HAL Id: jpa-00245530
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Submitted on 1 Jan 1987
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Influence d’un courant de prédécharge (simmer) sur l’évolution d’un plasma créé dans un tube à éclairs
Y. Vitel, M. Skowronek
To cite this version:
Y. Vitel, M. Skowronek. Influence d’un courant de prédécharge (simmer) sur l’évolution d’un plasma
créé dans un tube à éclairs. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1987,
22 (3), pp.193-199. �10.1051/rphysap:01987002203019300�. �jpa-00245530�
Influence d’un courant de prédécharge (simmer) sur l’évolution d’un plasma créé dans
un tube à éclairs
Y. Vitel et M. Skowronek
Laboratoire des Plasmas Denses, Tour 12 E5, Université P.-et-M.-Curie, 4
pl.
Jussieu, 75252 Paris Cedex 05, France(Reçu
le 10juillet 1986,
révisé le 14 novembre,accepté
le 9 décembre1986)
Résumé. - Les
perturbations hydrodynamiques
observéespendant
ledéveloppement
de ladécharge
dans untube à éclairs linéaire sont
analysées. L’origine
de cesperturbations
est déduite des mesures effectuées. Elle est confirmée par l’action sur les oscillations et les contractions de l’établissement d’un arc de faible intensité(ou simmer) qui
lessupprime
presque totalement. Cet arc améliore le fonctionnement des tubes àéclairs,
leurdurée de vie et le rendement des lasers
pompés
à l’aide de ces tubes.Abstract. - The
hydrodynamic perturbations
observedduring
theexpansion phase
of adischarge
in aflashtube are
analysed.
Theirorigin
is deduced from the measurements. It is verifiedby
the effect on the oscillations and the contractions, of theapplication
of a simmer which suppresses themquasi-totally.
Thesimmer favorises the
working
of the flashtubes, their lifetime and the ouput of laserspumped
with suchflashtubes.
Classification
Physics
Abstracts42.72 - 52.80S - 52.35T
1. Introduction.
Dans ce
travail,
nous nous proposons de montrer l’intérêt queprésente
l’établissement d’un arc de faible intensité(ou
simmer suivant laterminologie anglo-saxonne)
enpréalable
au déclenchement de ladécharge principale
dans un tube à éclairs de formecylindrique. L’objectif
de cetteprédécharge
estd’obtenir le
remplissage
du tube par unplasma
leplus homogène possible,
enempêchant
la naissance dephénomènes perturbatifs qui
conduisent à desinhomogénéités
et que l’onpeut
observer en l’absence de simmer.Dans une
première partie, après
une brève des-cription
dudispositif expérimental,
nous exposeronsquelles
sont lesperturbations
seproduisant
lors del’expansion
de la colonne deplasma
etquelle origine
leur attribuer. Dans la seconde
partie,
nous étudie-rons l’influence du simmer sur l’évolution de ces
perturbations,
cequi
nouspermettra également
dejustifier
leshypothèses
avancéesquant
à leurorigine,
et nous montrerons les
avantages pratiques qu’apporte
cetteprédécharge.
2.
Dispositif expérimental.
Il est schématisé sur la
figure
1.Nous avons étudié
l’expansion
radiale de la colonne deplasma
créée dans un tube à éclairsFig.
1. -Dispositif expérimental.
[Experimental set-up.]
linéaire,
delongueur
150 mm et de diamètre 6 mm,empli
d’un gaz rare : argon,krypton
ou xénon[1-3].
La
pression
initiale est variable de 50 torrs à600 torrs.
L’amorçage
de ladécharge électrique
sefait
parapplication
d’uneimpulsion
haute tension de30 kV,
dont letemps
de montée est 1 J.1.s, soit directement aux bornes desélectrodes,
soit sur uneélectrode auxiliaire
disposée
lelong
de laparoi
extérieure du tube suivant diverses
configurations :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01987002203019300
194
en
spirale,
en anneaux ou lelong
d’unegénératrice
du tube.
Quelle
que soit lagéométrie
choisie pour l’élec- trode dedéclenchement,
lesperturbations
décritesci-dessous se
produisent.
L’étude de la colonne de
plasma
est effectuée à l’aide d’une caméraultra-rapide qui peut
êtreemployée,
soit en modebalayage (elle
donne l’évolu- tion d’une section du tube en fonction dutemps),
soit en mode
images intégrales (elle
donne alors troisimages complètes
dutube,
décalées dans letemps).
Le
spectre
de ladécharge
à un instant donné estobtenu à l’aide d’un
analyseur optique
multicanal(O.M.A.II).
Pour l’étude ducontinuum,
unspectro- graphe
à faibledispersion
estutilisé,
tandis que l’étude des raies nécessite unspectrographe
à forterésolution.
3. Perturbations en l’absence de simmer.
Nous schématisons
figure
2l’expansion
de la colonne deplasma.
A l’instantto,
ladécharge
est initialisée parl’impulsion
hautetension,
un étroit canal conduc- teur se crée lelong
de laparoi
du tube : le milieu gazeuxperd
alors saqualité
d’isolant. Simultané- ment, ce canal conducteurproduit
unesurpression qui
se propage en une onde de choc faiblementsurpersonique.
Elle sedirige
vers l’intérieur du tube et se réfléchira sur laparoi.
Le canal ionisé s’échauffe dans l’intervalle detemps
deto
àtl.
Entl,
le canalcommence une
expansion rapide qui
se trouverabrutalement ralentie
en t2
par l’interaction avecl’onde de choc réfléchie.
Fig.
2. - Schéma del’expansion
duplasma.
[Scheme
of theplasma expansion.] ]
Les
perturbations
sont nettementséparées
dans letemps.
Onobserve,
toutd’abord,
des oscillations de la couche limiteséparant
leplasma
du gaz froid.Ensuite, apparaissent,
à différents endroits de la colonne des contractionsqui peuvent
aboutir à de fortesinhomogénéités
dans leremplissage
destubes,
suivant les conditionsexpérimentales.
Nous décri-vons ci-dessous le détail des
phénomènes
et leurexplication physique.
3.1 OSCILLATIONS DE LA COUCHE LIMITE. - Le canal conducteur
reçoit l’énergie
du banc de conden-sateurs par l’intermédiaire de collisions
élastiques
etinélastiques, qui provoquent
un accroissementrapide
de la
population électronique
et lechauffage
ohmi-que du gaz. Cet
apport d’énergie
est àl’origine
del’expansion rapide
de la colonne deplasma
à l’inté-rieur du tube.
Cette
phase d’expansion rapide
est brutalementstoppée en t2
par l’interaction de la colonne deplasma
avec l’onde de choc faiblequi, partie
nette-ment en avant de la colonne de
plasma,
s’estréfléchie sur la
paroi
du tube. Cette onde de choc s’accélère enpénétrant
dans un milieuchaud,
ellepoursuit
satrajectoire,
rencontre laparoi,
se réflé-chit à nouveau et cette
fois,
lors de l’interaction avecla colonne de
plasma,
elle l’accélère. Ces réflexionsmultiples
successives sont àl’origine
des oscillations de la couche limitequi
sontdonc,
enréalité,
descompressions
et des dilatations de la couche limitelorsque
le front de chocpénètre
ouquitte
leplasma.
La
période
de ces oscillationspeut
êtremesurée,
soitsur les
caractéristiques
detension,
soit sur lesenregistrements photographiques
de l’évolution enfonction du
temps
d’une section dutube, pris
à lacaméra
électronique ultra-rapide.
Lapériode
estd’autant
plus
courte que leplasma
estchaud, qu’il remplit
mieux le tube et que la masseatomique
dugaz est faible. Cela traduit bien la variation de la vitesse de
propagation
d’une ondeacoustique
enfonction des
grandeurs précédentes.
D’autre
part,
l’amortissement mesuré des oscilla- tions est, pour un gazdonné,
d’autantplus rapide
que la
température
duplasma
est élevée(voir
Tabl.I) :
Tableau I. - Durée de l’amortissement des oscilla- tions.
[Time
for the oscillationsdumping]
Il est à remarquer que l’amortissement de ces ondes se
produit
bien avant que leplasma
neremplisse
correctement le tube. Il n’est donc paspossible
de déduire de lapériode
limite des oscilla-tions la
température
duplasma
enconsidérant,
parexemple, qu’il s’agisse
d’une onde sonore.3.2 CONTRACTIONS LOCALES DE LA COLONNE DE PLASMA. -
Après disparition
des oscillations de la couchelimite,
durant laphase d’expansion
lentequi
lui
succède,
ettoujours
bien avant que leplasma
neremplisse
la section dutube, apparaissent
localementdes contractions de la colonne de
plasma qui
sedéveloppent plus
ou moins fortement suivant la nature du gaz et les conditions dedécharge.
Pour ungaz donné et pour une
énergie
dedécharge donnée,
elles se
produisent
d’autantplus
tôt que lapression
initiale est faible. Par
exemple,
considérons des tubesemplis d’argon
et soumis à unedécharge
de1400 J. Nous mesurons le
temps d’apparition
descontractions
(voir
Tabl.II) :
Tableau II. - Moment du début des contractions.
[Time
of the contractionsbeginning.] ]
Pour un gaz
donné,
ladisparition
des contractions est d’autantplus rapide
que lapression
est basse etque
l’énergie
dedécharge injectée
estgrande.
Lescontractions sont d’autant
plus
intenses que lepoten-
tiel d’ionisation du gaz est élevé : dansl’ordre,
duxénon à
l’argon.
Il est à noter que ces contractions sont étroitement liées à lagéométrie
del’expansion
du canal ionisé. Elles sont nettement visibles
lorsqu’on photographie
unplan
contenant l’électrode auxiliaire de déclenchement et l’axe du tube. Ellesne sont pas discernables si on
photographie
unplan perpendiculaire
auprécédent.
Les contractions appa- raissent donc bien liées à la zone de création duplasma
àpartir
delaquelle l’expansion
seproduit,
transversalement.
La
présence
de ces contractions n’est pas décelablesur les
caractéristiques
courant-tension relevées auxbornes du tube. On
observe,
par contre, dans leszones contractées du
plasma,
une certaine surinten-sité lumineuse
qui
traduit uneaugmentation
de ladensité
électronique, compte
tenu de l’émissivité duplasma qui présente
unedépendance
enNé/ h.
Ces contractions ne sont vraisemblablement pas liées à des instabilités
magnétiques.
Eneffet,
lapression magnétique
esttoujours
très faible devant lapression cinétique.
De nos observations onconclut,
d’autrepart,
que ces contractionsdépendent
de la
position
sur laparoi
du tube àpartir
delaquelle
le
plasma
sedéveloppe.
Latempérature électronique
semble bien être le
paramètre principal
duphéno-
mène. En
effet,
cettetempérature,
que nous obte-nons en mesurant le
rayonnement
sous forteépais-
seur
optique,
est d’autantplus
haute que lepotentiel
d’ionisation est
élevé,
que lapression
initiale estbasse et
l’énergie
dedécharge
élevée. Cela rendcompte
des différentes variations des contractionsavec la nature du gaz, sa
pression
initiale etl’énergie
de
décharge.
Nous proposons donc
l’interprétation
suivante duphénomène :
les contractions sont dues à desévapo-
rations locales de la
paroi
enquartz
du tube. Leplasma
sedéveloppe
radialement àpartir
d’une zonetrès
proche
de laparoi
où il reste suffisammentlongtemps
pour que laparoi s’évapore ponctuelle-
ment, chauffée par conduction
thermique.
La quan- tité de chaleurQ
absorbée par l’unité de surface du tube dequartz dépend
de la conductivitéthermique
du
plasma Xp,
avecX p === aT:
et dugradient
detempérature
à la limite duplasma
et de laparoi.
Letemps
nécessaire àl’évaporation
de laportion
deparoi dépend
despropriétés thermiques
duquartz
et de laquantité
de chaleurprécédente.
Zakharov etRakhimov
[4]
ont donné uneexpression
pour cetemps :
où
Tf = (Tf - To’f TrPxC/4 Q2
est letemps
de fusion duquartz
avecT0 ~
300 K etTf ~
1 873K,
p
(sa densité) = 2,2 glcm3,
X sa conductivité thermi- que et C sa chaleurspécifique.
est le
temps d’évaporation
duquartz,
avec7y :
latempérature d’évaporation qui dépend
aussi de lapression
dans le tobe. Elle est de l’ordre de 2 600 K.Les coefficients
thermodynamiques
sont définis pour l’étatliquide. Lorsque
cettetempérature
devapori-
sation est atteinte en un
point
de laparoi interne,
lesmolécules de
Si02
ainsi libéréespénètrent
trèsrapidement
dans leplasma compte
tenu des vitessesthermiques.
Cetemps
est de l’ordre de 10 )JLSd’après [4].
Ces moléculess’y
dissocient. Les atomes desilicium,
à faiblepotentiel
d’ionisation(8,14 eV)
devant le
potentiel
d’ionisation des gaz raresutilisés,
s’ionisent en
grande partie,
et ce d’autantplus
que latempérature
est élevée. Les densitésélectronique
etionique
localesaugmentent
ainsi que la densité de courant.Comme l’intensité du courant reste constante, cela sera
compensé
par une diminution de la section duplasma.
Pour que cephénomène s’entretienne,
ilfaut
cependant
quel’évaporation
restelimitée ;
dansle cas
contraire,
eneffet,
la densitéd’impuretés
dansle
plasma
devienttrop importante
et leplasma
serefroidit localement ce
qui
diminue legradient thermique
etproduit
l’arrêt de cetteévaporation.
Enoutre, au fur et à mesure que le
plasma remplit
lasection du
tube, l’équilibre
depression
s’établitentre la zone « froide » située
près
de laparoi
et leplasma. L’épaisseur
de la couche de gaztampon
s’uniformise limitant ainsi lespossibilités d’évapora-
tion de la
paroi
par conductionthermique, puisqu’il n’y
aplus
aucunpoint
duplasma proche
de laparoi.
Les considérations
précédentes permettent d’expli-
quer le
comportement
des contractions :196
i)
Pour un gazdonné,
ellesapparaissent
d’autantplus
tôt et ont une durée de vie d’autantplus
courteque la
pression
est basse et l’intensité du courant estélevée,
c’est-à-direplus
latempérature
est élevée.Dans ces
conditions, l’échange thermique
avec laparoi
est favorisé etl’évaporation
seproduira plus
tôt. Elle cessera d’autant
plus rapidement
que lesimpuretés
refroidissent leplasma plus
efficacement.ii)
Pour unepression
initiale et une intensitédonnées,
les contractions sontplus
intensesquand
on passe de Xe à Kr
puis
à Ar. Latempérature
duplasma
croît dans le même sens ; parexemple,
sousune
pression
initiale de 200 torrs et uneénergie
dedécharge
de1400 J,
latempérature
passe de 13 400 K pour Xe à 16 200 K pour Kr et 17 400 K pour Ar. Les contractions dans le cas de Ar sontplus
intenses pour deux raisons dont les effets
s’ajoutent : évaporation plus
intense et contribution relative de Si(et
même de0,
dans le cas del’argon)
àl’ionisation
plus importante
si lepotentiel
d’ionisa-tion du gaz hôte est
plus
élevé.La localisation de cette
évaporation
serait liée à desinhomogénéités
dans la structure del’enveloppe
de
quartz,
ou à laprésence d’impuretés.
4. Influence du simmer sur l’évolution des
perturba-
tions de la colonne de
plasma.
Nous avons modifié le schéma d’alimentation des tubes en y
adjoignant
une alimentationsupplémen-
taire
permettant
degénérer
un arc de faible intensité(simmer).
Elle est constituée par un banc de conden- sateurs de 1 00003BCF, chargé
sous1,5
kV etprodui-
sant, au travers d’une
ligne
RC un courant dontl’intensité
peut
êtreréglée
de 50 mA à 650 mApendant
120 ms. Les variations du courant sur leplateau
sont inférieures à 5 %. Unsystème
decommande à
thyristors
sert à déclencher ladécharge principale
dans le tubeaprès
un délaiplus
ou moinslong pendant lequel
le simmer se centrera. Ce délaiest
produit
à l’aide d’ungénérateur
de retard syn- chronisé surl’impulsion
haute tension de 30 kV. Il serviraégalement
au déclenchement del’analyseur optique
multicanaux(0. M. A.II)
et de la caméraultra-rapide qui enregistre
l’évolution duplasma (voir Fig. 1).
Nous
étudierons,
toutd’abord,
l’évolution radiale du simmer en fonction dutemps
et de l’intensité du courantqui
le traverse,puis
nous examinerons les effets de laprésence
du simmer sur lesperturbations
de la colonne de
plasma.
4.1 EVOLUTION RADIALE DU SIMMER. - Il n’a pas été
possible,
à cause de la faible lumière émise par lesimmer,
d’utiliser la caméraélectronique
ultra-rapide.
Cette étude a été faite à l’aide del’ 0. M. A. II. La tête de détection est
placée
dans leplan image
d’unspectrographe
de telle sortequ’elle enregistre,
à unelongueur d’onde,
la distributionradiale de la lumière émise par le simmer. La résolution
spatiale
est de0,1
mm.La résolution
temporelle
est définie par la durée del’impulsion
de commande de l’intensificateurd’image :
500 03BCs. La valeur de l’intensité n’a d’influence que sur le diamètre final dusimmer ;
ellen’en a
guère
sur l’évolution radiale. Nousdonnons,
tableau
III,
la variation du diamètre du simmer enfonction de l’intensité.
Tableau III. - Variation du diamètre du simmer en
fonction
de l’intensité.[Variation
of the simmer diameter with itsintensity.] ]
Nous
présentons (Fig. 3)
l’évolution radiale de l’axe du simmer en fonction dutemps,
pour diffé- rents courants. Nous observons que le simmer s’installe sur l’axe du tube au bout de 100 ms. Nous observonségalement
que la nature du gaz ainsi quesa
pression
initiale n’ont que peu d’influence sur l’évolution de sonpositionnement
radial.Fig.
3. - Evolution de laposition
radiale de l’axe du simmer.[Evolution
of the simmer axis radialposition.] ]
4.2 EVOLUTION DES OSCILLATIONS DE LA COUCHE LIMITE EN FONCTION DE LA DURÉE DU SIMMER. - La tension aux bornes du tube
présente, pendant
ladurée du
simmer,
des oscillations dues à l’onde de choc créée parl’impulsion
de 30 kVqui
provoquel’ionisation du gaz. Ces
oscillations,
en l’absence dedécharge principale,
durent environ 40 ms.Lors de
l’application
de ladécharge principale,
nous avons
enregistré
en mêmetemps,
la tensionaux bornes du tube et
l’expansion
de ladécharge
principale
à la caméraultra-rapide,
pour différentesdurées de simmer. Nous
présentons (Fig. 4)
lesoscillations de tension observées au début de la
décharge principale,
en l’absence desimmer,
pourun simmer d’une durée de 12 ms et pour un simmer d’une durée de 120 ms, où aucune oscillation n’est
plus
visible.Fig.
4. -Enregistrements
de la tensionV (t )
aux bornesdu
tube ; a)
absence de simmer,b)
simmer de durée 12 ms,c)
simmer de durée 120 ms.[Oscillogramms
of thevoltage drop
V(t )
across the tube ;a)
without simmer,b)
with a simmerduring
12 ms,c)
with a simmerduring
120ms.]
Les
enregistrements
à la caméraultra-rapide qui
donnent l’évolution du
diamètre 0 (t ) (Fig. 5)
confir-ment que les oscillations de la couche limite très accentuées en l’absence de
simmer,
amorties maisencore visibles pour un simmer de 12 ms,
disparais-
sent totalement pour un simmer d’une durée de 120 ms.
En
conclusion,
si l’on attend suffisammentlong- temps
pour que l’onde de choc créée àl’amorçage s’amortisse,
soit 40 à50 ms,
aucune oscillationn’apparaîtra
sur la colonne deplasma.
4.3 ACTION DU SIMMER SUR LE DÉVELOPPEMENT DES CONTRACTIONS. - Les contractions sont
dues,
nous l’avons vu, à
l’évaporation
de laparoi
provo-quée
par unéchange thermique
intense avec laFig.
5. - Evolution des oscillations de la couche limite duplasma
audémarrage
de ladécharge principale. Balayage 0 (t) pris
à la caméraultra-rapide.
Durée dubalayage :
100 ILS;
a)
absence desimmer, b)
simmer de 12 ms,c)
simmer de 120 ms.[Evolution
of the limit sheath oscillations at thebeginning
of the main
discharge. Sweep
p(t )
takenduring
100 ILSby
means of an electronic camera ;
a)
withoutsimmer, b)
with a simmerduring
12 ms,c)
with a simmerduring
120
ms.]
colonne de
plasma
sedéveloppant
à sonvoisinage.
Nous allons vérifier que les contractions
disparais-
sent
lorsque l’expansion
duplasma
ne se faitplus
àpartir
de laparoi,
en fonction de laposition
radialedu simmer. Nous avons utilisé la caméra
ultra-rapide
en mode
image intégrale,
donnant 3 clichés d’unepartie
du tube à différents instants de ladécharge.
Nous étudions
systématiquement
l’évolution des contractions en fonction de laposition
radiale dusimmer,
c’est-à-dire de sa durée. Tant que le simmerse trouve à
proximité
de laparoi,
soit pour une durée inférieure à 4 ms, les contractions seprodui-
sent et évoluent de la même manière
qu’en
l’absencede simmer. Dès que le simmer se détache de la
paroi
et bien avant
qu’il
ne se centre dans letube,
ladécharge
neprésente plus
de contraction. Cela confirme l’exactitude du mécanisme que nous propo-198
sons sur
l’origine
des contractions. Nous illustrons cerésultat
figure
6 avec lesphotographies
dudévelop-
pement
de la colonne deplasma
à différentstemps,
dans le cas d’un tube
rempli
d’Ar sous 50 torrs etdans le cas d’un tube
rempli
d’Ar sous 400 torrs.Fig.
6. -Photographies
instantanées dudéveloppement
de la colonne à différents
instants ;
cas de Ar 50 torrs :a)
sanssimmer, b)
avecsimmer ;
cas de Ar 400 torrs :c)
sanssimmer, d)
avec simmer.[Instantaneous pictures
of the columnexpansion
taken atdifférent
times ;
in the case Ar 50 torrs :a)
without sim- mer,b)
withsimmer ;
in the case Ar 400 torrs :c)
withoutsimmer, d)
withsimmer.] ]
A
chaque fois,
nous montrons undéveloppement
à
partir
de laparoi (cas
sanssimmer)
et undévelop-
pement
àpartir
d’une zoneéloignée
de laparoi (cas
avec
simmer).
Nous avons
enregistré
lescaractéristiques
cou-rant-tension de la
décharge principale
dans le casd’un simmer de 120 ms et 600 mA : elles sont
identiques
à cellesenregistrées
sans simmer. Les conditions d’un bonremplissage
du tube par leplasma
ne sont pasaffectées,
nonplus,
par laprésence
du simmer.Nous avons vérifié que les
paramètres plasma : température
et densitéélectronique,
restent inchan-gés.
Un simmer centré avant le passage du courantprincipal permet
à ladécharge principale
de sedévelopper plus rapidement
et d’arriverplus rapide-
ment au
remplissage
correct.Néanmoins,
cela n’aaucune
répercussion
sur la résistance duplasma.
Eneffet,
à un instant donnépendant
laphase d’expan-
sion du
plasma,
la section estplus grande
avecsimmer que sans simmer. Par contre, l’étude du
spectre
de la lumière émiseindique
que latempéra-
ture du
plasma
est un peuplus
basse enprésence
desimmer. Cette
compensation
conduit donc à des valeurs très voisines des résistances dans les deuxcas. Dans la
phase quasi
stationnaire où leremplis-
sage est bien
assuré,
lestempératures,
dans les deux cas, sont très voisines et l’effet du simmer ne se faitplus
sentir.4.4 VAPORISATION GLOBALE A HAUTE TEMPÉRA-
TURE. - L’intérêt du simmer est vraiment crucial
lorsqu’on
travaille dans le domaine U V. On utilise des tubes à éclairs àpression
trèsbasse,
parexemple
50 torrs, où la
température
duplasma
devient élevée et où l’émission dans l’ II V est intense. Cela conduit à une ablationd’origine
radiative car lequartz présente
une forteabsorption
au-dessous de 180 nmdès la
température ambiante, qui
sedéplace
vers leslongueurs
d’ondeplus
élevéeslorsque
latempérature
du
quartz augmente.
Cet effet est cumulatif. Il
augmente
la fractiond’énergie
absorbée par laparoi [5, 6]
et accélère lavaporisation
de laparoi.
Cetteévaporation
se pro- duit alors sur toute la surface interne du tube à uninstant
précis
de ladécharge qui dépend
de la naturedu gaz, de sa
pression initiale,
et de l’intensité du courant, c’est-à-dire de latempérature
duplasma.
Ace moment, en
quelques
lis, par uneaugmentation
subite de
l’absorption U-V,
on observe une forte introductiond’impuretés
dans leplasma.
Cesimpu-
retés conduisent à un refroidissement du
plasma qui,
à son tour, aura pour
conséquence
destopper
le processusd’évaporation.
Cette succession dephéno-
mènes s’observe très nettement sur les caractéristi- ques courant-tension :
l’apparition
del’évaporation
se traduit par une remontée de la résistance du
plasma
sans modification desection,
liée à la baissede
température qui
diminue la conductivité. Demême,
lesspectres
de la lumière émisecontiennent,
au même
instant,
les raiescaractéristiques
deSiII,
mais où les raies très intenses des atomes neutres du gaz
(dans
leproche infrarouge) disparaissent
presquecomplètement
par suite de la baisse detempérature (voir Fig. 7).
En absence desimmer,
il n’est paspossible
d’atteindre unremplissage
correct du tubepar le
plasma (surtout
pour Ar 50torrs)
avant quene survienne cette forte
évaporation.
Parcontre,
enprésence
desimmer,
leremplissage
correct estFig.
7. -Vaporisation globale
de laparoi
dans le casAr 50 torrs. Cette
vaporisation
a lieu vers 860 kts ;a)
oscil-logramme
du courant,b) oscillogramme
de latension, c)
spectrepris
à l’instant 800 kts,d)
spectrepris
à l’instant1000 ils.
[Global
wallevaporation
of the tube in the caseAr 50 torrs. This
evaporation
takesplace
at 860 03BCs ;a)
currentoscillogramm, b) voltage drop oscillogramm, c)
spectrum taken at 800 03BCs,d)
spectrum taken at 100003BCs.]
atteint dans tous les cas avant
l’apparition
de cephénomène d’évaporation générale.
Nous pourrons doncl’éviter,
à lalimite,
en réduisant la durée de ladécharge.
5. Conclusion.
L’établissement d’un simmer dans les tubes à éclairs linéaires avant
l’amorçage
de ladécharge principale
nous a
permis
dans unpremier temps
de confirmer les mécanismes que nous avionsproposés
concernantles causes des
perturbations
observéesdans
lacolonne de
plasma.
La
présence
d’un simmer centré dans letube,
entraîne la
disparition
desperturbations
et uneaccélération notable de la vitesse de
remplissage
dutube par le
plasma.
La durée de vie des tubes estsensiblement
augmentée
dans la mesure où lesévaporations
localesprovoquent,
aurefroidissement,
des
dépôts
de silice sur laparoi qui
détériorent la transmissionoptique
de laparoi.
Lasuppression
desévaporations locales, grâce
ausimmer, permet
une utilisationprolongée
dans de bonnes conditionsd’éclairement.
L’établissement du simmer
permet également
d’obtenir un bon
remplissage,
dans laphase quasi stationnaire,
avec uneénergie
dedécharge plus
faible. L’intérêt du simmer
est,
d’autrepart,
vitalpour la durée de vie des tubes de faible
pression, qui
émettent fortement dans l’U-V. Nous
n’avons,
par contre, observé aucune amélioration du rendement lumineux dans le domainespectral
350-850 nm dansla
phase quasi
stationnaire duplasma.
Les améliora-tions que l’on
peut
attribuer à laprésence
dusimmer,
lors du pompageoptique
des milieux actifs delasers,
doivent être reliées aux meilleures condi- tions decentrage
et deremplissage qui
donnent unemeilleure
homogénéité
de l’éclairement et une meil- leure distributionspatiale
dans le milieu actif.Remerciements.
Ce travail a bénéficié du soutien du
C.N.R.S,
duClub E.D.F.-Arc
électrique,
et de celui de la D.R.E.T. Nous remercions la Société Verre etQuartz
pour sacoopération.
Nous remercions Mon- sieur Jean-LouisDorémieux,
Directeur de Recher-che au
C.N.R.S.,
pour sacoopération.
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