Quelques probl`emes d’approximation diophantienne
Habilitation ` a Diriger des Recherches St´ ephane Fischler
Universit´ e Paris-Sud, Orsay
8 D´ ecembre 2010
St´ephane Fischler (Universit´e Paris-Sud, Orsay) Habilitation `a Diriger des Recherches
Plan de l’expos´e
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
Plan
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
St´ephane Fischler (Universit´e Paris-Sud, Orsay) Habilitation `a Diriger des Recherches
Lemme de z´eros li´e ` a une action de SL 2 ( Z ) sur G 2 m
Th´ eor` eme (avec Nakamaye, soumis)
Soient M, N ≥ 1, x , y ∈ C ∗ , et P ∈ C [X , Y ] non nul.
Supposons que :
Les points (x a y b , x c y d ) ∈ ( C ∗ ) 2 obtenus pour
1 ≤ a, b, c , d ≤ N avec ad − bc = 1 sont deux ` a deux distincts.
Le polynˆ ome P s’y annule ` a l’ordre M (au moins).
Le point (x , y ) n’appartient pas ` a un certain ensemble fini Σ N .
N est plus grand qu’une certaine constante absolue.
Alors on a deg P ≥ 1 4 MN.
Remarques et programme de recherches
Optimal ` a la valeur pr` es de la constante 1 4 .
Premier lemme de z´ eros pr´ ecis avec un groupe alg´ ebrique non commutatif.
Motiv´ e par une construction de Roy pour ´ etudier les points de la grassmannienne ` a coordonn´ ees logarithmes de nombres alg´ ebriques (cf. Acta Arithmetica 2001).
Preuve : minoration d’une constante de Seshadri, o` u (x , y ) varie :
D´ emontr´ ee si x = 1 ou y = 1 (r´ eseau), Donc vraie sur un ouvert (amplitude).
M´ ethode susceptible d’autres applications (en cours).
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Lemme d’interpolation dans un groupe alg. comm.
G , → P N groupe alg´ ebrique commutatif connexe sur C . G adh´ erence de Zariski de G ; γ 1 , . . . , γ ` ∈ G ( C ).
W sous-espace vectoriel de Lie(G ).
Pour S, T > 0, on note Y S,T le sous-sch´ ema ferm´ e de G form´ e par les points de la forme n 1 γ 1 + . . . + n ` γ ` avec 0 ≤ n j < S , ´ epaissis ` a l’ordre T le long de W .
Th´ eor` eme (Compositio Math., 2005)
Si D est assez grand alors le morphisme d’´ evaluation H 0 (G , O(D)) → H 0 (Y S,T , O(D)) est surjectif.
Sans multiplicit´ es : Masser, 1982.
Le cas lin´eaire
Pour G lin´ eaire, formulation en termes d’alg` ebres de Hopf : Lemmes de z´ eros,
Lemmes d’interpolation, Dualit´ e de Fourier-Borel.
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Plan
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
Irrationalit´e de valeurs de zˆeta
D´ efinition (fonction zˆ eta de Riemann) ζ(s ) = P ∞
n=1 1
n
s; ici s entier, s ≥ 2.
Propri´ et´ e
Si s est pair alors ζ(s) = c s π s avec c s ∈ Q ∗ , donc ζ(s) 6∈ Q ¯ . Th´ eor` eme (Ap´ ery, 1978)
ζ(3) 6∈ Q .
Th´ eor` eme (Rivoal, 2000 ; Ball-Rivoal, 2001) ζ(s ) 6∈ Q pour une infinit´ e de s impairs.
Expos´ e au S´ eminaire Bourbaki, 2002.
Conjecture : π, ζ(3), ζ(5), ζ(7), . . . , alg. ind´ ep. sur Q .
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Preuve de Rivoal et Ball-Rivoal
Symbole de Pochhammer (k) p = k(k + 1) . . . (k + p − 1).
Pour a ≥ 3 impair, 1 ≤ r < a/2 et n pair, on pose S n =
∞
X
k=1
(k − rn) rn (k + n + 1) rn (k) a n+1 . On a
S n = ` 0,n + ` 3,n ζ(3) + ` 5,n ζ(5) + . . . + ` a,n ζ(a) tr` es petit quand n → ∞, avec ` i,n ∈ Q ` a d´ enominateur contrˆ ol´ e.
Le crit` ere de Nesterenko donne
dim Q Vect Q (1, ζ(3), ζ(5), . . . , ζ(a)) ≥ 1 + o(1)
1 + log 2 log a.
D´efinition des polyzˆetas
D´ efinition
On appelle polyzˆ etas les s´ eries multiples de la forme ζ(s 1 , s 2 , . . . , s p ) = X
k
1>k
2>···>k
p≥1
1 k 1 s
1k 2 s
2· · · k p s
pavec p ≥ 0, s 1 ≥ 2 et s 2 , . . . , s p ≥ 1.
L’entier p s’appelle la profondeur et s 1 + s 2 + · · · + s p le poids.
Pour p = 0, on pose ζ(s 1 , s 2 , . . . , s p ) = 1.
Apparaissent en physique th´ eorique, th´ eorie des noeuds, . . .
Structure alg´ ebrique int´ eressante.
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R´esultat g´en´eral de d´ecomposition
Th´ eor` eme (avec Cresson et Rivoal, Bull. SMF, 2008)
Soient P ∈ Q [X 1 , . . . , X p ], A 1 , . . . , A p ∈ N ? , n 1 , . . . , n p ∈ N . Si la s´ erie
X
k
1≥···≥k
p≥1
P (k 1 , . . . , k p ) (k 1 ) A n
11
+1 · · · (k p ) A n
pp
+1
est convergente, alors elle s’´ ecrit comme une combinaison lin´ eaire ` a coefficients rationnels en les polyzˆ etas de profondeur
≤ p et de poids ≤ P p j=1 A j .
Contient les constructions de Rivoal, Sorokin, Vasilyev, . . .
Remarques
D´ emontr´ e ind´ ependamment par Zlobin ; mais se
g´ en´ eralise aux polylogarithmes multiples en p variables.
Utilise la r´ egularisation des polyzˆ etas divergents.
Preuve algorithmique, impl´ ement´ ee sous GP/Pari tests grˆ ace ` a Medicis.
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Premier ph´enom`ene de sym´etrie
Th´ eor` eme (avec Cresson et Rivoal, J. Reine Angew. Math., 2008)
Sous certaines conditions de sym´ etrie (tr` es restrictives) sur P, toute s´ erie convergente
X
k
1≥···≥k
p≥1
P (k 1 , . . . , k p ) (k 1 ) A n
11+1 · · · (k p ) A n
pp+1
s’´ ecrit comme une combinaison Q -lin´ eaire de polyzˆ etas ζ(s 1 , . . . , s q ) avec s 1 , . . . , s q impairs.
Objectif : R´ esultat d’irrationalit´ e non trivial sur les polyzˆ etas.
Deuxi`eme ph´enom` ene de sym´etrie
Th´ eor` eme (J. of Algebra, 2008)
Sous des conditions de sym´ etrie beaucoup moins restrictives sur P, toute s´ erie convergente
X
k
1≥···≥k
p≥1
P (k 1 , . . . , k p ) (k 1 ) A n
11+1 · · · (k p ) A n
pp+1
s’´ ecrit comme une combinaison Q -lin´ eaire de polyzˆ etas dans laquelle en profondeur p on a seulement des ζ(s 1 , . . . , s p ) avec s 1 , . . . , s p impairs.
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R´esultat diophantien avec log 2
Th´ eor` eme (avec Zudilin, Math. Annalen, 2010)
Il existe un entier impair j ∈ {3, 5, . . . , 93} tel que 1, log 2 et ζ(j ) soient Q -lin´ eairement ind´ ependants.
Nouvelle construction des formes lin´ eaires, avec a pair et r < a :
∞
X
k=1
k + n
2
(k − rn) rn (k + n + 1) rn Q 2n
j=0 (k + j/2) a Troisi` eme ph´ enom` ene de sym´ etrie.
Autre ´ ecriture : facteur (−1) k dans la somme.
Programme de recherches
Unifier ces trois ph´ enom` enes de sym´ etrie : X
k
1≥···≥k
p≥1
P(k 1 , . . . , k p )
(k 1 ) A n
11+1 · · · (k p ) A n
pp+1 z 1 k
1· · · z p k
pavec z 1 , . . . , z p racines de l’unit´ e.
Sym´ etrie pour les int´ egrales utilis´ ees par Brown pour d´ emontrer la conjecture de Goncharov-Manin ?
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Plan
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
Exposant d’irrationalit´e
D´ efinition
L’exposant d’irrationalit´ e de ξ ∈ R \ Q est la borne sup´ erieure µ(ξ) de l’ensemble des µ tels qu’il existe une infinit´ e de fractions p/q v´ erifiant |ξ − p/q| ≤ q −µ .
Utile en syst` emes dynamiques, . . . Th´ eor` eme (Ap´ ery, 1978)
ζ(3) 6∈ Q et µ(ζ(3)) ≤ 13, 41 . . .
Am´ elior´ e ensuite par Hata, Rhin-Viola, . . .
J. Th´ eor. Nombres Bordeaux, 2003 : changements de variables entre int´ egrales n-uples.
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Une remarque de Khintchine (1926)
Probl` eme : Soit ξ ∈ R \ Q . Trouver les τ > 0 tels que, pour tout H assez grand, il existe (u, v ) ∈ Z 2 \ {0} avec
max(|u|, |v |) ≤ H et |uξ − v | ≤ H −τ . R´ eponse : ce sont exactement les τ ≤ 1.
Preuve : notons p q
nn
les r´ eduites de ξ ∈ [0, 1] ; si q n ≤ H < q n+1 , alors
Avec τ = 1, v u = p q
nn
convient.
Si τ > 1 convient alors pour H = q n+1 − 1 on a
|uξ − v | ≤ H −τ < 1 2q n+1
< |q n ξ − p n |, contradiction.
Deux modifications
Pour tout H assez grand H = Q n o` u (Q n ) suite
strictement croissante d’entiers, telle que Q n+1 = Q n 1+o(1) . Cela ne change pas la borne sup. des τ qui conviennent.
On demande aussi une minoration de la forme lin´ eaire :
|u n ξ − v n | = Q n −τ+o(1) . Cela ´ evite les r´ eduites, et change tout !
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Majorations de l’exposant d’irrationalit´e
Lemme (classique)
Soient ξ ∈ R \ Q , τ > 0, et (Q n ) une suite strictement croissante d’entiers telle que Q n+1 = Q n 1+o(1) .
Supposons qu’il existe des suites d’entiers (u n ) et (v n ) avec max(|u n |, |v n |) ≤ Q n et |u n ξ − v n | = Q n −τ+o (1) . Alors on a τ ≤ µ(ξ)−1 1 , i.e. µ(ξ) ≤ 1 + 1 τ .
Th´ eor` eme (avec Rivoal, Proc. AMS, 2010)
Si τ < µ(ξ)−1 1 alors il existe de telles suites.
Remarques et g´en´eralisation
R´ epond aux questions pos´ ees pr´ ec´ edemment (IMRN, 2006).
Preuve : suite de Farey.
En outre d n 3 |u n (avec d n = ppcm(1, 2, . . . , n)) dans la construction d’Ap´ ery. Permet de majorer, pour ξ = ζ(3), un nouvel exposant d’approximation rationnelle restreinte.
Th´ eor` eme (Indag. Math., 2009)
Il existe une partie de R , d´ efinie par des conditions
diophantiennes, qui ne contient pas ζ(3) et dont la dimension de Hausdorff est 0.5745. . .
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Plan
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
Retour sur la remarque de Khintchine
Probl` eme : Soit ξ ∈ R \ Q . Trouver les τ > 0 tels que, pour tout H assez grand, il existe (u, v ) ∈ Z 2 \ {0} avec
max(|u|, |v |) ≤ H et |uξ − v | ≤ H −τ . R´ eponse : ce sont exactement les τ ≤ 1.
On ne bat jamais le principe des tiroirs.
St´ephane Fischler (Universit´e Paris-Sud, Orsay) Habilitation `a Diriger des Recherches
Cons´equence de la remarque de Khintchine
Proposition
Soient ξ 0 , . . . , ξ r ∈ R , avec r ≥ 1. Soit (Q n ) une suite d’entiers strictement croissante, telle que Q n+1 = Q n 1+o(1) . Si pour tout n assez grand il existe ` 0,n , . . . , ` r ,n ∈ Z tels que
0≤i≤r max |` i,n | ≤ Q n et 0 6= |` 0,n ξ 0 + . . . + ` r ,n ξ r | ≤ Q n −τ avec τ > 1, alors dim Q Vect Q (ξ 0 , . . . , ξ r ) ≥ 3.
Crit` ere de Nesterenko si |` 0,n ξ 0 + . . . + ` r ,n ξ r | = Q n −τ+o(1) .
Raffinement : avec Zudilin, Math. Annalen, 2010.
G´en´eralisation (Jarn´ık, Bugeaud, Laurent,. . . )
Probl` eme : Soient ξ 0 , . . . , ξ r ∈ R , avec r ≥ 1. Trouver les τ t.q. pour tout H assez grand il existe u 0 , . . . , u r ∈ Z avec
max |u i | ≤ H et 0 6= |u 0 ξ 0 + . . . + u r ξ r | ≤ H −τ . Tiroirs : tous les τ < dim Vect(ξ 0 , . . . , ξ r )− 1 conviennent.
Exemple o` u n’importe quel τ convient :
ξ 0 = 1, ξ 1 =
∞
X
k=1
1
10 (2k+1)! , ξ 2 =
∞
X
k =1
1 10 (2k)! . - Si 10 (2k−1)! ≤ H < 10 (2k )! on a |p k ξ 0 + 10 (2k−1)! ξ 1 | ≤ H −(2k+1) . - Si 10 (2k)! ≤ H < 10 (2k+1)! on a |p k 0 ξ 0 + 10 (2k)! ξ 2 | ≤ H −(2k+2) .
Avec en plus une minoration : ¸ca va tout changer !
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G´en´eralisation avec minoration de la forme lin´eaire
Probl` eme : Soient ξ 0 , . . . , ξ r ∈ R , avec r ≥ 1. Trouver les τ t.q. pour tout H assez grand il existe u 0 , . . . , u r ∈ Z avec
max |u i | ≤ H et |u 0 ξ 0 + . . . + u r ξ r | = H −τ+o(1) . Conjecture : pour presque tout (ξ 0 , . . . , ξ r ), tous les τ < dim Q Vect Q (ξ 0 , . . . , ξ r ) − 1 = r conviennent.
Exemple o` u aucun τ > 0 ne convient :
ξ 0 = 1, ξ 1 =
∞
X
k=1
1
10 (2k+1)! , ξ 2 =
∞
X
k =1
1 10 (2k)! . Th´ eor` eme (Nesterenko, 1985) : aucun
τ > dim Q Vect Q (ξ 0 , . . . , ξ r ) − 1 ne convient jamais.
On ne bat jamais l’heuristique du principe des tiroirs.
Crit`ere d’ind´ependance lin´eaire de Nesterenko
Th´ eor` eme (Nesterenko, 1985)
Soient ξ 0 , . . . , ξ r ∈ R , avec r ≥ 1. Soit τ > 0.
Soit (Q n ) une suite d’entiers, strictement croissante, telle que Q n+1 = Q n 1+o (1) .
Soit ` i,n ∈ Z pour 0 ≤ i ≤ r et n ≥ 1. Supposons :
|` i,n | ≤ Q n pour tous i , n et
|` 0,n ξ 0 + . . . + ` r ,n ξ r | = Q n −τ+o(1) . Alors dim Q Vect Q (ξ 0 , . . . , ξ r ) ≥ τ + 1.
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Raffinement du crit`ere de Nesterenko
Th´ eor` eme (avec Zudilin, Math. Annalen, 2010)
Soient ξ 0 , . . . , ξ r ∈ R , avec r ≥ 1, τ > 0 et γ 1 , . . . , γ r ≥ 0.
Soit (Q n ) une suite d’entiers, strictement croissante, telle que Q n+1 = Q n 1+o (1) .
Soit ` i,n ∈ Z pour 0 ≤ i ≤ r et n ≥ 1. Supposons : d n e
i|` i,n et |` i,n | ≤ Q n pour tous i , n, avec 0 = e 0 ≤ e 1 ≤ . . . ≤ e r , d n = ppcm(1, 2, . . . , n),
d n e
i= Q n γ
i+o(1) et |` 0,n ξ 0 + . . . + ` r,n ξ r | = Q n −τ+o(1) . Alors en posant % = dim Q Vect Q (ξ 0 , . . . , ξ r ) on a
% ≥ τ + 1 + γ 1 + . . . + γ %−1 .
Nouvelle preuve du crit`ere de Nesterenko
Si e 1 = . . . = e r = 0 et τ + 1 > dim Vect(ξ 0 , . . . , ξ r ), alors dans P r ( R ) le point (ξ 0 , . . . , ξ r ) est :
Tr` es proche d’un point M ∈ Z r+1 car
dim Q Vect Q (ξ 0 , . . . , ξ r ) est major´ e (Principe des Tiroirs).
Assez proche d’un hyperplan H n d’´ equation
` 0,n X 0 + . . . + ` r ,n X r = 0.
Donc l’hyperplan H n est assez proche du point M.
Donc H n passe par M.
Donc H n est tr` es proche de (ξ 0 , . . . , ξ r ) : trop proche.
Avec des diviseurs : premier th´ eor` eme de Minkowski.
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Remarques et application
Minoration conjecturalement optimale.
Lien avec l’approximation simultan´ ee de ξ ξ
10
, . . . , ξ ξ
r0
par des nombres rationnels ayant le mˆ eme d´ enominateur : avec Rivoal, Proc. AMS, 2010.
Th´ eor` eme (avec Zudilin, Math. Annalen, 2010)
Il existe un entier impair j ∈ {5, 7, . . . , 139} tel que 1, ζ(3) et ζ(j ) soient Q -lin´ eairement ind´ ependants.
Ball-Rivoal, 2001 : 139 169.
Zudilin, 2002 : 139 145.
Conjecture : 139 5.
Programme de recherches
En cours de r´ edaction : g´ en´ eralisation du crit` ere de Nesterenko ` a des formes lin´ eaires petites en plusieurs points.
Tr` es utile quand approximation de Pad´ e de type II ou simultan´ ee.
Th´ eor` eme (avec Rivoal, J. Math. Pures et Appl., 2003) Pour une infinit´ e d’entiers s ≥ 2 on a
Li s (1/2) + (log(1/2)) s (s − 1)! 6∈ Q . Polylogarithmes : Li s (z) = P ∞
k=1 z
kk
s.
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Plan
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
La remarque de Khintchine avec ξ et ξ 2
Probl` eme : Supposons 1, ξ, ξ 2 ∈ R lin´ eairement
ind´ ependants sur Q . Trouver les τ > 0 tels que, pour tout H assez grand, il existe (u 0 , u 1 , u 2 ) ∈ Z 3 \ {0} avec
max |u i | ≤ H et |u 0 + u 1 ξ + u 2 ξ 2 | ≤ H −τ . Th´ eor` eme (Jarn´ık, 1938)
Ce sont exactement les τ inf´ erieurs (ou ´ egaux ?) ` a β β
1(ξ)
1
(ξ)−1 . L’exposant β 1 (ξ) sera d´ efini dans la diapositive suivante.
On a 1+
√ 5
2 ≤ β 1 (ξ) ≤ 2 d’o` u 2 ≤ β β
1(ξ)
1
(ξ)−1 ≤ 2.618 . . . Roy, 2003 : le principe des tiroirs est parfois battu !
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D´efinition des exposants diophantiens
Soit ξ ∈ R \ Q non quadratique. Pour x = (x 0 , x 1 , x 2 ) ∈ Z 3 on pose L(x ) = max(|x 0 ξ − x 1 |, |x 0 ξ 2 − x 2 |).
D´ efinition
Pour 0 < ε ≤ 1 on note β ε (ξ) la borne inf´ erieure de l’ensemble des β > 0 tels que, pour tout H suffisamment grand, il existe x ∈ Z 3 \ {0} tel que
|x 0 | ≤ H et L(x) ≤ min(H −1/β , |x 0 | ε−1 ).
D´ efinition
On pose β 0 (ξ) = lim ε→0 β ε (ξ) ∈]0, +∞].
R´esultats connus
Principe des tiroirs : β 1 (ξ) ≤ 2 pour tout ξ.
Davenport-Schmidt, 1969 : β 0 (ξ) ≥ β 1 (ξ) ≥ 1+
√ 5 2 pour tout ξ.
Roy, 2003 : Construction explicite d’un ξ tel que β 0 (ξ) = β 1 (ξ) = 1+
√ 5
2 , ` a partir du mot de Fibonacci.
Bugeaud-Laurent, 2005 : autres nombres ξ tels que β 1 (ξ) < 2, construits ` a partir de mots sturmiens caract´ eristiques.
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R´esultat combinatoire
Soit w = w 1 w 2 . . . un mot infini sur un alphabet A, non ultimement p´ eriodique.
Notons (n i ) la suite strictement croissante (suppos´ ee infinie) des entiers n pour lesquels w 1 w 2 . . . w n est un palindrome.
D´ efinition
On appelle densit´ e de pr´ efixes palindromes de w le nombre δ(w) = lim sup n i+1 /n i ∈ [1, +∞]
et on note S l’ensemble des valeurs prises par δ(w ).
Th´ eor` eme (J. Combin. Theory, Series A, 2006)
Les plus petits ´ el´ ements de S forment une suite croissante de nombres quadratiques explicites, commen¸cant par (1 + √
5)/2
et qui converge vers le plus petit point d’accumulation de S.
R´esultat diophantien
Th´ eor` eme (Monatshefte Math., 2007)
Tout mot w tel que δ(w ) < 2 fournit des ξ tels que β 1 (ξ) ≤ β 0 (ξ) < 2.
Tout nombre ξ tel que β 0 (ξ) < 2 “provient” d’un mot w . Lorsque ξ et w se correspondent, on a β 0 (ξ) = δ(w ).
{β 0 (ξ), ξ ∈ R \ Q non quad.} ∩ ]1, 2[ = {δ(w )} ∩ ]1, 2[.
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Programme de recherches
Passer ` a β 1 (ξ) (cf. construction par Roy, ` a partir du mot de Fibonacci et d’un raffinement arithm´ etique, de
nombres dont les β 1 (ξ) sont denses entre 1+
√ 5 2 et 2).
Probl` eme dual : |u 0 + u 1 ξ + u 2 ξ 2 | ≤ H −τ .
Plan
1 Lemmes de z´ eros et d’interpolation
2 Constructions de formes lin´ eaires en polyzˆ etas
3 Approximation rationnelle
4 Ind´ ependance lin´ eaire
5 Approximation simultan´ ee d’un nombre et de son carr´ e
6 Deux axes futurs de recherche
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Distances, avec Patrice Philippon
Lemme de petites valeurs.
Distances entre sous-vari´ et´ es de P N .
cf. ε-p.g.c.d. et ε-factorisation.
Approximations de s.e.v., avec Michel Laurent
Pour F ⊂ R n s.e.v. fix´ e, on cherche G : s.e.v. d´ efini sur Q ,
de dimension donn´ ee,
tel que les s premiers angles canoniques entre F et G soient tr` es petits par rapport ` a H (G ).
W. Schmidt, Annals of Math., 1967.
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