HAL Id: jpa-00207440
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207440
Submitted on 1 Jan 1973
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Fermetures de couches dans les noyaux sphériques à grand excès de neutrons
F. Tondeur
To cite this version:
F. Tondeur. Fermetures de couches dans les noyaux sphériques à grand excès de neutrons. Journal
de Physique, 1973, 34 (10), pp.761-769. �10.1051/jphys:019730034010076100�. �jpa-00207440�
FERMETURES DE COUCHES DANS LES NOYAUX SPHÉRIQUES
A GRAND EXCÈS DE NEUTRONS
F. TONDEUR
(*)
Physique
NucléaireThéorique.
Université Libre deBruxelles,
av. F.-D.-Roosevelt
50,
1050Bruxelles, Belgique (Reçu
le 9 mars1973)
Résumé. 2014 Cet article étudie les spectres des niveaux à une
particule
des noyauxsphériques
àgrand
excès de neutrons. Lepotentiel
utilisé est celui de Saxon-Woods. Lesparamètres
dupotentiel
sont
extrapolés
en utilisant d’une part lesexpressions généralement
considérées pour les noyauxstables,
et d’autre part desexpressions
tirées du modèle de Brueckner.Abstract. 2014
Single-particle
spectra ofspherical
neutron-rich nuclei are studied. A Saxon- Wood’spotential
is used. The parameters of thepotential
are firstextrapolated taking
the expres- sions which aregenerally
used for stable nuclei. Otherexpressions
are also calculated on the basis of Brueckner’s statistical model.Classification
Physics Abstracts
12.10
1. Introduction. - L’étude de certains processus relevant de
l’astrophysique (matière superdense,
processus r de
nucléosynthèse)
rend nécessaire laprévision
de certainespropriétés
des noyaux àgrand
excès de neutrons
qui
sont fortement instables dansles conditions du
laboratoire.
On nedispose
quede
renseignements
trèsfragmentaires
sur ces noyaux.Aussi,
laprévision
de leurspropriétés
nepeut-elle
reposer que sur une base
théorique.
Parmi les
grandeurs qu’il
est nécessaired’évaluer,
lesplus importantes
sontl’énergie
de liaisonB(N, Z), l’énergie
deséparation
d’un neutronSn(N, Z), la
densité de niveaux
nucléaires,
le taux de fission et le taux dedésintégration p-.
Toutes cesquantités dépendent
de la structure en couches de ces noyauxqui
se traduit enparticulier
par une correction de couchesS(N, Z)
à inclure dans la formule de masse.Les études du processus r
qui
ont été effectuéesjusqu’ici (Truran
et al.[1 ],
Schramm et Fowler[2],
Seeger [3], [4]), prennent
pour base d’évaluation des corrections de couches des valeurs valables pour les noyaux stables ensupposant implicitement
que la structure en couches ne subit pas de modificationlorsqu’on s’éloigne
de laligne
de stabilité nucléaire.Récemment
toutefois,
Schramm et Fiset[5]
sesont basés sur des
potentiels noyau-nucléon
dérivésdu modèle
droplet
deMyers
et Swiatecki[6]
pour calculer lesspectres
de niveaux à uneparticule
denoyaux riches en neutrons ; ils ont ensuite calculé les corrections de couches par la méthode de Stru- tinski
[7], [8], [9].
Dans cet
article,
nous calculons lesspectres
des noyauxsphériques
àgrand
excès de neutrons àpartir
d’un
potentiel
de Saxon-Woods. Deuxtypes
d’ex-pressions
ont été utilisées pourextrapoler
les para- mètres de cepotentiel.
Unepremière approche
consisteà utiliser les
expressions généralement
utilisées pour les noyaux stables.Ensuite,
d’autresexpressions
tirées du modèle de Brueckner ont été
employées.
Dans la section
2,
nous donnons lepremier
groupede
paramètres
utilisés. La section 3explique
brièvementcomment des informations sur le
potentiel
noyau-nucléon
peuvent
être obtenues dans le cadre du modèle de Brueckner. La section 4 donne les expres- sions tirées de ce modèle pourl’extrapolation
dupotentiel
de Saxon-Woods.Enfin,
les résultats du calcul desspectres
des niveaux à uneparticule
sontprésentés
dans la section 5.2.
Extrapolation
dupotentiel
de Saxon-Woods. - Lepotentiel
moyennoyau-nucléon
que nous avonschoisi pour étudier la structure en couches des noyaux à
grand
excès de neutrons est unpotentiel
de Saxon-Woods :
(*) Boursier IRSIA.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019730034010076100
762
A ce
potentiel
doit êtreajouté
un terme despin-orbite
choisi de la forme
Pour les
protons,
un terme coulombien doit être inclus aupotentiel.
Nous l’avonsapproché
par lepotentiel produit
par unesphère
uniformémentchargée
de rayonRe :
1Dans une
première approche,
nous avons utilisépour les
sept paramètres
dupotentiel (Vo, R, a,
Vr’o., Rso,
ar,.,Re)
desexpressions
semblables à cellesgénéralement employées
pour les noyaux stables.Le
paramètre Vo a
été mis sous la formeoù le
signe -
vaut pour lesprotons,
lesigne
+ pour les neutrons. Le rayon R a étéexprimé
paret le
paramètre a
parPour le terme de
spin-orbite,
trois groupes de para- mètres ont été utilisésparallèlement.
Un
premier
groupe estUn second groupe
correspond
à la forme de Tho-mas :
Enfin,
un troisième groupe deparamètres correspond
à une forme
plus proche
de celle deBlin-Stoyle :
n 11 .
Pour le
paramètre Rc,
nous avons choisi :Des calculs ont aussi été effectués avec
Re
=1,17 A 1/3
fm. Les résultats obtenus ne diffèrent pas defaçon importante
de ceux trouvés àpartir
de(11).
Par la
suite,
nousdésignerons
parpotentiels I,
IIet III ceux obtenus en utilisant pour le terme de
spin-
orbite
respectivement
lesparamètres (8), (9)
et(10).
3. Le
potentiel
moyen dans le modèle de Brueckner.- A
priori,
il n’est pas sûr que laparamétrisation
que nous avons effectuée ci-dessus soit valable pour les noyaux à
grand
excès de neutrons. Pour testerles
expressions
que nous venons de considérer et pour en construire éventuellement demeilleures,
nous nous sommes basés sur le modèle de Brueckner et al.
[10], [11].
Dans cemodèle, l’énergie
de liaisondu noyau est
exprimée
par une fonctionnelle des densitéspn(r)
etpp(r) :
où B est
l’énergie
deliaison,
p. la densité des neutrons,pp
celle desprotons,
p la densitétotale,
et oùBMN
est la densité
d’énergie
tirée de la théorie de la matièrenucléaire :
9,
est le terme coulombien à inclure àgMN
pour lesprotons.
Les coefficients ai etbi
sont donnés par Brueckner et al.[11 ].
Dans
(12),
9’ est une correctiond’inhomogénéité importante
à la surface du noyau :Les distributions de densité p. et
pp
sont obtenuesen minimisant B sous les conditions
Dans nos
calculs,
nous avons minimisé B en utilisant pour Pn etpp
les fonctionsdépendant
chacune dequatre paramètres déjà
considérées par Brueckneret al.
[10].
Ce modèle
permet également
de calculer unpotentiel
moyen
noyau-nucléon
valable pour les nucléonsdont
l’énergie
est voisine del’énergie
de Fermi(1).
Ce
potentiel peut
s’écrireoù y
est mis pour n ou p, et oùE
est lepotentiel chimique
des nucléons detype
y. Le deuxième terme du second membre de(17)
estl’énergie cinétique
deFermi. Le
potentiel peut
encore s’écrire[13] :
(1) Ces nucléons sont les principaux responsables des effets
de la structure en couches sur l’énergie de liaison
(cf. [9]).
où
et
où V,,
est lepotentiel
coulombien pour lesprotons.
Dans
(18),
lesigne
+ vaut pour les neutrons, lesigne -
pour les
protons.
Il estclair,
àpartir
de(18),
que lapartie purement
nucléaire dupotentiel
desprotons
diffère de celle des neutrons par un terme 2V1 :
Nous avons calculé
Yn
parl’expression (17),
etVp
par(22). L’expression (17)
n’est pas valable à faible densité. Aussi avons-nous reliéV.
etYp
à unpotentiel
de Saxon-Woods
pour pn 0,015 fm-3.
Ceci intro-duit une incertitude
quant
à la surface dupotentiel.
Les résultats
peuvent
en effetdépendre
dupoint
oùle raccordement des deux
potentiels
est effectué.Les
spectres
obtenus àpartir
de cepotentiel
sontmalheureusement moins bons que ceux calculés pour le
potentiel
de Saxon-Woods. Aussi avons-noustenté de relier le
potentiel (14)
aupotentiel
de Saxon-Woods
(1).
Pourcela,
nous identifions leparamètre Vo
au
potentiel
au centre V(r
=0)
et leparamètre
Rau rayon défini par
Le
paramètre a
est relié auparamètre
de surfacet =
4,4 a
défini parPour les
protons,
nous avonspris
en considération lepotentiel purement
nucléaireVp - Vc.
Paranalogie
avec les
expressions (3)
et(4),
lepotentiel
coulombiena été caractérisé par le rayon
Rc
de lasphère
unifor-mément
chargée produisant
le mêmepotentiel
aucentre.
Par
ailleurs, l’ampleur
du calculnumérique
néces-saire pour obtenir les distributions de densité Pn et
pp
rend malaiséel’application
de ceprocédé
à ungrand
nombre de noyaux.Nous avons dès lors cherché à obtenir à
partir
du
potentiel (17)
desexpressions approchées
per- mettantd’extrapoler
lesparamètres
dupotentiel
de Saxon-Woods. Le calcul
complet
dupotentiel
dans le modèle de Brueckner n’a été effectué que pour douze noyaux
qui
sontrepris
dans le tableau 1.TABLEAU 1
Densités
centrales,
excèsrelatif
de neutronsau centre et excès
relatif
de neutronsglobal pour
douze noyauxDans ce tableau sont
également indiquées
les valeurs obtenues pour la densité au centre du noyauPc et
pour l’excès relatif de neutrons au centre
Deux remarques sont à formuler à propos de ces
grandeurs.
Tout
d’abord,
ilapparaît
que la densité centrale varie peu dans larégion
duplan (N, Z)
considérée.Aussi ferons-nous dans ce
qui
suitl’approximation
Pc = Cte. Par ailleurs il
apparaît
que pour les noyauxstables,
Par
contre,
pour les noyaux àgrand
excès de neu-trons
la
figure
1 montre que etcpeut
êtreapproché
paroù
N - Z 1) t est la valeur (N - Z)
t correspondant
où
( A ,
s est la valeurB A ) correspondant
(2) Ce résultat diffère de celui obtenu par Myers et Swia-
tecki dans leur modèle droplet [6].
764
au noyau de même nombre de masse situé sur la
ligne
de stabilité nucléaire :
F 1 R 1 . N - Z
L .. d.
FIG. 1. - Relation entre oec et
20132013.2013 .
Les points indiquent les valeurs calculées. La droite en trait discontinu indiquel’approximation faite (expression 18).
4. Paramétrisation du
potentiel.
- 4. 1 POTENTIELAU CENTRE. - Il est
possible d’exprimer analytique-
ment le
potentiel
au centre(non compris
lepotentiel coulombien)
en fonction dePc et
a, :Comme Pc varie peu, le
potentiel V(O)
nedépend
enpremière approximation
que de Xe. Deplus,
le termequadratique
en restetoujours petit.
Il est dès lorspossible d’approcher V(o)
par une fonction linéaireen (Xc
(Fig. 2) :
FIG. 2. - Relation entre oec et Von et Vop. Les points indiquent
les valeurs calculées ; les deux droites en trait plein indiquent l’approximation faite (expressions 22 et 23).
La
dépendance
différente en (Xc obtenue pour lesprotons
et pour les neutronsprovient
du fait que le terme enaf
n’a pas été inclus dansl’expression
deV(O).
Pour depetites
valeurs de (Xc,l’expression
est meilleure que
(29)
et(30).
Comme pour les noyaux stables oc,,, reste faible etproche
de on obtientune
expression qui
est en très bon accord avec celleprécédemment employée (5).
Pour les noyaux à
grand
excès de neutrons par contre, on a (Xc .L’expression (5)
ne concordeplus
avec celle que nous venons d’établir.La
grandeur V1
a été maintenue commeparamètre ajustable. L’expression (17)
conduit en effet à despotentiels trop profonds (Vl = 59,4 MeV).
Enajus-
tant
V1
defaçon
à retrouver la valeur donnée par(5)
pour la
profondeur
dupuits
depotentiel
des neutronsdans le
Pb2°8,
on trouve :4.2 RAYONS. -
L’analyse
des résultats obtenus pour les rayonsRn
etRp
définis par(23)
pour lespotentiels Vn
etVp
montre que ceux-ci sont liés auxrayons
:Rn
etftp
définis defaçon
similaire pour lesdistributions de densité pn et
pp (Fig. 3) :
Fig. 3. - Relation entre R - 3t et E/V(o). Les points indiquent
les valeurs calculées ; la courbe en trait discontinu correspond
à l’expression (27).
où y
est mis pour n ou p,où E,,
est lepotentiel
chimi-que des nucléons de
type
,u, et oùV,(O)
est lepotentiel
au centre pour ces nucléons
(y compris
lepotentiel
coulombien pour les
protons).
Deplus,
la fonctionpeut
êtreapprochée
par uneparabole :
L’expression (33)
découle de(17)
pour unpotentiel
du
type
ce
qui
est le cas pour lepotentiel
de Saxon-Woodsquand
leparamètre a
est constant. Eneffet,
de(35)
et
(17)
on tire : -.dont on
peut
extraire jt - R en fonction deE/ (0).
A
l’approximation
d’une densité centraleconstante, En/Vn(O)
nedépend
que de (Xc :Pour les
protons,
il fautajouter
un terme coulombienau dénominateur du second terme du second mem-
bre de
(38) :
Quant
aux rayonsJq.
etJIp
nous les avonsapprochés
par les
expressions
dont les
paramètres
ont été déterminés par moindres carrés. Le terme enA -1/3 correspond
à une correctiondue à la courbure de la
surface,
tandis que le terme endonne l’effet de la
non-proportionna-
, ,
lité des
densités
On etpp.
Commel’expression (17)
conduit à des rayons
trop
faibles(r° N 1,11 fm),
nous avons laissé dans
(34), (40)
et(41)
unparamètre ajustable
ro. Celui-ci a été fixé defaçon
àreproduire
le rayon donné par le
potentiel
I pour les neutrons dans lePb2°8,
cequi
donneLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 34, N° 10, OCTOBRE 1973.
Le rayon
Re
caractérisant lepotentiel
coulombiena été
approché par
uneexpression
semblable à cellesutilisées pour
:Rn
etRp.
Il diffère defaçon
sensiblede
qp :
4.3 SURFACES. - Les
paramètres
desurface t.
et
tp
dupotentiel (17),
définis par(24)
et(25),
ontété
approchés
par moindres carrés au moyen desexpressions empiriques
suivantes :qui reproduisent
assez bien les variations observées d’un noyau à l’autre. Nous avons choisi pourto
une valeur
plus
faible que celle donnée par le modèle de Brueckner :to
=3,75
fm au lieu de4,1
fm. Onpasse du
paramètre t
auparamètre a
dupotentiel
de Saxon-Woods
par t
=4,4
a. Comme nous l’avonsdit
plus haut,
une certaine incertitudepèse
sur ladétermination
de tn
ettp.
D’autrepart,
le modèlede Brueckner donne un assez mauvais
comportement
dupotentiel
en surface. Il est dès lorspossible
que lesexpressions (44)
et(45)
ne reflètent pas correcte- ment les variations de la surface dupotentiel.
Aussiavons-nous effectué des calculs en utilisant un
poten-
tiel semblable à celui que nous venons dedécrire,
mais à
part
leparamètre
de surfacequi
a été choisiconstant. Nous
désignerons
parpotentiel
IV lepoten-
tiel dont leparamètre
de surfacevarie,
et parpotentiel
V celui dont le
paramètre
de surface est constant.Ces deux
potentiels
contiennent un terme despin-
orbite dont nous allons discuter maintenant.
4.4 POTENTIEL DE SPIN-ORBITE. - Le
paramètre
aso dupotentiel
despin-orbite
a été choisiproportionnel
au
paramètre
desurface ts
de la densité totale :En ce
qui
concerne le rayonR,,., l’analyse
desdoublets
spin-orbite
dans lespectre
des neutrons pour lePb208
montre que les meilleurs résultats sont obtenus pour766
où
9tp
est le rayon de ladistribution
de densité totaleapproché
parIl est difficile d’établir une détermination de
Y °
qui
soitindépendante
de celle de aso. Nous avonschoisi
qui correspond
au choix(46)
pour aso. Enfait,
desrésultats similaires
peuvent
être obtenus pour des valeursplus
élevées devs°
etaso. Il
semblequ’il importe plus
d’avoir unrapport
correct entre cesparamètres plutôt
que d’établir leurs valeurs avecprécision.
5. Résultats. -
L’équation
deSchrôdinger
pourun nucléon dans un des
potentiels
définis ci-dessusa été résolue par
diagonalisation
de l’Hamiltonien calculé dans une base de fonctions d’oscillateurqJv,1 ;
les fonctions d’ondeo/n,l,j
sontdéveloppées
sur unebase qJv,1 limitée à dix fonctions
(v 9).
Nous avons choisi pour le
paramètre
d’oscillateur la valeur habituelle hcv = 41A - 1/3
MeV. Des valeursplus
élevées pour lesprotons,
etplus
faibles pour les neutrons seraient souhaitables pour les noyaux àgrand
excès de neutrons.Toutefois,
avec une basede dix
fonctions,
lesénergies
propres obtenuesdépen-
dent peu du
paramètre
d’oscillateur : l’erreur intro- duite est engénéral
du même ordre degrandeur
que celle due à la troncature de la base. Notre programmea été testé par
comparaison
de nos résultats avecceux de Faessler et Sheline
[12].
Nos calculs concernent les noyaux situés aux fer- metures de couches
habituelles,
c’est-à-dire N =20, 28, 50, 82,
126 pour les neutrons et Z =20, 28, 50,
82 pour les
protons.
Nous avons aussi considéré les nombresmagiques hypothétiques
N = 184 etZ = 114.
5.1 SPECTRES POUR LES NEUTRONS. - Les
figures
4à 8
présentent
lesspectres
obtenus pour les neutronsavec le
potentiel I,
pour N fixé et Z variant entre les valeurscorrespondant
aux noyaux stables et la valeur pourlaquelle
le dernier niveauoccupé
cesse d’être lié. Les
spectres
obtenus avec lespoten-
tielsII, III,
IV et Vprésentent
descaractéristiques générales
similaires à celles desspectres reproduits
dans les
figures :
les niveaux montentquand
Zdécroît,
de
façon
d’autantplus marquée
que leur momentorbital est élevé.
Des inversions de niveaux
apparaissent
et aussides variations
plus
ou moinsmarquées
desénergies
de gap dans les
spectres correspondant
auxsépa-
rations entre couches.
Fig. 4. - Spectres des niveaux neutroniques obtenus pour N = 20 avec le potentiel 1 portés en fonction de Z. Les points
donnent les valeurs expérimentales de l’énergie de séparation
d’un neutron Sn (N = 20, Z).
FIG. 5. - Même figure que la figure 4, mais pour N = 28.
FIG. 6. - Même figure que la figure 4, mais pour N = 50.
FIG. 7. - Même figure que la figure 4, mais pour N = 82.
FIG. 8. - Même figure que la figure 4, mais pour N =126.
Les variations les
plus importantes
desspectres
sont obtenues pour les noyaux les
plus légers :
c’estdans cette
région
que les domaines de variation deN Z (dont dépend
laprofondeur
dupuits
depotentiel)
et deA 1/3 (dont dépend
lerayon)
sont lesplus
étendus. Parailleurs,
lecomportement
des gaps situés aux fermetures de couches est différent d’unerégion
duplan (N, Z)
à l’autre. Les valeurs de cesgaps sont
indiquées
dans le tableau II. Lapartie supérieure
du tableau donne les valeurs obtenues pour larégion stable,
tandis que lapartie
inférieurecorrespond
à larégion
où le dernier niveau nonTABLEAU Il
Valeurs en MeV des gaps situés
aux
fermetures
de couches(neutrons)
occupé
obtenu avec lepotentiel
1 cesse d’être lié.Comme le
potentiel
IV donne des niveaux liésjusqu’à
des valeurs de Z
plus
basses que lepotentiel I,
nousavons
également indiqué
entreparenthèses
les valeursobtenues
lorsque
le dernier niveau nonoccupé
obtenuavec le
potentiel
IV cesse d’être lié.Pour N =
20,
le gap décroîtquand
ons’éloigne
dela
ligne
destabilité,
mais resteimportant,
surtout avecles
potentiels
IV et V. Pour N =28,
tous lespotentiels
conduisent à une réduction
importante
du gap dans la zone des noyaux riches enneutrons ;
les valeursindiquées
dans lapartie
inférieure du tableau II sontprobablement trop
faibles pour que le nombre N = 28puisse
encore être considéré commemagique.
Le gap à N = 50 diminue
également
defaçon marquée quand
ons’éloigne
de laligne
destabilité,
tandisque le gap à N = 82 diminue
plus
faiblement.Enfin,
le gap à N = 126 varie peu : selon le
potentiel utilisé,
il diminue ou
augmente légèrement.
Les calculseffectués pour N = 184
indiquent
que le gap corres-pondant
à ce nombre croîtlégèrement (de 0,1
à0,3 MeV) quand
on passe dans larégion
des noyauxriches en neutrons.
5.2 SPECTRES POUR LES PROTONS. - Les
figures
9à 12
présentent
lesspectres
obtenus pour lesprotons
avec le
potentiel I,
pour Z fixé et N variant de la valeurcorrespondant
aux noyaux stables à unevaleur telle que N-Z
-r ;5 0,4.
FIG. 9. - Spectres des niveaux protoniques obtenus pour Z = 20, portés en fonction de N. Les points indiquent les
valeurs expérimentales de l’énergie de séparation d’un proton Sp (N, Z = 20).
768
FIG. 10. - Même figure que la figure 9, mais pour Z = 28.
FIG. 11. - Même figure que la figure 9, mais pour Z = 50.
L’évolution des
spectres quand
N croîtprésente
des
caractéristiques
inverses de celles rencontrées pour les neutrons : les niveauxdescendent,
defaçon plus marquée
pour ceux àgrand
moment orbital.Le tableau III donne les valeurs des gaps correspon- dant aux fermetures de couches.
Qualitativement,
les résultats sont les mêmes avec les
quatre potentiels employés.
Les gaps à Z = 20 et Z = 28passent
parun maximum
quand
Ncroît, puis
décroissent touten restant
importants,
tandisqu’à
Z = 50 et Z =82,
le gap diminue
quand
N croît.Toutefois,
lesspectres
obtenus àpartir
dupotentiel
IV tiré du modèle de Bruecknerprésentent
des variations moinsimpor-
tantes pour Z = 50 et Z = 82. Avec les
potentiels I, II,
III etV,
le gap à Z = 82 entre encompétition
avec un gap à Z = 92
(voir Fig. 12).
Ce dernieratteint dans la
région
riche en neutrons la valeurde
2,8
MeV pour lepotentiel
I. Il n’en va pas de mêmeTABLEAU III
Valeurs en MeV des gaps situés
aux
fermetures
de couches(protons)
FIG. 12. - Même figure que la figure 9, mais pour Z = 82.
avec le
potentiel IV,
pourlequel
le gap à Z = 82 restetoujours plus important
que celui à Z = 92.Le
potentiel
IV est le seul à avoir unparamètre
desurface variable. L’existence d’un gap à Z = 92 semble donc
dépendre
surtout de ceparamètre.
Pour Z =
114,
nos calculsindiquent
engénéral
ungap de
1,8
MeV environ pour les noyaux situés surla
ligne
de stabilitéfl, qui
passe à environ1,4
MeVdans la
région
riche en neutrons. Lesspectres
obtenusavec le
potentiel
IV neprésentent
toutefois pas degap bien
marqué
à Z = 114. L’existence de ce nombremagique dépend
doncégalement
duparamètre
desurface considéré.
6. Conclusion. - Nous avons calculé les
spectres
de niveaux à uneparticule
pour les noyaux àgrand
excès de neutrons en utilisant le
potentiel
de Saxon-Woods avec
cinq
groupes deparamètres
différents.Ce calcul a mis en évidence des différences notables entre ces
spectres
et ceux calculés pour les noyauxstables,
enparticulier
en cequi
concerne la valeurdes gaps situés aux fermetures de couches. Certaines de ces différences ne
dépendent
pas desparamètres
choisis pour le
potentiel :
le gap à N = 28 estquasi inexistant,
d’autres gaps(N
=50,
N =82,
Z =50,
Z =
82)
sont moinsimportants
dans larégion
richeen neutrons, tandis que les gaps à N =
20,
Z =20,
Z =
28,
N = 126 varient relativement peu. D’autrescaractéristiques dépendent
dupotentiel
choisi etplus particulièrement
duparamètre
de surface : ils’agit
de l’existencepossible
de gaps à Z = 92 et Z = 114.Il faut remarquer toutefois que
l’importance
desgaps n’est pas le seul facteur
qui
détermine les effets de couches. Les corrections de couches parexemple
dépendent
de la densité des niveaux depart
et d’autre du gap. A cetégard,
la croissanceplus rapide
desénergies
des niveauxneutroniques
àgrand
momentorbital
lorsqu’on s’éloigne
de laligne
de stabilitétend à
augmenter l’importance
des corrections decouches,
sauf pour N = 20. L’effet inverse doit être attendu en cequi
concerne lesprotons.
Remerciements. - Je tiens à remercier le
profes-
seur M. Demeur pour le soutien
qu’il
m’atoujours apporté.
Je remercie aussi leprofesseur
H. W. Meld-ner et le Docteur R. J. Lombard pour leur aide concer- nant le modèle de
Brueckner,
ainsi que M. Beiner dont les observations m’ontbeaucoup
aidé.Bibliographie
[1] TRURAN, J. W., CAMERON, A. G. W. et HILF, E., Proc. Int.Conf. on the Properties of Nuclei far from the Region of Stability, Leysin (1970) CERN 70-30, 275 et 735.
[2] SCHRAMM, D. N. et FOWLER, W. A., Nature 231 (1971) 103.
[3] SEEGER, P. A., Proc. 3rd Intern. Conf. on Atomic Masses, Winnipeg (1967) (Barber-University of Manitoba Press).
[4] SEEGER, P. A., cf. référence [1], 217.
[5] SCHRAMM, D. N. et FISET, E. O., Preprint 1972 OAP-298.
[6] MYERS, W. D. et SWIATECKI, W. J., Ann. Phys. 55 (1969) 395.
[7] STRUTINSKI, V. M., Nucl. Phys. A 95 (1967) 420.
[8] STRUTINSKI, V. M. Nucl Phys. A 122 (1968) 1.
[9] BRACK, M., DAMGAARD, J., JENSEN, A. S., PAULI, H. C., STRUTINSKI, V. M. et WONG, C. Y., Rev. Mod. Phys.
44 (1972) 320.
[10] BRUECKNER, K. A., BUCHLER, J. R., CLARK, R. C. et LOMBARD, R. J., Phys. Rev. 181 (1969) 1543.
[11] BRUECKNER, K. A., CHIRICO, J. M., MELDNER, H. W., Phys. Rev. C 4 (1971) 732.
[12] FAESSLER, A. et SHELINE, R. K., Phys. Rev. 148 (1966) 1003.
[13] LOMBARD, R. J., Preprint 1972 IPNO/TH72-5, Orsay.