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Le lieu de l'hivernement de l'expédition Dollier-Galinée en 1669-1670

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Academic year: 2021

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(1)

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3. S"

U_

l<?.7

INSTITUT D'HISTOIRE THESE PRESENTEE

A L'ECOLE BES GRADUES

DE L'UNIVERSITE LAVAL

POUR OBTENIR

LE DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES EN HISTOIRE

p a r

Jean-Marc Paradis,

bachelier en histoire,

licencié es-lettres (histoire)

de l'Université Laval

Le lieu de l'hivernement de 1' expédition Dollier-Galinée en 1669-1670.

(2)

AVANT-PROPOS

Les démarches entreprises en vue de revaloriser et de rénover le site historique de Port Dover ont attiré notre attention sur l'expédition des Sulpiciens Dollier de Casson et Galinée. La lecture des travaux de Coyne, qui font autorité depuis quarante ans, nous a laissé sur notre faim car elle laisse en suspens de nombreu-ses questions et révêlent des contradictions. Aussi, avons-nous décidé de reprendre l'enquête à zéro.

La cwjse aux documents nous a amené dans maints

dépôts d'archives et bibliothèques. Nous désirons remercier tous ceux qui ont facilité notre tâche et à qui nous sommes redevable do la bonne marche de ce travail. Nous ne pouvons les nommer tous.

Contentons-nous de remercier d'une manière particulière Mademoiselle Juliette Bourque de la bibliothèque des Archives publiques du Canada, Monsieur Paul-Evariste Dumas de la section des cartes des Archives publiques du Canada, Monsieur J, Russell Harper, conservateur du Musée McCord de l'Université McGill, Monsieur l'abbé Honorius Provost du Séminaire de Québec et nos confrères de travail, George C# Ingram et lan Vfe-lker.

A Monsieur Jean Hamelin, qui a bien voulu diriger notre travail et nos recherches, nous offrons l'expression de notre gratitude.

(3)

TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS I T..BLE DES MrTIERES II

TABLE DES CERTES ET TABLEAU IV

SIGLES ET ABREVIATIONS V

BIBLIOGRAPHIE VI CARTOGRAPHIE XI

INTRODUCTION 1 Liste des documents... 1

Authenticité des archives... 2 La carte originale et ses copies,, ,. 2

Analyse des cartes du dix-septième siècle,,...,,,. 6 Cas spécial: la carte attribuée à 11. de Belmont,,. 8 Analyse des cartes du dix-huitième smècle...,.., 10

Liste des artefacts... 17

Chapitre premier: La nouvelle-Franco en 1669 20 Position générale de la Nouvelle-Prance 20

L' administration. 21 La population • 23

L' émigration.

25

L' économie ...,«. 26 La connaissance du pays 28 La nécessité des explorations 29

Chapitre II: Les explorateurs 30 François Dollier de Casson,,,,, , 31

(4)

Ill

René de Bréhant de Galinée... 35 René-Robert Cavelier de La Salle... 36

Chapitre III : L' expédition. , Ao

Buts de l'expédition Al

Permission des autorités civiles et ecclésiastiques

k2

Membres de 1 ' expédition AA

Guides de l'expédition...,.

k5

Départ

k6

Première réception chez les Iroquois,...

k7

L'expédition se sépare

à

Tinaouataoua ,

kQ

Arrivée et hivernement sur les bords du lac Eric, 50 Prise de possession des terres nouvelles,,, , 51

Arrivée à Sain te-Marie du Sault,, 53

Retour à Montréal

5k

Chapitre IV: Le site du confluent 5é Bref historique de Port Dover 56 Analyse des oeuvres de Coyne 6l Réfutation des preuve s de Coyne 62

Liste des artefacts..

6k

Analyse des artefacts ...,,

66

Ce qui ressort de toute l'argumentation en faveur

du site de Port Dover ... .., 67

CONCLUSION i.. _ . 69

(5)

TABLE DES CARTES ET TABLEAU

Carte de Franquelin (1679),,., 5 Carte de Raffeix (l688).,. 7 Carte attribuée a Belmont ('I68O) 9

Carte de Guillaume De l'isle (1703) H Carte de Chaussegros de Lery fils (1725), 12

Carte de Robert de Vaugondy fils (1753)

lk

Carte de Nicolas Bellin (1755) 15 Carte de d'Anville (1755) 16"

Tableau du recensement de I667 ••

2k

Cartes de voyage de Champlain, Brûlé et Dollier de Casson 52

(6)

SIGLES ET ABREVIATIONS

APC Archives publiques du Canada, ASQ Archives du Séminaire de Québec. AUMG Archives de l'Université McGill.

BN Bibliothèque nationale, Paris, France. DBC Dictionaire biographique canadien.

DCM Dépôt des cartes de la Marine, Paris, France. JIP Journal de l'Instruction Publique.

LC Library of Congress, .Washington, D.C., U.S.A, OHS Ontario Historical Society, Papers and Records, RAPQ Rapport de"l'Archiviste de la province de Québec. RHAF Revue d'Histoire de l'Amérique française.

RCF Revue du Canada français.

RJ Relations des Jésuites et autres documents. (Ed. Twaites)

RUO Re-crue de l'Université d'Ottawa.

(7)

BIBLIOGRAPHIE

I- Sources manuscrites:

Archives publiques du Canadas

Série C11A, Vol. 3 - Correspondance générale: l668-l6?2 Lettre de Talon à Colbert (il novembre l670) qui relate l'expédition des Sulpiciens,

Fonds français - 13516 - MG 7

L'extrait du récit de voyage de 11. de Courcelles au lac Ontario en 1671 montre la présence de Dollier de Casson à cette expédition.

archives du Séminaire de Québec: Séminaire 12, no 56

Il s'agit d'une liste des plans ou cartes copiés au crayon par P.L. Morin et restaurés par M, P.M. O'Leary, prêtre, depuis le 1er décembre 1896.

Carte no 25

Copie de la carte de Galinée tracée au crayon par Morin. Archives de l'Université McGills

Correspondance et artefacts au sujet de 1'expédition Dollier-Galinée conservés au musée McCord,

II- Sources imprimées:

COYNE, James H.s Exploration of the Great Lakes 1669-1670 by Dollier de Casson and de Bréhant de Galinée. Toronto, 0H3, 1903. 90p., Cartes, Ills., 2A.5cm.

Critiques de l'auteur concernant les éditions antérieures du manuscrit de Galinée.

DOCUMENTSVRELATING TO THE COLONIAL HISTORY OF THE STATE OF NEW YORK, Vol. IX. Albany, Ed. E.B. O'Callaghan, 1855. 1112p., Cartes, Ills, 30cm.

DOLLIER DE CASSON, François: Histoire de Montréal. Collections Les Mémoires de la Société Historique de Montréal, quatrième livraison. Montréal, La Minerve, 1868. 295p., Index, 25.5cm.

(8)

VII

GALINEE, René de Bréhant de: Voyage de MM. Dollier et Galinée. Toronto, OHS, 1903. 90p-,, Cartes, Ills., 2k,5cm.

C'est la source la plus importante dont nous nous servons pour ce qui a trait au récit.

GALINEE, René de Bréhant de; Voyage de MM. Dollier et Galinée. Collections Les Mémoires de la Société Historique de Montréal, Sixième livraison, Montréal, La Minerve, 1875. 8^P.« Index, 26cm.

Nous nous servons de cette source en de rares occasions, ROY, Pierre-Georges s Rapport de l'Archiviste de la Province de

Québec. 1930-31. Québec, Rédempti Paradis, 1931. 508p., Indgx, 28cm,

_: Rapport de l'Archiviste de la Province de Québec. 1936-37. Québec, Rédempti Paradis, 1937. ^56p», Index, 26,5cm,

SULTE, Benjamin: Histoire des Canadiens français, IV, Montréal, Wilson & Cie Ed., 1882. 160p., Ills., Index, 31cm.

Nous utiliserons cette oeuvre uniquement pour ses données du recensement de 1667.

III- Etudes sur le sujets

COYNE, James H.s The Dollier-Galinée Expedition 1669-1670. Reprin-ted from OHS, XX. Toronto, The Ryerson Press, 1922. 7p., Ills., 25cm.

s The Identification of the Site Near Port Dover of the Wintering Place of Dollier de Casson and Bréhant de Galinée. 1669-1670. SRC, XIX, 1925, Section II, 67ss.

: The Pathfinders of the Great Lakes. Collections Canada and its Provinces. Vol. I.

IV- Etudes sur les explorateurs s

ALLAIRE, 1'abbé J,B,A.s Dictionnaire biographique du Clergé

canadien-français. Montréal, Imp. de l'Ecole catholique des Sourds-Muets, 1910. 5^3p», Ills., 2Acm,

FLENLEY, Ralphs A History of Montreal. l6A0-l672. From the French Dollier de Casson. Translated and edited with a life of the author. London and Toronto, J.M. Dent & Sons Ltd., 1928. 3Qkp», Maps, Plans, 23 x 15.5cm.

(9)

VIII

C'est l'oeuvre maîtresse pour toute la biographie de Dollier de basson.

GAUTHIER, Henris La Compagnie de St-Sulpico au Canada. Montréal, Séminaire St-Sulpice, 1912. 150p., 16.5cm,

GROULX, Lionels Notre grande aventure. Montréal, Fides, 1958. 299p., Ills, Index, 2Acm.

Les problèmes soulevés» par l'expédition et les consé-quences de cette expédition sont étudiés»; l'auteur ne parle pas de la question de l'hivernement.

LEJEUNE, L,s Dictionnaire biographique général du Canada,,, Vol. I. Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., Portraits, Illus., 26cm,

li-UR.ULT, Oliviers Dollier de Casson. La Revue Trimestrielle Canadienne, Vol. IV, 1918-1919, 361-371.

Dans cet article, on regarde surtout l'oeuvre de Dollier comme seigneur de Montréal.

s René de Bréhant de Galinée. DBC, I, 129-130. C'est la meilleure biographie existante de Galinée.

s Sur les pas des missionnaires explorateurs. Revue de l'Université d'Ottawa, Juillet-septembre 1931» 316-3^1.

ROQUEBRUNE, Robert des Deux historiens de Montréal au XVIIe siècle. Revu<_"*Canada français, Septembre 1933, 19-20.

V- Etudes générales:

KxNNISTER, J.A.s Port Dover Harbour, OHS, XLI, 19A9, 57-58. BREBNER, John B.s The Explorers of North America. 1A92-1806.

London, A, & C. Black Ltd., 1933. A82p., Maps, Index, l6cm, CEL-RRETTE, Marie-Jean-d ' Ars s Claude Dabi on. DBC, I,

251.-COSTAIN, Thomas B.s Blanc et ors le régime français au Canada. Garden City, NY., Doubleday & Co. Inc., 1959. Al7p., Index, 21cm. Traduction de Charles-Marie Boissonneault.

DELANGLEZ, Jeans Louis Jolliet - vie et voyages. (l6A5-1700) Montréal, Les Editions de la Revue d'Histoire de l'Amérique

(10)

IX

DELANGLEZ, Jeans Some LaSalle Journeys. Chicago, Institute of Jesuit Histoiy, 1938, 102p., 23cm.

ENCYCLOPEDIA C/vNJ'_DIA_L'_, Vol, 8

Ottawa, The Canadiana Company Ltd., 1963. kkOn,. Cartes, Illus., 27cm.

PAILLON, Emiles Histoire de la Colonie française au Canada, III. Paris, Imp. Poupart, Daryl & Cie, 1866, 5^p.» 26.5cm. FERLAND, l'abbé J.B .A. s Cours d'histoire du Canada, II. Québec,

Augustin Côté éd., 1865. 620p., 22cm.

Gx.UTHIER, Henri: Archives et souvenirs, Montréal, s, éd., 1938. 258p., 23.5cm,

GOSSELIN, Auguste: L'Eglise au Canada depuis Mgr de Laval jusqu'à la Conquête. Première parties Mgr de St-Vallier. Québec, Laflamme 8c Proulx, 1911. 502p., Index, 2<W_.

GRAVIER, Gabriels Découvertes et établissements de Cavelier de La

Salle de Rouen dans 1'Amérique du Nord. Paris, Maisonneuve & Cie, 1870. AOOp., Cartes, index, 23cm.

GROULX, Lionels Histoire du Canada français, I. Montréal et Paris, Fides, I960. 39Ap., Cartes, Index, 2Acm,

s Colonisation au Canada sous Talon. RHAF, II, 61-73. HAMELIN, Jeans Economie et société de la Nouvelle-France. Cahier

no 3 de l'Institut d'Histoire de l'Université Laval, Québec, Les Presses Universitaires Laval, i960. 137p.» Tabls, graphs,

23cm.

HAMIL, Fred Coynes The Valley of the Lower Thames. l6A0 to 1850. Toronto, University of Toronto Press, 1951. 390p., Cartes, Ills, Index, 23cm.

HARISSE, Henrys Notes sur la Nouvelle-France fl5A5-1700). Paris, Librairie Tross, 1872. 367p», Index, 23cm,

HOPKINS, James Cas tell s Canada, The Starry of the Dominion. New York and Toronto, The Co-Operative Publication Society, 1901.

510p., 21cm,

s French Canada and the St. Lawrence.

(11)

KENGSFORD, Williams The History of Canada, I. Toronto, Rowsell <& Hutchison, 1887. A88p., 23,5cm.

LANCTOT, Gustave: Histoire du Canada, II, Montréal, Librairie Beauchemin, 1963. 370p., Index, 21cm,

MARGRY, Pierres Les Normands dans la Vallée de l'Ohio. Jounal de l'Instruction Publique, Vol, 31, nos 66-67-68-69. Paris, 1862, MAURAULT, Oliviers Nos missions. Montréal, Ed. Zodiaque, 1936.

32^p., 18cm.

MONET, J.s Jacques Marquette. DBC, I, 501-50^.

MORTON, W.L.: The Kingdom of Canada. Toronto, McClelland & Stewart Ltd,, 1963. 556p., Maps, Index, 23.5cm.

MUNRO, William-Bennetts The Seigneurs of Old Canada. Toronto, Glasgow, Brook & Co., 191A. 155p., Ills, Index, 18cm.

NISH, Camerons The French Regime. Scarborough, Prentice-Hall of Canada, 1965. 176p., Index, 22cm.

PARKMAN, Francis s La Salle and the Discovery of the Great West. Coll.s France and England in North AmeriEa. Part III.

Toronto, Geo. N. Morang Co. Ltd., 1899. 522p., Ills, Index, 21cm.

RAMEAU DE ST-PERE, Edme s La France aux colonies. Paris, Ed. A.. Jouby, 1859. 508p., 22cm.

RELATIONS LES JESUITES ET AUTRES DOCUMENTS CONTEMPORAINS.

Ed, Twaites» Cleveland, The Burrows Brothers Company, 1899•• Vol, Ls Bas-Canada - Iroquois et Ottawas. l66A-l667«

328p., Ills, 22,5cm,

Vol, LXVIIs Hurons - Iroquois - Ottawas. 1672-1673. 319p., Ills, 22.5cm.

VACHON, Andrés Jean Talon» DBC, I, 629-6^-6.

WEAVER,. Emily P.s The Story of the Counties of Ontario. Toronto, Bell & Cockbum, 1913. 318p., Ills, Index, 19cm.

WINDSOR, Justins Geographical Discovery in the Interior of North America in its Relations. 153A-1570. Boston and New York, Hoghton, .tiffin & Co., 1900., 379p.j Maps, Ills, Index, 17.5cm.

(12)

C A R T O G R A P H I E

I - Sources

l ) . Sources s p é c i a l e s :

1 - Carte de 1679 s

[Carte des lacs Supérieur et Illinois avec les cours de la rivière des Miamis, des Misconsing et du Mississipi jusqu'au sault situé au-dessus du confluent avec la rivière St-François ou des Nadouessioux.] [Franquelin] [I679]

Ms 81 x 52cm. DCM kOkkB, no 38. BN, Catalogue...1892. no. 282 (15).

Comme il est généralement admis que les cartes de l'époque accusaient un retard de trente ans sur les découvertes dûment enregistrées, il n'est donc pas surprenant que cette carte, éditée neuf ans après le retour de l'expédition, ne mentionne rien qui puisse rappeler l'expédition des Sulpiciens. Voir la reproduction en page 5»

2- Carte de 1630:

Carte d'une grande partie du Canada Depuis Québec jusqu'au fond du lac Supérieur et du lac Nipissing au nord jusqu' avix sources de la rivière Chesapeack. 1680.

True copy of a tracing of the original in the Archives of Quebec Seminary.'(No 65)

P.M. O'Leary, ptre. Quebec, May Ath 1911.•

Facsimile ms 5k x 30 pees, A P C .

Photocalque du précédent, 17^- x 10 pees, A P C .

Les ..rchives publiques du Canada possèdent aussi une copie manuscrite, 60 x 29 pees, semblables a la précédente mais

(13)

XII

sans titre ni date, par Pierre-Louis Morin, dans ses PLANS. CARTES, VUES ET DESSINS RELATIFS A L'HISTOIRE DE LA NOUVELLE-FRANCE, v. 1, 1852-53, no 20, Cette copie ressemble à celle que Morin exécuta pour Francis Parkman, vers 1856, et qui est reproduite par Justin WINDSOR, dans NARRATIVE AID CRITICAL HISTQRY OF AKERICA, V. IV,

Boston,., 185^-. p. 215-217» La copie de Parkman est

conservée à la Harvard College Library, Cambridge, Mass., USA. Nul doute que Morin a eu comme modèle l'original, disparu depuis longtemps du DCM à Paris, dont parle le géographe Michel Beaudrand, BN, Mss. fr. 155kli 21v-23v; sa copie n'est cependant pas un calque, car elle diffère grandement des six cartes dont l'ensemble forme la

"Carte des Grands Lacs" de Claude Bernou (l686), que Pierre Margry aurait rassemblées en une seule sous le titre ci-haut. "CARTES D'UNE GRANDE PARTIE DV CANADA..."

vers 1851. Peut-être est-ce la copie de Margry qui a servi de modèle à Morin.

Cf. Delanglez, Jean, Some LaSalle Journeys, pp. 33—37? Hennepin's description of Louisiana, p. 115, notes; HARISSE, Heniy, Notes... 1872, nos 205-210.

Le lac Srio est assez mal représentés la Longue Pointe n'est indiquée que par un îlot et non en sa forme de presqu'île. On ne donne aucune indication du confluent des rivières Lynn et Creeks, on ne mentionne même pas l'existence de cours d'eau près de la Longue Pointe, 3- Carte de l688s

Carte dressée par le Père Raffeix, représentant la Nouvelle-France depuis l'Océan jusqu'au lac Erié, et au sud jusqu'à la Nouvelle ;__gleterre,

70 x A7cm,, colorée.

DCM, AOAAB, nos 67 et 67 bis,

BARRISSE, no. 236; BN, Catalogue...1892, no 282 (kk et A6); ROY, page 269.

Cette carte donne tout ce qui concerne les Grands Lacs, la rivière Ohio, le Mississipi et les excursions ou décou-vertes qui s'y rattachent et elle porte le sceau de la bibliothèque du Roi. Pourtant, on ne rencontre aucune mention de quelque rivière que ce soit au lac Erié. La Longue Pointe n'est pas indiquée. On semble ignorer tout du lac Erié. Voir la reproduction en page 7.

(14)

XIII

k- Parte de 1699:

PARTIE DE L'AMERIQUE SEP TENTAI ONALS OU EST COMPRIS lui NOUVELLE-FRANCE NOUVELLE ANGLETERRE, N. ALBANIE, ET LA N. YORC, lu', PENSILVANIE, VIRGINIE, CAROLINE, FLORIDE, ET LA LOUISIANE, LE

GOLFE MEXIQUE, ST LES ISLES QUI LE BORDENT A L'ORIENTS par Jean Baptiste Louis Franquelin Géogr. du Roi 1699.

Médaillons: COURS DU GRAND FLEUVE DE ST LAUHENS DEPUIS LE FORT DE SOREL JUSQU'A TADOUSSAC, COURS DU GRAND FLEUVE DE ST LAURENS,

DEPUIS LE FORT DE FRONTENAC JUSQU'A SOREL, VEUE DE QUEBEC.

DCM, AO^OB, nos 12 a-d.

Ph. k feuilles, 27 x 17-f- pces chacune, 30 lieues au pouce, __PC, DELANGLEZ, Jean, Franquelin, Mapmaker, MID-AMERICA, v. XXV,

19^3, p. 70.

Quelque peu différente de celle de 1679 en ce qui a trait â quelques petits détails, il semble que cette carte est la réédition de l'original. Aussi, il n'y a rien qui puisse rappeler l'expédition.

5- Cas specials

[Carte du cours du St-Laurent depuis son embouchure jusque et y" compris le lac Supérieur.] "Ce que jay marqué avec un trait des-sous est tiré d'une carte faite par un sauvage et envoyé par M. de Belmont 1680".

Ms sur papier, 2 feuilles réunies, 1, 18 x 0,k5f BN,

Géographie, GeDD 2989? Affaires étrangères, Dépôt géographique, Archives, no 8662,

Ph, kQ x 17ij pouces, APC.

BN, Catalogue...1892. no 119; Marcel, no 11; ROY, page

833; DELANGLEZ, Jean, Hennepin's Description of Louisiana.

p.. 115.

Proche de la Longue Pointe au lac Erié, l'auteur a écrit "R. de l'Hyvernement" et a même placé un point noir assez prononcé au lieu aujourd'hui présumé de 1'hivernement. Il a parfaitement situé la double rivière, Lynn et Creek, comme nous les connaissons aujourd'hui. Cette carte porte l'estampille officielle des Archives nationales de Paris et du Minsitère des Affaires étrangères.

Voir reproduction en page 9 et nos commentaires détaillés en introduction.

(15)

XIV

6- Carte de 1703, rééditée en 1733:

Carte du Canada ou de la Nouvelle-France et des Découvertes qui y ont été faites. Dressée sur plusieurs observations et sur un grand nombre de Relations imprimées ou manuscrites par Guil-laume de l'isle de l'Académie Royale des Sciences et Premier Géographe du Roy A Paris Chez l'Auteur sur le Quai de l'Horloge A lAigle d'or avec Privilege de sa Maj, pou 20 ans 1703

Carte gravée en couleurs, 25-g- x 19^ pouces, APC, Museum d'Histoire naturelle, Paris, Jardins des Plantes, Biblio-thèque, Carton IV, no l6A; BN, section géographique, PF 17^5 {ko); Affaires étrangères, Paris, Imprimés, no 7385; LC, 3448.

COVENS, J. et MORTIER, C., Atlas nouveau... à Amsterdam 1683-1761, v. 9, no 38; DELANGLEZ, Jean, The Source!, of the Delisle Map of America, 1703. MID-AMERICA, Vol. XXV, 19A3, pages 275-298.

La carte ne porte aucune mention de cours d'eau sur la rive nord du lac Erié, entre la Grande Rivière et la Longue Pointe. Rep duction en page 11.

7- Carte de 1711:

CARTE DU CANADA TIREE SUR UN TRES GRAND NOMBRE DS MEMOIRES DES

PLUS RECENTS. AUGMENTEE ET CORRIGEE SUR TOUTTES CELLES QUI ONT ETE FAITTES AVANT 1711. PRESENTEE A MONSEIGNEUR LE COMTE DE

PONTCHARTRAIN COMMANDEUR DES ORDRES DU ROY SECRETAIRE ET

MINIS-TRE DESTAT, Par son très humble et très obéissant serviteur Descouagne.

DCM, 124 1-2

Ph, 56 x 37 pouces, 15 x 10 pouces, APC.

Comme la carte précédente, celle-ci ne fait aucune mention des rivières sur la rive nord du lac Erié et est assez pauvre quant à la topographie générale des Grands Lacs. 8- Carte de 1725:

Canada, ou Nouvelle France, fait a Quebec ce 28 8bre 1725. Chaussegros de Léry.

DCM 4044B, no 15.

Ph. l4f x lOf pouces, APC.

Cette carte décrit la partie occidentale du Canada et porte l'estampe du "Dépôt des cartes-plans-journaux de la marine".

(16)

XV

Au lac Erié, on peut y voir la mention de Longue Pointe, et juste avant, vers l'est, on a écrit "r, dollier". On a indiqué celle-ci d'un seul trait. Cette carte est la première I porter l'inscription tant recherchée et elle est rédigée par un cartographe bien au courant de la topographie canadienne, Chausse-gros de Léry, Voir reproduction en page 12.

9- Carte de 1752:

Coste de louest du lac E r i é . Donné par Mr de Léry f i l s 1752.

DCM, 4044B, no 69.

-PCs ph. 22 x 9s pouces5 15 x 6h pouces,

Cette carte porte l'estampe du "Dépôt des cartes-plans-journaux de la Marine". Elle mentionne avec force détails toutes les rivières. La longue Pointe est bien marquée de même que la "R, à Mr Dollier", On y indique aussi le double embranchement des rivières Lynn et Creek.

10- Carte de 1753:

Carte des pays connus fous le nom de Canada, dans laquelle font distingués les possessions françoises et anglaises. Dédiée et présentée â Monseigneur le comte d'Argenson Ministre secrétaire d'Etat pour le département de la guerre, par le Sr Robert de Vaugondy, fils, Géographe ordinaire du Roi,

Médaillons Supplément pour l'isle de Terre-Neuve. A Paris chès l'auteur, Quai de l'Horloge du Palais proche le Pont-neuf. Avec privilege 1753.

BN, Estampes, V, Amérique septentrionale. Canada.

Ph. 27 x 18-| pouces, APC.

Au lac Erié, on peut y voir la Longue Pointe et, un peu à l'est de cet endroit, une riviète marquée "R, d'Oilier". On indique ce cours d'eau, d'un simple trait sans marquer la double existence des rivières Lynn et Creek, C'est une carte très bien faite; elle ressemble à la carte moderne pour sa représentation topographique et même hydrographique. Voir la reproduction en page 14, 11- Carte de 1755;

Partie occidentale de la Nouvelle France ou du Canada par Mr Bellin Ingénieur du Roy et de la Marine pour servir à l'Intelli-gence des Affaires de l'Etat présent en Amérique, communiqué au

(17)

XVI

Public par les Héritiers de Homan, en l'an 1755» Carte gravée 24 x 18-§- pouces, APC»

CLOUET A T L A S , no. 27.

HOMANN, Johan Ba.ptist, Atlas çommendiarios...

.Norinber-gae, apud Homannios heredes, 1752- [l?55_» no 59.

LC, 3498; LOWERY, 406.

Au lac Erié, on indique à l'est de la Longue Pointe, la rivière "d'Oilier". Il ne s'agit que d'un simple trait bien qu'une anse profonde ait été marquée. Voir la

repro-duction en page 15• 12- Carte de 1755:

Canada-Louisiane et Terres anglaises par le Sr d'Anville de l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, et de celle des Sciences de Pétersbourg, secrétaire de S.A.S, Mgr le duc d'Orléans.

Novembre MDCCLV.

Sous le privilège de l'Académie, Chez l'Auteur, aux Galeries du Louvre, Delafosse Sculpsit, G. De-la-Haye, H. Gravelot invenit.

Médaillons Le Fleuve SAINT-LAURENT Représenté plus en détail que dans l'étendue de la carte.

Carte gravée en 4 feuilles, 45 x 3 ^ pouces, 45 milles au pouce, APC,

A N V I L L E , Jean-Baptiste-Bourguignon d', ATLAS GENERAL..,

nos 23, 24, 25 et 26 [Paris 1727-1730J.

Cette carte n'a aucun sceau, estampe ou marque quelcon-que.- Au lac Erié, à l'est de la Longue Pointe, on remarque quelques petites rivières dont l'une â deux branches qu'il nomme "R, de l'Hyvernement", C'est la première fois que l'on mentionne la description de la ri-vière connue auparavant sous le nom de riri-vière Dollier

ou d1 Oilier par rivière de l'Hivernement. Notons, cependant, que d'-nville ne précise pas quelle branche est la

rivière de l'Hivernement. Voir la reproduction en page 16. 13- Cinq cartes anglaises s 1755 (John Mitchell)

1763 (Eman Bowen)

1783 (Governor Pownall) 1789 (Patrick McNiff) 1793 (William Chewett)

Malgré la réputation de ces cartographes, en particulier Mitchell et Bowen, on remarque l'absence totale de mention

(18)

XVII

de cours d'eau sur la rive nord du lac Erié, â

l'exception de la Grande Rivière que Mitchell appelle Urse River.

Il semble donc que la région de Port Dover était peu connue des Anglais au dix-huitième siècle.

2- Sources diverses s

BURPEE, Lawrence; An Historical Atlas of Canada. Toronto, The Neilson <Sb Sons Ltd., 1927. 48p., Notes, 28cm.

GRAVIER, Babriels Carte des Grands Lacs de l'Amérique du Nord

dressée en 1670 par Bréhan de Galinée. Rouen, Ed. E. Cagnard, 1895. 27p., Carte, 22,5cm. Réimprimé de la Société Normande de Géographie, Bulletin de novembre-décembre 1894.

TRUDEL, Marcel; Atlas historique du Canada français, des origines à 186?» Québec, les Presses de l'Université Laval, 196l, 93 cartes, 28cm.

II- Inventaires

DUMAS, Paul-E.s Cartes géographiques du dix-septième siècle relatives au Canada. Ottawa, les Archives publiques du Canada, s.d,, c350p,, ms,, index, 33.5cm,

; Cartes géographiques du dix-huitième siècle relatives au Canada. Tome 1, partie 1, Ottawa, les Archives publiques du Canada, s.d. 253p.» ms,, index, 33.5cm,

s Cartes géographiques du dix-huitième siècle relatives au Canada. Tome 1, partie 2, Ottawa, les Archives publiques du Canada, s.d. c700p,, ms., index,

(19)

I N T R O D U C T I O N

Traiter de l'expédition des Sulpiciens Dollier de Casson et Bréhant de Galinée n'est pas une mince tâche car on a conservé peu de pièces archivistiques accessibles aux chercheursè A part le récit de Galinée et une carte perdue dont les copies font l'objet de vives controverses, de rares documents font mention de ce long voyage. Il faut avouer que le manque de ligueur scientifique avec laquelle certains historiens ont traité le sujet n'aide pas a éclaicir la situation. De fait, on ne peut les blâmer entière-ment puisque l'archéologie, cette science auxiliaire de l'histoire, n'en était qu'à ses balbutiements lors de leurs travaux.

Comme on l'a déjà dit, la liste des pièces archivisti-ques est très simple a énumérers un récit et une carte, oeuvres de Galinée. Il y a bien Dollier de Casson qui, lui aussi, a écrit un récit de l'aventureux voyage mais il a exercé sur son oeuvre une impitoyable critique littéraire (l), de sorte qu'il ne reste aujour-d'hui que l'oeuvre de Galinée, Certains auteurs modernes ne partagent

1. François Dollier de Casson, Histoire de Montréal, 199: "... je

l'ai écrit tout du long de mon style, mais comme il est de beaucoup inférieur à celui de M„ de Galinée, je n'ai pas jugé à propos de l'insérer parce que la description qu'en a fait M. de Galinée vous donnera plus de satisfaction".

(20)

2 pas, cependant- l'enthousiasme de Dollier de Casson envers le récit de Galinée (2),

L'authenticité des écrits de Galinée ne fait aucun doute. On doit à des circonstances spéciales une rédaction assez rapide du voyage. En effet, !irentré â Ville-Marie, M. de Galinée tomba malade. Il en profita pour écrire un récit de son voyage et dresser une carte des endroits qu'il a vus" (3), liais ce n'est que vers 1847 qu'on s'intéressa â cette o-rvre, A ce moment, Pierre Margry copia le texte en entier. L'abbé Faillon prit alors connais-sance du travail de Margry et s'en servit d'une façon fragmentaire". Plus près de nous, James H. Coyne, en 1903, transcrivit le texte ori-ginal aux Archives nationales à Paris,

Depuis Margry, les seules éditions complètes du récit de Galinée sont dues à l'abbé Verreau, à Montréal, en 1875 • sous les auspices de la Société Historique de Montréal, est un manuscrit

fourni à Jacques Viger par l'abbé Faillon. Il semble bien qu'il y ait eu des "lacunes assez considérables dans le texte Verreau" (4), Un quart de siècle plus tard, après avoir avoir lu le manuscrit original, James H„ Coyne sera en mesure de porter une critique plus sévère mais très juste concernant l'édition Verreau (5). Coyne reprit

2, Robert de Roquebrune, Deux historiens de Montréal au XVIIe siècle, RCF 1933, 27: "..,Galinée a laissé un curieux récit de ce voyage, récit que M- Dollier admirait fort, car il considérait son ami comme un écrivain distingué, ce qui est une opinion exagérée", 3. Mgr Olivier Maurault, René de Bréhant de Galinée. DBC-I, 130.

4* Opinion de l'abbé Amédée Gosselin, QHS, IV, 29.

5,' James H. Coyne, Exploration of the Great Lakes in 1669-1670, introduction XXIX0

(21)

le texte original, donna une version anglaise et publia d'autres documents utiles comme des photographies et des cartes. Dans le

présent travail, lorsqu'on citera le texte de Galinée, on se servira toujours de cette édition car elle est définitivement la meilleure".

Un profond mystère entoure l'histoire de la carte dressée par Galinée„ Ce qui est certain, c'est qu'elle fut envoyée en France par Talon, dès novembre 1670 (6)'. Après avoir séjourné pendant près de deux cents ans aux Grandes Archives du déiot des Cartes de la Marine et des Colonies, "l'original de 1670 semble per-du: la copie qu'on en fit à Paris, en 1687, et qu'on envoya â

Londres pour appuyer les réclamations de la France sur les Grands Lacs, a aussi disparu" (7). Cette double perte ne manque pas d! être

troublante quand on connaît le soin que mettent la France et

l'Angleterre à la conservation et â la préservation de leurs archi-ves. On ne peut éloigner l'hypothèse très possible qu'un intérêt subi, â l'égard de ce sujet, ait donné à un chercheur l'idée de s'emparer du précieux document. Asjssi, ce chercheur aurait été le seul dépositaire de la vérité et aurait empêché d'autres collègues de posséder des sources d'une telle valeur. Et quel homme eut pu subtiliser de tels documents sans difficulté? Les premiers soupçons

6» RAPQ, 1930-31. 137: APC. Série ClU. III. 129.

7. Maurault, Sur les pas des missionnaires explorateurs, RUO sept. 1931> 318; voir aussi Henry Barrisse, Notes sur la Nouve lie-Franc e, 193? Coyne, Op. cit.. introduction XXXII.

(22)

se portent tout naturellement sur Pierre Margry qui commença à s'intéresser à l'histoire du Canada à l'époque de cette mystérieu-se disparition; de plus, on connaît les embûches qu'il a suscitées aux chercheurs d'Amérique (8) ainsi que ses talents de grand cacho-tier (9). Il ne s'agit évidemment que de fortes présomptions car on ne possède aucune preuve d'une telle action.

Un fait est certain: l'original et sa copie première sont disparus. Que penser alors des copies faites entre 1850 et 1870? D'après Bourinot et Coyne (lO), il semble bien que la repro-duction de P.L. Morin, que l'on peut trouver au Séminaire de Québec (il), soit la plus fidèle, car elle aurait été faite avant la dispa-rition de l'original. Mais encore là, on est dans le doute le plus profond et l'incertitude reste entière. De plus, on peut observer des différences plus ou moins grandes sur chacune de ces reproduc-tions,

D'autres cartographes ont-ils fait mention du lieu de

8. Jean Delanglez, Some LaSalle Journeys, 6: "...Meanwhile, he (Margry) used his official position as archivist to impede American

inves-tigators and to prevent them from profiting from the contents of the Archives of Paris".

9. Ibid., 7: "...At the time of publication, since nobody was able either to view the original documents or the copies made by Margry, the question of their authenticity was raised by suspicious

scholars in England and France"; voir aussi l'opinion de Groulx concernant Margry dans Notre grande aventure. 131»

10.Sir John C, Bourinot, Bibliographical. Descriptive and Historical Notes, SRC-VI, section II, 17; Coyne, Op. cit.. introduction XXXIII, 11 .ASQ, Séminaire no. 12. 56: _ —

-"Liste des plans ou cartes copiés au crayon par P.L. Morin et restaurés par M. P.M. O'Leaiy ptre depuis le 1er décembre 1896",

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l'expédition? Seule une étude attentive des cartes du dix-septième et du dix-huitième siècles permet d'infirmer ou de confirmer de

telles hypothèses.

La connaissance du lieu de 1'hivernement de l'expé-dition Dollier-Galinée par les cartes du dir_-septième siècle semble précaire. Les cartographes de cette époque, fiers d'annoncer la découverte de territoires nouveaux ou de cours d'eau nouveaux, n'auraient pas manqué une telle occasion. Et pourtant, il faut se rendre à l'évidence: rien ne laisse même f__a soupçonner qu'ils aient pu se douter d'une telle aventure.

Cette ignorance peut s'expliquer de deux manières. Premièrement, les autorités de la colonie et du royaume n'ont pas

jugé cette exploration assez importante pour laisser propager la nouvelle; La Salle semblait plus important, et ses découvertes, plus suceptibles d'aider la politique coloniale de la France. Deuxiè-mement, l'humilité extraordinaire de Dollier et 1'éloignement de même

que la mort précoce de Galinée n'ont pas aidé à répandre les nouvel-les.

Il faut avouer d'une manière définitive, que l'empla-cement du lieu de l'hivernement de l'expédition Dollier-Galinée est à peu près inconnu au dix-septième siècle. Pourtant, un cas spécial retient l'attention. Il s'agit d'une carte attribuée à M. de Belmont et qui daterait de l680- La lecture de la biographie de M, de Belmont et quelques autres circonstances mettent fortement en doute cette

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double attribution. D'abord, M. François Vachon de Belmont est

arrivé au Canada, plus précisément â Ville-Marie, en juin 1680 (l2) alors qu'il n'était que diacre. Il fut ordonné prêtre par Mgr de Laval le 14 septembre 1681 (l3)« Les vingt années suivantes, M, de Belmont les consacra à l'instruction des indigènes à la Montagne de Montréal (l4).

On voit assez mal que l'année même de son arrivée, M". de Belmont, qui devait terminer ses études théologiques, ait eu la possibilité d'assimiler un dialecte indigène et de se gagner l'amitié d'un Indien, lorsqu'on connaît la méfiance naturelle de ces enfants des bois. Il nous apparaît impossible que cette carte fût de 1680 pour d'autres raisons. Cette carte est extrêmement minittieuse; la région des Grands Lacs, en particulier, regorge de détails véridi-ques mais totalement inconnus à cette époque, si l'on se réfère aux cartes contemporaines et même aux reproductions apocryphes de la carte de Galinée, D'ailleurs, le point prononcé qui indique sur la carte le lieu historique présumé peut être l'effet de beaucoup de choses dont une vulgaire tâche d'encre; de plus, on ne peut s'expli-quer la raison pour laquelle on n'aurait pas indiqué la signification de ce point alors que maints autres détails, de moindre importance, sont définis d'une manière complète et précise. Enfin, contrairement

12. L. Lejeune, Dictionnaire biographique du Canada,,n, I, 159« 13. Loc» cit.: J.B.A. Allaire, Dictionnaire biographique du clergé

canadien-français. I, 51, 14. Allaire, Op. cit., 51,

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au père Raffeix et à de nombreux autres missionnaires, M. de Belmont ne s'est pas senti des dispositions pour la cartographie mais s'est

contenté d'écrire une histoire du Canada, imprimée pour la première fois en 1840. On peut difficilement croire que M, de Belmont s'en serait tenu à une seule carte si une certaine facilité naturelle l'eut prédisposé à cet art, car ses supérieurs auraient vu à se ser-vir de ce talent. En ae qui nous concerne, M, de Belmont n'a pas rédigé cette carte et celle-ci serait postérieure à 1680,

Si cette carte n'est pas de M, de Belmont, à qui et à quelle époque doit-on l'attribuer? C'est là une grande difficulté et les éléments pour résoudre le problème sont fort minces. L'auteur demt_ne une énigme car la façon de dresser la carte ou d'y faire des inscriptions ne ressemble à peu près pas à aucun autre auteur du dix-septième ou dix-huitième siècle que nous avons consulté. Est-ce à dire qu'elle serait postérieure au dix-huitième siècle? Toute réponse, affirmative ou négative,domeuro incertaine. Devant tant de questions insolubles et qui sont de première importance, il nous apparaît prudent de«ne pas se fier uniquement à cette carte pour affirmer la connaissance du lieu exftet de 1'hivernement de Dollier et Galinée. dès le dix-septième siècle.

Au sip oie suivant, il faut attendre vingt-cinq ans avant de voir apparaître le nom de rivière Dollier sur une carte. Il semble que les Sulpiciens, confrères de Dollier, décédé en 1701, aient pu être les instigateurs de cette appellation auprès de M. Chaussegros de Léry. Rien ne prouve que ce soit les trappeurs ou les Indiens qui

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13

aient pu prolonger pendant plus de cinquante ans le souvenir d'une habitation précaire de bois. Il est peu probable qu'une telle cabane ait pu résister si longtemps aux intempéries du temps.

Les cartographes français ont pris près de trente ans, soit la période normale à cette époque, pour se mettre à jour et donner le nom de rivière d'Oilier, variante ortographique négligeable de

Dollier, à ce petit affluent du lac Erié. Le fait que d'Anville

ait marqué Rivière de l'Hivernement ajoute peu de crédit à l'affaire. En effet, toute personne logique, qui a vu les cartes de ses prédéces-seurs et qui a lu le récit, conservé à Paris, peut donner ce nom. D'Anville n'a donc rien inventé, ni fait une découverte extraordi-naire qui prouverait quoique ce soit comme le veut Coyne. Quant aux cartographes anglais, malgré leurs qualités et leur renom â cette période, il appert que tous ignorent l'expédition, et même, savent peu de choses des rives du lac Erié.

Ojuand Coyne écrits "The evidence of the French maps clairly recognizes the River Lynn as the stream, on whose bank the Sulpicians spent the winter" (l5)> on peut dire que ses conclusions dépassent largement les prémisses. Certes, quelques cartes mentionnent le nom de rivière Dollier pour indiquer le confluent des rivières Lynn et Creek, mais il est bon de remarquer que ce n'est qu'en 1752 que l'on identifie positivement les deux rivières. A ce temps, on peut croire que d'autres explorateurs ont aidé les cartographes à

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-17

représenter la topographie de la région. De là à dire que ces

explorateurs et les indiens ont pu conserver, sans erreur, le site de 1'hivernement (l6) pendant plus de quatre-vingts ans, il y a un

pas qu'on ne peut franchir sans atteindre le ridicule. La solution la plus sage est de s'en tenir au récit du narrateur, car1 il apparaît impossible de démêler l'histoire et la véracité des reproductions de la carte de Galinée. De même, pour les cartes du dix-septième et du dix-huitième siècles, elles n'indiquent pas de façon très précise le lieu exact de 1'hivernement.

Si l'on ne s'arrête qu'au seul examen des archives, on obtiendra un piètre résultat car une expédition qui a séjourné pendant de longs mois, a un endroit donné, laisse nécessairement

quelques traces de son passage. Qu'il suffise de dire que l'on ne donnera que la liste des vestiges découverts à ou près de Port Dover et que l'on portera un jugement sur ces découvertes au Chapitre IV de ce travail.

La première découverte remonte a 1880 ou 1881 alors que îî. Thomas Jackson, un résident de Woodhouse, trouva une vieille hache â environ un mille et demi de l'endroit que l'on considère être le lieu de l'hivernement de l'expédition (l7). D'après le Révérend A.B. Farney, un historien local, "the axe is unquestionably old, dating

l60 Loc. cit.; "The tradition of the wintering was easily handed down to succeeding generations",

(36)

18

back to the early days of the French occupation of Quebec" (18). Cette hache est censée être au Musée McCord de l'Université McGill (l9), mais le conservateur du musée affirme que cette institution n'est probablement plus en possession de cet artefact (20).

Quelque chose de plus précis et vérifié plus rigoureu-sement fut découvert et catalogué en 1900. Mais laissons plutêt la parole à Coynes

"They (Dollier and Galinée) wintered just above the forks where Black Creek joins the River Lynn,

otherwise known as Patterson's Creek, at Port Dover, The oxact spot was identified in August 1900, at a meeting of the Norfolk Historical Society, at wliich

it was the Editor's fortune to be present. Slight elevations indicate the outlines of the building. Trenches for drainage are quite distinct. A slight depression in an embankment shows where the door stood, near the little rivulet where they got their water" (2l).

En 191A, le muséologue David Ross McCord s'intéressa vivement à l'expédition Dollier-Galinée lorsqu'il entra en correspon-dance avec V.B. Waterbury de St. Thomas, Ontario. Ce dernier remit au fondateur du musée McCord cinq artefacts qu'il avait recueillis

18. Loc. cit.

19. Coyne, Wintering Place of Dollier and Galinée, SRC 1925, II, 72. 20. Lettres de J. Russell Harper à Jean-Marc Paradis, 21 et 29 septembre

1966.

Au sujet du mot artefact, les archéologues, tant de langue françai-se (Michel Gaumond, Joan-Pierre Cloutier, Henri Dorion) que de langue anglaise (Thomas E. Lee, John Rick), ont déclaré qu'il s'agissait du terme exact à employer pour désigner les objets ou vestiges d'une expédition ou du temps passé.

21. Coyne, Exploration of the Great Lakes in 1669-1670, Introduction XXV.

(37)

19

lui-même au lieu présumé de 1'hivernement (22), Si McCord n'était pas mort avant la fin de ce projet, il est très probable que le monument de Port Dover aurait été dû à l'Université McGill et non à la Commission des Parcs Historiques nationaux.

Plus récemment, au cours de l'été 1966, l'archéologue Ian Walker et son équipe effectuèrent des recherches intensives à l'endroit décrit par Coyne et reconnu comme lieu historique par le gouvernement canadien, en 1922, Dans ce parc minuscule de trente-un centièmes d'acre, on creusa une quinzaine de tranchées. Le résultat fut assez minctpuisqu'on ne recueillit qu'une pipe d'Iroquoisè

A partir des archives, on fera, une analyse détaillée de tous les écrits concernant les membres de l'expédition elle-même, le site historique actuel et les artefacts trouvés. On pourra alors arriver à une conclusion qui soit plus définitive et plus rigoureu-sement scientifique.

22. AUMG; Série de 21 lettres de W.B. Waterbury à McCord et cinq boî d'artefacts.

(38)

CHAPITRE PREMIER

La Nowe lie-France en 1669

Après la destruction de la Huronie, les Iroquois avaient porté leurs instincts guerriers et vindicatifs contre la co-lonie française. S'enhardissant de plus en plus, ils en étaient venus à s'attaquer au coeur de la colonie française. Montréal était en état de siège de façon perpétuelle et Québec, la capitale, devait subir les attaques sp»r»diques des guerriers Xroquois. Cet état de crise retardait l'agriculture, portait un dur coup â la traite des fourrures et mettait en danger la survivance de la colonie (l)". En I669, cette situation s'était largement améliorée grâce aux secours envoyés par le roi et aux mesures énergiques qu'il avait prises. Louis XIV, en effet, avait envoyé le régiment de Carignan pour mater les indigènes et leur imposer la paix; il avait également décidé de "fournil aux frais du Trésor la ressource essentielle: les colons" (2), Malgré la bonne volonté royale, il y avait encore de graves lacunes

1. Cameron Nish, The French Regime. 59.

(39)

21

à combler tant au niveau de l'organisation que des hommes.

Même si les réformes de 1663 avaient eu de bons effets, i2 appert que:

"The administration of NMfFrance was not efficient. There were too many officials for the size and needs of the colony. Their respective spheres of authority were not too loosely defined. Nor did the crown desire

to have everey one working in harmony. A moderate amount of friction, provided it did not wholly clog the wheels of administration, was not deemed an unmixed evil" (3).

On comprend mieux alors toutes les frictions plus ou moins graves entre les différents personnages chargée de l'adminis-tration du pays. Entre l'intendant qui "exerce effectivement les fonc-tions d'un intendant de province" (k), et le gouverneur, les fricfonc-tions sont nombreuses,

Chargé de la police, de la justice et des finances, l'intendant devenait un rouage majeur de l'administration coloniale et il importait de 18. choisir minitieusement. Aussi, Colbert avait-il pris son temps et ce n'est qu'après de soigneuses recherches que "le choix du ministre se porta sur Jean Talon, hier intendant du Hainault, commissaire des guerres en Flandres, intendant à l'armée de Turenne. Le fonctionnaire dépassait de haut l'humble poste qu'on lui confiait" (5). Le ministre et le roi ne s'étaient pas trompé cars

"doué d'un remarquable esprit de synthèse, rapide dans la conception comme dans la réalisation, il avait toutes les qualités exigées par ses fonctions. De son oeuvre, il fut à la fois l'architecte et la bâtisseur.

Véri-3. W.B. Munro, The Seigneurs of Old Canada, 28.

k . Lionel Groulx, Histoire du Canada français, I, 62. 5. Loc. cit.

(40)

22

table théoricien, il ne détestait pas faire appel aux grands principes politiques, sur lesquels il fon-dait son action; dialecticien redoutable, il savait exposer et défendre ses projets aussi bien que com-battre les opinions contraires. L'habileté spéculative complétait admirablement en lui l'homme d'action,

pratique, réaliste et efficace. Puissance de la

conception, fermeté de la décision, rapidité de l'exé-cutions ces caractéristiques de l'intendant Talon

suffisent à rendre compte de sa carrière canadienne" (6). En bref, le mécanisme gouvernemental de la colonie,

tel qu'il demeurera jusqu'en I76C, était en place et les hommes qui occupaient les postes majeurs étaient des figures dominantes qui imprimeront un élan remarquable à la Nouvelle-France.

N'empêche que cette surabondance d'administrateurs amenait un paternalisme déagréable qui s'observait jusque dans la vie quotidienne. Tous les moindres détails étaient assujettis à-des

règlements ou à des lois dont l'esprit était peut-être bon, mais dont l'application tatillonne compliquait singulièrement l'existence de tout le monde. L'Eglise avait aussi été touchée par ces modifica-tions. "Its dominant position within the society was challenged by the State and it was finally subordinated to the royal will. The Canadian Church was decidedly Gallican" (7).

Dans ce contexte d'autorités aux pouvoirs mal définis, qu'est-ce que devenait la population? En vérité, la colonie commen-çait à peine a prendre vie; Talon avait fait le relevé exact de tous les habitants en 1666,manifestant ainsi, en bon disciple de Vauban,

6. André Vachon, Jean Talon. DBC-I, 6k5

7. Nish, Op. cit.. 71.

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23

des préoccupations toutes modernes. Il répéta ce geste l'année suivante. Nous nous servirons de ce recensement (9) afin d'avoir une idée de la population en 1669. Il y a bien quelques variations entre les chiffres de 1667 et ceux de I669, mais l'immigration n'a quand même pas été assez considérable pour fausser totalement les données du recensement de 1667,

Si l'on consulte le tableau de la page 2k, on constate que la population est déjà répartie autour des trois grands pôles d'attraction que sont les villes de Québec, Trois-Riviètes et Montréal8 La proximité des militaires en cas d'attaque des Indiens ou des Anglais, les facilités pour le transport et le commerce sont autant de raisons qui militent en faveur d'une telle réparti-tion démographiquec Déjà les alentours de Québec sont assez bien peuplés, même plus que la capitale et on note, dès 1669, le début de la pénétration de la vallée du Richelieu. Il s'agit de l'établis-sement de soldats licenciés que Talon encouragea de toutes ses forces et qui se réalisa en peu de temps, soit en 1668 et 1669 (l0)« Ce peuplement nouveau dans la région de Montréal, "cible toute dési-gnée aux premiers coups des barbares" (il), fortifia le poste le plus avancé de la colonie et permit à tous les habitants de la Nouvelle-France de respirer plus à l'aisen

En ce qui concerne la composition de la population (12)

9 , Benjamin Suite, L'Histoire des Ca.nadiens français, V, 52ss, 10. Lanctôt, Op. cit., 53s.

11. Groulx, Civilisation au Canada sous Talon, RHAF, II, 70.

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RECENSEMENT DE 1667 :':

Ménages, Population, Sexes, Etat de Mariage

. LOCALITES. Québec . Beaupré beauport Isle d ' O r l é a n s . Côte Sainte-Geneviève . . . — Saint-François — Saint-Michel Sillery Cap Rou"e Côte Saint-Ignace Notre-Dame des A n g e s . . Rivière Saint-Charles. . . . Charlcsbourg Lauzon Trois- Rivières Cap de la Madeleine L a Touche Champlain

Montréal et ses Environs.

) T o t a l , 62 10S 3 ^ 89 36 6 30 12 56 19 37 57 124 668 a. o 444 667 i S 6 | 426 187 56 162 50 291 114 2<3 362 760 Sexes. H. ; 264 4 « 3 114 2 6 0 Ï 1 9 4 0 OO 25 182 70 138 229 462 3,918 2,406 Mariés. 180 '25 4 73 166 68 16 72 2S 109 44 75 ' 3 3 296 1,512 ir. 5^ IOO 32 8r, .5 =7 1.5 52 ' 9 33 54 117 624 51 103 32 8S 34 5 27 12 52 «9 33 54 tiÛ 626 T o t a l . 103 203 64 '74 6S 10 54 25 104 33 66 108 233 1,250 Veuvage. H. 20 F. 26 Total. 1 1 3 2 3 Enfants et non-mariés. H. 2 1 0

H

81 1 «72 84 35 6r 62 129 5 ' 104 3 4 ' 46 9 1,762 120 150 39 77 34 1 1 43 ' 3 55 25 4 0 -6 «77 860 Total. 33» 461 1 2 0 249 I l 8 46 I04 25 1S4 76 «44 24 7 Si 8 2,622

Population par Ages.

AGES. 0 à I . . . . 1 — 2 . . . . 2 — 3 -3 — 4 . . . . 4 — 5--.-5 — 6 . . . . 6 — 7 . . . . 7 - 8 . . . . 8 - 9 . . . . 9 — 1 0 . . . . 1 1 - 1 5 . . . . 16 — 2 0 . . . . 21 — 3 0 . . . . 3 1 — 4 0 . . . . 4 1 — 5 ° -51 — 60 61 — 7 0 . . . . 7 1 — 8 0 8 t — 9 0 . . . . Non-donnés. T o t a l L O C A L I T E S . & 9 «9 u 14 u 9 7 u 10 u 32 37 « ' 5 5<i 3û 37 >7 1 1 4 4 4 <_. s rt a 43 25 33 24 30 22 ' 9 - 1 >7 IS 6a 4 1 ' - 7 9 ' 45 3 ' 12 3 3 6 6 7 o < - . 3 rt u e ' 5 3 5 7 6 6 5 4 5 4 «5 II> 4r, 2 0 IS 3 5 1S6 B O 31 30 2 2 2 2 2 0 12 13 7 10 9 H 10 " 3 82 '7 10 2 2 4 2 6 S<5 a. . « u ■2 M o ■— ■ V. 3 «o U 28 30 21 23 16 irt ' 7 14 26 47 4 6 174 9 8 40 37 «9 1 6 9 0 s o 4 3 I 5 2 3 5 6 30 «7 8 3 3 1 114 _ 2 H 9 10 4 9 4 9 6 3 7 7 2 2 56 =3 18 5 6 213

°-._

■B :s

I *

w "o ' 9 «7 16 u 10 ' 3 5 8 7 10 2 0 .30 69 72 30 4 I 20 362 SO 4 3 26 32 37 3 ' 25 25 9 U =7 36 1S7 116 67 2 2 12 760 x _ rt 2 i3 IS6 154 ' 4 3 148 122 1 0 0 1 0 4 84 ' 0 3 2 4 1 250 9:5 5S2 2 S I 156 78 9 9 3.9«S

(43)

25

on remarque deux faits importants; d'abord, la prédominance des hommes dans le peuplement et enfin, la jeunesse de la population. Les hommes constituent près de soixante pourcent du total des habitants et ne sont inférieurs en nombre à aucun endroit de la colonie. Cette situation s'explique facilement par l'arrivée massive du régiment de Carignan et des troupes du roi. Quant à la jeunesse de la population, ce phénomène provient d'une natalité très forte et du jeune âge des emigrants. Des progrès rapides avaient été enregistrés en ce qui concerne la population; "en trois ans, la colonie avait gagné 3j500 âmes, chiffre considérable quand on pense qu'il faisait plus que doubler la population et que de I63O à 1665, en trente-cinq ans, elle n'avait pas atteint un chiffre pareil" (13)»

L'accroissement naturel de la population, quoique impor-tant, ne peut pas expliquer entièrement cet essor démographique con-sidérable, A part le licenciement au pays des soldats, la Cour pra-tique également une polipra-tique d'émigration dirigée. Grâce à une sélection sévère, on n'envoie en général, que des hommes au-dessus de seize ans et au-dessous de quarante, qui sont capables de travail-ler. Les offres généreuses du roi ne suffisent pas a oes pauvres campagnards de Frances accessibilité à la possession d'une terre exempte d'impôts, droits de chasse et de pêche et assistance du roi jusqu'à la première récolte. Le recrutement est assez lent. Quant aux

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26

femmes, "les filles du roi", elles sont recrutées suivant des critères physiques et moraux et "représentent une émigration de haute qualité, la plus recomnandable du temps" (lk)~. Bien qu'il faille donner crédit à Talon pour cette politique d'émigration, d'autres facteurs ont joué un rôle important dans ce domaine. "One of these, and an important one, was the French Minister of Marine, Jean-Baptiste Colbert" (l5). Ce ministre de Louis XIV était d'accord avec Talon pour que l'aide de la France soit plus sous forme

d'emigrants que sous forme monétaire.

Dès I669, on voyait déjà les conséquences heureuses de cette sage politique d'émigration; malheureusement, le pouvoir royal y mettra une fin trop rapide et la ITouvelle-France n'aura pas le temps de rattrapper son immense retard démographique vis-à-vis ses voisines et rivales, les colonies anglaises.

Cette population clairsemée, malgré les derniers efforts, avait une économie fort précaire. En Nouvelle-France, l'économie

reposait, en 1669, sur trois piliers principaux: fourrures, agricul-ture et industrie.

Certes, les fourrures, avaient toujours été le moteur de l'économie canadienne, mais ce commerce avait subi des vicissi-tudes plus ou moins grandes au cours des dernières années. Ainsi, en 166A, on avait fondé la Compagnie des Indes occidentales dont la charte étendue sera peu à peu modifiée et limitée, principalement

lA, Lanctôt, Op. cit.. 52. 15. Nish, Op.. cit.. 56.

(45)

27

par un arrêt du Conseil d'Etat du mois d'avril 1666. En 1669, la situation se présentait sous les aspects suivants: la traite devient le monopole de quelques traiteurs par suite de la généralisation de la course des bois; l'exportation des fourrures est libre et la Com-pagnie des Indes ne perçoit qu'un droit du quart sur le castor et du dizième sur les peaux d'orignal, moyennant le paiement des

charges du pays (l6). Malgré tous les efforts de Talon, "furs were not merely the staple of the economy but the catalyst of the

political, military and social elements in the colony" (l7). L'intendant encouragea fort activement le défriche-ment des terres en octroyant de nombreuses seigneuries, immenses

étendues de terre concédées en vertu d'obligations réduites. De plus, il assura un débouché pour les grains des habitants en créant une brasserie, qu'il exploita à son propre compte, et fit de son mieux pour favoriser l'artisanat familial.

L'industrie ne le laissa pas indifférent et on ne compte plus les tentatives destinées à "fonder le développement de la colonie sur la mise en valeur de ses ressources naturelles" (18). La construction navale à Québec, la goudronnerie et les forets de Baie St-Paul, des corderies et des voileries, des établissements de pêcherie sédentaire furent autant d' efforts de Talon pour sortir la colonie de son marasme économique et réduire son commerce déficitaire

16. Jean Hamelin, Economie et société en Nouvelle-France, A9. 17. Nish, Op. cit.. 78.

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28

avec la métropole. Mais le manque de population, de marchés, d'hommes de métier, de capital, et surtout, le manque de support de la France conduisit cette tentative, à plus ou moins longue échéance, à un échec presque total. Les fourrures demeuraient la clef de la faible économie de la Nouvelle-France (19).

Le manque aigu de capital humain avant et après 1665, allié aux guerres continuelles, a non seulement défavorisé l'écono-mie nais a nui considérablement à l'exploration et à la connaissance du pays. Bien que tous les auteurs ne soient pas d'accord sur les dates précises de l'exploration des Grands Lacs, la meilleure synthè-se de la question appartient à Groulx, L'historien montréalais

olassifie cette exploration de la façon suivantes

"Partageons-la en trois phases dont la première serait celle du temps de Champlain. Aux relevés et découvertes de Champlain, il convient d'ajouter les données re-cueillies par ses fourriers. Le premier envoyé dès l6l0, Etienne Brûlé, paraît avoir découvert le lac Supérieur, D'autres données et beaucoup plus précieu-ses seront fournies par le plus étonnant explorateur de cette époques Jean Nicolet...

La deuxième phase de ces découvertes appartient aux missionnaires de la nation huronne. Récollets et

Jésui-tes rayonnent dans les environs de leur mission, tantôt vers le nord, tantôt vers l'ouest ou vers le sud. Ils apprennent à connaître le lac Erié, saisissant un premier aperçu du circuit des lacs, prennent

l'exacte position du lac Supérieur, Puis vint la troi-sième phase, après la destruction de la Huronie: lente reprise des relations entre l'Est et l'Ouest" (20).

On peut ajouter quelques précisions à ce plan d'ensemble en disant que:

19, Nish, Op. cit.. 78.

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29

"Fathers Chaumonot and de Brébeuf discovered Lake Erie in l6A0, and in I678 Father Hennepin stood upon

the cliffs of Niagara Falls as the first European who had seen that natural wonder of the world" (2l).

Certes, tous les missionnaires ont consigné ces décou-vertes de pays neufs dans leurs écrits. Mais peu de gens lisaient ces journaux., qui n'étaient pars rédigés d'ailleurs en vue d'une lecture publique. Une autre catégorie de gens, les coureurs de bois, avaient fait des découvertes intéressantes en cherchant les meilleures

routes pour la traite des fourrures mais ils prenaient bien garde de faire connaître les résultats de leurs explorations, de peur que des rivaux ne leur ravissent ces sources d'approvisionnement (22), De façon générale, on était assez peu au courant des immenses éten-dues de terre et d'eau environnantes et de leurs richesses.

Même si Colbert désirait que la colonie ne s'étende pas trop, il fallait bien connaître tout le territoire et ses envi-rons afin de mieux coordonner toutes les entreprises commerciales et militaires. Aussi, l'intendant vit-il la nécessité d'encourager les expéditions: "Talon avait dépêché, un pou dans toutes les

directions, des explorateurs qu'il appellait des Gens de résolution" (23). Dès lors, on doit attribuer à l'expédition conjointe de Dollier de

Casson et de La Salle, un caractère semi-officiel et non un simple goût de l'aventure développé par un ecclésiastique en mal de sensa-tion et un» jeune immigré avide de gloire.

21. J. Castell Hopkins, French Canada and the St» Lawrence, 75. 22. Maurault, Sur les pas des missionnaires explorateurs, RUO

juillet 1931, 339s. "~~ — 23. Groulx, Op» cit.. 101,

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CHAPITRE II

Les explorateurs

Au printemps de 1669, Courcelles demanda aux Sulpiciens Dollier de Casson et Galinée d' accompagner La Salle dans son expédi-tion en vue de trouver la mer Vermeille, Qui sont ces hommes?

L'historiographie parle beaucoup d'eux; mais, même s'ils sont d'une importance inégale, qu'ils possèdent une expérience assez dissembla-ble en matière d'exploration et qu'ils connaîtront une destinée très différente par la suite, Dollier de Casson, Galinée et La Salle méritent d'être mieux connus. Que de légendes et de faussetés ont été écrites sur leur compte l II faudrait un livre entier pour les réfuter et donner à la vérité sa juste place. On se contentera donc de donner des jalons, de combattre ici et là les erreurs les plus graves et de citer quelques appréciations de 1'oeuvre de ces pionniers.

(49)

31

François Dollier de Casson. Né en I636 (l), et non en 1620 comme Twaites le prétend (2), au château familial des Casson sur les bords de la rivière Erdre, en basse Bretagne, le jeune François est

orienté dès le bas âge vers le métier des armes. Il était doué d'une force prodigieuse dont on a fait souvent mention: il pouvait, dit-on, soulever un homme dans chacune de ses mains (3). Le jeune homme

servit sous Turenne comme capitaine et acquit une réputation de bravoure (*f) • Malgré les exploits, le renouveau religieux qui atteignit la France à cette époque et dont l'un des chefs était Vincent de Paul, toucha le jeune homme. Aussi, parvenu à sa

majori-té, il quitta l'armée et entra au Séminaire St-Sulpice en 1657 (5)»

1. Ealph FLenley, A History of Montreal. 6: "Dollier was born in the year 1636 at the Château of Casson on the river Erdre in Lower Britanny, not far from the border of Anjou".

Tous les auteurs s'accordent avec Flenley sur ce point, sauf les Relations des Jésuites et Thomas B. Costain. Nous optons pour Flenley et nous nous rallions à l'opinion de Marie-Claire Daveluy, dans RHAF, V, k5k: "Le livre de Flenley est la meilleure édition critique à ce jour, de l'oeuvre du premier historien de Montréal. Une savante introduction nous éclaire sur le manuscrit, son auteur, la date du récit. Nous tenons ensuite une biographie du distingué et original sulpicien qui passa presque trente-cinq ans au Canada où il mourut en 1701. C'est la seule vie complète que nous connais-sions de Dollier de Casson". De plus, si Dollier de Casson était né en 1620, on nous permettra bien de douter de l'envoi d'un

jeune missionnaire de k6 ans au Canada en 1666'.

2 . RJ: notes au vol. L. 320; Thomas B. Costain, Blanc et or: le régime français au Canada, 233.

3. Tous les auteurs parlent de sa force et citent au moins ce tour favori pour montrer sa puissance.

k . Nous n'avons pas de preuve que Dollior ait combattu sous Turenne; encore moins, de ses exploits. C'est quand même une donnée bio-graphique unanime.

Figure

TABLE DES CARTES ET TABLEAU

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