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Analyse à pression réduite du rayonnement émis par les cellules de grande résistance électrique

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Academic year: 2022

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(1)

HAL Id: jpa-00205264

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205264

Submitted on 1 Jan 1926

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Analyse à pression réduite du rayonnement émis par les cellules de grande résistance électrique

G. Reboul

To cite this version:

G. Reboul. Analyse à pression réduite du rayonnement émis par les cellules de grande résistance

électrique. J. Phys. Radium, 1926, 7 (9), pp.275-288. �10.1051/jphysrad:0192600709027500�. �jpa-

00205264�

(2)

ANALYSE A PRESSION RÉDUITE DU RAYONNEMENT ÉMIS PAR LES CELLULES DE GRANDE RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE (1)

par M. G. REBOUL.

Sommaire. 2014 L’auteur a montré qu’un corps de grande résistance électrique, convenablement disposé et parcouru par

un

courant, émet

un

rayonnement formé de radiations comprises entre l’ultraviolet et les rayons X proprement dits ; les premières expériences avaient été faites dans l’air à la pression ordinaire, elles ont été reprises à pression réduite dans l’air, dans l’hydrogène et le gaz carbonique: leurs résultats permettent une analyse complète du rayonnement.

L’exposé du travail comprend :

1° La description des appareils et des méthodes employés pour mesurer les coefficien ts

d’absorption qui caractérisent les radiations émises.

2° Les résultats obtenus avec l’air, l’hydrogène et le gaz carbonique à des pressions supérieures à quelques centimètres de mercure.

3° Les résultats obtenus à des pressions interviennent, pour les tensions employées,

l’ionisation par chocs et les effets de résonance.

4° La critique des résultats dont les conclusions sont les suivantes : Le rayonnement

étudié comprend : a) des radiations formant un spectre continu qui s’échelonne, pour les tensions employées, entre des longueurs d’onde de quelques dizaines à quelques centaines d’angstroms; b) des électrons animés de faibles vitesses, constituant des rayons catho-

diques lents, correspondant à des chutes de potentiel variant de quelques centaines à quelques dizaines de volts ; c) des centres positifs analogues à des rayons anodiques de

très faible vitesse.

1. Introduction.

-

J’ai publié dans ce journal (1) plusieurs séries d’expériences dont

les conclusions étaient les suivantes : quand un corps de grande résistance électrique et de

constitution hétérogène est parcouru par un courant, il émet un rayonnement comprenant

des radiations que leur longueur d’onde situe entre l’ultraviolet et les rayons X proprement

dits.

Les premières expériences furent faites en prenant des feuilles de papier comme corps

expérimenté et en étudiant l’action photographique et l’ionisation qui se produisent dans

leur voisinage quand un courant électrique les traverse; le milieu environnant était de l’air à la pression ordinaire. Ces expériences ont été reprises à pression réduite, ce qui a permis

d’en augmenter la précision et de faire une analyse plus complète du rayonnement.

Nous avons montré, M. Bodin et moi (1), que le phénomène découvert sur des feuilles

de papier se présentait également avec un très grand nombre de corps, en particulier avec de s

sels agglomérés; pour des raisons de commo-

dité, au lieu de feuilles de papier, comme sdan

mes premières expériences, j’ai employé dans ce qui suit des pastilles de sel aggloméré.

La cellule à rayonnement comprend, en principe, une pastille d’un sel qui a été d’abord

finement pulvérisé, puis aggloméré à la presse à pastiller. La pastille P est placée entre deux

électrodes, l’une formée par une lame de mé-

tal ~4, l’autre constituée par une toile métallique B au delà de laquelle se propage le rayonnement que l’on peut ainsi étudier. Quand on établit entre A et B, au inoyen d’une batterie de petits accumulateurs, une différence de potentiel convenable, on constate que le gaz situé dans la région X se trouve ionisé.

(1) Communication faite à la Société Française de Physique le mai 992 ~.

e) Journal de Physique et Le Radiurn, série t. 3 (i922), p. 20 et p. 342.

(3) C. ~., t. 179(1924), p. 3 î.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0192600709027500

(3)

Le composé, qui forme la pastille, est un composé métallique dont la constitution peut

varier à l’infini : dans ce qui suit on a pris, en général, de l’oxyde jaune de mercure, sauf dans les dernières expériences on lui a substitué du carbonate de soude, qui présente sur l’oxyde de mercure l’avantage de se fatiguer moins vite.

Les radiations émises par la cellule ionisent le gaz qu’elles traversent et sont ominemment absorbables : les expériences qui suivent ont pour objet l’étude de l’ionisation que produisent ces radiations et, en particulier, la mesure de leur coefficient d’absorption

par divers gaz, la connaissance de leur coefficient d’absorption devant permettre de calculer leur longueur d’onde.

it. fàescription de l’appareil.

-

L’appareil est disposé comme l’indique la figure 2.

La pastille de sel aggloméré est disposée en P, entre l’électrode métallique A et l’électrode-

grille B. La chambre d’ionisation est séparée de la cellule par l’espace compris entre l’électrode-grille n eL la toile métallique G. Les connexions avec les batteries de petits

accumulateurs étant réalisées

comme l’indique la figure ~, on

voit que l’électrode collectrice E

se trouve protégée des charges qui pourraient être projetées

par la paslille P ; la protection

est due à la différence de poten-

tiel existant entre B et G’, cette

dernière est de signe ~ contraire

et égale, en valeur absolue, à

celle qui sert à l’extraction dans la chambre d’ionisation. Dans.

nos expériences, cette diffé-

rence de potentiel était de plu-

sieurs centaines de volts, la

distance entre B et G étant de

quelque millimètres ; aussi n’a-

-

t-on pas à craindre de recueillir à l’électromètre des charges pa- rasites et autres que celles qui

sont dues à l’action du rayonnement sur le gaz-compris entre E et G.

La cellule émettrice et la chambre d’ionisation se trouvent placées dans une caisse

métallique en communication avec le sol.

+

Afin de pouvoir faire varier la pression du gaz soumis au rayonnement, l’appareil est placé sous une cloche dans laquelle une pompe permet de faire le vide. Pour faire varier

l’épaisseur de la masse gazeuse traversée par les radiations, il fallait, tout en maintenant la

pression constante, pouvoir éloigner ou rapprocher l’électrode collectrice E de la grille G en agissant ide l’extérieur de la cloche; dans ce but, l’électrode E est portée par une tige

filetée t à l’une des extrémités de laquelle est fixé un aimant Tz s, un électro-aimant N S,,

mobile autour de l’axe X Y de l’appareil, entraîne dans son mouvement et permet, en vissant ou dévissant la tige t dans l’écrou F, d’éloigner ou de rapprocher l’élec-

trode E de la grille G.

,

La figure 3 complète la figure 2 et montre comment est disposé l’ensemble de l’appareil;

la figure 4 en est une reproduclion phutographique permettant de se faire une idée des

dimensions de ses parties essentielles.

3. Méthodes employées. - Pour déterminer les coefficients d’absorption, on peut,

soit maintenir constante la distance entre la grille G et l’électrode E et faire varier la

pression, soit opérer à pression constante et faire varier l’épaisseur de la masse gazeuse traversée par les radiations.

a) nléthode : déteî-îiiiiiatioit à variable.

-

Soit Jo l’intensité du rayonnement

(4)

à l’issue de l’électrode B, et I, .cette intensité à la sortie de Ci ; V. étant le coefficient d’absorp-

tion moyen des radiations par le gaz qui est compris entre B et G, a étant la distance entre

B et G, et Pi’ la pression du gaz dans l’appareil, on a :

.

Admettons que le rayonnement, dont l’intensité est I, à son entrée dans la chambre d’io-

nisation, soit tout entier absorbé par le gaz de cette chambre - il suffit pour cela que la distance entre E et G soit suffisante -; admèttons, en outre, que l’énergie des radiations

Fig. 3. Fig.4.

absorbées serve uniquement à ioniser le gaz; l’intensité ii du courant d’ionisation, produit

entre G et E et mesuré à l’électromètre, nous donnera une quantité proportionnelle à J10 En recommençant l’expérience avec une nouvelle pression p2 peu différente de pi, et sans rien changer au reste de l’appareil, nous obtiendrons une nouvelle valeur i2 de l’intensité du courant d’ionisation, par conséquent une nouvelle valeur proportionnelle à l’intensité h du rayonnement qui pénètre à la pression p2 dans la chambre d’ionisation.

-

Puisque

, on tire facilement de (t) et (2)

Toutes les quantités qui sont dans le second membre de cette relation sont mesurables

ou données par l’expérience, on tire donc aisément les valeurs de 1-t ; dans ce qui. suit, les pressions ont été exprimées en atmosphères, et la distance a, en centimètres.

Remarquons que si nous avons affaire à un rayonnement monochromatique, les coeffi- cients d’absorption que nous trouverons seront constants et varieront peu avec la pression.

Si, au contraire, il s’agit d’un rayonnement complexe, les valeurs trouvées pou..r (-L doivent

changer beaucoup avec la pression, car ce n’est pas toujours la même partie de ce rayon-

nement qui vient pénétrer dans la chambre d’ionisation ; quand la pression est élevée, seule

(5)

278

la’partie la plus pénétrante du rayonnement vient dans la chambre ; si la pression diminue, les radiations plus absorbables y pénètrent à leur tour, on doit donc trouver des coefficients d’autant plus grands que la pression, sous la cloche, est plus faible; bien entendu, les coef-

ficients mesurés ne sont alors que des coefficients moyen.

Dans cette première méthode, ce sont les radiations les moins pénétrantes qui se font

le plus sentir pour différencier I, de I, ; une partie des radiations les plus absorbables est

~ arrêtée par la couche de gaz comprise entre B

) et G quand la pression est p1, à une pression

~ p2 C p, elles parviennent dans la chambre d’ionisation et augmentent la valeur corres-

Î pondante de l ; il s’ensuit que nous obtien-

) drons des coefficients moyens d’absorption trop grands, parce que trop influencés par les

) radiations les plus absorbables du rayon- nement. La figure schématique 5 montre

~ l’ensemble du dispositif et fait comprendre

) l’action particulière des radiations les moins

j pénétrantes.

) b) 2 lnéthode : détermination à "pression

constante.

--

La pression est maintenue cons-

l tante et égale à p ; on fait varier l’épaisseur de

) la masse gazeuse traversée par les radiations, , Soit 100 l’intensité du rayonnement au mo-

) ment où il pénètre en G dans la chambre

’ d’ionisation, théoriquement il faudrait une

5.

.

couche de gaz infiniment épaisse pour l’ab- sorber totalement. Après avoir traversé la couche de gaz d’épaisseur 6 comprise entre G et E, l’intensité du rayonnement n’est plus

que 100 e-;;.hp; la masse gazeuse qu’il a traversée dans la chambre d’ionisation a donc absorbé

une fraction 7~ du rayonnement telle que :

En faisant les mêmes hypothèses que plus haut, les mesures des courants d’ionisation faites à l’électromètre donnent des valeurs proportionnelles à 1~.

Quand on double l’épaisseur de la masse gazeuse de la chambre d’ionisation, l’électro-

-mètrc donne une nouvelle valeur proportionnelle à la partie 12 du rayonnement qui a été

absorbée dans cette nouvelle expérience. On a :

1

De (~) et (2), on tire :

d’où

On connaît b, p et des valeurs proportionnelles à li et à 1,, il est donc facile d’en

déduire le coefficient li.

Comme dans la première méthode, si l’on a affaire à un rayonnement complexe, on

trouvera des coefficients d’absorption d’autant plus grands que l’on opérera à pression plus faible, puisque les radiations les moins pénétrantes ne vienent dans la chambre d’ionisa- tion que si la pression est suffisamment basse.

Remarquons aussi que nous n’obtenons ainsi que des coefficients d’absorption moyens, et que, dans cette deuxième méthode, à l’inverse de la première, ce sont les radiations les

plus pénétrantes qui se font le plus sentir pour différencier Î, de Ii, ainsi que le montre la

(6)

279

figure schématique 6. Cette deuxième méthode donnera~-des- valeurs de p. trop faibles, puisque les radiations les moins absorbables y ont une action prépondérante. Nous pouvons,

en tout cas, nous attendre à ce que les coefficients d’absorption obtenus en opérant à pres- sion constante soient plus petits que ceux que donne la premièreirnéthode.

,

6.

,

4. Marche des expériences. - Quelle que soit la méthode employée, la détermina- tion des valeurs de Ii et de /2 est délicate, à cause de la fatigue à l’émission que présentent,

en général, les cellules à rayonnement, Heureusement, cette fatigue .est assez régulière et

l’on peut opérer de la manière suiyante : on suit, en fonction du temps, la variation des

charges extraites à l’électromètre en maintenant constante, soit la pression pi du gaz, soit la

.

distance b des électrodes de la chambre d’ionisation, suivant la méthode employée : on

obtient ainsi un fragment de la courbe représentant les variations de J1 en fonction du temps,

,

puis l’on change la pression pi en P2 ou la distance b en 2b, suivant que l’on emploie la première ou la deuxième méthode, et l’on suit de nouveau, en fonction du temps, les varia-

tions des charges extraites à l’électromètre : on obtient ainsi un nouveau fragment de

courbe qui montre les variations de h en fonction du temps ; enfin, on revient à la pression initialepi ou à la distance initiale b et on détermine à nouveau les variations de I, en fonc-

tion du temps : le fragment de courbe correspondant à ces dernières mesures doit être fa continuation de celui qui correspond aux premières ; on peut alors, par interpolation,

obtenir les valeurs qu’aurait eues l’intensité 1, si l’on avait pu faire la mesure au moment même oit on faisait celle de /a ; on obtient ainsi le rapport I, II., sans que la fatigue de la pastille en vienne troubler les valeurs. Les exemples donnés plus loin feront mieux com-

prendre cette manière d’opérer.

5. Résultats obtenus pour des pressions supérieures à 5 cm de mercure. -

: Les résultats indiqués dans ce qui suit ont été obtenus par l’une ou l’autre des méthodes décrites plus haut, en opérant à des pressions supérieures à quelques centimètres de mer- cure et en employant des pastilles d’oxyde jaune de mercure aggloméré à la presse.

a) l1zéthode.

-

Soit »1

=

16 cm Hg la pressions initiale,

=

15-em Hg, la pression réduite ; la tension aux bornes de la cellule était.de 850 volts, et le champ extrac- teur, produit par une différence de potentiel de 3~0 volts entre les électrodes de la chambre

d’ionisation, cette dernière différence de potentiel, établie également entre la cellule et la

grille G (voir figure 2), protège la chambre d’ionisation contre toute charge parasite ; la dis-

tance a qui sépare B et G gétle 0,5 cm

(7)

280

Quand les charges extraites sont négatives, on obtient, en fonction du temps, les

valeurs portées dans le tableau suivant pour les courants d’ionisation ; les nombres de la troisième colonne donnent le temps mis par l’aiguille de l’électromètre pour se déplacer

d’un angle constant correspondant à 100 divisions de l’échelle, ils représentent donc des

valeurs inversement proportionnelles aux intensités Ii et 12 du rayonnement.

Les résultats sont représentés graphiquement par les courbes de la figure 7.

On voit qu’il est facile, sur ces cour- bes, d’avoir les valeurs de Ii et I2 cor- respondant au même instant t. Par exem- ple, au temps ti

=

6,5 n m, on obtient 11

d’où il est facile, en appliquant la formule

Fig.7.

donnée plus haut, de tirer ~; on

trouve p.

_-_.

52.

Au temps t2

==

il minutes,

ce qui donne (1-

_

42.

Si. au lieu des charges nésa-

V V

Fig. 8. tives, on extrait à l’électromètre

les charges positives, les autres

conditions restant les mêmes, on obtient des résultats analogues, consignés dans le tableau

qui suit et représentés par les courbes de la figure 8.

,

(8)

281

Ces résultats donnent, pour le coefficient d’absorption, des valeurs variant de 53, après

7 minutes de fonctionnement de la cellule, à 49, après un fonctionnement de 11 ,5 minutes.

Aux mêmes pressions, on retrouve pour ~, les autres conditions étant les mêmes, des

valeurs du même ordre de grandeur; en prenant la moyenne de ces valeurs, on peut se faire

une idée de la manière dont varie le coefficient d’absorption avec la pression; on trouve les

valeurs suivantes.

Ces résultats sont représentés graphiquement par la courbe 1 de la figure 9; le coefficient

d’absorption augmente donc très

nettement quand la pression s’abaisse ; la deuxième méthode 1

nous donnera des résultats ana-

logues ; ils s’expliquent en ad-

mettant que la cellule émet un

rayonnement complexe, com- prenant un grand nombre de 1

radiations formant en quelque

sorte un spectre continu. Aux pressions relativement élevées,

ce sont les radiations les plus pénétrantes qui viennent faire sentir leur effet dans la chambre d’iouisation et l’on obtient des coefficients d’absorption faibles.

Quand la pression diminue, des

radiations plus absorbables viennent, elles aussi. dans la

chambre et le coefficient d’ab- Fig. 9.

sorption moyen augmente.

,

Si ce raisonnement est exact, en rapprochant la chambre d’ionisation de la cellule

(9)

282

.

émettrice, c’est-à-dire en diminuant a (voir fig. 2 et 5), on doit constater que les radiations

pénétrant dans la chambre d’ionisation sont plus absorbables et, par conséquent, oal doit

trouver des coefficients d’absorption plus grands. C’est bien ce que moiitrent les résultats

suivants, qui ont été obtenus pour une distance a

=

4 mm au lieu de a = 5 comme

plus haut.

,

Ces résultats sont représentés graphiquement par la courbe II de la figure 9.

Signalons aussi que, lorsque la tension à la cellule augmente, le coefficient d’absorption diminue, comme si le rayonnement émis par la cellule était alors plus pénétrant.

Ainsi, avec une cellule d’oxyde de mercure, pour une distance a --_ ~ mm, on obtient les valeurs suivantes :

b) Deuxiènle 1néthode.

-

Pour éviter les inconvénients provenant de la fatigue à l’émis-

sion présentée par les. cellules, on opère d’une manière analogue à celle qui précède : on suit, en fonction du temps, les variations de l’intensité du courant d’ionisation pour deux

positions différentes de l’électrode collectrice : cela permet, comme on l’a vu plus haut, de

déterminer sans ambiguïté le rapport des intensités des courants d’ionisation à un instant donné et, par suite, de déduire la valeur du coefficient d’absorption indépendamment de

tout phénomène de fatigue.

Les courbes de la fi- gure 10 représentent, à

titre d’exemple, les résul-

tats obtenus à la pression

de 6,5 cm tlg avec une pastille d’oxyde de mer-

cure sous une tension de 1 040 volts ; la courbe 1 donne les variations de 11I en fonction du temps quand l’électrode collec- trice E est à une distance b

=

3,08 mn de la grille G, la courbe II correspond

à b

=

6,16 mm. On en déduit, pour le coefficient

d’absorption, la valeur

¡J~

~

59 après 7 minutes et

demie de fonctionnement de la cellule et v

.r

55 après un fonctionnement de 12,5 minutes.

(10)

283 Le tableau suivant donne les valeurs de ;i obtenues aux diverses pressions par cette deuxième méthode.

°

Si on compare ces résultats à ceux qu’a donnés la première méthode, on voit que leurs

valeurs sont plus petites que

. .

celles que l’on avait obtenues antérieurement ; nous avons

indiqué plus haut les raisons

pour lesquelles il doit en être

ainsi.

La figure 11 représente les

variations de li. en fonction de la pression. La courbe poin-

tillée correspond aux valeurs

trouvées par la première mé-

thode.

D’après les résultats don- nés par les deux méthodes, les

valeurs du coefficient d’absorp-

tion moyen varient de 200 à

10 quand la pression passe de Fig. t ~ .

5 cm Hg à 76. Aux pressions

,

inférieures à 5 cm Hg, les valeurs que l’on trouve pour > augmentent encore et atteignent

.

400 ou 500 ; mais, dans ce cas, lé phénomène se coinplique, par suite de l’ionisation par chocs et des effets de résonance, aussi réservons-nous le cas des pressions inférieures à

quelques centimètres ; nous verrons d’ailleurs qu’il nous permettra de faire une analyse plus complète du rayonnement émis par nos cellules.

6. Expériences avec l’hydrogène et le gaz carbonique. - Les expériences sont

conduites de la même manière que dans l’aii, ce dernier gaz étant remplacé dans la cloche par de l’hydrogène ou du gaz carbonique.

Les résultats trouvés sont analogues à ceux qui ont été précédemment obtenus : le coefficient d’absorption augmente quand la pression de l’un ou l’autre gaz diminue.

a) Dans l’hydrogène, pour une même pression, les valeurs que l’on trouve pour P. sont relativement grandes c’est l’inverse de ce que l’on s’attend à trouver, puisque l’hydrogène

est moins absorbant que l’air pour toutes les radiations. Cette anomalie s’explique en admet-

tant que le rayonnement de la cellule est formé d’un grand nombre de radiations, la présence

de l’hydrogène produit un effet analogue à celui que produisait dans l’air une diminution de pression, les radiations très absorbables font sentir leur effet dans l’hydrogène à une

distance de la cellule plus grande que celle à laquelle elles s’étendent dans l’air, il s’ensuit que les coefficients d’absorption que l’on obtient dans le premier gaz sont plus grands que

ceux que l’on croyait trouver ; à une même Dression, ce ne sont pas les mêmes radiations

-

qui pénètrent dans la chambre d’ionisation, suivant que l’appareil contient de l’air ou de

l’hydrogène, d’où ces résultats d’apparence contradictoire.

Les valeurs du coefficient d’absorption moyen pour l’hydrogène, quand la pression

passe de 30 cm Hg à 2,5 cm Hg, varient de 120 à 3,5.

(11)

281

b) Dans le gaz carbonique, au contraire, pour une même pression, on trouve des coeffi- cients d’absorption plus petits que ceux que l’on a obtenus dans l’air; il se produit un effet

inverse de celui qui a été constaté dans l’hydrogène et on peut l’expliquer de manière ana-

logue ; la présence du gaz carbonique arrête, dans le voisinage de la cellule, les radiations les plus absorbables, et les mesures ne portent que sur les radiations les plus pénétrantes,

c’est pourquoi on trouve des coefficients_ relativement plus petits que ceux que l’on obtient dans l’air ; l’introduction de gaz carbonique dans l’appareil produit le même effet qu’une augmentation de la pression de l’air, aussi ne peut-on opérer qu’à pression fort réduite.

Les valeurs trouvées pour le gaz carbonique varient de 60 à 170 quand la pression passe de 8 à 2,5 cm Hg.

,

7. Conclusions tirées de ces premiers résultats. -- M. Holweck a montré que le coefficient d’absorption était lié à la longueur d’onde par une relation de la forme :

p étant la densité du milieu, et fi, un coefficient qui, dans le cas de l’azote, est égal à 0,7 et,

dans le cas de l’axygéne, à 0,9; les formules seraient valables au moins jusqu’à 140 A. Nous

pouvons donc admettre que le coefficient d’absorption par l’air est lié à la longueur d’onde

par l’équation.

°

t

qui nous permettra de calculer les longueurs d’onde des radiations émises par les cellules de résistance.

Pour ~

=

500, la formule précédente donne .),1- 185 1, et pour v

_

10, 1’2 2 _-_ 40 À;

comme les coefficients d’absorption trouvés varient de p.. - 10 à ~. _ il faut en conclure

que les radiations comprises dans le rayonnement s’échelonnent de 40 à i90 À et certaine- ment au delà de ces valeurs, car les coefficients que nous avons mesurés ne sont que des coefficients moyens.

Dans l’hydrogène, les valeurs de p variaient de 3,5 à i~0 ; en appliquant la formule

que M. Holweck a donnée pour ce gaz, on trouve que les longueurs d’onde s’échelonnent

encore entre 50 et 540 ~.

°

Enfin, signalot1s que M. Bodin a déterminé, pour le celluloïd, les coefficients d’absorp-

tion du rayonnement émis par des cellules identiques aux précédentes et que ses résultats, comparés à ceux qu’a publiés M. Holweck, l’amènent à conclure à l’existence de radiations de mêmes longueurs d’onde que les précédentes.

De cet ensemble de faits, nous pouvons conclure que le rayonnement comprend des

radiations dont les longueurs d’onde s’échelonnent entre quelques dizaines et quelques cen-

taines d’angstrums; les expériences qui suivent nous amèneront indirectement aux mêmes conclusions.

8. Expériences à des pressions inférieures à quelques centimètres de mer- cure.

-

Supposons d’abord que le pôle négatlf de la batterie d’accumulateurs, qui sert à

faire passer le courant dans la pastille, soit relié à l’électrode A de la cellule (voirfig. 12),

son pôle positif étant à l’électrode-grille B et au sol. Quand le champ extrateur de la chambre d’ionisation est nul (il en est alors de même du champ antagoniste établi entre B et G), on

constate que l’électromètre accuse des charges négatives, comme si des électrons ou des centres chargés négativement étaient projetés par la cellule.

Pour fixer les idées, supposons qu’il y ait sous la cloche une pression de 6 cm Hg;

faisons croître le champ extracteur entre G et E, le champ entre B et G croît aussi, les

charges mesurées à l’électromètre se mettent d’abord à augmenter, puis, pour un champ

(12)

285

convenable, atteignent une valeur limite : on arrive au courant de saturation; mais si l’on lait toujours croître le champ extracteur, on

constat> que les charges mesurées se mettent

à augmenter rapidement si la grille G est po-

sitiye, alors qu’elles ne changent pas si cette

grille est négative. Ces résultats sont repré-

sentés graphiquement par la courbe de la

figure 9 3.

Cette anomalie, présentée par les charges

-

extraites, s’explique en faisant appel à la

notion de potentiel d’ionisation. S’il y a des électrons émis par la cellule, quand G est positif, le champ qui existe entre G et B joue

le rôle de champ accélérateur pour les élec-

trons issus de la pastille; si ce champ est n

FI il. 12.

suffisant, le potentiel d’ionisation pourra être rig. 12.

atteint pour ces électrons, d’où production

d’un rayonnement électromagnétique qui viendra augmenter les charges extraites, soit en

ionisant directement le gaz compris entre G et E, soit en produisant, sur la lame métal-

Fig, 13.

liqueE, des effets photoélectriques. Si, au contraire, la grille G est négative, rien de pareil

ne peut se produire.

Pour une pression de 6 cm Hg et une tension à la cellule de 1080 volts, la résonance commence à se produire quand il y a, entre G et B, une différence de potentiel d’environ

950 volts, la distance entre ces électrodes étant de 3 mm.

Admettons la valeur approximative de 10 volts comme potentiel d’ionisatioli de l’air : c’est la tension minimum que l’électron doit parcourir librement pour que sa force vive soit telle qu’au monlent de la rencontre avec une molécule, cette dernière perde un de ses électrons.

Or les électrons, conformément à la théorie cinétique des gaz, possèdent un libre parcours

(13)

286

moyen égal à 4 y 2 fois le libre parcours moyen des molécules gazeuses elles-mêmes : dans l’air à une pression de (~ cm Hg, la valeur du chemin moyen que parcourt un électron sans

rencontrer de molécule est donc :

-

si la tension aux extrémités de ce chemin est de 10 volts, il faut nécessairement que le

champ accélérateur ait une valeur, en volts par millimètre,

Gommera distance entre G et B est de 3 mm, la résonance exige, entre ces électrodes,

une différence de potentiel d’au moins 476 X 3

==

1428 volts ; or, l’expérience montre que le

potentiel d’ionisation est atteint quand cette différence de potentiel est d’environ 950 volts,

~

Fig.14.

il faut donc admettre que les électrons émis par la cellule étaient déjà animés d’une vitesse

correspondant à une tension de f428 - 950 == 478 volts pour les plus rapides d’entre eux.

Naturellement, en diminuant la pression, le phénomène se produit pour des tensions

plus faibles. Par exemple, sous une pression de 2 cm Hg et une tension à la cellule de 880 volts, les charges extraites sont représentées, en fonction du champ extracteur, par la courbe de la figure 14. En faisant le même raisonnement que tout à l’heure, on trouve que les électrons lancés par la cellule ont une vitesse correspondant à environ 200 volts.

Enfin pour une pression de 3 mm Hg (fig. 15) et une tension à la cellule de 450 volts,

on obtient, pour ces électrons, des vitesses correspondant à une soixantaine de volts.

Tout se passe donc comme si le rayonnement de nos cellules comprenait, en même temps que des radiations de longueurs d’ondes déterminées, des corpuscules négatifs dont

les vitesses varient avec la tension à la cellule et correspondent à des tensions comprises

entre 50 et 500 volts quand la tension à la cellule passe de 450 à 1080 volts.

Si ceci est exact, on doit, en opérant à très basse pression, pouvoir déterminer la

vitesse des électrons émis par la cellule ; il suffit de charger la grille G négativement et

(14)

287

d’établir, entre B et G, une tension suffisante pour que les électrons ne puissent franchir

cette dernière : cette tension renseigne sur la vitesse avec laquelle les électrons sont lancés par la pastille. Comme on le voit sur les courbes de la figure 16, obtenues à une pression

Fig. 15.

de 0,02 mm, la tension antagoniste dépend essentiellement de la tension à la cellule : pour

une tension à la cellule de 400 volts, les électrons sont arrêtés par une vingtaine de volts

1

Fig. ’i 6 .

pour 406 volts, il en faut une quarantaine, et pour 412, près de 200 ; pour des tensions cellule supérieures à 450 volts, on n’arrête pas complètement les électrons, même pour des tensions antagonistes de 450 volts. La vitesse des électrons émis augmente donc très rapi-

dement avec le champ.

,

(15)

288

9. Emission de centres positifs.

--

Quand le pôle positif de la batterie qui’ fait

passer le courant dans la cellule est relié à A, le pÛle négatif étant à l’électrode-grille B, on constate qu’il y a projection, dans le milieu environnant, de centres chargés positivement ;

en opérant à basse pression, on peut déterminer, comme pour les électrons, la tension antagoniste susceptible de les arrêter, cette tension renseigne sur la vitesse avec laquelle

ces centres positifs ont été projetés; on trouve encore des tensions variant, suivant la ten- sion à la cellule, de quelques dizaines à quelques centaines de volts.

10. Mécanisme de l’émission du rayonnement des cellules de résistance. -

Il résulte de ce qui précède que le rayonnement émis par nos cellules comprend : d’une part,

des radiations de longueurs d’onde variant de quelques dizaines à quelques centaines

.

d’angstrÜms; d’autre part, suivant le sens du courant qui passe dans la cellule, des rayons cathodiques ou’ des rayons anodiques de faible vitesse. Ou peut se demander quel est le

mécanisme de cette émission et s’il n’y a pas de relation entre les électrons projetés par la cellule et les radiations qu’elle émet.

Un de mes élèves, M. Bodin, a montré (’) que, pour les pastilles de sel susceptibles

d’émettre un rayonnement, il y a formation, dans le voisinage immédiat des électrodes à l’intérieur du sel, d’une chute de potentiel qui peut, suivant la tension à la cellule, varier de quelques dizaines à quelques centaines de volts. Les électrons prennent, dans cette couche de très faible épaisseur où l’e champ est très intense, des vitesses qui correspondent, suivant

la répartition de leurs chocs sur les molécules, à des tensions variant de 0 à quelques cen- .taines de volts; une partie de ces électrons s’échappent dans le milieu environnant, ce sont

ceux que nous avons étudiés dans la deuxième partie de ce travail ;, les autres sont arrêtés par collision avec les molécules du sel et provoquent l’émission de radiations. Les fré- quences v de ces radiations doivent être liées aux vitesses des électrons v et aux chutes de

potentiel aux électrodes Y par la relation du quantum

Pour V = 30 volts, cette relation donne une longueur d’onde A

_

400 À, et pour V= 400 volts, 1...

==

30 À ; ce sont bien les valeurs que nous a données la première partie

des expériences.

En outre, l’on comprend qu’une augmentation de la tension à la cellule, en faisant

croître la chute de potentiel aux électrodes, soit accompagnée d’une augmentation de la

vitesse de projection des électrons et d’une diminution du coefficient d’absorption des

radiations correspondantes.

Le mécanisme de l’e1111sS1011 du rayonnement des corps de grande résistance électrique présente une certaine analogie avec celui de l’émission des tubes à gaz raréfiés ; en outre,

nos cellules ont quelque ressemblance avec un corps qui serait rendu artificiellement radio-

actif, mais dont les rayons 1 seraient excessivement peu pénétrants et dont les rayons a et

apuraient des vitesses extrêmement faibles.

,

Signalons, pour terminer, que les cellules de grande résistance électrique donnent le

moyen d’obtenir des rayons cathodiques de faible vitesse, comme ceux qu’émettent les

corps incandescents, et qu’il parait possible, par l’emploi de tensions beaucoup plus élevées,

de leur ,faire produire des rayons de pouvoir pénétrant notablement plus grand que ceux dont il a été question plus haut; quelques tentatives dans ce dernier sens nous ont déjà

donné des résultats intéressants.

(1) Bulletin de la Société française de Physique, séance du ler mai 192~, p. GO S.

Manuscrit; reçu le 31 mai t926.

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