ÉTUDE DE LA DISPERSION DU POLLEN PAR LE VENT
ET DE L’IMPORTANCE DE LA POLLINISATION
ANÉMOPHILE CHEZ LE COLZA
(BRASSICA NAPUS L., VAR. OLEIFERA METZGER)
J.
MESQUIDA
M. RENARDRÉSUMÉ
Les auteurs ont étudié la
dispersion
par le vent desgrains
depollen
de colza(variété
« Primor»)
et ontvérifié leur efficacité
pollinisatrice
sur deslignées
mâle-stériles sous cages.Ils ont constaté que les
grains
depollen
de colzapouvaient
êtretransportés
par le ventjusqu’à
32 mmais que les 75 % du
pollen
total ont étécapturés
à moins de 6 m. Lesgrains
depollen transportés
sur degrandes
distances n’ont pas eu unegrande
incidence sur la mise àgraines
du colza. Aplus
de 24 m lapolli-
nisation
anémophile
n’a assuré que les 4 à 16 96 des taux de nouaison et 1 à 4 % de laproduction grainière.
Mais à moins de 6 m ce sont 23 à 29 % des taux de nouaison et 3 à 12 % de la
production grainière qui
ontété
imputables
à lapollinisation anémophile
sous-cages.INTRODUCTION
La fleur de colza dispose de
toutesles caractéristiques morphologiques, anatomi-
ques
etphysiologiques d’une fleur entomophile. Le colza
estd’ailleurs
uneplante melli-
fère très activement visitée par les abeilles domestiques
enraison de l’abondance de
son nectar etde la richesse de
sonpollen. Chaque fleur de colza peut fournir environ 1 mg de pollen d’un jaune très vif. Les dimensions du grain
sont :P
=24 p
etE
=26 p ( * ) d’après M AURIZIO
etLouvEAUX (1965). Le pollen de colza
estgluant, les grains s’ag- glomèrent
en amas etadhèrent facilement à la pilosité très fournie du corps
etdes pattes
* LN.R.A., laboratoire de recherches de la chaire de zoologie, domaine de La Motte-au-Vicomte, B.P. 29, 35650
Le Rheu.
**
LN.R.A., station d’amélioration des plantes, domaine de La Motte-au-Vicomte, B.P. 29, 35650 Le Rheu.
(*) P = diamètre selon l’axe polaire du grain.
E = diamètre selon l’axe
équatorial
du grain.des insectes pollinisateurs. C’est
unpollen d’une valeur nutritive élevée pour l’abeille. Il contient environ 4,9 96 d’azote total (L OUVEAUX , 1958).
Ainsi, par
sesnombreuses
etfréquentes visites, l’abeille domestique transportant de grandes quantités de pollen de colza, favorise aussi bien l’autopollinisation
quela pollinisation croisée. Cependant le transport du pollen de colza peut aussi être assuré par le
ventqui, d’après O LSSON (1955), semble jouer
unrôle important dans la pollini-
sation de
cetteplante.
Le
ventagit de deux manières différentes, soit par chute du pollen
en secouantles plantes
et surtoutles ramifications, favorisant ainsi, selon WILLIAMS (1978), l’autopolli- nisation, soit par simple transport du pollen d’une plante à
une autre.Pour O LSSON (1955), le pollen de colza peut être transporté par le
ventjusqu’à environ 40
mde dis-
tance.
En fait, celle-ci peut varier selon les cultivars (O LSSO rr
etP ERSSON , 1958).
Étudiant plus particulièrement la dispersion par le
ventdes pollens anémophiles,
de nombreux
auteurs(B ATEMAN , 1947; G RIFFITHS , 1950; P ROCTOR
etY EO , 1973;
W
ANG
etal., 1960; W RIGHT , 1953)
ontnoté que les plus importantes captures
sefont
surtout
près de la
sourced’émission du pollen, qu’elles diminuent rapidement ensuite
avec
la distance, mais qu’elles persistent jusqu’à des distances relativement importan-
tes.
PR OCTOR
etY EO
ontajouté que
cettedispersion du pollen
sefait selon
unedistribu- tion normale du type leptocurtique (1).
Dans
nosétudes faites à Rennes (Ille-et-Vilaine)
surla pollinisation du colza mâle-
stérile
en vuede la production de
semenceshybrides F 1 (M ESQUIDA
etRENARD, 1978, 1981),
nous avonsété amenés à
nousintéresser à la dispersion du pollen de colza par le
vent
dans le but de définir la part de la pollinisation anémophile dans les dispositifs
d’alternance de colzas fertiles
etstériles.
Dans
cettenote,
nousprésentons les résultats des observations faites pendant deux
années consécutives. L’efficacité pollinisatrice du pollen transporté
parle
ventà diffé-
rentes
distances de la
sourceémettrice de pollen
aété vérifiée
surles plantes mâle-
stériles protégées des insectes pollinisateurs
aumoyen de
cages.MATÉRIEL
ETMÉTHODES
1. Matériel
végétal
etdispositifs
On a utilisé deux
types
de colza : un colza mâle-fertile(lignée
« Primor»)
et un colza mâle-stérile(sté-
rilité mâle
cytoplasmique
stabled’origine radis, lignée
n°3-22-3-7,
MESQUIDA etRENARD, 1981).
Deux essais ont été
effectués,
l’un en 1978(essai I)
et l’autre en 1979(essai II).
Chaque
essai a été effectué dans uneparcelle
de colza de 60 x 30 m comprenant, dans le sens de saplus petite dimension,
deux bandes centrales de colza mâle-fertile de 6 m delarge
en tout, bordées dechaque côté,
sur 35 m delarge,
de 10 bandes de colza mâle-stérile.Chaque
bande était constituée de 8 li-(1) Par opposition à une courbe normale dite platyeurtique (DAGNELIE, 1969).
gnes avec un espacement de
0,30
m entre leslignes
et de0,70
m entre les bandes. Les bandes étaient orien- tées d’E en W pour l’essaiI,
de sorte que les 10 bandes mâle-stériles setrouvaient,
les unes au N et les autres au S des bandes fertiles émettrices depollen.
Dans le second essai effectué l’année suivante dans un autrelieu,
les bandes étaient orientées du NNW au SSE et les 10 bandes mâle-stériles setrouvaient,
les unes à l’ENE et les autres à l’WSW des bandes fertiles centrales.2.
Captures
depollen a) Dispositifs
Les captures de
pollen transporté
par le vent ont été effectuées dans les bandes de colza mâle-stériles situées dechaque
côté des bandes mâle-fertiles et à différentes distances de celles-ci :- 3 m; 6 m; 12 m et 24 m pour l’essai
I;
- 1 m; 6 m; 15 m et 32 m pour l’essai II.
A
chaque
niveau de capture on a installé deux capteurs depollen,
l’un enplein champ
et l’autre souscages, soit au total 16 capteurs par essai.
On a utilisé des cages de 3 x 3 x 2 m recouvertes d’un tissu
synthétique
monofilament à ouverture de mailles de 2 mm, interdisant tout accès vers l’intérieur des insectespollinisateurs. Chaque
cage recouvre un secteur de bande de colza mâle-stérile de 9 m2de surface. On a observé avec ces cages une diminution de la vitesse du vent de 90 % pour un vent de 2 750m/h
et de 60 % pour un vent de 4 500m/h.
b) Description
des capteurs depollen
On a utilisé un type de capteur de
pollen
fixe(Fig. 1)
à lame de verre verticaleabritée,
mis aupoint
par
M ESQUIDA (non publié).
Ils’inspire
de celuiqui
faitappel
à la force du vent de HYDEet WILLIAMS(1945).
Il est constitué d’un tubemétallique
de 2 m delong,
solidement fixé ausol,
et d’un support de lamesen
position
verticale(2
et3, Fig. 1),
surmonté d’uneplaque
horizontalequi protège
la lame de lapluie
et dusoleil
(1, Fig. 1).
Le support de lames coulisse verticalement le
long
dutube,
cequi permet
de lerégler
et de le fixer à tout moment à 10 cm environ au-dessus duplateau
de floraison du colza(4, Fig. 1).
Une lame de verre de 76 x 26 mm est maintenue verticalement au support et fait face à la source d’émission depollen (3, Fig. 1). ).
La lame de verre est enduite d’une fine couche de
glycérine
pure selon la méthodepréconisée
par HYDE(1959).
Laglycérine
a pour effet de fixer lesgrains
depollen transportés
par le vent.Un anémomètre
enregistreur
était installé en permanence danschaque
essai.3. Observations
effectuées a) Captures
depollen
Les captures de
pollen
se font durant 24 heures. On a déterminé et dénombré aumicroscope
lesgrains
de
pollen
isolés ouagglomérés
dechaque prise
sous cage et enextérieur,
sur une surface de 150 mm2de lame. Dans un but desimplification,
les nombres degrains
ainsi obtenus ont été ramenés à l’unité de surfa-ce
(cm 2 ).
On a évité de faire des dénombrements des captures lesjours
depluie.
b)
Efficacitépollinisatrice
La
pollinisation
desplantes mâle-stériles,
due aupollen transporté
par le vent sous cage, a été compa- rée à celle due au vent et aux insectes de l’extérieur.L’efficacité
pollinisatrice
a été vérifiée sur les caractères suivants : taux de.
(nombre
desiliques x B
tauxdenouatSLi)
nombre de fleurs totales x I OOI ,
!!!! !!
B nombre de fleurs totales /
composantes du rendement
(nombre
degraines
parsilique, poids
de 1 000grains
etproduction
degraines
de 1 000
fleurs)
de la ramificationprimaire
de 10plantes
mâle-stériles tirées au hasard àchaque
niveau de captures dans les cages et en extérieur. Les rendements engraines
concernent la totalité desplantes
récol- tées sur une surface de 9 m2 aussi bien sous cagesqu’en plein champ.
RÉSULTATS
Les résultats obtenus permettent de faire les
remarquessuivantes :
1.Distribution des captures
Les captures des grains de pollen de colza transportés par le
vent(tableau 1),
enextérieur
et souscages,
se sonteffectuées jusqu’à 32
mde la bande mâle-fertile émettri-
ce
de pollen. Les plus grosses captures
se sontproduites à moins de 3
m(entre 42
et51 % du pollen total recueilli), elles
ontété
encoreimportantes à 6
m(24-39 % du pol-
len total), elles
ontdiminué rapidement
etgraduellement ensuite : 10 à 21 %
entre12
met
15
m; et7 à 10 %
entre24
m et32 m. C’est dans
un secteurréduit, moins de 6
m, quel’on
acapturé la majeure partie du pollen transporté par le vent, soit 75 % du pollen
total.
On remarque aussi (Tabl. 1) que les toiles des
cagesutilisées
ontlaissé passer
unebonne partie du pollen transporté par le
ventpar rapport
auxrécoltes de plein champ situées à la même distance (19 à 60 %, essai I,
et56 à 71 96, essai II)
etque les captures
sous
cages peuvent être proportionnelles à celles de l’extérieur (x 2
nonsignificatif). Les pollens capturés
ontété le plus
souventdes pollens isolés, mais
on aaussi noté fréquem-
ment
la présence de pollens groupés
etparfois même
enpaquets.
2. Incidence du pollen transporté
parle
vent surles composantes du rendement Les tableaux 2
et3
montrentque la pollinisation par le
ventdes plantes mâle- stériles des cages
a eu unetrès faible incidence
surles composantes du rendement par rapport à la pollinisation combinée
vent +insectes de celles de l’extérieur :
tauxde nouaison plus faibles (4 % à 29 %); siliques renfermant moins de graines (8 % à 25 %);
poids de 1 000 grains plus élevés (108 à 189 %); productions grainières de 1 000 fleurs
et
rendements plus faibles (1 % à 12 %).
Il
estintéressant de
notercependant la possibilité d’obtenir, par action du
ventseul, des nouaisons
souscages, même si elles
sonttrès faibles (8 % ± 1
et1 % ± 0,2) à
24
m età 32
m(Tabl. 2-3). Il
estaussi intéressant de
noterl’existence d’une certaine
proportionnalité des gradients de pollinisation obtenus
avecles composantes du rende-
ment
de l’intérieur des
cagespar rapport à celles de l’extérieur, sauf dans le
casde l’es-
sai II où les X Z des
tauxde nouaison
etde la production de graines
ontété très signifi-
catifs.
Notons enfin que la quantité de grains de pollen recueillie
souscages
aété forte-
ment
correlée positivement
avecle
tauxde nouaison (r
=0,84 *** ), le nombre de graines
par silique (r
=0,84 *** )
etle rendement (r = 0,97 *** ). La corrélation
aété
aucontraire
négative
avecle poids de 1 000 grains (r
= -0,66 * ) (phénomènes de compensation).
3.
Variationsdes récoltes de pollen
enfonction de la direction du
ventLes figures 2
et3 font apparaître des variations importantes
entrecaptures de pol-
len effectuées de part
etd’autre de la bande mâle-fertile émettrice de pollen des deux essais. Ces variations
sontà rattacher,
comme onpouvait s’y attendre, à l’influence de la force
etde la direction du
ventdominant. En effet, dans les deux
cas,c’est le
ventdu N qui
adominé
et ce sontles récoltes faites
auS des bandes mâle-fertiles qui
ontété les plus élevées dans
un cas(Fig. 1)
età l’WSW dans l’autre
cas(Fig. 2).
Les vitesses de
ventenregistrées pendant
toutela période des récoltes
ontété
com-prises
entre3 600
et8 600 m/h
en1978
et entre4 300
et12 200 m/h
en1979.
DISCUSSION
Les résultats obtenus
au coursde
cesdeux années d’observation permettent de
confirmer
ceuxde P ROCTOR
etY EO (1973)
surdifférentes espèces à pollen anémophile;
B
ATEMAN (1947
a etb)
surchou; O LSSO rr (1955)
surcolza
en cequi
concernela répar-
tition des captures
auchamp des grains de pollen transportés par le
vent.Les plus gros-
ses
captures
onttoujours lieu près de la
sourceémettrice de pollen, elles diminuent rapi-
dement ensuite
etelles peuvent
semaintenir dans de faibles proportions
surdes distan-
ces
plus
oumoins longues. La dispersion du pollen de colza par le vent,
commel’a d’ailleurs obtenue O LSSO rr (1955)
atendance à
sefaire selon
unedistribution sensible-
ment
plus aplatie que celle donnée par P ROCTOR
etY EO qu’ils assimilent à
unedistribu- tion du type leptocurtique. Nous pensons que
cettedifférence peut s’expliquer par le fait
que P RO C TOR
etY EO
onttravaillé uniquement
surdu pollen typiquement anémophile,
donc plus léger,
etd’une
texturedifférente du pollen de colza. La distribution d’un pol-
len anémophile transporté par le
vent surde plus longues distances (500 m) peut dans
ce cas ne
pas être comparable
etprendre
uneallure différente de celle du pollen de col-
za.
Ainsi, le
ventpeut jouer néanmoins
uncertain rôle dans la pollinisation du colza,
comme
cela
ad’ailleurs été signalé par N ICOLAISEN (1943)
etO LSSO rr (1955). Ce
sontsurtout
les grains de pollen dispersés par le
ventprès de
sa sourceémettrice qui
sontcertes
plus importants pour la pollinisation,
enraison de leur plus grand nombre, que
ceux
transportés à longue distance. Mais dans
tousles
cas,le
vent nesuffit pas à lui seul
pour assurer
la pollinisation
etla production grainière satisfaisante du colza mâle-
stérile; s’il favorise l’autopollinisation chez les plantes mâle-fertiles par
secouementdes
plantes (WILLIAMS, 1978), il semble jouer aussi
unrôle dans la pollinisation croisée du
colza. L’incidence du
vent surla pollinisation du colza mâle-stérile s’observe
assez net- tement surles
tauxde nouaison. En effet, les nouaisons des plantes mâle-stériles des
cagesdues à l’action du
ventseul
sont assezélevées près de la bande mâle-fertile (on
atrouvé des
tauxde nouaison à peu près semblables lorsqu’on étudiait l’action du
vent surla pollinisation des mâle-stériles
enprésence de mâle-fertiles dans les mêmes cages (M
ESQUIDA
etRENARD, 1981). Elles diminuent ensuite
aufur
età
mesure quel’on
s’éloigne de la
sourceémettrice de pollen selon
ungradient de même pente mais
avecdes
tauxplus bas que dans le
casde l’action combinée du
vent etdes insectes.
.T
ENKINSON
etG LYNNE -J ONES (1953)
ontd’ailleurs observé
surchou
etcolza
quele pollen transporté par le
vent seprésente
sousforme d’un dépôt de quelques grains de pollen dispersés irrégulièrement
surles stigmates alors
que ceuxvisités par les abeilles
ont
de nombreux grains de pollen déposés
sur toutela surface. Cette hypothèse pourrait
fort bien expliquer la faible efficacité du pollen transporté par le
vent sur nosplantes
mâle-stériles.
Ces observations
ontpermis finalement de
constater :- que
les grains de pollen de colza peuvent être transportés par le
ventjusqu’à
32 m de la
sourceémettrice de pollen;
- que
les quantités de grains de pollen recueillies
sontplus importantes (75 %
environ de la récolte totale) à moins de 6
m, etqu’elles diminuent rapidement ensuite
pour rester
à
unniveau
assezbas;
-
que les cages utilisées laissent passer environ 19
et71 % des grains de pol-
len véhiculés par le vent;
- que
les grains de pollen transportés
surde grandes distances n’ont pas
unegrande incidence
surle rendement
engraines
souscages, mais dans les conditions de
nos
expérimentations, 23 à 29 % de la production de siliques
et3 à 12 % de la produc-
tion grainière semblent imputables à l’action du
ventseul à moins de 6
m;4 à 16 % de la production de siliques
et1 à 4 % de production grainière seulement
sontdus
au ventà plus de 24
m.REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier tout
particulièrement
l’I.T.A.P.I.( 1)
et P.R.O.M.O.S.O.L.(2)
pour l’aide queces deux
organismes
nous ontapportée.
Reçu pour
publication
en mai 1982.Eingegangen
im Mai 1982.(1) I.T.A.P.I.: Institut technique de l’apiculture, station de recherches sur l’abeille et les insectes sociaux, La Guyonnerie, 91440 Bures sur Yvette.
(2) P.R.O.M.O.S.O.L.: Association pour la promotion de la sélection des semences oléagineuses, 12, avenue George-V, 75008 Paris.
ZUSAMMENFASSUNG
UNTERSUCHUNG DER POLLENVERFRACHTUNG DURCH DEN WIND UND DIE BEDEUTUNG DER WINDBESTÄUBUNG BEI RAPS (BRASSICA NAPUS L., VAR. OGEIFERA METZGER).
In den Jahren 1978 und 1979 haben wir in Rennes
(Ille-et-Vilaine)
zwei Versuche(Versuch
I undII)
über die
Verteilung
desRapspollens
durch den Winddurchgeführt
mit demZiel,
bei einerVersuchsanordnung
im Rahmen unsererExperimente
zurErzeugung
von F1-Hybridsaaten (alternierende
Aussaat von fertilem und sterilemRaps)
den Anteil derWindbestäubung
zu bestimmen.Material und Methoden
Es wurde ein
Pollenspender,
ein männlich-fertilerRaps (Varietät « Primor »),
und eine männlich- sterile Sorte(aus zytoplasmatischer Ursache)
benutzt, um denWirkungsgrad
des durch den Windtransportierten
Pollens zu bestimmen.Jeder Versuch wurde in einer Parzelle 60 x 30 m
durchgeführt,
die inRichtung
ihrer Breite zwei Streifen(Totalbreite
6m)
von männlich-fertilemRaps enthielt,
anjeder
Seiteumgeben
von zehn Streifen(Gesamtbreite
35m)
mit männlich-sterilemRaps.
Jeder Streifen bestand aus 8 Reihen mit 40 cmZwischenraum und mit 70 cm Abstand zwischen den Streifen.
Die männlich-sterilen Streifen befanden sich bei Versuch I nördlich und südlich der männlich-fertilen Streifen und bei Versuch II ONO und WSW von ihnen.
Die
Pollen-Fangeinrichtungen (Kollektoren, Fig. 1)
wurden in den männlich-sterilen Streifenaufgestellt,
und zwar bei Versuch I in einerEntfernung
von 3 m, 6 m, 12 m und 24 m, und bei Versuch II in einerEntfernung
von 1 m, 6 m, 15 m und 32 m. Anjeder Fangstelle
wurden zwei Pollenkollektorenaufgestellt,
einer ausserhalb und einer innerhalb eines Zeltes(3
x 3 x 2m)
ausPlastikgewebe
von 2 mmMaschenweite zur
Verhinderung
desInsektenbefluges.
JederKäfig
bedeckte 9 m2von männlich-sterilemRaps,
dessenBestäubung
ausschliesslich vom Windabhing.
Im Freilanderfolgte
dieBestäubung
dermännlich-sterilen
Rapsblüten
sowohl durch Insekten wie durch den Wind.Die Pollenkörner wurden mittels aufrecht stehender
Glasplatten (76
x 26mm), überzogen
mit einerdünnen Schicht
Glyzerin, aufgefangen.
Die
Beobachtungsdaten geben
dieFangresultate
von 24 Stunden(Zahl
der Körner procm 2 )
währendder Blütezeit des
Raps wieder, abgesehen
vonRegentagen.
DieBestäubung
der männlich-sterilen Pflanzen imKäfig
und im Freiland wurde nach der Rate desFruchtansatzes,
der Zahl der Samenkörner proSchote,
dem Gewicht von 1 000 Körnern, derSamenproduktion
pro 1 000 Blüten und demErtrag
der ganzen Pflanzen bestimmt.Resultate
1. Wir haben Pollen bis zu 32 m
Entfernung
von dempollenspendenden
männlich-sterilen Streifengefunden (Tabl. 1).
Der Grossteil(75
% desGesamtpollens)
wurdejedoch
innerhalb von 6 maufgefangen.
Immerhin wurden 7-10 96 des
Gesamtpollens
zwischen 24-32 mEntfernung
geerntet. Das benutzte Gewebe derKäfige
liess zwischen 19 und 71 96 des vom Windtransportierten
Pollenspassieren.
2. Im
Vergleich
zu der kombiniertenBestäubung
Wind + Insekten imFreiland,
war der Windeffekt innerhalb derKäfige
auf dieErtragsfaktoren
sehrgering.
Der Fruchtansatz warniedriger (4-29 %),
die Schoten enthielten sehrwenig
Samenkörner(8-25%),
diejedoch grösser
waren(108-189%)
und dieSamenproduktion
pro 1 000 Blüten wargleichermassen geringer
wie dieErträge (1-12 96;
Tabl. 2 und3).
Es wurden
signifikante positive
Korrelationen zwischen dem unter dem Netzaufgefangenen
Pollenund dem Grad des Fruchtansatzes
(r
=0,84 *** ),
der Anzahl der Samenkörner pro Schote(r = 0,84 *** )
und dem
Ertrag (r = 0,97 ** ^) gefunden.
Die Korrelation warnegativ
für das 1 000Korngewicht (r
=0,66 ** ; Kompensationsphänomen).
3. Die
Abbildungen
2 und 3zeigen
einen starken Einfluss derHauptwindrichtung.
Bei einerHauptwindrichtung
von N waren dieFänge
in einem Fall im S am höchsten(Abb. 2), im
anderen in WSW(Abb. 3).
DieWindgeschwindigkeit lag
zwischen 3 600 und 8 600 m im Jahre 1978 und zwischen 4 300 und 12200 m/h
im Jahre 1979.4. Wind kann bei der
Bestäubung
derRapsblüten
einegewisse
Rollespielen.
DiePollenübertragung
durch den Wind über
grössere Entfernungen
hatte imKäfig
keinen grossen Einfluss auf denFruchtansatz,
aber innerhalb von 6 m scheinen 23-29 % derSamenproduktion
deralleinigen Wirkung
des Windes zuzuschreiben zu sein. In einerEntfernung
von mehr als 24 m bewirkt der Wind nur 4-16 96 derSchotenerzeugung
und 1-4 % derErzeugung
von Samenkörnern.SUMMARY
STUDY OF THE POLLEN DISPERSAL BY WIND AND OF THE IMPORTANCE OF WIND-POLLINATION IN RAPESEED (BRASSICA NAPUS VAR. OLEIFERA Me!rzceR).
In 1978 and 1979 we made 2 tests
(tests
I andII)
in Rennes(Brittany)
onrapeseed pollen dispersal by
wind to determine theproportion
ofwind-pollination
in the devices that alternate fertile ans sterilerapeseeds
in our tests of F 1hybrid
seedproduction.
Materials and methods
We used a male fertile
rapeseed (a
Primorx cultivar)
aspollen producer
and acytoplasmic
malesterile
rapeseed
aspollen
receiver to test theefficiency
ofpollen
transferredby
wind.Each test was carried out in a 60 x 30 m
plot
that included in its width twostrips (total
width : 6m)
of male fertile
rapeseed
bounded on each sideby
tenstrips (total
width : 35m)
of male sterilerapeseed.
Eachstrip
wascomposed
of 8 rows with a 0,40 m betweenplants
and 0,70 m between rows.Male sterile
strips
were situated on the north and the south of male fertilestrips
in test I and ENE andWSW in test II.
Pollen collectors
(Fig. 1)
were put in male sterilestrips
at a distance of 3 m, 6 m, 12 m and 24 m in test I and 1 m, 6 m, 15 m and 32 m in test II. At eachcatching
distance onepollen
collector was put in the open and a second one in 3 x 3 x 2 m cages covered with a 2 mm meshplastic
net thatprevented
access of
pollinating
insects.Wind-pollination
was evaluated in cagesby covering
9 m2 of male sterilerapeseed.
In the case of openpollination
of male sterilerapeseed, pollination
wasperformed
bothby
insects and wind.
Pollens were
caught
on 76 x 26 mmglass
slides covered with a thinlayer
ofglycerin
andkept upright
on the collector.
Observations
relating
to 24-hourcatchings (number
ofgrains
perm 2 )
were madeduring
theflowering
time of
rapeseed
except in wet weather. Pollination of male sterileplants
in cages and in the open wasconfirmed
by
fruit set rates, number of seeds persiliqua, weight
of 1 000grains,
seedproduction
of I 000 flowers andyields
of wholeplants.
Results and conclusion
1. Pollen was
captured
up to 32 m from the male fertilestrip producing pollen (Tabl. 1).
Thehighest catchings
tookplace
within 6 m(75
% of the totalpollen).
Yet 7-10 % of the totalpollen
wascaught
between 24 and 32 m. The cage nets allowed between 19 % to 71 9opollen
transferby
wind.2. With respect to the wind and insects combined
pollination
ofplants
in the open, the wind effect in cages had a very low influence on theyield.
Fruit set rates were lower(8-25 %), siliquae
contained very few seeds(8-25 %),
theweights
werelarger (108-189 %)
and seedproduction
of 1 000 flowers as well asyields
were lower(1-1296) (Tabl.
2 and3). Significant positive
correlations were found betweenpollen captured
in cages and fruit set rates(r
=0,84 *** )
number of seeds persiliqua (r
=0,84 *** ),
andyields (r
=0,97 *** ).
There was anegative
correlation between theweight
of 1 000grains (r
=0,66
99) compensating phenoma)
and thepollen captured.
3.
Figures
2 and 3 show a strong influence of the main wind. In main northwind,
southcatchings
were the most numerous in one case
(Fig. 2)
and the WSW ones in the other cases(Fig. 3).
Windspeeds
were 3 600 and
8 000 m/h
in 1978 and 4 300 and12 200 m/h
in 1979.4. Wind can
play
a role inrapeseed pollination.
Pollens transferredby
wind overlong
distance did not have a great influence on the fruit set in cages but 23-29 % of the seedproduction
seemed to beattributable to the sole action of wind within 6 m;
beyond
24 m the percentages decreasedrespectively
to4-16 96 and 1-4 %.
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