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Sauvegarde du patrimoine: un ouvrage toujours sur le métier

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Sauvegarde du patrimoine: un ouvrage toujours sur le métier

EL-WAKIL, Leïla

Abstract

Ce court article rappelle quelques principes interntionaux en matière de conservation du patrimoine architectural.

EL-WAKIL, Leïla. Sauvegarde du patrimoine: un ouvrage toujours sur le métier. Art public , 1997, vol. Nov., no. 13, p. 28-31

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:106281

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SECTION VAUDOISE DE lA LIGUE SUISSE DU PATRIMOINE NATIONAL

A SUIVRE •••

BULLETIN N° 13

Paraît 2-3 fois par an NOVEMBRE 1997

"Nocturne" au Grand-Pont à Lausanne.

A l'occasion d'une très belle restauration de J'ouvrage, les arches ont enfin été libérées des dépôts divers qui y avaient été créés.

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Saur1e9arde du patrimoine:

un ouvrage toujours sur le métier Cet article a paru dans ''Alerte"

N° 62,

mars

1997.

"Alerte" est le bulletin trimestriel de la Société d'Art public genevoise, que nous remercions ici de ce prêt.

Le bicentenaire de la Révolution française a remis à l'honneur les protesta- tions pionnières de l'abbé Grégoire (inventeur du terme de

vandalisme)

face aux destructions aveugles opérées sur tant de monuments, en ce temps de guerre civile que fut la Révolution française.

Cet anniversaire a aussi permis de faire la lumière sur d'autres précurseurs, comme Félix Vicq d'Azir, édictant les premières recommandations en faveur de la sauvegarde monumentale

(Instructions sur la manière d'inventorier et de conserver dans toute l'étendue de la République tous les objets qui peu- vent servir aux Arts, aux Sciences et

à

l'Enseignement, proposées par la Commission des Arts et adoptées par le Comité d'instruction publique de la Convention nationale,

Paris, 1794). Déjà alors une conscience aiguë de pertes irremplaçables; déjà alors la mise en place d'un système de mesures de protection.

Depuis 1964, date-jalon de la Charte de Venise

(Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites,

Venise, 1964), les chartes, recommandations, conférences, conventions et déclarations en faveur d'un patrimoine, qui n'a cessé de s'élargir, se sont multipliées:

Charte européenne du patrimoine architectural

(Amsterdam, 1975) à l'occasion de l'Année européenne du patrimoine,

Charte de Florence

(Florence, 1981) sur les jardins et sites historiques,

Convention pour la sauvegarde du patrimoi- ne architectural de l'Europe

(Grenade, 1985),

Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques

(Washington, 1987),

Recommandation relative à la protection et à la mise en valeur du patrimoine architectural rural

(Conseil de l'Europe, 1989),

Recommandation relative

à

la protection et la conservation du patrimoine technique, industriel et des ouvrages d'art en Europe

(Conseil de l'Europe, 1990),

Recommandation relative

à

la protection du patrimoine architectural du vingtième siècle

(Conseil de l'Europe, 1991).

Cette énumération n'est pas exhaustive.

Mais la toile qui se tisse autour du patrimoine semble se défaire comme elle se fait, dans l'attente d'on ne sait quel Ulysse! Et, alors que nous traversons

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une époque de crise, oublieuse de bien des principes anciens, et notamment du fait que "chaque génération ne dispose du patrimoine qu'à titre viager"

et "est responsable de sa transmission aux générations futures"

(Charte européenne du patrimoine architectural,

Amsterdam, 1975, art.9), nous pensions utile de rappeler que l'essentiel en matière de sauvegarde a déjà été proclamé.

La Société d'Art public n'est en vérité que le porte-parole régional d'inten- tions planétaires!

Les instances culturelles internationales ont reconnu l'importance du patri- moine architectural, "un capital spirituel, culturel, économique et social aux valeurs irremplaçables", un "environnement indispensable à l'équilibre et l'épanouissement de l'homme"

(Charte européenne du patrimoine architec- tural,

Amsterdam, 1975, art. 2 et 3).

Elles se sont émues de la lente et constante dégradation de ce patrimoine européen et mondial, un patrimoine culturel diversifié, fait non seulement de monuments, mais d'ensembles urbains ou villageois, même modestes, et de leur site

(Charte européenne du patrimoine architectural,

Amsterdam, 1975, art. 1 et

Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques,

Washington, 1987, préambule et définitions), un patrimoine comprenant aussi les sites industriels et les ouvrages d'art

(Recommandation relative à la protection et la conservation du patrimoine technique, industriel et des ouvrages d'art en Europe.

Conseil de l'Europe, 1990), et enfin les monuments contemporains

(Recommandation relative

à

la protection du patrimoine architectural du vingtième siècle.

Conseil de l'Europe, 1991).

Au cours de ces trente dernières années les principes de sauvegarde ont été réitérés et affinés:

a) importance de l'avancement des inventaires et du travail de connais- sance;

b) €ntretien permanent du bâti à des fins conservatoires, la conservation étant préférable à la restauration, cette dernière étant pratiquée

in extremis;

c) restauration fondée sur l'étude scientifique du bâtiment selon des tech- niques adéquates et éprouvées: "[La restauration] a pour but de conser-

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ver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authen- tiques" (Charte de Venise, 1964, art. 9);

d) conservation des monuments in situ: "Proscrire le déplacement de tout ou partie d'un monument protégé, sauf dans l'hypothèse où la sauve- garde matérielle de ce monument l'exigerait impérativement" (Conven- tion pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l'Europe, Grenade, 1985, art. 5 et aussi Charte de Venise, 1964, art. 7);

e) conservation contextuelle: "La conservation d'un monument implique celle d'un cadre à son échelle. Lorsque le cadre traditionnel subsiste, celui-ci sera conservé et toute construction nouvelle, toute destruction et tout aménagement qui pourraient altérer les rapports de volumes et de couleurs sera proscrit" (Charte de Venise, 1964, art. 6);

f) intégration du neuf dans l'ancien dans des conditions bien précises:

" ... cette conservation intégrée n'est pas exclusive de toute architecture contemporaine dans les ensembles anciens, mais celle-ci devra tenir le plus grand compte du cadre existant, respecter les proportions, la forme et la disposition des volumes ainsi que les matériaux traditionnels"

(Charte européenne du patrimoine architectural, Amsterdam, 1975, art. 7 et voir aussi Charte internationale pour la sauvegarde des villes histo- riques, Washington, 1987, art. 10).

Différents moyens ont été préconisés pour parvenir à ces buts parmi lesquels la formation de professionnels spécialisés (Recommandation concernant la formation spécialisée des architectes, urbanistes, ingénieurs du génie civil et paysagistes, Conseil de l'Europe, 1981) et l'encouragement des métiers tra- ditionnels du bâtiment (Recommandation NoR (81) 13 concernant les actions à entreprendre en faveur de certains métiers menacés de disparition dans le cadre de l'activité artisanale, 1981, et Recommandation No R (86) 15 relative à la promotion des métiers artisanaux intervenant dans la conservation du patrimoine architectural, 1986).

Toutes ces déclarations ont insisté sur la dimension politique, juridique et économique de la sauvegarde. Un texte aborde tout particulièrement les mesures financières (telles que subventions, allègements fiscaux, crédits, etc.) à mettre en place pour encourager la sauvegarde du patrimoine (Conseil des ministres, Recommandation No R (91) 6 sur les mesures susceptibles de favoriser le financement de la conservation du patrimoine architectural).

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Alors que le public européen est plus largement sensibilisé aux problèmes de sauvegarde qu'il y a trente ans, on se rend bien compte, aujourd'hui plus que jamais, que la balle est dans le camp de nos édiles. Et c'est à ce niveau qu'il conviendrait de méditer sur les injonctions des diverses déclarations inter- nationales.

Mettant les autorités en face de leurs responsabilités, les signataires de la Déclaration d'Amsterdam (Amsterdam, 1975) martelaient déjà que: "La conservation du patrimoine doit être considérée non pas comme un problè- me marginal mais comme un objectif majeur de la planification urbaine et de l'aménagement du territoire" et que: "Un dialogue permanent entre les conservateurs et les aménageurs (planificateurs) est dès lors devenu indis- pensable", tandis que la Convention pour la sauvegarde du patrimoine archi- tectural de l'Europe (Grenade, 1985, art. 10) exprimait le souhait d'une poli- tique qui place "La protection du patrimoine architectural parmi les objectifs essentiels de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme".

Lei1a e/-Wakil Dr ès lettres, architecte EAUG

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