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Petit traité de vie intérieure

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Frédéric Lenoir

Petit traité

de vie intérieure

vue A

d’œil

(2)

4

© Plon, 2010.

© À vue d'œil, 2011, pour la présente édition.

ISBN : 978-2-84666-648-0 www.avuedoeil.fr

À

vue d'œil

27 Avenue de la Constellation B.P. 78264 CERGY 95801 CERGY–PONTOISE CEDEX

Numéro Azur : 0810 00 04 58 (prix d’un appel local)

(3)

« Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède. »

Saint Augustin

(4)

15

1

Dire « oui » à la vie

Nous sommes tous confrontés à un

certain nombre de faits que nous n’avons

pas choisis, que nous n’avons pas voulus

et qui nous sont en quelque sorte impo-

sés : c’est ce que j’appellerais le «  donné  »

de la vie. C’est notre lieu de naissance,

notre famille, l’époque à laquelle nous

vivons ; c’est notre corps, notre person-

nalité et notre intelligence, nos capacités,

nos qualités, mais aussi nos limites et nos

handicaps. Ce sont aussi les événements

qui surviennent, qui nous touchent direc-

tement, mais sur lesquels nous n’avons

pas de maîtrise et que nous ne pouvons

pas contrôler. Ce sont les maladies, les

(5)

aléas économiques, la vieillesse et la mort. C’est le « sort » de l’être humain.

On peut le refuser et vouloir que les

choses soient autrement. On souhaiterait

presque tous ne pas vieillir, ne jamais être

malade, ne pas mourir. Certains rejettent

leur culture, leur famille, leur lieu de

naissance. D’autres n’aiment pas leur

corps, leur tempérament, et souffrent de

certaines limitations physiques ou psychi-

ques. Ce refus est parfaitement compré-

hensible et légitime. Et pourtant la séré-

nité, la paix intérieure, la joie ne peuvent

nous échoir sans un acquiescement à

l’être et une acceptation profonde de la

vie telle qu’elle nous est donnée, avec sa

part d’inéluctable. Ce « oui » à la vie ne

signifie pas pour autant qu’il ne faille pas

chercher à évoluer, à modifier ce qui peut

l’être, à contourner des obstacles évita-

bles. On peut quitter un pays qui nous

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17 oppresse, s’éloigner d’une famille morti- fère, développer des qualités, transformer certains handicaps physiques ou blessures psychologiques pour en faire des atouts.

Mais ces changements ne peuvent inter-

venir que sur ce qui est modifiable, et ils

ne nous seront profitables que si nous les

opérons sans rejet violent du donné initial

de notre vie. On peut ainsi intervenir sur

son apparence physique, mais nul ne peut

éviter à son corps de vieillir. On peut

prendre de la distance avec ses parents et

sa famille d’origine, mais il sera impossible

de trouver la paix intérieure si cette

distance repose sur un ressentiment per-

manent, sur une haine tenace, sur un

refus de ce qui a été. La sagesse com-

mence par l’acceptation de l’inévitable et

se poursuit par la juste transformation de

ce qui peut l’être.

(7)

Cette compréhension est au fonde- ment même d’un grand courant philo- sophique de l’Antiquité gréco-romaine qui s’appelle le stoïcisme. Le nom de cette école de sagesse – stoa, le portique – provient banalement de la Stoa Poikile, un célèbre portique décoré de fresques qui servait de point de repère aux Athéniens et sous lequel Zénon, le père du stoïcisme, délivrait ses enseignements.

De nombreux penseurs ont pratiqué la

philosophie stoïcienne, du IV

e

siècle avant

notre ère jusqu’au VI

e

siècle de notre ère,

soit pendant près de mille ans. Les philo-

sophes stoïciens appartenaient à toutes

les couches de la société, de l’empereur

Marc Aurèle à l’esclave Épictète. Ce der-

nier, qui a vécu au I

er

siècle, a par-

faitement résumé dans son Manuel la dis-

tinction entre « ce qui dépend de nous »

(l’opinion, les désirs, l’aversion...) et qu’il

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19 nous appartient librement de transformer et « ce qui ne dépend pas de nous » (corps, condition de naissance, réputa- tion...) que l’on doit accepter. Épictète faisait remarquer à juste titre que nous voudrions bien souvent changer ce qui ne dépend pas de nous et ne pas faire évoluer ce qui dépend pourtant de nous.

Une telle attitude ne peut conduire qu’au malheur et au ressentiment.

C’est ce qu’illustre aussi la célèbre métaphore de la persona – le masque.

Pour les stoïciens, en effet, nous ne som-

mes pas maîtres du destin, c’est lui qui

nous installe dans un « rôle » prédéter-

miné, nous affublant en quelque sorte

d’un masque comme ceux que portaient

les acteurs de l’époque et qui permet-

taient aux spectateurs de reconnaître cha-

que personnage dans son rôle : le roi,

l’esclave, l’épouse, le traître, le héros...

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