Article p.1 du Vol.25 n°269 (2006)

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É D I T O R I A L

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es réserves fossiles de molécules carbonées (pétrole, houille, gaz naturel) sont une grandeur finie ; elles deviendront, avec des soubresauts, de plus en plus rares et de plus en plus chères.

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a terre reçoit du soleil environ 4 000 fois plus d’énergie par unité de temps que les humains n’en consomment ; mais cette énergie est complètement diluée sur les terres, les déserts, les mers, les océans…

Une part peut en être captée par différentes méthodes pertinentes (photovoltaïque, chauffe-eau solaire,…), mais la seule forme d’énergie solaire qui peut contribuer de manière significative aux besoins en carburant pour les transports, c’est la biomasse produite par la photosynthèse. Les réserves fossiles sont également un produit différé de la photosynthèse, accumulées au cours de millions d’années et consommées au cours de quelques générations humaines. Déjà en 1895, le chimiste suédois Arrhenius publiait un papier intitulé « On the influence of carbonic acid in the air upon the temperature of the ground » qui anticipait le réchauffement de la terre par la combustion des réserves carbonées fossiles. L’impact des gaz à effet de serre sur le climat est maintenant bien établi et l’utilisation des produits de la photosynthèse fixatrice de CO₂devient un passage obligé avant même les contraintes du pic du pétrole (peak oil).

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e Brésil montre qu’une solution d’envergure pour l’énergie du transport basée sur les biocarburants devient une réalité. Dans cette direction, une stratégie s’impose, la valorisation de la plante entière, qui parallèlement aux biocarburants doit donner des molécules (commodités, chimie fine, cosmétiques, parapharmacie) des matériaux et des ingrédients pour l’alimentation animale ou humaine.

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ette approche a induit le concept de « bioraffinerie » qui tend à faire disparaître les déchets et même les sous- produits dans une logique de véritable développement durable. Un effort de recherche considérable est nécessaire pour permettre l’utilisation de la lignocellulose, l’augmentation des rendements des oléagineux ou l’adaptation des procédés industriels à travers la microbiologie, le génie métabolique, le génie enzymatique et la biologie végétale.

Cette dernière est en grande difficulté en Europe avec un manque de moyens et un désintérêt des jeunes pour la discipline ; l’intérêt général passe par une prise de conscience et un sursaut de tous, au-delà des divergences sur les OGM, pour sauver ce secteur stratégique.

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e dossier montre que les biocarburants s’imposent comme une vision globale en cessant d’être une utopie. _G

Daniel Thomas Président de la Section « Biochimie Biologie moléculaire » du Conseil National des Universités, 1^erVice-Président du Pôle de Compétitivité à vocation mondiale « Agroressources et Industries » Voir aussi : The billion-ton biofuels vision, de Chris Somerville, (2006) Science312, 1277

Les biocarburants : une vision globale

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