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Contribution à l’étude de l’antiferromagnétisme. Etude
thermomagnétique des protoxydes de cobalt et de nickel
Charlotte Henry La Blanchetais
To cite this version:
CONTRIBUTION A
L’ÉTUDE
DEL’ANTIFERROMAGNÉTISME
ÉTUDE
THERMOMAGNÉTIQUE
DES PROTOXYDES DE COBALT ET DE NICKEL(1)
Par CHARLOTTE HENRY LA BLANCHETAIS. Attachée de Recherches au C. N. R. S.
Sommaire. - L’étude
thermomagnétique du protoxyde de cobalt dans des champs relativement
faibles (2 200 à 7 800 Oe) a mis en évidence un point de transition T03BB à la température de l’anomalie de dilatation, soit 292° K, et une sensibilité au champ en sens inverse de celle que l’on observe chez les
ferromagnétiques. Le protoxyde de cobalt, antiferromagnétique au-dessous de 292° K, ne suit une loi de Curie-Weiss que pour les températures supérieures à 460° K. Le moment magnétique que l’on peut alors déduire de la droite
en 03B9/~
et T est égal à 24,5 03BCW ou 4,96 03BCB.L’étude thermomagnétique du
protoxyde
de nickel met en évidence un maximum de la susceptibilité magnétique, assez étalé, à la température, de 647° K (l’anomalie de dilatation se situe à 523° K). Comme les autres protoxydes des métaux de transition du groupe du fer, NiO est donc antiferromagnétique.La sensibilité au champ a lieu dans le sens habituel aux ferromagnétiques par suite, probablement,
de la présence d’une impureté ferromagnétique. Pour cette même raison, l’état paramagnétique de NiO n’a pu être observé à haute température.
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
TOME 12. N° 8.. OCTOBRE 1951.
Néel
[1],
Bitter[2]
etVan
Vleck[3]
ont étudiéthéoriquement
lecomportement
de substances danslesquelles
lesporteurs
de momentsmagnétiques
sedisposeraient
parallèlement
etantiparallèlement
àcertaines
directionscommunes
ou « directionsprivilégiées
». Cette étude met en évidence unetempérature
Ti-
(point
de Curie oupoint
detran-sition)
pourlaquelle
lasusceptibilité
magnétique
de la substance passe par un maximum et pourlaquelle
eXistentégalement
des anomalies de chaleurspécifique
et de dilatation.On
peut
également,
comme
le faitBizette [15],
donner unereprésentation
duphénomène
enadmet-tant que, dans un corps
antiferromagnétique,
ilexiste une interaction entre les ions
magnétogènes
se traduisant par uncouplage
des électronscéliba-taires
appartenant
à deux atomesvoisins,
le momentmagnétique
dechaque couple
formé devenant nul.L’énergie d’agitation
thermique
augmente
avec latempérature
et devientégale,
à latempérature
T03BB,
aux forces decouplage
entreatomes;
qui
sont alorsrompues. ,
,
Divers
composés
des métaux de transitio.n de lafamille du fer
répondent
aux définitionsdonnées
(1) Le -résumé de cette étude a été présenté par M. F. Trombe, en juillet 1950, au Colloque international de
Ferro-magnétisme et d’Antiferromagnétisme de Grenoble.
ci-dessus. Il est à remarquer que, dans ces
composés, ’
les interactions entre atomes
magnétogènes
ne se .font pas
directement,
maispar
l’intermédiaire des anion nonmagnétiques qui
lesséparent (effet
desecond ordre ou de «
superéchange »)
[ 15].
Historique
des études des anomalies desus-ceptibilité
magnétique,
de chaleurspécifique
et de dilatation effectuées sur les
protoxydes
de métaux de transition de la famille du fer :Mn O, PeO, GoO et NiO.
>Millar,
eng28
[4],
puis
Russel
et Millar en 1929[5]
montrent que les
protoxydes
demanganèse
Mn 0et de fer FeO
présentent
une anomalie de chaleurspécifique
auxtempératures respectives
dei 15,9
et
1 83,2° K.
-En 193 3, Tyler
[6]
étudie,
aux bassestempératures
lasusceptibilité magnétique
de MnO. Il trouved’abord un minimum
de x
à t = - 1880C,
puis
un maximum à 1 = - 156° C.
En 1933,
Klemm et Schüth[7],
puis,
en1934,
Klemm et Hass
[8]
effectuent l’étudemagnétique
de CoO et de
NiO,
mais leursproduits, préparés
par calcination des carbonates de cobalt et denickel
enatmosphère
deCO2,
contiennent desimpuretés ferromagnétiques (nickel
libre,
enparti-culier) qui
gênent
les mesures desusceptibilité
et766
ces auteurs ne
peuvent
mettre en évidence de°phé-nomène
d’antiferromagnétisme.
Bhatnagar
etBal,
en1934
[9],
reprennent
l’étudemagnétique
de NiO ainsi que, en1937,
Raychau-dhury
et Bose[10].
Ces derniers auteurspréparent
leur
produit
enoxydant
lentementl’amalgame
denickel’à
l’air. Ils observent uneaugmentation
de lasusceptibilité
quand
latempérature
passe de 33à 35oo C
puis,
à cettetempérature,
une chute sou-daine due là laprésence
de nickelmétallique.
En
1937,
Raychaudhury
et Bose[11]
étudientégalement
lespropriétés
d’oxydes
de cobalt de formulesCoO,
xO avec x = 0,06 et x = o,zo.Mais,
l’étude
magnétique ayant
été effectuée au-dessusde la «
température
ambiante »,c’est-à-dire
3oo Cenviron,
lepoint À
del’oxyde
de cobalt étaitdéjà
dépassé,
comme nous le verrons par lasuite,
et cesauteurs observent
simplement
une décroissancede Z quand
latempérature
augmente,
la courbeen -I
et T étantpratiquement
droite.x
En
1938,.
H.Bizette,
C. F.Squire
et B. Tsaï[12]
reprennent,
auxbasses
températures,
l’étude deTyler
sur lasusceptibilité magnétique
de Mn0,
l’intervalle detempérature
utilisé allant de 1° Kà la
température ambiante,
soit 3ooo K environ.Bizette,
Squire
et Tsaï trouvent un maximum trèsaigu
de lasusceptibilité
magnétique
à latempé-rature de transition
7B
déjà signalée
par Millar(1 15,90
K).
Deplus,
ces auteurs observent que,au-dessous de
Ta,
lasusceptibilité augmente quand
lechamp
magnétique
utiliséaugmente
alors que,au-dessus
’de
cettetempérature,
elle resteindépen-dante du
champ
et suit une loi de Curie-Weissx (T - 0) = C.
En
ig4i,
Bhatnagar,
Prakash etQuayyum [13]
étudient les
propriétés
magnétiques
et la structurede différents
oxydes
de cobaltpréparés,
soit parchauffage
deCO.CO
dans le vide ou dansC02,
soit par calcination de Co(OH),,
soit encore parréduc-tion de
C0103
parNH,
ou deCo,O,
par C. Cesauteurs observent une discontinuité de la
courbes
X
et T à 80-880.
En
1943,
Bizette et Tsaï[11]
étudient le compor-tementmagnétique
del’oxyde
de ferFeO,
pourlequel
Russel etMillar
avaient trouvé une anomalie de chaleurspécifique
à latempérature
de 18 50 K.Bizette et Tsai observent un maximum
aigu
dela
susceptibilité magnétique
à1980 K.
Au-dessus de cettetempérature,
entre 213 et2930K,
lasubs-tance suit une loi de Curie-Weiss.
En
1946,
Bizette[15]
étudie la variationther-mique
de CoO dans unchamp
de 32 ooo Oe. Iltrouve un maximum de la
suceptiblité
magnétique,
assez
étalé,
pourT == 2710 K.
Il mesure
également
lasusceptibilité
de NiOentre l’azote
liquide
et40oo K
environ : la suscep-tibilité est fonction croissante de latempérature
mais,
à latempérature
limiteétudiée,
lepoints
n’est pas encore atteint.
Enfin,
enrg48,
Marc Foëx[16]
entreprend
l’étudedilatométrique
desquatre
protoxydes
MnO, FeO,
CoO,
NiO en fonction de latempérature.
Il montre que ces
composés présentent
une anomalie de dilatation auxtempératures
respec-tives de1 16° K, 1860 K,
2920 K
et 5230 K. Les courbes obtenues ressemblentbeaucoup
à celles de Millar pour les chaleursspécifiques
et «l’analyse,
aux rayons X ne mettant pas en évidence de
chan-gement
de la formecristalline,
ils’agit
de trans-formation du deuxièmeordre,
appartenant
autype 1
»[16].
En
résumé,
les résultats obtenusen 1948
pouvaient
être schématisés par le tableau
suivant :
TABLEAU I.’
D’après
cetableau,
on voit que les trois séries demesures donnent des résultats concordants dans le cas
de
MnO et deFeO;
pourCoO,
il existe unedifférence de 20° entre la
température
de l’anomalie de dilatation et celle du maximumde
x.Enfin,
pour
NiO,
seule l’anomalie de dilatationavait pu
être mise enévidence,
par suite de latempérature
relativement élevée àlaquelle
se situe lepoint k
et de la difficulté que l’on rencontre dans la
prépara-tion de
l’oxyde
decomposition
stoechiométrique,
Toutefois,
laprésence
de cetteanomalie,
tout à faitanalogue
à celle observée pour les trois autresprotoxydes
MnO,
FeO et CoOpermettait
déjà
de penser que NiOprésente
également
lephénomène
d’antiferromagnétisme.
suggestion
de M. Marc Foëx quej’ai entrepris,
surles
produits
qu’il
avaitpréparés
etanalysés,
l’étudethermomagnétique
de NiO[17].
J’ai
repris également
celle deCoO,
dans deschamps
plus
faibles,
dansl’ensemble,
que celuiutilisé par
Bizette [15]
afin de- déterminer s’il existaiteffectivement,
dans tous les cas, undécalage
entre latempérature
de l’anomalie de dilatation[16]
et celle du maximum de x,
Étude
duprotoxyde
de cobalt.Préparation. -
Leprotoxyde
de cobalt a étéformé à
partir
de nitrate de cobalt calciné à l’air à ioooo environ(2), puis
traité sousvide,
en tubede
silice,
à diversestempératures.
Quatre
échan-tillons ont été ainsipréparés.
TABLEAU M.
De
plus,
un5’e
échantillon a été fondu sous vide(vide
de l’ordre de mm demercure)
au foursolaire.
Choix de l’échantillon étudié. - Une étude
thermomagnétique
rapide,
effectuée entre - 500 Cet la
température ordinaire,
a montré que le pro-duit no4,
traité à 82oo sousvide,
donnait la varia-tion laplus
rapide de Z
en fonction de latempérature.
C’est cetéchantillon,
de couleur puce,qui
a été utilisé par la suite.Étude
thermomagnétique
(3).
- 10Protoxyde
calciné à 82oO sous vide. - L’échantillon
a été
étudié dans une
ampoule
scellée sous vide. Une(2) On obtient ainsi un produit de composition
intermé-diaire entre COg O4 et C02 03.
(3) Les mesures magnétiques ont été faites à l’aide de la balance de Foëx et Forrer montée par M. F. Trombe pour l’étude des éléments des terres rares.
étude
préliminaire
m’avait,
eneffet,
montré que CoOpréparé
dans ces conditions seperoxyde
trèsrapi-. dement
à l’air dès latempérature
de 3ooC environ. J’ai effectué une variationthermique
complète,
depuis
latempérature
de l’airliquide jusqu’à
y5oo
K,
pour un
champ
de 6 35oOe,
puis
des variations .thermiques,
entre latempérature
ordinaire et7500
Kenviron,
pour deschamps
de 2 200, LJ. 35oet 7
800Oe,
ceci afin de
préciser
latempérature
àlaquelle
CoOdevient
paramagnétique. ,
Le résultat de ces mesures est
reporté
sur les courbes de lafigure
r . On voit que lasusceptibilité,
presque constante à basse
température,
croît ensuiterapidement
etrégulièrement,
passe par un maximumaigu
et décroît enfin trèsrapidement
quand
la768
-
La
température
du maximum de x,indépendante
’
du
champ,
estégale
à2930
K,
donc en excellenteconcordance avec celle trouvée par M. Foëx pour
l’anomalie
dilatométrique
(2920 K)
etplus
élevée que cellesignalée
en 1946
par H. Bizette(4).
Fig. 2.
D’autre
part,
l’amplitude
relative del’anomalie,
définie par
le
rapport
/(max - /(800 K,
estégale
à 9X(800 K
pour 100 environ pour l’échantillon
étudié
parH. Bizette et à
13,2
pour oo pour celuique j’ai
utilisé.On voit
également,
sur lafigure
1,
queCoO
présente
une sensibilité auchamp,
la valeur laplus
faible de lasusceptibilité
correspondant
auchamp
leplus
faible. On a, à2930 K,
parexemple
.
Les différentes courbes ne se
rejoignent
pasimmé-diàtement
après
lepoint À
et c’est seulement àpartir
de46oo
K environ que la sensibilité auchamp
disparaît
complètement.
Le tracé de 1 en fonction de
T,
pour les différentsX
champs,
auxtempératures
élevées(fig.
2)
montreque CoO
suit,
àpartir
de46oo K,
une loi deCurie-Weiss,
avec lescaractéristiques
suivantes(5) :
(4) Au Colloque international de Ferromagnétisme et
d’Antiferromagnétisme, M. Bizette a d’ailleurs indiqué qu’il
avait examiné à nouveau ses résultats expérimentaux et
que, en raison de l’étalement de la courbe x = f (T) que
donne l’étude dans les champs forts au voisinage du maximum de x, on pouvait adopter effectivement une valeur voisine
de 292° K pour la définition du point A.
(5) Compte non tenu de la correction introduite par la
présence de l’atome d’oxygène.
La valeur du moment observé est tout à fait
admis-sible pour un
composé
cobalteux.20
Protoxyde fondu
sous vide aufour
solaire(6).
-Le nitrate de
départ
était un peu moins pur que celuiqui
m’avait serviprécédemment
etcontenait,
en
particulier,
des tracesde nickel
(moins de 10-3).
Lors du traitement sous vide à haute
température,
l’oxyde
de nickel s’est trouvé dissocié.La
présence
de cetteimpureté
ferromagnétique,
pourtant
en très faiblequantité,
a suffi pour inverser le sens de la sensibilité auchamp
duproduit.
Ontrouve,
parexemple,
à29oo
K
.-°
J’ai
reporté
sur lafigure
3 les résultats de l’étudethermomagnétique
effectuée à bassetempérature
pour les
champs
de 4
350,
6 35oet 7
80o Oe. Les valeurs de lasusceptibilité magnétique
sontplus
élevés
que celles de l’échantillon calciné à 82ooC,
mais latempérature
dupoint
n’a pas varié defaçon
sensible(2910 K environ)
et,
enpremière approximation,
onpeut
dire que lacourbe Z
=f (T),
pour un
champ
donné,
a subi une translation verticale versles Z
élevés,
par suite de laprésence
de nickel libre.Une remarque intéressante est que cet échantillon
Fig. 3.
"
fondu a
pu
être étudié à l’air librejusqu’à
37oo
K environ sans que sacomposition
varie,
alors quel’oxyde
préparé
à 82oo C seperoxydait
dès 3ooo K.(6 ) Traitement effectué en juin ig5o au Laboratoire de
Étude
duprotoxyde
de nickel.Préparation.
-L’oxyde
NiO a étépréparé
parcalcination,
àl’air,
de nitrate de nickel trèspur.
Leproduit
dedépart,
contenantdéjà
moins de 5.105-de cobalt et moins de 1 o-1 de
fer,
fut encorepurifié
parcristallisation
avant d’être calciné.Une dizaine d’échantillons ont été
préparés,
encalcinant,
pendant i
h,
le mêmeproduit
dedépart
à des
températures
variant,
de 1000 en 1000environ,
de 5oo à
i4ooo
C. Ilest,
eneffet,
assez difficiled’obtenir la
composition
stoechiométrique
NiO :aux
températures
de calcination peuélevées,
leproduit
contient del’oxygène
en excèscependant
que, à hautetempérature,
l’oxyde
estlégèrement
dissocié avec mise en liberté de nickelmétallique (’).
L’analyse chimique
a donné les résultatssui-vants
(M.
Foëx) :
.
-. TABLEAU III.
Choix de l’échantillon étudié.
Étude
magné-tique préliminaire.
-Afin
de
compléter
les résultats del’analyse
chimique,
j’ai
déterminé,
àtempérature
ordinaire,
la valeur de lasusceptibilité
magnétique,
en fonction duchamp,
pour chacun des échantillonspréparés.
Leschamps
utilisés étaient les suivants : 2 200,4
350,
635o et 7
860 Oe.De
plus,
dansquelques
cas,j’ai
effectué une étudethermomagnétique rapide,
pour unchamp
donné,
auvoisinage
de latempérature
dupoint
de Curiedu nickel
(36ooC).
,Les résultats de ces travaux
préliminaires
sontreportés
dans le tableau IV et sur les courbes desfigures
4
et 5.TABLEAU IV.
On
voit,
d’après
lafigure
4
que :10 Les
produits préparés
au-dessous de 8ooo C et contenant un excèsd’oxygène
ont unesuscep-(1) L’échantillon préparé à 1400° a été calciné sous oxygène
afin de réduire autant que possible cette dissociation.
Fig. 4.
770
tibilité
magnétique
relativement élevée etpré-sentent une
sensibilité
auchamp (dans
le senshabituel aux
ferromagnétiques),
et ceci d’autantplus
que latempérature
de calcination estplus
basse et le
produit plus
peroxydé.
20 Pour des
températures
de calcinationcomprises
entre 800 et
12000 C,
les valeurs de lasusceptibilité
magnétique à
latempérature
ordinaireprésentent
unpalier.
Onpeut
admettre que, dans cet intervallede
températures,
on forme leproduit
NiO(8).
L’échantillon étudié par la suite a été choisi dans larégion
médiane de cepalier,
soit pour unetempé-rature de calcination de
9800
C.Toutefois,
dans cetterégion,
la sensibilité auchamp
s’est fortementatténuée,
mais n’a pascomplètement
disparu.
Il estprobable
qu’une
impureté
ferro-magnétique (peut-être
Fe en traces trèsfaibles,
10-4)
n’a pu êtreéliminée.
Les variationsther-miques
ne montrent pas de décrochement auvoisi-nage du
point
de Curie du nickel.30
Enfin,
pour destempératures
de calcinationsupérieures
à 12000C,
une sensibilité auchamp
notable
réapparaît :
une variationthermique
effectuéeentre
230 et45oo
C sur l’échantillon calciné ài 4ooo
sous
oxygène
(fig.
5)
montre defaçon
nette lapré-sence de nickel
métallique.
Ledosage.
magnétique
effectuéd’après
la variationde Z
dunickel,
pour lechamp
utilisé,
à sonpoint
de Curie[18],
donne,
pour Nilibre,
des teneurs voisines de 10-4qui
nesont pas décelables par
l’analyse chimique.
Fig. 6.
Dans le cas du
produit
calcinéà
bassetempé-rature,
aucontraire,
laphase
ferromagnétique
n’est pa.s constituée par du nickel libre ou, s’il en existe,c’est à l’état de traces encore
plus
faibles que dansle cas
précédent
etqui
nepeuvent
donc pasexpliquer
la forteaugmentation
de lasusceptibilité
magné-tique
obsèrvée.
Onvoit,
deplus,
sur lafigure
4,
que la sensibilité auchamp
est notable(Z
passede
I I , 1 9 . I o-6
pour 2 200 Oe" à 10, 10. 10-6 pour7 80o
Oe).
Il serait intéressant devoir,
par une étudeaux rayons
X,
sil’oxygène
en excès parrapport
à lacomposition
NiO estsimplement
fixé dans le réseau de ce dernier ou s’il y a, à bassetempérature,
forma-tion deperoxydes
decomposition
définie. Onpourrait
évidemment,
paranalogie
avec lefer,
penser à
Nia 04,
mais il ne semble pasqu’un
telcomposé
ait jamais
été mis en évidence.(8) Les produits préparés dans cette zone de températures ont une teinte franche vert foncé.
Étude
thermomagnétique. 2013
Une étude dela
susceptibilité magnétique
en fonction de latempérature
a été effectuée surl’échantillon
no 6(calciné
à98oDC)
pourquatre
valeurs duchamp
magnétique
extérieur(2
200, 4
356,
6 35o et7800
Oe).
L’intervalle de
température
étudié allait de 80à 1110° K. J’ai
contrôlé,
par des mesures de masse et desusceptibilité
après
retour à latempérature
ordinaire,
que lacomposition
duproduit
ne variait pas defaçon
appréciable
au cours de ces traitements. Les résultats obtenus sontreprésentés
sur lafigure
6.On voit que la
susceptibilité
croît d’abord trèslentement avec la
température, puis
deplus
enplus
rapidement.
Lescourbes x = fez’)
passent
par unpoint
d’inflexion àtangente
sensiblement verticale,
atteignent
un maximum assez étaléet, enfin,
décris-sent à
partir
de6470 K
environ.indé-pendante
duchamp
utilisé. Au contraire lepoint
d’inflexion descourbes x
=f (T)
sedéplace
légè-rement avec le
champ;
il se situe à4920 K
pour 2 200Oe,
4970
K pour4
35oOe,
5020 Kpour 6 35o Oe et 5o6o K pour 7 800 Oe. Il ne semble malheureusement pas
possible
de tirer de conclu-sions de cettevariation,
en raison de laprésence
del’impureté
ferromagnétique déjà signalée,
dontl’effet vient se superposer à celui de NiO. On remarque, en
particulier,
que la sensibilité auchamp
a lieu dans le sens habituel auxferroma-gnétiques (Z
d’autantplus
élevé que lechamp
estplus faible)
et que cette sensibilité n’a pas encoredisparu
45o
degrés après
le maximum de x, alors que NiO doit vraisemblablement se conduire comme unparamagnétique.
Or,
on a vu,d’après
l’étude del’oxyde
de cobalt fondu aufour
solaire,
qu’il
suffit de tracesferro-magnétiques
pour inverser le sens de la variationde x
en fonction duchamp.
_Quoi
qu’il
ensoit,
leprotoxyde
de nickel NiOprésente
lescaractéristiques
d’un corpsantiferro-magnétique,
mais latempérature
du maximumde x (6470
K)
est assez fortement décalée parrapport
à celle de l’anomalie de dilatation
(5230 K) (9).
Il semble que ce soitplutôt
pour latempérature
d’inflexion dans les
champs
élevésqu’ait
lieu lacoïncidence.
(1) L’étude dilatométrique publiée par M. Foëx se
rappor-tait à l’oxyde calciné à 1 1000 C, mais cet auteur a également
examiné d’autres échantillons, calcinés à des températures
très différentes, qui l’ont conduit à des résultats analogues
pour la température de l’anomalie de dilatation.
Conclusions.
En
résumé,
l’étudemagnétique
duprotoxyde
de cobalt faitapparaître
unpoint À
à la mêmetempé-rature que celui que l’on détermine
dilatométri-quement.
Le maximumde x
trouvé estplus
accentuéet mieux défini que celui
qui
avait été mis enévi-dence dans des travaux
antérieurs;
l’amplitude
rela-tive de l’anomalie estégalement plus
grande.
De
plus,
la sensibilité auchamp
del’oxyde
de cobalt aupoint À
est
inverse de celle que l’on observedans le domaine
ferromagnétique.
Cettecarac-téristique
paraît
bien devoir être attribuée aux corpsantiferromagnétiques,
mais elle n’est évi-demment observablequ’en
l’absence de toutferro-magnétisme superposé.
En
prolongeant
vers les hautestempératures
l’étude de la
susceptibilité, j’ai
pu déterminer le momentmagnétique
deCo, 7 ::= 24,5,uw = 4,96li-ii,
valeuracceptable
pour uncomposé
cobalteux.L’étude du
protoxyde
de nickel conduit à une conclusion très nette en cequi
concerne l’existence d’un maximumde x
caractérisant l’étatantiferro-magnétique.
Ce maximum est très étalé et l’ano-malie de dilatationcoïncide,
non aveclui,
mais avec lèpoint
d’inflexion de lacourbe Z
=f (T)
dans leschamps
élevés.La sensibilité au
champ
observée montre que leproduit
contenait un corpsferromagnétique
(traces
defer,
probablement).
C’est pour cette raison queje
n’ai pudéterminer,
à hautetempérature,
lemoment de l’ion Ni dans
NiO,
bien que mes mesuresaient été
prolongées jusqu’à
1 110° K.’
Manuscrit reçu le 20 mars 1951.
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