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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

CETTE SEMAINE 2-3

ENSEIGNANTS, PARENTS, LYCÉENS :

LES MOBILISATIONS

ENJEUX 4-5

LE 29 MARS POUR

DES RETRAITES SOLIDAIRES

POUR NOS MÉTIERS, POUR LE SERVICE PUBLIC

MÉTIERS, CARRIÈRES 6

TZR

MOUVEMENT INTRA

QUESTIONS-RÉPONSES : HSA

SUR LE TERRAIN 7

MEAUX, NICE, RÉUNION

SOMMAIRE

N° 665 5 AVRIL 2008

Après la grève majoritaire du 18 mars dans le second degré, le meeting national des établissements le 26, les manifestations des lycéens aux côtés de leurs enseignants, les actions se poursuivent et se développent un peu partout, associant personnels, parents et élèves, se concrétisant par des modalités variées et inventives. Le SNES, avec le SNEP et le SNUEP, se félicite de ces initiatives et s’est fixé, à travers son plan d’action, le double objectif d’offrir tous les relais possibles aux établissements mobilisés depuis déjà plusieurs semaines, alerter l’opinion, sensibiliser la masse des collègues afin d’élargir le mouvement. À cet égard, l’écho donné aux mouve- ments, la couverture des manifestations et les propos de collègues relayés dans les médias contribuent à illustrer l’ampleur des pro- blèmes et la hauteur du mécontentement ; la maturité dont font preuve la grande majorité des lycéens, leur perception claire d’un accroissement des inégalités et de choix éducatifs renforçant « les élites » en délaissant les autres, tout souligne la hauteur des enjeux et le caractère décalé des propos de Darcos (la qualité de l’éduca- tion ne sera pas affectée sauf marginalement sic..., les lycéens sor- tent dans la rue à chaque printemps...). Le 2 avril, dans le cadre d’une nouvelle journée nationale d’action, des initiatives diversifiées ont donné un écho fort au refus des DHG, des heures supplémen- taires, aux revendications d’un collectif budgétaire et de négocia- tions sur le métier. À Paris, des délégations d’établissement ont interpellé les groupes parlementaires et remis symboliquement au ministre de l’Éducation nationale les motions d’établissement. Ce der- nier recevra prochainement le SNES qui y

MINISTÈRE : L’INQUIÉTUDE

D epuis deux mois le silence du ministère sur le second degré est assourdissant.

Alors que Xavier Darcos annonçait en février, des discussions rapides sur le métier d’enseignant et une éventuelle réforme des lycées, aujourd’hui aucune date n’est avancée.

Face à une mobilisation importante dans nombre d’établissements contre les suppressions de postes, le ministère semble faire la sourde oreille. En revanche le gouvernement envisage 37 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique pour 2009. Certes le ministre accepte de recevoir le SNES le 17 avril, dans le cadre d’une demande de rencontre qui remonte à deux mois. Mais il réaffirme en même temps dans les médias sa détermination à ne pas remettre en cause les suppressions programmées pour la prochaine rentrée.

Aujourd’hui le ministre se trouve face à une alternative.

Soit il met en œuvre les éléments de la révision générale

ENSEIGNANTS-PARENTS-LYCÉENS : ON CONTINUE !

Suite page 2

18-26-27 MARS 1-2-3 AVRIL...

des politiques publiques (avec son lot annuel de 17 000 à 20 000 suppressions d’emplois dans l’Éducation nationale), décide de remettre en cause les éléments statutaires qui définissent notre métier, refuse toute amélioration significative de nos conditions de service d’emploi et de rémunération, et alors il va se heurter à un mouvement de fond durable des personnels et des usagers.

Soit il prend en compte l’expression des personnels et des usagers, et il doit alors revoir profondément la politique que le gouvernement entendait imposer dans l’Éducation nationale.

Le premier succès de la mobilisation actuelle est que désormais le gouvernement et les élus de droite commencent à douter de leur capacité à pouvoir imposer toutes les mesures qu’ils avaient prévues. À nous donc de transformer ce doute et cette inquiétude en contrainte de devoir faire machine arrière.

■Daniel Robin,cosecrétaire général

©Daniel Maunoury

MANIFESTATION NATIONALE PROCHAINS RENDEZ-VOUS

Appel a souscription

Une manifestation nationale réussie, ce sont des dizaines de milliers d’euros de trains, de cars, de TGV... que nous devons commander très vite.

Nous appelons en particulier tous ceux qui ne pourront se déplacer ce jour-là à participer financièrement au déplacement des manifestants en envoyant leur chèque à l’ordre du SNES, à SNES trésorerie 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris CEDEX 13 en notant au dos « manifestation ».

10 avril

Journée nationale d’action, zones A et C

17 avril

Le SNES reçu par le ministre premières réponses ?

29 avril

Journée nationale d’action, zone B

1968 - 2008

Bientôt un dossier sur Mai-68 dans L’US Mag.

Nous sommes preneurs de tout texte, tract, photo, témoignage : envoyez au SNES, 46, avenue d’Ivry

75647 Paris Cedex 13 ou sur universite.syndicaliste@snes.edu

et...

P 01 a 03 (Enjeux) 3/04/08 19:51 Page 1

(2)

lectif budgétaire et le rétablissement des 368 postes supprimés dans l’académie à la rentrée.

Des lycéens se sont joints au rendez-vous, à l’appel de l’UNL, la FIDL et de SUD lycéens. Les partici- pants portaient des tee-shirts noirs, numérotés de 1 à 368 pour représenter les postes supprimés et se sont allongés par terre en signe de protestation.

UN MILLIER À VERSAILLES

Franc succès pour le rassemblement devant le rec- torat de Versailles, ce mercredi 2 avril, à l’appel de la FCPE, du SNES, du SNEP, du SNASUB, de la CGT, de FO, de SUD, du SNALC. 1 200 personnes ont répondu à cet appel, enseignants, personnels admi- nistratifs, parents d’élèves, lycéens, en présence d’élus locaux, avec de nombreux établissements des Yvelines (lycées d’Achères, de Conflans, le lycée Jean-Monnet de la Queue-les-Yvelines...), de l’Es- sonne (lycée l’Essouriau-des-Ulis, lycée des Frères Moreau de Quincy-sous-Sénart...) des Hauts-de- Seine (lycée Lakanal de Sceaux ...) ou du Val-d’Oise (collège Rousseau Argenteuil...). La présence déme- surée des forces de l’ordre, pas plus que la pluie, n’ont gâché la bonne humeur et la détermination des manifestants. Alain Boissinot, recteur de l’aca- démie, a déclaré (Le Parisien) que, n’ayant pas les moyens de modifier le budget, il ne rendrait pas les postes (- 900 postes environ). Il a maintenu cette position en face de la délégation qu’il a longue- ment reçue tout en reconnaissant la difficulté à faire absorber les heures supplémentaires.

Le point de vue de Xavier Fernagut, président de la FCPE (78)

L’US : Quelles seront les conséquences des décisions budgétaires sur la rentrée 2008 ? Xavier Fernagut : Il s’avère qu’à la prochaine ren- trée, les effectifs pourraient atteindre 40 élèves dans certaines classes, principalement en Seconde, sous l’effet des suppressions de postes envisa- gées : 300 suppressions dans le second degré, où va-t-on ?

L’ouest des Yvelines, qui compte le plus de caté- gories populaires, rend d’ailleurs plus de postes que l’est. Pourquoi de telles suppressions dans des col- lèges comme la Vaucouleurs, dans le Mantois, ou encore la Fosse-aux-Dames aux Clayes-sous-Bois, le lycée Delaunay de Villepreux, alors que le lycée international de Saint-Germain récupère des heures au titre des CSP défavorisées. Ceci entraînera une impossibilité pour les redoublants de rester dans leur établissement en cas d’échec au bac, à dédou- bler les groupes en langues vivantes, mais aussi la suppression de nombreuses options (arts plas- tiques, cinéma, option sport).

L’US : Quelle est la position de la FCPE vis-à-vis de l’engagement de lycéens dans les mobilisations?

X. F. : La FCPE n’appelle pas directement à une mobilisation des lycéens, protection des mineurs oblige. Ceci étant, nous soutenons leurs revendications en appelant nos adhérents à rejoindre les manifestations, avec les organi- sations syndicales, mais aussi à s’investir dans les services d’ordre pour préserver les lycéens de tout débordement.

L’US : Quelle part prenez-vous dans les mobi- lisations actuelles ?

X. F. : Dans un contexte général de casse du service public, nos adhérents sont actuelle- ment très mobilisés : réunions publiques, occupations d’établissements, manifs se suc- cèdent, la pression ne se relâche pas. Point positif de ces luttes : les liens se resserrent entre parents et enseignants. C’est indispen- sable, d’autant que l’École est soumise à tel- lement d’attaques : suppressions d’options, suppression de la carte scolaire, des cours le samedi matin, remise en cause de la laïcité.

C’est ensemble, parents, enseignants et lycéens, que nous ferons face.

Voltaire est vivant (11e)

Cette cité scolaire du 11earrondissement de Paris accueille près de 1 200 élèves, dans une mixité sociale préservée. Les collègues n’acceptent la saignée de leur établissement : suppression d’une Seconde, d’une Première S, de 8 postes d’enseignants et d’un CPE. L’AG du 20 mars, 75 présents sur 120, décide une grève reconductible et le blocage du lycée, majoritairement reconduits

quotidiennement. Une assemblée de 250 parents d’élèves décide de soutenir l’action de Voltaire, approuvée également par les élus locaux du 11eet du 20e. Premier succès le 26 mars : reçus en audience rectorale, les délégués obtiennent la promesse du rétablissement de 3 postes, d’une Seconde et d’une Première S si les effectifs le permettent. Le mouvement se poursuit jusqu’à réception d’un engagement écrit.

Lycée Jean-Lurcat-de-Bruyeres (88)

Dans ce petit lycée général et technologique d’une vallée vosgienne, ce sont deux puis quatre postes dont la suppression a été annoncée par le rectorat de Nancy- Metz, provoquant stupeur et indignation parmi les collègues des enseignants ainsi chassés de l’établissement où ils travaillaient depuis longtemps. 80 % font grève le 18 mars, et enchaînent, à l’initiative des militants du SNES, pétitions et action de sensibilisation des parents d’élèves. Face à l’intransigeance rectorale, les lycéens, en pleine responsabilité, prennent le relais : le lundi 31 avril au matin, les personnels découvrent un établissement bloqué par des élèves déterminés à conserver leurs professeurs et leurs enseignements. En échange d’une promesse d’audience rectorale, en compagnie de délégués enseignants, les lycéens acceptent de lever le blocage.

Le 1eravril, nouvelle manifestation massivement suivie par les élèves, pleine de dignité, avec le soutien de professeurs grévistes. Audience prévue le 8 avril.

L’US N° 665 • 5/04/2008 3

L’US N° 665 • 5/04/2008

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portera les attentes de la profes- sion ; celles-ci seront d’autant mieux prises en compte que le rapport de forces que nous avons créé sera solide.

C’est de notre responsabilité collective de poursuivre les luttes, faire prendre conscience aux collègues que se jouent maintenant non seulement la rentrée 2008 et l’avenir de nos métiers, missions et statuts, mais aussi celui des prochains budgets et d’une profonde transfor- mation du système éducatif.

Le séminaire gouvernemental sur l’économie du lundi 31 mars et les annonces de Sarkozy lors du Conseil de moder- nisation des politiques publiques ne souffrent d’aucune ambiguïté : l’État veut réaliser six à sept milliards d’éco- nomies, arguant du ralentissement de la croissance et de

la détérioration des finances publiques. Les choix fiscaux et la loi Tepa ayant vidé les caisses, le gouvernement réali- mente à grands frais le discours alarmiste sur la dette et veut sonner le glas des services publics et des acquis col- lectifs. Les mesures sociales, les retraites sont visées, le dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite maintenu. L’Éducation nationale est au cœur du cyclone : démantèlement de nos statuts confor- mément à la réforme de la fonction publique, réforme du lycée, baccalauréat, nouvelles suppressions de postes...

D’ores et déjà, des journées nationales d’action sont pro- grammées pendant la période des congés de printemps, la manifestation nationale du 18 mai se prépare ; ne relâ- chons pas la pression. ■ Frédérique Rolet

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ENSEIGNANTS-PARENTS-LYCÉENS : ON CONTINUE !

C

e mercredi, dans le cadre d’une journée d’action du SNES, du SNEP et du SNUEP plusieurs initiatives ont rassemblé personnels, lycéens et parents dans les aca- démies. Des délégations ont rencontré les groupes par- lementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, et l’après-midi les représentants des établissements se sont rendus au ministère. Compte rendu de la journée.

AUDIENCES AU SÉNAT

Groupe UMP. Deux collègues venus de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, R. Hubert pour le SNES national et un lycéen de l’UNL, ont été reçus par M. Portelli. Discours classique de sa part d’abord « les caisses sont vides », et quelques recettes miracles comme la « bivalence » des enseignants et « plus de décentralisation ». Cependant l’élu qui ne mesurait visiblement pas les effets sur le ter- rain des choix budgétaires (que son groupe a pourtant voté) a semblé déstabilisé par les conséquences très concrètes décrites par les collègues pour leurs élèves.

Groupe socialiste. F. Rolet, pour le SNES, F. Hamana pour la FCPE et un collègue de Vitrolles ont été reçus par M. Lagauche. Classes surchargées, poids des heures sup- plémentaires, carte scolaire, inquiétudes des parents face à l’éclatement du système éducatif ont été mis en avant. M. Lagauche a insisté sur le fait qu’au-delà de la rentrée 2008, nos mobilisations devaient surtout peser sur le budget 2009 en préparation.

Groupe communiste. F. Rollet, accompagnée de col- lègues de Paris, Lille, Nancy, Créteil, a été reçue par Mme Gauthier-Maurin. En accord avec nos analyses, celle-ci a alerté sur les menaces pesant sur le bac, des auditions sur l’éventuelle disparition de l’examen seraient en cours par l’UMP. Elle s’est par ailleurs engagée à poser une question au Sénat sur la vie scolaire.

MOBILISATIONS DE LA SEMAINE

(liste non exhaustive)

DU 5 AVRIL AU 5 MAI

Le SNES

de l’académie de Créteil appelle les personnels à la grève avec l’intersyndicale (SNES, SNUEP, SNEP, FO, SUD Éducation, CGT, CNT) et les syndicats lycéens UNL et FIDL ; 6 000 personnes manifestent à Paris.

Marseille :

sardinade des délégations d’établissement devant le rectorat.

Toulon :

rassemblement devant l’inspection académique.

Val-d’Oise :

200 manifestants, devant l’inspection académique à Osny.

mars

27

Des défilés de lycéens

dans plusieurs villes de l’académie de Nice : Cannes, Menton, Toulon – La Seyne-sur-Mer.

mars

28

20 000 manifestants à Paris

à l’appel national de la FIDL et de l’UNL.

Le SNES appelle, comme le 1eravril, les personnels à soutenir les lycéens et à participer à leurs côtés aux manifestations. 23 établissements bloqués à Créteil, 37 perturbés à Versailles, 4 lycées bloqués à Paris.

Albi.

300 à 400 manifestants (enseignants et lycéens) devant la préfécture.

1 000 manifestants à

Grenoble.

1 000 à

Lyon.

400 à

Montpellier...

avril

3

Meeting des établissements

en lutte organisé par le SNES, le SNEP et le SNUEP à Paris : plus de 120 collègues représentants une cinquantaine d’établissements de douze académies.

Les représentants des syndicats lycéens UNL et FIDL sont intervenus pour dire leurs propres inquiétudes et leur mobilisation aux côtés des enseignants.

mars

26

Intervention violente

de la police au lycée G. Eiffel à Gagny (93).

200 manifestants

contre les suppressions de postes à Meaux.

mars

29

10 000 manifestants

à Paris à l’appel de l’UNL et la FIDL. Dans les académies de Créteil et de Versailles, les rectorats constatent une amplification de la mobilisation.

De source rectorale, 10 % des établissements perturbés dans l’académie de Créteil, 32 lycées dans l’académie de Versailles, répartis dans les 4 départements, 4 lycées bloqués à Paris.

1

ER

avril

Val-de-Marne opération « Sauvons les postes ».

260 volontaires couchés (ville par ville) devant le MACVAL de Vitry pour symboliser les postes supprimés du 94.

Bordeaux Manifestation.

À l’appel de FSU - CGT - UNSA Éducation - SNFOLC - FCPE.

Place de la République.

avril

5

Journée nationale d’action du SNES

voir ci contre.

avril

2

Actions dans les établissements

(liste non exhaustive)

© Thierry Nectoux ©Daniel Maunoury

Suite de la page 1

Cette semaine de mobilisations

ininterrompue a été marquée par l’entrée des lycéens dans l’action avec une manifestation à Paris le 27 mars et l’extension du

mouvement depuis, et par des actions continues des

établissements associant

personnels, parents d’élèves et lycéens. Si le ministre se

répand en déclarations sur l’instrumentalisation des lycéens par les enseigants et

« les discours catastrophistes

des syndicats », l’inquiétude est palpable. Xavier Darcos recevra le SNES le 17 avril. Il s’agit d’ici là et sans doute au-delà de renforcer le rapport de force.

Dossier réalisé par

Matthieu Leiritz et Claudie Martens

À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Groupe gauche démocrate et républicaine Deux collègues de Nice, un d’Aix-Marseille et deux de Créteil ont été reçus par M. Gosnat et Mme Amiable. La situation des établissements difficiles a été particulièrement abordée, ainsi que celle des recrutements. Nos interlocuteurs se sont engagés à poser une question sur le sujet à l’Assemblée.

Groupe UMP. D. Robin accompagné de deux collègues, dont une conseillère d’orientation psy- chologue, a été reçu par M. Reys. L’inquiétude était forte du côté du parlementaire qui n’a pas cherché dans l’échange à défendre ou justifier la politique gouvernementale. Ayant vu le ministre la veille, il a même confié l’inquiétude de M. Darcos face aux mobilisations.

PUIS AU MINISTÈRE

Deux collègues de l’académie de Lille, un de Nice et un d’Aix-Marseille, un parent d’élève de la FCPE du Nord, le SNUEP et le SNES ont été reçus l’après- midi par M. Oursela de la DESCO. Comme avec M. Reys le matin pas de discours traditionnel de sa part, une forte inquiétude qui transparaissait et une écoute mais aucune réponse. La délégation avant de le quitter lui a remis les centaines de refus de DHG issues des conseils d’administration d’établissements de toute la France et une liasse impressionnante de refus collectif des heures sup- plémentaires.

EN NOIR À LYON

Environ deux cents personnes se sont réunies le 2 avril place des Terraux à Lyon pour exiger un col-

©Thierry Nectoux

Lyon, 2 avril

LE 2 AVRIL : JOURN ÉE NATIONALE D’ACTION

La période des vacances par zone ne sera pas une parenthèse dans l’action.

Le SNES appelle à développer les mobilisations dans les établissements et à organiser les convergences avec les actions des parents et des lycéens.

Il propose d’ores et déjà deux journées nationales d’action :

Le jeudi 10 avril pour les zones A et C

Le mardi 29 avril pour la zone B

avec des modalités à déterminer en fonction de la situation locale : rassemblement devant chaque établissement,

distribution de tracts, manifestation, opération collège ou lycée mort...

DERNIÈRE MINUTE :

Appel à la grève

jeudi 10 avril

pour les académies de Paris, Créteil, Versailles à l’appel de l’intersyndicale du second degré en

convergence avec les lycéens.

(3)

L’US N° 665 • 5/04/2008 5

L’US N° 665 • 5/04/2008

4

E N J E U X E N J E U X

E

ntre 10 et 15 000 à Paris, 3 000 à Toulouse, 1 500 à Lille, à Bordeaux, 5 000 à Lyon, 1 000 à Angoulême, 500 à la Rochelle... : des manifestations à l’appel de la FSU, de la CGT et de Solidaires pour l’« avenir des retraites » ont réuni, samedi 29 mars, des milliers

de personnes dans toute la France, première étape de mobilisation après le lancement d’une

« concertation » par le gouvernement (voir ci- dessous). Les organisations exigent une véri- table négociation, refusent l’allongement prévu à 41 annuités de la durée de cotisation pour toucher une retraite à taux plein. Pourquoi vou- loir ajouter des annuités supplémentaires quand le taux d’emploi des seniors demeure particu- lièrement peu élevé en France ? Pour Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, il s’agit d’éviter que le gouvernement et la majorité n’« escamotent le débat » et s’entêtent dans une « mécanique implacable » aboutissant « à avoir moins de retraites même en travaillant plus longtemps ». L’unité syndicale n’a pu être totale et certaines organisations manquaient à l’appel. En effet, si la FSU et la CGT entendent remettre en cause les dégradations engendrées par la réforme de 2003, la CFDT continue d’as- sumer sa signature.

Matthieu Leiritz

POUR DES CHOIX SOLIDAIRES

MANIFESTATIONS RETRAITES

29 MARS ET APRÈS QUEL AVENIR POUR NOS MÉTIERS ?

Actions dans les académies

Académie de Limoges, les élèves du lycée Pierre Bourdan à Guéret se sont réunis en AG le 1eravril et ont décidé un sit-in devant l’établissement jeudi 3 puis une manifestation le 4. Des contacts sont établis avec le lycée Jean-Favard qui a été bloqué par les professeurs, les élèves et les parents.

Réunion enseignants- lycéens à Pierre Bourdan le jeudi 3 avril.

Académie de Créteil, lycée Marcel Cachin à Saint-Ouen, le rectorat prévoit de supprimer une classe de Seconde à la rentrée 2008 et quatre postes d’enseignants (lettres, biologie, physique-chimie, économie). Dans la SEP, les BEP sont remplacés par un bac pro en trois ans, rendant plus difficile, pour les élèves, la sortie de l’école avec un diplôme. Les enseignants et les lycéens ont réagi : blocage du lycée depuis le 31 mars, grève massive le 2 avril, participation à la manifestation du 3 avril.

Académie de Dijon, Sens (Yonne), 300 lycéens de Sens se sont réunis en AG le mardi 1eravril puis ont décidé de manifester dans les rues de la ville, et de recommencer le vendredi 4 avril. Le SNES, le SGEN, et la FCPE ont diffusé un tract dénonçant les conditions de la rentrée 2008 dans les lycées de Sens.

Collège Lenain de Tillemont, Montreuil (93), aujourd’hui 3 avril, les collègues de cet établissement ont décidé la grève pour protester contre les nombreuses suppressions de postes touchant un collège pourtant classé EP1.

Les actions se multiplient en Seine-Saint-Denis, associant enseignants du premier et du second degré, parents et élèves : journées établissements morts à Aubervilliers et à Aulnay le 10 avril, puis à Montreuil et au Blanc-Mesnil.

Jeudi noir à Clermont-Ferrand

Tous les jeudis, à l’appel du SNES, les enseignants se réunissent place de Jaude à Clermont- Ferrand pour protester contre la casse de l’école publique. Chaque participant est invité a porter le deuil des postes retirés par un vêtement noir.

X

avier Bertrand a commencé mercredi ses

« consultations » sur les retraites en recevant les confédérations, en présence d’André Santini.

Celles-ci doivent en principe porter sur les condi- tions de l’équilibre financier des régimes, sur la revalorisation des pensions et des petites retraites et sur l’allongement de la durée de cotisation actée déjà par la loi Fillon « sauf décret contraire ».

Mais le gouvernement doit faire face à l’hostilité de l’ensemble des organisations syndicales, notamment de celles qui ont manifesté samedi.

DÉSINFORMATION

S’efforçant d’argumenter sur les 3 leviers : « tou- cher moins, cotiser plus ou travailler plus long- temps », le ministre a feint d’écarter le « tou- cher moins » alors que toutes les études, mais aussi les manifestations de retraités, montrent que les réformes conduisent à réduire les pen- sions : la réforme Balladur, en œuvre depuis 15 ans, explique la diminution de 20 % des pen- sions du régime général. Xavier Bertrand a réfuté également l’augmentation des cotisations (au nom du maintien du pouvoir d’achat que sa politique contribue par ailleurs à saccager), lais- sant donc comme seule prétendue « solution » l’allongement de la durée de cotisations à 41 annuités en 2012. Il ment : même en tra- vaillant plus longtemps, ces réformes conduisent à la baisse des pensions.

Il prétend vouloir financer des mesures sur le minimum vieillesse et les pensions de réver- sion, en omettant de signaler que les réformes ont aggravé la situation des plus modestes et notamment de femmes qui en sont particuliè- rement victimes.

Selon un sondage Ifop paru dans Ouest-France,

Rapporteur général de la conférence sur les valeurs, les missions et les métiers de la fonction publique, J.-L. Silicani a présenté oralement le contenu du livre blanc qu’il devrait remettre au ministre à la mi-avril. Sa lecture est éclai- rante, en attendant le Livre blanc de Xavier Dar- cos sur le métier enseignant.

Les orientations qui y seront développées n’en- gagent que le rédacteur et, si le gouvernement met en avant une consultation exceptionnelle, il ne s’agit pas d’une synthèse des points de vue exprimés à cette occasion. Quatre axes sont pré- sentés, qui puisent aux récents rapports d’ex- perts sur la fonction publique et aux orienta- tions préconisées tant par le Président que par le Premier ministre. Si l’auteur est obligé de consta- ter le fort attachement de la population aux ser- vices publics, il indique aussitôt que les missions de service public n’ont pas nécessairement à être exercées par des agents publics.

UNE « FONCTION PUBLIQUE DE MÉTIERS »

C’est l’annonce de la réforme du statut de la fonction publique de l’État telle que Dutreil l’avait dessinée dans la suite du rapport Pochard (2003) : organisation en 7 à 8 filières et 5 niveaux de qualification ou de fonctions. Le rapport Pochard (2008) explicite l’organisation de la filière enseignante.

UN DOUBLE STATUT

Au côté des fonctionnaires, et sur les mêmes emplois, l’État emploierait davantage de contractuels. Pour le remplacement, mais aussi pour ceux qui feraient dans la fonction publique une carrière courte, enfin comme voie de recru- tement au nom de la diversité.

ACCORDS COLLECTIFS

Reprenant une préconisation du rapport Four- nier (2002), Silicani propose que les accords

conclus entre syndicats et pouvoirs publics aient force contraignante. Pourrait ainsi être négociée une convention collective pour les agents contractuels.

UNE RÉFORME PROFONDE DE LA RÉMUNÉRATION

En lien avec la promotion d’une carrière tou- jours plus individualisée et le développement d’un marché de l’emploi public, la rémunéra- tion éclaterait en une part indiciaire liée au grade détenu par l’agent et une part liée à son emploi et à sa performance. L’évaluation, en lieu et place de la notation disparue, pilo- terait la modulation de cette rémunération fonctionnelle et les avancements de grade comme de catégorie. Le rapporteur conteste jusqu’à l’existence des concours internes en ce qu’ils favorisent ceux qui consacrent du temps à leur préparation.

Dans la foulée du projet de loi sur la mobilité, les préconisations du Livre blanc pourraient déboucher sur une profonde réforme de la fonction publique, à laquelle n’échapperaient pas les corps enseignants. Le ministre a tou- tefois évité d’en préciser le calendrier.

Anne Féray, Daniel Robin

PREMIER LIVRE BLANC

L

a RGPP, dans tous les ministères, dans le nôtre en particulier, a deux volets majeurs : la suppression massive d’em- plois dans la fonction publique (non rempla- cement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite) et la remise en cause du principe statutaire pour définir les conditions d’emploi, de services, de rémunération et de recrute- ment des fonctionnaires.

SUPPRESSIONS D’EMPLOIS

Nous subissons aujourd’hui, dans le cadre de la préparation de la rentrée 2008, la première vague de cette politique avec 11 200 suppres- sions d’emplois dans l’Éducation nationale, dont 9 000 emplois pour les seuls enseignants du second degré public. La seconde vague est d’ores et déjà annoncée.

Compte tenu des départs en retraite, 35 000 emplois, doivent, pour le gouvernement, être supprimés dans la fonction publique de l’État en 2009. Cela représenterait plus de 17 000 suppressions d’emplois à l’Éducation natio- nale. Chacun constate que la vague 2009 est bien plus haute que celle de 2008 ! L’objectif affiché par le gouvernement est de renouveler cette opération chaque année jusqu’en 2012.

Personne ne peut imaginer qu’une telle saignée puisse s’opérer sans de radicales trans- formations de l’État, une dégradation de la qualité des missions qu’il a en charge, une externalisation de certaines d’entre elles. L’Édu- cation nationale n’est bien sûr pas épargnée par ces perspectives gouvernementales et nous savons que le second degré est le cœur de cible.

C’est dans ce contexte que le ministère prépare une réforme pour les lycées, dont la générali- sation des bacs professionnels en 3 ans (au lieu de 4 aujourd’hui) est sans aucun doute la première pièce du puzzle. Un seul souci pour le gouvernement dans cette affaire : orchestrer la suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans le second degré pour les quatre prochaines années.

STATUTS MENACÉS

Le second volet de la RGPP porte sur les condi- tions de service, d’emploi, de rémunération et de recrutement des fonctionnaires. L’ob- jectif est simple : remettre en cause le principe de règles nationales définies par un statut.

Cette démarche entamée par plusieurs projets (voir ci-contre), vise à individualiser le plus possible d’éléments décisifs du métier et de la carrière des fonctionnaires : salaires au mérite, développement des recrutements hors concours, définition locale des missions, avec un renforcement considérable du rôle du chef de service.

Les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation sont directement concernés par ces tentatives. La volonté de renforcer l’auto-

« Pour une retraite bien méritée, dans le public et le privé »,

« la retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ».

©Thierry Nectoux

pour 57 % des Français, il est invisageable de

« compléter le système de retraites par réparti- tion au moyen de fonds de pension », ce qui montre une perte de confiance dans le régime par répartition, entretenue par les déclarations catas- trophistes du gouvernement, qu’il nous faut com- battre. Mais près de six sur dix se prononcent contre l’allongement de la durée de cotisation pour réformer le système des retraites et 62 % sont défavorables à l’idée de « reculer l’âge légal du départ à la retraite au-delà de 60 ans ».

Pour la FSU, il est tout à fait pos- sible d’agir sur le levier des finan- cements, notamment en taxant davantage les revenus du capital, en revenant sur les exonérations de cotisations sociales, en consacrant aux retraites environ un quart des gains de produc- tivité acquis par le travail des salariés. Fillon pré- tend sauver les retraites en annonçant aux plus jeunes qu’il n’y a pas d’autre issue que l’épargne individuelle ! En pleine crise boursière, portons haut et fort nos arguments pour démontrer la supériorité des régimes par répartition.

Elizabeth Labaye

LA FSU REÇUE PAR SANTINI (2 avril)

Face au ministre qui l’invitait à formuler des propositions pour les retraites, la FSU a notamment contesté l’allongement de la durée de cotisation, stigmatisé la décote et la réforme de la CPA. Elle a indiqué la nécessité de rechercher des financements nouveaux.

Le gouvernement devrait remettre un document d’orientation à la mi-avril et recevoir de nouveau les organisations syndicales dans des audiences bilatérales.

ÉCOLOGIE

Le 6 mars dernier, ce sont près de 10 000 personnes qui se sont rassemblées à Paris, à l’appel de la FSU, de FO, de la CGT et de la CFDT, pour la défense du MEDAD (ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables). Il s’agissait notamment, pour les syndicats de la FSU (Syndicat national de l’environnement, syndicat unitaire des Personnels de l’équipement), de s’opposer au démantèlement du ministère via les suppressions d’emplois et de défendre le maintien des missions de service public, notamment dans les secteurs d’activité du MEDAD comme l’environ- nement ou le logement que le Grenelle de l’environnement ambitionnait de promouvoir.

Reçues en audience à Matignon et au cabinet de Borloo, la délégation intersyndicale s’est vue confirmer l’antienne : il faudra faire plus avec moins de moyens, la RGPP est impérative.

CULTURE

Le 20 mars, les personnels de la Culture (SNAC- FSU, CGT, CFDT, CFTC, FO, Sud, UNSA), après une pétition rassemblant 5 000 signatures, ont

manifesté contre le saccage de ce service public par la RGPP et la remise en cause des statuts des fonctionnaires, garants de ces missions.

SERVICES ADMINISTRATIFS

Le 4 avril, l’intersyndicale (SNASUB-FSU, UNSA, CGT, FO, Sud) appelle les personnels administratifs et ITRF (ingénieurs techniques de recherche et formation) à se rassembler devant les rectorats et IA : elles dénoncent les effets de la RGPP, soit les 1 000 nouvelles suppressions de postes et en perspective la disparition programmée des inspections académiques, le projet de mobilité des fonc- tionnaires, la généralisation de la précarité et la dégradation du pouvoir d’achat.

TRAVAIL

Le 3 avril, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU- SUD-UNSA et CFDT du ministère du Travail, les agents étaient appelés à la grève. La RGPP prévoit la suppression des directions départementales du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, et le regroupement des directions régionales actuelles dans de grandes directions régionales. Le plan de modernisation et de développement de l’inspection du travail (PMDIT), prévoyait le recrutement de 700 agents en quatre ans, sans assurer le financement des moyens matériels et humains, d’où le développement d’une précarité intolérable.

MÉTÉO FRANCE

Météo France a connu une grève massive le 28 et le 29 mars, à l’appel de l’intersyndicale : la direction a en effet annoncé la fermeture de la moitié des centres météorologiques, soit 1 000 emplois supprimés sur 3 600, ce qui reviendrait à priver la moitié des départements de surveillance du climat et de prévision locale.

©DR © DR

La révision générale des politiques publiques (RGPP) est le cœur de la politique gouvernementale sur l’avenir de l’Etat. C’est dans ce cadre que sont supprimés des dizaines de milliers d’emplois, c’est dans ce cadre que nos métiers sont menacés. Le Livre blanc consacré à la réforme de la fonction publique, que M. Silicani doit remettre

au ministre à la mi-avril, s’inscrit dans cette logique. Le rapport Pochard de son côté en est une déclinaison pour les enseignants. Partout, dans l’Éducation nationale, au Travail, au MEDAD, à Météo France, etc., les agents engagent la lutte pour la défense des statuts, des valeurs et des missions du service public.

Grenoble

©DR

©DR

nomie de l’établissement et le rôle du chef d’établissement dans tout ce qui concerne la carrière (évaluation, promotions,…), d’intro- duire de la souplesse (bivalence, annualisa- tion du service…), correspondent bien à la logique distillée dans le cadre de la RGPP.

Le rapport Pochard ne fait que traduire cette logique. Certains pourront penser qu’il s’agit d’un rapport de plus, mais la cohérence avec la politique gouvernementale affichée dans le cadre de la RGPP, la présence du secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale comme rapporteur du travail de ce comité, conduit à prendre très au sérieux son contenu.

Académie de Strasbourg,

collège de Guebwiller (Haut-Rhin)

TOUJOURS PLUS

Le gouvernement, dans le cadre d’une réunion du conseil de modernisation des politiques publiques, prévoit d’annoncer un nouveau tour de vis pour les dépenses publiques (6 à 7 milliards de crédits supprimés). Dans le même temps, c’est la suppression de 35 000 emplois dans la fonction publique de l’État qui est programmée, ce qui imposerait plus de 17 000 suppressions d’emplois dans l’Éducation nationale en 2009.

©Thierry Nectoux ©Thierry Nectoux

DÉFENDONS LA FONCTION PUBLIQUE

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L’US N° 665 •5/04/2008

6

M É T I E R S , C A R R I È R E S

« Que la chaleur de l’enthousiasme est indispensable à toutes les instructions dont on veut que l’âme des enfants puisse être pénétrée »

J. JOUBERT

La publication récente de courriers de lecteurs, contradictoires sinon polémiques, sur la situation des TZR (L’US Magazinenos661 et 663 des 5 janvier et 23 février derniers), nous amène à revenir sur ce sujet et sur le système de remplacement dans le second degré.

DE QUOI PARLE-T-ON ?

Le système de remplacement des enseignants dans le second degré est très mal en point.

Le remplacement est un besoin permanent du service public : il devrait à ce titre être assuré par des personnels titulaires, en nombre suffisant (6 à 7 % des effectifs des personnels en poste selon les critères mêmes du minis- tère), formés et volontaires dans toute la mesure du possible, exerçant des missions de remplacement dans des conditions de service pédagogiquement, matériellement et humai- nement correctes.

Chacun sait qu’on est très loin du compte : nombre de remplace-

ments ne sont pas assu- rés par manque de per- sonnel. L’administration tente de boucher les trous en utilisant la pré- carité (contractuels, vaca- taires... aux conditions de travail, d’emploi et de salaire très souvent inad- missibles) et en cherchant à développer la flexibilisa- tion de la situation de tous : cf. les décrets

« Robien » sur le remplace- ment « à l’interne », dont nous avons globalement et collectivement jusqu’ici, par l’action syndicale établisse- ment par établissement, mis en échec l’application.

DES COLLÈGUES TRÈS MALTRAITÉS Dans ce cadre, les collègues nommés en zone de rem-

placement (les TZR) sont particulièrement mal- traités. Ils sont environ 30 000, mais 60 % d’entre eux sont affectés à l’année – AFA, sur des agrégats de blocs horaires et de moyens provisoires, souvent placés dans des situations professionnelles et personnelles insuppor- tables, « à cheval » sur deux ou trois établisse- ments (la moitié des AFA), y compris avec des services « polyvalents » au mépris de la quali- fication et de la qualité de l’enseignement déli- vré. Les 40 % restants sont disponibles pour des remplacements de courte et moyenne durée au long de l’année scolaire, soit un volume global d’environ 12 000 collègues.

Dans ce tableau général, les inégalités numé- riques sont très importantes selon les acadé- mies, les départements et les disciplines.

Partout l’on constate que l’administration utilise les TZR comme variable d’ajuste- ment :

1. En gestion de mouvement(moins il y a, à l’intra, de postes complets disponibles en éta- blissement, plus il y a création de postes de TZR, auxquels seront dévolus les agrégats de blocs horaires, cf. ci-dessus) ; c’est ainsi que plus de la moitié des TZR ne sont pas des « nou- veaux enseignants », mais des collègues expé- rimentés, victimes du système de mutation en deux temps « à l’aveugle », devenus TZR par manque de poste.

2. En gestion de la pénurie budgétaire géné- rale qui frappe l’ensemble du système éduca- tif. Indépendamment de toute considération de qualité de l’enseignement, est utilisé « l’indi- cateur de performance » de la loi de finance, intitulé « Taux de rendement du remplace- ment » (Programme 141, indicateur 6.4), simple ratio « journées de remplacement effectuées par le potentiel de remplacement / nombre de journées réalisables par ce même poten- tiel ». On frise actuellement les 90 % de rendement.

Cette formule d’une techno- cratie achevée masque le mépris de l’acte pédago- gique, complexe, de rem- placement, et surtout les conditions de travail déplo- rables faites aux TZR : pres- sions de toute sorte, appels téléphoniques, remplace- ment au pied levé sans pré- paration... En bref, une poli- tique du citron à presser.

NÉCESSITÉ DE LA DÉFENSE SYNDICALE ACTIVE ET COLLECTIVE Les enjeux syndicaux sont essentiels. Si on laisse collectivement les TZR être maltraités ainsi, il ne faut pas être grand clerc pour voir que tous, TZR ou titulaire en éta- blissement, passeront irrémédiablement dans la même casserole de la flexibilité, des ser- vices définis localement, de la disponibilité à toute heure du jour et de la nuit, et du cours au pied levé sur un simple coup de fil... Tous maîtres Jacques ?

Les collègues TZR sont très souvent isolés, peu intégrés aux équipes, et c’est structurel. L’at- tention à leur situation, la solidarité à leur égard est un devoir syndical collectif, dans chaque établissement, chaque académie. Le SNES s’honore de ses mandats en la matière ; s’atteler à leur mise en œuvre n’est certes pas chose facile. Mais il est clair qu’ensemble, on se protège tous mieux. ■

Christophe Barbillat emploi@snes.edu

L

es serveurs SIAM via i-prof fer- meront, selon les calendriers académiques, entre le 2 et le 28 avril. Les collègues recevront le formulaire de confirmation dans leur établissement. Ils devront vérifier les vœux, leur ordre, ainsi que leur situation administrative, et rectifier, en rouge, toute erreur de vœu ou de barème (le barème du for- mulaire est très souvent inexact). Joindre toutes les pièces justificatives, sachant que toutes les situations ouvrant droit à bonification doivent être justifiées. Inscrire

le nombre de pièces jointes au dossier et les cocher sur la liste ad hoc. L’administration ne réclame jamais aucune pièce manquante. Si des pièces ne peuvent être jointes (attestation pour un nouveau travail du conjoint par exemple), préciser par lettre celles qui seront envoyées ultérieurement, en tout état de cause avant le Groupe de Travail de vérification des barèmes (cf.

calendrier rectoral). Les collègues ayant participé à la phase interacadémique n’ont pas l’obliga- tion de fournir à nouveau toutes les pièces jus- tificatives : leur situation a déjà été examinée et n’est pas susceptible d’un réexamen pour l’intra dans la majorité des cas.

Le dossier complet et signédoit être remis au chef d’établissement qui atteste la présence des pièces justificatives et complète, s’il y a lieu, la rubrique APV. Il le transmet au rectorat.

Attention : les collègues entrantsdans une académie à la suite de la phase interacadé- mique doivent envoyer eux-mêmes leur dossier

au rectorat de cette acadé- mie.

Garder toujours une pho- tocopie du formulaire de confirmation après signature du chef d’établissement, et des pièces justificatives.

Retourner la fiche syndicale de suivi individuelà la section académique du SNES concer- née par ce mouvement intra.

La fiche (USspéciale « muta- tions intra 2008 ») est téléchar- geable sur le site www.snes.edu, rubrique « mutations 2008 ». Elle permet aux élus de vérifier les informations enregistrées par l’administration, rectifier des erreurs ou des oublis, faire prendre en compte des éléments complé- mentaires dans le respect des règles communes.

C’est aussi le moyen de peser sur les textes régle- mentaires pour permettre l’interprétation la plus favorable pour tous en s’appuyant sur des cas concrets et faire avancer nos demandes d’amé- lioration générale.

La fiche permet enfin de mieux informer cha- cun de ses résultats: seuls les syndiqués et les collègues qui nous l’ont envoyée recevront une information personnalisée (barème, affec- tation proposée...) : ne pas oublier de signer la formule autorisant les élus à recourir à l’in- formatique. L’intérêt de chacun est donc de se syndiquer le plus vite possible et de conser- ver soigneusement le code et le mot de passe figurant sur la carte syndicale.

Christophe Barbillat, Dominique Dédale-Deschamps emploi@snes.edu

UN ENJEU SYNDICAL

Chaire supérieure : avancement d’échelon

La commission paritaire d'avancement d’échelon des professeurs des chaires supérieures a examiné les situations des collègues promouvables au cours de l’année civile 2007.

Le SNES est intervenu pour qu’un maximum de collègues soit promu au 6eéchelon.

Tous les détails sont en ligne sur notre site www.snes.edu

Palmarès des lycées

Le ministère de l’Éducation nationale a une nouvelle fois mis en ligne les « indicateurs des résultats des lycées publics et privés sous contrat ». Ces indicateurs : « taux de réussite du baccalauréat », « taux d’accès de Seconde et de Première au baccalauréat » et

« proportion de bacheliers parmi les

sortants » sont d’un maniement délicat. Ils ne devraient pas servir à établir une hiérarchie entre les établissements.

Même si le ministère accompagne la publication de ces données de documents

« de précaution », il est inacceptable qu’elles servent à une mise en concurrence des établissements, lourde de conséquence à cette époque de l’année et dans le contexte actuel de remise en cause de la carte scolaire.

TZR MOUVEMENT INTRA

QUE FAIRE APRÈS ?

Un collègue peut-il se voir imposer plus d’une HSA ?

NON. Le décret de 1950 modifié en 1999 limite l’obligation de service à une seule heure supplé- mentaire. Pour un collègue certifié qui dans son service a une décharge statutaire (ex-cabinet d’his- toire ou première chaire), l’heure supplémentaire est la 18eheure inscrite à l’emploi du temps heb- domadaire, son maximum de service étant abaissé d’une heure, soit 17 heures. S’il a à la fois une heure de laboratoire et la première chaire, l’heure supplémentaire obligatoire est la 17eheure. Les collègues en temps partiel, parents d’enfants en bas âge... sont dispensés de toute HSA.

Que faire si le chef d’établissement passe outre ? Il ne le peut pas. S’il le faisait, dès le conseil d’en- seignement de fin d’année ou lors de la com- munication du projet de service ou à la préren- trée, il faut refuser par écrit en référence au décret statutaire, saisir la section locale et la section académique du SNES. Le SNES appelle à orga- niser dès à présent le refus collectif des heures supplémentaires.

Les HS payées 25 % de plus, c’est fait ? On en est loin. L’annonce du Président s’est tra- duite simplement par l’augmentation des seules HSE d’environ 9 %.

La rémunération des HS est fixée par un taux annuel par grade, quel que soit l’échelon. À partir de ce taux, réduit de 30 % par rapport à l’heure normale moyenne, la première HSA est majorée de 20 %, et les HSE de 25 %. On reste dans presque tous les cas en dessous de la rémuné- ration d’une heure incluse dans le service. De plus, le versement des HS est interrompu par les congés ou absences du prof.

Pourquoi cette volonté de développer les HS ? La politique gouvernementale veut réduire le nombre des emplois publics. Les HS sont une des voies choisies puisque le budget 2008 supprime 3 500 emplois à ce titre. Et c’est aussi une façon de contourner la revendication d’améliorer le pouvoir d’achat de nos salaires.

Anne Féray

QUESTIONS/RÉPONSES

HEURES SUP

Amiante

Une brochure d’information sur l’amiante doit avoir été distribuée à tous les collègues. Dans le premier et le second degrés, seuls seront recensés les personnels nés en 1949 et avant, exerçant un métier ou une discipline « à risques », c’est-à-dire susceptibles d’une exposition active à l’amiante, essentiellement personnels TOS ou de disciplines techniques ou professionnelles.

Tous les agents de cette classe d’âge recevront une information les invitant à remplir le questionnaire.

Chaque collègue peut se faire recenser volontairement au moindre doute (notamment après la lecture de la brochure amiante). Des visites médicales seront organisées en cas d’évaluation d’exposition jugée forte ou intermédiaire, avec un suivi médical approprié si besoin. Informez les représentants du SNES au CHS départemental ou académique des difficultés éventuelles, pour permettre des interventions plus efficaces y compris au CHS central (écrire à : elisabeth.labaye@snes.edu).

Mouvement CO-Psy

Seuls 30 % des titulaires ont obtenu une mutation contre 41 % en 2007.

Quant aux stagiaires, la dégradation est encore plus grande : 33 % ont obtenu leur vœu n° 1 cette année, contre 63 % en 2007.

Conséquence directe de la baisse dramatique des recrutements de stagiaires ainsi que de la rigidité de l’application des calibrages.

Un très grand nombre de CO-Psy vont donc être, ou continuer à être, en très grande difficulté personnelle et souvent familiale pour exercer.

L’amélioration de nos conditions d’exercice passe par l’abandon des projets de mise en extinction du corps. Le rassemblement national du 17 mai doit être un moment fort de l’expression de nos revendications et de notre conception du métier.

(5)

L’US N° 665 •5/04/2008 7

S U R L E T E R R A I N

« Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir »

DENIS DIDEROT

FORMATIONS TECHNOLOGIQUES

STAGE SYNDICAL À LA RÉUNION

REGROUPEMENT D’ÉTABLISSEMENT

DES ÉCONOMIES QUI COÛTENT CHER

C O L L O Q U E F S U P A C A

Fonction publique : un choix politique et social.

Quels enjeux ? Quelles missions ? Pour quelle société ?

Mardi 6 mai, de 9 h 30 à 17 heures - Hôtel de Région - Marseille

1. Le statut général de la fonction publique

Présentation par Anicet Le Pors, ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives (1981-1984), membre du Conseil d’État.

Intervention de Michel Vauzelle, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Débat.

2. Table ronde : Quelle fonction publique pour quelle société ? Présentation par la FSU: la fonction publique et les évolutions souhaitables ;

la dépense publique comme investissement, facteur de croissance et moyen de redistribution sociale.

Nos invités : Bernard Morel, professeur à l’Université de Provence, directeur de la MMSH d’Aix-en-Provence, économiste et géographe.

Anicet Le Pors.

Débat et témoignages sur les différents secteurs de la fonction publique par la FSU et les autres organisations syndicales invitées.

Inscriptions et renseignements : FSU Région PACA, Bourse du Travail 23, boulevard Charles-Nédelec, 13003 Marseille – fsu-paca@orange.fr

C

e sont presque 100 collègues qui ont par- ticipé à différentes réunions syndicales sur l’avenir des formations technologiques entre le 3 et le 7 mars à La Réunion.

Deux journées de stages aux lycées Roland-Garros de Tampon et Jean-Hinglo du Port, et cinq heures d’information syndicale dans différents lycées tech- nologiques de l’île ont montré que les inquié- tudes de nos collègues réunionnais étaient sem- blables à celles des ensei- gnants de la métropole.

Alors que cette académie manque cruellement de filières professionnelles et que nombre de jeunes ne peuvent pas s’inscrire en BEP, les projets de réforme du baccalauréat profes- sionnel en trois ans risquent de réduire les moyens des lycées et sections profes- sionnels. Pour les séries

technologiques, si les filières du bâtiment et travaux publics semblent épargnées grâce à d’importants projets de construction routière et de logements, les séries STG et surtout STI ne disposent pas de moyens nécessaires pour assurer la réussite des jeunes. Ici aussi l’absence de perspective de réforme ambitieuse pour les STI et la crainte, justifiée, d’une réduction drastique des spécialités sont dans toutes les discussions en salle des profs.

Pour les formations en BTS, les étudiants ont de graves difficultés pour trouver des lieux de stage et sont parfois obligés d’accepter un stage en métropole qui entraîne de coûteux voyages et des problèmes d’hébergement.

Enfin la décision ministérielle de modifier en cours d’année le calendrier du bac a, encore plus qu’ailleurs, provoqué incompréhension et colère chez les enseignants et les parents d’élèves. Sur cette question, si le rectorat et le ministère ont avancé quelques pistes, une solution satisfai- sante ne semble toujours pas envisagée.

Mais à La Réunion, comme partout, c’est bien le SNES qui assure l’information, l’assistance et la défense des enseignants des collèges et lycées.

Thierry Reygades

LYCÉE JEAN-VILAR

MEAUX

É RIC M ICHELANGELI

(section SNES du lycée Calmette, Nice)

T ROIS QUESTIONS À

Une grève à 70 %, des équipes sou- dées dans l’action revendicative : le lycée Calmette, ce gros établisse- ment de centre ville de 1 300 élèves et 110 professeurs n’avait que rare- ment connu cela en 120 années d’existence.

L’US: Quelle est la situation dans ton établissement ? Eric Michelangeli : En CA, le SNES n’avait pas accepté de voter la DHG, en raison de la suppres- sion d’un poste d’anglais et du refus rectoral d’en créer deux en mathématiques et en physique, alors que des HSA nombreuses sont prévues. Mais nous n’avions rien vu. Le 18 mars, le lycée apprend que la DHG, pourtant adoptée en CA, a été retoquée par le rectorat : le nombre d’heures postes aurait été surévalué dans la répartition votée sur propo- sition du proviseur, par rapport au volant des HSA attribuées à l’établissement. Du coup ce n’est plus un poste qui disparaît, mais quatre !

L’US: Quelle a été votre réaction ?

E. M. :À l’initiative du SNES, une pétition unitaire a immédiatement été lancée contre ces suppres- sions, avec 90 signatures en 24 heures : nous refu- sons collectivement d’aller au-delà de l’unique HSA

imposable. Nous avons obtenu l’appui des fédérations de parents d’élèves, attiré l’attention des médias locaux et finalement obtenu une audience au rec- torat le 26 mars. Là, courtoisement, tenant l’un la loi de finance 2008 dans la main gauche, l’autre une cal- culette dans la main droite – je jure que je n’in- vente rien – deux membres de l’administration nous ont démontré que le lycée consommait trop peu d’HSA au regard des objectifs de la LOLF...

L’US: Où en êtes-vous ?

E. M. : Nous avons déposé un préavis de grève pour le 1eravril, date du CTPA ; à 10 heures, 70 % des collègues étaient en grève, on n’avait pas vu cela depuis 1989. Nous nous sommes rassem- blés, avec des élèves, devant les grilles du recto- rat pendant le CTPA. Les élus SNES ont demandé une suspension de séance pour sortir nous infor- mer des décisions finales : nous récupérons un poste d’EPS. C’est déjà ça mais évidemment c’est insuffisant. En AG ce matin (2/04/2008), nous avons décidé de « verrouiller » sur les HSA, avec l’objectif d’obtenir comme première étape de reconquête des blocs de moyens provisoires. Dans cette période, il faut bien constater que jamais le rectorat n’a parlé de l’essentiel : l’enseignement donné aux élèves...

D

ans de nombreuses académies les rectorats mettent en œuvre des projets de regrou- pement des lycées professionnels et/ou géné- raux et technologiques. Il s’agit pour eux de supprimer les petits établissements et de faire en sorte que tous les lycées atteignent une

« masse critique » permettant de réduire les frais de fonctionnement et de gestion.

En fait, il faut distinguer au moins deux situa- tions différentes :

Il peut s’agit de regroupement de deux

« petits » lycées professionnels. Dans ce cas, l’offre de formation de proximité diminue pour les élèves, et à moyen terme la diversité des spécialités offertes par les deux établissements risque de s’appauvrir, soit en raison d’une dimi- nution des effectifs, soit à cause de politiques locales privilégiant certaines spécialités. Le regroupement entraîne dans un premier temps la fermeture de quelques postes enseignants et non enseignants, et rapidement la suppression de nombreux postes.

Le second cas est celui du regroupement d’un

lycée professionnel et d’un lycée général et tech- nologique. En terme d’offre de formation les conséquences sont les mêmes que précédem- ment. S’y ajoutent des questions liées au fonc- tionnement des établissements. Celui-ci pouvant comporter un ou deux conseils d’administration et donc soit des gestions intégrées, soit distinctes.

Les espaces des formations professionnelles et ceux des générales et technologiques restent longtemps séparés, les collègues des deux types de formation se connaissent mal, les chefs d’éta- blissements en jouent parfois. Les méfiances apparaissent, le collectif a du mal à se construire.

Dans le contexte actuel, compte tenu des projets et des réformes de la voie professionnelle, les col- lègues s’interrogent : le technologique va-t-il absorber le professionnel, ou va-t-il disparaître ? Si le lycée polyvalent peut être un concept inté- ressant lorsqu’il est pensé et conçu comme tel, le regroupement d’établissements, dans le seul but de faire des économies d’échelle, est souvent destructeur en terme d’offre de formation, d’em- plois et de service public. ■Thierry Reygades

Dans l’académie de Créteil, cinq lycées ont été sélectionnés pour devenir

« site d’excellence », dans le cadre du très médiatisé plan « espoir ban- lieue » de Fadela Amara. On aurait pu naïvement les croire préservés, à ce titre, des coupes budgétaires : le lycée Jean-Vilar de Meaux illustre la distance entre affichage d’une politique et réalités.

R

afaèle Le-Dû, professeur de philosophie, en parle encore avec colère. « Nous accueillons près de 1 000 élèves, la plupart issus de catégo- ries populaires très défavorisées, près de 50 % d’enfants d’ouvriers, et pas mal de primo-arri- vants maîtrisant difficilement la langue fran- çaise. » Le lycée accueille également les élèves rejetés d’autres établissements. « Ces élèves ont souvent un parcours scolaire chaotique, ils ont besoin de temps, nous en emmenons quand même la moitié au bac, vu le contexte, ce n’est pas si mal ! »Mais les collègues se sentent stig- matisés en raison d’une image d’établisse- ment difficile ; certains parents choisiraient de l’éviter, sans en être vraiment découragés par les autorités municipales. Le maire lui- même, Jean-François Copé, n’a jamais trouvé le temps de venir au lycée.

Ce lycée fait partie des 30 établissements « pôle d’excellence » du pays retenus par Darcos. Les collègues ont appris leur nouveau label, sans aucune concertation préalable, en même temps que l’annonce de la suppression de sept postes d’enseignants. « Cette contradiction nous a scan- dalisés ! En plus, le contenu du label reste flou : nous serions dotés d’un pôle artistique et culturel, avec un partenariat avec des institutions cultu-

relles, histoire de provoquer un effet vitrine et de briser notre image négative... »

Résultat : une forte mobilisation ! Journée lycée mort et 80 % de grévistes le 18 mars, avec le soutien des parents d’élèves, des élus locaux. « Nous avons bloqué le lycée pendant

deux semaines, enseignants, parents et élèves élus au CA », manifestation à Meaux, articles dans Le Parisien... Finalement, cette mobilisa- tion a abouti au rétablissement de deux postes, sous réserve de la création d’un atelier photo, d’une chorale, d’une option danse...

alors que les collègues concernés n’avaient rien demandé de tel. « Franchement, on est plus près de la Star’ Ac que du service public d’éducation... En attendant, une collègue de philo a découvert son avis de suppression de poste en ouvrant son casier... »

Matthieu Leiritz

©Thierry Nectoux ©Thierry Nectoux

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