• Aucun résultat trouvé

Syndrome néphrotique de l’enfant ivoirien.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Syndrome néphrotique de l’enfant ivoirien."

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

Syndrome néphrotique de l’enfant ivoirien.

Données cliniques et évolutives actuelles.

L. Y. Adonis-Koffy (1), A. M. Timite-Konan (1), M. Yoda (1) & D. A. Gnionsahe (2)

(1) Service de pédiatrie médicale, CHU de Yopougon,BP 632,Abidjan 21,Côte d’Ivoire

(2) Service de néphrologie, CHU de Yopougon,BP 632,Abidjan 21,Côte d’Ivoire

L

e syndrome néphrotique de l’enfant africain constitue une entité à part. En effet, il se distingue des néphroses lipoïdiques des pays tempérés par son caractère impur, ses lésions anatomiques part i c u l i è res, mais surtout son évolution défavorable, du fait de sa résistance aux corticoïdes et aux immunosuppresseurs. Le but de ce travail a été de décrire les caractéristiques actuelles de ce syndrome néphrotique, et par- ticulièrement son évolution sous corticothérapie.

Population et méthode

Au cours d’une étude de cohorte d’une durée de cinq ans (1992-1997), 34 enfants âgés de 3 mois à 15 ans, hospitalisés dans le service de pédiatrie médicale du CHU de Yopougon, ont été étudiés. Tous les sujets ont bénéficié d’une cortico- thérapie à base de prednisone. Une surveillance clinique et biologique a été effectuée à intervalle régulier.

Résultats

Le syndrome néphrotique impur est la forme prédominante ; 30 enfants ont présenté un syndrome néphrotique impur, soit 8 8 %. L’hématurie et la présence d’hypertension art é r i e l l e étaient les deux principaux facteurs d’impureté. La biologie était caractérisée par une fuite urinaire massive des pro t é i n e s . Le taux moyen de protéinurie des 24 h e u res était de 1 1 0 mg/kg/24h. Il en résulte des protidémies très basses : 4 2 , 5 % des enfants avaient une protidémie inférieure à 40 g / l . L’évolution de la pre m i è re poussée a été favorable dans 94 % des cas (32/34) et nous avons constaté une cort i c o s e n s i b i l i t é . La surveillance durant les 5 années n’a concerné que 20 sujets en raison de 12 perdus de vue et de 2 cort i c o r é s i s t a n t s; 14 sont en rémission totale, 4 présentent une corticodépendance et 2 sujets sont décédés dans un tableau d’insuffisance rénale.

Conclusion

Le profil actuel du syndrome néphrotique de l’enfant ivoirien est dominé par son évolution favorable sous corticothérapie.

Pour ces raisons, les corticoïdes qui furent longtemps contre - indiqués dans celui-ci doivent être à nouveau utilisés.

Allaitement maternel

et prophylaxie du rachitisme.

H. Ben-Mekhbi

CHUBenbadis, Constantine 25000,Algérie.

L

’ i m p o rtance de l’allaitement maternel pour ses avantages nutritionnels, anti-infectieux, psycho-affectifs, ainsi que pour l’espacement des naissances, est très largement re c o n n u e . De ce fait, de multiples programmes ont été réalisés dans les centres de protection maternelle et infantile pour le p ro m o u v o i r.

Mais l’allaitement maternel à lui seul peut-il couvrir les besoins en calcium, phosphore et vitamine D, et par conséquent pré- venir le rachitisme ?

Pour le savoir, nous avons examiné 150 enfants âgés d’un mois à deux ans allaités au sein depuis la naissance et non supplé- mentés en vitamine D, à la recherche de rachitisme.

Parmi ce groupe d’enfants, 14 étaient âgés d’un à trois mois (9%), 5 étaient âgés de 3 à 6 mois (3%), 4 étaient âgés de 6 à 9 mois (2%), 4 étaient âgés de 12 à 24 mois (2%), et présen- taient des signes cliniques (hypotonie, chapelet costal, nouure s é p i p h y s a i res, re t a rd de la station assise ou de la marche), radio- logiques (métaphyse irr é g u l i è re et frangée), et biologiques ( h y p o c a l c é m i e : 68 à 70 mg/l, hypophosphorémie : 35 à 4 0 mg/l, PA 300 à 650 UI, 25 (OH) D2 : 3 ng/l, 1,25 (OH) D2 : 30 à 39 pg/l) de rachitisme.

Il re s s o rt que, malgré un rapport calcium/phosphore corre c t dans le lait maternel, quel que soit le statut calcique et phos- phorique de la mère, permettant une bonne absorption du calcium intestinal, il ne suffit pas à lui seul à protéger contre le rachitisme, car ce métabolite ne peut se fixer sur l’os que grâce aux pro t é i n e s : calbindines (28 K et 9 K) dont la syn- thèse est sous la dépendance de l’action génomique de la vitamine D.

D’où l’intérêt d’une prophylaxie anti-rachitique chez la femme pendant le dernier trimestre de la grossesse, chez l’enfant depuis la naissance, pendant l’allaitement et même après le sevrage.

D ouzièmes rencontres franco-africaines de pédiatrie.

Réunion commune du Groupe de pédiatrie tropicale de la Société française de pédiatrie et des Sociétés africaines de pédiatrie au cours des Journées parisiennes de pédiatrie 1998.

Samedi 10 octobre 1998, Faculté de médecine de Paris

Organisateurs : J. Badoual & D. Gendrel

S O C I É T É S C O R R E S P O N D A N T E S

(2)

d’une prophylaxie.

H. Ben Mekhbi & C. Moussaoui

CHU Benbadis, Constantine 25000,Algérie.

L

’inhalation de corps étrangers intra-bronchiques reste un accident fréquent chez l’enfant, entre six mois et cinq ans (300 cas entre 1990 et 1992), et grave, responsable de 11 % de décès.

L’objectif de notre étude est d’évaluer : - les circonstances du diagnostic, - la nature du corps étranger, - le mode d’extraction, - les complications immédiates,

- les complications à long terme, soit 2 ans après la phase aiguë; pour cela 50 enfants tirés au hasard ont été réhospita- lisés pour complément d’investigation : radiographie du tho- rax, gaz du sang, fibroscopie, échographie thoracique, scintigraphie de ventilation ou de perfusion, exploration fonc- tionnelle respiratoire, bronchographie lipiodolée.

Résultats

Un syndrome de pénétration n’a été retrouvé que chez 15 % des enfants, le témoin de l’accident a été le plus souvent la m è re . Le corps étranger est en général de nature végétale : fragment de graminée, folle avoine, cacahuète, grain de blé et d’orge; beaucoup plus rarement de nature plastique: bille de c o l l i e r ; ou métallique. Les complications immédiates ont été : dyspnée avec cyanose, parfois arrêt re s p i r a t o i re . Le mode d’extraction, après corticothérapie à forte dose, soit immé- diatement, soit après un intervalle libre de 48 heures, a été fait sous fibro s c o p i e . Les complications à moyen terme ont été : abcès pulmonaires, pleurésies purulentes ; les complications à long terme ont été: 7 syndromes obstructifs à type d’asth- me et de dilatation de bronches segmentaires ayant nécessité une intervention chiru rgicale, 3 syndromes restrictifs sans altération des gaz du sang, 5 pleurésies purulentes récidivantes avec pachypleurite.

Conclusion

L’inhalation de corps étrangers est une pathologie acciden- telle fréquente, au retentissement grave de par ses complica- tions immédiates et à long terme, faisant d’elle une nouvelle notion en pathologie re s p i r a t o i re, d’où l’intérêt d’une pro- phylaxie visant son éradication par :

- l’éducation des parents et des personnes chargées de la gard e des enfants dans les PMI et par les médias (ne pas brusquer, ne pas frapper un enfant avec la bouche pleine, ne pas laisser traîner des objets de petite taille, créer des jouets conformes à l’âge de l’enfant).

Intérêt du dosage de la CRP dans l’évolution des méningites purulentes de l’enfant.

H. Ben Mekhbi

CHU Benbadis, Constantine 25000,Algérie.

L

ors d’une enquête rétrospective effectuée de 1987 à 1997, nous avons constaté que l’incidence des méningites puru- lentes reste élevée (14 %) chez les enfants âgés de 1 mois à 13 ans.

Les objectifs de cette étude sont triples :

- connaître les germes le plus souvent responsables, et leur sensibilité aux antibiotiques,

- l’éventuelle gravité de leur évolution, et surtout le problè- me des séquelles,

lution des ponctions lombaires et de la protéine C r é a c t i v e (CRP).

Résultats

P a rmi les maladies infectieuses, les méningites puru l e n t e s occupent la deuxième place après la diarrhée aiguë, surtout dans la tranche d’âge : 3 ans.

- les germes responsables n’ont pu être isolés que 200 fois sur les 1 000 cas (à l’examen direct, à la culture, à l’antigène soluble ou à l’hémoculture). Le méningocoque occupe la pre m i è re place, suivi par Hemophilus influenzae, le pneumocoque, plus rarement le staphylocoque et Escherichia coli ;

- graves par leur évolution, nous déplorons 4 % de décès, et 5 % de séquelles à type d’hydrocéphalie chronique ayant nécessité une valve ventriculo-péritonéale, 2% d’épilepsie et de retard psychomoteur, 1,5 % de surdité ;

- la durée du traitement, à base de choramphénicol et d’am- picilline ou de claforan, a été établie en fonction des résultats de la ponction lombaire et de la CRP à J1, J3, J4 et J7 ; - dans les évolutions favorables avec normalisation de ponc- tion lombaire et de la CRP : la durée du traitement a été de 5 jours pour le méningocoque et de 7 jours pour Hemophilus influenzae et le pneumocoque ;

- dans les évolutions défavorables, avec persistance de germ e s , ou d’hypercellularité, d’hypoglycorachie, persistance de l’aug- mentation de la CRP, la durée du traitement a été de 1 mois et plus.

Conclusion

De notre étude, il re s s o rt que les méningites bactériennes re s t e n t e n c o re un problème de santé publique, d’où la nécessité d’une vaccination obligatoire contre les germes les plus fréquents.

Attitudes thérapeutiques du personnel de santé chez le drépanocytaire en phase stationnaire.

Etude effectuée dans la commune de Lomé (To g o ) .

A.D. Gbadoe, K. Foovi, E. Tsolényanu, D.Y. Atakouma & J.K. Assimadi

Service de pédiatrie, CHU-Tokoin de Lomé,BP 57,Lomé, Togo.

C

e travail analyse les habitudes thérapeutiques du per- sonnel soignant de la commune de Lomé dans la drépa- nocytose en phase intercritique.

Population et méthodes

Un questionnaire préétabli a été rempli par 202 praticiens ayant l’habitude de traiter des drépanocytaires (76 médecins dont 35 du secteur privé, 58 internes, 33 assistants médicaux et 35 infirmiers). Ces praticiens proviennent de 15 form a t i o n s s a n i t a i res publiques sur les 23 existantes (65,2 %) et de 40 formations sanitaires privées sur les 51 (78,4 %).

R é s u l t a t s

La prophylaxie anti-infectieuse est mal faite (seulement 4 % des praticiens prescrivent la pénicilline V, 6,9 % la vaccina- tion et 17,8 % la chloroquine). Pour prévenir les crises dou- l o u reuses, les vasodilatateurs et la pentoxifylline sont encore p rescrits par 17,3 % des praticiens. Les médecins en sont les grands pre s c r i p t e u r s : 34,3 % des médecins privés et 2 4 , 4 % des médecins du secteur public, contre 15,2 % des assistants médicaux, 10,3 % des internes et 5,7 % des infir- miers (p = 0,007, ddl = 4, diff é rence significative). Quant aux complications dégénératives, elles sont également peu p r é v e n u e s : l’échographie hépato-biliaire n’est demandée que par 7,4 % des praticiens, la radiographie des hanches

(3)

J. Badoual & D. Gendrel (organisateurs)

par 14,9 %, le bilan ophtalmologique par 13,9 % et le bilan c a rdiaque par 7,4 % des praticiens. Ces examens sont signi- ficativement mieux prescrits par les internes par rapport aux a u t res catégories de pre s c r i p t e u r s .

Conclusion

Le drépanocytaire est mal suivi en phase stationnaire dans la commune de Lomé, en raison peut-être du coût élevé des prescriptions ou de la méconnaissance des grands axes de ce suivi. Des résolutions devraient être prises pour réduire les dif- ficultés qui entravent le suivi ambulatoire correct du drépa- n o c y t a i re au Togo, seul gage de l’amélioration de la qualité de vie de ces patients.

Etude du développement pubertaire normal des filles en milieu scolaire bamakois.

M.M. Keita, T. Keita, B. Cisse, M. Traore & T. Sidibe

Service de pédiatrie, CHU Gabriel Touré,Bamako, Mali.

A

u Mali, jusqu’à maintenant, nous ne disposions pas d’étu- de sur la puberté. Il nous a paru important d’étudier ce phénomène qu’est la puberté car de nombreux sujets qui sont aujourd’hui d’actualité, tels que la sexualité et les maternités de plus en plus précoces chez les adolescentes, ne peuvent ê t re bien compris qu’à travers celui-ci. Notre étude a pour objectif de déterminer les caractéristiques morphologiques de la puberté des filles à Bamako.

Méthodologie

Il s’agit d’une étude de type transversal avec un échantillonna- ge multiphasique, stratifié. Notre étude a porté sur 3847 filles s c o l a i res, âgées de 7 à 16 ans, résidant à Bamako. Les variables d é t e rminées sont la taille, le poids, les stades de développement m a m m a i re et pilositaire selon la classification de TA N N E R, l ’ â g e à la ménarche. L’âge osseux a été déterminé pour 6 % de nos filles.

Résultats

Nous avons observé un retard de la croissance staturo-pon- dérale par rapport à la population de référence de l’OMS, avec une différence moyenne de 5,42 cm et 4,99 kg respecti- vement pour la taille et le poids. La vitesse de croissance maxi- male de la taille se situe entre 10 et 11 ans, aussi bien dans n o t re échantillon que pour la population de référence, avec un pic à 11 ans. Sa valeur est de 6,90 cm/an pour le 2ème.

Cependant, nous re m a rquons que les filles de Bamako conti- nuent leur croissance staturale au-delà de 16 ans, tandis que pour la population de référence elle s’arrête à 16 ans. Le carac- t è re sexuel secondaire qui apparaît le premier est le bourg e o n m a m m a i re, à un âge moyen de 11,83 ans ± 1,41 ; il corre s- pond à un âge osseux moyen de 10,65 ± 0,93 ; puis apparais- sent les premiers poils pubiens à 11,84 ans ± 1,54. L’âge moyen à la ménarche est de 13,12 ans ± 1,12. Il est très significative- ment lié au niveau de vie.

Conclusion

La chronologie d’apparition des signes physiques de puber- té des filles à Bamako est conforme à celle décrite par MARSHALLet TANNERchez les filles anglaises.

Epidémiologie et prise en charge de l’asthme en i n t e rcritique chez l’enfant vivant en Côte d’Ivoire.

D. Amon-Tamoh, D. Aka, J. Aka, V. Boa & M.

Timite Konan

S e r v. de pédiatrie et néonatalogie, CHU de Yo p o u g o n , BP 632, Abidjan 21, Côte d’Ivoire.

N

otre étude concernait une cohorte ouverte, portant sur la prise en charge en intercritique de 46 enfants asth-

matiques recensés en consultation de pneumologie pédia- trique au CHU de Yopougon. Elle s’est étendue sur une pério- de allant de 1993 à 1996. Elle incluait les enfants de 1 mois à 15 ans ayant une durée de suivi d’au moins trois mois.

Selon cette étude, il ressortait que :

- l’âge moyen était de 7 ans et que le sexe masculin prédomi- nait ;

- les malades provenaient en grande majorité de la commune de Youpougon ;

- les parents exerçaient une activité dans le secteur tertiaire ; - la position d’aîné dans la fratrie prédominait.

La recherche de facteurs de risque a retrouvé :

- un diagnostic et une prise en charge tardive de la maladie asth- matique ;

- l’importance des facteurs génétiques qui étaient présents dans 98 % des familles et des facteurs climatiques, surtout la saison des pluies et l’harmattan.

Les facteurs infectieux étaient représentés par les infections oto- rh i n o - l a ryngologiques et les infections bro n c h o - p u l m o n a i re s à répétition. Les facteurs environnementaux étaient dominés par les systèmes d’aération (ventilateur) et les insecticides, associés à une notion de promiscuité.

L’exploration para-clinique de nos patients a montré une hyperéosinophilie, une élévation des immunoglobulines E totales plus caractéristiques, mais surtout une sensibilisation à tous les Prick-Test réalisés. Les facteurs allergiques intime- ment imbriqués aux facteurs climatiques étaient dominés par les pneumallergènes. Les acariens, la poussière de maison, les blattes étaient les principaux allergènes en cause. La part des moisissures était importante.

La deuxième phase de notre étude a concerné la prise en char- ge proprement dite. Elle avait permis de montrer un aspect bénéfique à court terme de cette prise en charge, assurée par un traitement de fond bien adapté au score selon la classifi- cation de JUSTJ. et coll. Les asthmes moyens majoritaires en début de suivi ont été remplacés par des asthmes occasionnels en fin de suivi. Cependant, de nombreuses difficultés exis- tent. Les solutions proposées pourraient y re m é d i e r. Une sen- sibilisation en ce sens est donc nécessaire.

Aspects évolutifs de la cardiomyopathie dilatée de l’enfant : facteurs pronostiques (expérience d’une décennie de suivi).

M. Achir, M. Sari Ahmed, S. Ziat, Y. Aouabed, F. Fernini & H. Boudiaf, S. Ladj, S. Guers & N. Baghdali

Service de pédiatrie, CHU Birtraria,Alger, Algérie

C

inquante-cinq enfants atteints de cardiomyopathie dila- tée d’allure primitive et suivis de façon prospective par la même équipe font l’objet de ce travail. Sept patients ont été per- dus de vue.

Après une durée de suivi variable de 1 mois à 13,5 ans, les malades sont répartis en trois groupes :

- groupe I : patients guéris, au nombre de 9 (soit 19 % des cas), suivi moyen : 4,5 ans (extrêmes 1,5 - 7,5),

- groupe II : patients décédés : 12 (soit 25 %), suivi moyen 12,5 mois (extrêmes 0,5 mois - 4,5 ans),

- groupe III : patients avec séquelles, nombre 27 cas (56 %), suivi moyen 3 ans (extrêmes 1,5 - 13,5 ans). Parmi ces patients, 14 sont asymptomatiques et 13 présentent une insuff i s a n c e cardiaque plus ou moins stabilisée par le traitement médical.

Les complications observées ont été essentiellement l’insuf- fisance cardiaque (44 cas), plus rarement les troubles du ry t h- me et de la conduction (1 cas) et les complications thromboemboliques (1 cas).

(4)

L’évolution reste imprévisible mais l’appartenance à une form e familiale constitue un facteur de mauvais pronostic certain.

Connaissances et pratiques de l’allaitement maternel (AM)

S. Hamdani-Belghiti

Service de néonatologie-pédiatrie V, Hôpital d’enfants, Rabat,Maroc

O

n note un déclin de la pratique de l’allaitement matern e l (AM) au Maroc.

Ce travail rapporte les résultats d’une enquête menée auprès d’un millier de femmes résidant dans différentes régions du pays, dans le but d’évaluer le niveau de connaissances et s’en- quérir de la pratique des enquêtées en matière d’AM.

Les paramètres étudiés aussi bien en théorie qu’en pratique o n t été : le mode d’allaitement, les modalités du sevrage, la technique de l’allaitement, la conduite à tenir en cas de pro- blèmes locaux au niveau du sein et l’hygiène de vie de la femme allaitante.

Ce sont la technique de l’AM et les modalités du sevrage qui semblent les moins bien maîtrisées. Les connaissances théo- riques des femmes jeunes, des femmes au foyer, des analpha- bètes et/ou des paysannes sont insuffisantes. Ces femmes continuent certes à allaiter au sein mais par nécessité et/ou habitude et non par conviction. Elles sont vulnérables vis-à- vis de l’exemple des citadines, des femmes instruites et/ou ayant une activité professionnelle, qui optent de plus en plus pour l’allaitement artificiel.

Cette étude montre que la connaissance théorique des avan- tages de l’AM n’entraîne pas forcément sa pratique; il exalte sans doute des obstacles objectifs et/ou subjectifs à l’AM que la connaissance de ses avantages ne permet pas de surm o n t e r.

Un travail qualitatif, en profondeur, semble nécessaire pour objectiver ces entraves.

Enquête d’évaluation de l’efficacité théra- peutique de la chloroquine pour le traite- ment du paludisme à Plasmodium falciparum non compliqué dans l’Adamaoua.

J. Yap Yap, Z. Obatte & B. Foussossoung

Hôpital central de Yaoundé, B.P. 11153, Yaoundé,Cameroun

D

ans le cadre du plan d’action 97 de lutte contre le palu- disme, le Ministère de la santé du Cameroun a organisé deux tests d’efficacité thérapeutique dans deux faciès épidé- miologiques (forêt et savane). Ces études devaient appliquer le nouveau protocole OMS qui utilise les cas symptomatiques, leurs résultats devant permettre de mieux cerner la réalité de l ’ e fficacité de la chloroquine dans le traitement du paludisme.

L’objet de ce papier concerne exclusivement l’étude en zone de savane (Adamaoua).

Matériel et méthode/Résultats

L’étude s’est déroulée dans la province de l’Adamaoua, en zone de savane montagneuse, où la transmission du paludis- me est saisonnière. 50 enfants répondant aux critères d’inclu- sion OMS ont été inclus avec un âge moyen de 53,6 mois et un poids moyen de 14,4 kg. La température à J0 variait entre 37°5 et 39°5 avec une moyenne de 37°7. Elle s’est très vite norm a- lisée dès J3 et jusqu’à J14 pour la plupart des patients. Une seule reprise de la fièvre a été notée à J14. La densité parasitaire moyenne était de 23.499 tro p h o z o ï t e s / m i c ro/l. Elle s’est annu- lée dès J7 pour tous les malades. Une seule résurgence de la

parasitémie avec fièvre a été enregistrée à J14, constituant notre échec thérapeutique tard i f .

Conclusion

La proportion d’échec thérapeutique est en-dessous du seuil critique : une surveillance épidémiologique doit être de mise pour suivre la tendance. Il appartient au programme de lutte contre le paludisme d’en faire le suivi dans le cadre de la sur- veillance de chimiosensibilité de Plasmodium falciparum au Cameroun.

Sevrage chez le nourrisson dans le

Constantinois (Algérie). A propos de 300 cas.

Z. Ferdjioui

46,rue Abdallah,25000 Constantine, Algérie

I

l s’agit d’une étude rétrospective portant sur 300 nourris- sons, suivis et traités en ambulatoire de 1987 à 1997.

Nous avons rapporté l’âge du sevrage par rapport à certains facteurs comme l’âge de la mère, la taille de la fratrie, le niveau socio-économique de la famille, le niveau intellectuel des p a rents, l’état culturel de la région, sans omettre cert a i n e s complications pathologiques.

Ainsi, plus de 90% des nourrissons ont reçu le lait maternel.

L’allaitement mixte est entrepris précocement lorsque la mère a une activité ou un emploi. Environ 25 % des bébés sont sevrés précocement vers l’âge de 3 mois. 30 % d’entre eux continuent à recevoir le lait maternel, très souvent seul, après l’âge de 12 mois. Ceci explique les états carentiels observés e n c o re dans certains cas, dans les milieux les plus défavorisés, familles nombreuses (plus de 6 enfants par famille), appau- vrissement, cherté de la vie, ignorance etc.

Sevrage, diversification alimentaire et mal- nutrition protéino-énergétique (MPE).

A pro- pos de 295 observations dans un Centre de PMI de Mbujimayi (République démocratique du Congo).

O. Wembonyama, M. Meta & V. Kongolo

Université de Mbujimayi,C/O Miba-Bruxelles, 58,Bld du Régent, 1 000 Bruxelles, Belgique.

L

a période de sevrage est difficile dans notre pays en raison de ses répercussions néfastes sur le développement et la c roissance de l’enfant. L’ignorance des valeurs nutritives des ali- ments à supplémenter, le poids des coutumes, les diff i c u l t é s économiques et la modification du mode de vie rendent comp- te de la fréquence élevée de MPE et des maladies diarrh é i q u e s . La motivation de ce travail était d’étudier la fréquence des MPE chez les nourrissons en fonction des diff é rents aliments utilisés dans notre région.

Nous avons suivi, entre avril et juin 1997, 295 enfants âgés de 0 à 2 ans. L’âge d’introduction d’un aliment autre que le lait maternel (LM) se situe pour 62 % des cas entre 0 et 5 mois, 30 % entre 6 et 12 mois, et 8 % au-delà de 13 mois.

Les aliments suivants étaient donnés seuls ou en association : Le manioc-lait artificiel (LA) dans 82 cas (27,8 %), le manioc seul dans 74 cas (25,1 %), la farine de froment dans 44 cas ( 1 4 , 9 %), la farine de maïs seule dans 16 cas (5,4 %), les bis- cuits dans 44 cas (14,9 %), la farine de soja-maïs dans 16 cas ( 5 , 4 %), le manioc-arachide dans 12 cas (4,1 %) et les farines infantiles dans 7 cas (2,4 %). Les fruits et les protéines ani- males étaient d’introduction tardive et en petites quantités.

Dans le groupe ayant bénéficié d’un allaitement matern e l , 38 % des cas de PME ont été notés pour le mélange lait arti- ficiel-farine infantile, 18 % pour le manioc, 8 % pour le mélan- ge manioc-lait artificiel, 14 % pour les farines infantiles, aucun

(5)

J. Badoual & D. Gendrel (organisateurs)

cas pour le mélange manioc-arachide et pour le maïs seul, 6 % pour le soja-maïs, 5 % pour le froment-lait artificiel, 11 % pour les protéines animales.

Lorsque le lait maternel n’était pas associé, 39 % des cas de MPE ont été notés pour le manioc seul, 14% pour le mélan- ge manioc-lait artificiel, 21 % pour les farines importées, 7 % pour le manioc-arachide, 11 % pour le maïs seul.

La poursuite de l’allaitement maternel semble réduire la fré- quence des MPE et ce malgré un sevrage précoce et des erre u r s fréquentes de diversification alimentaire. Un effort d’éduca- tion nutritionnelle et d’amélioration des conditions socio- économiques est susceptible d’améliorer la situation.

Complications endocraniennes des sinusites de l’enfant à Dakar : à propos de 7 cas.

P. Imbert, A.S. Ka, P. Jouvencel, G. Boyer, I. Diakhate, M. Boyer, C. Conessa, P. Vaujany, M. Sall & P. Guyon

Hôpital principal,BP 3006,Dakar, Sénégal.

L

es sinusites de l’enfant sont fréquentes et habituellement de bon pronostic. Cependant, des complications graves peuvent émailler leur évolution.

Nous en rapportons 7 cas observés en 3 ans à Dakar.

Méthodologie

Nous avons colligé de manière rétrospective les complica- tions endocraniennes de sinusites survenues chez des enfants admis dans le service de pédiatrie de l’Hôpital Principal de Dakar entre le 1/01/95 et le 31/12/97. Le diagnostic de sinu- site était radiologique : radiographie et/ou tomodensitométrie des sinus. L’atteinte cérébrale clinique était confirmée si pos- sible par un scanner.

Résultats

Pendant la période concernée, 7 patients d’âge moyen de 13 ans (7,5 -15) ont été admis dans le service pour une compli- cation endocranienne de sinusite : la sinusite était aff i rm é e par la radiographie des sinus 4 fois sur 7 ; 6 patients ont béné- ficié d’une tomodensitométrie ayant confirmé la sinusite dans tous les cas et précisé l’atteinte neurologique :

- suppuration intracranienne (abcès et/ou empyème sous dural) chez 5 garçons, associée à une pansinusite (4 cas) ou à une sinusite maxillaire (1 cas) ;

- thrombophlébite du sinus caverneux, associée à une sphé- noïdite (1 cas) ;

- névrite du VI associée à une sphénoïdite (1 cas),

Les suppurations ont nécessité un traitement chiru rgical dans 4 cas. La guérison a été obtenue chez les 7 patients, au prix de séquelles modérées dans 2 cas.

Commentaires

Cette étude confirme la prédominance des suppurations intra- craniennes parmi les complications de sinusite de l’enfant ; leur fréquence élevée chez le garçon, classique surtout en Afrique, est retrouvée dans cette étude; leur pronostic est en grande partie lié aux possibilités du diagnostic et du traitement m é d i c o - c h i ru rgical. Les modalités thérapeutiques et évolu- tives des diverses complications de sinusites sont rappelées à la lumière de ces observations.

La transfusion sanguine en période néo-natale.

A propos de 100 cas.

A. Thimou, A. Mdaghri Alaoui, L. El Harim El M’Douar & N Lamdouar Bouazzaoui

Service de néonatologie, CHU Avicenne, Rabat,Maroc.

L

e recours à la transfusion sanguine reste habituel chez le nouveau-né, essentiellement le prématuré.

En une année, au service de néonatologie du CHU Avicenne de Rabat, 100 dossiers de nouveau-nés ayant reçu au moins une transfusion sanguine ont été recensés.

L’indication de ces transfusions a été :

- dans 7 % des cas, un syndrome hémorragique,

- dans 10 % des cas, une incompatibilité foeto-matern e l l e rhésus ou ABO,

- et dans 83 % des cas, une anémie d’autre cause.

Ce travail rétrospectif a offert aux auteurs l’occasion de pré- ciser les indications et les modalités des transfusions sanguines chez le nouveau-né, dans le contexte hospitalier marocain.

Pratique du sevrage en Guinée maritime, République de Guinée.

A. B. Beavogui (1), N. Keita (1), K. Kourouma (1), M. K. Konde (2), J. P. Duconge (1) & J. Sénécal (3)

(1) Centre national de formation et de recherche en santé rurale de Maferinyah, République de Guinée.

(2) Département de santé publique, Faculté de médecine-pharmacie de l’Université de Conakry, République de Guinée.

(3) Institut de la mère et de l’enfant,CHU de Ponchaillou,35033 Rennes Cedex, France.

D

ans les pays en voie de développement (PVD), on obser- ve souvent un ralentissement de la courbe de croissan- ce des enfants à partir du 4ème-5ème mois. Ce ralentissement de la croissance est le plus souvent l’expression d’un trouble nutritionnel qui, s’il n’est pas corrigé, risque de s’aggraver, en particulier au moment du sevrage. La mise au point d’un aliment de sevrage (aliment de complément) bien équilibré, pré- paré à partir des aliments locaux, d’un prix de revient abor- dable et dont l’innocuité est certaine, s’avère nécessaire et indispensable.

Afin de perm e t t re une meilleure définition de stratégies en m a t i è re de surveillance nutritionnelle et d’éducation des mère s , il nous a paru intéressant d’étudier les pratiques du sevrage chez les nourrissons de la sous-préfecture de Maferinyah (région de Guinée maritime).

L’objectif de notre étude a été, d’une part de préciser la pério- de à laquelle la mère arrête définitivement l’allaitement au sein (ablactation) et les modalités de cette ablactation, et d’autre p a rt, d’établir le moment où un autre aliment est intro d u i t dans l’alimentation de l’enfant (sevrage) et de préciser ce ou ces aliments.

Méthodologie

Un questionnaire sur les habitudes de sevrage a été élaboré et testé auprès de 20 femmes avant d’être finalisé. L’étude elle- même a porté sur 100 femmes ayant eu au moins deux enfants, choisies au fur et à mesure de leur arrivée en consultation pré- natale ou infantile. Cinquante venaient du centre fixe de Maferinyah, les 50 autres des cinq centres avancés, à raison de 10 femmes par centre.

Résultats et Conclusion

Allaitement au sein - Nos résultats suggèrent que le mode d’allaitement est un allaitement de type traditionnel à la deman- de. L’âge moyen de l’ablactation est de 24 mois. L’étude n’a pas mis en évidence de diff é rence entre les divers centre s . Cependant, il existe une petite diff é rence liée au sexe.

L’allaitement des garçons est généralement plus court que celui des filles. Dans la grande majorité des cas (91 %), c’est le mari qui prend la décision de l’ablactation. La pratique de l’ablactation est variable selon l’expérience de la mère. Selon les cas, l’enfant est séparé de sa mère (il passe la nuit chez d’autres personnes de sa famille habitant dans le même villa- ge, ou bien envoyé dans un autre village dans les cas extrêmes)

(6)

ou reste avec sa mère... Dans ce cas, diverses méthodes sont employées par les mères pour détourner l’enfant du sein.

Sevrage - Une majorité de femmes interrogées (58 %) com- mence à diversifier l’alimentation de leur enfant entre 7 et 8 mois. Quelques-unes (7 %) commencent dès 5-6 mois et dans quelques cas (14 %), l’introduction d’aliments de complé- ment est re t a rdée jusqu’à 12 mois. Les aliments de sevrage couramment donnés sont par ord re d’import a n c e : une bouillie de céréale, du riz blanc, des fruits, du pain et des galettes. Les protéines d’origine animale indispensables à la croissance de l’enfant sont données plus rarement et plus tard, du fait des croyances et des tabous alimentaires.

Aliment de sevrage - Il est établi que, lorsque les aliments de complément ne sont introduits que bien après le 6ème mois, comme c’est le cas dans notre étude, les courbes de croissan- ce prennent une allure anormalement plate, témoignant d’une malnutrition chronique. Ce ralentissement de la cro i s s a n c e vers l’âge de 4 à 6 mois est nettement plus perceptible chez les enfants exclusivement nourris au sein que chez ceux re c e v a n t une alimentation de complément. D’où la nécessité de corri- ger ce retard de croissance par l’introduction d’aliments de complément en plus du lait maternel dans l’alimentation de l’enfant. Cet aliment de complément peut être une bouillie de valeur nutritionnelle moyenne compre n a n t : 15 g de riz, 5 g de pâte d’arachides, 10 g de poisson et 2 g d’huile.

Alimentation des nouveau-nés de faible poids de naissance. Expérience du service de néo- natalogie de l’Hôpital d’enfants de Rabat.

A. Mdaghri Alaoui, A. Thimou, H. Kenouni, S. Hamdani & N. Lamdouar Bouazzaoui

Service de néonatologie, Hôpital d’enfants, CHU Ibn Sina,Rabat,Maroc

L

es progrès réalisés en obstétrique et en néonatalogie ont non seulement diminué la mortalité mais surtout amé- lioré la qualité de survie des nouveau-nés à risque, notam- ment les nouveau-nés de faible poids de naissance.

Actuellement, dans cette catégorie de nouveau-nés à risque, les préoccupations du pédiatre ne sont pas exclusivement dominées par des problèmes re s p i r a t o i res, infectieux ou neu- rologiques, mais s’intéressent de plus en plus à l’évolution de la croissance et du développement de ces nouveau-nés.

A la lumière de ce travail prospectif concernant une série de 100 nouveau-nés de faible poids de naissance, les auteurs citent les caractéristiques de la croissance post-natale dans leur contexte, tout en précisant les différents types de régime, les modalités d’alimentation orale et entérale, les difficultés et contraintes notées durant cette étude.

Syndrome oculo-cérébro-rénal de L

OWE

. A propos d’un cas

K. Maani, M. Itri, M. Oumlil, N. Mikou & H. Hadj Khalifa

Pédiatrie III,Hôpital d’enfants, Casablanca,Maroc.

L

e syndrome de LOWEou syndrome oculo-cérébro-rénal est une maladie héréditaire du métabolisme à transmission récessive liée au chromosome X.

Nous rapportons l’observation d’un garçon de 7 ans 1/2 hos- pitalisé en pédiatrie le 18/2/97 pour rachitisme et re t a rd men- tal. L’anamnèse re t rouve un frère décédé dans un tableau s i m i l a i re, une cataracte bilatérale opérée à l’âge de 9 mois, une hypotonie généralisée avec re t a rd des acquisitions psycho- motrices, puis une régression psychomotrice à l’âge de 5 ans, une déformation des membres inférieurs en parenthèse et du

thorax, sans notion d’eczéma ou d’instabilité therm i q u e . L’examen à l’admission montre un re t a rd staturo-pondéral, une dysmorphie faciale, des signes de rachitisme, un strabisme, un nystagmus secondaire à une amblyopie, une aphasie bila- térale et une mégacornée bilatérale. L’examen neurologique montre un retard mental modéré avec hypotonie, une dimi- nution de la force musculaire et une aréflexie ostéotendineu- se sans troubles sensitifs. Le reste de l’examen montre par ailleurs un enfant édenté, une hernie ombilicale, une cry p- torchidie et une sécheresse de la peau. Les radiographies des m e m b res montrent des signes de rachitisme sévère . L’échographie rénale est normale. La fonction rénale est nor- male, de même que le bilan phosphocalcique.

Les anomalies du syndrome de LO W Esont en rapport avec une h e rnie ombilicale, un dysfonctionnement gloméru l a i re ou t u b u l a i re, et le décès survient généralement vers la 4ème décen- nie dans un tableau d’insuffisance rénale.

L’absence de traitement curatif efficace incite au dépistage anténatal, par le dosage de l’alpha-foetoprotéine, au sein d’une population à risque.

Faut-il un rappel de la vaccination antirougeoleuse ?

E. Engohan

B.P. 13464,Libreville, Gabon.

L

e programme élargi de vaccinations (PEV) ne prévoit qu’une dose unique de la vaccination antirougeoleuse à l’âge de neuf mois, l’âge où la quasi-totalité des nourrissons gabonais ne possède plus d’anticorps d’origine maternelle.

O

r, au cours de l’épidémie de rougeole qui a sévi de n o v e m b re 1997 à février 1998, 356 enfants âgés de tro i s mois à douze ans ont été atteints, parmi lesquels 106 enfants âgés de cinq à huit ans (soit 30 % des cas) correctement vaccinés.

Parmi ces enfants vaccinés, on a noté : - 30 cas de bronchopneumopathie sévère, - 5 cas de pneumonie,

- 10 cas d’otite purulente.

L’étude épidémiologique des seize dern i è res années montre que le maintien des taux de couverture actuels de l’ordre de 73 à 76 % n’empêche pas la transmission de la maladie, d’où des pics épidémiques de grande ampleur, tous les quatre - cinq ans, avec une pro p o rtion de 25 à 30 % des cas chez les enfants de cinq à huit ans, vaccinés à l’âge de neuf à douze mois. Donc l’immunité acquise diminue avec le temps.

De nombreuses observations et études aux États-Unis, France (LÉ V Y- BR U H Let coll), Sénégal et Gambie, l’ont déjà démon- tré. A la suite de ces travaux, la Direction générale de la santé publique recommande une deuxième dose de vaccin à l’âge de cinq à six ans, associée avec les vaccins anti-ourlien et anti- ru b é o l e u x .

Enquête sur la conduite du sevrage.

E. Engohan

BP 13464,Libreville, Gabon.

D

u 1er février au 31 mai 1997, une enquête sur la condui- te du sevrage a été réalisée dans les différents centres de santé maternelle et infantile de Libreville.

Cette enquête avait pour objectif de déterminer :

- la pro p o rtion des nourrissons de moins de 4 mois essen- tiellement nourris au sein,

- la proportion des nourrissons de plus de 4 mois à qui l’on donne une alimentation diversifiée,

- la durée de l’allaitement maternel.

(7)

Il s’agissait d’interroger au cours d’une ou plusieurs séances de consultations des nourrissons et/ou de vaccinations un maximum de mères sur le mode de l’allaitement et les pra- tiques d’alimentation de leur enfant âgé de moins de 15 mois.

Résultats

Utilisation plus importante des bouillies et petits pots par rapport à la soupe de légumes dès l’âge de 4 mois.

La conduite du sevrage s’avère beaucoup plus difficile dans la tranche des analphabètes. Une grande proportion des mères du niveau secondaire ne connaît pas la définition du sevrage.

Au total, 534 nourrissons ont été répartis en 3 catégories : - sur 339 nourrissons de quelques jours à 4 mois, 321 étaient nourris au sein, soit 94,6 %, dont 50 bébés exclusivement au sein (14,7 %), et 17 % avaient débuté le sevrage ;

- sur les 79 nourrissons âgés de 4 à 6 mois, 77 étaient nourris au sein, 59 parmi eux (76,6%) ne prenaient pas encore d’ali- ments solides et semi-solides ;

- sur 116 nourrissons âgés de plus de 6 mois, 95 étaient toujours au sein (81,9 %), 10 % ne sont pas encore sevrés, 36 % sont par- tiellement sevrés, 54 % sont totalement sevrés.

Si nous comparons cette enquête à celle qui a été menée dans une zone rurale pendant la même période, concernant 350 n o u rrissons âgés de quelques jours à 15 mois, les résultats globaux sont les suivants :

- 0 à 4 mois : 198 ; 46 % dans cette tranche d’âge avaient débu- té le sevrage ;

- 6 à 15 mois : 152 ; 16 % des enfants n’étaient pas encore sevrés, 46 % l’étaient partiellement, 38 % totalement.

La leishmaniose viscérale du nourrisson.

A propos de trois cas.

J. Hachim, K. Maani, M. Oumlil, N. Mikou & H. Hadj Khalifa

Service de pédiatrie III,Hôpital d’enfants, Casablanca,Maroc

L

a leishmaniose viscérale est une zoonose largement répan- due dans le monde. Sa survenue chez l’enfant de moins de deux ans est rare. Nous rapportons trois observations de leish- maniose viscérale chez des nourrissons âgés respectivement de 6, 8 et 16 mois, sans antécédents pathologiques particuliers, ori- ginaires du nord-ouest du Maroc dans deux cas et du sud du pays dans le 3ème cas.

La fièvre prolongée anarchique est révélatrice de la maladie dans les trois cas. Elle est associée à une pâleur cutanéo-muqueu- se dans deux cas et à un purpura pétéchial et ecchymotique dans deux cas. Des lésions cutanées éry t h é m a t o - s q u a m e u s e s sont re t rouvées chez deux nourrissons. L’examen clinique re t rouve une hépato-splénomégalie dans deux cas.

L’hémogramme a objectivé une pancytopénie dans un cas, une bicytopénie dans un cas et une numération normale dans un cas.

La sérologie de la leishmaniose ainsi que le myélogramme avec m y é l o c u l t u re ont confirmé le diagnostic de leishmaniose vis- cérale dans le 1er cas. Dans les deux autres cas, le diagnostic a été retenu sur des arguments épidémiocliniques et l’évolution favorable sous traitement d’épre u v e .

Un traitement à base de N-méthyl-glucamine a été entrepris avec une évolution rapidement favorable et une très bonne tolérance thérapeutique dans les trois cas.

La leishmaniose viscérale du nourrisson est particulièrement sévère. Elle nécessite un diagnostic et un traitement précoce.

Forme précoce de l’ostéopétrose d’A

LBERS

S

CHOMBERG

. A propos de trois cas

J. Hachim, K. Maani, A. Abkari

& H. Hadj Khalifa

*Service de pédiatrie III,Hôpital d’enfants, Casablanca,Maroc

L

’ o s t é o p é t rose d’AL B E R SSC H O M B E R Gest une maladie géné- tique à transmission récessive, rare.

Nous rapportons trois observations d’ostéopétrose d’AL B E R S SC H O M B E R Gdans sa forme précoce chez trois garçons âgés de 3 à 20 mois. Une consanguinité de 1er degré a été re t ro u v é e dans les trois cas et des antécédents de décès dans la fratrie dans un tableau similaire ont été re t rouvés dans un cas. La notion de b roncho-pneumopathie à répétition depuis la naissance a été re t rouvée dans deux cas, un re t a rd psychomoteur et staturo - p o ndéral l’a été dans les trois cas, les crises convulsives dans un cas et un syndrome hémorragique dans deux cas. L’examen a re t rouvé une dysmorphie faciale dans les trois cas, un nystag- mus horizontal dans un cas, une absence de poursuite oculai- re dans un cas et une hépatosplénomégalie dans deux cas.

L’hémogramme objective une thrombopénie et une anémie dans deux cas. La biopsie ostéomédullaire réalisée devant des anomalies hématologiques montre une aplasie médullaire dans un cas et une amégacaryocytose dans l’autre cas, le bilan phos- phocalcique est normal ainsi que la fonction rénale dans tous les cas.

L’échographie transfontanellaire montre une dilatation ven- t r i c u l a i re dans un cas. Le fond d’œil re t rouve une atro p h i e optique bilatérale dans deux cas. Le diagnostic est retenu dans les 3 cas devant la constatation d’une densification osseuse sur la radiographie du thorax et du crâne.

Le diagnostic de la forme précoce de l’ostéopétrose d’AL B E R S

SC H O M B E R Grepose sur la constatation d’une densification osseuse diffuse. Son pronostic est péjoratif, d’où la nécessité du diagnostic anténatal et du conseil génétique chez une popu- lation à risque.

Hépatite virale A et anémie hémolytique auto-immune. A propos d’un cas.

K. Maani, J. Hachim, M. Sbihi

& H. Hadj Khalifa

Service de pédiatrie III,Hôpital d’enfants, Casablanca,Maroc

L

’hépatite virale A est fréquente en milieu pédiatrique, elle est en règle bénigne. Son association à une anémie hémo- lytique automimmune est exceptionnelle.

Nous rapportons une observation d’hépatite virale A com- pliquée d’anémie hémolytique aiguë. L’enfant Redouane, âgé de 2 ans 1/2, est hospitalisé en urgence en Pédiatrie III, dans un tableau d’hémolyse aiguë avec splénomégalie et gro s s e bourse. L’analyse des antécédents retrouve une consanguini- té parentale de 1 degré, un épisode d’ictère avec urines claire s et selles normocolorées quatre jours auparavant, suivi par la s u rvenue brutale d’une pâleur intense, urines porto et une intensification de l’ictère, associé à des signes de mauvaise tolérance. Par ailleurs, il présente depuis un an une augmen- tation progressive du volume de la bourse.

L’examen clinique à l’admission retrouve une splénomégalie sans hépatomégalie ni adénopathies périphériques, syndro- me infiltratif ou dysmorphie faciale, une grosse bourse en rapport avec une énorme hydrocèle. La numération formule sanguine faite à son admission retrouve une anémie sévère à 3 g/100 ml, normochrome macrocytaire.

L’ é l e c t rophorèse de l’hémoglobine, la résistance globulaire , le dosage de la G6PD et de la pyruvate kinase sont normaux.

J. Badoual & D. Gendrel (organisateurs)

(8)

Le test de CO O M B Sest positif. La sérologie de l’hépatite vira- le B et C est négative. La sérologie de l’hépatite virale A est positive (IgM). Une transfusion de culot globulaire est faite en urgence et une corticothérapie à la dose de 2 mg/kg/j est instituée. L’évolution est marquée par la survenue d’autre s accidents d’hémolyse mal tolérés nécessitant des transfusions sanguines itératives et le décès survient deux mois plus tard dans un tableau d’infection nosocomiale à staphylocoque.

Une anémie hémolytique auto-immune complique rarement l’évolution d’une hépatite virale A. La sévérité de l’affection justifie la nécessité des mesures préventives, notamment par la vaccination.

Les pratiques du sevrage au Congo.

S. Nzingoula & H. F. Mayanda

Direction de la santé de la famille , Service de pédiatrie, CHU, Brazzaville, Congo.

L

a situation nutritionnelle de l’enfant congolais de 0 à 5 ans est caractérisée par une forte prévalence de la malnu- trition pro t é i n o - é n e rgétique. Cette prévalence s’observe sur- tout en zone rurale; maigreur, 5,5 % contre 2,9 % en zone urbaine, retard de croissance, 27,5 % contre 13,8 % en zone urbaine.

L’étiologie semble être la conséquence d’une mauvaise ali- mentation. L’âge de survenue est précoce dès la fin du 1er tri- m e s t re pour le re t a rd de croissance et au 3ème trimestre pour la maigreur avec un maximum entre 17 et 23 mois.

Trois enquêtes réalisées (1987, 1989, 1993, 1994) ont permis d’évaluer les pratiques du sevrage :

- l’allaitement maternel est très largement pratiqué, 100 % en milieu rural et 98,3 % en milieu urbain, avec 20,1 % d’allai- tement mixte chez les enfants de 0 à 5 mois ;

- la consommation de la bouillie souvent locale et à faible concentration énergétique est précoce ; 31,3 % des enfants de 0-2 mois en milieu rural et 45,2% des enfants de 3-5 mois en milieu urbain ;

- la consommation du plat familial se fait très tôt ; 72 % des enfants de 6 à 8 mois en milieu rural et 61 % en milieu urbain.

Ce repas est donné le soir en milieu rural (83 %) et à midi en milieu urbain (97,2 %). L’origine des protéines est constituée par le poisson et la viande. Le manioc puis le pain en milieu rural et pain puis manioc en milieu urbain sont les aliments de base.

L’amélioration des pratiques de sevrage passe par la pro m o t i o n de l’allaitement maternel, un aliment de sevrage adapté à base des p roduits locaux et surtout par une éducation nutritionnelle.

Vitafort : farine de sevrage à haute énergie produite au Congo.

S. Nzingoula

Direction de la santé de la famille , Service de pédiatrie, CHU, Brazzaville, Congo.

L

e phénomène de malnutrition le plus fréquent au Congo c o n c e rne la malnutrition pro t é i n o - é n e rgétique surt o u t observée en milieu rural. Celle-ci se présente sous ses deux f o rmes habituelles : la maigreur (P/T) et le re t a rd de cro i s- sance (T/A). Chez l’enfant d’âge préscolaire, la prévalence de la maigreur est de 4 % et celle du re t a rd de croissance de 21 %.

La survenue de la malnutrition commence dès l’âge de 3 mois, au moment du sevrage, pour atteindre un pic au cours de la deuxième année de vie. L’un des facteurs responsables de la m a i g reur est la mauvaise qualité des bouillies de sevrage, pauvres en énergie et n’ayant pas l’équilibre requis en nutri- ments. Bien souvent les protéines sont déficientes (moins de

1 0 g r / 1 0 0 gr de matière sèche) et la densité énergétique insuf- fisante (60 KCal pour100 ml de bouillie au lieu de 120 KCal nécessaires à la fréquence de 2 bouillies par jour).

C’est pourquoi le ministère de la santé, en collaboration avec l’IRD (ex-ORSTOM), Agricongo, l’Unicef et l’OMS, a éla- boré deux formules de farine de complément au lait matern e l répondant aux besoins nutritionnels de l’enfant. C’est dans ce contexte que Vitafort a été mis au point, comprenant : maïs, soja, sucre, complément vitaminique, complément minéral, enzymes BAN.

Depuis 1992, le produit est disponible dans les centres de santé intégrés et dans quelques points de vente. Il s’agit donc d’une farine de sevrage à base d’aliments locaux répondant aux besoins nutritionnels du jeune enfant et adapté aux condi- tions socio-économiques du pays.

La poussée hypertensive chez l’enfant.

Expérience marocaine. A propos de 115 cas.

A. Oumlil, S. Sakhraoui, F. Raoui

& H Hadj Khalifa

Unité de néphrologie, Pédiatrie III, Hôpital d’enfants, CHU Ib Rochd, C a s a b l a n c a ,M a r o c .

L

a poussée hypertensive est une urgence diagnostique et thérapeutique. Sa méconnaissance met en jeu le pro- nostic vital.

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une période de 14 ans (janvier 1984-juin 1998) où nous avons colligé 115 observations de poussée hypertensive chez l’enfant.

Les chiff res tensionnels ont été comparés aux courbes de J . L . AN D R Ép e rmettant de définir l’HTA en HTA limite, confirmée ou menaçante selon la définition du club français de néphrologie pédiatrique. Les enfants étaient de sexe mas- culin dans 71 cas (61,7 %) et de sexe féminin dans 44 cas (38,3 %), avec un âge variant de 20 mois à 16 ans. La symp- tomatologie clinique amenant les malades à consulter était variable, à type de céphalées dans 23 cas, de détresse respira- toire dans sept cas, de convulsions tonico-cloniques généra- lisées isolées dans sept cas et de comas dans trois cas. L’ e x a m e n clinique a révélé une insuffisance cardiaque dans 26 cas, un pur- pura rhumatoïde dans deux cas et une polynévrite dans un cas. La fonction rénale était perturbée dans 70 cas. Un syn- d rome néphrotique a été re t rouvé dans 10 cas. La radiographie thoracique a retrouvé des signes en faveur d’œdème pulmo- n a i re aigu dans 14 cas, une cardiomégalie dans cinq cas et une pleurésie dans deux cas. Une biopsie rénale a été réalisée chez 11 malades. Elle a re t rouvé une hyalinose segmentaire et foca- le dans deux cas, des lésions gloméru l a i res minimes dans quatre cas, des lésions tubulo-interstitielles chroniques avec nombreux pains à cacheter dans deux cas, une gloméruloné- phrite endo-capillaire dans un cas, une néphropathie à dépôts d’IgA dans deux cas, avec dans un cas plus de 50% de crois- sants récents et dans l’autre absence de signes d’activité. Une g l o m é rulo-néphrite aiguë (GNA) post-infectieuse a été iden- tifiée chez 105 patients sur l’anamnèse et le dosage des anti- s t reptolysines O (ASLO) et du complément. Ainsi, la prise en c h a rge a comporté un traitement symptomatique à base d’hy- potenseurs, associant les diurétiques chez tous les patients.

Un traitement à base de corticoïdes per os a été institué dans les syndromes néphrotiques. Des bolus de solumédrol ont été nécessaires chez 7 malades : un pour une néphropathie à IgA sévère, 6 pour un syndrome néphrotique cort i c o - r é s i s t a n t . L’évolution clinique a été favorable dans tous les cas, jugée sur la régression des signes cliniques, la normalisation de la ten-

(9)

sion artérielle, de la fonction rénale et de la protéinurie. La poussée hypertensive est donc surtout secondaire aux GNA post-infectieuses dans notre contexte. Ceci impose une pré- vention par le dépistage et le traitement correct des infections s t reptococciques ORL et/ou cutanées, ainsi que l’amélioration des conditions de vie. Un programme dans ce sens est entre- pris par le ministère de la santé publique depuis plusieurs années.

Les aspects révélateurs des tubulopathies chez l’enfant.

A. Oumlil, S. Sakhraoui, M. Sbihi, J. Hachim

& H. Hadj Khalifa

Unité de néphrologie, Pédiatrie III, Hôpital d’enfants, CHU Ib Rochd, C a s a b l a n c a ,M a r o c .

L

es acidoses tubulaires représentent un groupe de tro u b l e s hétérogènes, de causes et mécanismes variés.

Ainsi, 7 observations ont été colligées dans le service de pédia- trie III. Le signe clinique le plus constant était le retard sta- turo-pondéral, suivi par des signes de rachitisme très évolué.

Chez 2 nourrissons, une déshydratation aiguë sévère sans d i a rrhée aiguë était révélatrice. Deux enfants ont été admis pour fractures multiples avec signes de rachitisme et nanisme.

Tous les patients avaient un syndrome polyuro - p o l y d i p s i q u e . La confirmation du diagnostic était biologique par l’abaisse- ment du pH artériel, avec des modifications du pH urinaire et un abaissement des réserves alcalines dans tous les cas. Une néphrocalcinose a été retrouvée chez trois malades.

La recherche étiologique a révélé, dans deux cas, une glyco- gènose de type IV, dans trois cas une acidose tubulaire dista- le primitive et, dans deux cas, une acidose tubulaire pro x i m a l e primitive. Le traitement a consisté en une correction du pH a rtériel et de l’hypocalcémie. L’évolution sous traitement a été favorable sur le syndrome polyuro-polydipsique, sur les déformations osseuses et sur les désordres biologiques. Par c o n t re, le traitement n’a pas permis de corriger les troubles de croissance chez les deux enfants ayant un nanisme.

Ces observations illustrent la méconnaissance des tubulopa- thies qui exposent à un trouble profond de la croissance sou- vent irrécupérable.

Le kwashiorkor dans un département fra n ç a i s en l’an 2000.

M. Bertsch, A. M. Zoccarato & D. Vernon

Service de pédiatrie, Centre hospitalier André Bouron, St Laurent du Maroni, G u y a n e.

L

a Guyane, département français d’Outre - M e r, produit et i m p o rte suffisamment de produits alimentaires de bonne q u a l i t é ; il est donc surprenant d’y re n c o n t rer la malnutri- tion infantile en cette fin de siècle. De 1978 à 1985, 27 cas de k w ashiorkor avaient été recensés dans le service de pédiatrie du Centre hospitalier André Bouron. Nous sommes à St L a u rent du Maroni, ville fro n t i è re avec le Surinam qui a vécu une guerre civile au cours de la dern i è re décennie. Aujourd ’ h u i la paix est revenue. Une grande partie de la population suri- namaise déplacée semble s’être définitivement installée sur le sol français, mais trop souvent de façon irr é g u l i è re, s’excluant ainsi elle-même du système social. Ainsi, après une diminu- tion de la prévalence du kwashiorkor de 1994 à 1996, nous constatons une nette tendance à son augmentation. Par ailleurs, nous avons observé que la malnutrition protidique touche souvent un seul enfant d’une grande fratrie (de 8 à 12 enfants).

Nous nous sommes donc intéressés à cet aspect du pro b l è m e ,

en essayant de compre n d re la ou les causes qui génèrent dans une famille nombreuse un cas de malnutrition. Pour cela, nous avons réalisé une étude rétrospective de 38 observ a t i o n s de kwashiorkor de janvier 1994 à juin 1998. Il est tout à fait singulier de constater que tous les cas recensés à l’hôpital sont des Noirs marrons, résidant majoritairement sur le fleuve M a roni ou en forêt, à distance des stru c t u res de soins et de pré- vention. Plusieurs items ont été retenus pour l’étude, mais nous nous sommes part i c u l i è rement attachés à l’enviro n n e m e n t familial, social et économique, ainsi qu’à l’événement qui sou- vent va déclencher la malnutrition. Il apparaît ainsi que, pour chaque cas, les causes sont variées et c’est la sommation des d i ff é rents effets, culturels traditionnels, culturels modern e s et conjoncturels dans une famille, à un moment donné de son histoire, qui va générer le kwashiorkor.

Aspects cliniques de la dengue.

M. Bertsch, C. Hassler & A. M. Zoccarato

Service de pédiatrie, Centre hospitalier André Bouron,St Laurent du Maroni,Guyane.

L

a dengue sévit de façon épidémique en Guyane. Nous l’avons rencontrée lors de l’épidémie de 1991-1992, chez l’enfant, dans le secteur géographique de St Laurent du Maro n i . Il s’agissait d’une épidémie de dengue de type 2. La classifi- cation de l’OMS selon des critères cliniques et biologiques permet de distinguer la dengue classique (DC) et la dengue h é m o rragique (DH). Les manifestations cliniques de la DC et de la DH sont bien connues. On décrit certaines formes avec des manifestations inhabituelles : troubles hépatiques, rénaux et neurologiques sévères. Nous avons constaté à cette occa- sion qu’elle pouvait également s’exprimer, d’une manière peu commune, par l’association :

- d’un tableau pseudo-appendiculaire : fièvre + douleurs abdo- minales,

- d’un épanchement pleural et péritonéal,

- d’un épaississement de la paroi vésiculaire (échographie), réalisant une véritable triade, peu décrite, chez six enfants sur sept hospitalisés dans notre service.

Ces symptômes peuvent retarder le diagnostic et il faut alors leur associer des symptômes plus spécifiques, et surtout la leucopénie et la thrombopénie. Nous avons étudié de façon r é t rospective ces sept observations de dengue. Au cours de la période étudiée, l’Institut Pasteur avait recensé 847 cas de dengue pour l’ensemble de la Guyane, dont 40 cas de DH, 40 cas de dengue classique avec hémorragies et 767 cas de dengue classique.

Dans notre petite série, la présomption de diagnostic de dengue était clinique et la classification en DC et DH reposait sur les critères OMS. Le diagnostic était confirmé a posteriori par la positivité de la sérologie (IgG), la présence d’IgM (Elisa) ou une PCR positive. Les sept cas ont guéri et nous soulignons la perspective thérapeutique qu’offre la perfusion des veino- globulines dans le traitement de la thrombopénie et donc du syndrome hémorragique.

Le sevrage

B. Jacks

Pharmacien-nutritionniste, Runebergsgatan,29,114 29 Stockholm,Suède.

L

a question souvent posée est : “pour combien de temps est- il naturel d’allaiter?”. La réponse, c’est que l’enfant doit être gardé au sein le plus longtemps possible.

J. Badoual & D. Gendrel (organisateurs)

(10)

Le terme “sevrage” définit le processus par lequel l’enfant, n o u rri au sein, s’habitue peu à peu aux aliments du milieu exté- r i e u r. Le début du sevrage révèle un grand changement chez la mère et son enfant. Le sevrage est une période très impor- tante pour l’enfant dans la perspective de sa santé et de sa nutri- tion ainsi que pour son développement psychologique.

Le sevrage n’est pas une simple transition : c’est tout un pro- cessus. A l’âge de 4 à 6 mois, le lait maternel est insuffisant pour les besoins de l’enfant, surtout au niveau de l’énergie et des pro- tides. Le sevrage entamé trop tard et les défaillances de la nourriture du sevrage sont les raisons les plus fréquentes de la malnutrition pendant la première année de l’enfant.

Pendant la période de sevrage, il faut introduire une nourri- t u re semi-solide et ensuite solide pendant un allaitement mater- nel soutenu. La bouillie préparée à partir de céréales, les aliments de base, apporte de l’énergie. Pour diminuer le volu- me correspondant au besoin énergétique de l’enfant, il est souhaitable d’ajouter un peu d’huile pour fortifier le rende- ment énergétique. Les céréales apportent une petite quantité de protides, c’est pourquoi il est important de les compléter par les aliments d’origine animale ou végétale; c’est la nour- riture pour la construction du corps : de la viande, du pois- son, du lait et des légumineuses. Le lait est la source principale de calcium.

Pour compléter la nourr i t u re de sevrage, il faut des micro- éléments pour la protection du corps : des vitamines et des minéraux, surtout la vitamine A, le calcium et le fer.

Une perspective suédoise

Pour illustrer le processus du sevrage énoncé ci-haut, nous allons présenter un bref exposé sur les diverses expériences vécues en Suède. La Suède est considérée comme un des pays les plus en avance en matière d’allaitement maternel, mais c’est une image qui n’est pas homogène. Nous allons montre r que suivant les classes sociales, les origines ethniques, le niveau d’éducation, les résultats au niveau du succès de l’allaitement maternel et au niveau du sevrage sont très variés.

Evolution de l’allaitement et du sevrage.

Le sevrage et la nourriture de sevrage.

0 5-7 jours 4-6 mois

allaitement seulement allaitement continué sevrage colostrum

énergie

protides Le contenu du lait couvre

fer les besoins de l’enfant

vitamine A les 6 premiers mois

LAIT MATERNEL B. nourriture C. nourriture

pour la pour la

construction protection du corps: du corps : protides riche en vitamines et minéraux

A. nourritures énergétiques:

glucides, suppléments (gras)

Références

Documents relatifs

L’étude a porté sur tous les dossiers médicaux des enfants âgés d’un mois à 15 ans admis dans le service de pédiatrie pour méningite bactérienne.

Matériels et méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive, rétrospective allant du 01 janvier 2015 au 31 décembre 2018 et prospective couvrant la période du 01 janvier au

61 Tableau XXII : Répartition des enfants malnutris aigus sévères pris en charge dans le service de pédiatrie du CHU-GT entre 1 er janvier 2018 au 30 juin 2019 selon le

Ainsi nous avons mené cette étude pour identifier les facteurs de risque de la malnutrition chez les enfants de 6 à 59 hospitalisés au département de

Chez les enfants de moins de 2 ans, les EI aigues sur cœur sain sont beaucoup plus fréquentes puisqu’elles représentent 50% des cas, mais néanmoins, même dans cette tranche

Aucun de ces tests ne permet à ce jour de mesurer parfaitement la créativité conceptualisée globalement selon les critères qui seront établis dans cet article, mais l’Inventory

Referring to an assessment at the individual level and following the protocol dictated by the IOM, in order to cal- culate the confidence that intake is adequate for a given person,

Le traitement de la première poussée repose sur la corticothérapie sous forme de prednisone (Cortancyl ®) pendant plusieurs semaines [1, 2]. Les perfusions d’albumine