Morphologie mathématique 1
Antoine MANZANERA – ENSTA/LEI RDMM - MR2 IMA UPMC P6
Morphologie Mathématique : Chapitre 1
LES QUATRE OPERATIONS ET LEURS APPLICATIONS IMMEDIATES
I Introduction : approche morphologique du TI
II Opérateurs de base : Dilatation et Erosion
(a) Opérations ensemblistes (b) Algorithmes
(c) Opérations fonctionnelles
(d) Premiers opérateurs composés
III Filtres de base : Ouverture et Fermeture
(a) Définition et propriétés
(b) Seconds opérateurs composés
L’approche morphologique du traitement d’images
Objet de référence
=
Elément structurant
Transformations
non linéaires 9 taille
9 forme
9 orientation 9 connexité 9 .../...
Critères de :
Le principe de base de l’analyse morphologique est d’extraire de la connaissance de l’image à partir des réponses fournies à différents tests (transformations).
L’approche morphologique du traitement d’images
Elément structurant 1
Test : « contient »
Elément structurant 2
Exemple :
Taille, forme, orientation,…
Analyse quantitative, spatiale,…
Construction des opérateurs de la morphologie mathématique
complexité, richesse des propriétés
érosion, dilatation
gradients ouvertures, fermetures
top-hat laplacien
maxima locaux reconstruction
ligne de partage des eaux
squelettes
Construction de nouveaux opérateurs :
• par composition
• par différence
( ( ) )
)
( x = Φ Ψ x Γ
) ( )
( )
( x = Φ x − Ψ x
Λ
Opérations de Minkowski dans R n
Définitions préliminaires
On se place ici dans E : l’ensemble des parties de Rn
X ⊂ R
nb ∈ R
nX
b= { x + b ; x ∈ X }
Pour
et on note
le translaté de X par b.
X
b
X
b{ x x X }
X ( = − ; ∈
et on note
le transposé de X.
X X (
X X = (
Rq: siX est symétrique alors
L’addition de Minkowski
L ’addition de Minkowski de X et B est définie par :
U
Bb
X
bB X
∈
=
⊕
B X ⊕ X
B
élément structurantX B
B
X ⊕ = ⊕
Rq :
C’est le lieu géométrique des points de Bx lorsque x
parcours X
La dilatation morphologique
B X
B
X
⊕ (
= ) δ (
La dilatation morphologique de X par B est définie par :
B
élément structurant{ }
{ }
{
∩ ≠ ∅}
=
= +
∈
∃
∈
∃
=
−
=
∈
∃
∈
∃
=
=
⊕
=
∈
X B
z
x b z B b X x z
b x z B b X x z
X B
X X
z
B b
b B
/
; ,
/
; ,
/ )
( (
U
(δ
) ( X δ
BX
C’est le lieu géométrique des points z tels que Bz
intersecte X
{ ∩ ≠ ∅ }
= z B X
X
zB
( ) /
δ
L’érosion morphologique
) ( )
( X
BX
B
δ
ε =
L’érosion morphologique de X par B est définie par le principe de dualité :
B
élément structurant{ }
{
z B X}
x b z X x B b z X
X
z B b
b B
⊂
=
= +
∈
∃
∈
∀
=
=
∈
/
; ,
/ )
(
I
(ε
) ( X ε
BX
{ z B X }
X
zB
( ) = / ⊂
ε
C’est le lieu géométrique des points z tels que Bz
est inclus dans X B
X
X X
B X X
X
B b
b B
b b B B
(
(
I U
( (⊗
=
=
=
⊕
=
=
∈
∈
) ( )
( δ
ε
Soustraction de Minkowski
Propriétés algébriques des opérateurs de base
) ( )
(
) ( )
(
Y X
Y X
Y X
Y X
B B
B B
ε ε
δ δ
⊂
⇒
⊂
⊂
⇒
⊂
) ( )
(
' X ' X
B
B ⊂ ⇒
ε
B ⊃ε
BCROISSANCE La dilatation et l’érosion sont des opérateurs croissants
! L’érosion estdécroissantepar rapport à l’élément structurant :
X X
X X
B
B
⊂
⊂ ) (
) (
ε
EXTENSIVITE
δ
• La dilatation est extensive
• L’érosion est anti-extensive Si l’élément structurant B contient l’origine :
) ( )
( )
(
) ( )
( )
(
Y X
Y X
Y X
Y X
B B
B
B B
B
ε ε
ε
δ δ
δ
∩
=
∩
∪
=
∪
• La dilatation commute avec le Sup
• L’érosion commute avec le Inf
) ( )
( )
(
) ( )
( )
(
' '
' '
X X
X
X X
X
B B
B B
B B
B B
ε ε
ε
δ δ
δ
∩
=
∪
=
∪
∪
) ( )
( )
(
) ( )
( )
(
) ( )
( )
(
' '
' '
Y X
Y X
X X
X
X X
X
B B
B
B B
B B
B B
B B
ε ε
ε
ε ε
ε
δ δ
δ
∪
⊃
∪
∪
⊃
∩
⊂
∩
! ∩
On a les égalités :
Mais seulement les
inclusions :
Propriétés algébriques des opérateurs de base
PROPRIETE D’ADJONCTION
Y X
Y
X ⊂ ε
B( ) ⇔ δ
B(( ) ⊂
⇔
CAS DEGENERES
∅
=
=
∅
∅
) (
) (
X
X
nδ
ε R
élément structurant vide
( )
( ( ) ) ( )
) ( )
(
) ( '
) ( '
' '
X X
X X
B B
B
B B
B
B B
δ δ
ε ε
ε
δ δ
δ
=
=
ASSOCIATIVITE DE LA DILATATION
Application : Polyèdres de Steiner dans Rn: ex:
dans R2:
dans R3:
⊕
⊕ ⊕
=
=
Décomposition des éléments structurants convexes en sommes
de segments
Application aux images binaires
B
Le treillis est l’ensemble des parties de Z2
X δ
B( ) X
OU
( ) X
ε
BET
Implantation des opérateurs de base
Méthode triviale :
B
DILATE (Image_IN X, Image_OUT Y,Elt_struct B) {Pour tout pixel p ∈X { Y(p) = 0;
Pour tout b ∈B {
Y(p) = Y(p) OU X(p-b);
} } }
Ex : élément structurant carré
de coté c.
Complexité du calcul par
pixel : c2
( ) X
δ
BX
Implantation des opérateurs de base
=
B
cB
1⊕ L L ⊕ B
1c/2 fois Elément
structurant carré de coté c.
Complexité du calcul par pixel : 4c
(associativité de la dilatation)
X
B(
B( )
X)
B( )
X B( )
XB
δ δ
δ
δ = δ ( ) =
1 1 1
( )
X 1B1
δ
Implantation des opérateurs de base
B
hElément structurant carré de coté c.
Complexité du calcul par pixel : 2c
h
B
vB
B = ⊕ B
v(décomposition des polyèdres de Steiner)
(
B( )
X)
B( )
X B( )
XB h
Bv v h
δ δ
δ
δ = δ ( ) =
( )
XBh
X
δErosions binaires et distances discrètes
Pour les ensembles (images binaires), dans le cas où l’élément structurant est une boule d’une distance discrète, il est avantageux de calculer l’érodé par seuillage de la transformée en distance :
ex :
ε λ
λ ⇔ ≥
∈ (X ) F (p)
p Xd
en effet : B
( )
a b xa xb ya ybd4 , = − + −
distance de la
4-connexité ( , )
:
c d
X
X p d p
F
a
N Z2 →
transformée en distance d de l’ensemble X:
Transformée en distance d4 Erosion par une boule de d4
Erosions binaires et distances discrètes
( )
a b max(
xa xb ya yb)
d8 , = − , −
ex :
distance de la 8-connexité
Transformée en distance d8 Erosion par une boule de d8
Erosions binaires et distances discrètes
Grâce aux techniques de calcul récursif de la transformée en distance, la complexité du calcul par pixel devient constante : (O(1))
ex :
distance euclidienne (ou pseudo-euclidienne)
( )
,(
a b) (
2 a b)
2e a b x x y y
d = − + −
Transformée en distance pseudo-euclidienne Erosion par une boulepseudo-euclidienne
Conclusions sur les opérateurs de base
Originale Dilatée Erodée
• La dilatation fait disparaître les petits trous et les petits détroits, et fait grossir les objets.
• L’érosion fait disparaître les petits objets et les petits isthmes, et amincit les objets restants.
!
Dilatation et érosion sont des opérations non réversibles.
Dilatation et érosion sont des
opérations duales, pas inverses ! c
X
( ) X
δ
B( )
cB
X
ε
X
complémentation
dilatation
Transformées en tout-ou-rien
Les transformées en tout-ou-rien (Hit-or-Miss Transform) unifient et généralisent érosions et dilatations.
H
) (
) (
) ,
( H M
HX
MX
cX ∗ = ε ∩ ε M
Application : Recherche de configurations
X
)
H(X ε
) ( c
M X
ε
X ∗ ( H , M )
Du cadre ensembliste au cadre fonctionnel
R R
n→ f :
On se place à présent dans le cadre des fonctions :
La dilatation et l’érosion fonctionnelles sont respectivement définies par :
{ ( ) ( ) }
inf )
)(
( f x f y g y x
y n
g
= − −
ε
∈R{ ( ) ( ) }
sup )
)(
( f x f y g y x
y n
g
= + −
∈R
δ g
f
g
f
⊗ (
= ) ε (
g f
g
f
⊕ (
= ) δ (
fonction structurante à support compact
f
g
f
( ) f
ε
gDu cadre ensembliste au cadre fonctionnel
{ ( , ) / ( ) }
)
( f x t t f x
SG = ∈ R
n× R ≤
A toute fonction f on associe son sous-graphe :
f
) ( f SG
g
) (g SG
Du cadre ensembliste au cadre fonctionnel
Interprétation ensembliste :
( ) ( )
( ( ) ) ( ( ) )
) ( )
(
) (
) (
f SG f
SG
f SG f
SG
g SG g
g SG g
−
=
−=
δ ε
δ ε
g g ≠ (
−
fonctionnel ensembliste
!
) (g
SG SG(g() −SG(−g)
Cas des éléments structurants plans
Élément structurant plan = fonction structurante nulle sur un
support compact K SG(g)
L’expression algébrique des
opérateurs de base devient : ex:
f g
{ }
{ ( ) }
inf
) ( inf
) )(
(
y f
y f x
f
x n
K y
K x y g y
∈
∈
−∈
=
=
Rε
) ( f δg
) ( f εg
{ ( ) }
sup )
)(
( f x f y
Kx
y
g
=
∈δ
Propriétés des opérateurs de base dans le cadre fonctionnel
Identiques au cas ensembliste, en remplaçant :
≤
→
⊂
∨
→
∪
∧
→
∩
) ' ( )
( '
) ' ( )
( '
f f
f f
f f
f f
g g
g g
ε ε
δ δ
≤
⇒
≤
≤
⇒
≤
) ( )
(
' f ' f
g
g ≤ ⇒
ε
g ≥ε
g f ff f
g
g
≤
≤ ) (
) (
ε
δ
: ) ( Supp
SiO∈ g
) ' ( )
( )
' (
) ' ( )
( )
' (
f f
f f
f f
f f
g g
g
g g
g
ε ε
ε
δ δ
δ
∧
=
∧
∨
=
∨
) ' ( )
( )
' (
) ( )
( )
(
) ( )
( )
(
' '
' '
f f
f f
f f
f
f f
f
g g
g
g g
g g
g g
g g
ε ε
ε
ε ε
ε
δ δ
δ
∨
≥
∨
∨
≥
∧
≤
∧
∧
) ( )
( )
(
) ( )
( )
(
' '
' '
f f
f
f f
f
g g
g g
g g
g g
ε ε
ε
δ δ
δ
∧
=
∨
=
∨
∨
' )
( )
'
( f f f
f ≤ ε
g⇔ δ
g(≤ ( )
( ( ( ) ) )
( )( ( ) )
'
) ( '
' '
f f
f f
g g
g
g g
g
g g
δ δ
ε ε
ε
δ δ
δ
=
=
Application aux images numériques
B
structurant planélémentensemble
Le treillis est l’ensemble
≅
des fonctions de Z2 dans Z
( ) X
δ
BMAX
X ε
B( ) X
MIN
Premiers opérateurs par différence
) ( )
( )
( x = Φ x − Ψ x Λ
Opérateur par différence :
) (
\ ) ( )
(X = Φ X Ψ X
Λ Λ( f ) = Φ( f )−Ψ( f )
Cas ensembliste Cas fonctionnel
x x = Φ ( )
Gradient intérieur
) ( )
( x = ε
yx Ψ
f
g) ( x g
y−( ) x
x = δ
yΦ ( )
Gradient extérieur
x x = Ψ ( )
f
g)
( x
g
y+Premiers opérateurs par différence
Laplacien morphologique
f
g) ( x
λ
y) ( )
( x = g
y+x
Φ Ψ ( x ) = g
y−( x )
Gradient morphologique
f
g(symétrisée)
( ) x
x = δ
yΦ ( ) Ψ ( x ) = ε
y( x )
) ( x g
my2 2
) , ( )
,
( ⎟⎟
⎠
⎜⎜ ⎞
⎝
⎛
∂ + ∂
⎟⎠
⎜ ⎞
⎝
⎛
∂
= ∂
∇ u v
y v I
x u
I I ( , ) 2 ( , )
2 2
2
v y u
v I x u
I I
∂ + ∂
∂
= ∂
∆
Rq : dans le cas de fonctions de R2 dans R, en prenant pour élément structurant une boule euclidienne centrée sur l’origine, le gradient morphologique et le laplacien morphologique tendent respectivement vers le module du gradient et le laplacien euclidiens lorsqu’ils sont définis, quand le rayon de la boule tend vers zéro :
Gradients et laplacien : images numériques
X
B
( )
X gB( )
x gB( )
xB
−
+ −
λ =
( )
X( )
X( )
X gBm =δB −εB( )
X εB( )
X X( )
X gB− = −εB( )
X δB( )
X( )
X X gB+ =δB −Gradients et laplacien : images numériques B
( ) X
g
Bmλ
B( ) X
X
Augmentation de contraste morphologique
) ( f ε
g) ( f δ
gf g
) ( f χ
gLe filtre rehausseur de contraste est défini par : χg(f) = δg(f) si (δg(f)-f )<( f-εg(f))
χg(f) = εg(f) si (δg(f)-f )>( f-εg(f))
f χ
g( f )
) ( f
ε
gδ
g( f )
erodé dilaté
image rehaussée image originale
Ouvertures et fermetures morphologiques
Problème Min/Max : étant donné Y∈E, B∈E, trouver le plus petit X ∈E tel que :
Y = ε
B( X )
X
1X
2X
3B ( ) ( )
( )
321
X X X Y
B B B
ε ε ε
=
=
=
B Y
B((Y) = ⊕
δ
C’est le dilaté de Y par le transposé de B:
REPONSE :
l’ouverture morphologique de X par B.
la fermeture morphologique de X par B.
( )
(
X) (
X B)
BB X
X B B
B = = = ⊗ ( ⊕
o δ ( ε γ ( )
On note :
( )
(
X) (
X B)
BB X
X B B
B = • = = ⊕ ( ⊗
( δ ε ϕ ( )
et son dual :
Propriétés algébriques des ouvertures et fermetures
⇒
≤ y
x γ
B( x ) ≤ γ
B( y ) ) ( )
( x
By
B
ϕ
ϕ ≤
CROISSANCE
) ( x x ≤ ϕ
Bx
B
( x ) ≤ γ
y x y
x ≤ εB( ) ⇔δB(( ) ≤
(
B y)
yB ε ( ) ≤ δ(
(
(x))
x ≤εB( δB EXTENSIVITE
L’ouverture est anti-extensive : La fermeture est
extensive :
dém: Dans la propriété d’adjonction :
donne donne et
) (y x =εB
) (x y =δB
(
B( x ) )
B( x )
B
ϕ ϕ
ϕ =
(
B( x ) )
B( x )
B
γ γ
γ =
(
B(x))
x B(
B(x))
B ε ε δ
δ( ≤ ≤ (
B B E
BεB id ε δ δ( ≤ ≤ (
B B B E
Bε( id ε δ(
δ ≤ ≤
B B B B ε δ ε
ε ≤ (
B B B
Bδ ε ε ε ( ≤
B B B B ε δ ε
ε = (
B B B B
BεB δ ε δ ε δ( = ( ( IDEMPOTENCE
dém:
donc
et donc
et donc
) ' ( )
(x x
y = εB =εB ) (y x =δB(
( )
(
( '))
( ') ') ( )
(
x x
x
x y
x
B B B
B B B
≤
=
=
=
=
γ ε
δ
ε δ δ
(
( (
PROPRIETE MIN/MAX
Soientx, x’, et y
tels que : et
alors
Ouvertures et fermetures : ensembles et fonctions
f g
) ( f ϕg
) ( f γg
) ( X γ
BX
B
C’est le lieu géométrique des points de Bz tels que
Bz est inclus dans X
Ouvertures et fermetures : images binaires
B
• l’ouverture élimine les petites composantes, et ouvre les petits isthmes.• la fermeture bouche les petites trous, et ferme les petits détroits.
X γ
B( ) X ϕ
B( ) X
Ouvertures et fermetures : images numériques
B
( )
X δB( )
XεB
X γB
( )
X ϕB( )
XOpérateurs obtenus par différence d’ouvertures et fermetures
) ( )
( )
( x = Φ x − Ψ x Λ
Opérateur par différence :
x x = Φ ( )
Top-hat
) ( )
( x = γ
yx Ψ
f
g( ) x
x = ϕ
yΦ ( )
Top-hat conjugué
x x = Ψ ( )
f
gTop-hat g Rolling ball g
Top Hat : images numériques
X εB
( )
X δB( )
XB
( )
XγB ϕB
( )
X τB( )
X = X −γB( )
X τ~B( )
X =ϕB( )
X − XTop Hat : images numériques
B
X
( )
XγB ϕB
( )
X( )
XτB τ~B
( )
XOuvertures et fermetures algébriques
Les ouvertures et fermetures algébriques généralisent les ouvertures et fermetures morphologiques.
• Une ouverture algébrique est un filtre morphologique anti-extensif.
• Une fermeture algébrique est un filtre morphologique extensif.
PROPRIETE • Un sup d’ouvertures morphologiques est une ouverture algébrique
• Un inf de fermetures morphologiques est une fermeture algébrique ex :
Image originale Ouverture morpholoqique par un segment vertical
Ouverture morpholoqique par un segment horizontal
Ouverture algébrique par union des deux ensembles