• Aucun résultat trouvé

L E CONVALESCENT DE QUALITÉ, ..ou L ARISTOCRATE. COMÉDIE.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L E CONVALESCENT DE QUALITÉ, ..ou L ARISTOCRATE. COMÉDIE."

Copied!
68
0
0

Texte intégral

(1)

L E

CONVALESCENT

DE QUALITÉ, ..ou

9

L’ARISTOCRATE.

COMÉDIE.

(2)
(3)

LE

CONVALESCENT

DE QU*ALITÈ,

-OU

.

L’ARISTOCRATE..

«

COMÉDIE

*EN DEUX ACTES ET EN VERS,

Par

P.F.

N. Fabrje D’églantine.

Re F R És

E

K T

É

E

pourlapremièrefoisau Théâtre Français,dit laComédieItalienne

, /e28Janvier1791.

A PARIS.

Chez

la

Veuve DUCHESNE&

Fils, Libraires î

rue SaintJacques,N®.47.

1791,

DigitizedbyCoogle

(4)

PE RSO NNAGES,

LeMarquis

D’ApREMiNEjAriftocrate.

Mathilde

,61IeduMi$, Chanoinefle.

Un Médecin.

«

Richard

,Intendnnt

du

Marquis.

Gauthier,

PropriétaireCaAipagnard.

Gauthier

fils,

Commandant

deBataillon dela

Garde

NationaleParifienne.

Un Secrétaire du

Marquis.

Bertrand

,Créancier

du

Marquis. ^

Un

Huissier.

Un Laquais

,parlant.

Laquais

,

du

Marquis.

<*-

La Scène

ejl

à Paris

,

dans

L’Hôtel

du Marquis,

DS l’Imprimerie des Freres Barbou.

DigitizGdbyGoogle

JL.Ta '

(5)

.

CONVALESCENT

.

DE QUALITÉ.

O U

L’ARISTOCRATE.*

.

«

Sk

oculos,fieiUemanus

,fie ora ferehat.

Virg.

Æn.

fib.III.

D

voyoît,âgîlfoit

,parloitdecette forte.

ACTE PREMIER.

%

SCÈNE PREMIERE.

LÉ. Médecin, richard.

«

Ls MÉbEClR.

Que

m*apprenez-vouslà,Monfieur Richard?cet

homme

Veutdonc mourirf

Richard.

Monfieur, jeveux quel’onm’aflbmme

A

I

/ DigitizedbyGoogle

(6)

a

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

je n’aimisenjeu l’adrefle

&

laraifon,

Pourqu’ilgardâtlachambre judumoinslamalfon; fiienne

me

réuffit;ilveutfortîrvous dis-je.

Le Médecik.

C’eflun

homme

perdu.Vraimentcela m’afflige.

JefuisfonMédecin;j’ailedroitdejjlâmer, Cefte imprudencelà:vouloirfegendarmer Contre mesbonsavis

&

franchir fa clôture! 11 fefaitplusdetort qu’ilnecroit, jevous.jure;

11 falloirfaireenforte... .

,

Richard.

Eh

!quen’ai r jepasfait!

«

Vousperdezlebonfens

&

l’efprittout-à-fait, 5>Luidifois-je»Monfieur;Ecoutez-moide grâce,

»

Attendez feulement quetethyverfc paffe.

QuoiîMonfieurleMarquis,ne vousfouvieht-il plus ï>Combienpendantdeux ans parlagoutte perclus nVousfûtesendattger?un mouvementdebflè '*^ Rendoitlaguérifonencorplusdifficile.

•>»SivotreMédecinjugeatrès-à- propos

y>D’établiren votreameun abfolu repos; SIpolir effefluercereposnéceffaire nIIvousrecommandade vivrefolitaire

,

» De

relierenfermé dans votre appartement/

»

De

n’ycommuniquerqu’avecmoifeulement

t>Et qu’aveclüi....» *

Le Médecik,

»

Sans doute* '

DigitizedbyGoogle

(7)

0 ' U Enfinfilaprudence V’M’ordonnadeveilleravec perfévérance

»Autour devous,afind’enchafieravecfoin

»Touteoccupation

&

pourvoustenir loin

»

De

toutce quipourroitfepafiferdanslemonde:

»C’eft qu’ilconnoitfortbien votrehumeurfuribonde.

>1C’eft qu’il craint....»

Le MéoEciN.

Maisvraimentc’eftpourcette raifon

Que

jel’airetenuhorsdecettemaifon Depuis deux anspafies;que danscetteCampagne

,

Qu’il a danslesforêts,an pied d’unemontagne

,

Jel’aifaitdemeurer depuis ce

même

tems

,

Pourqu’ilyfûten paix

&

loindes mécontens.

Quin’auroientpasmanquédeluibrûler la bile ,

ttle*voilà_'morbIeu!deretouràla villeI

Â

Paris!depuisquand?

Richard.

Depuishier.

LeMédecin.

»

Ma

foi <'

Danshuit joi)fsilefimort.

Richard.

Comme

vousje lecroL

Le Médecin.

Desaffairesdu tems connoit-ilquelque chofe?

(8)

•4

LE CÔNVjflES CENT DE QUALITÉ,

»

Richard.

Paslemot. Luiparlerdelamétamorphofe

„ Qui

vientde s’opérer depuis quinzeouvingt mois, Ceutétéluiplonger vingt poignards àlafois

Dans

leplusvif du.cœur.

Le Médecin.

11eftAriftocrateî

Richard.

®e

Pereenfils.

Le Médecin.

Jngez decettedifparatej Siparcequim^arriveilfautjugerdelui! Monfieur Richard,lebienquis’opèreaujourd’huiÿ

Me

donneunairvermeil,ma^foi

,quifaitenvie; Je ne

me

fuisjamaismieuxportéde

ma

vie.

Jefuisbon'Citoyenau moins:laLiberté Eftun régimedoux

&

furpourlafamé;

Larévolutionnuitàlamédecine; Iln’importe;maislui,leMarquis d’Apremine! Haut-ôc-puilTant-Seigneur,Defpote habitué

Au

jeu, queTespareilsontfilong-tems joué.

Que

«va-t-ildeveniriilen perdrah.tête.

Richard.

t Parfon début déjàjeprévoislaaempête.

Furieux defevoircontrarierfifort Surleprojetqu’ila de s’échapper;d’abord Ilachaffe fesgens;c’eftune chofefaite.

Hierilmîordonna defairemaifonnette:

Et depuis ce matintouteftnouveau céans;

«

DigitizedbyGoogle

(9)

*

COMÉDIE, Act.

I.

* Secréulte,Cocher,Laquaispetits

&

grands; Moifeulenfindetous jerefteàfonfervice.

Voicilepis,ilvientd’ordonner à fon Smfle, Eftafierquin’entendnirimeniraifon

,

D’ouvriràtoutvenantfaporte

&

famaifon.

Le Méde

c in.

Ma

foi!tantmieux.

Richard.

^

Comment

}

Le Médecin.

Oui» tantmieux,jevousjure.

Puifqu*ilveut aprèstoutencourir l’aventure, J’aimemieux qu’enunjour

&

fansprécaution ,

Ilapprenne enentier larévolution.

Recevant coup-fur-eouplés traitsquilemenacent, L’eiFetenferaprompt;lesgrandes douleurspalTent- Aulieuque pas-à-pas en fon propreintérêt.

S’iléprouvoit,du tems,l’afcendantindifcret ,

Cedétail ajoutantfa colereàfapeine, l|||

^ Illèroitdanslatombeau bout dela,femaine.

Qu’ilenfafleàfatêteau reAe»ileAperdu; Je levois;mais au moins'j’aifaitcequej’aidû.

Jeneveuxpaslevoir maintenant;dans une heure Jeteviendrai;d’ailleursvous favez m'a demeure..

4k

DigitizedbyGoogle

(10)

6

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

,

SCÈNE IL R

I

C H A R D

,

H UM

!

hum

!jenefuispointde

même

avisquelui;

Mon

embarrasn’eftpas médiocreaujourd’hui:

Autantqu'ilfepourra

,jeveux cacher encore

A

MonfieurleMarquisleschoiesqu’ilignore^

Etjerifqueroistrop àluiparler fansfard.

Jefensbiencependantqu’ilfaudratôtoutard...;

Le Marquis

en dedans.

!!.!

Richard..

Ma

foilevoiciquiquerelle

&

quigronde.

SCÈNE III.

LE MAI^UIS

en robe dechambre

&

enbonnetde nuit,

RICHARD.

.

Le Marquis.

!fonnezj

Mons

Richard, appeliez tout

mon

monde;

Je prétends voirmesgens.

Richard.

1 Monfieur,jedois

Le î^arquis.

. Sonnez.

»

Digilized byGpogle

(11)

f

COMÉDIE, Act.

I. 7 Qu’eA-ceadire,Faquin,commentvous raifonnez?

Richard.

«

Non,\IonrieurleMarquis,mais(buffrezque]edife L’avisdu Adédecln:ilredoutela crife..

.

Lç Marquis.

Je neredoute rien-&jeprétendsfortir.

Jem’ennuie aprèstout.

Richard.

.

De

quoi?deconfentir

Auxfoins'que nous prenons de votrefantéchere? Attendez quelquesjoursencor,Moniteur,j’elpere Quevotre guérifon pourrafans

me

flatter. ..

.

Le Marquis.

Mon

corpsn’aqu’à guérir,jeveux bien

me

porter.

Sam

contredit.

R

1c

H A^

o>.

Le Marquis.

Sonnez.Etvoyonsfi

ma

fuite

A

latoufnureenfin,quçjevousalprefçrite.

Richard

avec unpeude dépit

&

commecontraint, fe retourne versVanti-chambre

&

crie,

^

!lesgens de Monfieur,entrez

&

rangez vous.

A 4

r

DigitizedbyGoogle

(12)

*

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ;

i

SCENE IV.

LE marquis

,

RICHARD

,

LAQUAIS

ddru

k

fond.,

Le

Marquis

regardantavec faloupelesjfaquaïsfanslivriei

&

vêtus de differentescouleurs.

U

O

IIcefont làmes Gensî

.

Richard.

Monfieur,lesrollàtous.’

LeMarquis.

Et d'ob vient,s’ilvousplaît^, qu’ilsn’»ntpas

ma

livréeî

Richard

emharrajfi.

i

i

Monfieur.. ,.C’enque....

Le Marquis,

lavôîx haute,aigre

&

tranchante;

çommedans Ÿtefquetout

U

r6le.

Comment

?

Uk Laquais

hardimentfrd'une voix defauffet.

LaLoil’adéchirée.

^

LeMarquis.

Que

dit*ilî

Richard.

Ilveutdire,en termes fingulien

Que

leurs habits étoientpourallerauxpilliers, .Qu’ilsétoientvieux,ufés.. .

,

Di(ji!i.fedbyCîooalc

(13)

Mons

Richard

,jevous charge D’en avoir denouveaux;quelegalonfoftlarge.

(Les Laquais femettentàrireentr’eux.)

Richard,

fièrementauxLaquais.

Soyez,devant Monfieur, refpeûueux,,fournis;

Le Marquis.

Humbles,filencietix. *

Richard.

Ils

me

l’onttouspromis^

y

Le Marquis,

lesregardantencorty Ilsontuncertain aird’alTurance,quichoque.

J’entendsque

mon

afped,luifeul, lesinterloqueî

Entendez-vous?

*

Richard.

Croyez,lorfqu’ils*-ferontaufait.:

«

Le Marquis.

Derrière

mon

carroffeunairtrès-fatisfait.

Richard

donnant dans finfins.

Lefrontémerveillédeleurbonnefortune?

Le Marquis.

Oui,fiersd’êtreéchappés àlafoulecommune; Sur-toutl’œilarrogant qui regarde enpitié, Làces*petitesgens qui vont toujours àpi4*^

Cesavisfontdepoids.

(14)
(15)

Le Marquis,

charméd’itredeviné,

^ Sanscontredit.

Ah!vous

me

comprenez,vous avez del’efprit.

{Richardfaluei) Je veuxpartirdemainpourallerà

ma

terre.

D’Anjou. ,

Richard.

Permettez-moi,fansvouloirvousdéplaire,

De

vous enempêcher,l’airefttropvifpour vous.

Le Marquis.

Eh

!bien,ilchangera.

Richard.

Quandildeviendroitdoux,

Vousne pouvezpartir;l’objetde cevoyage

,

Eftd’allerpromptementjouirde votre ouvrage?

Vousvoulez voirle parc* le jardinén^ais

Que

vous avez, Monfieur,çomipandés à grandfrais?

LeMarquis.

\

Précifément. Ainfi préparez

ma

voiture.

Richard.

Cesjardinsne font pas en

^t

,je^ousjure.

Pour aborder au parc, fera-t-on pourdemain Unelieueà-peu-prèsde votre grand. chemin? 11n’eftpaslait.

Le Marquis.

D’oùvient?

Richard.

Ilfaudroitpar journée

(16)

it

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ

Quatrecentsouvriers»pour qu'au bout de l’année

Ce

cheminlutfini.Cesgens coûtentfortcher.

Lç Marquis’.

Vous

me

bercez toujoursde,vos contes enl’aii.

Ilfalloirm’avertir d’un objetaufllmince.

A mon

petitparentl’Intendantde ft-ovince.

Pourquoine pasécrire,afinqu'àcechemin Millehommes

,parcorvée,aillentmettrelamain? Iln’encoûteraitrien

&

lachofeiraitvite.

Richard.

On

ne peutriendemieuxqu’unetelleconduite:

Maiscomment,furce point,

me

ferois-je intjigué ?

Le Marquis.

Ceft moins querien,unmotà fon fubdélégué.

Richard,

héfitant.

n

foutencor,Monfieur,quejevousavertiffe

D’unfait.... .

Le Marquis.

Dépêchezdonc,vousfaites

mon

fuppnce 1|Ic

hAr

d.

C’eftde votrejardin angloisdontils’agit ,

L’ouvrageeftrelié là,c’eftcequel’onm’écrk.

On

a, dans votre plan, comprislachenneviére D’unecertaineveuve,AdritmcMercïere

,

Ellefaitun procès aujourd’hui, pour prouver

Que

deIbn bien,Monfieur,enne peutlapriver.

(17)

C O M É D

I

E Act.

I. 13

Le Marquis,

rkannant,

^

Sonbien?àlabonneheure!

&

puirqu’clle réfifte

On

plaidera.Voyez, voyez

mon

féodifte;

Nouapartageons:dèslorsque cefol

me

convient, C’eftàluide prouver que cefolm’appartient.

Ilellfort .habile

homme &

j’enfaisfonaffaire.

En

atteiidanttoujoursprenezla clienneviére:

Elleimportebeaucoup?. .

,

Richard,

avecimportance.

C’eftpourbâtir deftus L’herraitage,

&

je croisletempljde Vénus.

Le Marquis.

Bien1... .

allez.

(Richardfort. )

SCÈNE VI.

LE MARQUIS, IBAUT LE R

pere,fon vêtement « recouvertd'unelargeredingotte boutonnée.

Gautier.

Le

bonjour à Monfteur d’Apremine!

Comment

valafanté?Je juge à votremine

Qae

vousnemourrez pas encor decelle - ci:

Tantmieux!vivez long-teiçs1jeledélire ainft.

Lagoutteeftunfiermal,fij’encroisl’apparence.*

Quantàmoijufqu’ici

,l’utiletempérance

,

Un

exerciceégaluntravailbienréglé ,

DigitizedbyGoogle

(18)

ï4

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

Onttenu cefléaude

mon

toîtexilé.

Quoiqu’ilenfoit,jevienspour vousparler d’affaire.

AiTc^ons-nous,Monfieur.

(Ilprend unechaïfe

&

latraîne,') ,

Le Marquis,

d'unehauteurpincée,

« 11n’eflpasnéceffalre.

Gautier.

Je viens de

mon

domaineà pied,vous jugez bien Qu’ileftfortnécelTaire,entout cetentretien

,

Que

jem’afleye unpeu':

même

aifance fansdoute

Vousatrangetafort,carvous'avezla goutte.

Le Ma%.QUis,

demême.

Lagouttenefaitrien,maisleségards beaucoup,

Gautier.

Les égards ne fontrienohlebefoinefttout:

Et quand jeVuis bienlasj’aibefoind’ui\echaife.

(Il faitminede i’ajfeoire%afjurantfon- fége. )

Le Marquis,

dumêmeton

&

un peu^plusméprifant.

Si je reftedebout?cependant

Gautier.

O <

-

A

votreaife.

Oh

!jene prétends pas vous gêner,entrenous ,

VousêtestSenlemaître

&

vohsêteschez vous,{^lls'ajjied.)

Or

donc pourenveniràce,quejeveuxdire.., .

Le Marquis

,ftupé/âit, aprèss'êtreagitiys’approchant

&

dumêmeair, 'Aquiparlai-je ?

DigitizedbyGoogle

(19)

A

qui?jevaisvous eninftruire.

Jeme

nomme

François-Henri-Louis Gautier ,

Citoyen,exerçantl’eftimablemétier

De

faireprofperertroismillearpens deterre

,

Dontfansdevoir un foujefuispropriétaire.

Lequel bien au-furplus entoutebonnefoi.

Accru de pere enfilseftvenujufqu’^moi

,

Depuis quatrecentsansonremonte l’époque

De

NicolasGautierqui bâtit

ma

bicoque:

Elleeftun peuplus belle,en cemomentqu’alors; Maisj’yreftetoujoursmes-ayeui^yfontmors.

Etjeveux,vnletraindeschofesqui fepaffent ,

Que

dansmilleansd’icilesGauticrs

y

trépaffent.

En

quatremots,voilàquij’étois,-qui jefuis;

Ma

qualité,

mon

bien,

& ma

vie

&

fesfruits. ^

Le Marquis,

en ftu£et

&

d’unton proteSeur,

Eh

bien!que

me

veux-tu Gautier?

Gautie

r,riant

&

felevant.

ce langage Jevousvois

nmn

ami.Bon1

Le Marquis,

d'unair fier'

&

brufipu, . Pointde badinage.

Gautier,Monfieur Garni»- vousoubliez jevol

^

Le

refpeûquel’ondoità des genstelsque moi.

.

Gautier.

". Je mailquederefpeél?

(20)

,6

le CONVALESCENT DE QUALITÉ, Le Marquis,

fichement.

*

Ouibeaucoup1

Gautier.

L’apparence Puifquejeviens pourfaireavec vousalliance,

Demanderpour

mon

fils , filsunique Matthieu, Vottefillecadette en mariage,.

.

Le Marquis.

O

Dieu!

Gautier.

Comment

doncï

^

Le M

A

RQ

UIs,s’agitant.

Qu’elle horreur!

Gautier.

Et que voulez -vousdire.

LeMarquis.

V Sorsde chezmoi,Faquin,

Gautier.

Allonsvous voulekrire»

#

Le Marquis,

vers Variticha^bre.

Holà!mesgens,àmoi!mesgens,mesgens,Holà! (Les Laquaisentrent.

) Qu’on

me

chaffe cethomme.

(^shéfitent,illespoujje.)

* Allezvite.

Gautier

,/êretranchant

&

ficampant fur finbâton enenfonçant fin chapeau,

Alte-là, Voyons

DigilizedbyGoogle

(21)

>7

COMÉDIE, Act.

I.

Voyonsquid’entrevous auracetteinfolence? (i/ouvrtfaredingote £•montreàdécouvertfonhabit national.) Regardezcet habit.

(Xm

Laquaiss’enfuient.)

"

LeMarqvis.

«

Maisilsfontfous,jepenfe.

Rentrez poltrons,rentrez.

Gautier

,affirmativementau Marquis^

Ilsne rentreront pas.

Etjevous en réponds.

De

pareilsattentats Sontindignes,Mondeur,d’unbrave

&

galanthomme.

De

queldroitpouvez-vous,fi?.,.

Le Marquis,

criant

&

s’agitant.

JeillisGentilhomme.

Gautier.

*

Eh

!qu’importe?

Le Marquis;

Marquis!

homme

dequalité!

Gautier.

A

labonneheure.

I

LeMarquis.

Ilfautêtrebieneffronté..i;

Gautier.

En

quoidonc?de venirdemandervotrefille?

Eh

bien!quandonrejetteune honnêtefamille,'

Un

honnêterefusfuffit,Monfieur,jecroi Qu’iln’eftquelescoquins qu’onchaffide chezfoi.

B

«

DigitizedbyGoogle

(22)

tt

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

Au

reftej’oublieraicetteinfulteinfenfée;

Mon

filsm’eft cher,luifeuloccupe

ma

pcnfée.

Ilaime votrefille,ilenefteftimé....

Le Marquis.

Lui?

Gautier.

Je puisdireplus,c’eftqu’ileneftaimé.

Le Marquis.

Cela nefepeut pas,

ma

filleeftDemoifelle:

Aimer unroturier!

Gautier.

. L’amourferoitnouvelle

En

effet.

Au

furplusj’approuvecetamour

,

Je n’y renonce pas,voyezà votretour.

Comme

jenefaisrienquinefoitlégitime

,

Agir ouvertemeutfuttoujours

ma

maxin\e.(tfun tondécidé.) Je vous en préviens donc;j’idolâtre

mon

fils.

Touslesmoyens,Monfieur,qui

me

ferontpermis

Non

pas par voserreurs,nipar votrenobleffe

,

Maisparlesloixde France

& ma

délicateffe ,

Pourfaireunmariage heureux

&

défiré ,

J’enfkurai faireufage

&

je lèsemployçrai. (//fort. )

DigitizedbyGoogle

(23)

*9

*

\

COMÉDIE, Act.

L

S C É N E

.

V

Ir.

LE MARQUIS,

ftul.

Pa

Rexemple,voilàlecombledel’audace!...

M’infulter?...

me

manquer?...quefaut-ilqueje faffe?. .; Fort bien !...L’autorité:fansdoute.

Tu

vas voir

Comment

onfait'rentrerun Drôle en fon devoir.

f

IIprendlafonnette quiejîfurlatableenformede

\

Bureau à fa gauche,ilfonne,un Laquaisvient.

Mon

Secrétaire...ildit,ilprétendque

ma

Elle.. .

Nousverrons;carcecin’eû pointunevétille.

Oeftunprojet affreux...à reculerd’horreur.

Qu’ilfautpunirfoudain.( Il fonne.)

»

SCÈNE VIII.

LE MARQUIS, UN LAQUAIS.

Le Laquais.

^^UE

vousplaît-il,Monfieur,'

Le Marquis.

Richard,

mon

Intendant.(Le Laquaisfort.

}

DflitizedbyGoogle

(24)

SCÈNE XI.

LE SECRÉTAIRE, LE MARQUIS,

î

Le Secrétaire.

J

leSecrétaire

De

MonfieurleMarquis.

DigitizedbyGoogle

(25)

COMÉDIE, Act.

I.

Le Marquis.

Il

Vousm’êtesnéceffaire.

Vitemettez 'VOUSIL

(LeSecrétaire s’ajjiedau Bureau pourécrire.)• Fort bien,petitpapier, Pointdemarge,àlaligne...hum!le

nommé

Gautier, (Il diéle,

&

leSecrétairerépététederniermotdechaquephrafet)

»

Le noijmé

Gautier,homiTie de

campagne

,vient

»Monfieur.... [Il s'interrompt.)

!quefaites-vousdonc?labévueeftinfigne;

Ne

mettez,leMonfieur,qu’àlafécondéligne.(Ilreprend.)

»

Le nommé

Gautier,

homme

decampagne,vient,

»Monfieur,de

me manquer

d’une maniéréoutra-

» geante

outrageante.

C’eftchez

moi

,

&

enface

» de

moi

qu’ils’eftpermislesexcèslespluscriminels

»

<riminets.

— Le

filsdecet

homme

apouliela

»

démence

jufqu’à parlerd'amourà

Madame

laGha>-

»noinellè

ma

fille

— ma

fille.

Je vouspriede m’en-

« voyerfans retarduneLettre-de-cachet.... .

Le

sECRÉ t-a

ire,

avecétonnement.

Que

faites-vous,Monfieur, daignez confidérep.

# Le Marquis,

avecdédain.

•s

Que

cen’eft.pas àvous,Monfieur,à m’édairerî

Le

sec r-ét aIre.

Surce point cependant,oferai-jevousdire,.'.l

Le Marquis,

impérieufemenr.

Rien,Monfieur, rien.du tout, vous ne devez cm’écri*, ilconiiiwc

B

i

4

) DigitizedbyGoogle

(26)

32

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

»uneLettre-de-cachet,pourfairemettre enlieu fût,

»cesdeux

hommes

-là.J’attends ce fervicedevotre

»extrêmebonté

— EXTRÊME BONTÉ

!. .

.

Vous

» favezavecquelattachement,...je fuis...Monfieur

,,

**votre...très-numble...&très...obéi(rant...ferviteur.i»

(Le Marquisfigne.)

Le Secrétaire.

Monfieur,

Le Marquis,

ledédaignant.^ Pliez laLettre,

&

mettezle-delTus.

»>

A

MonfieurleLieutenanNgénéral dePolice..^7

Le Secrétaire,

impatienté.

Jevousledifoisbien,vosfoinsIbnt fuperflus ,

Jecommenceàrougirde

me

voirfidocile.

LesLettres-de-cachetfont,Monfieur, duvîfeux ftile;

Vousn’enobtiendrezpas.

Le Marquis,

avechauteur.

Laiflbnslesentretiens.

C’eftlatrente-feptiémeenunmotquej’obtiens ,

Etpourmoinsquecela.Vousdevezdonccomprendre..:

' %

Le Secrétaire.

«

Que

vous n’en aurez point, Monfieur, daignez m’entendre;

Et quant au Lieutenant àquivous écrivez ,

Vous

me

furprenezfort.

Le Marquis.

Mon

ami,vous rêvez, étd’oîivenez-vous donc?de l’Angleteae?j’aime Votremoralité.

»

DigitizedbyGoogic

(27)

C O M É D

I

E

,

Act.

I. 1

Le Secrétaire^

avec

humeur^

fe levant.

Doù

venez-vous,vous-même,'

'^

MonCeurleMarquis?

Le Marquis,

avechauteur.

Quoi!qu’eft-ceàdire?comment!

Vous

me

manquez.

Le Secrétaire,

avecunedignité flegmatique.

Manquer!...non,MonCeur,nullement.

Maislorfqu’unbonFrançais,foitfoiblelTeou méprife,

A

lemalheurd’écrireunetellefottifer Toutinutile,enCn,quefoituntelpapier, C’eftun crime.(Il déchire la Lettre

&

la jettefurla table.)

Etvoilà

comme

ildoitl’expier.

{Ilfort.)

SCÈNE XII.

LE MARQUIS,

/«/.

Ins O

LE

NT

!Malheureux....horsde chezmoi!je jure

De

gliflerau Miniftreunmotdecetteinjure.- Tuverrasleurcolere,

&

quefurcefujet Ilsneplaifantentpas,. ..ûcen’eftenfécret...

.

C’eftde Londres qu’ontientcescoupablesfadaifes, Vousverrezqu’ilen vient,oudesîlesanglaifes.

On

devroitruiner cesmalheureux pays,

lacanailleadroitdedirefonavis.

Iln’eftrien,ûlesRois vouloient un jour s’entendre Qu’à toutlegenrehumainiilsnepuflentdéfendre:

B

4

t

DigitizedbyGoogle

(28)

24

LE CONVALESCENT DE qualité;

Que

nousferionsheureux, nousalors!eneffet Rien neferoitplusjuffe,

&

plusfage,

&

mieuxfait

Que

d’affervirlaterre

&

fur-tout la françaife, Pour nosmenusplaiflrs,

&

nous mettre à notreaife.

(Cojnmeilva pour fortir iltrouve Tinterlocuteurfuivant furfit pas.)

SCÈNE XIII.

LE MARQUIS

,

BERTRAND.

«

Bertrand,

hommehrufque,fansinjolenee; mais fanspolitejfe.

A H

!MonfieurleMarquis,jevous trouve àla ffn; Aprèsunfilong-tems vous vous montrexenfin!

£ff<eaffez,dites-moi,faireattendreunpauvre

homme A

quivous retenezuneaufiifortefommef Si jem’étoisdoutédecela,non,morbleu!

Jen’auroispas acquis

&

jouéfigrosjeu. *

Comment

,moiCréancierpour vous rendrefervice.

Le Marquis.

Appalfez'vous,Bertrand.

Bertrand.

Oh

!decettemalice Jefuisdupe unefois;mais vienne qui voudra ,

Je réponds déformais... .

Le Marquis.

Allons,Ufsmira.'

(29)

I

comédie; A%

r.I.

Bertrand,

Ceft uneconfcience.{fe frappantlatête.)Infenfé!Miférable!

Quanddoncferas*tu las d’êtrefiferviable!

A

l'Hopiul^ Benêt! '

LeMarquis.

Paix!paix!entendons 'nous.

'

Bertrand.

Me

voilàruiné.

Le Marquis;

Bertrand, affeyez-vous.'

Bertrand.

Je ne veux pasm’afleoir;toutesces pofitefTes

Ne

fontpas

mon

affaire.Il

me

'fautdesefpéces.'

Le Marquis;

Savez-vous,

mon

ami,que vous'êtesch<* moi,' Et que vous

me

manquezi

Bertrand.

Je vousmanque?

ma

foi!

* Je vousfuisobligé.Dites-moi,jevousprie,

Quand

vousvîntescheznous, quej’eusladuperie*

D’époufer,enunbloc,trente-feptCréanciers, Quitousfaifoientarrêtaux mains de vos fermiers;

Qu’envousen délivrant, en un jour,furmeslivres.

Je vous couchai, Monfieur, pour deux centmille livres;

Jenevousmanquai point?voilàlegrand merci!

Maisaufait

,jeverrailafinifttoutceci.

Jeveuxêtrepayé.

DigitizedbyGoogle

(30)

a6

LE C02 »vAeSCENT DE QUALITlÉ, L

E

M

A R.Q

U

1S.

Vousleferezfansdoute* Jefaisbienà*peu*près,toutce quejevous couteJ Maisvous favez audl,malgré cegrand courroux,

Quelfutl’arrangement,alorsprbentrenous?

Bertrand.

Chanfons!que toutcela.

.

Le Marquis.

“Maisvous perdezlatête.

MaisBertrandautrefoisvousétiezdoux,honnête.

Bertrand.

J’étois

comme

j’étois;ilapaflevraiment Bien del’aaufous lepont depuis l’arrangement.

Le MaRqu

is.

Non

,non, riefcn’eftchangé;je fuistoujoursle

même.

Mon

amitiépour vouseft jepubdireextrême ,

Etjetiendraiparole.Arrangeons nous,voyons.

Xoici donc,ce

me

femble,à quoi nous enétions.

Vousavezdois enfans, deux garçons,unefille.

Un

neveu....

*

Bertrand.

Brrd!oh!bien,s’ilfautque

ma

famille Attende....

Le Marquis.

Paix,Bertrand,

&

laificz-moi parler ,

/

B

E lA*R A ND.

Eh

!non,déjàjevoisoùvousvoulezaller.

(31)

Le Marquis,

avecimpatience

&

hauteur.

Lalffez-moidoncfinir,eft-ce ainfiqu’on abnfe .

Bertrand.

Mon

Dieu1je leveuxbienfi

Maisvous prêchezunfourd.

Le Mar

Pointdutout,vous verrez.^

N’étions-nous pasd’accord,^vous en conviendrez.

Qu’àl’aînéde vosfils,parlecréditîmmenfe Destroisnouveaux pareqts quej’aidanslaFinance Jeferoisobtenirunedireélion

DesfermesenChampagne,avec condition'

Que

lepolievâudroitfixmilleécusde rente.

Sansletourdu bâton,?l’affaireeft excellente!

Voilàl’aînéplacé.Quantàvotrè cadet

,

Que

j’aivufijolifouslepetitcbllet,

" <

Nous fommesconvenus,que

ma

foeur laBaronne^

Dont

lecréditpeut toutfurcertaineperfonne ,

Le nommeroitbientôt,vulefoinquejeprends,

Au

Prieuréd’Evron qui vautfixmille francs.

Votrefille,qui doit,

comme

jeleptéfume, Epouferl’anprochain,certain

homme

deplume

,

Doitluiporterén dot deuxmilleécusauffi

De

rentefurlaCaiffeétablieàPoiffy.

11nousrefteunneveu,qui,furlaLoterie

,

Doit obtenir unbon,lequel,jeleparie,

Luivaudra touslesansmilleécuspourlemoins.

Etvousquinepouvez avoir perdu vosfoins ,

Jevousferaitoucher, malgré vôtre fortune.

Centlouischaqueétéfurleclairde

k

Lnne.

vousatnufe ,

Is.

(32)

i8

LE COITVALESCENT DE QUALITÉ;

Bertrand.

Centlouischaqueété?

Le Marquis.

ê

j[eftvous reviendraquandil

me

plaira; Calculez maintenant

Desrevenusnombreux"que

ma

faveurvousdonne;

Et convenez aumoins,d’uneamefranche'

&

bonne Vosdeuî^centsmillefrancs l|kayés

&

rabattus

,

Que

vous

me

redevez encor centmilleécus.

'

Bertrand.

fefuisdéfefpéré,carlaperteeftfunefle ,

De

ne pouvoir,Monfieur, vous rendre votrerefte.

Le Marquis.

^Je vousenfaispréfent,nous relierons amis,

<'

Bertrand.

Non

pas;mesintérêtsferoLenttropcompromis.

Voiladonc votrecompte?

L

E

M

A R

Q U

Is.

IleftclairSifollde.

Bertrand.

Très-folide:orvoici lemienqui

me

décide.

A

bienjugerdu temps

&

del’airdu bureau ,

Laraifonaréduitvoscalculsàzéro.

Votredireélionfur lesFermesau Diable!

Les Fermiers maigriront,riendepluséquitable.

/

Di^.tizec

(33)

COMÉDIE; Act.

I.

Vosemplois de Finance,ailleurs,tout

comme

ici ,

Jen’endonnerois pas douzefols,Dieumerci!

^quant

au Prieuré

,pour detelsBénéfices ,

Mon

filsn’apasletems dediredes Offices;

Et bref, àlatonfureilafaitfesadieux; Ileftbrave Soldat,

&

cela luivamieux.

Ainfi tout calculé,daignezprendrelapeine

De

repondreen argent audefleinquim’amène.' Mesdeux centmillefrancs;jelesveux,ou|finon Vosbiensferontfaifis,ouj’yperdrai

mon

nom.

Le Marquis.

C’enefltropàlafin

,

mon

amecomplaifante A.bienvoulufouffiir cettehumeurimprudente...

Bertrand.

Quand

onnepayra paslesdettesqueTonfait ; Ilen faudrafouffrirbiend’autres,s’ilvousplaît.

Le M

A

R Q V

1s,mmuçunr.

Sais-ti^bien',que qui veutfejoueràfesMaîtres;

Courtrifquedefauter enfinparlesfenêtres?

Bertrand.

Mes

Maîtres?eft-cevous.

Le Marquis;

- - '

Oui,noustel’apprendrons;

Bertrand.

Ab

1ah'•feiftdemain.

»9

(34)

50

LÉ CONVALESCENT DE QUALITÉ,' Le Marquis.

Ah

!faifi,nous verroitf^

Je voudrois bienfavolrquelhuiflier affezbête,

^

Aflèz audacieux,quelJugemal-honnête QuelProcureurenfin affezfot,étourdi Feront exécuterIçprojetquetudi?

Mon

GendreeftPréfident àMortier.

Bertrand.

Jem*en moque J’aiSentence,

&

mesGens.'

Le Mar

q-vis.

Toi,drôle!jet’évoque

Au

Confeil pourlavie.

Bertrand^

Etmoimieux quecelai SurlePont Saint Michel(*),

&

tirezvousde-là.

Le Marquis,

Aorsdelui.

*

•Infolent!fors,faquin.. .;

Bertrand,

outré.

Si je n’aipas

ma

fomme

,

Que

plutôt,;;;

&

cela s’appelleungentilhomme.

{Ilfort.)

{*)Placeoùl’onvendlesmeubles par autorité dejullîce.

DigitizedbyGoogle

(35)

comédie; act.

I. -3 *

SCÈNE XIV.

I

*

LE MARQUIS,

fcul.

A. H

!drôle

,parmes Gens,pourchâtiercetoni Jete feraidonner mille coups de bâtons.

Jefuisd’unefureuràtenircespromeffes;

AyezdoHc^ des bontés après pour ces efpéces!

Je n’ycomprends plusrien,lemondeeftrenverfé..;J

L’homme

eftréellement quelquefoisinfenfé ,

En

voilà déjàtrois,troisà quije faisgrâce.

Maisd’oùcelavient-il?d’honneur!ceci

me

paffe.' Ai-jeétéd’unabord tropdoux,tropfamilier î* Jelecrains:carilfautmâterleroturier; Permettretoutau-plus,l’accèsde l’anti-chambre.;;

Ab

!jevob,jen’avoisque

ma

robedechambre Et

mon

bonnetdenuit.Vraiment!jen’avob pas Cetafpeâ impofant qiûlesrangefibas.

Ilfautlesétourdir,c’eftlabonnemaniéré.

On

enfaitce qu’on veut après:àlapremière.

Jenerecevraiplusdepareilsavortons.

Sans avoirfur

mon

corps

ma

plaque

&

mescordoi^.'

»

(36)

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

SCÈNE XV.

LE MARQUI5, RICHARD.

.

Le Marquis.

R.ICHAKD

!holà:Richard,

Richard.'

. Monfieur;

LeMarQuis.

Arrivezvite.

Eh

bien!vous m'exporer auxcris,àlapourfuite

De

mesvilsCréanciers,vousnavez nultalent.

Vousfouffrezqu’un faquin,vindrôle,unInfolent Vienne

me

relancer?n’avez-vous pas de honte

De

compromettreainfi

mon

fang.

R

l/c

H

A

R

D.

Monfieur,fon compte.'

LeMarquis.

Ildevroltmillefols,êtrepayé,faquin

,

Sivousn’étiezunfot

&

peut-êtreuncoquin.

Richard-

Daignezconfidérer....

Le Marquis.

Quoi!depuis deux années

Que

mespoffeflionsvous font abandonnées

,

Digiii.:dbyCîooglt

(37)

. ,i.î

c O M É D

ï

E

,

Act. L

Depuis

ma

maladieenfinvous n’avezfu Tirer aucunparti.. .

.

Richard.

Monfieur,fi)’aiperçu

De

vosterres,i; ;

Le Marquis.

Non

,non,écartonsces mifteres.' Jefaisquevous n’avezrienperçu demesterres

,

Ou

dumoins peu de chofe>à

mon

empruntdernier J’encédai,j’enconviens,leproduit toutentier

Au

prêteurpourfixans.Jeparled’autrechofe;

Etquand,jufqu’àce jour,vousn’auriez,jefiippele TouchédemesBrevetsquetrente mille écus...

.

Richard.

Trenteftiille?

&

furquoilesaurois'jeperçu?}

Le Marquis,

avrcchaltuT

&

humeur.

Comment

!furquoiifurquoi?le fat!lefot1le cuiftre! LestroisGouvernemens,queledernierMiniftre M'accorda dansun jour,n’eft-cedoncpasaffez? N’avez-vous pas louélesglacis.,lesfolTés ? Taxélesjeuxpublics?revendu

ma

marée? Impofélesmarchés?prêtémesdroitsd’entrée}

Lemoyen... .

Richard.

Le Marquis.

N’ai-jepasundroitde pot- 3e* vin;

P«pr

nommer

aux emplois deSyndic,d’Echevin}

Ç

(38)

34

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

Cinqàfixontvaqué,j’en fuisfur;bonapôtre!

Combienlesavez>vousvendus,l’un-portant l’autre?

Richard.

Hélas!üvousfaviez... .

Le Marquis.

Vousêtesunfripon.'

Richard.

SiVOUS ne voulezpas... .

Le Marquis,

plus agkê.

Parcequeje fuisbon Moniteur vole,

me

ronge, oui, c’eftunefang.fue.' ' Ilatout le profit,moilejpal:je

me

tue

A

guetter lesemplois,àcourir lesbureaux Dèsqu’unpofte eftvaquantjecrevemes chevaux;

Etjen’enfuispas mieux.

Ah

lvotreefprit feforge..l

R

IC1**ARD. * Ecoutezfeulement...'.

Le Marquis.

Fripon!vous rendrez gorge;

Etjevous apprendrai.. .

Richard.

^ Mais,MonfieurleMarquis. .;

Le Marquis,

en s’en allant.

Vousfaurezcequec’eftque des biensmalacquis.

* Fin du premierAcle,

(39)

*

COMÉDIE, Act.

II.

A £ T E I

I.

SCÈNE PREMIERE.

LE MARQUIS

,

RICHARD.

*

Le Marquis.

£ H

bien!

mon

Médecin,vient-il?

Richard.

Danslaminute.

Le Marquas.

Jevaisdansunfeuimotterminerladifpute.

Etjeprétendsfortiravantla findujour.

Ne

vient-ilpasd’entreràl’inftantdans

ma

cour.

Un

carroiTeivoyez;

Richard,

regardantâla fenêtre.

Madame

votrefille,

LaChanoineiTe.

LeMarquis,

'

Ah

!ah!

R'iC

H

ARD.

Jelavoisàla grillé*

LeMarquis.

*

Faites -lamoimonter. (^Richardfort,)-

Ç

a

DigitizedbyGoogle

(40)

36

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ;

S C É N E î

I- 0

LE MARQUIS, /«A

Je

vaisêtreéclairci

De

cetiffud’horreurs qu’on

me

djbiteici.. .

Non,jene reviens point del’excès d*infolence

De

ce Gautier,qui vient*..,D'honneur!lorfquejypcnle, Je ne peuxliirce "point redouterundanger»

Sijeri’avois

mon

rang

& mon nom

à venger ,

Jeri’enferoisquerire:

&

mespareils,je jure,

Que

jeveuxréjouird’unetelleaventure,

Quand

lepere

&

l’amantferonttousdeuxcoffrés ;

Vontpartird’unéclat,auxrécitspréparés DesbourgeoifesamoursdontlesGautiers m’honorent; Ma’isiln’eftpas décent quecesdrôles ignorent.

Qu’onnes’adreffepoint,quand onfaits’eftimer, .

A

desgenstelsque nous,lorfquel’onveut akner.

SCÈNE III.

.LE MARQUIS, MATHILDE.

Mathilde,

accouTont.

]^JoN

pere!à vous revoir que

ma

joieeftextrême1

(41)

COMÉDIE, A CT^

II.

Mathilde.

, Moi,

mon

pere?

Le Marquis.

Vous même»

Mathilde.-

Quoi!depuisfilong>tems abfénte de vos yeux,.

Jen’aipasûtisfaitce déür précieux

,

De

ferrerfur

mon

cœur unpereque j’adore;

Jevous vois

&

vos bras

me

repouffentencore1

Le Marquis.

N’avez-vouspasde honte, opprobre de

mon

fâng^

D’avilirà ce pointl’éclatde votre rang?.

.

Mathilde. * De

quoi

me

parlez-vous,vous

me

glacezdecrainte^

.

JHgnorelefujetd’unepareille plainte.

Mon

cœureflfansreproche.

0 Le Marquis.

Ecouter,accueillie

Un homme

dunéant, n’ell-ce pass’avilir?

Comment

avez- vous eulebafTeffe

&

l’audace

De

fouffrir. .. qu’il ôfatvous regarder en face?

OublierfanailTance

&

négligerfesdroits 1

Mathilde.-

C’eftdeMonfieur Gautier que vous parlez,jecrois?

Le Marquis,

fiirUux.

MonfieurGautier!...Monfieur!..Pfèveuxlafairependrev

«

DigitizedbyGoogle

(42)

3?

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ;

Mathilde.

Mon

pcre,calmez-vous,jevais tout vous apprendre.

^ Mon

cœureftpurfansdoute,

&

l’honneurleconduit.

Un

foir,dans

mon

Couvent,desBrigands, à grandbruit Viennentleferenmainpour enbrifer la porte.

Soudains pourleschaffer ilarriveune efcorte

De

Citoyens armés,dontlesnobles fecours,

De

noustoutes hélas!conferverentlesjours;

C’étoitMonfieur Gautier....

Le Marquis,

fortement.

PointdeMonfieur,

Mathilde.

Mon

pere;

Le Marquis.

Point de Monfieur,vous dis-je,

Mathilde,

avecdouceur.

Eh

bien!ilfautvousplaire.

Gautierdonc commandoitces

hommes

généreux.

A

lafaveurdutrouble

&

dudefordreaffreux ,

Quirempliffoit alors lamaifon alarmée ,

Il

me

vit,

&

jecroisquefans êtreblâmée

,

Jepuis fairel’aveuque dèslepremier jour, Jelusdansfesregardsfes

vœux &

fonamour.

'

Le Marquis.

Son amourITinfolent!. .. .

M(^thilde.'

Jen’oferaipourfuivre.'

(43)

Pourûiivez,fele.veux..^Cet

homme

étoitdoncirre.

Mathilde,

fouriant.

De

laplusgrande

Dàme

,un

homme

peutenfin Etrefortamoureux,fansêtre prisdevin.

tLe Marquis,

encoleret

Comment

!vousl’excufet? ,

Mathilde.

Monfieur,filacoîere S’emparealnflde vous,j’aipuvous déplaire

»Parlepeu quej’aidit,ileflde

mon

devoir

De

taire'ce quirefteàvousfaire favoir.

*

Le Marquis,

demême.

Comment

!aimeriez-vous ce faquin?

Mathilde,

avecfermeté.

Oui,jel’aimei' Pardonnezcetaveu,je ledoisà

moi-même.

Sijedoisvous entendre encorel’outrager.

Je caufecetoutrage

&

doislepartager.

Le Marquis,

hore delui,furieux

ù

trépignant.

Ouf...Jenefaiscommentdeceténormecrime Vousn’êtespasdéjàlapremière viélime..

.

Jene

me

connoisplus. (Il court égaré.)

(44)

P

7

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

.

Le Marquis,

<«délire.

* Horrenr desGrands

,

A

moilaCour!

Mathilde,

/

e/î«vÆ«.

Mon

pere! . ..

.

Le Marquis,

de mime.

A

moi,lesParlements.

Mathilde.

Ah

,Monfieur !...

Le Marquis,

demène.

C’eftunrapt. - .

Mathilde.

Ecoutez votrefille !.

Le Marquis,

enconvulfion.

DesLettres-de-cachet!desExempts!lafia/Ulie Je fuccombe à

m^

honte.(Iltombe dans unfauttiûl.'^

Mathilde.

Ah

!Monfieur,modérea Cesexcèsde douleur,vous

me

défefpèrez.

Soumife aux tems,aux Loix,àlaraifonfidde;

Jen’aipasdx^m’attendreà

me

voir criminelle.

D’éprouver de l’amour, lorfqu’avec

ma

verm, L’Hymenmettra d’accord

mon

cœur.

«

Le Marquis.

L’efpere-tu?

Moi

fouffrirdetelsnœuds!

ma

filleêtes-vousfolle ? (Il ft leve. )

Mathilde d’Apremine!àquelleindigne école

^

Di<iV.;:ii-.Cloogle

(45)

Avez-vousdoncapprisque vous pourriez jamais EpouferunBourgeois,un romrier?

Matbilde.

»

Eh

Imais Vous

me

furprenezfort;car..;

Ls Marquis.

Une

Chanoineffe!

Mathilde.

Iln’enelVplus,

mon

pere, une Loitrès-expreflê Lesréduitàrien,

&

vouslefavez...

.

•Le

Mar Q

VIS.

Comment!

Mathilde.

Rienn’eft plusvrai. ; .-..-v•.

Le Marquis;

'

Bah!bah!nouvellede Couvent!

Je ne m’arrête point àcetteiolleexcüfe.

Mathilde..

Je n’employai jamaislemenfonge

&

la rufe

,

Etpuifque vous favez,fansdoutemieux quemoi

,

Quel

eft,en

mon

état,l’avenirquejevoi ,

Vous

diiSmulez-vousleschagrins d’unefille ,

Ifoléeà jamais

&

prefquefansfamille?

Vos

biensfontobérés, vous avez trop d’enfans.

Pourpouvoir

me

trouverun épouxchezlesGrands.

Le Marquis.

Maisjelefaisfortbien;maisauffi

mon

envie

,

Mes

ordresabfolus,font quetoute lavie

(46)

LE CONVALESCENT DE QUALITÉ,

Vous re^ezfille.

Ah

!ah!vous voulezun marii

Mathilde.

Les fenrimens d’honneur dont

mon

cœurs’eftnourri

Me

difent;...

LeMarqvis.

J’entendsbien.Vousn’êiespasun ange.

Maisongarde fon

nom

.... fa nobleffe,..ons’arrange;

Mathilde,

avec unenoblepudeur.

Jene vous entends pas, Monfieur,

&

fansvouloir Vous manquerderèfpe£I,nitrahir

mon

devoir

,

Je vous dévoilerai

mon

ametouteentière.

Jefuisd^unfang très-noble,ilefivrai,lapremière Je veux en conferverTiclatqui m’eftéchu

,

En

reliantvraimentnoble à force de vertu.

Nulbifarre défitn’occupe

ma

penfée: J’airefpritfiins'fierté^mais l’ame bien placée;

Mon

cœurellnéfenfible,

&

plus j’approfondis Ses goûts

&

fespenchans,

&

moins,jevousledis,

Moinsje

me

recorinois laforce

&

lecourage

De

bravërlanature,ou deluifaireoutrage.

L’étatinfortunédanslequel,fansdétours.

Mon

pere

me

condamneàconfuiriermesjours,

EU

unétat afireux.Jen’y vois,lâns rienfeindre ,

Que

dangers àcourir

&

que vices à craindre, '

Que

cotnbats étemels,ouhonte à fupporter ,

Rienàferendrecher,

&

toutàdételler.

Un

fortbiendifférent s’offreà-monefpérance ,

Dansladouce union,Monfieur,quivousoffenfe,

Quandl’honneur,laraifon

y

ralTemblentdeuxcœurs, Et qu’on

y

porteenfinde l’amour

&

desmœurs.

(47)

C O M'É.D

I

E

>

Act. IE

tj

4ÿ Lé M

a r

q V

iifimpstitntê. '

U

fautqueje. .. .

'

M

A T

H

1

LD

E,

.,

Mon

.père,unmotencor degrâce.

Un homme

,àdirevrai,nonpasd’illuftrerace ,

Mlisdü fanglepluspur, vraiment hortimëdfebien, Jeune,bienfait,aimable

&

parfaitCitoyen

,

A

futoucher

mon

cteur

;j’aime

&

je fuisaimée.

Sid’unpareil

hymen

votreameeftalarmée, . .

Que ma

fécuritéfoitpour vouslegarant . .<

Du

bonheur del’époufe

&

ducœurde l’anunt.

Je neprofitepointdupénible -fvantage ,

De

cesdroitsbienrécens,quejetiensde

Wôn

âge»"

'

Pourarracher^jBjUpereUrtiiveudès plusdouxj J’ail’efpoirc<»HpKt-d’obtenir toutde vous;

Vous yréfléchirez,

mon

pere,

&

votrefille

Sera toujourscomptéeaufeindefafamille.(Ellefort,") iÙiîi

SI

S^Q:é

•LE M A.RQUIS,

/*«/.

Je

nefais oîi j’enfuis.Jen’^comprendsplusrîert.;;

Maisdu fangleplus j^ür1 . . .

Ün

parfeitOtoyeh!...

Queljargoneft-ce-là?...Sa'têteeftdéilingée:

C’eft unromancomplet.J’avoisl’ameaffligée D’aborddetout ceci;maisjedoispréfumer

Que

cen’ellqu’unefolleàfairerenfermer.

Et quelquefcélératà mettre àla baftille ,

Pouravoir adoré

ma

romanefqnèfillci

(48)

44

LE CONVALËSCÈNT DE QUALITÉ, Ah

!jevous apprendrai,Citoyendoucereux, Si d’uneChano'meiTeondevient amoureux,. '

SCENE V.

LE MARQUIS, LE MÉDECIN. ^

Le Médecin,

gaiement^

très-humbles devoirsàMonfieur d’Apremine.

LeMarquis,

grommlanu Bonjoui,bonjour,Doèïnr.

Le Médecin. Ék

Qu’cft-cequi^Baschagrine?

Le Mar q v

i s. ,

Desdrôles,des faquins,quifemblentaujourd'hui S’étredonnélemotpour caufer

mon

ennui'»

Pour

me

fûre enrager;on

me

manque.

Le Médecin,

riaia.

Jepenfe

Que

cen’eflpasleurfaute, c’eftvotreimprudmce Quicaufetout cela.(

U

ritencore.)

Le Marquis,

/

tfrprrr.

Quoi,Doéieur, voulez-vous

Me

manquerauBlè

Le Médecin.

Moi

i

mon

cherMonfleur, tout doux.

DigilizedbyGoogle

Références

Documents relatifs

BOCHNER, Completely monotone functions of the Laplace operator for torus and sphere, Duke Math.. HUMBERT, Nouvelles correspondances symboliques,

El encabezamiento de las dos últimas columnas de la tabla del problema 8.22 debe intercambiarse, esto es, donde aparece dN V /dt debiera aparecer dN P /dt y viceversa

on formait cette grande armée qui devait aller combat- tre les Moscovites ; mais l'âge, ses onze blessures et les fièvres l'avaient assez réduit pour qu'il ne pût pas prendre part

[r]

- solution B : 10 ml d’une solution de chlorure de potassium 0,04 mol/l + 40 ml de nitrate de potassium + 2 gouttes de la solution de nitrate d’argent. Faire un schéma de la pile

Internet -Krirninelle plündern Online- Banking-Konten - ,vie konnen sich die Kunden wehren.. &#34;':U6 Gefahrim Web:Die Betrugsfalle .qei Geldgeschaften

COMITÉ DE ~ÉDACTION RenéBARBERYE, Jean-PaulBROCHETON, Jacques CHARLET, GeorgesCONSOLa, Jean CONVERT, Mme Jacqueiine ESCARD, Mme Danièle LAMARQUE, DidierMAUPAS, Mme

La mule fuit. Exercices. 1) Je colorie de la