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DOCUMENTER L HISTOIRE DES PAYS DE LA BALTIQUE (ESTONIE, LETTONIE, LITUANIE) À LA CONTEMPORAINE

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DOCUMENTER L’HISTOIRE DES PAYS DE LA BALTIQUE (ESTONIE, LETTONIE, LITUANIE) À LA CONTEMPORAINE

Dominique Bouchery, Juliette Denis, Eric Le Bourhis

La contemporaine | « Matériaux pour l’histoire de notre temps » 2019/3 N° 133-134 | pages 8 à 13

ISSN 0769-3206

DOI 10.3917/mate.133-134.0008 Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-materiaux-pour-l-histoire-de-notre-

temps-2019-3-page-8.htm

---

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© La contemporaine. Tous droits réservés pour tous pays.

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Documenter l’histoire des pays de la Baltique (Estonie, Lettonie, Lituanie) à La contemporaine

DOMINIQUE BOUCHERY, JULIETTE DENIS, ERIC LE BOURHIS

au cas « indéterminé » de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. Car l’histoire de ces trois pays s’écarte des grandes lignes de l’histoire mondiale du xxe siècle. Leur rattachement à l’URSS (1940) leur ôte leur souveraineté de facto, même si la France, comme bon nombre de pays, ne reconnaît par leur annexion de jure. À cela s’ajoute une difficulté à saisir les années 1939-1941, pourtant déterminantes et placées au cœur de ce dossier, qui n’entrent de manière satisfaisante dans aucune des catégories structurantes, telles que « origines de la guerre », « opérations militaires » (dans la section Deuxième Guerre mondiale) ou « vie locale » (dans le fichier national). Pendant deux ans, ce petit bout d’Eu- rope échappe à la guerre, qui sévit partout ailleurs, et semble donc inclassable selon les critères du fichier2. Paradoxalement, les « Baltes » sont bien mieux repré- sentés dans les tiroirs de la Première Guerre mondiale, sans doute parce que la proclamation de leur indépen- dance coïncide à peu de choses près avec la création du fonds lui-même3.

Les ouvrages relatifs à l’Estonie, à la Lettonie et à la Lituanie dans les années 1939-1941 sont essentiellement référencés dans les sections « URSS vie locale »4 ou

« Seconde Guerre mondiale »5. Sans que l’on sache sys- tématiquement ce qui a conduit les ouvrages dans l’une ou l’autre des sections, une certaine logique se dégage.

Les tiroirs « URSS vie locale » (n° 1260, 1263 et suivants) rassemblent de nombreux titres publiés en URSS après 1945, diverses biographies de résistants locaux au nazisme, mais aussi tous les ouvrages sur la période d’indépendance (1918-1940). Pour autant, cette fusion de l’histoire des pays indépendants dans l’histoire sovié- tique n’est pas univoque. Comme on le voit dans le cas letton par exemple, l’histoire du pays indépendant est certes noyée dans l’histoire soviétique ; mais, inverse- ment, elle se voit mélangée à celle des Lettons de Russie, représentée par les biographies de révolutionnaires pour la plupart exécutés lors de l’opération lettone en 1937-

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ans les collections de La contemporaine, l’histoire de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie au xxe siècle souffre d’un certain effacement, d’une certaine illisibilité. Cette situation tient essentielle- ment au croisement de deux facteurs : d’un côté, le caractère multiculturel et l’instabilité géopolitique de la région – près de dix changements de régime en huit décennies, essentiellement autour des deux guerres mondiales – et, de l’autre, les objectifs de la documen- tation et les choix d’acquisition et de classement.

Prenons un seul exemple : à quelle période et quel espace rattacher un ouvrage sur la « question de Vilnius » entre 1883 et 1940, publié par des historiens lituaniens en anglais en Allemagne en 20151 ? À l’Empire russe, la Pologne, l’URSS, la Lituanie ? À la Première Guerre mondiale ou à la Seconde ?

Les fluctuations frontalières de la région balte, sa rela- tive invisibilité dans une Europe médiane encastrée entre les puissances allemande et russo-soviétique, ainsi que les choix de nomenclature expliquent en par- tie la maigreur et la dispersion des fonds. Revenir sur l’inventorisation adoptée dans le « fichier Bloch- Renouvin » (alimenté de 1917 à 1992 au sein de la BDIC et conservé à ce jour au rez-de-chaussée de la biblio- thèque) permet de s’interroger sur la manière dont on a pu appréhender à distance les transformations de la région balte.

INCLASSABLES BALTES ?

Le fichier se structure autour de trois axes : les deux guerres mondiales, les questions internationales et les entrées par pays (« fichier national »). Son classement

« systématique » a sans doute présenté des limites face

DOCUMENTER L'HISTOIRE DES PAYS DE LA BALTIQUE (ESTONIE, LETTONIE, LITUANIE) À LA CONTEMPORAINE 01/ D'UNE GUERRE À L'AUTRE

1938 durant la Grande Terreur. Ce choix, fait à la BDIC, a peut-être été influencé par une tendance au classement ethnique (et non géographique) en Union soviétique elle-même. Ainsi, après 1945, les archives concernant la minorité lettone de Russie ont largement été envoyées à Riga. Un tel classement se retrouvait peut-être dans les politiques d’envoi de documentation depuis l’Union soviétique vers l’étranger.

Cette association pays baltiques/URSS comporte une exception de taille : l’année 1939-40, peu étudiée en général, et peu visible dans la section « URSS vie locale »6. Elle est un peu mieux représentée dans la section « Seconde Guerre mondiale ». Les tiroirs 121- 122, « Occupation et résistance », mélangent « l’occu- pation soviétique » et ses prémisses, avant et après la guerre, et l’occupation nazie de la région balte. Les tiroirs 125-126, « Origines de la guerre », présentent ainsi l’ouvrage de Seppo Myllyniemi, isolé au milieu de docu- ments consacrés aux conséquences du pacte en Pologne7. On le voit : comme bien des institutions occidentales, la BDIC a, d’une part, peu étudié l’histoire d’une région finalement reléguée au second plan dans la foisonnante et macabre destinée européenne et, d’autre part, peiné à établir sa visibilité. Entre tentations nationales, his- toriographie de l’URSS (pro ou anti), et histoire de guerre, la région balte est continuellement écartelée entre des thèmes que, justement, elle ne cesse de che- vaucher. Deux blocs se dégagent néanmoins : une grande partie des fiches relatives à l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie forment ainsi essentiellement deux ensembles thématiques aux logiques d’acquisitions très différentes que nous détaillons ci-dessous.

MINORITÉS ALLEMANDES D’AVANT-GUERRE

La présence en grand nombre d’imprimés en allemand relatif aux minorités allemandes de la région balte s’ins- crit vraisemblablement dans une logique portée par la section allemande de la bibliothèque-musée dès sa créa- tion : à savoir la documentation de toutes les minorités allemandes d’Europe, considérées comme des menaces pour la paix8. Ces imprimés ont pour la plupart été acquis à titre onéreux. Les collections comptent ainsi pléthore d’ouvrages publiés par des institutions louant la mission civilisatrice de ces minorités, dans l’esprit de la Volksgeschichte, d’où l’emphase des titres et des contenus. Certains retracent par exemple la colonisation allemande de la région au Moyen-Âge pour former la Livonie (Estonie et Lettonie actuelles). Parmi ces ouvrages, se trouvent notamment ceux de la dynastie d’historiens Seraphim (August, Ernst et Hans-Jürgen) publiés durant l’entre-deux-guerres9. Ces ouvrages font parfaitement écho à la politique allemande du

Heimatrecht, c’est-à-dire de maintien des minorités alle- mandes dans les nouveaux États et de la protection de leurs droits établis historiquement10. En effet, même sous le nazisme jusqu’en 1939, à l’Est, le rattachement des minorités allemandes au Reich et le révisionnisme des frontières de Versailles concernent essentiellement la Pologne et la Tchécoslovaquie et ne s’appliquent guère à la région balte, si ce n’est au territoire prussien de Memel, lituanien depuis 1923.

Mais depuis début 1939, les minorités allemandes de la région sont pour la plupart intégrées au Reich par dépla- cement des frontières ou « rapatriement » des indivi- dus : en mars 1939, la région de Memel est annexée avec ses plus de 100 000 habitants considérés comme alle- mands ; entre octobre 1939 et avril 1941, en plusieurs vagues, environ 130 000 personnes considérées comme allemandes sont déplacées depuis l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie vers le Reich, sur un total d’environ un million de « rapatriés ». Ce revirement total dans la politique orientale de l’Allemagne est un choc immense pour ces communautés qui doivent abandonner leur Heimat et leurs biens. Il s’explique avant toute chose par la volonté de remplacer la population de la Pologne occi- dentale, à commencer par le Warthegau dont la germa- nisation est une priorité du Reich11.

Dès lors, les collections sont largement augmentées par de nombreux ouvrages relatifs à cet exode. Certains de ces ouvrages ont des parcours étonnants. On en citera un : Heimkehrer publié par la maison d’édition du NSDAP, retraçant les départs du printemps 1941 de Lituanie et de Lettonie, nommés Nachumsiedlung (ainsi que les départs de la fin 1940 de Roumanie). Cet exemplaire provenant des collections de la bibliothèque de l’asso- ciation germano-portugaise de Porto, a été acheté lors de la liquidation des bibliothèques allemandes effectuée par la Commission interalliée, puis attribué à la BDIC12. Différents livres publiés pendant la guerre retracent surtout l’histoire des Germano-Baltes (minorités alle- mandes d’Estonie et de Lettonie) et la complètent en général par un chapitre consacré au départ et un épi- logue grandiloquent13. Un ouvrage sur la ville de Riga préparé à Danzig en 1942 s’achève par une promesse de germanisation définitive de la ville14. L’exemplaire conservé à La contemporaine porte le tampon de la bibliothèque de l’Ordensburg Sonthofen, du nom de l’un des trois instituts de formation de cadres nazis de ce type15. Il est arrivé, comme nombre d’ouvrages alle- mands de la bibliothèque, via les Fonds « Séquestres allemands » dans les années d’immédiat après-guerre16. Après la guerre, le récit se fait plus nostalgique : les auteurs, souvent eux-mêmes issus de la minorité ger- mano-balte, se remémorent avec mélancolie leur ancien Heimat (comme la plupart des Allemands originaires de l’Europe de l’Est et déplacés en RFA après la guerre)17.

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Documenter l’histoire des pays de la Baltique (Estonie, Lettonie, Lituanie) à La contemporaine

DOMINIQUE BOUCHERY, JULIETTE DENIS, ERIC LE BOURHIS

au cas « indéterminé » de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. Car l’histoire de ces trois pays s’écarte des grandes lignes de l’histoire mondiale du xxe siècle. Leur rattachement à l’URSS (1940) leur ôte leur souveraineté de facto, même si la France, comme bon nombre de pays, ne reconnaît par leur annexion de jure. À cela s’ajoute une difficulté à saisir les années 1939-1941, pourtant déterminantes et placées au cœur de ce dossier, qui n’entrent de manière satisfaisante dans aucune des catégories structurantes, telles que « origines de la guerre », « opérations militaires » (dans la section Deuxième Guerre mondiale) ou « vie locale » (dans le fichier national). Pendant deux ans, ce petit bout d’Eu- rope échappe à la guerre, qui sévit partout ailleurs, et semble donc inclassable selon les critères du fichier2. Paradoxalement, les « Baltes » sont bien mieux repré- sentés dans les tiroirs de la Première Guerre mondiale, sans doute parce que la proclamation de leur indépen- dance coïncide à peu de choses près avec la création du fonds lui-même3.

Les ouvrages relatifs à l’Estonie, à la Lettonie et à la Lituanie dans les années 1939-1941 sont essentiellement référencés dans les sections « URSS vie locale »4 ou

« Seconde Guerre mondiale »5. Sans que l’on sache sys- tématiquement ce qui a conduit les ouvrages dans l’une ou l’autre des sections, une certaine logique se dégage.

Les tiroirs « URSS vie locale » (n° 1260, 1263 et suivants) rassemblent de nombreux titres publiés en URSS après 1945, diverses biographies de résistants locaux au nazisme, mais aussi tous les ouvrages sur la période d’indépendance (1918-1940). Pour autant, cette fusion de l’histoire des pays indépendants dans l’histoire sovié- tique n’est pas univoque. Comme on le voit dans le cas letton par exemple, l’histoire du pays indépendant est certes noyée dans l’histoire soviétique ; mais, inverse- ment, elle se voit mélangée à celle des Lettons de Russie, représentée par les biographies de révolutionnaires pour la plupart exécutés lors de l’opération lettone en 1937-

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ans les collections de La contemporaine, l’histoire de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie au xxe siècle souffre d’un certain effacement, d’une certaine illisibilité. Cette situation tient essentielle- ment au croisement de deux facteurs : d’un côté, le caractère multiculturel et l’instabilité géopolitique de la région – près de dix changements de régime en huit décennies, essentiellement autour des deux guerres mondiales – et, de l’autre, les objectifs de la documen- tation et les choix d’acquisition et de classement.

Prenons un seul exemple : à quelle période et quel espace rattacher un ouvrage sur la « question de Vilnius » entre 1883 et 1940, publié par des historiens lituaniens en anglais en Allemagne en 20151 ? À l’Empire russe, la Pologne, l’URSS, la Lituanie ? À la Première Guerre mondiale ou à la Seconde ?

Les fluctuations frontalières de la région balte, sa rela- tive invisibilité dans une Europe médiane encastrée entre les puissances allemande et russo-soviétique, ainsi que les choix de nomenclature expliquent en par- tie la maigreur et la dispersion des fonds. Revenir sur l’inventorisation adoptée dans le « fichier Bloch- Renouvin » (alimenté de 1917 à 1992 au sein de la BDIC et conservé à ce jour au rez-de-chaussée de la biblio- thèque) permet de s’interroger sur la manière dont on a pu appréhender à distance les transformations de la région balte.

INCLASSABLES BALTES ?

Le fichier se structure autour de trois axes : les deux guerres mondiales, les questions internationales et les entrées par pays (« fichier national »). Son classement

« systématique » a sans doute présenté des limites face

DOCUMENTER L'HISTOIRE DES PAYS DE LA BALTIQUE (ESTONIE, LETTONIE, LITUANIE) À LA CONTEMPORAINE 01/ D'UNE GUERRE À L'AUTRE

1938 durant la Grande Terreur. Ce choix, fait à la BDIC, a peut-être été influencé par une tendance au classement ethnique (et non géographique) en Union soviétique elle-même. Ainsi, après 1945, les archives concernant la minorité lettone de Russie ont largement été envoyées à Riga. Un tel classement se retrouvait peut-être dans les politiques d’envoi de documentation depuis l’Union soviétique vers l’étranger.

Cette association pays baltiques/URSS comporte une exception de taille : l’année 1939-40, peu étudiée en général, et peu visible dans la section « URSS vie locale »6. Elle est un peu mieux représentée dans la section « Seconde Guerre mondiale ». Les tiroirs 121- 122, « Occupation et résistance », mélangent « l’occu- pation soviétique » et ses prémisses, avant et après la guerre, et l’occupation nazie de la région balte. Les tiroirs 125-126, « Origines de la guerre », présentent ainsi l’ouvrage de Seppo Myllyniemi, isolé au milieu de docu- ments consacrés aux conséquences du pacte en Pologne7. On le voit : comme bien des institutions occidentales, la BDIC a, d’une part, peu étudié l’histoire d’une région finalement reléguée au second plan dans la foisonnante et macabre destinée européenne et, d’autre part, peiné à établir sa visibilité. Entre tentations nationales, his- toriographie de l’URSS (pro ou anti), et histoire de guerre, la région balte est continuellement écartelée entre des thèmes que, justement, elle ne cesse de che- vaucher. Deux blocs se dégagent néanmoins : une grande partie des fiches relatives à l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie forment ainsi essentiellement deux ensembles thématiques aux logiques d’acquisitions très différentes que nous détaillons ci-dessous.

MINORITÉS ALLEMANDES D’AVANT-GUERRE

La présence en grand nombre d’imprimés en allemand relatif aux minorités allemandes de la région balte s’ins- crit vraisemblablement dans une logique portée par la section allemande de la bibliothèque-musée dès sa créa- tion : à savoir la documentation de toutes les minorités allemandes d’Europe, considérées comme des menaces pour la paix8. Ces imprimés ont pour la plupart été acquis à titre onéreux. Les collections comptent ainsi pléthore d’ouvrages publiés par des institutions louant la mission civilisatrice de ces minorités, dans l’esprit de la Volksgeschichte, d’où l’emphase des titres et des contenus. Certains retracent par exemple la colonisation allemande de la région au Moyen-Âge pour former la Livonie (Estonie et Lettonie actuelles). Parmi ces ouvrages, se trouvent notamment ceux de la dynastie d’historiens Seraphim (August, Ernst et Hans-Jürgen) publiés durant l’entre-deux-guerres9. Ces ouvrages font parfaitement écho à la politique allemande du

Heimatrecht, c’est-à-dire de maintien des minorités alle- mandes dans les nouveaux États et de la protection de leurs droits établis historiquement10. En effet, même sous le nazisme jusqu’en 1939, à l’Est, le rattachement des minorités allemandes au Reich et le révisionnisme des frontières de Versailles concernent essentiellement la Pologne et la Tchécoslovaquie et ne s’appliquent guère à la région balte, si ce n’est au territoire prussien de Memel, lituanien depuis 1923.

Mais depuis début 1939, les minorités allemandes de la région sont pour la plupart intégrées au Reich par dépla- cement des frontières ou « rapatriement » des indivi- dus : en mars 1939, la région de Memel est annexée avec ses plus de 100 000 habitants considérés comme alle- mands ; entre octobre 1939 et avril 1941, en plusieurs vagues, environ 130 000 personnes considérées comme allemandes sont déplacées depuis l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie vers le Reich, sur un total d’environ un million de « rapatriés ». Ce revirement total dans la politique orientale de l’Allemagne est un choc immense pour ces communautés qui doivent abandonner leur Heimat et leurs biens. Il s’explique avant toute chose par la volonté de remplacer la population de la Pologne occi- dentale, à commencer par le Warthegau dont la germa- nisation est une priorité du Reich11.

Dès lors, les collections sont largement augmentées par de nombreux ouvrages relatifs à cet exode. Certains de ces ouvrages ont des parcours étonnants. On en citera un : Heimkehrer publié par la maison d’édition du NSDAP, retraçant les départs du printemps 1941 de Lituanie et de Lettonie, nommés Nachumsiedlung (ainsi que les départs de la fin 1940 de Roumanie). Cet exemplaire provenant des collections de la bibliothèque de l’asso- ciation germano-portugaise de Porto, a été acheté lors de la liquidation des bibliothèques allemandes effectuée par la Commission interalliée, puis attribué à la BDIC12. Différents livres publiés pendant la guerre retracent surtout l’histoire des Germano-Baltes (minorités alle- mandes d’Estonie et de Lettonie) et la complètent en général par un chapitre consacré au départ et un épi- logue grandiloquent13. Un ouvrage sur la ville de Riga préparé à Danzig en 1942 s’achève par une promesse de germanisation définitive de la ville14. L’exemplaire conservé à La contemporaine porte le tampon de la bibliothèque de l’Ordensburg Sonthofen, du nom de l’un des trois instituts de formation de cadres nazis de ce type15. Il est arrivé, comme nombre d’ouvrages alle- mands de la bibliothèque, via les Fonds « Séquestres allemands » dans les années d’immédiat après-guerre16. Après la guerre, le récit se fait plus nostalgique : les auteurs, souvent eux-mêmes issus de la minorité ger- mano-balte, se remémorent avec mélancolie leur ancien Heimat (comme la plupart des Allemands originaires de l’Europe de l’Est et déplacés en RFA après la guerre)17.

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Somme toute, le « rapatriement » des Germano-Baltes est le phénomène ayant trait à la région balte pour la période de la Seconde Guerre mondiale qui est le mieux documenté dans les collections, depuis les publications de la maison d’édition du NSDAP jusqu’aux études juri- diques ou historiennes d’après-guerre18. Cette prédomi- nance d’ouvrages par et sur les Germano-Baltes, dont les lignes politiques sont extrêmement marquées, explique aussi la construction de fantasmes sur une région longtemps perçue au prisme de sa minorité ger- manophone. Ces ouvrages ont fixé plusieurs idées fausses dont les historiens peineront à se départir, notamment celle selon laquelle Hitler avait « rappelé » les Germano-Baltes en 1939 pour les sauver d’une menace bolchévique19 . Les collections de la BDIC rendent également compte des mythes historiques véhiculés sur la région et ses bouleversements, et pas seulement du côté « allemand ».

LA « QUESTION BALTE » PENDANT LA GUERRE FROIDE

À partir de 1945, d’innombrables brochures, imprimés et ouvrages présentent des interprétations contradic- toires de la signature du pacte germano-soviétique et de l’annexion des pays baltes à l’URSS. On distingue deux groupes émetteurs : d’un côté, les émigrés baltes en Occident, de l’autre, les auteurs soviétiques. Les pre- miers dénoncent inlassablement les clauses secrètes du pacte Ribbentrop-Molotov et l’illégalité de l’annexion.

Les seconds, en retour, condamnent ces « falsifica- teurs » de l’histoire, anciens « laquais des fascistes » devenus « suppôts des impérialistes » – au même titre que les exilés polonais. La documentation de La contem- poraine et le fichier Bloch-Renouvin reflètent la « ques- tion balte » pendant la guerre froide20. Cette controverse géopolitique se cristallise dès 1945 autour de la non- reconnaissance de l’annexion par les États-Unis et leurs alliés, de la divulgation du protocole secret, et de l’agi- tation grandissante des populations baltes en exil et de leurs représentants les plus en vue. C’est surtout pour ces derniers que cette querelle diplomatique est fonda- mentale – tandis que, pour le camp occidental, l’enjeu est bien moins crucial que, par exemple, la question polonaise (notons qu’il en va de même pour la Bessarabie, annexée à l’URSS à la même époque). Quant aux Soviétiques, ils ont à cœur de répondre aux exilés en activant leurs propres réseaux de publications destinés aux opinions intérieures et extérieures. Mais eux aussi y mettent moins d’ardeur que pour défendre la légiti- mité de l’annexion des territoires polonais. Bref, le débat international existe, mais il est secondaire. Cette situa- tion explique sans doute la passivité des modes d’acqui- sition par la BDIC en temps de guerre froide, les

documents ayant en grande partie été recueillis par don. Les offres spontanées rendent compte des efforts propagandistes de parties opposées, soucieuses de dif- fuser leurs perceptions, et aussi du peu de cas qu’en vérité les agences occidentales font de la question balte.

Des documents innombrables aux points de vues uni- voques émaillent donc les tiroirs du fichier Bloch- Renouvin. Citons par exemple les brochures éditées par Alfred Bilmanis ou Jules Feldmans, anciens diplomates lettons demeurés en postes à Washington et à Genève ; ou les essais transmis par des associations fondées en diaspora telles que Baltic Humanitarian Association ou Estonian Information Centre ; les écrits d’exilés de premier plan soutenus par quelques figures de la politique occi- dentale qui font don de ces brochures à la BDIC (comme André Honnorat, parrain politique de la BDIC)21. Figures de l’émigration, associations, entreprises de « lob- bying » tiennent à peu près toutes le même discours des années de guerre à la fin de la guerre froide : elles dénoncent les clauses secrètes du pacte Ribbentrop- Molotov et l’illégalité de l’annexion soviétique, elles défendent les réfugiés, puis exilés baltes, et condamnent tous les aspects de la politique soviétique (des déporta- tions staliniennes aux nationalisations). Dans le même temps, les représentants les plus haut placés, comme Feldmans, balaient du revers de la main les soupçons de collaboration avec les nazis qui ternissent l’image de ces « victimes de Staline » se mettant ainsi en phase avec le combat démocratique occidendal.22

Répondant aux critiques virulentes venues des émigrés baltes et parfois reprises par les puissances occidentales, les auteurs soviétiques se mobilisent pour défendre la légalité du « rattachement volontaire » des trois pays à l’URSS en 1940. Pamphlets, brochures ou ouvrages collectifs dénoncent la « falsification de l’histoire » de l’intégration des pays baltiques à l’URSS. Qu’entendent par là les auteurs et leurs commanditaires ? L’expression (qui a la vie longue en URSS et après) correspond à la récusation des interprétations émigrées et occidentales sur certains épisodes de l’histoire soviétique, dont le pacte Ribbentrop-Molotov et ses conséquences. Peu d’ouvrages concernent exclusivement le cas balte, noyé la plupart du temps dans les récriminations visant les émigrés polonais. Quelques publications y sont pour- tant consacrées, comme La Pribaltika [région balte] sovié- tique dans la famille fraternelle des peuples de l’URSS23. Cette dernière répond explicitement à des conférences tenues par des émigrés baltes à Stockholm en 1950, et ailleurs dans la décennie suivante. On observe certains effets de symétrie. Les colloques tenus en Occident regroupent de notables figures de l’émigration estonienne, lettone, lituanienne : il en va de même dans la publication sovié- tique qui fédère des historiens des trois républiques.

Les thèmes abordés par les émigrés concernent l’Empire,

DOCUMENTER L'HISTOIRE DES PAYS DE LA BALTIQUE (ESTONIE, LETTONIE, LITUANIE) À LA CONTEMPORAINE

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Source : Hans Richter, Heimkehrer. Bildberichte v. d. Umsiedlung d. Volksdeutschen aus Bessarabien, Rumänien, aus d. Süd-Bukowina u. aus Litauen., Rapatriés. Reportages illustrés du transfert des Volksdeutsche de Bessarabie, de Roumanie, de la Bucovine du Sud et de Lituanie.

Berlin, Zentralverlag der NSDAP, 1941, Coll. La contemporaine.

1. Vers le Grand Reich allemand (« ins Großdeutsche Reich »). Sur l’image figure un panneau « Bienvenue dans la Grande Allemagne » (« Willkommen in Großdeutschland »).

2. À la maison (« Daheim »).

3. Vrais et faux rapatriés : L’actrice Paula Wessely pendant le tournage du film Le Retour.

4. Volksdeutsche dans le camp de Soltau, près de Hambourg.

1

3

2

4

Ces images sont issues d’un ouvrage publié en 1941 par la maison d’édition du NSDAP qui documente les derniers « rapatriements » de populations allemandes de l’Est vers le Reich, notamment de la région balte désormais soviétique depuis 1940. Elles montrent l’arrivée des personnes déplacées de Lettonie et de Lituanie à Memel (aujourd'hui Klaipėda en Lituanie) ou Eydkau (aujourd'hui Tchernychevskoïe en Russie) . La présentation mélange sans vergogne des photographies de personnes déplacées avec des images issues du tournage d’un film tourné au même moment. La confusion assumée signale la volonté de produire un récit édifiant de ce rapatriement. Elle indique également le décalage entre la représentation que les autorités nazies veulent diffuser (les rapatriés seraient des paysans arrivant en charrette d’un pays sous-développé) et la réalité sociale (les déplacés sont en partie issus de l’élite économique et arrivent en train).

01/ D'UNE GUERRE À L'AUTRE

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Somme toute, le « rapatriement » des Germano-Baltes est le phénomène ayant trait à la région balte pour la période de la Seconde Guerre mondiale qui est le mieux documenté dans les collections, depuis les publications de la maison d’édition du NSDAP jusqu’aux études juri- diques ou historiennes d’après-guerre18. Cette prédomi- nance d’ouvrages par et sur les Germano-Baltes, dont les lignes politiques sont extrêmement marquées, explique aussi la construction de fantasmes sur une région longtemps perçue au prisme de sa minorité ger- manophone. Ces ouvrages ont fixé plusieurs idées fausses dont les historiens peineront à se départir, notamment celle selon laquelle Hitler avait « rappelé » les Germano-Baltes en 1939 pour les sauver d’une menace bolchévique19 . Les collections de la BDIC rendent également compte des mythes historiques véhiculés sur la région et ses bouleversements, et pas seulement du côté « allemand ».

LA « QUESTION BALTE » PENDANT LA GUERRE FROIDE

À partir de 1945, d’innombrables brochures, imprimés et ouvrages présentent des interprétations contradic- toires de la signature du pacte germano-soviétique et de l’annexion des pays baltes à l’URSS. On distingue deux groupes émetteurs : d’un côté, les émigrés baltes en Occident, de l’autre, les auteurs soviétiques. Les pre- miers dénoncent inlassablement les clauses secrètes du pacte Ribbentrop-Molotov et l’illégalité de l’annexion.

Les seconds, en retour, condamnent ces « falsifica- teurs » de l’histoire, anciens « laquais des fascistes » devenus « suppôts des impérialistes » – au même titre que les exilés polonais. La documentation de La contem- poraine et le fichier Bloch-Renouvin reflètent la « ques- tion balte » pendant la guerre froide20. Cette controverse géopolitique se cristallise dès 1945 autour de la non- reconnaissance de l’annexion par les États-Unis et leurs alliés, de la divulgation du protocole secret, et de l’agi- tation grandissante des populations baltes en exil et de leurs représentants les plus en vue. C’est surtout pour ces derniers que cette querelle diplomatique est fonda- mentale – tandis que, pour le camp occidental, l’enjeu est bien moins crucial que, par exemple, la question polonaise (notons qu’il en va de même pour la Bessarabie, annexée à l’URSS à la même époque). Quant aux Soviétiques, ils ont à cœur de répondre aux exilés en activant leurs propres réseaux de publications destinés aux opinions intérieures et extérieures. Mais eux aussi y mettent moins d’ardeur que pour défendre la légiti- mité de l’annexion des territoires polonais. Bref, le débat international existe, mais il est secondaire. Cette situa- tion explique sans doute la passivité des modes d’acqui- sition par la BDIC en temps de guerre froide, les

documents ayant en grande partie été recueillis par don. Les offres spontanées rendent compte des efforts propagandistes de parties opposées, soucieuses de dif- fuser leurs perceptions, et aussi du peu de cas qu’en vérité les agences occidentales font de la question balte.

Des documents innombrables aux points de vues uni- voques émaillent donc les tiroirs du fichier Bloch- Renouvin. Citons par exemple les brochures éditées par Alfred Bilmanis ou Jules Feldmans, anciens diplomates lettons demeurés en postes à Washington et à Genève ; ou les essais transmis par des associations fondées en diaspora telles que Baltic Humanitarian Association ou Estonian Information Centre ; les écrits d’exilés de premier plan soutenus par quelques figures de la politique occi- dentale qui font don de ces brochures à la BDIC (comme André Honnorat, parrain politique de la BDIC)21. Figures de l’émigration, associations, entreprises de « lob- bying » tiennent à peu près toutes le même discours des années de guerre à la fin de la guerre froide : elles dénoncent les clauses secrètes du pacte Ribbentrop- Molotov et l’illégalité de l’annexion soviétique, elles défendent les réfugiés, puis exilés baltes, et condamnent tous les aspects de la politique soviétique (des déporta- tions staliniennes aux nationalisations). Dans le même temps, les représentants les plus haut placés, comme Feldmans, balaient du revers de la main les soupçons de collaboration avec les nazis qui ternissent l’image de ces « victimes de Staline » se mettant ainsi en phase avec le combat démocratique occidendal.22

Répondant aux critiques virulentes venues des émigrés baltes et parfois reprises par les puissances occidentales, les auteurs soviétiques se mobilisent pour défendre la légalité du « rattachement volontaire » des trois pays à l’URSS en 1940. Pamphlets, brochures ou ouvrages collectifs dénoncent la « falsification de l’histoire » de l’intégration des pays baltiques à l’URSS. Qu’entendent par là les auteurs et leurs commanditaires ? L’expression (qui a la vie longue en URSS et après) correspond à la récusation des interprétations émigrées et occidentales sur certains épisodes de l’histoire soviétique, dont le pacte Ribbentrop-Molotov et ses conséquences. Peu d’ouvrages concernent exclusivement le cas balte, noyé la plupart du temps dans les récriminations visant les émigrés polonais. Quelques publications y sont pour- tant consacrées, comme La Pribaltika [région balte] sovié- tique dans la famille fraternelle des peuples de l’URSS23. Cette dernière répond explicitement à des conférences tenues par des émigrés baltes à Stockholm en 1950, et ailleurs dans la décennie suivante. On observe certains effets de symétrie. Les colloques tenus en Occident regroupent de notables figures de l’émigration estonienne, lettone, lituanienne : il en va de même dans la publication sovié- tique qui fédère des historiens des trois républiques.

Les thèmes abordés par les émigrés concernent l’Empire,

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Source : Hans Richter, Heimkehrer. Bildberichte v. d. Umsiedlung d. Volksdeutschen aus Bessarabien, Rumänien, aus d. Süd-Bukowina u. aus Litauen., Rapatriés. Reportages illustrés du transfert des Volksdeutsche de Bessarabie, de Roumanie, de la Bucovine du Sud et de Lituanie.

Berlin, Zentralverlag der NSDAP, 1941, Coll. La contemporaine.

1. Vers le Grand Reich allemand (« ins Großdeutsche Reich »). Sur l’image figure un panneau « Bienvenue dans la Grande Allemagne » (« Willkommen in Großdeutschland »).

2. À la maison (« Daheim »).

3. Vrais et faux rapatriés : L’actrice Paula Wessely pendant le tournage du film Le Retour.

4. Volksdeutsche dans le camp de Soltau, près de Hambourg.

1

3

2

4

Ces images sont issues d’un ouvrage publié en 1941 par la maison d’édition du NSDAP qui documente les derniers « rapatriements » de populations allemandes de l’Est vers le Reich, notamment de la région balte désormais soviétique depuis 1940. Elles montrent l’arrivée des personnes déplacées de Lettonie et de Lituanie à Memel (aujourd'hui Klaipėda en Lituanie) ou Eydkau (aujourd'hui Tchernychevskoïe en Russie) . La présentation mélange sans vergogne des photographies de personnes déplacées avec des images issues du tournage d’un film tourné au même moment. La confusion assumée signale la volonté de produire un récit édifiant de ce rapatriement. Elle indique également le décalage entre la représentation que les autorités nazies veulent diffuser (les rapatriés seraient des paysans arrivant en charrette d’un pays sous-développé) et la réalité sociale (les déplacés sont en partie issus de l’élite économique et arrivent en train).

01/ D'UNE GUERRE À L'AUTRE

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Notes

1. Dangiras Mačiulis et Darius Staliūnas, Lithuanian nationalism and the Vilnius question, 1883-1940, Marburg, Herder-Institut, 2015.

2. Notons que cette situation ne concerne aucunement la Finlande et la Pologne, nées elles aussi des ruines de l’Empire russe à la fin de la Première Guerre mondiale, mais qui sont bien en guerre en 1939 et qui, en dépit de leur satellisation, restent des sujets de droit international après 1945 et apparaissent comme des entrées du fichier. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie n’ont jamais disposé d’une entrée propre dans le fchiier national. Au début des années 1990, au moment où ils auraient pu l’acquérir, le fichier Bloch- Renouvin s’éteint.

3. Dans le Catalogue méthodique du Fonds allemand (publié en 1922), les pays de la Baltique sont classés dans les pays de l’Entente, derrière la Russie.

4. Gregory Meiksins, The Baltic riddle: Finland, Estonia, Latvia, Lithuania--key-points of European peace, New York, L.B. Fischer, 1943 ; Polpredy soobščaût… Sbornik dokumentov ob otnošeniâh SSSR s Latviej, Litvoj i Èstoniej, avgust 1939 g.- avgust 1940 g., Moscou, Meždunarodnye otnošeniâ, 1990.

5. Ebba Čeginskas, Die Baltische Frage in den Grossmächteverhandlungen 1939, Bonn, Baltisches Forschungsinstitut, 1967 ; Seppo Myllyniemi, Baltian kriisi…, op. cit..

6. Elle est par exemple représentée par les Mémoires des cercles diplomatiques britanniques de Riga : John Whitwell, British agent, London, W. Kimber, 1966 ; Peggie Benton, Baltic countdown, London, Centaur Press, 1984 ; Lucy Addison, Letters from Latvia, London, Futura, 1986.

7. Baltian kriisi, 1938-1941, Helsinki, Otava, 1977 ; et sa traduction allemande : Seppo Myllyniemi, Die Baltische Krise, 1938-1941, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1979.

8. Cette hypothèse est corroborée par exemple par la petite collection conservée d’affiches allemandes de l’entre-deux- guerres : celles du début des années 1920 concernent le sort des marges de l’ancien Empire allemand, découpées ou occupées (Silésie, Schleswig, Prusse occidentale, Rhénanie, Ruhr).

Voir Dominique Bouchery, « Il y a cent ans : les débuts de la section allemande de la Bibliothèque et Musée de la guerre », Matériaux pour l’histoire de notre temps, vol. 125-126, n° 3, 2e semestre 2017, p. 18-23.

9. La famille est aussi connue pour deux autres de ses membres : Peter-Heinz, frère de Hans-Jürgen, intellectuel nazi qui a également écrit sur la région, ainsi que Hans-Günther, neveu de Ernst, qui témoigna en tant qu’expert aux procès de Nuremberg et publia un texte sur le pacte germano-soviétique après la guerre. Sont ainsi conservés à la bibliothèque : P.-H. Seraphim, Das Judentum im osteuropäischen Raum, Essen, Essener Verlagsanstalt, 1938 ; H.-G. Seraphim, Die deutsch- russischen Beziehungen, 1939-1941, Hamburg, H. H. Nölke, 1949.

10. Jörg Hackmann, « Contemporary Baltic history and German Ostforschung, 1918–1945. Concepts, images and notions », Journal of Baltic Studies, 1999, vol. 30, no 4, p. 322-337.

11. Matthias Schröder, «Die Umsiedlung der Deutschbalten im Kontext europäischer Zwangsmigrationen », Nordostarchiv, vol. 14, 2005, p. 91-112 ; Lars Bosse, « Die Deutschbalten und die Aktion Heim in Reich » in Michael Garleff (dir.), Deutschbalten, Weimarer Republik und Drittes Reich. Bd. 1, Köln / Weimar / Wien, Böhlau, 2008, p. 297-388.

12. Hans Richter, Heimkehrer. Bildberichte v. d. Umsiedlung d. Volksdeutschen aus Bessarabien, Rumänien, aus d. Süd-Bukowina u. aus Litauen., Berlin, Zentralverlag der NSDAP, 1941.

la révolution, l’indépendance, l’annexion et la guerre, qu’on retrouve également chez les historiens marxistes -léninistes.

Le révisionnisme soviétique est indiscutable : silence absolu autour des clauses secrètes du pacte de 1939, de la tenue très controversée des « élections » de 1940, et des déportations d’opposants sous Staline. Mais les ouvrages soviétiques ne sont pas à rejeter en bloc. Ils rappellent que la menace allemande sur ces territoires, dans les années 1930, était bien réelle ; ils indiquent – en l’exagérant, certes – que l’URSS n’était pas totalement dénuée de soutiens locaux ; et enfin, ils dénoncent le passé collaborationniste de certains émigrés qui ont l’oreille des Occidentaux24. Les ouvrages soviétiques, tout comme les brochures émi- grées, méritent évidemment un regard critique, mais illustrent bien la cristallisation des débats autour du pacte germano-soviétique dans les années 1950-1960.

Nos investigations dans les catalogues montrent à quel point la réalité balte a du mal à être appréhendée en tant que telle par les bibliothécaires des époques suc- cessives. L’espace balte est perçu à travers une succes- sion de prismes qui sont également autant de biais : qu’il s’agissent des minorités baltes-allemandes, des soviétiques, des émigrés baltes eux-mêmes, les trois pays baltes sont donc vus au travers de points de vue fortement orientés qui politisent leur objet. Outre les raisons déjà avancées dans le corps de l’article, on peut imputer à cela le fait que La contemporaine n’ait jamais employé de spécialiste de la région25 ni assuré de cou- verture géolinguistique dédiée pour cette zone. À ce titre les quelques ressources acquises dans les langues vernaculaires de ces pays que l’on trouve dans les col- lections l’ont été de façon incidente et sans programme établi. n

13. Waldemar Hartmann, Die Balten und ihre Geschichte, Berlin, Zentralverlag der NSDAP, 1942 ; Max Hildebert Boehm et Hellmuth Weiss (dir.), Wir Balten, Salzburg / München, Akademischer Gemeinschaftverlag, 1951.

14. Das Deutsche Riga: Dokumente, Leipzig, S. Hirzel, 1942. 15. Cf. Franz-Albert Heinen, NS-Ordenburgen Vogelsang, Sonthofen,

Krössinsee, Ch. Links, Berlin, 2011 ; Stefan Kellner « Abgabe der Alliierten: Die Bibliothek der NS-Ordensburg Sonthofen in der Bayerischen Staatsbibliothek » in Olivia Kaiser, Christina Kostner-Pemsel, Markus Strumpf (dir.), Treuhänderische Übernahme und Verwahrung : International und Interdisziplinar betrachtet, V&R, Göttingen, 2018.

16. À ce sujet, voir : « Les Séquestres », Lettre de l’Association des Amis de la BDIC et du musée, n° 3-4, juin-septembre 1982 ; « Où l’on reparle des « Séquestres » », Lettre de l’Association des Amis de la BDIC et du musée, n° 13-14, août-décembre 1984 ; Dominique Bouchery,

« Le Fonds « Séquestres » de la BDIC, histoire d’une spoliation invisible », in Martine Poulain (dir.), Où sont les bibliothèques spoliées par les nazis ?, Lyon, Presses de l’Enssib, Lyon, 2019.

17. Ben Shephard The long road home, 2011 (traduit en français en 2014). Se référer également à l’article de Lucie Lamy dans le présent numéro, p. 66-69.

18. Avec notamment : Dietrich André Loeber, Diktierte Option: Die Umsiedlung der Deutsch-Balten aus Estland und Lettland 1939-1941, Neumünster, K. Wachholtz, 1972 ; Jürgen von Hehn, Die Umsiedlung der baltischen Deutschen: Das letzte Kapitel baltischdeutscher Geschichte, Marburg/Lahn, Herder-Institut, 1982.

19. L’idée s’était en effet répandue au sein de la population allemande, notamment vers Narva en Estonie. Mais on sait maintenant que les plans de Staline à l’égard de la région étaient très incertains à cette date et que le transfert de population ordonné par Hitler était essentiellement motivé par la colonisation du Warthegau. 20. Olaf Mertelsmann, Kaarel Piirimäe (dir.), The Baltic Sea Region

and the Cold War, Francfort, Peter Lang, 2012.

21. Citons Hugo Vitols, Annexation of the Baltic States = L’Annexion des États Baltes, (1946) : don de André Honnorat, Sept. 1946. Appeal to all Christians and the public opinion of the Western World, 1945: don de la Baltic Humanitarian Association August Rei, Have the Baltic countries voluntarily renounced their freedom? : An exposé based on authentic documentary evidence, 1944 ; don de Estonian Legation London, Fév. 1950 ; Alexander Kaelas, Human rights and genocide in the Baltic States..., 1950 ; don de Estonian Information Centre, Nov. 1950 ; Aleksander Kaelas, Human rights and genocide in the Baltic States, Stockholm, Estonian Information Centre, 1950 : don du Estonian Information Centre, Nov. 1950 ; The Baltic States and the Soviet Union, don de Estonian Legation, London, Nov. 1962. 22. Q pièce rés 379, J. Feldmanis (Jules Fedmans),

Mémorandum : La Nouvelle vague de Screenings pour les Baltes, la sixième ou la septième déjà…

23. Sovetskaâ Pribaltika v bratskoj sem’e narodov SSSR. Materialy mežrespublikanskogo seminara-soveščaniâ g. Rigi 6-10 iûnâ 1960 g., Riga, Latvijskoe gosudarstvennoe izdatel’stvo, 1960.

24. Vilnis Sipols, Tajnaâ diplomatiâ ; istoriâ, Riga, Liesma, 1968, p. 275 ; Aleksandr Drizul’, « Kak ivvraščaetsâ istorija socialističeskoj revolûcii v Latvii prislužnikami imperializma », in Sovetskaâ Pribaltika…, op.cit., p.3-21.

25. Tout au plus y-aurait-il lieu de mentionner ici l’envoi en mission en 1919 du Chargé d’affaires Emile Terquem en Estonie dont on trouve de maigres traces dans les archives de La contemporaine. Emile Terquem, L’Esthonie et les Esthoniens, Paris, Action nationale, 1920. 01/ D'UNE GUERRE À L'AUTRE

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Notes

1. Dangiras Mačiulis et Darius Staliūnas, Lithuanian nationalism and the Vilnius question, 1883-1940, Marburg, Herder-Institut, 2015.

2. Notons que cette situation ne concerne aucunement la Finlande et la Pologne, nées elles aussi des ruines de l’Empire russe à la fin de la Première Guerre mondiale, mais qui sont bien en guerre en 1939 et qui, en dépit de leur satellisation, restent des sujets de droit international après 1945 et apparaissent comme des entrées du fichier. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie n’ont jamais disposé d’une entrée propre dans le fchiier national. Au début des années 1990, au moment où ils auraient pu l’acquérir, le fichier Bloch- Renouvin s’éteint.

3. Dans le Catalogue méthodique du Fonds allemand (publié en 1922), les pays de la Baltique sont classés dans les pays de l’Entente, derrière la Russie.

4. Gregory Meiksins, The Baltic riddle: Finland, Estonia, Latvia, Lithuania--key-points of European peace, New York, L.B. Fischer, 1943 ; Polpredy soobščaût… Sbornik dokumentov ob otnošeniâh SSSR s Latviej, Litvoj i Èstoniej, avgust 1939 g.- avgust 1940 g., Moscou, Meždunarodnye otnošeniâ, 1990.

5. Ebba Čeginskas, Die Baltische Frage in den Grossmächteverhandlungen 1939, Bonn, Baltisches Forschungsinstitut, 1967 ; Seppo Myllyniemi, Baltian kriisi…, op. cit..

6. Elle est par exemple représentée par les Mémoires des cercles diplomatiques britanniques de Riga : John Whitwell, British agent, London, W. Kimber, 1966 ; Peggie Benton, Baltic countdown, London, Centaur Press, 1984 ; Lucy Addison, Letters from Latvia, London, Futura, 1986.

7. Baltian kriisi, 1938-1941, Helsinki, Otava, 1977 ; et sa traduction allemande : Seppo Myllyniemi, Die Baltische Krise, 1938-1941, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1979.

8. Cette hypothèse est corroborée par exemple par la petite collection conservée d’affiches allemandes de l’entre-deux- guerres : celles du début des années 1920 concernent le sort des marges de l’ancien Empire allemand, découpées ou occupées (Silésie, Schleswig, Prusse occidentale, Rhénanie, Ruhr).

Voir Dominique Bouchery, « Il y a cent ans : les débuts de la section allemande de la Bibliothèque et Musée de la guerre », Matériaux pour l’histoire de notre temps, vol. 125-126, n° 3, 2e semestre 2017, p. 18-23.

9. La famille est aussi connue pour deux autres de ses membres : Peter-Heinz, frère de Hans-Jürgen, intellectuel nazi qui a également écrit sur la région, ainsi que Hans-Günther, neveu de Ernst, qui témoigna en tant qu’expert aux procès de Nuremberg et publia un texte sur le pacte germano-soviétique après la guerre. Sont ainsi conservés à la bibliothèque : P.-H. Seraphim, Das Judentum im osteuropäischen Raum, Essen, Essener Verlagsanstalt, 1938 ; H.-G. Seraphim, Die deutsch- russischen Beziehungen, 1939-1941, Hamburg, H. H. Nölke, 1949.

10. Jörg Hackmann, « Contemporary Baltic history and German Ostforschung, 1918–1945. Concepts, images and notions », Journal of Baltic Studies, 1999, vol. 30, no 4, p. 322-337.

11. Matthias Schröder, «Die Umsiedlung der Deutschbalten im Kontext europäischer Zwangsmigrationen », Nordostarchiv, vol. 14, 2005, p. 91-112 ; Lars Bosse, « Die Deutschbalten und die Aktion Heim in Reich » in Michael Garleff (dir.), Deutschbalten, Weimarer Republik und Drittes Reich. Bd. 1, Köln / Weimar / Wien, Böhlau, 2008, p. 297-388.

12. Hans Richter, Heimkehrer. Bildberichte v. d. Umsiedlung d. Volksdeutschen aus Bessarabien, Rumänien, aus d. Süd-Bukowina u. aus Litauen., Berlin, Zentralverlag der NSDAP, 1941.

la révolution, l’indépendance, l’annexion et la guerre, qu’on retrouve également chez les historiens marxistes -léninistes.

Le révisionnisme soviétique est indiscutable : silence absolu autour des clauses secrètes du pacte de 1939, de la tenue très controversée des « élections » de 1940, et des déportations d’opposants sous Staline. Mais les ouvrages soviétiques ne sont pas à rejeter en bloc. Ils rappellent que la menace allemande sur ces territoires, dans les années 1930, était bien réelle ; ils indiquent – en l’exagérant, certes – que l’URSS n’était pas totalement dénuée de soutiens locaux ; et enfin, ils dénoncent le passé collaborationniste de certains émigrés qui ont l’oreille des Occidentaux24. Les ouvrages soviétiques, tout comme les brochures émi- grées, méritent évidemment un regard critique, mais illustrent bien la cristallisation des débats autour du pacte germano-soviétique dans les années 1950-1960.

Nos investigations dans les catalogues montrent à quel point la réalité balte a du mal à être appréhendée en tant que telle par les bibliothécaires des époques suc- cessives. L’espace balte est perçu à travers une succes- sion de prismes qui sont également autant de biais : qu’il s’agissent des minorités baltes-allemandes, des soviétiques, des émigrés baltes eux-mêmes, les trois pays baltes sont donc vus au travers de points de vue fortement orientés qui politisent leur objet. Outre les raisons déjà avancées dans le corps de l’article, on peut imputer à cela le fait que La contemporaine n’ait jamais employé de spécialiste de la région25 ni assuré de cou- verture géolinguistique dédiée pour cette zone. À ce titre les quelques ressources acquises dans les langues vernaculaires de ces pays que l’on trouve dans les col- lections l’ont été de façon incidente et sans programme établi. n

13. Waldemar Hartmann, Die Balten und ihre Geschichte, Berlin, Zentralverlag der NSDAP, 1942 ; Max Hildebert Boehm et Hellmuth Weiss (dir.), Wir Balten, Salzburg / München, Akademischer Gemeinschaftverlag, 1951.

14. Das Deutsche Riga: Dokumente, Leipzig, S. Hirzel, 1942.

15. Cf. Franz-Albert Heinen, NS-Ordenburgen Vogelsang, Sonthofen, Krössinsee, Ch. Links, Berlin, 2011 ; Stefan Kellner « Abgabe der Alliierten: Die Bibliothek der NS-Ordensburg Sonthofen in der Bayerischen Staatsbibliothek » in Olivia Kaiser, Christina Kostner-Pemsel, Markus Strumpf (dir.), Treuhänderische Übernahme und Verwahrung : International und Interdisziplinar betrachtet, V&R, Göttingen, 2018.

16. À ce sujet, voir : « Les Séquestres », Lettre de l’Association des Amis de la BDIC et du musée, n° 3-4, juin-septembre 1982 ; « Où l’on reparle des « Séquestres » », Lettre de l’Association des Amis de la BDIC et du musée, n° 13-14, août-décembre 1984 ; Dominique Bouchery,

« Le Fonds « Séquestres » de la BDIC, histoire d’une spoliation invisible », in Martine Poulain (dir.), Où sont les bibliothèques spoliées par les nazis ?, Lyon, Presses de l’Enssib, Lyon, 2019.

17. Ben Shephard The long road home, 2011 (traduit en français en 2014).

Se référer également à l’article de Lucie Lamy dans le présent numéro, p. 66-69.

18. Avec notamment : Dietrich André Loeber, Diktierte Option:

Die Umsiedlung der Deutsch-Balten aus Estland und Lettland 1939-1941, Neumünster, K. Wachholtz, 1972 ; Jürgen von Hehn, Die Umsiedlung der baltischen Deutschen: Das letzte Kapitel baltischdeutscher Geschichte, Marburg/Lahn, Herder-Institut, 1982.

19. L’idée s’était en effet répandue au sein de la population allemande, notamment vers Narva en Estonie. Mais on sait maintenant que les plans de Staline à l’égard de la région étaient très incertains à cette date et que le transfert de population ordonné par Hitler était essentiellement motivé par la colonisation du Warthegau.

20. Olaf Mertelsmann, Kaarel Piirimäe (dir.), The Baltic Sea Region and the Cold War, Francfort, Peter Lang, 2012.

21. Citons Hugo Vitols, Annexation of the Baltic States = L’Annexion des États Baltes, (1946) : don de André Honnorat, Sept. 1946. Appeal to all Christians and the public opinion of the Western World, 1945: don de la Baltic Humanitarian Association August Rei, Have the Baltic countries voluntarily renounced their freedom? : An exposé based on authentic documentary evidence, 1944 ; don de Estonian Legation London, Fév. 1950 ; Alexander Kaelas, Human rights and genocide in the Baltic States..., 1950 ; don de Estonian Information Centre, Nov. 1950 ; Aleksander Kaelas, Human rights and genocide in the Baltic States, Stockholm, Estonian Information Centre, 1950 : don du Estonian Information Centre, Nov. 1950 ; The Baltic States and the Soviet Union, don de Estonian Legation, London, Nov. 1962.

22. Q pièce rés 379, J. Feldmanis (Jules Fedmans),

Mémorandum : La Nouvelle vague de Screenings pour les Baltes, la sixième ou la septième déjà…

23. Sovetskaâ Pribaltika v bratskoj sem’e narodov SSSR. Materialy mežrespublikanskogo seminara-soveščaniâ g. Rigi 6-10 iûnâ 1960 g., Riga, Latvijskoe gosudarstvennoe izdatel’stvo, 1960.

24. Vilnis Sipols, Tajnaâ diplomatiâ ; istoriâ, Riga, Liesma, 1968, p. 275 ; Aleksandr Drizul’, « Kak ivvraščaetsâ istorija socialističeskoj revolûcii v Latvii prislužnikami imperializma », in Sovetskaâ Pribaltika…, op.cit., p.3-21.

25. Tout au plus y-aurait-il lieu de mentionner ici l’envoi en mission en 1919 du Chargé d’affaires Emile Terquem en Estonie dont on trouve de maigres traces dans les archives de La contemporaine. Emile Terquem, L’Esthonie et les Esthoniens, Paris, Action nationale, 1920.

01/ D'UNE GUERRE À L'AUTRE

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