A NNALES SCIENTIFIQUES
DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
R. B ERTHUET
Factorisation des distributions de Cantor
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 49, série Mathéma- tiques, n
o8 (1972), exp. n
o2, p. 1-9
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FACTORISATION DES DISTRIBUTIONS DE CANTOR
R. BERTHUET
Introduction
etdéfinitions
Si E Y est
la mesure deDirac
aupoint
y , nous posons p la mesure sur Mégale à É
2(£0 + £1)’
°0 1
Si
Ha est l’application homothétie : x -> Ha (x) =
ax , nous notonspar la mesure
transportée de p
par H .a a
Si
r est un nombre réelstrictement supérieur
à2,
lamesure pu
définie
parp =
B(produit
deconvolution),
est appe- n> i( - )
rn>1
lée mesure de Cantor
d’ordre
r.Nous nous proposons
ici
decaractériser
tous les facteursde ur ’
au moyen du théorème
suivant :
Théorème
Si
aet S
sont deux mesurespositives
tellesque p = aS
avecr > 1 +
12
alorsil existe
un nombre réel y et unepartition (A, B)
de.
tels que
La
démonstration
repose sur lespropriétés
dessupports
des facteurs lesoutils utilisés,
trèsélémentaires,
ne semblent paspermettre
de pas-ser le cap de 1 +
12 ,
alorsqu’on peut conjecturer
que lerésultat
estvrai
pour r > 2.Une étude de ces
distributions
estfaite
dansLi] ;
leproblème
dela
factorisation
de larépartition uniforme (cas
r =2)
est traité dansM.
)émonstration
du théorèmeNous noterons S
(v) (resp.
I(v) )
lesupport (resp. l’intervalle-
support) d’une
mesure v . .La transformée de
Fourier de p
r
est
donnée
par :r
L’ensemble
des zéros deû
r estl’ensemble 1 ’
r1(2k+ 1 ) rn , T1,
nE IN* 1 ,
le
point
étant unzéro simple.
1% A
La
relation pr
=aB
setraduit
par p r= ce . S
ou aet B
sont desfonctions entières ([3])
et, parconséquent,
sansperte
degénéralité,
nous supposerons que
La
relation 03BCr = aB
setraduit également
sur lesintervalles-supports
par I(pr) =
I(a)
+ I(S) ;
comme I(03BC) = [0,
ilexiste
donc deux nom-r r
bres réels y et a
(a >, 0)
tels que :Sans perte de
généralité,
nous supposerons dans la suite que y = 0.Lemme 1
Si p
r
= a8
et I(a) = [0, a],
1(~) = [0, 1-aJ
alors les mesuresde
probabilités
aet 8
sontrespectivement symétriques
par rapport àa
1-a
soit :2 2
p sort : °3
En
effet,
’ ilsuffit
de remarquer queH
1Cur E_~ / 2) ~r e-1/2
etla preuve standard
(voir
parexemple [2J) s’appuyant
sur le théorème defactorisation d’Hadamard ([3])
permet de conclure.Lemme 2
Si I
(a) = o a
alors nous avonsl’inégalité
gsuivante
rl’égalité
étantréalisée
si et seulementsi B
=En
effet B [TTr / (r-1)]
= 0implique
Ceci implique l’existence d’un point xo
de S(S)
tel quesoit
a 1r
D’autre part, si
a =1/r , il
est clair que(1) implique
S
= p£0 + q e (r-1)/r et, compte-tenu
de =0,
que p = q =1/2.
Nous supposerons donc dans la suite que a
1/r.
Lemme 3
Le
support
S(~) de 8
est tel que SEn ef f et si
x 0 e S
o(P) H 1
J1,
r >r-1 r Il
r L comme o E S(a) ,
alorsd’où
lacontradiction.
Lemme 4
I
(a) = [0, a]
avec a1/r
alorssi
r > 1 +F2
nous avons
Le lemme 4 est le coeur du
problème.
C’est uneconséquence triviale
des lemmes 2 et 3
lorsque
r > 3.Tout
d’abord,
montrons que, si le lemme 4 était vrai pour r >2,
la
conclusion
du théorèmeserait vraie
pour r > 2.En
effet,
compte-tenu du lemme1,
le lemme 4implique :
La
relation
p r =
a~devient,
par latransformation
Hr~ r-1)
no tée
(3)
Nous avons alors
Montrons que
ceci implique
que p est unfacteur
deS 1
. Pourcela,
con-sidérons
lesopérateurs restriction R _
etR+
sur les mesurespositives
sur M
définis
par :Nous avons
R .. v + R+ v
= v et larelation (3) devient, compte-tenu
de(4) :
Ceci
implique
Nous avons donc montré
qu’il existe 82
= 2R ~1
1 telle queoù p
e s t une m e sure de Cantord ’ ordre
r.r
Nous sommes ramenés au
problème initial "décomposition
p dep(1)"
ravec :
et
Par récurrence
il
est faciled’obtenir
le résultatsuivant :
pour tout n >,
1,
ilexiste
unepartition (A , B )
n n de2,
...,nl .
noté
[N*
telle que :n 3’
avec
li (n)
une mesure de Cantord’ordre
r et, laconvention, si A = 0
r ’
’
n
pour tout n : 1
De
plus il
estclair,
les mesuresa (n)
etS(n)
ayant leur support dans[0, 1] ,
que lessuites
convergent faiblement
verse o
, cequi
assure la convergence desproduits
Ceci
achève la preuve du théorème.Preuve du lemme 4
Nous supposons 1 +
F2
r3 , 1-a
220132013
r(a
étant la borne1-a !
F
supérieure
p del’intervalle-support
p dea) et B ( 1 = , 1 )
> 0.2 ’ r
Ceci implique, compte-tenu
du lemme1, qu’il existe cinq
nombres réelsb , b’, b appartenant à S
tels que :Les
relations
p ( 1 , ~ )
= 0 et(6) impliquent l’exis-
tence de deux nombres réels
al, a’
de S(a)
tels que :comme 0 C S
(S),
alorset par
conséquent
De
plus, v) implique a’
1-r
2 ; eneffet, si a’ >,
1 Ily
2 alorsa _
,
+b’1>a
1-ad’où
unecontradiction. Ceci implique, compte-tenu
I
+1 2
+2 d’où
unecontradiction. Ceci implique, compte-tenu
du lemme1,
que a - a 1+ a’
1 et a[0, a’]) =
11/2.
Nous avons
l’alternative suivante :
. ou bien
1 2,
2soit, compte-tenu
de 0 C S(a) , b’
2 estsupérieur
r
i r-1 .. -.
ou
égal
à CeqUi implique
ou
égal
à2
ce quiimplique
r
Compte-tenu
despropriétés de r
et du lemme1,
nousavons S
d’où
unecontradiction.
. ou
bien
e t nousavons
p (j_a’
+b2’ bil)
=0, d’où
unecontradiction.
Nous avons donc
établi
uesi 8 ( 1-a 2, 1 r[) > 0, nécessairement
1 2, soit, compte-tenu
dev)
r
Ceci
achève la preuve du lemme 4 et, parconséquent,
du théorème.Références
[1]
A. GARSIA - Arithmeticproperties
ofBernoulli Convolutions Transactions
ofA.M.S.,
Vol.102,
p.409-432,
1962[2]
T. LEWIS - Thefactorisation
of therectangular distribution
J.