Georges Adéagbo
Genève, Suisse d’hier
et Genève, Suisse d’aujourd’hui
MAISON TAVEL, GENEVE
3 mai - 8 juillet 2018
PALAIS DES NATIONS (ONU), GENÈVE
3 mai - 18 mai 2018
Les Musées d’art et d’histoire de Genève, l’Office des Nations Unies à Genève et ART for The World présentent une exposition de l’artiste béninois Georges Adéagbo conçue en deux volets pour la Maison Tavel et le Palais de Nations. Premier artiste africain à recevoir le Grand Prix du Jury à la Biennale de Venise en 1999, l’artiste révèle par son œuvre les affinités et les similitudes, parfois insoupçonnables, pouvant exister entre différentes cultures. Dans ces deux installations inédites, l’artiste met en relief la collection permanente présentée au sein de la plus ancienne demeure de Genève, ainsi que les archives de l’ONU conservées à la Bibliothèque des Palais des Nations.
Les installations réalisées par Georges Adéagbo sont toujours constituées par l’assemblage d’un grand nombre d’objets – objets trouvés, sculptures, peintures, coupures de journaux, livres, etc. – collectés tant dans son pays d’origine que dans ceux visités par l’artiste. Ces différents objets et documents associés à ses écrits personnels sont arrangés dans un système précis qui génère des rapports particuliers entre eux. Disposés tant sur le sol que contre le mur, comme dans une sorte de marché, les divers objets suscitent un dialogue philosophique entre les différentes cultures auxquelles ils appartiennent. Ils prennent une valeur symbolique et évoquent des notions primordiales telles que celles d’échange et de coexistence. À l’instar d’un site archéologique contemporain, les réalisations d’Adéagbo retracent la destinée et l’évolution de l’humanité.
Georges Adéagbo nous invite à reconsidérer l’ordre du monde
À travers la minutieuse cartographie d’objets qui pour lui sont porteurs de sens, Georges Adéagbo nous propose de reconsidérer l’ordre du monde. La Maison Tavel est le premier élément d’une démarche visant à appréhender Genève. Les lieux qu’il choisit d’investir ne sont pas anodins ; ils ont déclenché en lui une réflexion dans laquelle se mêlent spiritualité, âme et propos, révélant et forgeant ainsi sa cosmogonie. À chacun d’y développer son parcours en fonction de sa lecture.
Pourquoi ces objets ? Issue d’un quotidien, d’ici ou là-bas, une imagerie savante ou populaire véhiculée par la presse côtoie des ouvrages à la couverture illustrée ou aux titres forts, et tisse des liens avec des éléments de statuaire d’Afrique subsaharienne et des bibelots occidentaux. S’y immiscent des objets égarés, perdus ou abandonnés, relais d’une histoire à jamais inconnue. Des œuvres peintes à la demande de l’artiste, et sur ses spécifications, déroulent la fresque de sa pensée, véritable illustration d’un cheminement qui s’impose à lui et qu’il transcrit sur de petits billets ponctuant ses installations. L’écriture matérialise la voix de Georges Adéagbo qui casse les hiérarchies entre les cultures. Par cette démarche, il remet en question les notions de « soi » et de « l’autre ».
Alexandre Fiette
Conservateur responsable de la Maison Tavel Projet conçu, organisé et réalisé par ART for The World en collaboration avec Stephan Köhler,
Kulturforum Sud-Nord, Hambourg – Cotonou et Adon Peres, commissaire de l’exposition.
Avec le soutien de :
Remerciements à Air France Bénin.
Georges Adéagbo (Né à Cotonou, Bénin en 1942. Vit et travaille à Cotonou et Hambourg)
Biographie
Sélection d’expositions personnelles:
2018 « Jeanne et Jeanne (les expressionnistes avec les impressionnistes, et l’histoire de Jeanne) … ! », Musée des Beaux-arts, Rouen ; « Le pays, leur pays, mon pays, l’histoire de mon pays … », Centre André Malraux, Rouen, France ; « Que suis-je né ou fait pour être dans la vie (à la rencontre de la seconde personne de soi) … », l’ESADHaR, Rouen, France ; 2017 Georges Adéagbo - Finkenwerder Kunstpreis 2017, Kunsthaus Hamburg, Hambourg, Allemagne ; 2016 « Knowing oneself, does one know who the other is? Africa in Jerusalem », Focus Gallery, The Israel Museum, Jérusalem, Israël ; 2014 « La Naissance de Stockholm », Moderna Museet, Stockholm, Suède ; 2008 « La rencontre..!, Venise-Florence », Palazzo Vecchio, Florence, Italie ; 2007 « La rencontre..!, Venise-Florence », Fondazione Querini Stampalia-Venise, Italie ; 2004 « L’explorateur et les explorateurs devant l’histoire de l’exploration.. !-Le théâtre du monde.. ! », Museum Ludwig, Cologne, Allemagne ; 2000 « La rencontre de l’Afrique et du Japon », Toyota Municipal Museum of Art, Toyota, Japon.
Sélection expositions collectives:
2017 AFRICA. Telling a world, Padiglione d’Arte Contemporanea, Milan, Italie, sous le commissariat d’Adelina von Fürstenberg ; 2016 Why not Ask Again?, 11th Shanghai Biennale, Chine ; An Age Of Our Own Making, Images Biennial, Holbaek, Danemark ; 2015 Global Imagination, Museum De Lakenhal, Leyde, Pays-Bas ; 2014 Bois Secret, Dakar Biennale, Off event, Dakar, Senegal, sous le commissariat de Martine Boucher ; 2012 Triennale de Paris, Palais de Tokyo, Paris, France, sous le commissariat de Okwui Enwezor ; Biennale Regard Bénin, Porto Novo et Togbin Plage, Cotonou, Bénin ; 2007 Créer le monde en faisant des collections- hommage a Christoph Weickmann, dans Weickmann’s Wunderkammer, Ulmer Museum, Ulm, Allemagne ; 2005 La Colonisation Belge en Afrique Noire, version modifiée pour Belgique Visionnaire, Bozar, Bruxelles, Belgique, sous le commissariat de Harald Szeemann ; 2002 « L’explorateur et les explorateurs devant l’histoire de l’exploration..! Le théâtre du monde.. ! », dOCUMENTA 11, Kassel,
Allemagne ; 2000 « La résurrection de Edith Piaf », dans Voilà. Le monde dans la tête, Musée d’art moderne de la ville de Paris, France.
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èmeÉTAGE
La cuisine
Conservée dans un réservoir de pierre au-dessus de l’évier, l’eau est essentielle à la préparation de ce qui nous nourrit. L’eau c’est également la mer, celle qui vient vers la terre… et la clé, présente sur l’écusson de Genève, qui ouvre à la vie.
La tourelle, deuxième étage
D’ici, la vue s’ouvre sur le lac : l’eau est encore présente. Les liens de filiation y sont interrogés. La chaise devient le symbole du passage d’une génération à l’autre. Celle de Calvin incarne son apport d’hier à la Genève d’aujourd’hui. Il est aussi question de l’art, unique et inimitable, et de sa mission.
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erÉTAGE
La tourelle, premier étage
Prolongeant l’exposition Jean Mohr, le gardien protecteur intervient sous la forme d’un singe, de son rapport à l’homme et de son imaginaire transposé dans le Dark Vador de Star Wars. Les têtes de la Maison Tavel conduisent, elles, à l’unicité de chacun d’entre nous, l’unicité de notre démarche de pensée et notre besoin de nous comprendre. L’art est un médium pour cela.
REZ-DE-CHAUSSÉE
Ancienne grande salle
En guise d’accueil, dans l’ancienne grande salle de la maison, un cavalier et son ennemi vaincu se confrontent à l’histoire médiévale de Genève, faite de conflits. En fait, le combat humain soi-disant au nom de la défense, ne se justifie pas. Par ses textes et ses livres disposés autour du cavalier, l’artiste démontre qu’une victoire est seulement possible par l’utilisation de la créativité au lieu de la destruction d’un ennemi réel ou imaginaire.
Les vestiges de la tour romane, jardin
Leur excavation a révélé une fosse qui évoque pour l’artiste une fosse commune, lieu de défunts anonymes. La mort renvoie à la vie et à sa source. Les esprits des ancêtres reviennent pour la sauvegarde des traditions par l’intermédiaire d’un danseur d’Egungun, dont on trouve ici le costume. Sur le mur opposé, réalisés à la demande de l’artiste, sont disposées une scène de chasse sculptée et une toile illustrant la diversité des spiritualités et rituels.
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erSOUS-SOL
La cave
La route de l'art. Le peintre, le photographe, l'artiste en général donne à voir ce qu'au départ nous ne percevons pas. Grâce à l'art, nous pouvons nous instruire sur des choses qui comptent réellement pour les êtres humains : la paix, la concorde, la vie en harmonie. L'art fait sortir de l’ignorance et permet d'agir afin de créer un monde meilleur.
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èmeSOUS-SOL
La citerne
Cet espace circulaire, jadis rempli d’eau, héberge un groupe de sculptures utilisées dans les rituels de fertilité au Bénin. Disposées en cercle, elles semblent en conférence en train de discuter l’importance de l’eau, l’eau comme source de vie, le couple comme générateur de vie, qui se prolonge dans sa
descendance.
La Maison Tavel, source pour la Genève d’hier se prolonge à l’ONU dans une installation consacrée à la Genève contemporaine, lieu de médiation entre les hommes.
