GL(V) legroupedes
automorphismes lineaires, End(V) l'algebre des endomorphismes lineaires de V. Si de plus
V estmunid'une a tion d'une algebre A,on notera End
A
(V) l'espa e des endomorphismes
lineaires de V qui ommutent a l'a tion de A. Pour des espa es ve toriels V, W, on notera
V W leproduittensoriel deV et W,V n =V V :::V, n (V),S n (V) lespuissan es
tensorielles (resp. alternees, symetriques) n es
de V. Si V et W sont munisde l'a tion d'une
bigebre,on munirade m^eme es nouveaux espa esde l'a tionasso iee.
PourN un entiernaturel,one rira `N quand est unepartitionde l'entierN, et on
notera
0
la partition duale. On note S
N
le groupe symetrique sur N lettres, et on utilise
lanotation traditionnelle(i 1 i 2 ::: i m
) pourles m- y les.Quand il ne s'agira pas d'indi es,
on notera i et j les nombres omplexes habituels, denis par i;j 6= 1, i
2
= 1, j
3
= 1, et
Imj>0.
Enn, pour g une algebre de Lie, on notera Ug son algebre enveloppante universelle,
et, lorsque l'on onsiderera un groupe ou une algebre de Hopf parti ulier, on notera 1 sa
representationtriviale.
Notations
Notations du hapitre I.1 B n I:1:1:1 i I:1:1:1 C n I:1:1:1 B + n I:1:1:1 n I:1:1:1 Æ n I:1:1:1 s i I:1:1:2 P n I:1:1:2 G 4 ;G 8 ;::: I:1:1:2 BWM n I:1:1:2 f S n I:1:1:2 T n I:1:2:1 t ij I:1:2:1 B n I:1:2:1 T n I:1:2:1 t n I:1:2:1 V z I:1:2:2 R h V z I:1:2:2 R h V I:1:2:2 R M I:1:2:6 H M I:1:3:1 K n
(q;t) I:1:3:1 L(t) I:1:3:2 R (t) I:1:3:2
S(t) I:1:3:2 V(M) I:1:3:2 V s (M) I:1:3:2 a I:1:3:2 S I:1:3:2 H M I:1:3:2 I r () I:1:3:2 u;v I:1:3:2 B s;p I:1:3:2
Notations du hapitre I.2
kS I:2:1 e
a;b
I:2:1 D(S) I:2:1 =(S;A;b;s) I:2:1
=(S;A) I:2:1 I:2:1 x!y I:2:1 A( ) I:2:1
D;B
(M) I:2:2
D;
(M) I:2:2
D;
(M) I:2:2 G=(S;A;b;s;niv) I:2:3:1
G=(S;A;niv) I:2:3:1 n 1 I:2:3:1 x%y I:2:3:1 G x ;G x ;G (n) ;::: I:2:3:1 T G I:2:3:2 kG I:2:3:2 l o I:2:3:2 s℄ ; [r ; [r;s℄ I:2:3:2 M(G) I:2:3:2 M l o (G) I:2:3:2 0 l o I:2:3:2 Top r (G) I:2:3:3 A=A n I:2:4 I:2:4 z r I:2:5 A I:2:6:1 0 A I:2:6:4
Notations des autres hapitres
T n
I:3:1 J
n
I:3:1 jj I:3:2 t() I:3:2
h() I:3:2 Æ() I:3:2 Æ(;) I:3:2
0 I:3:2 i I:3:2 ~ i I:3:2 Surf n (V) I:4:2:1 Tot n (V) I:4:2:1 S II:1:2 Spor (n) (;) II:1:6:2 L n II:2:2 L n (h) II:2:2 L n (q) II:2:2 R (n) 1 (x;y) II:4:1:1 R (n) 2 (x;y) II:4:1:1 R (n) 2 (X;Y) II:4:2 R (n) 1 (X;Y) III:1:2 p n (X;Y;Z) III:1:4:1 (D 1 ;D 2 ) n III:2:1 H n III:3 S n III:3
Premiere partie
Chapitre 1
Tresses et tresses innitesimales
Dans e hapitre,nousexposonslesprin ipesfondamentauxquinousserontutiles
on er-nant les tresses et les tressesinnitesimales. La se tion 1 presente les aspe ts du groupe de
tressesqui nousinteressent,lase tion2 introduitl'algebreB n
ditedestressesinnitesimales
dont lesrepresentations orrespondentauxsystemesKZ,et metenpla e les orrespondan es
entre les proprietes des representations de B n
et des representations de B
n
asso iees par
\integration". Enn la troisieme se tion de e hapitre denit les representations les plus
elementaires de esstru tures.
1.1 Le groupe d'Artin
1.1.1 Denition
Le groupe de tressesa nbrinspourn1 sera pournous legroupe d'ArtinB
n
engendre
par n 1generateurs
1 ;:::;
n 1
soumisauxrelations
i j = j i sijj ij2 i i+1 i = i+1 i i+1 pour1in 2:
La premiere relationestappelee relation de lo alite, ladeuxiemerelation de tresse.
Ilest lassiqued'identierB
n
au groupe fondamentaldu quotient de
C n =f(z 1 ;:::;z n ) j z i =z j ssii=jg; 'est-a-direde C n
prive de sesdiagonales, parle groupe symetriqueS
n .
On peut d'autre part symboliser la denition par generateurs et relations de B
n par le
diagramme de Coxeter
1
2
3
4
n-2
n-1
dans lequel haque er le symbolise un des generateurs
i
: deux er les i et j non relies
induisentlarelationde lo alite i j = j i
, deux er les reliesiet i+1induisentlarelation
detresse entre
i et
i+1 .
La symetrie que presente e diagramme re ete le fait que l'appli ation
i
7!
n i d
et relations ou par l'intermediairedu diagramme, qu'il existe un morphismenaturel, lassi-quement inje tif, de B n 1 vers B n , le generateur i de B n 1
etant envoye sur legenerateur
i
de B
n
. Cette in lusion sera essentielle dans notre travail. Enn, on peut asso ier a un
tel diagramme ou au systeme de generateurs et relations asso ie un monode unitaire: nous
asso ions ainsi au diagramme pre edent le monode unitaire des tresses positives, note B
+ n
.
Iln'estpasimmediatmaisneanmoins lassiquequeB
+ n
s'inje te anoniquement,entant que
monode,dans B
n
. Un element de B n
qui appartient a l'image de B
+ n
sera ainsi appele une
tresse positive.
D'apres esdenitions, B 1 =B + 1 =f1g,B 2 =Z,B + 2
=N.Ona de plusuneltration
f1g=B 1 Z=B 2 B 3 :::B n 1 B n :
En general, les in lusions B
n 1
,! B
n
n'admettent pas d'inverse a gau he. Une ex eption
merited'^etre signalee,l'homomorphisme spe ial B 4 !B 3 denipar 1 7! 1 2 7! 2 3 7! 1
etant uninverse agau he de l'inje tionnaturelleB
3
B
4 .
Unepresentation utilede B
3 s'obtient en posantu = 1 2 , v= 1 2 1 : laseulerelation
entre es deux generateurs est alors u
3 = v 2 . En fait u 3 engendre le entre de B 3 , don le quotient de B 3
parson entre estisomorphe aPSL
2 (Z).
Nous allons maintenant introduire ertains elements parti uliers de B
n
qui nous seront
utiles.Onpose,pourn1,
n = ( 1 ::: n 1 ) n Æ n = ( n 1 ::: 1 )( 1 ::: n 1 ) et Æ 1 = 1 = 1 Æ 2 = 2 = 2 1 : Onaalors, pourn2, n = n 1 Æ n = Æ n n 1 Æ n = n 1 Æ n 1 n 1 :
Proposition. (Chow [34 ℄) Pour n3, le entrede B
n
est y lique inni.
n
estson unique
generateur positif.
OnposeÆ 0 2 = 1 . Corollaire. < Æ 2 ;Æ 3 ;:::;Æ n >=< 2 ;:::; n > et < Æ 0 2 ;Æ 3 ;:::Æ n >=< 1 ; 3 ;:::; n > sont
deux sous-groupes ommutatifs deB
n pour n2. Preuve | Pour n > k 2, Æ k = k 1 k 1 appartient au entralisateur de B k 1 dans B k , don , si r<k, Æ k Æ r =Æ r Æ k , et de m^emeÆ 0 2 Æ k =Æ k Æ 0 2 pourk >2. qfd.
LeselementsÆ 2
;:::;Æ n
etleurlienave n
sont onnusdepuislongtemps.C'estenrevan he
a Arun Ram ( f. [66 ℄) que l'on doit, a notre onnaissan e, d'avoir le premier souligne leur
r^ole primordialdans latheoriedes representations de B n
. Nous appellerons eselements les
1.1.2 Quotients remarquables
Le groupe symetrique
On note s
i
= (i i+1) pour 1 i n 1 les transpositions onse utives du groupe
symetrique S
n
, 'est-a-dire ses generateurs de Coxeter. Les relations que verient es gen
e-rateurs sont alors la relation de lo alite s
i s j = s j s i si ji jj 2, la relation de tresse s i s i+1 s i =s i+1 s i s i+1 , ainsi ques 2 i
=1pourtout indi ei.
Un epimorphisme de B
n
sur S
n
, que nous designerons par , est uniquement deni par
i
7! s
i
, et son noyau note P
n
est appele groupe des tresses pures sur n brins. On rappelle
que P n = 1 (C n ):
Defa on diagrammatique,lesrelations denissant legroupesymetriquesontsymbolisees
par
1
2
3
4
n-2
n-1
2
2
2
2
2
2
oule hirerpresent al'interieurd'un er leimposeaugenerateurasso ied'avoirpourordre
r.
Onxe un orps k, y lotomiquede ara teristique 0.
A un diagrammede e type,dans lequelr n'est pasfor ement egal a 2,on peut asso ier
unealgebre de He ke y lotomique [29 ℄ sur
~ k = k(a 1 ;:::;a r ), quotient de ~ kB n et denie de
fa on similaire: on imposeaux generateurs s 1
;:::;s
n 1
les relations de tresse et de lo alite,
et larelations r
i
=1, 'est-a-dire dansl'algebre de groupe
r Y m=1 (s i e 2im r )=0;
estrempla ee par
r Y m=1 (s i a m )=0:
Dans le as du groupe symetrique, 'est-a-dire pour r = 2, on obtient l'algebre de He ke
generique de typeA, deformationde kS
n
au sens suivant:
Denition 1. Pour k un orps, on note R une k-algebre ommutative, unitaire et integre,
un morphisme de k-algebres de R vers k, et
~
k le orps des fra tions de R . Si A est une
k-algebre, on dira qu'une R -algebre ~
A, libreentant que R -module,estune deformationde A
si ~ A k=A: I i, R = k[a 1 ;:::;a r ℄, ~
k est son orps des fra tions, et le morphisme est donne par
(a m )=e 2im r .
Le prin ipalresultat general dans e adre estle
Theoreme. (Tits, [6 ℄ h. 4 ex. 26) Ave les notations de la denition pre edente, si A est
semi-simple et dim ~ k ( ~ A R ~ k)<1, alors ( ~ A R
k) estsemi-simple et admetm^eme invariant
numerique que A
k ~
k; en d'autres termes, es deux algebres deviennent isomorphes apres
Tits a lui-m^eme demontre que l'on est dans le adre de son theoreme pour l'algebre de
He ke de type A ( f. Bourbaki [6 ℄ h. 4 ex. 27). Des isomorphismes expli ites ont ete plus
re emmentexhibesparGeorgeLusztig[59 ℄,IvanCherednik[33 ℄etJorgeGonzalez-Lor a[42 ℄.
Enn, unedes ription expli itedes representations de ette algebre de He ke aete obtenue
par P.N. Hoefsmit des le debut des annees 70, dans une these malheureusement toujours
inedite[45 ℄.
Groupes de re exions omplexes
Parmilesgroupesdere exionssimples,seulslesgroupessymetriquesapparaissent omme
quotientsdesgroupesdetresses.Parmilesgroupesdere exions omplexessimples,ilappara^t
en revan he inq groupes supplementaires, ex eptionnels dans la lassi ation de Shephard
et Todd[67℄
3
3
3
3
G
32
3
3
3
3
3
4
4
5
5
G
4
G 8
G
16
G
25
Cesgroupessont desgroupesnis,quotientsd'un groupe de tresses.
Cette situation est ex eptionnelle, dans la mesure ou si l'on onsidere par exemple le
groupe asso ie au diagramme
k
k
pourk 6,il admet unerepresentation dedegre 2 denie pour! =e
2i k par 1 7! ! 0 1 1 2 7! 1 ! 0 !
Ilestalorselementairede verierquel'imagede 1
1
2
admetdesvaleurspropresnonra ines
de l'unite des que k 6: et element est don d'ordre inni, ainsi que le groupe auquel il
appartient ( et exemplenousaete ommunique parGunter Malle[60 ℄).
Les algebres de He ke y lotomiques asso iees a es groupes de re exions omplexes,
etudiees dans [29 ℄ [28 ℄, sont des deformations des algebres de groupes. Il a ete onje ture
par Mi hel Broue et Gunter Malle [28 ℄ que les algebres de He ke y lotomiques asso iees
aux groupes de re exions omplexes sont de dimension nie, don que le theoreme de Tits
s'applique.
Pour les groupes qui nous interessent i i, ette onje ture n'a ete a notre onnaissan e
demontree quepourG
4 ,G 25 (Broue-Malle,[28℄), G 8 etG 16 (Muller[63 ℄). Le asdeG 32 reste
malheureusement onje turala l'heure a tuelle.
Entoutetat de ause,a partirdupoint devue developpe dans[29 ℄,onpeutmontrer que
ha une des representations irredu tibles de es groupes se deforme, en un sens ompatible
ave la denition1, enunerepresentationirredu tibledel'algebre de He ke orrespondante.
On remarque enn que G
4 s'inje te dans G 25 , G 25 dans G 32 . Il en est evidemment de
L'algebre de Birman-Wenzl-Murakami
Pour la denition de l'algebre de Birman-Wenzl-Murakami, abregee i i en BWM ou
BWM
n
,nousrenvoyonsa[26 ℄[64 ℄.Cettealgebreaeteintroduite ommequotientdel'algebre
de groupedu groupede tressesan de faire appara^trelepolyn^ome deKaumandes nuds
[48 ℄ omme tra e sur ette algebre. CesalgebresBWM
n
dependent de deux parametres let
m, et on a
Theoreme. (Wenzl,[26 ℄) Pour des valeurs generiques del et m,
1) BWM
n
(l;m) est unealgebre semi-simplede dimensionnie.
2) Les representations irredu tibles de BWM
n
(l;m) sont en bije tion ave les partitions
`N pour 0N n.
3) La restri tion a BWM
n 1
(l;m) d'une tellerepresentation asso ieea undiagramme de
Young`N estsansmultipli ites.Ses fa teurssimples orrespondent auxdiagrammes
de Young detaille au plus n 1 deduits de par ajoutou suppression d'une bo^te.
L'algebre de He ke detype A estennunquotient d'unespe ialisationen (l;m)de ette
algebre de Birman-Wenzl-Murakami.
Le groupe symetriqueetendu
Dans [70 ℄, Tits a montre omment asso ier a tout groupe de Coxeter G deni par une
matri e deCartan uneextension
~
G, appelee groupe de Coxeteretendu
1!A! ~ G ~ !G!1
extension de G parun groupe abelien A.Si l'on noteB legroupe de tressesgeneralise de G
au sens de [29℄,et laproje tionnaturelle
:B !G;
alors A est isomorphe au groupe derive P=[P;P℄, ave P = Ker , et on a le diagramme
ommutatifexa t 1
[P;P℄ 1 1//
P//
B//
G//
1 1//
A//
~ G//
G//
1 1 1 1 Le groupe ~Gest alors extension de G par A, et A estun Z-module libre de rang le nombre
dere exionsde G.La proprieteessentiellede ~
Gestpournousquetoute representationde B
Dans le as parti ulier ouG=S n
, on a ainsi deni unquotient
~ S n remarquablede B n ,
quenousappelleronsgroupesymetriqueetendu,extensiondeS
n
parleZ-modulelibrederang
n(n 1)=2.Nousnoterons
ij
lesgenerateurs dunoyaudel'extension,imagesdesgenerateurs
traditionnelsde P n ( f. Birman[2 ℄)dansP n =[P n ;P n ℄.
1.2 Tresses innitesimales
1.2.1 Denition
Onxe un orps k de ara teristique0.
Denition 2. On noteT
n
l'algebrede Liedeniesur k par generateurst i;j pour 1i;jn et relations t ij =t ji t ii =0 [ t ij ;t kl ℄ = 0 si#fi;j;k;lg=4 [ t ij ;t ik +t kj ℄ = 0:
Le groupe symetriqueS
n agit surT n par s:t ij =t s(i)s(j) :
Cela permet de onstruire
Denition 3. On note B
n
et l'on appelle algebre des tresses innitesimales sur n brins le
produit semi-dire t S n nUT n o uUT n
designel'algebreenveloppante universellede T n
.
Par onstru tion, ha une desalgebresUT
n
et B
n
est anoniquementmunied'une
stru -ture d'algebre de Hopf graduee. En parti ulier, le oproduit verie, si l'on note s une
permutationquel onque deS n , (t ij ) = 1t ij +t ij 1 (s) = ss
et lagraduation estdenie pardeg(t
ij
)=1,deg(s) =0.
Notons ennl'existen e d'unmorphismed'algebresde LieT
n !kS n denipar t ij 7!(ij)
qui seprolongeen unmorphismed'algebresB
n !S n nkS n ou S n
operesursonalgebre de
groupe par onjugaison.
Remarque.L'algebreB
n
peut^etredenie autrement quepargenerateurs etrelations.C'est
parexemple l'algebrenaturellementasso iee auxinvariantsde Vassilievdestresses.Quant a
l'algebreUT n
, 'estladualedeKoszuldel'algebrede ohomologiedugroupedestressespures
sur n brins, de rite par Arnold [22℄. On peut, de ette fa on, interpreter motiviquement T
n
omme l'algebre deLie du
1 \de Rham"de C n ( f.Deligne [36 ℄). T n
peutenn^etre denie
sur Z omme la Z-algebre de Lie asso iee a la suite entrale des endante de P
n
, suivant le
pro ede de ritdans Bourbaki[5 ℄, h.2 x4: f.Kohno [49℄.
Nous allons maintenant de rire deselements parti uliersde B
n
, analogues auxelements
Æ de B
n .
1.2. TRESSESINFINITESIMALES 17 Onnote T n = X 1i<jn t ij ave T 2 =t 12 , T 1 =0:
Comme, pourtousiet j, t
ij =t ji et t ii =0,on a T n = 1 2 X 1i;jn t ij :
Sous etteforme,ilestevidentqueT
n
ommuteatoutepermutationdeS
n
, et,d'autrepart,
si 1r;sn, 2[ t rs ;T n ℄ = P 1i;jn [t rs ;t ij ℄ = 2 P n i=1 [t rs ;t ri ℄+[t rs ;t si ℄ = 2 P n i=1 [t rs ;t ri +t is ℄ = 0:
Ondenitalorspourn2,
t n =T n T n 1 = n 1 X i=1 t i;n :
On deduit de ette expression que t
n appartient au ommutant de B n 1 dans B n , et que la sous-algebre de B n engendree par t 2 ;:::;t n
est ommutative. Ces elements verient la
relation s n t n s n +t n;n+1 =t n+1 :
Nousappellerons eselementst k
leselementstoriquesde B n
,etonposerapar onvention
t 1
=0.
Dans les se tions I.1.2.2 a I.1.2.5, nous supposerons k = C. En parti ulier, UT
n
et B
n
seront des C-algebres.
1.2.2 Equations KZ et \integration" des representations
OnnoteV unC-espa e ve torieldedimensionnieeton onsiderelebretrivialV C
n
au-dessus deC
n
. On onsidere la1-forme, dite deKnizhnik-Zamolod hikov
! = h i X i<j i;j dlog(z i z j )= h 2i X i;j i;j dlog(z i z j )
ouh estunparametres alaire, i;j
=
j;i
unelementdeEnd(V),et
ii
=0.A ette1-forme
sont naturellement asso ieesuneequation dierentielleet une onne tion surle bre trivial,
egalement ditesde Knizhnik-Zamolod hikov,ou KZ. Onaalors ( f.[15 ℄)
Lemme. La onne tion asso iee a ! est plate si et seulement si : t
ij 7! ij denit une representation de T n
. Si de plus se prolonge en une representation de B
n
, alors ! denit
une onne tion plate sur le bre ve toriel (V C
n )=S n au-dessusde C n =S n .
Or,sila onne tionasso ieea!estplate,elledenitparholonomieapres hoixd'unpoint
base z de C n (resp. C n =S n
) une representation de
1 (C n ) = P n (resp. 1 (C n =S n ) = B n )
sur V. Onnote V z
labre au-dessusde z(resp. au-dessusde la lasse de z dansC
n =S n ),et R h V z
larepresentationainsi obtenue.Si z 0
estun autre pointbase, on a
Z h V z ' Z h V z 0:
Suivant un autrepoint de vue,on onsidere lapartiesimplement onnexede C
n D=f(z 1 ;z 2 ;:::;z n )2R n j z 1 <z 2 <:::<z n g
et sestranslatespars2S
n D s =f(z 1 ;z 2 ;:::;z n )2R n j z s 1 (1) <z s 1 (2) <:::<z s 1 (n) g:
On note D l'image de D dans C
n
=S n
. Pour toutdomaine U de C
n
, on designera par (U)
l'ensembledessolutions surU del'equation KZ
dF =!F
ouF estunefon tiondeU versV.Onidentieles (U),pourU unvoisinageouvert
simple-ment onnexede D (resp. D) dans C
n (resp. C n =S n
), sous la notation (D) (resp. (D)).
Pourtout z2D, on aun isomorphisme
(D) ! V
F 7! F(z)
donneparletheoreme deCau hy-Lips hitz.Ainsi,sil'onnote
R h V l'a tiondeP n (resp. B n )
ainsiobtenue sur (D) (resp. (D)), on a
8z2C n Z h V ' Z h V z : Remarquons maintenant
Proposition 1. Soit (V;)unerepresentationdeB
n , n2. Onnote i;j =(t ij ). Si(T n )
estunealgebre de Lie ommutative, alors l'a tion de
i 2B n sur R h
(V;) est donnee par
i (h)=(s i )e h i;i+1 : Preuve | Onnotez=(z 1 ;:::;z n
),et l'on onsidere
H(z)= Y i<j (z i z j ) h i ij ;
fon tion lo alement denie de C
n
vers End(V). Comme la famille des
ij
ommute par
hypothese,lessolutionslo alesdel'equationdierentielleKZsurC n
sontlesz7!H(z)v,pour
v 2V. La on lusionde oulealorsdu al ul,elementaire, de lamonodromie de(z
i z i+1 ) A , pourA= h i i;i+1 . qfd.
En onsequen e, si (V;) estune representation de B
n
pourn1,on peutdenir pour
tout h 2C la representation
R h V de CB n en denissant l'a tionde i pour 1 i n 1 omme(s i )exp(h(t i;i+1 )). Enn,on a d'eviden e R h (V W) ' R h V R h W R (V W) ' R V R W :
1.2. TRESSESINFINITESIMALES 19
1.2.3 Proprietes lo ales
On note ! =h! 1 , et z = (z 1 ;:::;z n ) 2D un point base de C n . On rappelleque Cfhg
designe l'anneau desfon tions entieres de h, 'est-a-dire des series entieres en h de rayon de
onvergen einni. Si est un la et de (C
n
;z),l'a tion, en ore notee [ ℄, de [ ℄ 2P n
surV
z
est donneepar lesintegrales iterees de Chen( f. Chen [32 ℄)
[ ℄ = 1+ R !+ R !!+ R !!!+::: = 1+h R ! 1 +h 2 R ! 1 ! 1 +h 3 R ! 1 ! 1 ! 1 +::::
Il est lassiqueque ette expressionest onvergente en h,de rayon de onvergen e innie: si
l'onnote M =jj ! 1 jj 1 , ona Z ! 1 ! 1 :::! 1 | {z } r fa teurs 6 M r r! :
On asso ieainsi a toutelement de P n
unefon tion entiere de h. Dem^eme,si est unla et
deC
n
=S n
dansla lasse d'homotopie 2B
n = 1 (C n =S n
),ilse releve enun heminde C
n
d'origine z et but()(z).L'a tion de l'holonomiede , don de, est ainsidonnee par
(h)=() 1 (1+h Z ! 1 +h 2 Z ! 1 ! 1 + Z ! 1 ! 1 ! 1 +::: );
qui est en ore unefon tionentiere de h.
Considerons parexemple, pour1in 1,le hemin
=( 1 ;:::; n ):[0;1℄!C n deni par 8 > > > > > > > > > > > < > > > > > > > > > > > : 1 (t) = z 1 ::: i 1 (t) = z i 1 i (t) = z i +z i+1 2 z i+1 z i 2 e it i+1 (t) = z i +z i+1 2 + z i+1 z i 2 e it i+2 (t) = z i+2 ::: n (t) = z n soit, graphiquement, z 1 ::: z i i
33
z i+1 i+1uu
::: z nUn al ulelementaire montre
Z ! 1 = i;i+1 + 1 i X j6=i;i+1 ( i+1;j i;j )log z i +z i+1 2z j 1 z i +z i+1 2z j +1 : On a (0) = z, (1) = s i (z). Dans le quotient C n =S n
, devient un la et de lasse
i , et omme s 1 i =s i
, on obtient pourl'a tion de
i s i (1+h Z ! 1 )+o(h):
On en deduit
Proposition 2. Soit z2D, et(V;) unerepresentation de B
n .Si l'on note ij =(t ij ), et (h) l'a tion de 2B n = 1 (C n =S n ;z) sur R h V z , on a 1) i
(h) estune fon tion entiere de h.
2) i (h)=s i (1+h i;i+1 +h P j6=i;i+1 ( i+1;j i;j ) i;j )+o(h)ave i;j = 1 i log z i +z i+1 2z j 1 z i +z i+1 2z j +1 : 3) 2 i (h)=1+2h i;i+1 +o(h). 4) Æ i (h)=1+2h(t i )+o(h). 5) i (h)=1+2h(T i )+o(h).
Preuve | Lesproprietes 1) et 2) viennent d'^etre demontrees. De
s i ( i+1;j i;j )=( i;j i+1;j )s i
on deduit3). Ondemontre enn4) puis5) parunere urren eimmediateapartirde Æ
1 = 2 1 et Æ m+1 = m Æ m m
, le as m=2 de oulant de 3), et l'expression au premierordre de
i (h)
etant onnue d'apres2). qfd.
A toute representation (V;) de T
n
(resp. de B
n
) et a tout point base z on peut ainsi
asso ier une representation, notee R V z , de P n (resp. B n
) sur Cfhg. Le Cfhg-module
sous-ja entde R V z estCfhg C V z , siz 0
estunautrepointbase
R V z ' R V z
0 et,pourtout 2C,
le morphismede spe ialisation : Cfhg !C h 7! induitunmorphismeP n -equivariant (resp.B n -equivariant)surje tif ~ ' Id V : Z V z ! Z V z :
L'ensembledes zerosd'une fon tionentiereetant un ensemble lo alementni,il estutile
d'adopterla onvention suivante:
Denition 4. Si (V;) estunerepresentation deT
n
(resp.deB
n
), on dira qu'unepropriete
de R
h
V est veriee pour presque tout h s'il existe une partie N de C lo alement nie telle
que R
h
V verie ette propriete pour touth2CnN.
Revenant alapropositionpre edente,onremarquequeletermelineairedansl'expression
de
2 i
(h) ne depend pas du point base. Il n'en est pas de m^eme pour
i
(h) mais, si l'on
onsidere parexemplelafon tion, polynomialeenh,
i (h)=1 h X i;j i+1;j ;
1.2. TRESSESINFINITESIMALES 21
elle estinversibleauvoisinagede 0 et,si l'on pose X
i = P j6=i;i+1 i;j i+1;j , 1 i (h) i (h) i (h) (1+hX i )s i (1+h i;i+1 +hX i hs i X i s i )(1 hX i ) s i +h(X i s i +s i i;i+1 +s i X i X i s i s i X i )modh soit 1 i (h) i (h) i (h) = s i (1 +h i;i+1
)+o(h) au voisinage de 0. Ainsi, on peut esperer
obtenir apres onjugaison uneexpressionde
i
quine dependepas dupointbase. Ilest plus
astu ieux et plus lassique de onsiderer la monodromie par rapport a un point a l'inni,
'est-a-direquel'onprend omme pointbase(z
1 ;:::;z
n
)2R
n
et quel'on onsiderelalimite
al'inniobtenuepourz
1 <<z 2 <<:::<<z n ( f.I.1.2.5).
1.2.4 Irredu tibilite et restri tions
Soit M un T
n
-module (resp. un B
n
-module) simple orrespondant a unerepresentation
(V;) irredu tible.Nous allons montrer que, pour presque touth,
R
h
M :=
R
h
V estirr
edu -tible.Pour e faire, nousxonsunpoint base zet, pour2CB
n , nousnotons (h)2Cfhg C End(V) l'a tionde 2CB n sur R V z . Onrappelleque B n
est muni d'unegraduation denie par deg t
ij
=1 et deg s=0 pour
s2S
n
. Ona alors
Lemme 1. Pour toutelement homogene ade B
n
, il existeun element deCB n tel que lim h!0 h deg a (h)=a: Preuve| CommeB n
estengendreepardeselementsdedegre0et1,ilsuÆtdemontrer ette
propositionpoura2S
n
et a=t
12
.Or,siaestunepermutation, ondeduitdelasurje tivite
de laproje tion : B n !S n un element 2B n
tel que() =a, soitlim
h!0 (h) =a. Si a=t 12 , deg a=1et t 12 =lim h!0 h 1 2 1 (h) 1 2 : qfd. Onen deduit Proposition 3. Si M est un T n
-module (resp. un B
n
-module) simple, pour presque tout h
la representation de P
n
(resp.de B
n
)asso ieeest irredu tible.
Preuve| Onsupposedon queM estunB
n
-modulesimple.D'apresletheoremede
Burn-side, elasigniequelemorphismeB
n
!End
C
(M)estsurje tif.CommeB
n
estgraduee,les
elementshomogenesenformentunebase,et,sim=dimM,ilexisteunefamillea
1 ;a 2 ;:::;a m 2
d'elementshomogenesdeB n
dontl'imageengendreEnd
C
(M).CommedimEnd
C
(M)=m
2 ,
on en deduitquedet(a
1 ;:::;a
m 2
)6=0.A eselements orrespondentparle lemmepre edent
des elements (1) ;:::; (m 2 ) de l'image de CB n dans Cfhg C End C ( ~ M), et des naturels 1 ;:::; m 2 telsque lim (i) h i =a i :
Onnote alors Q 1 (h)=det( (1) ;:::; (m 2 ) )2Cfhg et = P m 2 i=1 i Q 2 = h Q 1 (h) = det(h 1 (1) ;:::;h m 2 (m 2 ) ): On aQ 2 (h)2Cfhget Q 2 (0)=det(a 1 ;:::;a m 2 )6=0.Ainsi,Q 2 6=0,don Q 1 6=0.En dehors
d'un ensemble lo alement nion a don Q
1
(h)6=0,et R
h
M est simple. Le as ou M est un
T n
-module sedemontre dela m^eme fa on. qfd.
Comme onsequen eimmediate, on obtientle
Corollaire. Si M est un T
n
-module (resp. un B
n
-module) semi-simple, pour presque tout h
la representation de P
n
(resp.B
n
)asso ieeest semi-simple.
D'autre part,ona
Proposition 4. Soient(V;
A
) et(V; B
)deux representations deB
n
sur unespa eve toriel
de dimensionp, ave 1 p <1. On suppose que, pour presque tout h suÆsamment pro he
de 0, on a R h (V; A )' R h (V; B ). Alors, R es S n (V; A )'R es S n (V; B ): Preuve | Onnote A i (h)(resp. B i (h)) l'a tionde i 2B n sur R h (V; A ) (resp. R h (V; B )). On a lim h!0 A i (h)= A (s i ) lim h!0 B i (h)= B (s i ):
D'autre part, pourpresque tout h suÆsamment pro he de0, ilexiste P(h)2GL(V) tel que
P(h) 1 A i (h)P(h) = B i
(h). Comme l'ensemble des jjP(h)
1
jjjjP(h)jj est majore de fa on
independantede h, sijj:jj designe lanormed'operateurs,on en deduit
lim h!0 P(h) 1 A (s i )P(h)= lim h!0 P(h) 1 A i (h)P(h)= lim h!0 B i (h)= B (s i ): Puisque la restri tion de A a S n
, omme toute representation de S
n
, est semi-simple, sa
lasse de onjugaison est fermee ( f. Lubotzky et Magid [58 ℄), et on a bien la on lusion
voulue. qfd.
Uneautre proprieteremarquable estque e pro ede d'integrationest ompatible ave les
ltrations B n 1 B n B n+1 B n 1 B n B n+1 :
Proposition 5. Si(V;)estunerepresentationdeB
n
ave n3,alors pourhsuÆsamment
petit R es Bn 1 Z V ' Z R es Bn 1 V:
1.2. TRESSESINFINITESIMALES 23
Preuve| OnappelleKZ
n
l'equationdierentielleKZsurC n
.Nousrenvoyonsi ialathese
de Jorge Gonzalez-Lor a [42 ℄, quidetaille desarguments deDrinfeld[38 ℄.
Sil'on onsiderel'equation KZ n
, non plusavaleursdansV ouEnd(V),maisdans
d
UT
n ,
on a lo alement un isomorphisme entre les solutions F(z
1 ;:::;z n ) de KZ n et les solutions G(z 1 ;:::;z n 1 ) de KZ n 1 , donne par F(z 1 ;:::;z n )=f(z 1 ;:::;z n )G(z 1 ;:::;z n 1 ) ouf(z 1 ;:::;z n )est, pourz 1 ;:::;z n 1
xes,l'unique solutionde l'equation dierentielle
df dz n = X 1i<n t in z n z i f a valeursdans d UT n telleque f(z 1 ;:::;z n )(z n z 1 ) tn :
LesargumentsdeJorgeGonzalez-Lor a(premier orollairedutheoreme2.1)restentvalablessi
l'onspe ialiselesseriesformellesenlest ij
en
ij
=(t
ij
).LaseulediÆ ulteestla onvergen e
dessolutionsformellespourhsuÆsammentpetit,pourlaquellenousrenvoyonsau2
e
memoire
de Lappo-Danilevskii[17 ℄, en parti ulierau theoreme VI.
La monodromie d'une telle fon tion f parrapport aux
i
, pour 1 i<n 1, est alors
triviale, et l'on en deduitimmediatement l'isomorphismedel'enon e. qfd.
Corollaire. Si(V;)estunerepresentationdeB
n
et
ij
=(t
ij
), pourtouth 2C lespe tre
ompte ave multipli ites de l'a tion de i
sur R
h
V estegal a eluide
(s i )exp(h i;i+1 ): Preuve | Chaque i
pour 1 i n 1 etant onjuque dans B
n a 1 , et haque (s i )exp(h i;i+1 ) etant onjugue a (s 1 )exp(h 12
), il suÆt de montrer ette assertion pour
i=1.D'apres e qui pre ede,pourh suÆsamment petit,
R es B2 Z h V ' Z h R es B2 V: Comme T 2
est une algebre de Lie ommutative, il de oule de la proposition1 que l'a tion
de 1 sur R h R es B 2 V est egale a (s 1 )exp(h 12
). L'isomorphisme pre edent donne alors le
resultat voulupourh suÆsamment petit.
Si z est un point base de C
n , l'a tion de 1 sur R h V z
est une fon tion entiere de h, que
nousnotons provisoirement
z
1
(h). Les oeÆ ients des polyn^omes ara teristiques respe tifs
de z 1 (h)et (s 1 )exp(h 12
)sontdesfon tionsentieresdeh,egalespourhsuÆsammentpetit.
Onen deduitque lespolyn^omes ara teristiques sontegaux pourtouth, d'oula on lusion.
qfd.
L'inter^etdu orollairepre edentresidebienevidemmenten e ques i
et t i;i+1
ommutent,
et qu'ainsi lespe tredesgenerateurs d'Artinsededuitimmediatementd'une diagonalisation
1.2.5 Monodromie a l'inni
Dans ette se tion, on onsidere des representations (V;) de B
n
, et on introduit une
hypothesede diagonalisabilitedeselementstoriques
(TDIAG) 8i (t
i
) est semi-simple:
Sous ette hypothese, on peut onsiderer l'a tion par monodromie de B
n
par rapport au
\point a l'inni" note symboliquement z 1 = (z 1 << z 2 << ::: << z n ). Cela onsiste a
ee tuer le hangement de variables
u n = z 1 +z 2 +:::+z n u n 1 = zn 1 zn z n 2 z n 1 . . . . . . . . . u 2 = z2 z3 z 1 z 2 u 1 = z 1 z 2
dansl'equationKZ,etaetudierle omportementdessolutionsdeKZquandu=(u
1 ;u 2 ;:::;u n )
tend vers 0.Pour n=3,l'equation KZs'e rit en esvariables
F u 1 = 0 F u 2 = h 12 u 2 + 23 1+u 2 F F u 3 = h 12+13+23 u 3 F:
De fa on plusgenerale, on obtient( f. [8 ℄ lemme 8.2.3)
F u 1 =0 et F u k =h (t 2 +t 3 +:::+t k ) u k F +R k (u)F pourk 1, ou R k
est une fon tion rationnellede u a valeurs dans End(V), qui est reguliere en u =0.
On en deduit, d'apresle theoreme 8.2.6 de [8 ℄, que si(V;) verie(TDIAG),il existe r >0
telque,pourtout0<jhj<r et ':D !V solutionde l'equation KZ,
lim u!0 n 1 Y i=1 u h(t 2 +:::+t i ) i '(u )='^ existe, et l'appli ation (D) ! V ' 7! '^
est un isomorphismed'espa esve toriels.
Cette onstru tionpresentel'avantage,d'unepartdeselibererdeladependan eaupoint
base, et d'autrepartde rendreuniformesles isomorphismes
Z R es B n 1 V 'R es B n 1 Z V:
L'etudedelamonodromieparrapportaupointbaseal'inniaeteee tueeparDrinfeld[38 ℄,
dansle asouhest onsideree ommeunevariableformelle.Lesproblemesde onvergen eque
posent ette appro he sortent du adre de e travail.Il esten parti uliervraisemblableque,
lorsquelesrepresentationssurC[[h℄℄obtenuesparDrinfeldsontentieres,ellessontisomorphes
1.2. TRESSESINFINITESIMALES 25
1.2.6 Integration formelle et proprietes lo ales
On onsidereanouveau un orps kde ara teristique0.Onnote
~
k =k[[h℄℄et, pourM un
k-espa eve toriel(resp.unek-algebre),onnote
~ M =M[[h℄℄ munidelastru turede ~ k-espa e ve toriel(resp. ~
k-algebre) asso iee. D'autre part,nous onsiderons B
n et T
n
omme denies
pargenerateurs et relations nonplussur C,maissur e m^eme orps k.
Nous ne denirons pasi i les asso iateurs de Drinfeld. Pourune denition pre ise, nous
renvoyonsparexempleaKassel[15 ℄,ouatoutautreouvragetraitantdesgroupesquantiques.
IlnoussuÆradesavoirqu'unasso iateurdeDrinfelda oeÆ ientsdansk estl'exponentielle
d'une serie de Lie en deux variables A et B, dont le terme de degre zero vaut1 et le terme
lineaireestnul, quipermetde denirdesmorphismes d'algebresde Hopf
~ kB n ! ~ B n r 7! 1 r s r exp(ht r;r+1 ) r ou r =(ht r ;ht r;r+1
). De ette maniere, un asso iateur etant hoisi,on peut asso ier a
touterepresentationR de degrenisur k de B
n
unerepresentationnotee R R de B n sur ~ k. Ona alorsleresultat
Theoreme. (Drinfeld, [38 ℄) La monodromie universelle de l'equation KZ par rapport au
point base a l'inni estexprimee par un asso iateur
KZ
a oeÆ ients dans C. Il existe un
asso iateur a oeÆ ients rationnels,don pourtout orps de oeÆ ients de ara teristique 0.
Le pro ede d'integration formelle des representations que nous venons de de rire peut
don ^etre denisurun orps k de ara teristique0.Fixonsuntelasso iateur a oeÆ ients
dansk et remarquonsque,dans e adre, ertainesdesproprietesquenousavonsdemontrees
on ernant R
h
M sont bien plusevidentes pour
R M. En parti ulier, si l'image de T n dans End k
(M) est ommutative,pourtoutil'operateurde onjugaison
i vaut1etl'a tionde i est s i exp(ht i;i+1
).Dem^eme,il est lair que
R es ~ k B n 1 Z M ' Z R es Bn 1 M:
Enn, a l'ordre1 en h,les expressionssesimplientparrapporta
R
h V :
Proposition 6. Si M estune representation de B
n , et un asso iateur de Drinfeld, on a sur R M au premier ordreen h 1) k =s k (1+ht k;k+1 )+o(h): 2) 2 k =1+2ht k;k+1 +o(h): 3) Pour k 2, Æ k =1+2ht k +o(h): 4) Pour k 2, k =1+2hT k +o(h):
Preuve | La propriete 1) de oulede
k = 1 k s k exp(ht k;k+1 ) k = (1+o(h))s k (1+ht k;k+1 +o(h))(1+o(h)) = s (1+ht )+o(h):
L'equation 2) est alors immediate, d'ou 3) pour k = 2. Pour k > 2, on demontre 3) par re urren e: Æ k+1 = k Æ k k = s k (1+ht k;k+1 )(1+2ht k )s k (1+ht k;k+1 )+o(h) = 1+2h(t k;k+1 +s k t k s k )+o(h) = 1+2ht k+1 +o(h)
et 4) de ouleimmediatement de3) apartirdesrelationsreliant respe tivement
k aÆ k , k 1 et T k a t k , T k 1 . qfd. 1.2.7 ~ kB n
-modules: equivalen es et inde omposabilite
Soit M un k-espa e ve toriel de dimension nie. On note
~
k = k[[h℄℄,
~
M = M[[h℄℄℄ le
~
k-module des series formellesen h. On rappelle( f. Gui hardet [12 ℄ p.55, lemme 1.2.1) que
siN estegalement de dimensionnie,
Hom ~ k ( ~ M; ~ N)=Hom k (M;N)[[h℄℄= ^ Hom k (M;N) :
Onaalors, d'une part,
Lemme2. Soitk un orpsde ara teristiquedierentede2.Toutproje teur (resp.symetrie)
deEnd
k
(M)[[h℄℄ est onjuguea unproje teur (resp.une symetrie) de End k
(M).
Preuve | Les formules de passage entre symetries et proje teurs (S = 1 2P, P =
1 S
2 )
permettent de serestreindreau asd'une symetrie S. Sil'one ritS =S
0 +o(h), on a S 2 =1)S 2 0 =1: Posons alors m= 1+S0S 2
. Ona m=1+o(h), don m est inversible, et
mS = S+S 0 S 2 2 = S+S 0 2 = S 0 +S 2 = S 0 +S 2 0 S 2 =S 0 m d'ou S=m 1 S 0 m. qfd.
Et,d'autre part,
Lemme 3. Pour tous B
n
-modules de dimensionnie M et N,
Hom ~ k Bn ( ~ M; ~ N)=(Hom B n (M;N))[[h℄℄:
En parti ulier, d'une part End
~ k B n ( ~ M) = (End Bn
(M))[[h℄℄, et d'autre part M et N sont
isomorphes si etseulement si
~
M et
~
N sont isomorphes.
Preuve | L'in lusion de droite a gau he est immediate ar les oeÆ ients de
i
appar-tiennent aB n
. Soitdon maintenant e2Hom
~ k B n ( ~ M; ~ N).Ona e= P 1 k=0 e k h k . Onsuppose e 0 ;:::e p 1 2 Hom Bn
(M;N), et on peut des lors, quitte a rempla er e par e
P p 1 k=1 e k h h , supposer e=e p h p +o(h p ). Comme i =s i +O(h), [ i ;e℄=0)[s i ;e p ℄=0: Deplus, 2 1 =1+2ht 12
+o(h), don omme ar k6=2,
[ 2 1 ;e℄=0)[t 12 ;e p ℄=0: Commet 12 et less i engendrentB n , onendeduite p 2Hom B n (M;N).La on lusions'ensuit
1.2. TRESSESINFINITESIMALES 27
De es deuxlemmesde oule
Proposition 7. M est inde omposable (pour l'a tion de B
n
) si et seulement si M[[h℄℄ est
inde omposable (pour l'a tion de B
n ).
Preuve | SiM est de omposable, omme
i = P 1 p=0 (p) i h p ave (p) i 2B n , ilest evident
que M[[h℄℄ l'estegalement.
Supposons desormais M[[h℄℄ de omposable. Cela signie que le ommutant de k[[h℄℄B
n
dansEnd
k[[h℄℄
(M[[h℄℄) ontient un idempotent non trivial. Soit maintenant un idempotent e
deEnd(M)[[h℄℄.D'apreslepremierlemme, etidempotentest onjugueasonterme onstant
e 0
2End(M).D'apresledeuxiemelemme,e
0
ommuteaB
n
, don siM estinde omposable,
ilvaut0ou 1.On endeduitque eestlui-m^emetrivial,don que M[[h℄℄ estinde omposable.
qfd.
Onpeutresumer esresultatssous laforme suivante:
Theoreme 1. Si est un asso iateur de Drinfeld, a oeÆ ients dans un orps k de
ara -teristique 0, il denit un fon teur
^ :B n -mod!R ep ~ k B n :
Ce fon teurest pleinement dele, etpreservel'inde omposabilite des objets.
L'irredu tibilite ne s'integre pas aussi fa ilement. En eet, outre que les sous-espa es
h p
M[[h℄℄ sont toujours stables, si N est un sous-espa e S
n -stable de M, h p N +h p+1 M[[h℄℄
estegalement stable. Ona neanmoins
Proposition 8. R es
Sn
M est irredu tible si et seulement si les seuls sous-espa es k[[h℄℄B
n
stables deM[[h℄℄ sontles h
p
M[[h℄℄ pourp0.
Preuve| OnadejavuquesiM
0 estunsous-espa eS n -stable proprede M, M 0 +hM[[h℄℄
eststable( ar
i =s i +o(h)). Inversement, siR es Sn
M estirredu tible,soitN unsous-espa eproprek[[h℄℄B
n
-stable de
M[[h℄℄. Soitp minimaltelque N 6h
p M[[h℄℄.On aalors N :=N +h p M[[h℄℄6=h p M[[h℄℄ don h p M[[h℄℄N =N+h p M[[h℄℄h p 1 M[[h℄℄;
lapremierein lusionetantstri te.OnaN h
p 1
M[[h℄℄,don d'apreslelemmedeNakayama
applique a l'anneau lo al k[[h℄℄ et au k[[h℄℄-module h
p 1
M[[h℄℄, si la deuxieme in lusion est
uneegalite, N =h
p 1
M[[h℄℄, d'ou la on lusion. Nous allons demontrer que 'est le as: on
onsidere laproje tion
: h p 1 M[[h℄℄!h p 1 M[[h℄℄=h p M[[h℄℄=M: Comme i (N)N et i =s i +o(h), on a s i
((N))(N), don (N) est stable parS
n .
D'apresl'hypothese, (N)2ff0g;Mg,et on a bienN =h
p 1