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De Kafka à la théorie postcoloniale : l’invention de la littérature ‘mineure’

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Academic year: 2021

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De Kafka à la théorie postcoloniale : l’invention de la littérature ‘mineure’

Dirk Weissmann

To cite this version:

Dirk Weissmann. De Kafka à la théorie postcoloniale : l’invention de la littérature ‘mineure’. Stéphanie Schwerter; Jennifer K. Dick. Traduire - transmettre ou trahir? Réflexions sur la traduction en sciences humaines., 2013, 978-2-7351-1530-3. �hal-01634472�

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Sous la direction de

Stephanie Schwerter et Jennifer K. Dick

Traduire, transmettre ou trahir

Réflexions sur la traduction en sciences humaines

Avec une oréface de Jean-René Ladmiral

Colloquium

ÉOitions de la Maison des sciences de I'homme

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Relecture GabrielleYriarte

Swiui éditorial et defabrication AstridThorn Hillig

Mise en page Mélodie Leblois

Couuerture

Design graphique :Frêdêric Joffte Illustration : Getty Image

@ 201.3

Éditiotrr de la Maison des sciences de l'homme ISBN : 97 8-2-7 351-1530-3

ISSN : 1635-6020 Imprimé en France

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De Knrxn À u rHÉoRrE PosrcoLoNtALE

T,IITIVENTION DE LA .. LITTÉRATURE MINEURE

Dirk Weissmann

La notion de minor literature occupe aujourd'hui une place centrale outre-Atlantique au sein des < études culturelles > (Behdad,2005:224;

Lambert, 2006 41,; Suchet, 2009 : 55 ; Bignal, 2010: 69 et 254), notâm- rrent dans ce qu'on appelle les postcolonial studies ou la postcolonial :lteory2. Lorigine de cette notion remonte loin :à un passâge du journal :ntime de Franz Kafka, où l'écrivain praguois de langue allemande :squissait, fin 1911 , un < schéma des caractéristiques propres aux petltes -irtératures r (Katka, 1983 :154 et suivantes).

La genèse de ce concept passe par le biais d'une < traduction- :ransmission r en plusieurs étapes et en plusieurs langues, dont le relais -e plus important est 1e livre français KaJka : pout w7e littératttre rttirtettTe.

rublié en 1975 par Gil1es Deleuze et Félix Guattari. Ce célèbre l:sai aura contribué à jeter un pont à travers tout un siècle entre.

J 'u ne par t. la lir t é r at ur e d e l an gu e al l em a nd e é c ri t e à P r a gu e à l a t l n Je l'Empire austro-hongrois et, d'autre part, les théories postcoloniales rctuelles, appliquées par les universitaires du monde entier à l'étude du Commonwealth et de 1a Francophonie notamment.

Or il faut noter d'emblée que 1a notion de littérature rnineure, telle -1u'elle a éré forgée par Deleuze et Guattari.a fait l'ob.;et de critiques viru- -entes ces dernières années. En eft-et, de nombreuses critiques ont dénoncé ra <, iecture fausse o de Kalka qu'auraient faite 1es deux théoriciens français.

On a ainsi démé toute 1égitimité à leur approche (Casanova,2008 :29L et suivantes). Même sans souscrire à ces accusations, i1 faut admettre que

1. lJne ver:ion légèrement ditferente de cette contribution a été publiée dansWeissmann,20l2 2. Pour une introduction en lanque française voir Moura,2007.

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DIRK \lEISSÀtr{NN

la notion de littérature rnineure, en dépit de son succès critique indé- niable, est aujourd'hui comme entachée par ce chapitre de sa réception.

Si je crois néanmoins utile de reprendre ce dossier, c'cst queJe pense que les multiples transferts de cette notion constittlent un cas exenl- plaire pour poser la question de 1a < transmissibilité > et de ses rnodalités.

Qu'est-i1 advenu des idées de Katka durant leurs pérégrinations à travers 1e xx" sièc1e ? Comment expliquer les notnbreuses transformations et mutations dont e1les ont fâit I'objet ? Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

Ainsi, dans cet article, je m'attacherai i tetracer en détai1 1a genèse du discours sur la littérature mineure : de sa première ébauche dans le journal de Kafta en 1911 à son institutionnalisation dans 1e monde académique actuel, en passant par ses ditTérentes transfotmations (la traduction de 1a notion en français; le transfert de ce11e-ci outre- A t l an tiq ue ;e t s o11 r e - tr r n s f c r t en Eu ro pe ) . C e fa i sa n t, l' u n de m e s objectifs seta de valoriser la vertu créatrice du misreading, c'est-à-dire 1a productivité du malentendu, dans la mesure où ce phénomène a donné aux idées de Kafka une dimension et une inlportânce que leur auteur n'aurait jamais pu soupçonner.

A

l'origine du concept : un texte fragmentaire et ouvert

La genèse de la notion de iittérature mineure a poLlr point de départ les lignes que Franz Katka a écrites dans son journal intime à la date du 25 décembre 19113. 11 s'agit de notes rapides, en vue de 1'é1a- boration d'r,rn traité portant sur ce qu'il appelle 1es < petites littératufes ) (à 1'origine, Katka parlait au pluriel, de < kleine Literaturen >).

Ce texte dilficile - loin de fournir une réflexion élaborée ou une théorie aboutie - pose plu si eu rs p ro b l èm e s. D ' a b or d un problème d'édition, étant donné que 1'édition de référence des années J '.rprès- guerle. le texte établi par Max Brod'. consistc en un m o nt ag e abusif qui essaie de donner une forme cohérente à ce qui s'avère c rre des notes éprrses . En [ait. l'ébauc h e d c r éf l ex i on su r l es " petites

3. Drns l e n an u s cr i t c le K a f t a , l e s r io te s co rr espondantes s 'étal ent er r éali té du 25 au 2 7 d é cem bre; e 1 1 e s o n t ét é r e g r o u p é es p a r l ' éd i t e u r Mar Brod à la s eule date du 25.Voir aus s i inJta, note 7.

.l .L a prernière publication (fragmeltaire) du.iournal a été réa1isée à Prague en 1937;

..lle rre comportrit pas le f:nieux passage sur les u Ëlein; Litentturett ". La prenrière publication inté- grale du journal, édité par Nlar Brod, a vu lejour à Francibrt-srtr-le-Main en 1951, chez Fischcr;

L'éclition scientiûque. respectant la lettfe des nranuscrits. n'a paru qu en 1990 (Kalka. 1990).

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*

DE I'{IKA À LA THÉORIE POSICOLONIAI-E : I-'I\VF\TION DE LA ( IITIEII{TT,]RE IIINELRE

Iittératures > n'a jamais été consignée en une seule entrée, comme le laissait entendre cette première édition, mais se divise en trois fragments datés de troisjours dif{érents5.

. D'autre part, 1e texte de Katka pose un problème d'interprétatron.

A l' im age de l'ex é gè .e d e tou tc s o n c er l \-rc . l e s avi s des contmen ta- teurs divergent considérablement pour reconstruire la supposée théorie kafkaïenne des < petites littératures >, si bien qu aucune interpretatron ne fait vrairnent autorité.

Sans entrer dans ce débat complere,je voudrais, dans 1e cadre de n1a propre démonstration, nre limiter à certains constats qui semblent faire I'unanimité, et définir une sorte de < noyau de sens ), un comnlen- taire minimal du texte de Katka :

a) Ses propos s'inscrivent dans le contexte socio-historique très p ar cic ulier de le v i l l e de Pra gue d'a v en t la p rem i ère g ucrre nron dirl c:

cette ville est alors marquée pâr un conflit exacerbé entre nations.

cultures et langues.

û7 Lobjet de ses réflexions sont 1es littératures de langue tchè;'.r:

et de langue yiddish (en particuher la littérature deVarsor-ie .

c 7 K a t k a y d é c r it l e ro le qu e l a l i ttér atu rc peut.j orre r .1 ,:-- ,' :: :- ment et 1a construction d'une (petite) natiorl politiqr-ie.

d 7 S e l on lu i. l e s " petites littérarurc. " rc distlt)::tl::-i 1. ::: :-- .' . .- '

< grandes littératures >, ancrées dans une ion51te traiii:.'::.

Q u a n t à l a p ri s c de p os i r io n d e Kafk a p rr r.l ff" :' : , ..' :' :: -:' l i t t é r r t u r e s . l e s a v i s des c ri ti qu c s di r -el g en r tbrtctll ct:t Z:::::- -::: -:':.

2008 ; Kilcher, 2000 ; Gauvin, 2003 ; Le Rider. 199E' : e.t-;e ro'':: -'::

un modèle à promouvoir, ou même à imiter ? A-t-ll. au contraire. une opinion négative sur ces littératures ? Et dans queile rnesure parle-t-il de sa propre situation d'écrivain juif de langue allemande vivant dans un environnement tchèque ?

Bien que je ne puisse qu'eft1eurer ici cette problématique, qui entretient de nombreux liens avec 1e reste de 1'ceuvre de Katka et de son exégèse, cette présentation de l'origine du concept me semble contenir un enseignement important. En efïet, il faur en retenir que le texte qui se trouve à la source de la notion de littérature mineure a pendant longtemps été travesti par une édition peu scrupuleuse. D'autre part, les propos originaux de Katka sont fragmentaires et peuvent prêter à des lectures divergentes.

5. Pour une présentation détail1ée du problème d'édition, on consuhera la mise au point de I h i ro u i n.2 0 0 7 .

I

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DiRK \\'EISS-\LL\\

Par co ns é q u en t. o n pe u r affirmer que l.r basc du d éb. r t e sr com pl e xc.

voire bancale. Cette situation a{lecte fatalement le travail de traducrron et de théorisation qui en découle.

Un choix de traduction singulier et lourd de conséouences

Si en langue originale les idées de Kafl<a posent déjà un certain nombre de problèmes, leur traduction en français - premier relais i n r p o r t an t de le ur lto rtu n e inrernationale - aggrave cette situarion.

car un choir linguistique lourd de conséquences est efTectr-ré.

Dès 19u15 parait une première traduction française du Journal de Katka, établie par Pierre Klossorvski (Katka, 1915a). Basée sur 1'édition allemande partielle sortie en 1937. elle ne pouvait être qu'incomplète".

La ver sio n fran Ç ais c .lu textc intégral. étab]ic.ur la brse de l'édition de Max Brod, et comportant pour 1a première fors le passage sur 1es < petites littératures i>, est publiée en 195,1 (Katka, 1954).

Important détai1 de cette édition : 1a traductrice Marthe Robert, influente commentatrice de Kalka en France. choisit de traduire l'adjectif aliernand klein par rnirLeur, ce que certains de ses collègues ont pu ju ge r . in ex a c t et te n d a nc i eu x , , (L or th ol a r y. 1 q93 : J5) . Il s'agit de ce qu'on pourrait appeler une traduction < active t>, dans la nresure où 1a solution littéra1e Qtetit pour klein) aurait été possible et tout à fait satisfaisanre.

En s'écartant dé1ibérément de cefie prernière solution, la traduc- trice introduit dans le terte de Katka un jugement de valeur qualitatif autrement plus explicite que celui contenu dans klein. En eflet, comme le r:emarque justement Myriam Suchet (2009 : 55), si le rnot allemand

klein peut être purement descriptif, 7'adlectif tnineur est péjoratif et axio- logique. Au fond, on peut dire que la traduction de Marthe Robert donne naissance à un nouveau concept, aux connotations beaucoup plus larges que 1'expression originale.

Certes, à l'époque de cette traduction, urirterrr faistit surtout penser à 1a question des genres littéraires et pas tellernent à dei questions d'ordre sociopolitique ; mais I'adjectif a11ait ensuite con\tàmnrcnt élargir son champ s é nt a n tiq u e . c e qu i a eu un effet rétro.r, t i I' r r .r r ' 1 r co mp ré he nsi on

6. Des extraits du journal de 1977-1,923 ont été puL.::é:

de Jean Starobinski (Kafka, 1 9.{5û).

r:ér ilans une traduction

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DE I.ÀII.{ À LÀ HÉORIÈ POSTCOLONIÀLE : I-'INVINT]ON Dt L,\ " IITIER\IURE TIINELRI -

Je cette traduction. 11 est important de noter que les traductions dans ies autres langues n'ont pas été confrontées à ce problème, car eiles ont adopté généralement la solution littéra1e (smdll, pequeia, piccola1 .. .)

Placé dans un contexte plus large, le choix du qualificatrf mineur j,i r

^ ^^ ^- ^i .- ^ ,, - li^ - l.ort entre trad uCtion

t l duu! Lr v r r

e r in rernr étarion. En efl.er . on peut affirmer que dâns \on ceuvrc critique. Marrhc Robert a éré gouvernée par 1e désir d'inscrire Katka dans la littérature allemande . du centre >. Selon elle, 1es littératures yiddish et tchèque environ- nantes étaient une source de corruption pour 1a langue et la littérature allemandes de PragueE. Dans cette perspective. parler de iittérature tnineure revient à attribuer à Kafka une vision négative de cet environ- nenlent linguistique et littéraire. D'autres critiques de 1'époque, comme Klaus'Wagenbach, dont ie livre (1967) a été beaucoup lu en France

(notamment par Deleuze et Guattari), ont soutenu f idée que 1'ailernand

^ , . r À D ,. ,. , ,- É f ,i f ^ ^ ,,,.*^ ^ . ;-r;^ --.

l rdSu L v r \ L( r r r ur Ë l t r L \ L Y

Kttka du \'e xrràir c Jc cette langue pour accéder à la < grande > littérature.

Ce choix de traduction singulier, issu d'une interpreration p:1r:- ticulière de 1a situation littéraire et linguistique de 1'écrivrin.:t ùr.:-=

une forte influence jusqu'à aujourd'hui. Car i:r traduction '1u_/.':r,.r..:. ::.:

Marthe Robert a connu une longévité remarquable. du l.t'r:;'-.:..'-.-.-., l e s années tqB0. elle a été reprise pour 1'étlbliq\crtrcnt .1.- ' =-' .:

.:. :. -:.

Kafka dans la bibliothèque de la Pléiade.

Cependant, Claude David, 1e responsable de cette dernière éirro::.

a décidé d'accompagner 1a traduction de notes dans lesqr-relles. enrre autres choses, il exprime ses réserves face au choix de Marthe Roberr pour traduire < kleine Literaturen >. 11 reconnaît en outre que 1e texte o r i gina l de Kafka est ( peu clair > (Katka, 1984:1353 et suivantes) , ce qui rejoint 1es conclusions de ma première partie. Or, es ditîcu1tés de compréhension et de traduction n'ont pas empêché 1es propos de Kafka de connaître une réceotion animée dans le monde des scierrces humaines et sociales.

7. Le recensement complet reste à iaire. nrais nes prenières recherches dans ce sens conilr- ment cett e h lpo thè se .Voi r Ka lk a . l9 7 6 :1979 et 1983.

8.Vo ir 1es comnren tai r es ( nr : te s er rntroJuction) cle Marthe Robert dans Kafka, 195.{ :21.

voi r é ga lement les comnentaires de Thrrouin (,2(.t0f :77-75 et passint) sur 1a posirion de Marth e Robert.

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Le manifeste de Deleuze et Guattari : une nouvelle mutation

Létape la plus importante dans 1a diflusion des propos de Kafl<a concernant les < petites > littératures est sans aucun doute 1a publi- cation du iivre consacré à l'écrivain praguois par Gi11es Deleuze et Fé1ix Guattari. Cependant, il est évident que leurs développements autour de 1a littérature nrineure auraient été impensables sans la traduc- tion de Marthe Robert. En efTet, 1es deux autelrrs n'ont travaillé qu'à partir de traductions françaises des textes de Katka, dont i1s étaient tribu- taires.Ainsi, ils ont perpétué, voire amp1ifié 1es choix de ces traductions.

Plus précisérnent, 1e manifeste de Deleuze et de Guattari entretient un rapport ambivalent avec 1es travaux de Marthe Robert:si 1es auteurs rompent résolument avec la perspective ps.vchanalytique que cette der nièr e u ti li se J an s s e s inte r pr ét ai i on s. i ls rep ren nent à l eu r co mpte sa vision de 1a littérature allemande de Prague à l'époque de Kafka.

Or c et te vi s io n pr és u p po s c l 'i nf er i or i ré d e l a l ir rér aru re de cctte ré gi on pJ r ra ppo rt à c c l l e qu i éta i t p r od ui te âu cc ntr e de l' esp ace g ermà no- phone. De la mêrre manière, Deleuze et Guattari adoptent 1a dichotomre rmplicite mineur/majeur mise en place par Marthe Robert.

Ce faisant, i1s opèrent toutefois un renversement hiérarchique complet. en introduisant une nouvelle dirnension. En effet, alors que c e qui c c t ,' m i ne ur .. e \t p er ç u tr a di ti onn el l emen t co ml ne néga ti f.

c hez c ur c e qu i e \t " nlineur ,, n est pas subordonné à ce qui est

< majeur >, mais au contraire érigé en idéal.

Plus précisément, chez Deleuze et Guattari, la littérature mineure ne renvoie plus à certaines littératures en pàrticulier (conrme chez Katka) , rnais qualifie une sorte de pratique idéale de 1a littérature, porteuse d'une révolution à venir. Ainsi, toute littérature est appelée à devenir < mineure ,>. D'où 1e passage du pluriel employé par Kafka (< kleine Literdturen i>) au singulier générique chez Deleuze et Guattari : ( nôlrr une littérrtrrre mineure i>. Autre ditlérence de tai11e, Deleuze et Guattari appliquent 1e concept à Kaika 1ui-même, en dé{inissant la littérature mineure non pas comme ce11e écrite dans une langue jugée mineure (1e yiddish et 1e tchèque pour Marthe Robert), mais comme cel1e qu'une nrinorité (les juifs de Prague) écrit dans une langue majeure (1'a11emand).

Sans pouvoir ici résumer en détai1 1es thèses de leur essai,je voudrais

citer 1es tiois caractéristiques de 1a littérature < mineure > définies par

Deleuze et Guattari (1975 :29-31) :

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DE LA.TKÀ À LÀ THÉORIE POSTCOIONIAIE : L,INVT\TION DE LA ( LIl'I'ÉÀ{IURE MINEURE }

a) <, La langue y est atTectée d'un fort coefficient de déterrito- rialisation 'r :

b) , ,T out y es t po lidque " :

| <Tout [y] prend une valeur collective >.

En somme, il s'agit d'une lecture érninenttnent politique de Kafka, d'une approche qur conçoit sa pratique littéraire comme étant au service des dominés, dans la perspective d'un bouleversement radical de 1'ordre socialo.

Cette interprétation du concept kafkaïen à partir de sa traduc- tion en français â ouvert de toutes nouvelles perspectives et a connll une fortune critique considérable. On a atïaire à un véritable dédouble- ment de 1a notion : ( petite > littérature et littérature < mineure r vont désormais mener des vies parallè1es, tantôt éloignées tantôt rappro- chées. À 1. fin des années 1970,Âimé Césaire est, dans 1e dorr-raine francophone, 1'un des premiers à s'approprier la notion deleuzienne, pour tenter de l'appliquer'à la littérature " nègre ". efl ttnt quc litté- ratr.rre écrite par une minorité dans une langr,re majoritaire (Confiant.

1992).Mais la véritable consécration viendra d'outre-Atlantiql1e. . .

Le transfert vers les camous américains

La not or ié té de De leu ze et Guattari et f i n i e n s i ré d e . i e : ' ' .: , intellectuels dans 1a France du milieu des années 197(l ont introdr-rit Katka au cceur du discours théorique, en donnant à f idée de littéracure mineure qui lui est attribuée 1e statut d'un véritable outil conceptuel.

Après cette première amplification du débat,1e transfert du concept vers l es c r mp r r s lmér i cainç pc rnle t s on insritutionn a l i sa r i o n a cl d é m i q u e .

Comme l'a montré Francois Cusset, Iafi'ench theory ajoué un rôle prépondérant dans le développement, dep.uis 1es années 1970, des mino- rity studies et des subahern studies aux Etats-Unis, et plus tard dans l'avènement de la théorie postcoloniale (Cusset, 2005). Avec et sans Guattari, Deleuze a eu une grande influence sur ces débats, notamment à travers son idée d'une < déterritorialisation ,r. inscrite dans une < Densée nomade > (Conley,2005 ;Erickson, 2005).

9. Pour urr résumé plus détaillé et approtbndi. se reporter à Casanova (2008) etThirouin (2007).

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L'essai sur Kafka n'a été traduit en anglais qu,en 19g6 (Deleuze et Guattari, 1986), soit une dizaine d'années après sa parution en France 1,r.

Ainsi, sa découverte a été contemporaine de la théorie postcoloniaie naissante. Ce contexte lui a sans doute été favorable.

_ Quant au concept de littérature mineure, derrenu ente-ternps minor literature,on obsele deux évolutions remarquables durant les années 19g0 :

a/ Son appJication à un vaste corpus littéraire exrra-européen ;

û7 Lélargissenent de son sens vers f idée d,une littérature des minorités.

Inscrite dans un contexte arnéricain, ia notion accroît sensible- ment son potentiel et creuse son écart par rapport à celle de << kleine Literattu'en o. cette déconnexion par rapport à Katka 1'ouvre sur d'autres textes et d'aurres rerritoires (Gauvin, 2003).

Les débats sur la condition postcoloniale étaient comme prédes- tinés à la relayer, dans la lnesure où l'usage < rnineur > d,une langue rnajeure, prôné par Deleuze et Guattari, est une problématique récur_

rente dans des espaces anciennement colonisés. La littérature mineure acquiert ainsi le statut d'un concepr clé dans les études sur les littéra- tures de la Francophonie et du Commonrvealth notâmntent.

Le discours universitaire américain a donc eu un eiïet de consé_

cration sur 1e concept deleuzien, qui était une transformation de celui de Kafka, et s'est vu à son tour transformé. Le paradoxe lrut que 1,ap- proche anti-interprétative et anti-herméneutique de Deleuze soit ainsi devenue aux Etats-unis un outil d'analyse de textes, une théorie de I'interprétation institutionnalisée, en dépit du fait que sa démarche s'inscrive à 1'origine dans une critique radicale de f institution.

Si la première évolution restait somme toute inscrite dans 1e siliage de Katka, la deuxième s'avère plus problématique, et fait entrevoir les linrites du concept. En elïet, 1e qualificatt{ de ntineurr. d'abord réservé à 1a question cle la langue en littérature, va désormais s'appriquer à un champ d'études de plus en plus large.

Dans un processus de généraiisation amorcé par Deleuze et Guattari, tous les mouvements de défense des minorités (féminisme, cr-rlture gày, mouvements afro-américarns) s'emparent du concept de minor literatur?, en en faisant souvent une arme àans leur lutte càrrrre la domination, l'oppression et l'exclusion (fanrnohammed, 1990).

10. Si ]a traduction de mineur en anglais ne pose aucur problème, 1e u dédoublenent r conceptnel. préparé par la traduction francaisc. apparaît plus nettement encore dans le donarne anelophone où nous avons. d'une part, la notion originale de Kalka trarluite par literature of ylall people,et.d'aut repa rt,leco nce ptde tninarliterûtbrecl,aprèsDeleuzeetGuatt.rri.

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DI ILAFKA A LA THEORIE POSTCOLONIÀLE : L INVENTION DI I-À ( LITTÊ}LÀTLRE M]NËUIIT ,

Cette extension vers 1es questions de genre, de sexe et d'ethnie souligne une nouvelle fois le rôle prédéterminant de 1a traduction de klein par nùnettr.

On pourrait presque dire qu'à force de s'élargir, 1e concept s est une nouvelle fois dédoublé, en devenant, cette fois-ci, ( littérature minolr- taire > ou < littérature des minorités > (minority literaturesl.Tout se ri.,=

com me s i lc prix dc la ltorrune cr itique ér ait la d i' so l ut i o n p r o. : r. .. :' .- -i..

conc ept. Il faut re co nna itre que ce nla nqu e dc c on r ou r cr i c -'' "::" - pré c is donne du poids aux cririques qu e ce rta in r a dl ' c.' .ct tf ,. :' , -::-: ... . la notion de littérature mineure d'aorès Deleuze et Guaru:r.

De Prague à Harvard : aller-retour ?

Après s on détour par les Étars-Uni. cr..r J:t:.:- ':. -:-. . .. .'. ' -- ac a J é m i q ue à l'échelle internationalc. le con.cr: ;---.:---: :r" :' : depuis peu en France, grâce notamment au\ étr-rie. ;ri):,-.'-,-: -',r: J--- ont fini par s'implanter dans l'Hexagone (r-oir no::-r::::--::-: I':::"-:r.

2 00 1 ) . D e l a m ê me ma nièr e, il est r eve nu r- e r s K ar ka e r r e s éi u d es kafkaïennes. Ces dernières, en efTet, 1'ont progressir-errtent adopie

(Kremer,2000 ; Fromm, 2000).

La théorie postcoloniale a également etTecrué un retour vers l'écri- vain praguois (Goebe1, 2002),ce qui est sans doute dr-j au Lien indissociable entre le concept de Littérature mineure et le nom de Kafta, qu'a instauré 1e titre du livre de Deleuze et de Guattari. Ainsi, la fortune outre-Atlantique d'une notion née chez Katka a construit une passerelle entre le monde de 1'écrivain praprois et la problématique postcoloniale actuel1e.

L e télescopage e ntr e. d'une part. la situation d'un écrir-ain j u i f a l l e n r an d v i v a n t à Pr ag ue à l'époque du déclin de l'empire au\tro- hongrois et, d'autre part, ce11e d'un écrivain anglophone des Caraïbes, ou d'un écrivain francophone du Maghreb, peut être aussi intéressant q ue p r o bl é m a t i qu e e t limiré . En eflet. c est un type ..le re-transfert qu i peut vite conduire à f impasse.

Car, en réa1ité, Prague n'était pas un espace colonisé, au sens des colonies françaises et britanniques des xrx' et xlx' siècles. Lallemand de Prague ne saurait pas non plus être qualifié de langue du colon;la situa- tion y était âutrement plus complexe (Le Rider, 1998). Et Katka, même celui d'après la chute de 1'ernpire austro-hongrois, en 1918, ne peut en aucun cas être qualifié d'écrivain postcolonial.

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DIRK WEISSI1TANN

Cependant, Kafka peut sans doute servir de modè1e à 1'analyse d'une création littéraire dégagée de I'emprise des catégories conve- nues et euro-centrées de la littérature dite nationale. 11 est en etïet I'un des premiers eremples modernes d'un écrivain européen qui se situe véritablement entre les langues, 1es cultures et les nations.

Les concepts postcoloniaux de décentremcnt, de déterritorialisa- tion, d'altérité, d'hybridité, etc. s'avèrent tout à fait utiles pour 1'étude de son ceuvre, comrne le montrent 1es dernières approches dans le dornaine des études katkaïennes. Le rapprochenlent entre Kafka et 1es écrivains po \tco lonià ux peut donc êrre fructueux et légirime. à condi- tion de ne pâs les confondre.

Conclusion

Au lieu de rechercher la vérité originelle et supposée inaltérabie

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uu \ v, r\ ! pL uL ," ,,..éra ture min eure. cette contribution a renfé de mettre erL æuvre une analyse qui tetrace 1e parcours de ses multiples traductions, mutations et trânsferts. A travers un sièc1e et piusieurs continents, on a ainsi pu suivre les pérégrinations d'une idée née dans 1e journal intirne de Kafka en 1911 . Des < kleine Literaturen ) on est arrivé aux minority literatures, en passant par la littérature mineure et la minor literature.

Traduction et interprétation sont ainsi apparues comme deux opérations fortement liées. On a vu qu'en donnant une impulsron Jéciri vc à l 'in terpré tarion d'u ne fo rmule. une t raduction donnée pourait durab lenren t infléchi r le se n. clc cel le-ci. ainsi que celui des not ions et con cepts qui en dé coulent. Certes, on aurait pu parler de ,, rnéconrpréhension ,i, de < fausse lecture >, de < contresens >, de o détournement ) d'( appropriation abusive r, etc. Mais, dans 1e cas de Kafka, était-on vraiment en mesure de déterminer le sens exact d'une idée qui n'a jamais été définie de manière claire et précise parl'auteur lui-même ?

De ces observations, il me semble que 1'on peut tirer une conclu-

sion d'ordre plus général pour 1'étude des traductions, des transferts

et des phénomènes de 1a réception. A mon sens, i1 faut être extrême-

ment prudent à vouloir hypostasier le sens du texte-sor-rrce. Cela vaut

particulièrement pour les textes littéraires, mais peut également s'appli-

quer âux sciences humarnes.

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}I IÀ ( LIITÉRÀTURE MINEURE '

Si 1e jugement que 1'on porte sur la nature d'une notion repose entièrement sur sa propre interprétation du texte-source - ce jugement, daté et partial, faussera la perspective. En 1'occurrence, ce qui n'a jamais eu chez Katka le stâtut d'un concept a non seulement été transformé en concept, mais corrompu par les transformations aléatoires et fortuites propres aux échanges par 1e biais des langues naturelles (car les transferts culturels ne sauraient suivre 1es lois de 1a logique ou d'un langage formel).

D'autre part, il ne faut pas sous-estirner 1a vertu heuristique et créa- trice du nralentendu et du misreadlng, phénomènes qui, dans le cas présent.

ont donné naissance à un discours intellectuel de haut niveau, porteur d'une vaste réflexion politique et sociale. En tout cas, je plaiderais pour ne pas s'acharner contre Deleuze et Guattari, ni contre leur ,, nrlltvarse interprétation à succès11 ), cornme on 1'a si souvent fait. 11 faut reconn:i::- que 1a responsabilité est pour ainsi dire partagée :c'est 1a traducrior.t .r;:,..

de Marthe Robert qui a rendu possiblc l'interprétation .ie L):-:--z- et de Guattari, laquelle a ensuite était transformée et élargic .l.: j,.--::-, lecteurs et critiques possédant leurs proprr motiÏation: ct M:i:.::

Avant de terminer, je voudrais encore rappeler utt i.t:: :i',-.r,.-=-::

c e ux qu i cr itiq uen r le pl us v iru le mmen r l a l ec tu lc Jc K .. ..<, --.:: ::

Deleuze et Guattari sont souvent également ceux qr.ri. pùL-: -.--:::,-:::

obj ec t if th éor ique e t o u l it téra ire . c ' ap pro pri cnt ott in.tr.:::..':::., .-: : à leur tour l'écrivain tchèque. Nul n'est donc à 1'abri de ce que -\l:,;r- Kundera a désigné par le néologisme de o kafkologisation ' iKr-rndela.

1993):le fait que chacun essaie de tirer Kafl<a de son côté pour s'ap- proprier son énorme capital symbolique. Procédé qui est sans doute également au fondement de son mythe et de son énorme succès.

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