Cas n°1
Tableau clinique :
Jeune femme (22 ans)
Urines orangées + ictère bilirubine + pigments biliaires
Asthénie + troubles digestifs = ictère à bili conj
Biologie :
ALAT, GGT, bilirubine totale élevés
PAL peu élevées, prots totales et alb N, leucos N
-> Hépatite aigüe : cytolyse, pas ou peu de cholestase pas d'IHC
Examens complémentaires
Confirmer l’hépatite : bili conj + autres marqueurs d’hépatite.
Rechercher l’origine de cette hépatite
Interrogatoire : Alcool : non
Médicamenteuse : non
Pas d’antécédents hépatiques
Virale ? : pas de notion de transfusion, de voyage, de comportement à risque
Biologie :
Diagnostic
Hépatite virale B
Evolution après 1 mois
Normalisation de tous les paramètres biochimiques : Transaminases, PAL, GGT, bilirubine
-> Evolution favorable, pas de passage à l’hépatite chronique (transaminases N < 3 mois)
Contrôle de guérison :
Cas n°3
A retenir :
Ethylisme chronique
Automédication : dextropropoxyphène et paracétamol le 1er jour ; Métoclopramide, ibuprofène et paracétamol le 2e jour ; aspirine le 3e jour
A jeun à partir de J2
Bilan à J3
ASAT : 4593 UI/l ALAT : 2999 UI/l
bilirubine totale : 91 μmol/l
phosphatases alcalines : 70 UI/l TP : 21 %
Facteur V : 30 %
créatininémie : 177 μmol/l.
Hépatite +++ ictère
IHC grave (à confirmer)
Bilan à J4
ASAT : 13 000 UI/l ALAT : 6 400 UI/l TP : 14 % Facteur V : 20 % Hépatite fulminante : Aggravation de la cytolyse hépatique et de l’IHC Défaillance multiviscérale :insuffisance rénale probable + IHC grave + autres organes (coeur, poumons, ...)
Examens rétrospectifs :
rechercher l’origine de l’hépatite fulminante
Eliminer origine virale :
sérologies virales hépatites A, B et C négatives
Eliminer origine auto-immune :
anticorps anti-mitochondrie : négatif
Examen anatomo-pathologique :
Pas de cirrhose (patient de 32 ans !) mais stéatose (alcool) Pas d’inflammation majeure
Signes de nécrose et d’induction enzymatique : origine toxique très probable
Cause probable du décès
•Prises répétées de Paracétamol 1,6g/jour pour soulager douleurs Paracétamol : dose thérapeutique de 3g/jour
Hépatotoxicité > 4g/jour
mais
La toxicité du paracétamol est AUGMENTEE CHEZ LE SUJET ALCOOLIQUE :
•Induction enzymatique des cytochromes P450
•Déplétion en glutathion (tentative de traitement par N-acétyl cystéine) •Temps de demi-vie augmenté
Toxicité associant souvent foie et rein
Informer le sujet éthylique et son entourage des risques d’une automédication par le paracétamol
Cas n°4
Signes cliniques évocateurs d'une hyperthyroïdie :
asthénie prolongée ; hyperactivité, nervosité ;
bouffées de chaleur et sueurs ; maigrit malgré gros appétit ; tachycardie et troubles du rythme
goitre
exophtalmie
diagnostic apporté par :
augmentation T4 (hyperthyroïdie)
effondrement TSH (rétrocontrôle exercé par les Hnes thyroïdiennes)
-> hyperthyroïdie indépendante de l'hypophyse
Autres signes biologiques : accélération du métabolisme :légère hyperglycémie cholestérol bas
Etiologie la plus probable
Maladie de Basedow : femme de 35 ans
A vérifier par dosage des auto-anticorps
(anticorps antiperoxydases ou autres)
Autres étiologies possibles :
- adénome thyroïdien : prescrire échographie de la thyroïde - hyperthyroïdie secondaire : orienter l'interrogatoire
à envisager si ni Basedow ni adénome
Traitement : selon cause (chirurgie si nécessaire) prévenir complications cardiaques
Biochimie : Cas clinique n°5
Présentation du cas : en 1989
• A la suite d’une consultation de médecine du travail, monsieur V, 43 ans avoue boire quotidiennement deux « pastis » et au moins un demi litre de vin rouge depuis 20 ans. Il ne prend
aucun médicament. Le médecin ordonne un sevrage alcoolique et demande un bilan biologique complet le 18 juin 1989
Hypothèse diagnostique
(1er bilan de 1989)
• Calcul du VGM : 0,52* 1000 / 4,9 = 106 fl
(> 95 fl)
: AUGMENTE
• ASAT, ALAT
: AUGMENTEES
• GammaGT
: AUGMENTEE
●
Hépatite par alcoolisme chronique
Examens complémentaires
• Il faut chercher les signes évocateurs d’une cirrhose :
● Hémostase
● Protéinogramme (taux d’albumine) ● Taux de plaquettes : normal
• Si sevrage : normalisation des paramètres
(+ suivi par Transferrine desialylée)
10 ans plus tard…
• Ne souffrant de rien, monsieur V se remet à
boire. 10 ans plus tard, le médecin est appelé
en urgence. Il note une hépato-splénomégalie,
des oedèmes des membres inférieurs, une
ascite, des hémorragies digestives et un état
semi comateux.
Interprétation des résultats et diagnostic
Relations biologie-clinique :
Baisse d’albuminémie probable ---> ascite et oedème des mb infrs Taux de plaquettes bas ? <--- splénomégalie
Forte augmentation de l’ammonium --> état semi comateux (signe de gravité) Baisse de l’hématocrite <--- saignements digestifs
IHC : albumine, fibrinogène, TP et plaquettes ⇓ urée ⇓ et ammonium ⇑ (N : 25-40 μmol/l)
En plus :
•Mauvaise alimentation liée à l’alcoolisme
chronique ?
- déficit en folates -> anémie (hématocrite abaissé) - Cholestérol bas (dû également à IHC)
- Créatinine basse
Conclusion
• insuffisance hépatique décompensée grave
Cas n°6
Monsieur G..., 53 ans, mesurant 1,70 m et pesant 92 Kg est
hospitalisé pour douleurs abdominales de type colique hépatique et fièvre intermittente.
Bilan sanguin
Sodium 140 mmol/l Potassium 3,7 mmol/l Chlorures 96 mmol/l Glucose 6 mmol/l Ur eホ 6 mmol/l Crホatinine 90 mol/l Protides totaux 73 g/l Cholest rホ ol 8,9 mmol/l Bilirubine totale 143 mol/l Bilirubine conjugu eホ 128 mol/l ASAT 48 UI/l ALAT 56 UI/L gGT 250 UI/l Phosphatases alcalines 580 UI/lAmylase 50 UI/l N < 120 UI/l CK 40 UI/l pH 7,39 pCO2 40 mm de Hg Bicarbonates 24 mmol/l S rホ um albumine 43 g/l Haptoglobine 4,5 g/l Orosomucoide 2,8 g/l Transferrine 3 g/l IgA 2,5 g/l IgG 10 g/l IgM 1,5 g/l a -foetoprotホine 6 g/l N < 15 g/l H mホ atocrite 0,46 H mホ oglobine 145 g/l Erythrocytes 4,97 T/l Leucocytes 12,5 G/l très peu ⇑ Marqueurs de cholestase : Bilirubine conjuguée γGT PAL + cholestérol élevé Transaminases ± normales Inflammation +++ (VS, α-globulines) Leucocytes élevés
Pourrait être confirmée par CRP α1 et α2-globulines
Sur quels critères peut-on exclure les
étiologies suivantes ?
Cirrhose : Sérum Albumine N
Hépatite virale : Transaminases très peu élevées Pancréatite : Amylase N
Infarctus du myocarde : CK N
Examen confirmant le diagnostic de cholestase ?
Profil électrophorétique des protéines
L'hyper alpha-globulinémie évoque un syndrome inflammatoire Migrent en Alpha 1 : Orosomucoïde, Alpha chymotrypsine
Migrent en Alpha 2 : Haptoglobine, Céruléoplasmine
Etat d’hydratation du sujet : Normal
Sodium, potassium, protides, hématocrite : N +
Equilibre acide-base : N Bilan rénal : N
Cas n° 7
Diagnostic ?
Diabète insulino-dépendant
Fondé sur : hyperglycémie (> 7 mmol/l) + âge (14 ans) + glycosurie avec cétonurie
Traitement ?
Insulinothérapie
Suivi biologique ?
Suivi de la glycémie pendant l’ajustement de l’insulinothérapie, puis autocontrôle
Hb glyquée
Suivre également : glucosurie, corps cétoniques si glycémie > 14 mmol/l (2,5 g/l)
Cas n°7, suite
Après ajustement de l’insulinothérapie, et après 3 mois de traitement, le cahier d’auto-surveillance présenté par le patient donne des résultats de glycémie très satisfaisants, et le dosage de l’Hb glyquée donne :
HbA1c : 8,5%
Interprétation ?
Faut-il modifier le traitement ?
Interprétation de l’Hb A1c : > 7% l’équilibre glycémique n’est pas parfait
Mais les valeurs de glycémie semblent correctes ...
Vérifier l'exactitude des glycémies reportées sur le cahier de contrôle (appareil à mémoire)
Refaire un dosage d’HbA1c dans 3 mois avant d’envisager de réajuster le traitement
Cas n°7 : incident
Cause la plus probable du malaise
Hypoglycémie, liée à :
Stress + déséquilibre alimentaire + exercice physique non (ou mal) compensé par baisse de l'insulinothérapie
Que faire ?
1) Appeler les secours2) Glycémie capillaire (utiliser l'appareil d'autocontrôle) pour vérifier l’hypoglycémie
3) Injection IM de glucagon à 1 mg
4) Au réveil, donner une boisson très sucrée (env 3 morceaux de sucre)
Cas n°12
Douleur thoracique intense d’apparition subite + nausées + légère fièvre
Repos total -> récupération lente
Bilan biologique
Sodium 138 mmol/l N Potassium 4,0 mmol/l N Protéines 70 g/l N Urée 5 mmol/l N Glucose 5,2 mmol/l N Bicarbonates 21 mmol/l N pH 7,40 N pCO2 38 mm de Hg N pO2 90 mm de Hg N Taux de prothrombine 100 % N Cholestérol 7,5 mmol/l ⇑ Triglycérides 2,4 mmol/l ⇑ VS 1° heure 33 mm ⇑ 2° heure 78 mm ⇑ Eq hydro électrolytique N Eq acide-base NLipides trop élevés
Marqueurs cardiaques
TGO (ASAT) 50 UI/l peu ⇑TGP (ALAT) 80 UI/l peu ⇑
LDH 950 UI/l ⇑⇑⇑ ( : 100 350N - /L)
CK 130 UI/l N (30-200 UI/L)
CKMB 3 UI/l N
Myoglobine 20 µg/l N (10-100 µg/l)
Mais : le patient est vu 3 jours après la crise ...
CK totale : N en 2-4 jours CKMB : N en 2 jours
Myoglobine : N < 2 jours
ASAT (TGO) : pic 24-48h, N en 4-5 jours LDH : pic à 2-3 jours, N en 8-12 jours
Syndrôme inflammatoire ?
VS élevéeA confirmer par : électrophorèse des protéines
-> augmentation des α-globulines
Diagnostic le plus probable
Infarctus du myocarde sans complications
Clinique : douleur thoracique aigüe + nausées + fièvre
Biologie :
Syndrome inflammatoire
Persistance de marqueurs tardifs de l’infarctus : LDH, ± ASAT
Sur quels paramètres biochimiques pourriez vous
éventuellement donner des conseils diététiques à ce patient ?
Cholestérol 7,5 mmol/l (N : 4,10-6,20) Triglycérides 2,4 mmol/l (N : 0,4 - 1,4) Glucose 5,2 mmol/l : N
A approfondir : cholestérol HDL et chol LDL
Rechercher d‘autres facteurs de risque CardioVasculaires
(interrogatoire et clinique) : Age, corpulence
Hypertension artérielle -> traitement éventuel
Tabagisme
Consommation d’alcool Antécédents familiaux
Prévention des récidives
Sevrage éventuel
Cas n°13
Homme, 43 ans
Asthénie, pâleur, dyspnée à l’effort Céphalées, crampes des mb infrs
Tachycardie, HTA : 200/110 mm Hg
Antécédents : protéinurie (600 mg/l) découverte il y a environ 20 ans.
Biologie
Sodium N Potassium élevé Bicarbonates bas Glucose N Protéines N Urée élevée Créatinine élevée Calcium bas Phosphates élevé Erythrocytes bas Hémoglobine bas Urines : Diurèse N Protéines +++Atteinte rénale
Urée et créatinine sériques élevées
Antécédents de protéinurie
Protéinurie actuelle : 1,2 g/l x 1,6 l/24h = 1920 mg/24h Clairance de la créatinine :
poids non indiqué : on ne peut utiliser Cockroft
calcul UxV/P :(NB : pas de notion de surface corporelle)
5,3 x 1,6/750 10-3 = 11,31 ml/min :
Conséquences de l’insuffisance rénale
Métabolisme P/Ca : défaut en vit D
calcémie basse (crampes musculaires) : vraie hypoCa car prots N phosphatémie et kaliémie élevées car élimination rénale diminuée Anémie : défaut en EPO
Asthénie, pâleur, dyspnée
Baisse des erythrocytes et de l’Hb Hypertension artérielle
Cas n°15
Femme, 58 ans. Cystite traitée au Mictasol.
Mais douleurs persistent -> Traitée aux quinolones (ciprofloxacine) Très rapidement (en 1-2 jours) :
Urines brun foncé
Douleur +++ (côté droit) Oligurie puis anurie
Biologie : commentaires
Urée : 16,6 mmol/l 2,5 à 7,5 : élevéeCréatinine : 478 μmol/l 45 à 105 : élevée
Sodium : 138 mmol/l N (135 à 145) Potassium : 4,3 mmol/l N (3,5 à 4,5)
Chlorure : 121 mmol/l 95 à 105 : élevés
CO2 total : 28 mmol/l N (22 à 28)
Calcium : 2,36 mmol/l N (2,25 à 2,62)
Phosphore : 2,88 mmol/l 0,95 à 1,25 : élevés
CRP : 119 mg/l 10 à 12 : élevée
VS 1e heure : 80 mm < 5 mm : élevée
Leucocytes: 13 G/l élevés
Analyse
Urée et créat élevées : insuffisance rénale
Oligurie d’apparition brutale : insuffisance rénale aigüe CRP et VS élevées, hyperleucocytose : inflammation + douleur flanc droit
Equilibre hydro-électrolytique satisfaisant
Echographie normale -> absence de calculs ou de tumeurs
Cause la plus probable :
premières douleurs : pyélonéphrite (mal soignée par Mictasol) puis : néphropathie liée au traitement à la ciprofloxacine
(coloration des urines dûe aux sels de ciprofloxacine)
Suspicion de néphropathie intersticielle aigüe à la ciprofloxacine, entrainant des lésions tubulaires
Conduite à tenir
Arrêter le traitement
Cas n°16
Femme, 60 ans, asthénie chronique.
Bilan biologique : Urée sérique ⇑ Créatinine sérique ⇑ Calcémie ⇑ Phosphatémie ⇓ Protides et glycémie : N
Evaluation de la fonction rénale
Pas de notion de poids -> on ne peut utiliser Cockroft
Pas de surface corporelle -> approximer par mesure de la clairance non corrigée :
Cl = U x V P
V = 2 litres/24h = 2000/(24*60) = 1,39 ml/min U = 6 mmol/L
P = 0,145 mmol/L
Cl = 57,5 ml/min : insuffisance rénale modérée
Pas d'oligurie, fatigue depuis plusieurs mois -> Insuff Rénale Chronique
Bilan phospho-calcique
Calcémie élevée, non corrélée à hyperalbuminémie
(électrophorèse des protéines normale et protidémie normale) avec calciurie élevée (N : 2,50 à 6 mmol/L)
Hypophosphatémie (N : 0,95 à 1,25 mmol/L) avec phosphaturie normale.
-> hyperparathyroïdie, probablement primaire. Pas de Kahler car electrophorèse protéines normale.
A compléter par :
dosage PTH : devrait être élevée si hyperPTH primaire Recherche d'adénome surrénalien (imagerie)
Evaluation de la destruction osseuse (femme ménopausée) : dosage PAL, scintigraphie osseuse
Examens complémentaires
Evaluer les conséquences de l'insuffisance rénale :
Numération des erythrocytes : anémie ? (fatigue chronique) Doser l'acide urique
Suivre la tension artérielle