FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
DE BORDEAUX-A-lSriSrÉE! 1902-1903 N° 156
LOCALISATION DES LÉSIONS PROVOCATRICES
L'ÉPILEPSIË .UIKSOMOM;
A AURA FACIALE ET A AURA CRURALE
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 29 Juillet 1903
François DRIVET
Né à Bordeaux (Gironde), le 14 février 1874.
[ MM. PITRES, professeur... Président.
,
\
DEMONS, professeur, de la lliesej
CHAVANNAZ, agrégé}
.luges.(
GABANNES, agrégéLe Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignementmédical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. GADORET
17, RUE POQUELIN-MOLIÈRE, 17 1903
FACULTÉ DE MDECIAE ET DE IMIAlillACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M.
PITRES Doyen honoraire.
PROFESSEURS MM. MICI
DUT MOL
UY ssous.
Professeurshonoraires.
Clinique interne.
Cliniqueexterne Pathologieetthérapeu¬
tiquegénérales Thérapeutique
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CARL
jLe Secrétaire de la Faculté: LEMAIRE.
J laThèses Pardélibérationdu 5 août18"9, la l'acuitéaarrêtéqueles opinions émises dans les ^jeur
sont présentées doivent être considéréescomme propres à leursauteurs,et qu
elle
nendonner ni approbation ni improbation.
A MES PARENTS
A MES AMIS
A mon Président de
thèse,
Monsieur le Docteur PITRES Doyenhonorairede la Facultéde Médecine deBordeaux, ProfesseurdeClinique médicale, Chevalierde la Légion d'honneur,
Membre correspondant de l'Académie de Médecine, Membrecorrespondantde la SociétédeBiologie,
Officierde l'Instructionpublique.
Sur le
point de terminer
nosétudes médicales,
nous sommes heureux depouvoir manifester ici
toute notrereconnaissance
envers nos maîtres des
hôpitaux et de la Faculté.
Et d'abord
qu'il
noussoit permis d'adresser
nosplus vifs
re¬merciements àM. le
professeur Pitres
pour sonhaut enseigne¬
ment
qui
nous afait entendre combien l'ft
peuprès était ennemi
de la bonne observation et
partant de la bonne médecine,
et aussi pourle très grand honneur qu'il
nousfait aujourd'hui
enacceptant la présidence de notre thèse.
Que
MM. lesprofesseurs Lanelongue, Démons, Arnozan,
Moussous et Lefouragréent l'expression de notre gratitude
pour tout le fruit que nous avonstiré de leurs leçons.
Que
M. lechef declinique Abadie, qui
nousaaidé de
ses con¬seils dans ce
travail, reçoive aussi
nosmeilleurs
remerciements.LOCALISATION DES LÉSIONS PROVOCATRICES
DE
L'EPILEPSIE JACKSONIENNE
A AURA FACIALE ET A AURA CRURALE
Le
docteur
J.Boué,
audébut
de cetteannée, dans
sa thcseinaugurale (1)
«De la
localisation des lésionsprovocatrices de
1
épilepsie jacksonienne
à aura brachiale », estarrivé
aux con¬clusions suivantes
:1°
L'épilepsie jacksonienne n'indique
pasà elle seule la topo¬
graphie
d'une lésion cérébrale ;2°
L'épilepsie jacksonienne
à début brachialpeut être due à
deslésions siégeant diversement, soit
au niveau des ditlérentes partiesde la zonemotrice, soit
au niveaude lapartie antérieure
°u
inférieure
du lobefrontal, soit dans
le centre ovale ;3° Llle
indique dans
laplupart des
cas(92
p.100)
unelésion
de la zone
rolandique
oupara-rolandique
; 4° Lessymptômes qui accompagnent l'épilepsie jacksonienne
h Thèse
Bordeaux,
1902-1903.— 16 -
ne
peuvent servir à assurer le diagnostic de la localisation delà
lésion ;
5° 11
n'y
a paslieu de créer un type spécial d'épilepsie
jacksonienne frontale, pariétale ou temporale.
Sous
l'inspiration de notre maitre M. le professeur Pitres et
conseillé par son
chef de clinique M. le Dr Abadie, nous avons
procédé à des recherches semblables sur l'épilepsie jackso¬
nienne à aura
faciale
et à auracrurale afin d'établir de nouvel¬
les conclusions
destinées à compléter celles qui ont été ainsi
déduites de l'étude
de l'épilepsie brachiale.
Nous ne
reviendrons
quebrièvement sur les débats déjà résu¬
mésdans la thèse
du docteur Boué, débats qui eurent lieu en
novembre 1901 à
l'Académie de médecine et qui furent motivés
par
l'opinion émise par M. Dieulafoy : à savoir que le siège
préfrontal d'une tumeur trouvée par lui à l'autopsie d'un jackso-
nien à aura
brachiale
etdeux observations analogues de Lépine
et de
Chipault étaient des faits portant atteinte à la doctrine des
localisations
cérébrales
:d'où l'utilité, qui en était la consé¬
quence,
de créer deux classes d'épilepsie jacksonienne, l'une
frontale et l'autre
rolandique.
MM. Pitres,
Lucas Championnière, Laborde et Raymond s'éle¬
vèrent
justement contre cette façon d'interpréter les faits et de
mettre en
jeu la doctrine des localisations cérébrales au sujet
d'observations se
rapportant à des tumeurs du cerveau, alors que
ceux mômes
qui établirent cette doctrine considéraient ces cas
comme ne
pouvant être utilisés dans la détermination des loca¬
lisations, les
tumeurséquivalant pour eux à des lésions diffuses (1 ■■
capables
parconséquent de produire une irritation à distance
Aussi avons-nous cru
intéressant de continuer le travail du
docteurBoué en
recherchant le plus grand nombre d'observations
d'épilepsie jacksonienne à aura faciale et à aura crurale et
parmi elles celles qui sont analogues aux faits présentés pal
M.
Dieulafoy, mais
quepersonne n'avait songé à expliquer coin1111
(i) Charcot et Pitres,
Centres moteurs corticaux chez l'homme; De la nif",ûu-
anatomo-clinique, p.23.
- 17 —
lui, l'examen critique des
uneset des
autresdevant aboutir
à des conclusionsqui s'ajouteront ù celles du docteur Boué.
Nousavons donc recueilli les observations
d'épilepsie jackso-
nienne dans
lesquelles le signal symptôme intéresse la face
oule
membre
supérieur,
enéliminant
:Toutes celles où la
partie convulsée
audébut n'était
pasindi¬
quée d'une façon précise.
Toutes celles où les lésions n'avaient pas un
siège très nette¬
ment déterminé.
doutes celles enfin où les lésions étaient
multiples
outrop
diffuses.PREMIÈRE PARTIE
Epilepsie jacksonienne à, aura faciale.
CHAPITRE PREMIER
observations d'épilepsie jacksonienne a début facial
(1)
I
lésion siégeantauniveau de la zonemotrice
1° Au niveau du tiers inférieur de lazonerolandique.
Observation I Régnier (2).
Epilepsie jacksonienne. Début :Déviation de labouche. Paralysie du côté droit.
Opération:Gliome de lapartie inférieure de larégion rolandique.
Enfant,
10 ans etdemi;
crises et convulsions à 20 mois; à. 3 ans, Ec convulsif du côté gauche de la face; à 3 ans, crisesprécédées
depicotements
des muqueusesdela faceetaccompagnées de sécrétionsfondantes
des muqueuses conjonctive,pituitaire
et buccale.En
1888, plusieurs
chutes sur la tète, céphaléefugace;
en avril')Laplupartdesobservationsquenouspublionssont résumées.
2)
Régnier,
Congrès françaisde chirurgie, 1891, in thèse dAuvray.— 20 —
1889, crises
convulsives,
uneà cinq par jour, caractérisées par des
contractions déviantla
bouche,
sansperte de connaissance; en août
1889, lescrises
deviennent plus fortes, picotements de bouche et de
langue;
bouche et langue déviées à droite, la téte se tourne à droite,
puis les mouvements gagnent le côté droit du corps, et enfin se
généralisent
aucôté gauche du corps; après la crise, côté droit para¬
lysé
etinsensible.
Opération
:On trouve à la partie inférieure de la région rolandique
un
gliome du volume d'une grosse noix, que l'on
¥enlève incomplète-
ment, ce
qui nécessite
unenouvelle opération, cinq mois après.
Les attaques
disparurent pendant
uncertain temps, plusieurs
mois,
puis reparurent.
Observation II
Lépine (1).
Epilepsie jacksonnienne. Début :
Côté droit de la face. Parésie de la
langue etducôtédroit de
la face. Aphasie.
Opération:Hématome de
la dure-mère
auniveau de l'extrémité infé¬
rieuredusillon deRolando.
Alcoolique
de 29
ans,déjà
un peuépileplique, tombe dans un
escalier et, à
partir de
cemoment, reste dans le coma quatre jours.
Le malade sort du coma; on peut
alors constater qu'il existe de
l'aphasie
avecparésie de la face et de la langue à droite. Puis sur¬
vinrent
quelques crises d'épilepsie jacksonienne à début facial
droit.
Jaboulay,
audixième jour, trépana
surl'extrémité inférieure
de la scissure
gauche de Rolando, donna issue à 25 grammes envi¬
ron de sang,
situé
sousla dure-mère et fit
untamponnement iodo-
formé. Le lendemain,le tampon fut
retiré et le malade put parler.
(1) Lépine, Bull, deVAcad. de
méd. Paris, 6 août 1889, t. XXII.
Observation III M. Luntz (1).
Epilepsie jacksonienne.inconstante. Aphasie. Début:moitié droite de la faoe. Hémiparésie Opérationsillon de:Rolando.foyers de tuberculose dans la région du tiers inférieurdu
Femme de 22 ans. Neuf mois
avant son entrée à
l'hôpital,
maux de tète suivis d'accès convulsifs débutant par la moitié droite de la face,s'accompagnant
de perle de connaissance et se généralisant ensuite àtout le corps. Accès parfois suivisd'aphasie
etd'hémipa-
résiepassagères.
Opération
: On trouve des adhérences entreladure-mère et lapie-
mère dans larégion du tiers inférieur du sillon de Rolando. Sous la
dure-mère
est unfoyer
detuberculose,
et unautre petitfoyer
tuber¬culeux du volume d'un pois se trouve immédiatement en arrière de la
circonvolution
centrale postérieure. À la suite del'opération,
aphasie et
hémiparésie
droite transitoire.Un mois après, les accès
réapparurent.
Observation IV Edmond Owen (2).
Epilepsie
jacksonienne. Début : Moitié droitede laface.Aphasie.Trépanation
tres dela face: Caillotet dubras.sanguin sous la dure-mère au niveau des cen¬Garçon,
9 ans. Chute de voiture suivie de vomissements etdephotophobie;
pas de trace de fracture du crâne. 5 jours après, con¬vulsions débutant parle facial droit et les muscles
sus-hyoïdiens
et quis'étendaient
à lalangue
et àl'avant-bras,
puis le lendemainaudiaphragme
et au sterno-mastoïdien droit. Pas de pertede connais¬
sance, mais l'enfant est devenu
aphasique.
i)Avch. de
neurol., 1900,t. I, p. 446.
(2]British Med.Drivet Joum.,13oct.1888etin thèseDecressac, Paris, 1889-90, p.119.
2
— 22 -
Trépanation.
—Au niveau du centre de la face et du bras : abla¬
tion d'un caillot
sanguin qui comprimait la substance cérébrale de
ces centres;
la nuit suivante fut calme, mais le lendemain nouvelle
série d'attaques :
mêmes muscles atteints, sauf le diaphragme et
ceux du bras. Le
surlendemain nouvelle attaque intéressant cette
fois ci, en
dehors des muscles de la face droite, le grand pectoral,
le
grand droit et quelques muscles du membre inférieur à droite.
Soupçonnant
unenouvelle hémorragie, on ouvre la plaie et on trouve
au même niveau que
lors de la première opération, non plus sous la
dure-mère,
mais
sousl'arachnoïde, une certaine quantité de sang
liquide qui est évacué. Dans la nuit, deux nouvelles attaques qui
furent lesdernières. La
parole et la puissance musculaire revinrent
graduellement. Guérison et sortie du malade un mois après.
Observation Y
Herbert Allingham (1)
Epilepsie
jacksonienne. Début
:Commissure labiale gauche.
Opération:Caillot
sous-dure-mérien au niveau du pied de la scissure de
Rolando droite.
Homme, 40ans.
Tombé de tramway en état d'ivresse ; pas de trace
de fracturedu crâne. Le
lendemain, céphalalgie à droite et somno¬
lence; le
surlendemain, le patient ne connaît plus rien autour de lui.
Apparaissent alors des convulsions débutant par les muscles du côté
gauche de la face
;commissure labiale attirée en haut et mouvements
spasmodiques des paupières; puis les muscles gauches du cou,
puis de l'épaule,puis du bras et de la jambe furent pris. Les attaques
étaientfréquentes
et lorsque
peuintenses, seuls les muscles de la face
étaientconvulsés.
Opération
:Huit jours après l'accident, une couronne osseuse
enlevée au niveau du
pied de la scissure de Rolando du côté droit,
mit à nu sousla
dure-mère qui
nebattait plus un vaste caillot san¬
guin qu'on enleva avec le doigt et l'irrigation; la cavité que s'était
(1)Lancet,20
avril 1889 et in Th. Decressac. Paris, 1889-90, p. 121.
— 23 —
faite le sang
s'étendait
en avant et en bas et à ce niveau l'écorce cérébrale donnait audoigt
une sensation de mollesse et de lacéra- ration. Petiteattaque
limitée à la face lelendemain,
et quatrejours
après lemalade sort del'hôpital, n'ayant
niparalysie,
ni mal detête,
ni perte de mémoire.
Allingham
prétend qu'ils'agit
d'unehémorragie
cérébrale et nond'une
hémorragie
crânienne ou de la dure mère.Observation VI H.Jackson etW.-S. Colman(1).
Epilepsie jacksonienne.langue. Débuts: Mouvements de la bouche et de la
Autopsie : Ramollissementdanslazone du gyrus uncinatus.
Malade
épileptique
dont les attaques débutaient par une auraintellectuelle (état
rêveur)
souvent accompagnée de mouvements de laH.boucheJacksonet de lalangue analogues
à ceux de ladégustation.
pensait que ces mouvements étaient dus à ce que la
décharge épileptique
commençait danslarégion
de l'écorce cérébrale qui contient les centres des mouvementsusités dans ladégustation
etqui
serait, d'après Ferrier,
larégion
du gyrusuncinatus.Autopsie
: Colman a trouvé un petit ramollissement dans la zone du gyrus uncinatus.Observation VII weiss(2).
Epilepsie langue
etjacksonienne.du bras. Débuts : Côtégauche dela face.Paralysie de laOpération: Caillots
sous-méningés auniveau de la partie inférieure et
moyenne de lazone
motrice.
Homme,
60 ans.Coup
de manche de fouet sur côté gauche de la tète. Lesjourssuivants,
douleurs dans larégion temporale, torpeur,
(1)Drain, 1898, p. 580.
(2)Revueméd.de
l'Est, 15mars1897.
24
parésie, puis paralysie du bras gauche, tic facial gauche, dysarthrie.
La température
s'élève le G® jour.
Opération
:La trépanation permet d'évacuer au niveau de la partie
inférieure et moyenne
de la zone motrice une grande quantité de
caillotsnoirâtres.
Disparition quelques jours après de la paralysie,
puis des accès convulsifs de la face.
observation
viii
Gilbert Ballet(1).
Epilepsie
jacksonienne. Début : Moitié gauche de la face, parésie de la
faceetdubrasgauche.
Autopsie:Tumeur
infiltrant la partie inférieure et moyenne des circon¬
volutionsascendantes
droites.
Femme, 51 ans;
dysarthrie légère transitoire, face tirée à droite
et
quelques petites secousses s'y font sentir à gauche. Trois mois
après, les crises plus fréquentes s'accompagnant de légères secousses
dansle bras
gauche
avecparésie. Rotation de la tète à gauche. Les
crises
qui s'accompagnent de céphalalgie débutent toujours par une
sensation de
raideur et d'engourdissement à la base et à gauche de
lalangue.
Opération
:Tumeur émergeant à la partie moyenne du sillon de
Rolando et faisantcorps
avec la frontale ascendante ; on excise la
partie qui fait hernie.
Autopsie
:On voit que la tumeur fait corps avec la frontale ascen¬
dante,
qu'elle infiltre les parties inférieure et moyenne des deux
circonvolutions
ascendantes et du sillon de Rolando, alors que la
partie supérieure paraît intacte.
(1)Lamédecine
moderne, 1897, n. 5, 19, 23, et in Revue neurol., 1897, p. 512.
Observation IX Lorentz(1).
Epilepsie jacksonienne. Début: Moitié droitede la face.
Opération :Foyertuberculeuxà lapartie inférieure des circonvolutions centrales gauches.
Femme, 22 ans; neuf moisavant
l'entrée, céphalalgie
et accèscon- vulsifs débutant parla moitié droite de la face, s'étendant cà. la main gauche,puis
perte de connaissance et convulsionsgénérales;
né¬vrite
optique.
Accès tous les 15 jours; secousses quotidiennesde la face et de la main.Opération
:Crâniotomie,
adhérencesentre ladure-mère etlapie-
mère au tiers inférieur des sillons
rolandique etsylvien. Foyer
tuber¬culeux du volume d'un œufsousla
dure-mère,
à la partie inférieure des circonvolutions centrales. Les accès se renouvelèrent un mois aprèsl'opération.
2° Au niveau du tiers inférieurde lafrontale ascendante.
Observation X W. Mac-Ewen(2)
Epilepsie jacksonienne.Début :Moitié droitede la face.Paralysiede la moitié droitede la face.
Opération : Kysteàla partie inférieurede la frontale ascendante.
Hommede 22ans. Accèstrès
fréquents (plus
de centdans lesvingt-
quatre
heures)
de convulsionsépileptiformes
sans perte de connais¬sance, limitées aux muscles de la moitié droite de la face etau peau-
cierdu même côté. Dans les intervalles des
convulsions,
les parties1) Sociétédeneuro-psychiair.deMoscou, nov. 1899, et in Revueneurol., 15oct.
1900.
(2) Congrèsdel'Associationbritannique,août 1888; In Bulletin médical, 1888,n.C>4 etInthèseAuvray.Paris, 95-96.
— 26 —
affectées restent
paralysées. Ces accidents paraissent consécutifs à
une lésion de la tète, il y a
huit
ans.Opération
:A la partie inférieure de la frontale ascendante, kyste
gros comme une
noisette, logé en partie dans la substance corticale,
en
partie dans la substance blanche et entouré d'une zone étroite
d'encéphalite.
Le tiraillementdelazone
cérébrale pendant l'opération, provoqua, quoique
sousle chloroforme, une attaque convulsive des muscles
mêmes
qui
seprenaient pendant les accès spontanés.
Guérison absolue,
disparition des accès et de la paralysie.
Observation XI
Bernhardt(1)
Epilepsie jacksonienne.
Début
:Domaine du facial gauche. Parésie
passagèredesmuscles
innervés
parle facial gauche.
Autopsie:Abcès dela
partie inférieure de la frontale ascendante.
Coup
de feu du côté droit de la tète, céphalalgie violente à droite.
Convulsionscloniques
dans le domaine du facial, puis dans le membre
supérieur gauche, avec participation, une fois du droit interne à
droite, une autre
fois de l'abducteur gauche.
Pas de perte
de connaissance.
Parésie
passagère des muscles innervés par le facial gauche.
Autopsie
:Abcès de deux centimètres de diamètre situé tout près
de la scissure de
Sylvius, dans l'hémisphère droit, immédiatement
au-devantdu sillon de
Rolando,
entrele sillon et la scissure préfron¬
tale, àla
partie inférieure de la circonvolution frontale ascendante
dans le
point
oùcette circonvolution pénètre dans l'opercule et dans
l'épaisseur de celui-ci. Ramollissement de la substance cérébrale
autour de l'abcès. Pie-mère
adhérente
au cerveau.(1)Arcli.f.psych.,1873 et In
thèse de L. Girard. Paris, 1882, p. 37.
— 27 -
Observation XII Hitzig(1).
Epilepsie Jacksonienne: Début: Commissure labiale etailegauche du
nez.Paralysie passagère du facial gauche etde lamoitiégauchede la langue.
Autopsie:Abcès de lapartie inférieure de la frontale ascendante.
Coup
de feu le 10 décembre 1870 sur le côté droit de la tête; le4
février,
accès subit de convulsionscloniques principalement
dans ledomaine du facialgauche, sans perte de connaissance.Les mouvements
spasmodiques
étaient surtout marqués dans les muscles de la commissure labiale et de l'aile du nez.L'orbiculaire des
paupières
se contractait aussi très violemmentaudébut de
l'attaque;
vers la fin,ceux de lalangue
furent fortement convulsés.Durée del'accès, cinq
minutes.Aussitôt après,
paralysie
passagère, maiscomplète du facial
gau¬che et de la moitié gauche de la
langue.
Les accèsse
répètent
dans lesjours suivants et la mort arrive le 10février.Autopsie
: On trouvequ'au point correspondant
à laplaie
exté¬rieure,
la table interne du crâne présente desrugosités,
correspon¬dantau point le
plus
altérédel'os; il y a une perforation de ladure- mère parlaquelle
s'écoule unedemi-cuillerée à bouche de pus jaune verdâtre. Dans lepoint
correspondant à la perforation de la dure- mère se trouve un abcès de 2 centimètres de diamètre. Son bord supérieur est à 6 centimètres et demi de laligne médiane,
son bord inférieur à 2centimètres un tiers au-dessus de la scissure deSylvius,
d est placéenavant du sillon de
Rolando,
entre le sillon etla scis¬sure
préfrontale,
dans la circonvolution frontale ascendante.A)Arch.
filrpsych., 1873, et inthèse Greffier. Paris, 1882,p. 58.
Observation XIII
J. Berkley(1).
Épilepsie
jacksonienne.Début
:Monospasme de l'angle gauche de la
bouche.
Autopsie:Nodulecalcaire
dans la frontale ascendante à 37 millimètres
dela scissurede Sylvius.
Malade neprésentant pas
d'autre trouble moteur, pendant deux
ans et demi,
qu'un
monospasmede l'angle gauche de la bouche;
affection du cœurancienne. Mort
subite.
Autopsie
:Tout petit nodule calcaire, arrondi, situé sur la circon¬
volutionfrontaleascendante à 37
millimètres au-dessus de la scissure
de
Sylvius.
ObservationXIV
Berheim (2)
Épilepsie
jacksonienne.Début
:côté gauche de la face. Hémiparésie
faciale.
Autopsie :Tumeurde lamoitié
inférieure de la frontale ascendante.
Femme, 61 ans,
début
parcéphalalgie, convulsions du côté gauche
de la face, suivies
d'hémiparésie faciale, vertiges.
Quatre mois après
le début des accidents, l'état s'aggrave lente¬
ment; la malade
tombe dans le
comaet meurt.
Autopsie
:Tumeur siégeant dans l'hémisphère droit, occupe la
moitié inférieure de la
frontale ascendante. Elle est constituée par
une enveloppe
de
naturesarcomateuse de
omillimètres àl centimè¬
tre et par une
cavité tapissée d'un caillot sanguin ancien.
(1) Mecl. News, july 15,1882;
in 3e Mémoire Charcot et Pitres, p. 52; et in Mé
moiredeRolland(Obs.V).
(2) Revuedeneurologie,1894,p.
154.
— 29 -
Au niveau de la partie inférieure et moyenne de la pariétale ascendante.
Observation XV Seeligmuller(1).
Epilepsie jacksonienne. Début:Moitié droite de la face.Paralysie de la moitié droite de la face.
Autopsie: Sarcomede la pariétaleascendante ayantdébutéparla partie inférieure.
Homme. Convulsions
épileptiformes
de la moitié droite de la face,avec
paralysie complète
de ce côté de la face,puis
successivement convulsions dans le bras droit et finalementparalysie complète de
cemembre.
Autopsie
: Sarcome de la circonvolutionpariétale
ascendanteayant débuté par la partie inférieure de la circonvolution pour progresservers son tiers
supérieur.
4° Au niveaude lafrontaleascendante etdes frontalesantérieures.
Observation XVI G. A.Sïme(1).
Epilepsiejacksonienne. Début:Engourdissementde lalangueet du côté droit de laface. Paralysie du côté droitde la faceetdela langue.
Opération:Sarcome siégeant à la partie inférieurede la frontaleascen¬
danteetà la partiepostérieuredes deuxième ettroisième frontales.
Homme,
29ans. En août 1893, attaque commençant parunesorted'engourdissement
de lalangue
et du côté droit de laface, puis Perte deconnaissance,
convulsions du côté droit,puis
de toutle(1)CitéparRendu etRevued'Hayem, 1879,p. 319 et in Arch. f. psychiat., VI, P-823,1876.
(2) Australianmédical Journ., 1895, p.60.
corps.
Trois semaines après, on constate une paralysie complète du
côté droit de la face etde
la langue. Un
peude gène de la parole.
Depuis, attaques semblables toutes les trois semaines, quelques-
unes sans perte
de connaissance. En octobre 1894, aphasie com¬
plète, bras droit parésié. Dilatation des veines rétiniennes.
Opération
;Le 22 octobre, l'ablation d'une couronne de trépan au
niveaudu centrede la face fit
saillir la dure-mère refoulée
parune
tumeur ; celle-ci
adhérente à la dure-mère, dont elle paraissait par¬
tir, était
encapsulée
etaisément séparable de la substance cérébrale.
Détachée, elle laissa une
cavité correspondant à la partie inférieure
de la frontale ascendante età la
partie postérieure des deuxième et
troisièmefrontales.
Amélioration rapide et maintenue quatre mois
après.
Il s'agissait d'un
sarcomeglobo-cellulaire.
Observation XYI1 MaraglianoetSepili.i(1).
Epilepsiejacksonienne.Début:
Orbiculaire droit.
Autopsie:Ramollissement dela
partie inférieure de la frontale ascen¬
danteetdelapartiepostérieure des deuxième et
troisième frontales.
Femme de 52 ans,
alcoolique. Accès épileptiformes limités à la
moitié droite du visage, débutant par
l'orbiculaire et s'étendant à
tous lesmuscles de la face du côté droit. Plus
tard, ils s'étendirent
au membre
supérieur droit.
Autopsie
:Ramollissement de couleur hortensia, superficiel, occu¬
pant
la moitié inférieure de la frontale ascendante, le pied de la
deuxièmefrontale et la
partie postérieure de la troisième frontale.
(i) Riv. sperim.di feniat.,1878,p.376; In 3e Mémoire
de Charcot et Pitres, p. <3
etIn MémoiredeRolland, obs. IX.
— 31 —
Observation XVIII A.Buffet(l).
Epilepsie jacksonienne. Début : Côté droit de laface. Parésie de la lan¬
gue.Aphasie.
Autopsie :Ramollissement de la partie inférieuredes circonvolutions ascendantes et de la partie postérieure des deuxième et troisième frontales.
Coup
porté sur la tète dans la moitié inférieure dupariétal
gau¬che. Quatre ou
cinq
ansaprèsle
traumatisme apparurentlesconvul¬sions débutant par le côté droit de la face, se propageant ensuite au bras età lajambe du même côté; successivement apparurent de la parésie motrice de la
langue, de l'aphasie amnésique,
de ladysar-
thrie.
Autopsie
: On trouva l'écorce ramollie au niveau des deux circon¬volutions
ascendantes,
dupied de
la troisièmefrontale etd'une par¬tie de la
deuxième,
ramollissementempiétant
surles
faisceaux des fibresquise rendent à l'insula.Observation XIX Brugelins et Berg(2).
EpilepsieParésiejacksonienne.Début:Côté droitdela face.Aphasie.Agraphie.
des membres droitset dufacial inférieur droit.
Opération:Gliomede lapartie inférieure de la frontaleascendanteetde la partie postérieure de la troisièmefrontale.
Enjanvier 1893, attaque
épileptiforme
avec pertede connaissance,
puiscéphalée
intermittente. Deuxième attaque en juillet 1893. A latroisième,
en septembre, spasmes dans le côté droit de la face et, aprèsl'attaque, aphasie.
A partir de la sixième attaque,la
connais¬sance est conservée : lors de cette attaque,
les
spasmess'étendent
au bras
droit,
etdepuis
reviennentplusieurs
fois parjour
;àl'apha-
(1)InMémoirede Rolland.
(2)
Hygiea,
1894, LV1,p.529et in Revue neurol., 1896,p. 154.— 32 —
sie,
qui s'était accentuée de plus en plus, s'ajoute de l'agraphie. En
juillet 1894, parésie des membres droits et du facial supérieur droit;
stase
papillaire; déviation de la langue. Pendant une attaque, on
notedes spasmes sur
le côté gauche du front ; pendant une autre, les
deux bras se contracturent.
Opération
:Au niveau de la zone motrice, la dure-mère normale
est incisée;les
circonvolutions
nebattent
paset présentent au niveau
de la
partie inférieure de la précentrale et de la partie postérieure
de la troisième frontale dela
gliomatose diffuse
avecdes kystes d'où
s'écoule,par
incision, de la sérosité. Amélioration temporaire, parésie
moindre, le
malade
peutdire
unplus grand nombre de mots. Mais
en
septembre les attaques revinrent et mort à la fin d'octobre.
Observation XX
Weiss etSeguin(i).
Epilepsiejacksonienne.
Début
:Rotation de la tète vers la droite. Hémi-
parésie droite.
Opération : Sarcome siégeant
dans le pied de la deuxième frontale et
danslapartiecorrespondante de
la frontale ascendante.
Après un
accès de fièvre intermittente, violente céphalalgie, con¬
tractions
spasmodiques dans le
couproduisant une rotation delà
tête versla droite. Rien dansles
membres. Pendant les deux années
suivantes, deux attaques
semblables; enfin, attaque épileptiforme
type avec perte
de connaissance et morsure de la langue. Ces atta¬
ques se
renouvelèrent
ennombre croissant ; les mouvements spasmo¬
diques étaient limités
aucôté droit : à la face, puis au bras et à la
main;
puis survint de l'hémiparésie droite, langue un peu déviée,
parole embarrassée et traînante.
Opération
:Celle-ci fait voir, à 2 centimètres de profondeur, une
tumeur de la grosseur
d'une amande,
nonencapsulée, siégeant
entièrement dans la substance
blanche,
auniveau du pied de la
deuxième frontaleetdu bord antérieur
correspondant de la frontale
ascendante; ablation.
(i)ln thèse d'Auvray.Paris,
1896-97.
— 33 -
Amélioration
progressive
pendant dix-huit mois; retour de laparole
et nombre des crises très diminué. xYu bout de ce temps, récidive et mort huit mois et demi après.Il
s'agissait d'un
sarcome.Observation XXI SlLVA (1).
Epilepsie jacksonienne. Début:Frontal droitet orbiculaire. Déviation
conjuguée de la tête et des yeux.
Autopsie : Kyste s'étendant du pied de la deuxième frontalegauche jusque sur la pariétale ascendante.
Epilepsie jacksonienne
datant de 20 ans; les accès débutaient par des contractions du frontal droit et de l'orbiculaire;puis les
spasmesse
propageaient
aux muscles innervésparle facial
inférieuret il se produisait une déviation
conjuguée de
la tète et des yeux à droite. Pas deperle de la conscience, ni de laparole pendant l'accès.
Autopsie
:Kyste apoplectique
de 5 centimètres de diamètre s'étendant dupied
dela
deuxième frontalegauche jusque
surla
pariétale ascendante au niveau de la partie moyennede la
frontale ascendante.5° Au niveau de la partie moyenne de la frontale ascendante.
Observation XXII Rolland (2).
Epilepsiejacksonienne.Début:Commissure droite de labouche.Dévia tion conjugués de la tête et desyeux.Aphasiepassagère. Paralysie flasque passagère du côté droit.
Autopsie: Abcèssiégeant à la partiesupérieuredu tiers moyen dela frontaleascendante.
Femme,
38 ans. Convulsionscloniques
dela
bouche, rotation de la tète etdes yeux à droite; extension des convulsionsauxmembresl)Soc.Med.chirurg. deRavie, juin 1898.
(2)InMémoiredeRolland,obs. 71.
supérieur
etinférieur droits; quelquefois aux membres du côté
gauche. Aphasie passagère. Paralysie flasque et passagère du côté
droit. Contractures dumembre
supérieur gauche, moins marquées
au membre inférieur.Exagération des réflexes. Céphalagie intense dans
a
région frontale gauche avant et pendant l'intervalle des accès.
Diagnostic.
—Epilepsie vulgaire
avecconcomitance d'épilepsie
partielle.
Autopsie
:Abcès du
cerveau,de la
grosseurd'une noisette, au
niveau de la
partie corticale du tiers supérieur (partie inférieure) et
du tiers moyen
(partie supérieure de la frontale ascendante gauche).
Adhérences de la dure-mèreau cerveau au-dessus de
l'abcès,
surune étendue de 3 centimètres dans le sens antéropostérieur et d'un
demi-centimètre de
largeur. L'inflammation et les adhérences des
méninges
s'étendent
surl'hémisphère droit. Atrophie du lobe gauche.
6° Au niveau de la partie moyenne de la pariétale
ascendante.
Observation XXIII Hughes Bennett (1)
Epilepsiejacksonienne.Début:Fourmillements
de la langue. Paralysie
de la langue, puis desmembres.
Opération :Gliome de l'écorce au tiers moyen de
la pariétale ascen¬
dante.
Homme, 21 ans, est
frappé
surle côté gauche de la tête par une
pièce de bois et perd connaissance;
un anaprès céphalées, fourmil¬
lements de la
langue
etde la face du côté gauche; bientôt étaient
survenuesdes contractions
spasmodiques de
cecôté, puis des four¬
millements dans le bras
gauche, suivis d'un affaiblissement de la
motilité de ce membre; bientôt
sensations analogues de fourmille¬
ments dans lajambe
gauche.
Trois ans après,
lors de l'examen, paralysie complète du bras,
parésie de la jambe et notable déviation de la langue. Céphalée et
vomissements habituels.
(1) British Journ., mai 1885 etinthèse Peytavi, p.71.
Trépanation
: Gliome de l'écorce au tiers moyen de lacirconvolu¬tion
pariétale
ascendante.Disparition
des convulsionsaprèsablation;
maisau bout de
vingt-un
jours,méningo-encéphalite
mortelle.7° Au niveau du centre du membre inférieur.
Observation XXIV Lépine (1)
Epilepsie jacksonienne. Début:Moitié droite de la face.
Autopsie:Foyer ocreux à la partie supérieure de la pariétale ascen¬
dante.
Reug...,
(il ans,frappée d'hémiplégie
droite en juillet 1866.En décembre de la même année, elle fut prise d'un accès convulsif de la face affectant la forme de tic avecsensation defourmillements.
Le bras droit était
également agité de
mouvements convulsifs. Le 22février 1867, nouvelle attaque avecperte deconnaissance,
carac¬térisée par des mouvements de la face et du bras,
plus
prononcés à droite ;à la fin les membres inférieursparticipent
aux convulsions.Celles-ci sont arrêtées par la compression de l'une ou de l'autre des carotides et reparaissent
quelques
secondes aprèsla
cessation. A la suite de ces convulsions état de mal, élévationgraduelle
de la tem¬pérature,
mortle 24 février.Autopsie
:Foyer
ocreux,siégeant
sur la circonvolutionpariétale
ascendante auvoisinage
de lagrande
scissureinter-hémisphérique.
Observation XXV Th. Stoker, Nugent et Caroll(2).
Epilepsie
jacksonienne.Début :Facial.Autopsie:Sarcome du centre du membre inférieur.
Homme
de 42ans;épilepsie jacksonienne
à début facial gauche;b'épanation
infructueuse sur le centre du membre supérieur. A(b2}DeDubl. Journ. oflalocalisationmed.dans lesse., 1890,'3e sér.,maladiescérébrales,t. XG,p. th.292,d'agrég. Paris,obs. II. 1875,p.39.
— 36 -
l'autopsie,
sarcomedu centre du membre inférieur. Mais pendant
troissemaines,ilyeut
cessation du coma et amélioration de la para¬
lysie.
Observation XXVI
Richmann Godlee(1).
Epilepsiejacksonienne.
Début
:Moitié gauche de la face et de la langue.
Parésie des membres.
Autopsie :Gliomesiégeantau
niveau du tiers supérieur du sillon de Ro-
lando.
Jeune homme, 25ans ;coup
d'une pièce de bois sur le côté gauche
dela tète ; ne
ressentit
quedes
mauxde tête pendant un an ; bientôt,
après, accès épilepliformes commençant par sensation de tiraille¬
mentsdansle côté
gauche de la face et de la langue et aboutissant
à desconvulsions
généralisées et perte de connaissance ; ces accès
avec perte
de connaissance revinrent à peu près tous les mois pen¬
dant deux ans et demi,
mais
presquetous les jours dans le même
temps,
accès dans le côté gauche de la face, sans perte de connais¬
sance. Puis tiraillements
spasmodiques dans main et bras gauche,
alternant
journellement
avec ceuxde la face; les deux surviennent
rarement àla fois.
Depuis, parésie progressive du membre supérieur gauche, puis
faiblesse du membre inférieur
gauche. Violents paroxysmes de dou¬
leurs lancinantes dansla tète et
vomissements incoercibles.
Opération
:L'écorce ne présente pas de tumeur visible; la circon¬
volution frontale ascendante
paraît distendue; une incision d un
pouce
de long dans le sillon de Rolando au niveau du tiers supérieur,
danslasubstance
grise, suivant la direction des vaisseaux sanguins,
découvre à un quart
de
poucede profondeur une tumeur dont la
surface étaitdistincte
de la substance corticale et qui fut facilement
énucléée,
gliome dur, du volume d'une noix.
(1)Richmann-Godlee,
Th. Lancel, 20 décembre 1884, et in thèse Auvray, fa»3'
1895-96.
— 37 —
II
lésions siégeant au niveau du lobe frontal en dehors de la zone motrice
1° Auniveau de ladeuxièmefrontale.
Observation XXVII Assagioli etBonvecchiato (1).
EpilepsieJacksonienne. Début: Orbiculairedes paupières droit.
Autopsiel'union de:Tumeursontiers moyende la dure-mèreavec soncomprimanttiers postérieur.ladeuxième frontale à
Femme,
64 ans.Pellagre,
accès convulsifs subits, débutant tou¬jourstésàcepar l'orbiculaire des
paupières
du côtédroit; quelquefois
limi¬muscle: d'autres foiss'étendant progressivement aux autres muscles du côté droitde la face, à ceux du membre supérieuret du membre inférieur droits;
puis
aux muscles du côté gauche de laface etdes membres du côté gauche. Les accèsdisparurent
aprèsl'appli¬
cation de sangsues aux
apophyses
mastoïdes.Autopsie:
Tumeurelliptique
de 42 millimètres delong
sur 39 delarge, adhérente
à la dure-mère etcomprimant
la deuxième circon¬volution frontale gauche à l'union de son tiers moyen avec son tiers postérieur. La première et la troisième
frontales,
auvoisinage
de latumeur,
étaient refoulées etaplaties.
Observation XXVIII ChipaultetCœur
Epilepsie
du coindesmembres.jacksonienne.delabouche,
plusDébuttard,:Rotation dedébutparlale piedtête,plusoulatardmain.tiraillementParalysieAutopsie
: Gliomesiégeantà trois centimètres environ du pied de la
deuxième
frontale.femme, 46ans;
à15ans,
chutesurla tête sans
plaie;
de30 ù, 38ans,'"'graines violentes
frontalesavecvomissements; ù.38ans
(1882), elle
MRivisl.spevim.d.
feniat., 1879, p. 117; in 3e Mémoire deCharcotetPitres,
]'•(*)73,Revueet indeMémoiredeRolland, obs. VI.
neurol., 1893,p. 152.
Drivet
R
— 38 —
sentit pour
la première fois, à la fin d'une migraine, sa tète se tourner
violemmentvers son
épaule gauche; mêmes phénomènes plusieurs
fois, se
compliquant les dernières fois de mouvements de rotation de
toutle corps vers
la gauche. En 1884, les attaques changent de carac¬
tère. Débutpar une
sensation de constriction à la gorge, suivie d'un
tiraillementducoin
de la bouche et de l'œil gauche et enfin grimaces
du côté
gauche de la face.
En 1890,les
crises, qui avaient presque disparu sous l'influence du
traitement bromuré,
revinrent; mais l'aura ne part plus de la face,
mais de la main ou
du pied; les convulsions occupent tout le côté
gauche du corps, d'ordinaire sans perte de connaissance. Paralysie
du bras
gauche et parésie de la jambe qui steppe légèrement; les
migraines ont disparu.
Opération
:Ponctions et incision exploratrice au niveau des centres
moteurs sont
négatives. Mort.
Autopsie
:La deuxième frontale, à trois centimètres environ de son
origine de la frontale ascendante présente une teinte grisâtre et une
consistance molle. A un
demi-centimètre de profondeur se trouve,
dans la substance
blanche,
unetumeur à limites peu précises, du
volume d'une
cerise, de couleur grise, contenant à sa partie anté¬
rieure une
petite cavité kystique. Il s'agissait d'un gliome.
2° Au niveaude latroisième
frontale.
Observation XXIX
Wertheim,Salgmonsen et
Rotgans.
Épilepsie
jacksonienne. Début : Joue droite. Déviation conjuguée de h
tête etdes yeux.Parésie
faciale. Paraphasie légère.
Opération :Kyste
situé dans la troisième frontale.
Homme de 33 ans.
4 décembre 1899:
Légère attaque convulsive dans la joue droit»,
sans perle
de connaissance.
(1)Cliipault,
Ëtat actuel de la chirurgie nerveuse, p. 720.
— 39 —
24 décembre : Nouvelle
attaque
avecdéviationconjuguée
des yeuxvers ladroite. A la suite, parésie faciale droite.
23janvier et 17 février 1900 :
Attaques
danslesquelles
le bras droit est convulsionné. Parole altérée avec paraphasielégère.
24janvier : Névrite
optique
double avechémorragie
rétinienne.22 février : 5e accès. A sa suite,
paralysie
facialedroite, langue paralysée
àdroite,
parésie du bras droit.Opération
: Incision d'unkyste
situé dans la troisième frontale à trois quarts de centimètre deprofondeur,
ayant 3 à 4 centimètres dediamètre,
donts'échappe
unliquide
jaune contenant 3 p. 100d'albumine, quelques leucocytes,
point de crochet.La guérison
complète
s'est maintenuejusqu'en
février 1901,épo¬
queoù le malade est observé pour la dernière fois.
III
lésions siégeant au niveau du lobe temporal
Observation XXX Kraske (1)
Epilepsiejacksonienne. Début: Facial droit.Aphasie.
Opération :Abcès de lapremière temporale.
Garçon,
10 ans, otite moyennegauche anciennequi s'est
aggravée aprèsune intervention sur lesamygdales.
Sommeilpénible,
vomis¬sements.
Tout ù coup,
phénomènes
convulsifs commençant par le facial droitets'étendant aumembre supérieur droit.Perte deconnaissance, respiration stertoreuse,
pouls accéléré etirrégulier;
au bout de deuxheures,
le malade revient à lui mais reste atteint pendantplusieurs
joursd'aphasie amnésique. Bientôt,
nouvellesattaques
s'étendant alors au membreinférieur,
suivies de perles deconnaissance, d'aphasie amnésique
et bientôt deralentissement du
pouls.
(1) Congrèsde Neurologie deBade-les-Bains,In Archiv. Neurologie, 1895,p. 320,
— 40 -
Opération
:Ouverture du crâue à 3 centimètres et demi au-dessus
du conduit auditif externe, on y
pratique une ouverture grosse
comme une
pièce d'un franc. On ponctionne la première temporale
à 2centimètresde
profondeur,
endeux endroits; le pus s'échappe.
Drainage.
Guérison complète constatée encore au bout de quinze
mois.
Observation XXXI
HeitzetBender(i).
Epilepsie
jacksonienne. Début
:Déviation conjugée de la tête et des
yeuxàgauche.
Autopsie :Abcèsdela
partie postérieure de la deuxième temporale.
Malade porteur
d'un vaste épanchement pleural à streptocoques.
Lescrises survinrent
brusquement, débutant invariablement par
la déviation
conjuguée de la tête et des yeux à gauche, puis convul-
sant lamoitié
gauche de la face et se généralisant enfin. Yingt-et-une
crisessemblables. Mort.
Autopsie
:Abcès
groscomme une noisette, placé à la partie pro¬
fonde de l'écorce et où
l'examen histologique montra des chaînettes
de streptocopes.
Il siégeait à la partie postérieure de la deuxième
temporale.
Observation XXXII
Otto Lanz (2).
Epilepsie
jacksonienne. Début
:Œil et bouche à droite.
Autopsie : Abcès
siégeant, l'un
auniveau de la première et l'autre au
niveaude la deuxième
temporale.
Homme, 23 ans.
En novembre 1891, violentes douleurs de l'oreille
gauche, céphalalgie générale. 2 jours après, frisson et fièvre, con¬
vulsion
épileptique pendant une heure caractérisée par des secousses
danslesmuscles
du visage à droite (œil et bouche). Cyanose pronon-
(1) Arch.de
Neurologie, 1901, II, p. 153.
(2) Correspond.
Blatt f. Schweizer Aertzte, 1893, p. 129 et p. 166 et in Revue
Neurol.,1893,p.3.