• Aucun résultat trouvé

L ENDOCRINOLOGIEDE LA REPRODUCTION :L’OVAIREDANS TOUS SES ÉTATS

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "L ENDOCRINOLOGIEDE LA REPRODUCTION :L’OVAIREDANS TOUS SES ÉTATS"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

L

’endocrinologie de la repro-duction concerne beaucoup de domaines de la vie et de la médecine. Elle s’intéresse notamment au vieillissement, aux conséquences de la ménopause, à l’infertilité et à la contraception. Les besoins mondiaux pour ces approches sont considérables puisque ce domaine s’intéresse à la fertilité, au contrôle des naissances, à la qualité de vie des femmes (ce que les Anglo-Saxons appellent Reproduc-tive Health), et au caractère harmo-nieux du vieillissement. Il s’agit donc d’une médecine à la fois à la pointe de la technologie, comme les tech-niques de procréations médicale-ment assistées ou de diagnostic pré-implantatoire, mais aussi une médecine au cœur des dialogues Nord-Sud, puisque la plus grande demande, en particulier de contra-ception, vient des pays en voie de développement et que, justement, les pouvoirs publics de ces pays n’ont guère les moyens de proposer ces traitements. En outre, la recherche biotechnologique et pharmaceu-tique, très active dans ce domaine, n’est pas très motivée pour produire des produits efficaces, sans risque et à moindre coût.

Sous nos climats, il est habituelle-ment considéré que la médecine et l’endocrinologie de la reproduction ont atteint un niveau de développe-ment conséquent et que le finance-ment de cette recherche n’est plus prioritaire. Ce numéro de médecine/ sciences est là pour prouver le contrai-re. Les progrès faits dans ce domaine au cours des 10 dernières années ont été fulgurants et, à la lecture de ce numéro, le lecteur comprendra

aisé-ment qu’il s’agit d’une aventure transversale dans laquelle les méde-cins et les chercheurs de tous domaines – de la génétique à la bio-logie cellulaire, à l’endocrinobio-logie fondamentale et à la médecine cli-nique – ont concouru à part égale. Ainsi, le contrôle du phénomène ova-rien dominant qu’est l’atrésie follicu-laire [1], et la reconnaissance des gènes qui la règlent, sont-ils d’un intérêt thérapeutique majeur pour repousser ou prévoir la ménopause [2]. Les relations reproduction-nutri-tion sont, elles aussi, au premier plan grâce à l’étude du mécanisme d’action de la leptine [3]. Ainsi, la physiologie d’une affection aussi fré-quente qu’est l’aménorrhée dite hypothalamique, d’origine nutrition-nelle pour l’essentiel, source de carence œstrogénique et de graves conséquences médicales, va-t-elle s’éclairer et conduire à une approche plus rationnelle de ces patientes [4]. Deux autres conséquences exception-nelles des travaux présentés dans ce numéro sont sans conteste l’analyse du mécanisme de l’effet vasculaire des œstrogènes [5] et du contrôle de la croissance folliculaire [6-8]. L’effet vasculaire des œstrogènes est d’un intérêt capital pour justifer le traite-ment de la ménopause. Si l’effet osseux de celui-ci est raisonnable-ment certain, en tout cas jugé sur la densité osseuse, les effets vasculaires restent mal compris et leur impact clinique encore incertain. Les deux grandes études épidémiologiques en cours aux États-Unis et en Grande-Bretagne viendront probablement en 2007 apporter des arguments déci-sifs, parallèlement aux données expé-rimentales présentées dans ce

numé-139

m/s n° 2, vol. 15, février 99

ENDOCRINOLOGIE

DE LA REPRODUCTION :

L’OVAIRE

DANS TOUS SES ÉTATS

médecine/sciences 1999 ; 15 : 139-40

ÉDITORIAL

Philippe Bouchard

ADRESSE

Philippe Bouchard : docteur en médecine,

profes-seur des universités, praticien hospitalier. Service

(2)

ro. Enfin, la maturation ovocytaire in vitroà partir de prélèvement ovarien représente un grand espoir pour trai-ter certaines femmes à risque d’insuf-fisance ovarienne précoce ou à risque d’hyperstimulation [9, 10]. Finalement, il n’est pas utopique de penser que la contraception bénéfi-ciera grandement de ces nouvelles connaissances, ce qui permettra peut-être d’utiliser une approche ovarien-ne directe du contrôle de la fertilité, n’altérant pas les sécrétions hormo-nales et sans impact général.

Je remercie tous les collègues et amis qui ont contribué à ce presti-gieux numéro de médecine/sciences qui va, je l’espère, participer à la relance active de la recherche et au financement de celle-ci ■

140 m/s n° 2, vol. 15, février 99

RÉFÉRENCES

1. Monniaux D, Mandon-Pépin B, Monget P. L’atrésie folliculaire, un gaspillage program-mé. Med Sci 1999 ; 15 : 157-66.

2. Vasseur C, Christin-Maître S, Bouchard P. Physiopathologie de l’insuffisance ovarienne prématurée : faits et perspectives. Med Sci 1999 ; 15 : 204-11.

3. Bruneau G, Vaisse C, Caraty A, Monget P. La leptine : une clé pour la reproduction.

Med Sci 1999 ; 15 : 191-6.

4. Bringer J, Lefebvre P, Renard E. Nutrition et physiologie ovarienne. Med Sci 1999 ; 15 : 197-203.

5. Arnal J, Elhage R, Maret A, Rami J, Faye J, Bayard F. Œstrogènes et athérosclérose : données récentes et perspectives. Med Sci 1999 ; 15 : 212-8.

6. Young J, Gougeon A, Schaison G. Le cycle ovarien. Med Sci 1999 ; 15 : 183-90.

7. Combarnous Y. Structure et relations structure-activité des FSH recombinantes hu-maines. Med Sci 1999 ; 15 : 167-74.

8. Misrahi M, Beau I, Atger M, et al. Les ré-cepteurs des gonadotrophines. Med Sci 1999 ; 15 : 175-82.

9. Monget P, Hembert S, Binart N, Gougeon A, Panthier J. La physiologie ovarienne : ce que nous disent les souris... Med Sci 1999 ; 15 : 141-7.

10. Mermillod P, Marchal R. La maturation de l’ovocyte de mammifères. Med Sci 1999 ; 15 : 148-56.

TIRÉS À PART

Références

Documents relatifs

Les diverses approches axées sur les droits de l’homme ont ainsi en com- mun de nombreuses caractéristiques telles que l’établissement d’un lien entre les objectifs

Bien sur, tout le monde retiendra le très médiatique « moins 10 km/h partout », dont on peut d'ailleurs se demander s'il aura réellement un impact sur la pollution, ou s'il doit être

BulletirJ à découper ou à photocopier et à nous retourner dûment complété à l'adresse suivante: J3E Service Abonnement 23, rue Galilée:+, 75116 Paris Cedex Pour

De l'environnment au " développement durable », un aperçu des rapports entre sciences sociales et questions environnementales..

termin~, nous pouvons leur donner une valeur quelconque. Dans ce dernier cas, je les nommerai plus particuliSrcment variables-ind~termin6es. Les variables, a u

L'expression "sciences exactes", tout comme l'expression "sciences dures" qui lui est parfois accolée, est problématique dans l'opposition implicite et

Comme pour tout apprentissage, il est important de commencer petit, avec un ou deux préfixes et suffixes et un seul mot de base, et d’en ajouter d’autres une fois que les élèves

Ainsi, se peser sur une balance de cuisine ne donnera rien, et peser 500 g de farine sur un pèse-personne sera très imprécis (d’autant plus qu’un pèse-personne est précis autour