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A propos d'un article de Caroline Fourest (Le Monde : 30/04/09)

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Academic year: 2022

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A propos d'un article de Caroline Fourest (Le Monde : 30/04/09)

Dans un article du Monde intitulé "Quand le prêtre formera l'instituteur", Caroline Fourest proteste, avec raison, contre les accords signés entre le gouvernement français et le Vatican sur la possibilité offerte aux établissements catholiques de délivrer des diplômes, ce qui revient, comme le dit justement Caroline Fourest "à casser le monopole qu'avait l'Etat depuis 1880, mais aussi l'esprit de l'article 2 de la loi de 1905".

Ce qui pose question dans son article, c'est que son auteur met en parallèle cette atteinte à la laïcité et la suppression des IUFM, comme si les IUFM était un lieu de défense de l'école laïque. C'est ici une conception étroite de l'école laïque. L'attaque contre l'école laïque ne se réduit pas aux avantages abandonnés aux écoles confessionnelles. Cette attaque s'est développée au sein même de l'institution avec les idéologies qui ont conduit à la fin de l'instruction au profit de l'éducation, c'est-à-dire qui ont constitué un catéchisme

"laïque" connu aujourd'hui sous le nom de "éducation citoyenne" transformant la laïcité en un dogme à opposer aux dogmes religieux. Les IUFM sont une pièce de cet édifice de destruction de l'école, et s'il faut lutter contre les réformes Darcos-Pécresse, en particulier la réforme de la formation des maîtres, ce n'est pas en défendant ces hauts lieux du pédagogisme que sont les IUFM.

L'école laïque ne se réduit pas au monopole d'Etat. Celui-ci a pour fonction non d'assurer une idéologie d'Etat comme le proclament souvent les opposants à l'école laïque mais de donner à chaque élève l'instruction qui lui permet d'acquérir son autonomie dans le monde, en cela elle s'oppose à tout catéchisme.

Enfin, lorsque l'on parle de l'école privée, il ne s'agit plus seulement des écoles confessionnelles, il faut prendre le terme "privé" dans son sens libéral (au sens économique du terme), une école fondée sur la marchandisation, celle-ci commençant dans l'école publique avec ses nouveaux produits vendus aux élèves (idd, tpe et autres calembredaines). La dégradation d'un service public est la meilleure préparation à la privatisation de ce service public.

Le mouvement de protestation contre les réformes Darcos-Pécresse est ambigu, mêlant à la fois la critique des réformes préparant la privatisation du système scolaire et la défense d'un system dégradé. Dans le cas de la formation des maîtres, le mouvement a tendance à poser la question en termes de structures (IUFM ou mastérisation) sans se poser la question des contenus de la formation des maîtres, c'est-à-dire de la formation. Cela est d'autant plus dangereux que la mastérisation risque d'accentuer, avec la suppression du stage en responsabilité, l'importance de la pédagogie dite "scientifique" et de la didactique.

rudolf bkouche

PS : Je renvoie à mon article "Pourquoi l'école n'est plus laïque" que l’on peut trouver sur le site de Michel Delord : http://michel.delord.free.fr/rb/rb-ecolelaique.pdf

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