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Fluctuations de courant thermionique et le “ Flicker
effect ”
M. Surdin
To cite this version:
FLUCTUATIONS DE COURANT
THERMIONIQUE
ET LE « FLICKER EFFECT »Par M. SURDIN.
Laboratoire de
Physique expérimentale,
Collège de France. Sommaire. 2014 On montrequ’il est possible d’attribuer les fluctuations de courant thermionique du
« Flicker effect » aux fluctuations du nombre des électrons libres dans le métal.
Le but du
présent
travail est de montrerqu’il
estpossible
d’attribuer les fluctuations de courantther-mionique
du « Flicker effect n(1)
aux fluctuations dunombre des électrons libres dans le métal et les ratta-cher aux fluctuations de résistance découvertes et
étudiées par J. Bernamont
(2).
Dans la théorie
quantique
de l’émissionthermio-nique
desmétaux,
le courantthermionique dépend
du nombre des électronsayant
uneénergie
suffisante pour surmonter la barrière depotentiel.
Le courantthermionique
n’est donc défini que d’une manièrestatistique
et sagrandeur
est fonction du nombre des électrons libres.Soit dans une
ampoule,
où l’on fait un videpoussé,
une anode et un filament maintenu à latempérature
T. Dans le circuit de l’anode nous supposerons, montéeen série avec la source de
potentiel
continu,
une forteimpédance,
en sorte que la tension soitpratiquement
constante. Entre l’anode et le filament la tension est
assez faible pour éviter toute émission
électronique
àfroid,
mais suffisante pour obtenir le courantthermio-nique
de saturation et rendrenégligeables
les effetsdûs aux
charges
d’espace.
Le circuit de mesure desfluctuations est branché entre le filament et l’anode en
parallèle
sur le circuitd’alimentation.
Soit p
le nombre desélectrons
émis par la surface du filamentpendant
uneseconde,
le courantthermio-nique
est donné par :où E est la
charge
del’électron,
W le travail de sortie et A une constante.Si le
nombre
des électrons émis s’écarte de la valeur moyenne deo¡J.,
on observe un courant de fluc-tuations :i =
Eôy.
(2)
Nous admettons que
lp
est dû auxfluctuations
du nombre des électrons libres dans lemétal;
posons :N -
No
+ lVl(3)
N est le nombre des électrons libres dans le
filament,
No
est la valeur moyenne deN,
m en estl’écart,
il vient :or :
d’où :
et le carré moyen :
(1) J. B. JOHNSON. Phys. Rev., 1925, 26, 71; W. SCHOTTKY.
Phys. Rev., 1926, 28, 74.
(2) J. BERNAMONT. Ann. de Physique, 1937, 7, 71 désigné par 1 dans le texte; Proc. Phys. Soc., 1937, 49, 138, désigné par II dans le texte; L. BRILLOUIN. Helv. Phys Acta, 1934, 7, 47.
et aussi :
Dans la théorie de
Sommerfeld,
on suppose que les électrons librespossèdent
à l’intérieur du métal uneénergie
potentielle
constante etuniforme, qui dépend
de la densité des
charges ioniques
du réseau.Soit y
cetteénergie potentielle,
on a W == "/0 - ~, où :,,
est
l’énergie cinétique
maximum des électrons dans lemétal;
il vient : - ~~- -posons : d’où : Ona: d’où :Analyse
enfréquence
du « Flicker effect ».-Nous admettrons avec J. Bernamont
qu’en plus
des chocsélastiques
des électrons sur lesatomes,
qui
sonttrès
nombreux,
il seproduit,
detemps
àautres,
un choc mouqui
fixe pour un certaintemps
l’électron surl’atome, puis
l’électron est réémis avec une vitessecomplètement
différente de cellequ’il
avait avant lechoc;
ces chocs sont assez rares pour ne pas modifiersensiblement les
équations
donnant la conductibilitéélectrique
et laconductibilité
calorifique.
Les électrons
possèdent
donc
une vie moyenne 6 etune constante de recombinaison x =
1.
0
La constante de recombinaison est définie par :
l.
Supposons
d’abord aconstant,
indépendant
de lavitesse des électrons. Calculons la
fonction
decorréla-tion
MM, ;
pourcela,
multiplions
(7)
’par
Mt-,
et fai-sons la moyenne, il vient :pour d’où :
(1) L. BRILLOUIN. Loc. cit.
z - 3 2
(2j 2 Dans
le cas de l’effet Bernamont, on calcule i2= 3
Noa
2Vox
Pour un gaz électronique dégénéré, on a a » 1; pour un
volume de métal où l’effet Bernamont est inobservable, on peut encore observer le « Flicker effect ». Dans les recherches ulté-. rieures sur le « Flicker effect », il y aura lieu d’opérer avec des
filaments de faible volume car AT, est proportionnel à Y.
189
L’intensité
spectrale
de la fonction M2(T)
est définiepar: O
d’où :
et par suite :
II.
Supposons
maintenant que nous avons une infi-nité de groupes d’électrons dont chacun est caractérisépar une vitesse et une vie moyenne. Soit dN le nombre
des électrons libres
appartenant
au groupe, dont laconstante de
recombinaison
estcomprise
entre x etx + dx et soit
f
(a)
lafonction
derépartition
caracté-risant
M2,
on a :«i et «2 sont les constantes limites
correspondant
aux vitesses v = 0 et v = cc .Si les différents groupes d’électrons sont
indépen-dants,
on a :Pour
l’homogénéité
del’équation
on doit avoirf (0:)
= B
où B est unnombre,
il vient :«
l’équation (10)
devient :d’où : o o
Pour x, = «2 = « on retrouve
(9).
Remarquons
que la dernièreexpression
de i,,2 estsymétrique
parrapport
à ai et à «2; nous choisirons donc «2plus grand
que ~1 et nous nousplacerons
dansle cas «2 » 0:1, donné par
l’expérience.
Etudions
l’expression
(12)
pour les trois cas sui-vants :on a :
_ u1
i./1. est
indépendant
de v.(1) Voir J. BERNAMONT I, pp. 76 et 87.
(2) W. SCHOTTKY. Loc. cit., trouve une expression de même type
à partir d’une tout autre théorie.
(1) Voir J. BERNAMONT, II.
i,2 varie comme
1/v.
La variation de L 2 est en
1/B~.
-Les
expériences
de Johnson sur le « Flicker effect »(voir
aussiSchottky,
loc.cit.),
et dans le cas de l’effetBernamont,
lesexpériences
deMeyer
et Thiede(citées
parlbernamont
Il )
donnent des indices du tronçon(a)
de la courbe T2 =
f (v).
Letronçon
(b)
a été observé par’--’
Johnson;
voir lafigure
1,
tirée du travail deSchottky,
et sur
laquelle
nous avons tracé la droite depente
- 1(les
coordonnées sontlogarithmiques).
On constate que cette droite rend mieuxcompte
des résultatsexpérimentaux
que celle deSchottky,
dont lapente
est - 2. Dans le cas de fluctuations de
résistance,
letronçon
(b)
a été observépar Bernamont,
Christiensen etPearson,
et par nous-mêmes. Letronçon
(c)
n’a pas été observé parJohson,
car à cesfréquences,
le« Flicker effect » est
masqué
par l’effet degrenaille
(small
shoteffect).
L’étude
précédente
permet
deprévoir,
étant donnée la similitude desphénomènes,
un effetanalogue
au« Flicker effect » pour l’émission
photoélectrique.
Une vérification fondamentale de cequi
précède
est àrechercher dans l’identification
expérimentale
desconstantes «1 et ~2 pour les deux
effets,
celui deBerna-mont et du « Flicker effect ».
Je tiens à rendre
hommage
ici à la mémoire de moncamarade J.