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Cellules T à récepteur chimérique aux antigènes chez les patients lymphomes B diffus à grandes cellules ayant une hépatite B ou C chronique : trois <i>case reports</i> du MD Anderson Cancer Center

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Academic year: 2022

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Cellules T à récepteur chimérique aux antigènes chez les patients lymphomes B diffus à grandes cellules ayant une hépatite B ou C chronique : trois case reports du MD Anderson Cancer Center

Jér^ome Paillassa

L

es cellules T exprimant un récepteur chimérique aux anti- genes (CAR-T cells) anti-CD19 ont révolutionné le traitement des lym- phomes B diffus à grandes cellules (DLBCL) en rechute ou réfractaires [1-3]. Les patients ayant une hépa- tite B ou C active sont généralement exclus des essais cliniques portant sur les CAR-T cells, et étaient donc considérés comme étant non éligi- bles à un tel traitement dans le cadre des ATU de cohorte disponi- bles notamment en France [4].

La sécurité d'utilisation des CAR-T cells chez ces patients est donc méconnue.

L'équipe du MDACC de Houston a récemment rapporté trois cas de patients ayant une hépatite B/C active et ayant rec¸u des CAR-T cells anti-CD19 (axicabtagene ciloleucel) pour un DLBCL [5]. Précisons qu'aucun de ces patients n'avait de cirrhose hépatique. La premiere patiente, ^agée de 40 ans, avait un statut négatif pour les antigenes HBs (AgHBs-) et positif pour les anticorps HBc (AcHBc+) avec une PCR VHB faiblement positive. Un traitement par entécavir a été engagé 1 semaine avant l'injection des CAR T cells. Le traitement a été efficace avec l'obtention d'une rémission complete (RC) qui se maintient apres trente et un mois de suivi. Elle a présenté un syn- drome de relargage cytokinique (CRS) de grade 2 et un syndrome encéphalopathique lié aux CAR (CRES) de grade 4, tous les deux résolutifs. La patiente n'a pas pré- senté de réactivation virale ou de cytolyse hépatique apres le traite- ment. Elle a interrompu d'elle-m^eme

le traitement antiviral à treize mois de la réinjection, ce qui a occasionné une réactivation du virus de l'hépa- tite B (VHB) trois mois apres, résolutive apres reprise de l'entéca- vir. Le second patient, un homme de 54 ans, avait un antécédent connu d'hépatite B chronique et était traité par ténofovir depuis le début de l'immunochimiothérapie un an avant l'injection des CAR-T cells.

Lors du screening, le patient avait une PCR VHB faiblement positive ; la prophylaxie par ténofovir a été poursuivie durant le traitement par CAR-T cells sans modification de dose. Il a présenté un CRS de grade 3 et un CRES de grade 2, mais aucune réactivation virale ni cyto- lyse hépatique. Le patient a obtenu une RC et est toujours en rémission apres huit mois de suivi, tout en continuant la prophylaxie antivirale.

Enfin, le troisieme patient, un homme de 60 ans, avait une longue histoire d'hépatite C chronique, résistante à un traitement par interféron et ribavirine et qui avait refusé tout autre traitement anti- viral. Lors du screening, les ALAT étaient élevées à 70 UI/L et la PCR VHC positive (15,1 millions UI/mL).

Apres la réinjection des CAR-T cells, il a présenté un CRS de grade 3 et un CRES de grade 3, tous les deux résolutifs, mais aucune majoration de la cytolyse hépatique ou de la charge virale, malgré l'absence de traitement antiviral. Ce patient est toujours en réponse complete six mois apres l'injection des CAR-T cells.

S'il ne s'agit que de troiscase reports, cette publication montre néanmoins la possibilité de réaliser un traite- ment par CAR-T cells chez les patients DLBCL ayant une hépatite B/C chronique. Elle met également

en lumiere des éléments importants.

Tout d'abord, la lymphopénie B prolongée, l'absence de donnée sur la reconstitution lymphocytaire T post-CAR-T cells, et la réactivation d'hépatite B chez la premiere patiente ayant arr^eté sa prophylaxie un an apres la réinjection souligne la nécessité du caractere prolongé de la prophylaxie antivirale. Ensuite, les trois patients ont présenté des CRS/

CRES. L'interleukine 6 jouant un r^ole fondamental dans la physiopatholo- gie de ces complications et étant à une concentration plus élevée dans le sérum des patients ayant une hépa- tite B/C chronique, on peut s'inter- roger sur le plus grand risque de développer un CRS/CRES sévere chez ces patients.

Ainsi, un traitement par CAR-T cells anti-CD19 semble pouvoir ^etre réa- lisable chez les patients DLBCL ayant une hépatite B/C chronique.]

Références

[1]Locke FL, Ghobadi A, Jacobson CA,et al.Long- term safety and activity of axicabtagene ciloleu- cel in refractory large B-cell lymphoma (ZUMA-1):

a single-arm, multicentre, phase 1-2 trial.Lancet Oncol2019 ; 20 : 31-42.

[2]Schuster SJ, Bishop MR, Tam CS,et al.Tisa- genlecleucel in Adult Relapsed or Refractory Diffuse Large B-Cell Lymphoma.N Engl J Med 2019 ; 380 : 45-56.

[3]Thieblemont C, Le Gouill S, Di Blasi R,et al.

Real-world results on CD19 CAR T-cell for 60 french patients with relapsed/refractory diffuse large B-cell lymphoma included in a temporary authorization for use program.Hematol Oncol 2019 ; 37 : 301.

[4]Paillassa J, Di Blasi R, Bernard S,et al.Causes of non eligibility for CD19 CART-cell immunothe- rapy in patients with relapse/refractory DLBCL.

Experience of Saint-Louis hospital.EHA2019 ; 266836 : PS1219.

[5]Strati P, Nastoupil LJ, Fayad LE,et al.Safety of CAR T-cell therapy in patients with B-cell lymphoma and chronic hepatitis B or C virus infection.Blood2019 ; 133 : 2800-2.

[

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Hématologie-vol.25n84,juillet-ao^ut2019 doi:10.1684/hma.2019.1482

Références

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