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ANALYSE SPATIALE DE L’ACCESSIBILITE GEOGRAPHIQUE AUX INFRASTRUCTURES DE SANTE DANS LA COMMUNE D’IFANGNI AU BENIN

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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1

REPUBLIQUE DU BENIN

*******

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

*****

Université d’Abomey-Calavi ****

Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi ***

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN VUE D’OBTENIR LE DIPLOME D’INGENIEUR DE CONCEPTION GEOMETRE-TOPOGRAPHE

3

ème

Promotion Option : GEOMATIQUE

Présenté par :

Hyppolyte Armand Anani Izarne LAWSON

Sous la Co-direction de :

Prof. Brice A.H. TENTE,

Professeur Titulaire de géographie (CAMES) Directeur IGATE/Université d’Abomey-Calavi (Bénin)

& Dr. Léopold DEGBEGNON Maître Assistant des Universités (CAMES) EPAC/Université d’Abomey-Calavi (Bénin)

Soutenu le 12/06/2019

ANALYSE SPATIALE DE L’ACCESSIBILITE GEOGRAPHIQUE AUX INFRASTRUCTURES DE SANTE DANS LA COMMUNE

D’IFANGNI AU BENIN

(2)

2 Dédicace

A

Mon épouse Rèmi Nazifatou BABADJIDE Epouse LAWSON Mes enfants :

- Marie-Eve Omonlola Latré LAWSON - Féréol Laté Oluwatobi LAWSON

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3 Sommaire

Dédicace...2

Sigles et acronymes ...4

Remerciements ...5

Résumé ...6

Abstract ...6

Introduction ...7

CHAPITRE I :CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ...9

1.1. Cadre théorique ...9

1.2. Approche méthodologique ... 17

CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE... 25

2.1. Situation géographique ... 25

2.2. Milieu physique ... 26

2.3. Cadre humain ... 27

2.4. Infrastructures et équipements ... 29

CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION ... 34

3.1. Répertorier les infrastructures de santé de la commune d’Ifangni ... 34

3.2. Répartition des centres de santé suivant la densité de la population ... 38

3.3. Distribution des centres de santé par rapport à la proximité de résidences ... 40

3.4. Couverture spatiale des centres de santé ... 41

3.5. Facteurs déterminant l’accessibilité aux centres de santé ... 47

3.6. Discussion ... 53

3.7. Suggestions ... 55

Conclusion ... 55

Références Bibliographiques ... 58

Liste des figures ... 61

Liste des tableaux ... 61

Liste des photos ... 62

Annexes ... 63

Table des matières ... 72

(4)

4 Sigles et acronymes

CRDI :Centre de Recherche en Développement International CSCOM : Centre de Santé Communautaire

CSA : Centre de Santé d’Arrondissement CSP : Centre de Santé Privé

DDS : Direction Départementale de la Santé

IGATE : Institut de Géographie, de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement IGN : Institut Géographique National

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique MS : Ministère de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale OMS : Organisation Mondiale de la Santé PDC : Plan de Développement Communal

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation SIG: Système d’Information Géographique

SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin

USAID: United States Agency of International Development (Agence des Nations Unies pour le Développement International)

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture)

DDS: Direction Départementale de la Santé PDC: Plan de Développement Communal

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5 Remerciements

L’aboutissement de ce travail n’a été possible que par une assistance soutenue, une collaboration permanente de nombreuses personnes à qui je tiens à témoigner ma profonde gratitude.

Mes maîtres de mémoire

- Prof. Brice TENTE, Professeur Titulaire du Centre Africain et Malgache pour l’Education Scientifique (CAMES) ; Directeur de l’Institut de Géographie de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (IGATE) et CIFRED ; - Dr Léopold DEGBEGNON, Maître-Assistant (CAMES), Coordonnateur de la

formation des Ingénieurs de Conception Géomètres Topographes ;

Au corps enseignant, pour la qualité de l’enseignement que nous avons reçu, je dis infiniment merci ;

A la 3ème promotion des Ingénieurs de Conception Géomètres Topographes ;

A mes amis Salomon ABOU, André KINDJINOU, Innocent SEGO, Jean AGNON, Noël VITIN.

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6 Résumé

L’accès aux soins de santé occupe une place essentielle dans un monde de plus en plus urbanisé, exposé à des risques croissants où la population augmente chaque jour. Cette étude vise à faire l’inventaire des infrastructures afin d’analyser leur accessibilité spatiale.

La démarche méthodologique utilisée est exclusivement basée sur l’utilisation des données attributaires et spatiales. Le polygone de Thiessen a été généré pour mieux appréhender la couverture spatiale des infrastructures de santé dans cette Commune. Les résultats obtenus montrent que les infrastructures de santé sont inégalement réparties sur le territoire de la Commune d’Ifangni. En 2017, la Commune dispose de 17 structures de soins de santé. La population parcourt en moyenne 10 km pour se rendre au centre de santé le plus proche. La partie Nord-Est et Ouest de la Commune est presque dépourvue en infrastructure de santé. 81

% de l’espace communal bénéficie d’une couverture de soins de santé à différents niveaux. 9

% de l’espace est bien couvert en soins de santé, 30 % est faiblement couvert et 42 % est très faiblement couvert. Ces conditions d’accessibilité méritent d’être revues afin de permettre à la population d’avoir accès aux centres de santé et sans parcourir une longue distance. Lesdits résultats font ressortir la nécessité de prendre en compte le volet "accessibilité géographique"

dans les projets et programmes de construction d’infrastructures sanitaires sur l’espace de la Commune.

Mots clés : Système d’Information Géographique, analyse spatiale, centre de santé, accessibilité géographique, Ifangni

Abstract

Access to health care is an essential part of an increasingly urbanized world, exposed to increasing risks as the population grows daily. The objective of this study is to make an inventory of these infrastructures in order to analyze their spatial accessibility. The methodological approach used is exclusively based on the use of attribute and spatial data. The Thiessen polygon was generated to better understand the spatial coverage of health infrastructures in this municipality. The results obtained contribute to make known their spatial distribution. In 2017, 17 health care centers were settled all over the commune. The population travels for an average of 10km to reach the most close health care centers. These results show that the infrastructures are unequally distributed over the territory of Ifangni Commune. The north-east and west part of the town is almost devoid of health infrastructure. 81% of the place benefits of health careat different levels, 9% of the space is well covered in health care, 30% is poorly covered and 42% is very poorly covered . These conditions deserve to be reviewed in order to allow the population to have access to health centers and without traveling a long distance. The results obtained highlight the need to take into account the "geographical accessibility" component in the projects and programs for the construction of health infrastructures in the area of the municipality.

Key words: Geographic Information System, spatial analysis, health center, geographical accessibility, Ifangni

(7)

7 Introduction

La population des pays africains est passée d’une moyenne de 20 % en 1975 à 42 % en 2013 et atteindra 50 % à l’horizon 2020 (Cities Alliance, 2007).

Dans l’ensemble des pays en développement, cette population croît actuellement à un rythme de 60 000 000 de personnes par an en moyenne, soit 163 000 personnes par jour (http:www.unhabitat.org, consulté le 09 Juin 2017 à 22h 37mn). L’indice de pauvreté dans ces pays est compris entre 12 % et 52 % ; et la proportion de la population privée d’accès à une infrastructure sociocommunautaire (point d’eau, centre de santé, école etc.) est comprise entre 3 % et 58 % (PNUD, 2006). Ces données démographiques et de pauvreté sont autant de défis urgents à relever pour améliorer la vie de 100 000 000 d’habitants des bidonvilles d’ici l’an 2020, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement OMD (PNUD, 2000).

Au Bénin comme dans la plupart des pays africains au sud du Sahara, l’accès aux services de santé est réservé aux travailleurs du secteur formel (fonctionnaires pour la plupart). Il n’existe aucune assurance santé formelle pour le reste de la population qui est pourtant la plus démunie et, souvent, la plus exposée aux risques de maladie. Les travailleurs du secteur informel et une grande majorité du secteur formel (entreprises privées et parapubliques) qui constituent plus de 80 % de la population active du continent (OMS, 2001) se trouvent de ce fait dans une situation de vulnérabilité grave.

Ces pays d’Afrique présentent des indicateurs de santé et une espérance de vie parmi les moins favorables au monde (CIET, 2000).

Une définition opératoire du concept d’accès devient dès lors nécessaire. Une définition des plus générales de l’accessibilité, à savoir "la facilité avec laquelle un lieu peut être atteint à partir d’autres lieux" (Jean-Luc, 2001) concerne directement les géographes, dont l’une des préoccupations est justement de s’interroger sur le rôle des distances dans les interactions spatiales. Mais certainement celle qui sous-tend le plus la planification sanitaire.

Posant l’hypothèse d’une utilisation supérieure du service le plus proche offrant une prestation donnée, le concept de centrisme lié à cette définition reste dominant. Les efforts visant à améliorer l’accès reposent sur le postulat selon lequel un meilleur accès

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8 aux services de santé conduit à une utilisation plus appropriée, c’est-à-dire généralement plus fréquente, et partant à un meilleur état de santé de la population.

Comme le fait remarquer avec pertinence Diechman (1997), la preuve de l’accès est l’utilisation des services pas simplement leur présence. Or, dans beaucoup de pays du tiers monde, tout particulièrement dans les zones rurales, l’augmentation de l’utilisation des services demeure l’un des plus grands défis de la planification sanitaire (David, 2012). Il convient donc de s’interroger sur les facteurs géographiques qui conditionnent l’accès aux centres de santé.

Pour tout aménagement du territoire, les acteurs publics et privés sont particulièrement demandeurs de représentations cartographiques des difficultés et inégalités d’accès aux soins (Higgs, 2005). Le développement et l’utilisation facile du système d’information géographique (SIG), ainsi que la disponibilité de plus en plus fréquente de données spatialisées, ont encouragé de nombreuses études sur la création d’indicateurs. Souvent quantitatifs, ces indicateurs attribuent une unique valeur (ou catégorie de valeurs) correspondant à une qualité d’accès pour chaque unité spatiale du territoire (Raynaud, 2014).

La présente recherche portant sur « Analyse spatiale de l’accessibilité géographique aux infrastructures sanitaires » loin de supplanter les recommandations en vigueur au Bénin et ailleurs, vise plutôt à appliquer le SIG en prenant un milieu test : la commune d’Ifangni au sud-est du Bénin.

Ce mémoire est structuré en trois chapitres :

 le premier présente le cadre théorique et méthodologique de recherche ;

 le deuxième présente le milieu d’étude ;

 le troisième présente les résultats obtenus et la discussion.

(9)

9 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE Ce chapitre présente la problématique, les objectifs et hypothèses sur lesquels se fonde cette étude d’une part et d’autre part la revue de littérature et la clarification conceptuelle.

1.1. Cadre théorique 1.1.1. Problématique

Depuis l’indépendance, l’Etat Béninois comme beaucoup d’autres Etats en développement, a consenti d’importants efforts pour une couverture sanitaire de base à l’ensemble de la population. Les coopérations bi- et multilatérales, y ont largement contribué. L’Etat répondait ainsi à l’une de ces vocations premières : protéger la santé individuelle et promouvoir la santé publique (Salem, 1993). Ces efforts visent l’amélioration de l’état de santé de la population, par la diffusion des soins préventifs et curatifs de type "moderne".

Il a donc été mis en place une politique sanitaire dont l’objectif est de permettre à toutes les couches de la population de bénéficier des soins et des services de santé d’excellente qualité. Ceci s’est traduit par la mise en œuvre des Plans Nationaux de Développement Sanitaire (PNDS) dont le dernier en date couvre la décennie 2009-2018. Malgré les efforts de construction de centres de santé, de recrutement du personnel de santé et d’équipement en matériels des formations sanitaires, la question de l’accessibilité des populations aux services et aux soins de santé reste posée. Dans la littérature en général, le concept d’accessibilité aux soins de santé, renvoie le plus souvent à la compatibilité entre le coût et la qualité des prestations sanitaires d’une part et le pouvoir d’achat des populations d’autre part (Doumbouya, 2008). Ce faisant, on accorde peu d’importance à l’accessibilité physique ou géographique.

Le réseau de services de santé publique mis en place, les services privés et confessionnels ne peuvent jouer ce rôle que s’ils sont potentiellement accessibles et surtout effectivement utilisés. L’accès potentiel aux soins de santé dispensés par des spécialistes de la santé, qu’ils soient guérisseurs "traditionnels", infirmiers, médecins, ou guérisseurs par la foi (faith healers), dépend en premier lieu de la couverture sanitaire de la Commune, de la région ou de l’Etat, c’est-à-dire de la capacité d’accueil des

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10 patients et de la qualité des soins dispensés pour une population vivant dans un espace donné.

La disponibilité seule n’implique pas l’utilisation, même lorsque des besoins en soins de santé sont avérés. Au Bénin, en particulier la Commune d’Ifangni se trouve dans une situation apparemment paradoxale : la couverture sanitaire, mesurée en termes de disponibilité d’infrastructures, de densité ou de désert géographique, y est limitée et pourtant les services de santé fonctionnels disponibles restent largement sous-utilisés.

Dans la Commune d’Ifangni, les populations, surtout celles des arrondissements périphériques, sont éloignées des structures de santé et sont pratiquement marginalisées.

La conséquence évidente de ce constat est que les populations parcourent plusieurs kilomètres pour se faire soigner. Pourtant, l’accès aux soins est considéré comme une condition de l’équité (Young et al., 2000). Il se pose alors le problème de disponibilité et d’accessibilité des populations aux services et aux soins de santé dans la Commune d’Ifangni.

Le temps, la distance et le relief, réduisent au strict minimum le recours aux centres de santé et privilégient des solutions alternatives dont l’automédication (Raynaud, 2012).

Outre les problèmes liés aux composantes des structures sanitaires, d’autres liés à leur spatialisation et à leur implantation ont attiré l’attention. En effet, les centres de santé seraient construits de manière incontrôlée et seraient situé des fois très loin de la population faisant ressortir le problème d’accessibilité. La Mission de décentralisation au Bénin, en 2006 parle d’une aire géographique pour les infrastructures socio- économiques. Ainsi, le centre de santé doit servir la population dans un rayon de 5 km.

Tout ceci pousse à faire un état de lieu afin d’apporter des solutions idoines. Par ailleurs, ni les lois nationales, ni l’ONU et encore moins l’OMS n’ont abordé cette question de spatialisation.

Au regard de tout ceci, des questions se posent :

- quelles sont les infrastructures sanitaires disponibles dans la commune d’Ifangni ?

- comment sont réparties les infrastructures sanitaires sur l’aire de la commune d’Ifangni ?

(11)

11 - se pose-t-il un problème d’accessibilité géographique à ces infrastructures de

santé dans la commune ?

Ce sont là, certaines questions dont des réponses tenteront d’être données avec les outils SIG.

1.1.2. Hypothèses de recherche

Trois hypothèses sont émises pour conduire la présente recherche :

- les infrastructures sanitaires sont composées des structures hospitalières, des structures de santé de base et les cabinets de soins ;

- les infrastructures sanitaires de la commune d’Ifangni sont inégalement réparties, - les centres de santé de la commune d’Ifangni sont géographiquement

inaccessibles aux populations.

1.1.3. Objectifs de travail

L’objectif général de ce travail est d’étudier l’accessibilité géographique des centres de santé dans la commune d’Ifangni.

Il s’agit spécifiquement de :

-

répertorier les infrastructures sanitaires de la commune d’Ifangni ;

-

analyser la répartition spatiale des infrastructures sanitaires dans la Commune d’Ifangni ;

-

analyser l’accessibilité géographique des populations aux infrastructures sanitaires.

1.1.4. Revue de littérature

1.1.4.1. Barrières financières et de distance de l’accessibilité aux services de santé

Les études antérieures sur l’accès aux services de santé et la demande de soins de santé ont exclusivement montré les effets faibles des prix des soins de santé.

Ricketts et Goldsmith (2005),avaient trouvé que le nombre annuel de visites totales à l’hôpital n’est pas significativement influencé par le prix des soins de santé. De la même manière, Cisse (2007) concluait que les prix des soins de santé ne constituent pas des déterminants importants de la demande pour les soins de santé aux Philippines.

(12)

12 Dans une étude sur l’offre de soins, Anger et Gimbert (2011), trouvaient que l’accessibilité des services de santé est inélastique au prix des soins de santé. Toutefois, il existe des évidences empiriques de l’effet positif sur la demande de soins de santé d’une augmentation des prix des soins de santé couplée à une amélioration de la qualité des soins. Ces évidences empiriques ont été notamment rapportées par Grodos et Tonglet (2002)dans une étude réalisée au Cameroun.

De l’étude menée par le CRDI dans les pays d’Afrique, il ressort que le système de santé des pays en développement et particulièrement, en Afrique de l’Ouest ont connu des changements majeurs durant ces dernières décennies, alors que certaines politiques ont permis l’amélioration de l’accessibilité à la santé et parfois l’efficacité aux services de santé. Les inégalités de santé et d’accès aux soins demeurent considérables dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Certains sont exclus des soins de manière permanente.

C’est le cas des pygmées qui sont totalement ou temporairement exclus. Leurs capacités de payer, de se déplacer ou encore de se libérer pour aller se soigner varient au gré du rythme des leurs activités saisonnières. Le fardeau de la santé croît avec la pauvreté. Il a été constaté que la maladie est une des sources d’appauvrissement et de leur décroissance démographique non sensible (1960 à 1970) par rapport aux autres populations. Donc les conditions sanitaires des pygmées sont défavorables.

Au Burkina Faso, le coût de transport représentent 28 % du coût total supporté par les patients. Au nord-est du Brésil, il représente 25 % du coût total, (Barbat-Bussiere, 2009). Au Bengladesh, le transport est le second poste de dépense de santé d’un patient (CIET Canada, 2000) qui a parcouru les systèmes de financement des soins de santé dans 23 pays en Afrique au sud du Sahara, et a abouti à la conclusion que ces systèmes ne promouvaient pas une grande équité dans l’accès aux soins par les pauvres. Les problèmes évoqués sont : mauvaise politique de planification sanitaire, manque de concertation des populations, choix du donateur, etc.

Selon un rapport du groupe d’étude de l’OMS, (2000) sur l’évaluation des récentes reformes opérées dans le financement des services de santé, la méthode de financement peut avoir une incidence sur l’augmentation du coût des soins de santé, la localisation et le type de services fournis ainsi que sur le nombre et le type du personnel employé.

Il existe à l’évidence un besoin de comprendre de quelle manière les objectifs qu’un

(13)

13 pays s’est fixé en matière de politique sanitaire peuvent se trouver modifiés suite aux réformes opérées à l’échelon du financement.

Une autre étude réalisée au Bénin (Raynaud, 2012) aboutit également à la conclusion que les personnes indigentes font moins appel aux centres de santé moderne que les personnes non indigentes en cas de maladie (20 % dans le premier groupe, contre 26

% dans le second). Mais les différences certes significatives, sont largement moins importantes qu’au Cameroun. Cet état des faits pourrait s’expliquer par la subdivision de la population en deux groupes seulement au Bénin contre cinq au Cameroun. Il s’avère donc important, pour observer pleinement l’effet de la pauvreté, de disposer d’un indicateur robuste du niveau de vie, ce qui n’est pas toujours le cas dans la plupart des données.

Les travaux de Ricketts et Goldsmith (2005), sur l’accès aux services de santé sur les patients atteints de tuberculose, se sont penchés sur l’influence de la distance par rapport aux services de santé sur l’acceptation et le suivi des traitements. Ils concluent que les infrastructures sanitaires devraient être plus proches de la clientèle visée. Eyles (1990), va plus loin en soutenant l’importance de la configuration spatiale des systèmes de soins de santé de telle sorte que ceux-ci soient facilement accessibles pour une optimisation des soins.

Ces études placent la santé au rang des besoins de première nécessité (ou biens vitaux) auxquels aucun individu ne doit déroger même si l’inflation du coût de soins de santé se fait sentir.

1.1.4.2. SIG et accessibilité aux centres de santé

Le Système d’Information Géographique (SIG), expression synonyme du mot géomatique, utilisé depuis plusieurs années en santé publique, semble adapté pour appréhender les problèmes de santé de façon globale en intégrant la dimension spatiale.

C’est la raison pour laquelle les géographes de la santé font maintenant recours à cet outil. Ce dernier s’applique surtout à des thématiques sociogéographiques qui incluent des variables spatiales et attributaires telles que l’accès aux soins puisqu’elle permet de mieux comprendre les inégalités de couverture sanitaire.

(14)

14 C’est ainsi que Kohli et al. (1995) en utilisant le SIG pour analyser la répartition spatiale de la population et des centres de santé, ont attiré l’attention des gestionnaires de la santé publique sur l’incohérence qui prévalait : des villes peu peuplées ont plus de centres de santé que d’autres à forte concentration humaine sous prétexte d’une absence de planification sanitaire et de corruption.

Jacoby (1991) soutient que l’émergence du SIG est une occasion unique pour réunir les données favorisant une meilleure distribution des centres et services de soins.

Ainsi, l’on pourrait facilement standardiser le temps et les accès à tous les services de soins de santé et rédiger un guide pour une meilleure distribution géographique des médecins.

Cisse (2007) dans une étude sur l’accès aux soins de santé dans la ville de Ouagadougou au Burkina Faso a utilisé le SIG pour effectuer une analyse croisée de la distribution spatiale des centres de santé (centres de soins primaires, hôpitaux, cliniques, etc.) et du réseau routier. L’analyse effectuée selon la méthode «hypergraph based data structure» (HBDS) a permis de modéliser les espaces à risques sanitaires liés à l’accessibilité aux soins de santé.

Montana et Nuttal (2006), ont montré que la carte permet d’apprécier l’accessibilité des populations aux services de planification familiale. Les auteurs ont utilisé l’information géographique pour lier les données tirées d’une enquête dans la population avec une enquête dans les établissements de santé.

Dans la même optique, Kindjinou (2011) après avoir inventorié les unités de santé de la Commune de Pobè par approche cartographique, a déterminé à partir d’analyses spatiales la couverture sanitaire de la Commune. L’étude a montré que les cartes peuvent être utilisées non seulement pour la prise de décision en santé mais aussi pour la gestion des ressources sanitaires et l’aménagement des voies d’accès aux formations sanitaires.

Dans la Commune de Savalou au centre du Bénin, Attolou (2012), fait usage du système d’information géographique pour analyser la distribution spatiale des formations sanitaires sur l’espace de la Commune, l’appréciation de la disponibilité et de la distance séparant les populations des formations sanitaires. L’auteur a montré

(15)

15 que l’utilisation du SIG appliqué à la santé devrait donc permettre aux institutions et aux acteurs intervenant dans ce secteur de bien apprécier et d’appréhender les problèmes qui se posent afin de prendre des décisions idoines.

L’approche SIG des différents auteurs pour apprécier l’accessibilité géographique des structures sanitaires, n’a pas intégrée un certain nombre de paramètres en rapport par exemple avec les obstacles naturels liés à l’orographie ou à l’hydrographie, mais aussi à la qualité des routes et aux moyens de transport, pour mieux analyser l’accessibilité géographique des populations aux formations sanitaires. De même, la perception des populations sur la notion d’accessibilité aux formations sanitaires n’est pas prise en compte. Ces aspects feront l’objet de la présente recherche.

1.1.5. Clarification conceptuelle

Pour une bonne compréhension de ce sujet retenu pour la présente étude, il importe de clarifier certains concepts qui sont utilisés.

SIG : Traoré (2011) définit le SIG (Système d’Information Géographique) comme un système permettant de collecter, vérifier, manipuler, analyser et restituer des données spatialement référencées à la surface de la terre. Le SIG peut être un véritable outil décisionnel, permettant de stocker, d’extraire, de traiter et de présenter des données cartographiques et internes à l’entreprise.

Les composantes nécessaires au bon fonctionnement d’un SIG sont : - Matériel : un ordinateur ;

- Logiciel : il doit permettre de travailler sur des informations géographiques, intégrer un Système de Gestion de Base de Données, permettre de faire des analyses et de visualiser l’information avec une interface graphique « agréable

» pour l’utilisateur ;

- Données : géographiques et tabulaires ;

- Utilisateurs : exploitation, développement de l’outil ; - Méthodes : variables suivant le type d’organisation.

Accessibilité : C’est la capacité de la population ou d’un segment de la population d’obtenir des services de santé disponibles (OMS, 2006). Cette capacité est déterminée par des facteurs économiques, temporels, qui peuvent être des barrières ou des

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16 facilitateurs à l’obtention des services. Dans ce document on entend par accessibilité la distance moyenne à parcourir pour atteindre le centre de santé le plus proche.

Accessibilité géographique : Une bonne accessibilité géographique, implique que les populations puissent se rendre à pied ou faire le voyage en moins d’une heure jusqu’aux centres de santé (OMS, 2002). Le Bénin, occupait en 1995 la quinzième place sur la liste des pays de l’Afrique subsaharienne à faible accessibilité géographique aux services de santé c’est-à-dire que les pays avec moins de 90 % de la population à moins d’une heure de voyage des services de santé. La norme d’accessibilité géographique fixée par l’OMS étant de 5 kilomètres entre la résidence et le centre de santé.

Cette norme n’est pas effective au Bénin où les usagers étaient obligés de faire 11 km en moyenne en 2000 (Tingbé-Azalou et al., 2000) pour trouver un poste de santé qui, en raison de son importance dans le système de santé, doit être proche des populations.

Il importe de mener la réflexion sur les déterminants des recours à un service de santé, avec d’autres considérations, autres que la couverture sanitaire dont le corollaire est la proximité entre la structure et les bénéficiaires.

A cet effet, au Bénin la fréquentation d’une structure de santé si moderne soit-elle, n’est pas directement déterminée par sa localisation, mais plutôt l’existence d’un réseau de connaissances ou de relations de parenté entre les populations et les membres du personnel.

Dans cette étude, l’accessibilité géographique est définie ici comme la facilité avec laquelle la population d’un lieu donné peut atteindre les services de santé.

Centre de santé : Selon le Ministère de la Santé (2012) « structure d’exercice de premier recours permettant de répondre aux enjeux d’accès à une prise en charge coordonné ». Il assure des activités de soins sans hébergement et mène des actions de santé publique ainsi que des actions de prévention, d’éducation pour la santé, l’éducation thérapeutique des patients et l’actions sociale.

Spécifiquement dans ce document, est appelé centres de santé, les bâtiments conçus et destinés aux soins de santé de la population. Toujours dans le document, ce thème est associé à formations sanitaires publiques et privées.

(17)

17 1.2. Approche méthodologique

La méthodologie adoptée comprend la revue documentaire, la collecte des données, le traitement et l’analyse des données.

1.2.1. Recherche documentaire

Elle s’est déroulée essentiellement dans la bibliothèque centrale de l’UAC, les centres de documentation de la FLASH et dans les structures déconcentrées du ministère de la santé. Le tableau I présente les centres de documentation, la nature des documents et les types d’informations recueillies.

Tableau I : Synoptique de la recherche documentaire

Centre de documentation Nature des documents Types d’informations Bibliothèque centrale de

l’UAC

Livres, articles, thèses, mémoires,

Informations générales et à caractères méthodologiques

Centre de documentation de

l’ABEE Thèses, mémoires Information sur le sujet et approche

méthodologique

IGN Carte topographique Information de base sur le secteur

d’étude

DDS Ouémé/Plateau Rapports Informations spécifiques sur les centres

de santé du secteur d’étude

Mairie d’Ifangni PDC, monographie,

Rapports

Information de base sur le secteur d’étude

Internet Rapport, Articles,

Thèses,

Informations générales et spécifiques relative au thème d’étude.

Source : Recherche documentaire Juillet 2017

1.2.2. Collecte des données

Dans cette étude, les données principalement utilisées sont : caractéristiques démographiques, unité de santé, accès aux centres de santé. En plus des données non spatiales ou alphanumériques, des données spatiales ont été fournies par l’Institut Géographique National (IGN) du Bénin. Ces données se résument dans le tableau II.

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18 Tableau II : Données spatiales utilisées

Données extraites Sources Dates

Réseau hydrographique, réseau routier, limites administratives de la Commune

Fond numérique IGN 2002 de la carte horo-hydrographique du Bénin

2002 2010

Données démographiques INSAE, RGPH-4 2014

Nombre de centre de santé Mairie d’Ifangni 2017

Pentes Modèle Numérique de Terrain

(données LiDAR) 30 m 2016

Source : Recherche documentaire Juillet 2017

La collecte des données a concerné d’une part les données spatiales et levés GPS et d’autre part les données socio-démographiques. Les données collectées sont les suivantes :

- les coordonnées géographiques des centres de santé de la commune d’Ifangni levées au GPS en octobre 2017, dans le système UTM, zone 31N avec pour datum WGS 1984 ;

- les données socio-démographiques acquises à l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE) incluant l’effectif de la population d’Ifangni en 2013 et les projections démographiques de la Commune d’Ifangni jusqu’en 2017 ;

- les données relatives aux facteurs de fréquentation et d’accessibilité des centres de santé.

Echantillonnage

Le plan d’échantillonnage comporte deux niveaux : les villages/quartiers et les ménages. Sur les 41 villages/quartiers que compte la commune, 18 villages/quartiers sont considérés.

Le choix des villages n’est pas aléatoire. Il s’agit d’un choix raisonné sur la base des variables qui décrivent l’accessibilité aux services de santé desservant la commune d’Ifangni. Ce sont :

- la distance au centre de santé communal ;

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19 - la distance aux centres de santé d’arrondissement ;

- la distance au service de santé le plus proche ;

- la présence d’un centre de santé fonctionnel dans le village/quartier ; - la localisation ou non du village/quartier au bord de la route principale ; - la localisation ou non du village/quartier à moins de 5 kilomètres de la route

principale ;

- la desserte du village uniquement par une mauvaise piste.

Le groupe socio culturel majoritaire est retenu dans le village comme huitième variable, car elle synthétise d’éventuelles différences culturelles dans les choix thérapeutiques, tout en constituant une caractéristique essentielle d’un village.

Dans chacun des 18 villages/quartiers, 10 chefs de ménage qu’ils soient utilisateurs ou non des services des centres de santé ont été sélectionnés. Le questionnaire utilisé privilégie les questions factuelles sur des pratiques effectives plutôt que les déclarations de principes. L’enquête a impliqué 180 ménages répartis dans les 6 arrondissements de la Commune (Tableau III).

Tableau III : Répartition de l’échantillon

Arrondissement Villages/Quartiers Nombre de ménages enquêtés

Banigbé Akadja, Doké, Banigbé-Nagot 30

Daagbé Gblogblo, Djègou-Nago, Daagbé-Nagot 30

Ifangni Baodjo, Igolo, Ifangni 30

Ko-Koumolou Kitigbo, Ko-Dogba, Ko-Ogou 30

Lagbè Lagbè, Zian, Sokou 30

Tchaada Dassah, Kétoukpè, Mongba 30

Total - 180

Source : Investigations de terrain, Juillet 2017

Dans les villages/quartiers, les ménages ont été choisis de manière aléatoire de sorte à avoir des répondants hétérogènes du point de vue des occupations (artisans, fonctionnaires, exploitants agricoles, etc.).

1.2.3. Techniques et outils de collecte des données

(20)

20 Le recensement des centres de santé a consisté à parcourir l’ensemble de l’espace communal. Une fiche de recensement a été élaborée à cet effet. Cet outil a permis de recueillir les données sur la couverture sanitaire et les caractéristiques des centres de santé. Les techniques utilisées sont :

- l’entretien avec les responsables des centres de santé ; - les observations des zones abritant les centres de santé.

Un Système de Positionnement Global (GPS), marque Garmin, type 64S a servi pour le relevé des coordonnées géographiques des centres de santé et des infrastructures sociocommunautaires qui impactent la fréquentation des centres de santé.

Un questionnaire ménage a été utilisé pour apprécier l’accessibilité géographique des centres de santé. L’enquête ménage est orientée vers le concept de difficultés d’accès perçue par la population. Dans ce sens, la stratégie est basée sur la perception des populations par rapport à l’accessibilité des soins perçus au niveau géographique, temporel et socio culturel.

Un appareil photographique numérique a été utilisé pour la prise instantanée des observations faites sur le terrain.

1.2.4. Traitement des données

1.2.4.1. Traitement général des données géospatiales

Les données spatiales ont été géométriquement corrigées et structurées en base de données spatiales. La carte routière analogique de la Commune d’Ifangni a été scannée sous format *tiff (Tagged Image File Format). Le fichier numérique obtenu a été importé dans le logiciel ILWIS 3.3 pour les corrections géométriques. A la fin des corrections géométriques, le fichier corrigé est de nouveau exporté sous format *tiff.

Le logiciel ArcGIS 10.4 a servi de cadre à la mise en place de la base de données géospatiales. Un Personal Geodatabase est créé dans ArcCatalog 10.4 pour stocker les données dans le Feature dataset à concevoir.

A partir du Personal Geodatabase, un Feature dataset est conçu et paramétré sur le système UTM, WGS 1984 zone 31 Nord qui est celui de la zone d’étude. Le Feature

(21)

21 dataset a servi de base à la création des Feature class qui sont des couches à géométrie variable en point, ligne et polygone.

1.2.4.2. Levés GPS

Le traitement des levés GPS a été fait à l’aide du logiciel Base Camp. Une table regroupant chaque centre de santé et infrastructures associée à ses coordonnées est conçue. Cette table a été ensuite importée dans Arc Map 10.4, ce qui a permis d’afficher les centres de santé et infrastructures en points reliés à une table d’attributs dans l’environnement SIG.

Dans la suite, Arc Catalog 10.4 a été utilisé pour supporter la base de données géospatiales.

1.2.4.3. Numérisation dans ArcMap 10.4

Après la création des couches dans Arc Catalog, l’interface de Arc Map 10.4 a servi de cadre pour la numérisation. Les différentes couches créées dans Arc Catalog ont été

"ajoutées" à l’interface de ArcMap. Des corrections ont été apportées afin d’avoir des couches de bonne qualité. La base de données qui en résulte comporte le Personal Geodatabase, le Feature dataset et les Feature class.

Le Personal Geodatabase est une collection d’ensembles de données géographiques de différents types et qui sont gérés à partir d’un dossier de fichiers ou d’une base de données relationnelles. On y stocke toutes les couches de données (Feature dataset) Le Feature dataset est un répertoire comportant un ensemble de données à référence spatiale et leurs attributs et se présentant sous forme de couches de données en points, lignes et polygones.

Les Feature class sont des couches de données de type vecteur et représentent des détails terrestres à géométrie variable en point, ligne et polygone. Ils sont composés des limites d’arrondissement (en lignes et en polygones), de la limite de la Commune d’Ifangni (en lignes et en polygones) des localités (en points) et des routes (en lignes).

(22)

22 1.2.4.4. Détermination du poids spatial de chaque infrastructure sanitaire

Un polygone de Thiessen est réalisé pour évaluer le poids spatial de chaque infrastructure sanitaire. Ensuite le poids démographique sur chaque infrastructure a été évalué et comparé à la norme qui est d’un rayon de 5km.

Un polygone de Thiessen est une fonction d’interpolation locale utilisant la méthode dite des plus proches voisins. Ces polygones découpent l’espace autour de points de base de telle manière que chacun d’eux comprennent toutes les positions possibles pour lesquelles il est le plus proche point d’échantillonnage (Hounguevou et al., 2014).

Cette méthode est l’une des plus courantes pour mesurer les aires d’attraction des infrastructures sanitaires. En construisant un espace autour de chaque infrastructure de santé, un nouveau maillage se dessine si bien que l’ensemble des points (ou l’ensemble des consommateurs potentiels des infrastructures de santé) est plus proche du point à partir duquel s’est construit le polygone que d’un autre point. On considère donc les polygones de Thiessen comme des unités relativement homogènes et on leur attribue la valeur du point autour duquel ils sont construits. Néanmoins les limites de ces polygones s’adaptent difficilement aux variables évoluant de manière progressive. Ils entretiennent l’illusion de phénomènes inchangés entre les limites des polygones et changent de manière brusque à la frontière. Leurs représentations sont encore contraintes par le respect des surfaces et des contours du territoire. Enfin, ils dépendent en fait totalement de la distribution des points.

1.2.4.5. Indicateur d’équité géographique

Il s’agit de la distance vers le centre de santé le plus proche j qui est considérée comme un indicateur d’équité (la distribution de cette variable et son étendue signalent ou non des différences importantes sur un territoire donné). L’équité est réalisée si les personnes vivent toutes à la même distance d’un lieu de centre de santé ou sous un seuil de distance. La cartographie après discrétisation de cette variable montre les hiérarchies spatiales.

La distance d est calculée entre les lieux i (point de vue et lieu qui dans notre exemple est le village/quartier) et j (centre de santé) et peut correspondre à une distance géométrique ou toute distance.

(23)

23 Le calcul est fait dans le SIG (ArcGIS 10.4) avec l’outil Point-Distance du module Proximity grâce à un algorithme qui utilise les points chef-lieux de village et le centre de santé.

1.2.5. Analyse des résultats et synthèse méthodologique

L’interprétation conjointe des figures et graphes a essentiellement permis d’analyser les résultats obtenus.

La méthodologie utilisée pour atteindre les différents objectifs assignés à l’étude est résumée dans la figure 1.

Les coordonnées enregistrées ont permis la réalisation des zones tampons de 5 km de rayon pour apprécier le respect de la norme selon laquelle le centre de santé doit servir la population sur un rayon de 5 km tout autour du lieu de son implantation.

Figure 1 : Synthèse de la méthodologique utilisée

Base de données spatiales

Requêtes/Analyses spatiales

RESULTATS ArcGIS 10.4

Carte

oro-hydrographique Image LiDAR Données démographiques Centres de santé

Géoréférencement

Numérisation Génération MNT Données tabulaires

ILWIS 3.3 ArcGIS 10.4 Excel

(24)

24 Dans ce chapitre, il est préalablement présenté les données et les techniques et outils de collecte. Par la suite, il a été question du traitement des données. Cette phase est essentielle puisqu’elle a permis de faire le choix des méthodes d’analyse à utiliser dans les chapitres suivants consacrés pour l’essentiel à la présentation du milieu d’étude et à la présentation des résultats.

(25)

25 CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE

Ce chapitre présente le milieu d’étude à travers la situation géographique, les composantes physiques et socio-économiques.

2.1. Situation géographique

La Commune d’Ifangni est située au sud-est du Bénin dans le département du plateau entre 6°32" et 6°44" latitude nord et entre 2°39’40"et 2°46’40" longitude est(figure 2).

Figure 2: Situation géographique et administrative de la commune d’Ifangni D’une superficie de 242 km2 représentant 0,21 % de la superficie nationale, la Commune d’Ifangni est l’une des communes de droit commun de la République du Bénin. Elle compte 33 villages administratifs et 08 quartiers de ville répartis dans six

(26)

26 arrondissements à savoir : Ifangni–Centre, Banigbé, Lagbè, Daagbé, Tchaada et Ko- Koumolou.

2.2. Milieu physique 2.2.1. Climat

La commune d’Ifangni jouit d’un climat de type guinéen avec deux saisons sèches et deux pluvieuses qui s’alternent au cours de l’année :

 la grande saison de pluie de mars à juillet ;

 la petite saison de pluie de septembre à novembre ;

 la grande saison sèche de novembre à février ;

 la petite saison sèche de juillet à août.

Ce climat est stimulant de la production agricole dans la majorité des villages de la commune d’Ifangni. Ceci est à l’origine d’une occupation anarchique de l’espace par les producteurs.

La pluviométrie moyenne varie entre 1100 et 1500 mm (ASECNA, 2015), la température moyenne varie entre 24 et 29°C avec une humidité relative qui varie entre 70 et 90 %.

2.2.2. Facteurs pédologiques et géomorphologiques

La Commune d’Ifangni présente des caractéristiques pédologiques différentes :

 sur le crétacé largement représenté par la commune d’Ifangni, existent des sols favorables à la culture du coton « gossypium », de l’igname « discorea », des légumineuses « phaseolus lunatus », du manioc « manihot esculenta » et du maïs « zea mays » ;

 sur le continental terminal, les sols ferralitiques sont propices à la culture du palmier à huile « arecaceae », du manioc « manihot esculenta », du maïs « zea mays » et des agrumes.

La commune d’Ifangni est modelée dans un relief de plateau de faible altitude comprise entre 100 et 200 m (IGN, 2016). Ce relief peu accidenté est favorable à l’installation humaine mais surtout celle des infrastructures sociocommunautaires.

(27)

27 2.2.3. Hydrographie

Plusieurs rivières saisonnières (Atanmè, Ko-Anangodo, etc.) constituent le réseau hydrographique.

Ces rivières sont importantes en saison des pluies et engendrent souvent des submersions favorables à la production agricole. Elles constituent donc un atout pour les activités de pêche, et de maraîchage.

2.3. Cadre humain

L’ethnie dominante dans la commune est le Goun (61,70 %), suivi du Yoruba et apparentés (Nago) 32,50 %. Mais les migrations récentes ont permis l’installation d’autres ethnies comme les Adja, Dendi, Yom et Lokpa (C. SOME, 2009).

Avec un taux d’accroissement annuel de 2,8 %, la Commune d’Ifangni compte 110 973 habitants (INSAE, 2015), soit 57 849 femmes et 53 124 hommes, répartis dans six (06) arrondissements (figure 3).

La répartition spatiale de la population de la commune d’Ifangni montre que les arrondissements les plus peuplés sont ceux d’Ifangni et de Banigbé qui disposent d’un effectif de population de plus de 20 000 habitants. Ce sont des lieux de développement d’importantes activités économiques liées au commerce de l’huile de palme ou aux exportations de produits agricoles en direction du Nigéria. Les arrondissements moyennement peuplés sont ceux de Daagbé, Lagbè et Ko-Koumolou. La principale activité dans ces arrondissements est l’agriculture. Il en est de même pour l’arrondissement le moins peuplé (Tchaada).

(28)

28 Figure 3: Répartition spatiale de la taille de la population de la commune d’Ifangni en 2014 L’envie de plus en plus forte des populations de vivre dans le milieu urbain a occasionné la forte densité des arrondissements périphériques de l’arrondissement de la commune notamment Banigbé et Ifangni. Cela explique le nombre important des infrastructures dans ces arrondissements.

L’effectif de la population des arrondissements de Banigbé et Ifangni plutôt significatif pourrait avoir un impact direct sur la multiplicité des infrastructures sociocommunautaires en général et en particulier sur les infrastructures de santé de la commune.

(29)

29 2.4. Infrastructures et équipements

La commune d’Ifangni renferme de multitude d’infrastructures : les centres de santé, les écoles, les adductions d’eau villageoises, les marchés, etc.

La Commune dispose en dehors des réseaux de téléphonie cellulaire du Bénin, ceux du Nigéria grâce à sa proximité. L’électricité est fournie par des groupes électrogènes, des panneaux solaires et la SBEE.

2.4.1. Etat des lieux des infrastructures hydrauliques dans la commune

La Commune d’Ifangni dispose de différentes sources d’approvisionnement en eau potable. Il s’agit des forages, des puits et de quelques kilomètres de réseau SONEB.

La figure 4 présente la répartition des points d’eau dans la Commune d’Ifangni.

Cette figure présente la répartition des infrastructures hydrauliques par arrondissement.

On remarque que les infrastructures sont concentrées sur une partie du territoire (au centre) de la commune. L’arrondissement de Ko-Koumolou situé à l’ouest est presque dépourvu d’infrastructures et on note un seul point d’eau public. Ceci peut s’expliquer par la mauvaise politique de répartition des ouvrages hydrauliques et aussi, la position géographique (zone de vallée) de certains arrondissements de la commune.

(30)

30 Figure 4 : Répartition des infrastructures hydrauliques dans la commune d’Ifangni Dans l’ensemble de la commune, les synthèses de l’année 2017 montrent une inégale répartition sur le territoire des points d’eau. Ceci est dû à une mauvaise vision d’aménagement et d’implantation des ouvrages hydrauliques. Les habitants dépourvus d’infrastructures hydrauliques se ruent vers les villages voisins pour s’approvisionner.

Cette situation pourrait constituer un des facteurs de choix de localité pour l’installation des infrastructures sanitaires.

2.4.2. Infrastructures scolaires

La situation scolaire de la Commune d’Ifangni se caractérise par une moyenne couverture en infrastructures scolaires, l’effectif moyen par classe est de 50 élèves ; 38

(31)

31

% des salles de classes sont en matériaux précaires ou délabrés (Mairie d’Ifangni, 2016).

La répartition des infrastructures scolaires est matérialisée sur la figure 5.

Le déficit en enseignants qualifiés demeure un problème crucial, 60 % des enseignants sont non qualifiés (communautaires ou contractuels). Le ratio enseignant/élèves est de 1 pour 50 élèves.

Au total, 50 établissements d’enseignement primaire, maternel, secondaire et coranique ont été répertoriés lors des travaux de terrain.

L’état des lieux a permis de constater non seulement une disparité dans la répartition spatiale des infrastructures scolaires, mais aussi une prolifération des établissements d’enseignement privés (11) et 3 écoles coraniques dans la commune.

Figure 5 : Répartition des infrastructures scolaires de la commune d’Ifangni

(32)

32 Six collèges couvrent les 6 arrondissements de la commune, dont 3 dans l’arrondissement d’Ifangni et respectivement 1 dans les arrondissements de Tchaada, Ko-Koumolou et Daagbé. Sur le plan sanitaire, aucun des établissements d’enseignement ne dispose de dispensaire scolaire. La dotation de dispensaire pourrait résoudre des cas d’urgence en cas d’accident avec de référer vers un centre de santé de référence.

2.4.3. Infrastructures de transport

La commune d’Ifangni est desservie par une route bitumée, une route pavée et des pistes (figure 6).

Figure 6 : Réseau routier de la commune d’Ifangni

La commune d’Ifangni est traversée par la RNIE 1 et la RNIE 1bis sur une longueur de 13 km. Elles sont les seules routes bitumées. Par ailleurs, elle est desservie par 8 km de

(33)

33 voies pavées et plus de 300 km de routes non bitumées dont la majorité est défectueuse en toutes saisons.

En effet, pendant la saison sèche, ces routes sont mal nivelées, et en saison pluvieuse, elles sont inondées et boueuses. Les routes interviennent dans la structure de la commune et constituent ainsi un élément de son paysage. Elles conditionnent la vie de ses habitants en assurant les communications, en supportant la circulation et en favorisant l’accès aux centres de santé.

(34)

34 CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION

La cartographie des infrastructures sanitaires et des facteurs d’accessibilité constituent les résultats obtenus.

3.1. Répertorier les infrastructures de santé de la commune d’Ifangni

Dans la Commune d’Ifangni, les travaux de terrain révèlent que les infrastructures de santé sont dans un état dégradé. La planche 1 illustre cet état de chose.

Planche 1 : Dispensaire de Kossou dans l’arrondissement de Daagbé (a) et centre de santé de l’arrondissement d’Ifangni, situé à Ita-Soumba (b)

Prise de vue : Lawson, janvier 2018

L’état délabré des bâtiments abritant les formations sanitaires dans les arrondissements de Daagbé et Ifangni explique la réticence des populations à fréquenter lesdites formations. On constate aussi une inaccessibilité remarquable auxdites formations.

Les problèmes d’équipement constituent un frein à la qualité du diagnostic de malade et du traitement, voire un danger pour les patients. A l’instar des formations sanitaires les autorités communales doivent consentir beaucoup d’efforts dans le domaine des équipements pour rendre plus fonctionnelles et accessibles les formations sanitaires.

Dans la commune d’Ifangni deux secteurs de santé formels existent : le secteur public, avec six (06) établissements, et le secteur privé, avec dix (10) établissements et une (01) pharmacie (tableau IV).

(a) (b)

(35)

35 Tableau IV : Répartition des structures de santé dans la Commune d’Ifangni

Arrondissement CSCOM CSA Dispensaire CSP Pharmacie

Banigbé 0 0 0 5 0

Daagbé 0 0 1 1 0

Ifangni 1 1 0 3 1

Ko-Koumolou 0 0 0 1 0

Lagbè 0 1 0 0 0

Tchaada 0 1 0 1 0

Commune 1 3 2 10 1

CSCOM : Centre de santé communal ; CSA : Centre de santé d’arrondissement ; CSP : Centre de santé privé

Source : Travaux de terrain, septembre 2017

Les travaux de terrain ont permis de recenser au total 17 structures de santé.

Selon la pyramide nationale du système de soin étatique, chaque arrondissement du pays devrait disposer d’un centre de santé d’arrondissement et chaque commune devrait disposer d’un centre de santé communal à moins qu’elle ne soit déjà desservie par un service de santé public d’un niveau supérieur.

La figure 7 présente l’état des lieux des centres de santé publics dans la Commune d’Ifangni en 2017.

(36)

36 Figure 7 : Répartition spatiale des centres de santé publics installés dans la commune

d’Ifangni en 2017

Cette figure 7 montre que les structures publiques de santé sont concentrées au nord dans les arrondissements d’Ifangni et de Lagbé. En 2017, la commune d’Ifangni ne dispose que de cinq (5) centres de santé publics. L’arrondissement de Ko-Koumolou et celui de Banigbé ne disposent pas d’un centre de santé public. La population de ces arrondissements en cas de maladie s’oriente vers des centres de santé privés.

La figure 8 présente la répartition spatiale des centres de santé privés de la commune d’Ifangni.

(37)

37 Figure 8 : Répartition spatiale des centres de santé privés installés dans la Commune

d’Ifangni en 2017

La commune d’Ifangni dispose de plus de centre de santé privés que de publics. Les centres de santé privés sont rencontrés dans tous les arrondissements de la commune.

Ces centres sont concentrés dans les arrondissements d’Ifangni et de Banigbé. La proximité du Nigéria couplée au phénomène d’urbanisation sont à l’origine de cette concentration.

Au nord-ouest et au sud de la Commune, l’insuffisance de centres de santé existants résulte des faibles densités démographiques et du peu d’intérêt économique qu’ils représentent.

En 2000, après l’adoption des textes de la décentralisation portant organisation des Communes en République du Bénin qui attribue aux Communes des compétences en

(38)

38 matière d’infrastructures et d’équipements sanitaires, les structures de soins supérieurs se sont installées. Le centre de santé communal en 2005, la pharmacie d’Igolo et le CSA d’Irédé en 2006 ont vu le jour.

L’objectif est de fournir les services de santé nécessaires aux populations de la Commune.

Cette situation a peu changé au cours de la dernière décennie (2007-2017) avec la multiplication des structures de santé. Les lieux les mieux équipés pendant la période d’avant la décentralisation sont devenus aujourd’hui des centres urbains. Ils cumulent les équipements publics dont fait partie le CSCOM, au sommet de la hiérarchie sanitaire de la Commune.

La figure 7 montre la présence d’un centre de santé communal, d’un centre de santé d’arrondissement, de trois centres de santé privés et d’une pharmacie dans l’Arrondissement d’Ifangni. La population de cet arrondissement représente 28,82 % de la population totale.

L’arrondissement de Ko-Koumolou compte 13751 habitants soit 12,39 % de la population totale qui constitue l’arrondissement totalement enclavé dispose d’un (01) seul centre de santé privé.

Les populations des villages de Zian, Ita-Oro, Darouwa, Agonkessa et Akadja semblent être laissées pour compte. Elles parcourent en moyenne 11 km pour se rendre au centre de santé le plus proche, qui est le CSA de Lagbè.

3.2. Répartition des centres de santé suivant la densité de la population

L’importance des infrastructures de santé est mieux appréciée quand ils sont beaucoup plus accessibles par les populations. Pour mieux apprécier les facteurs démographiques liés à la distribution de ces infrastructures, les couches des infrastructures de santé et de la densité des populations ont été superposées et sont présentées sur la figure 9.

(39)

39 Figure 9 : Relation entre infrastructures de santé et densité de la population Cette figure 9 met en relief la concentration des infrastructures en fonction de la densité de la population par arrondissement. On constate que l’arrondissement d’Ifangni, est moins densément peuplé mais abrite quatre types d’infrastructures dont le centre de santé communal et la pharmacie. Ensuite on a les arrondissements de Lagbè, de Banigbé et de Daagbé, moyennement densifiés et comportent les centres de santé privé (5 à Banigbé et 1 à Daagbé), le dispensaire de Daagbé et un centre de santé d’arrondissement (Lagbè). Par contre, les arrondissements de Tchaada et de Ko-Koumolou connaissent une forte concentration humaine et par ricochet une faible concentration d’infrastructures de santé. Cette situation s’explique en partie par la position géographique de ces arrondissements qui sont à proximité de la zone marécageuse.

(40)

40 Plusieurs infrastructures sont parfois installées au même endroit à cause du poids démographiques des localités environnantes. Ainsi, chaque infrastructure peut desservir une zone précise et peut supporter une charge démographique limitée. Cet aspect seul ne permet pas de bien appréhender la distribution spatiale, la couverture spatiale aussi est une condition primordiale.

3.3. Distribution des centres de santé par rapport à la proximité de résidences La carte sanitaire de la commune d’Ifangni permet de voir des disparités notoires entre les arrondissements. Les habitants de Tchaada, Banigbé et Ifangni centre vivent relativement plus près des centres de santé et bénéficient grâce à cette proximité de services de soins facilement accessibles. A l’inverse, les arrondissements de Daagbé, Lagbé et Ko-Koumolou malgré leur couverture moyennement satisfaisante en centres de santé au regard des normes de l’OMS, sont profondément marqués par l’éloignement des structures de soins pour certaines populations qui parcourent plus de 10 km pour atteindre un centre de santé.

La figure 10 met en évidence l’accessibilité des centres de santé du point de vue d’accessibilité géographique.

L’étude de cette accessibilité s’est faite par la constitution de zones tampons autour des centres de santé privés et ceux publics. Les buffers de 5 km ont été réalisés autour de ces centres de santé afin de montrer la zone couverte par chaque centre et la couverture de la commune en centres de santé.

(41)

41 Figure 10: Accessibilité géographique des centres de santé dans un rayon de 5 km

selon les normes de l’OMS

Il en ressort que la majorité des populations de la Commune vive très éloignée des services de soins de référence (publics). Elles peuvent faire plus de 10 km pour se rendre à un centre de santé public. En revanche, ces populations sont plus proches des centres de santé privés, car parcourent moins de 7 km pour s’offrir des soins de santé de ces centres (Clinique Sang de Jesus, Clinique Banigbé, Clinique Odofin, Clinique de Kitigbo). Ce facteur de proximité ou d’éloignement a des conséquences sur la bonne prise en charge des habitants en matière de soins supérieurs.

3.4. Couverture spatiale des centres de santé

Pour cerner la couverture spatiale des infrastructures de santé dans la commune d’Ifangni, le polygone de Thiessen a été généré. Ce polygone a permis d’observer toutes

(42)

42 les infrastructures de santé proches de telle ou telle localité par rapport aux autres. Un polygone est construit autour de chaque infrastructure et comporte les localités proches de cette dernière. Cette technique de partitionnement de l’espace géographique en polygone a permis de délimiter la zone de couverture des infrastructures de santé. La figure 11 présente le résultat de cette analyse.

Figure 11 : Couverture spatiale des centres de santé

Le polygone de Thiessen couvre 81 % des six arrondissements que compte la commune d’Ifangni. L’analyse montre que 9 % (Ifangni, Issobè, Monyédjou, Houmbo-Djèdjè et Ganmi) de la commune bénéficie d’une bonne couverture du fait de la présence du centre de santé communal. Cette couverture impact 12 912 habitants soit 11,64 % de la population. On note que 30 % de l’espace communal est faiblement couvert par les centres de santé (20,36 % soit 22 594 habitants) dans les localités suivantes : Irédé,

(43)

43 Kossou, Ilé-Kangan, Kétoukpè, Lagbè, Sobè ; Akadja et Banigbé. La très faible couverture en infrastructures sanitaire concerne 42 % de l’espace et impacte 32,82 % de la population soit 36 417 habitants répartis dans douze localités (Olaogoun, Gbedranfo, Kouyè, Daagbé, Isale-Borda, Mongba, Kitigbo, Daagbé-Nagot, Banigbé-Gare, Dotinkanmin, Doké et Igolo).

Ces résultats s’expliquent par la présence des marécages à l’ouest de la commune et la nature argileuse du sol dans le nord, rendant l’accès des localités difficile en toutes saisons de l’année.

Ce polygone vient prouver que les zones restantes à pourvoir en centres de santé sont les parties nord, sud et ouest de la commune en tenant compte de l’espace géographique.

La figure 12 ci-après montre la distribution des centres de santé dans la commune en fonction des distances euclidiennes.

(44)

44 Figure 12 : Distribution spatiale des centres de santé par distance euclidienne La distance euclidienne par zone de surface couverte dans le rayon de 500 à 3500 mètres, montre que les centres de santé communale, les CSA d’Ifangni, de Lagbè, le CSP d’Ifangni, ceux de Banigbé comme les deux centres de Tchaada présentent déjà une zone de recouvrement.

Il en est de même que les deux centres de Daagbé et les deux centres situés au nord-est de l’arrondissement d’Ifangni. Dans l’intervalle de rayon de 3500 à 5000 mètres, le centre de santé de Ko-Koumolou se joint aux autres de santé de la commune pour former un recouvrement. A 5000 mètres, tous les centres de santé de la commune ne présentent pas une surface de recouvrement en un bloc.

(45)

45 Cette figure pourrait orienter les populations dans le choix des centres de santé pour leur traitement en cas de maladies.

De plus, en se référant à la figure 13, qui met en relief l’accessibilité des centres de santé par rapport à une route principale, l’on voit que les arrondissements de Banigbé, Lagbé et l’ouest de l’arrondissement d’Ifangni se démarquent une fois de plus des autres arrondissements.

Figure 13: Accessibilité des centres de santé par rapport aux principales routes La méthode a consisté à choisir la route bitumée et la route pavée comme principales routes de desserte aux centres de santé. Par conséquent, tous les centres de santé qui se trouvent sur une route principale sont supposé accessibles. Il résulte de cette analyse que tous les CSA et le CSCOM se situent sur les routes principales, ce qui facilite donc leur

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