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Le choix des essences de bois. La durabilité naturelle vis-à-vis des agents biologiques de dégradation

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Caractéristiques des bois de m enuiserie e t du quotidien

Le choix des essences de bois

La durabilité naturelle

vis-à-vis des agents biologiques de dégradation

Marie-Christine Triboulot (Laboratoire de Recherche sur les Matériaux Bois (LERMAB) - UMR INRA 1093, Ecole Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB)

Université Henri Poincaré)

Le bois, m atériau d e toujours et d e partout, ne d o it pas pour a u ta n t être considéré co m m e un m atériau d'autrefois. C 'est aussi un m atériau d'avenir. La « loi sur l'air e t l'utilisation rationnelle d e l'énergie » de dé ce m b re 1996 prévoit d'ailleurs un d é cre t qui fixera les conditions dans lesquelles certaines constructions nouvelles devront com porter une quantité minimale d e matériaux en bois... L'utilisation du bois, matériau

« fabriqué » par les arbres à partir du gaz carbonique prélevé dans l'atm osphère, d e l'e a u e t des sels minéraux puisés dans le sol est en e ffe t une des solutions pour, d 'u n e part, piéger une partie du gaz carboniqu e émis par les activités humaines, et d 'a u tre part, limiter les émissions en utilisant le bois à la p la c e d e matériaux à co û t énergétique e t im p a c t environnem ental élevés.

Mais on p e u t s'interroger sur la nécessité d 'u n e loi pour imposer l'utilisation d 'u n m atériau aussi perform ant : naturel, renouvelable, biodég ra d a b le e t durable lorsqu'on l'utilise en dehors des conditions d e biodégradation, exceptionnel au regard de ses propriétés m écaniques, isolantes, acoustiques, esthétiques, d e son co m p o rte m e n t au feu, etc... On d o it m alheureusement reconnaître qu'aujourd'hui, le bois souffre parfois d 'u n e m auvaise im a g e d e m arque ou n'est a p p ré cié q u 'e n ta n t que matériau dé co ra tif e t pas co m m e m atériau technique. La p e rte des savoir-faire, la m éconnaissa nce du matériau e t la sélection d 'u n e essence ou d 'u n e q u a lité d e bois sur le seul critère é c o n o m iq u e conduisent à d e graves erreurs, notam m ent dans le d o m a in e d e la construction. Les connaissances empiriques do ive n t être sauvegardées e t transmises, mais aussi vérifiées e t com plétées par les connaissances scientifiques actuelles. L'avenir du bois est à la fois dans la tradition e t dans l'innovation. Il im porte peut-être, a va n t to u te chose, d e préciser qu'il serait souhaitable d e parler des bois, plutôt que du bois, ta n t la p a le tte d'essences est riche e t variée. Les différents milieux e t l'évolution ont co n d u it à l'existence sur terre d e milliers d e végétaux produisant du bois. Les bois formés varient pa r leur com position chim ique et leur plan ligneux, d o n c par leurs propriétés chimiques, physiques e t m écaniques e t au final par leurs aptitudes. Nous présenterons ici quelques exemples où une essence est traditionnellem ent (tradition ancienne ou plus récente) associée à certaines utilisations c a r elle présente des propriétés ou des aptitudes qui la rendent particulièrem ent bien a d a p té e à ces utilisations. Nous insisterons ensuite sur la durabilité naturelle e t la dém a rch e de préservation des bois, autrem ent d it la p rotection du bois vis à vis des agents biologiques d e dégradation, qui n 'a b o u tit pas forcém ent à un

Fig. 1. Le bois : un matériau d'avenir

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traitem ent chim ique mais passe a v a n t to u t par une co n ce p tio n réfléchie des ouvrages, une évaluation des risques e t un bon choix d'essence de bois. Enfin, nous conclurons en é vo q u a n t les nouveaux critères d e choix liés à l'éth ique du consommateur.

1. Les bois et leurs aptitudes : exemples

a. Le tilleul : l’aptitude à la sculpture

Le tilleul est l'un des bois les plus utilisés en sculpture traditionnelle ou contem poraine. Il contient des substances grasses ou cireuses qui gê n e n t le co lla g e mais pourraient par contre expliquer la facilité d e travail d e c e bois, en plus de son hom ogénéité e t d e sa légèreté.

b. Le noyer : l’aptitude à la sculpture, la stabilité dimensionnelle, le veinage

Le noyer est égalem en t a p p ré cié pour la sculpture. Il est peu fissile e t se travaille bien sans former d 'é c la t. C ette a p titu d e pourrait s'expliquer par le plan ligneux : le bois d e noyer est parcouru d 'u n réseau de parenchym e. Il présente sur une c o u p e transversale un aspect quadrillé dû aux rayons ligneux dans la direction radiale e t à des lignes d e parenchym e longitudinal dans la direction tangentielle. Ainsi, il n'existerait pas de direction privilégiée pour la form ation d e fente ou d 'é c la t. Le noyer est par ailleurs très peu nerveux. Le bois présentant des veines foncées est recherché pour sa valeur esthétique, n o tam m ent en ébénisterie. Ces qualités en fo n t aussi un m atériau inégalé pour les crosses d e fusil e t de carabine.

c. Le buis : la finesse du grain

Le grain est la sensation visuelle e t ta ctile d o n n é e pa r le d ia m è tre des élém ents du bois, n o ta m m e n t les cellules conductrices d e sève qui form ent les vaisseaux. Le buis possède d e très petits vaisseaux, invisibles à l'oeil nu. Il perm et d 'o b te n ir après polissage des surfaces d 'u n poli exceptionnel.

De très petits objets peuven t être fabriqués a v e c ce bois « miniature ». li est jaune e t dense. Il est surtout utilisé pour réaliser des petites pièces tournées, des jouets, des pièces d e jeux d'échecs, mais aussi les m anches des couteaux Nontron, fabriqués depuis le XVe siècle au Périgord.

d. Le hêtre (le frêne, l’orm e) : l’aptitude au cintrage Le cintrage consiste à imposer une form e co u rb e à une p iè ce d e bois après l'avoir étuvée, pour faire par exem ple des dossiers d e sièges. Le hêtre pe rm e t d 'a tte in d re des rayons d e courbures de 13 fois l'épaisseur, le frêne d e 12 fois l'épaisseur et l'o rm e d e 10 fois l'épaisseur (plus le rayon d e

co u rb u re est faible, m eilleure est l'a p titu d e au Fig. 2. Sièges en hêtre cintré cintrage).

e. L’orm e : la résilience (résistance aux chocs) e t la faible fissilité

La résilience e t la faible fissilité d e l'orm e, en particulier d e l'orm e tortillard au tronc sinueux, l'o n t fait a p p ré cié en charronnage e t en carrosserie, par exem ple pour les moyeux d e roue. Les limons et les marches d 'e scalier étaient souvent réalisés en orme. Malheureusement, c e tte essence est devenue rare suite à une m aladie fongique, la Graphiose, qui a d é cim é les peuplements.

f. Le frêne : l’élasticité e t la résilience

L'élasticité et la résilience du frêne expliquent son utilisation courante pour les m anches d'o util ou les articles d e sport co m m e les battes de base-bail, les avirons, les barres parallèles,...

g. Le corm ier : la dureté e t la résistance à l ’abrasion

Le cormier, ou sorbier domestique, est très dur e t très lourd, jusqu'à 950 kg/m3. Il a souvent été choisi pour la fabrication d'outils ou d e pièces d'usure, par exem ple les dents d 'e n g re n a g e des moulins.

h. Le charm e : la faible fissilité e t la résistance à l’usure

La faible fissilité e t la résistance à l'usure du charm e sont à l'origine d e son utilisation pour la réalisation des jeux d e quilles et des étals d e boucher.

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i. Le châtaignier : la grande fissilité (et la durabilité naturelle)

Le châtaign ier est utilisé pour la fabrication de bardeaux, tuiles d e bois obtenues par fe n d a g e (Fig. 3). L'intérêt des surfaces obtenues par fe n d a g e est qu'elles sont peu perméables. En effet, le bois est fendu dans une direction radiale, suivant les rayons ligneux. Le fil du bois n'est pas tranché e t l'eau va rouler sur la surface.

y. Le peuplier : l ’aptitude au déroulage, à l’agrafag e et au clouage

L'a ptitude du peuplier au déroulage en fait une essence d e choix pour la fa b ric a tio n du c o n tre p la q u é (Fig. 4). De plus, l'a p titu d e à l'a g ra fa g e e t au clouage, la faible densité e t l'absence de tanins sont à l'origine d e son utilisation en em ballage, m êm e pour les denrées alimentaires.

k. L’érable : le fil ondulé

Certains individus sont recherchés pour leurs singularités. C 'est le cas des érables Sycomore qui présentent un fil ondulé. Les éléments du bois sont sinueux e t d o nne nt au bois une figuration ondée.

L'érable o ndé est recherché par les luthiers pour ses qualités esthétiques mais aussi acoustiques.

I. Le chêne

LA NATURE DES EXTRACTIBLES ET L’ IMPERMÉABILITÉ

Chez le chêne p é d o n cu lé e t le chêne rouvre, les vaisseaux du duram en sont bouchés par des m em branes q u 'o n appelle des thylles, le bois d e ces chênes est d o n c im perm éable e t convient bien pour la fabrication des tonneaux, récipients qui, on le sait, sont généralem ent destinés à conserver des liquides.

De plus, ils contienn ent des tannins qui jouent un rôle im portant dans l'é le va g e du vin.

LES GRANDES DIMENSIONS ET L’ABONDANCE

Si le chê n e pédo n cu lé e t le chêne rouvre ont a u ta n t été utilisés com m e bois d e charpente, c'est en partie p a rce qu'ils offrent d e grandes dimensions e t qu'ils représentent la plus gra n d e ressource forestière française a ve c respectivem ent 18% e t 13 % des surfaces occupées aujourd'hui.

lin f l u e n c e d e l avite s s e dec r o i s s a n c e s u rla d e n s it é

Le chêne est un feuillu à zone initiale poreuse, c e qui veut dire que le bois form é en d ébut de saison d e vé g é ta tio n contient des gros vaisseaux alors que le bois form é en fin de saison d e végétation est moins poreux e t plus dense. Chez les chênes, quelle que soit la largeur de cerne, la zone initiale poreuse a toujours une épaisseur plus ou moins constante alors qu e la proportion en tissu dense croît a ve c la largeur de cerne. Les chênes à croissance en diam ètre rapide, à cernes larges, sont d o n c plus denses que les chênes à croissance en diam ètre lente, à cernes étroits.

Fig. 3. Bardeaux d e châtaignier

Fig. 4. Caisses d 'e m b a ila g e en peuplier

Fig. 5. C harpente traditionnelle en chêne

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Un chêne à croissance rapide va donner un bois dense, d'excellentes perform ances m écaniques mais nerveux e t difficile à travailler ; c e bois sera réservé à la charp e n te (Fig. 5). Un chêne à croissance lente va donner un bois destiné à des utilisations plus nobles com m e l'ébénisterie ou le tranchage.

m. Le robinier fa u x -a c a c ia

QU A ND L’ HISTOIRE S’ EN MÊLE...

L'utilisation d 'u n e essence d é p e n d aussi to u t simplement d e sa présence. Le robinier fa u x-a ca cia est un arbre d'origine am éricaine qui n 'a forcém ent é té connu e t utilisé en France qu'après la d écouve rte de l'Am érique... Le premier robinier planté en Europe l'a été à Paris, p la c e Dauphine, en 1601, par Jean Robin, jardinier des rois Henri IV puis Louis XIII. Le fam eux « robinier d e Robin » a été transféré au jardin des plantes en 1635, où il se trouve d'ailleurs toujours. Linné a baptisé c e t arbre « Robinia » en hom m age à Robin. Le robinier faux-acacia s'est répandu d e fa ç o n spontanée dès le XVIIIe siècle.

LA DURABILITÉ NATURELLE ET LA FAIBLE ÉPAISSEUR DE L’AUBIER

G râce à la nature des e xtra ctive s qu'il co n tie n t et l'a b o n d a n c e des thylles qui bou ch e n t les vaisseaux du duramen, le robinier est l'essence de bois européenne (im m igrée) la plus durable. Il est utilisé sans traitem ent chim ique au c o n ta c t du sol, par exem ple com m e piquets de parc ou d e vigne. C om m e pour toutes les essences, l'aubier n'est pas durable, mais chez le robinier, il a l'a v a n ta g e d 'ê tre très étroit (3 ou 4 cernes seulement).

2. La durabilité naturelle des essences

a. La durabilité naturelle et l ’influence d e la provenance

La durabilité naturelle n'est liée à a ucune autre propriété, ni la couleur, ni la densité, il est impossible de

« deviner » ou d e prévoir la durabilité d 'u n bois. La connaissance d e c e tte durabilité passe obligatoirem ent par des essais biologiques de laboratoire ou d e cham p. La norme EN-350-2 donne la durabilité des essences com m erciales les plus courantes. Ce n'est pas une notion absolue. Il convient d e préciser la durabilité naturelle d 'u n e essence vis-à-vis d e c h a c u n des agents biologiques.

• La durabilité vis-à-vis des cham pignons lignivores

Elle est évaluée selon 5 niveaux qui donne nt une indication sur le co m portem ent d 'u n bois au c o n ta c t du sol :

— niveau 1 : très durable

— niveau 2 : durable

— niveau 3 : m oyennem ent durable

— niveau 4 : faiblem ent durable

— niveau 5 : non durable

Les informations co n c e rn a n t la durabilité naturelle des essences vis-à-vis des cham pignons e t figurant dans la norme EN350-2 ne co n ce rn e n t que le bois parfait, l'aubier de toutes les essences é ta n t d e classe de durabilité 5.

• La durabilité naturelle vis-à-vis des insectes coléoptères à larve xylophage Pour ch a cu n des insectes, une classification à deux niveaux a é té a d o p té e :

— D : durable

— S : sensible

Les informations données concernen t uniquem ent l'aubier c a r le bois parfait, essentiellement lorsqu'il est duraminisé, est toujours résistant. Si le bois est sensible dans to u t son volum e (aubier et bois parfait), l'indication donnée dans les tableaux est « SH ». La durabilité des feuillus vis-à-vis du C apricorne des maisons n'est pas donnée c a r c e t insecte s 'a tta q u e exclusivement aux résineux.

• La durabilité naturelle vis-à-vis des termites On utilise une classification à trois niveaux :

— D : Durable

— M : m oyennem ent durable

— S : Sensible

Les informations données ne concernen t que le bois parfait, l'aubier d e toutes les essences étant sensible. Un bois est classé » durable » lorsque l'a tta q u e est faible mais pas forcém ent absente.

(5)

Le ta b le a u 1 établi à partir de la norme EN350-2 donne les durabilités d e quelques essences.

Tableau 1 : Durabilité naturelle d e quelques essences Nom co m m e rcia l Durabilité naturelle

Cham pignons C apricornes des maisons

Petite vrillette Termites

Sapin e t Epicéa 4 SH SH S

Pin sylvestre et M élèze

3-4 S S S

Western Red C e d a r

2 ou 3 selon p ro ve n a n ce *

S S S

C hêne e t C hâtaignier

2 S M

Robinier (faux- a c a c ia )

1-2 S D

Doussié 1 Pas d e données D

Ipé 1-2 Pas d e données D

Teck 1 ou 1 - 3 selon

p ro ve n a n ce **

Pas d e données M à S selon pro ve n a n ce

* Le Western Red C e d a r des forêts naturelles d'A m é rique du Nord est plus durable que celui issu des plantations du Royaume-Uni.

** Le te ck des forêts naturelles d'Asie est généralem ent plus durable qu e celui issu des plantations asiatiques ou africaines. Le premier est nettem ent plus cher que le second e t il ne fa u t pas oublier que la te n d a n c e actuelle est d e préserver les forêts naturelles.

Le Western Red C e d a r e t le teck bénéficient souvent d 'u n e réputation d e bois imputrescibles. C et a d je c tif ne s'applique à a u cune m atière organique naturelle e t d o n c à aucun bois. Tout bois est am ené à être b io d é g ra d é à plus ou moins long terme. En zone tem pérée, les agents d e bio d é g ra d a tio n les plus efficaces sont les cham pignons ; en zone tropicale, c e sont surtout les termites qui p e rm e tte n t la disparition des arbres morts e t le recycla g e des éléments. C e p e n d a n t un bois tropical mis en oeuvre en zone tem pérée finira par pourrir s'il est p la c é suffisamment longtemps dans des conditions d 'h u m id ité favorables aux cham pignons. La durabilité du bois vis-à-vis des cham pignons traduit en fa it le temps nécessaire pour la b iodég ra dation du m atériau. Aucun bois n'est imputrescible e t c e term e ne devrait pas être em ployé c a r il e ncourag e certains utilisateurs à faire l'é co n o m ie des précautions architecturales nécessaires pour assurer le m aintien des perform ances du m atériau p e n d a n t to u te la durée d e service attendue. De plus, la prévention constructive qui perm et, en lim itant les sources d'h um idification du bois, d e réduire le risque d 'a tta q u e fongique, a é g a le m e n t une a ctio n positive sur la réduction des mouvements du bois e t du risque d 'a p p a ritio n d e fente. Le choix d 'u n bois pour une utilisation à l'extérieur ne d o it pas uniquem ent être m otivé par sa durabilité naturelle mais é g a le m e n t par sa stabilité en service. Le teck e t le doussié sont des bois qui présentent à la fois une bonne d u ra b ilité naturelle e t une b o n n e stabilité en service, reste à savoir si leur utilisation p e u t rester é co n o m iq u e m e n t e t écolo g iq u e m e n t supportable.

b. L’influence d e la période d ’a battag e

L'influence d e la période d 'a b a tta g e des arbres a été mise en évid e n ce sur la résistance du bois vis-à- vis des lyctus, insectes coléoptères à larve xylophage d o n t le d é ve lo p p e m e n t dans le bois est d irectem ent lié à la présence d'a m id o n . En effet, les lyctus ne peuven t se dévelop per que si le bois con tie n t au moins 3%

d 'a m id o n par rapport à la masse de bois sec. Les bois abattus en hiver sont plus souvent attaqués car l'am idon, qui constitue la form e d e réserve la plus répandu e chez les végétaux, est stockée pa r l'arbre en prévision d e la reprise d e végétatio n au printemps suivant. Les arbres abattus en avril ou en mai sont moins riches en am idon.

c. Les classes d e risque

Un produit ou une partie d 'o u vra g e en bois p e u t être soumis au risque d'agression par un ou plusieurs agents biologiques. Les risques sont variables en fonction du degré d'h u m id ifica tio n possible pour le bois. La norm e EN-335 définit cinq classes d e risque (tableau 2).

(6)

Tableau 2 : Définition des classes de risque

Classes de risques

Humidité du bois

Possibilité d'a pparition des agents biologiques Exemples Champignons Coléoptères Termites Térébrants

marins

1 Toujours

inférieure à 20%

NON OUI OUI, dans les

régions concernées

NON Menuiseries

intérieures et meubles dans salle de

séjour

2 Occasionnel1

supérieure à 20%

OUI OUI OUI, dans les

régions concernées

NON Menuiseries

intérieures et meubles dans salle de

bain Charpente

3 Fréquem1

supérieure à 20%

OUI OUI OUI, dans les

régions concernées

NON Menuiseries

extérieures Bardage

4 En

perm anence supérieure à

20%

OUI (risque im portant)

OUI OUI, dans les régions concernées

(risque important)

NON Bois au

c o n ta c t du sol ou de l'eau douce

5 En

perm anence supérieure à

20%

OUI (risque im portant)

OUI OUI, dans les régions concernées

OUI, dans les parties immergées

Bois au c o n ta c t de l'eau de mer

La définition d e la classe d e risques, bien que pas toujours évidente, est nécessaire ca r d'e lle dép e n d le choix d e I 'essence et éventuellem ent le choix d 'u n traitem ent chimique. En cas d e doute, on partira de l'hypothèse d 'u n e classe d e risque supérieure.

d. Choisir la bonne essence

La norme EN460 est un guide d'exigences de durabilité du bois pour son utilisation selon les classes de risque. Elle contient un tableau (ta b le a u 3) qui répond à la question suivante : pour une classe d e risque donnée e t pour une classe d e durabilité vis-à-vis des cham pignons lignivores donnée, un traitem ent fongicide s'impose-t-il ? Le traitem ent insecticide q u a n t à lui est toujours nécessaire si l'essence est sensible quelque soit la classe d e risque considérée.

Tableau 3 : Classes d e durabilité e t classes de risque

Classe d e risque

Classe d e durabilité vis à vis des ch am p ig n on s lignivores

1 2 3 4 5

1 0 0 0 0 0

2 0 0 0 (0) (0)

3 0 0 (0) ( 0 ) - ( x ) (0) - ( X )

4 0 (0) (x) x x

5 0 (x) (x) X X

À partir d e c e ta b le a u et des informations contenues dans la norme EN350-2, le CTBA propose des tableaux qui p erm ettent de savoir si les durabilités naturelles d 'u n e essence donnée p euven t lui perm ettre de résister aux risques biologiques d 'u n e classe d e risque considérée, termites exclus. Le ta b le a u 4 reprend les essences les plus courantes. Les informations données concernen t uniquem ent le bois parfait.

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Tableau A : Utilisation des bois en l'a b se n ce d e traitem ent

L’essence (bois parfait) p e u t-e lle ê tre utilisée sans tra ite m e n t ?

Essence Classe d e risque

1 2 3 4

Résineux

Douglas OUI OUI OUI NON

Epicéa NON NON NON NON

M é lè ze OUI OUI OUI NON

Pin sylvestre OUI OUI OUI NON

Sapin NON NON NON NON

Western Red C e d a r OUI OUI OUI NON

Feuillus des zones te m p é ré es

C h âtaig n ier OUI OUI OUI (OUI)

C h ê n e b la n c e u ro p é e n

OUI OUI OUI (OUI)

C h ê n e rouge a m é ric a in

OUI OUI NON NON

Hêtre NON NON NON NON

Peuplier NON NON NON NON

Robinier (faux- a c a c ia )

OUI OUI OUI OUI

Feuillus des zones tropicales

Doussié OUI OUI OUI OUI

Iroko OUI OUI OUI OUI

Sipo OUI OUI OUI NON

Teck OUI OUI OUI OUI

Parmi les essences figurant dans le tableau 4, seuls le Robinier, le Doussié et l'Iroko sont considérés co m m e durables vis à vis des termites.

Parfois, on choisit de ne pas traiter le bois et d 'a c c e p te r le risque insectes. En classe d e risque 1, on peut, par exemple, choisir de ne pas traiter un m euble d 'u sage co u ra n t en Hêtre ou en Sapin, préférant changer le m euble si une a tta q u e d'insectes survient plutôt qu'utiliser un traitem ent chim ique.

En classes de risque 1 e t 2, la perform ance d 'u n e essence suffisamment durable assure une durée de service qui pe u t atteindre plusieurs siècles.

En classe d e risque 3, une essence suffisamment durable aura une durée d e service d e plus de 25 ans.

En classe de risque 4, les risques sont élevés e t la durée d e service d 'u n bois m êm e traité excède rarem ent 50 ans. Si c e tte classe d e risque ne peut pas être évitée par une c o n ce p tio n réfléchie, il convient de se poser la question d e la durée de service a tte n d u e c a r elle motivera le choix du bois. Une essence suffisamment durable aura une durée d e service de plus d e 10 ans.

e. L’imprégnabilité

Lorsque l'essence n'est pas suffisamment durable naturellem ent pour l'utilisation que l'on ve u t en faire, il fa u t envisager un traitem ent de préservation, qui ne pourra être correct que si l'essence est suffisamment im prégnable. Seules quelques essences sont suffisamment im prégnables pour atteindre les exigences de pénétration du produit d e la classe de risque 4.

Parce que les pins o n t des aubiers imprégnables, c e sont les essences les plus utilisées a v e c traitement, en classe d e risques 4. Le traitem ent de préservation du bois pour une classe d e risque 4 est fo rcé m e n t réalisé en a u to cla ve vide-pression a v e c des produits hydrosolubles. Pour c e tte essence, les bois ronds présentent d e meilleures perform ances qu e les bois équarris g râ ce à la couronne d 'a u b ie r périphérique (la durabilité conférée à l'aubier par le tra ite m e n t est supérieure à la durabilité naturelle du duram en de pin). Nous pouvons rappeler qu e l'im prégnabilité des résineux est liée à l'ouverture des ponctuations aréolées e t à leur ferm eture (e t incrustation) au cours d e la duraminisation ou du séchage du bois (cas de l'ép icéa).

(8)

Conclusion : vers un choix éthique des bois

La co n fé re n ce d e Rio en 1992 a mis en a va n t la nécessité d'in tégrer aux politiques économ iques et commerciales, les politiques d e conservation e t d 'e xploitation é cologiq uem ent viables des forêts. La question de la certification forestière a alors é té clairem ent posée. La certification a pour ob je ctif d 'a id e r les consommateurs à reconnaître e t à a ch e te r des produits bois provenant des forêts gérées d e manière durable.

Les certifications les plus importantes sont FSC (Forest Stewardship Council) e t PEFC (Programme Européen des Forêts Certifiées).

Par ailleurs, certaines essences o n t é té exploitées d e manière excessive e t doivent être protégées. La Convention Internationale d e Washington sur le com m e rce international des espèces m enacées d e la faune e t de la flore (CITES) est app liq u é e dans l'union européenne depuis 1984. Elle interdit le com m erce des espèces en voie d e disparition e t réglem ente celui des espèces m enacées. Le com m erce international du Palissandre de Rio est interdit depuis 1992. Mais on p e u t noter que l'interdiction to ta le concerne pour l'instant peu de bois.

B ib lio g ra p h ie

Photos : CDROM C a ta lo gu e d'im ages, CTBA.

« Identification e t classement des bois français », J. Venet e t R. Keller, Nancy : ENGREF, 1986, ISBN 2-85710-020-5.

« Bois com m erciaux : les résineux (conifères) », J. Bessef e t J. Collardet, Dourdan : Vial, 1988, ISBN 2-85101 -018-2.

« Bois com m erciaux : les feuillus des zones tem pérées », J. Besset e t J. Collardet, Dourdan : Vial, 1988, ISBN 2-85101-027-1.

« Atlas des bois tropicaux », Association Internationale Technique des Bois Tropicaux, « Tome 1 : Afrique », 1986, « Tome 2 : Asie, Australie, O céanie », 1989, « Tome 3 : Am érique Latine », 1993.

« Insectes e t cham pignons du bois », Paris : CTBA, 1996, ISBN 2-85684-036-1.

« Guide de la préservation du bois », M. Rayzal, Paris : CTBA, 1998, ISBN 2-856-84038-8.

NF EN 335 « Durabilité du bois e t des matériaux dérivés du bois - Définition des classes d e risque d 'a tta q u e ».

NF EN 350 « Durabilité des bois e t des matériaux dérivés du bois - Durabilité naturelle du bois massif ».

NF EN 460 « Durabilité du bois e t des m atériaux dérivés du bois - Durabilité naturelle du bois massif - Guide d'exigences de durabilité du bois pour son utilisation selon les classes d e risque ».

Références

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