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UNE ANALYSE DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PARENTS-ENFANT

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UNE ANALYSE DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PARENTS-ENFANT :’

N O T E D E L A R É D A C T I O N

Nous publions cet article dans la rubrique méthodologie car le fond et la forme présentent un double intérêt.

A partir d’un exemple, la méthodologie utilisée permet d’identifier un concept, de définir ses attributs et de l’objectiver.

Cette démarche reproductible pour tous les concepts de Soins est un élément fondamental dans la construction des Sciences infirmières.

INTRODUCTION

De nombreux chercheurs ont mis en évidence l’impact de /‘attachement parents-enfant sur le développement général de l’enfant et de l’identité maternelle (BOWLBY, 1969 ; AINSWORTH, 1973 ; KLAUS &

KENNELL, 1976 ; CRANLEY, 1981 ; RUBIN, 1984 ; MERCER & FERKETICH, 1990). Cependant, il ne sem- ble pas y avoir de consensus sur la définition du con- cept même d’attachement. Les définitions existantes laissent croire qu’il s’agit d’un processus linéaire ; elles incluent des caractéristiques parentales particulières et concernent souvent l’individu plutôt que la relation.

L’utilisation du terme demeure également ambiguë puisque l’on a tendance à le confondre avec des termes

(*) Linda BELL, 6. SC., M. SC. (candidate). Infirmiére en santé com-

munautaire, secteur périnatalité et chargée d’ensei nement ZI la Fa- culte des Sciences infirmières de I’Unidersité d e S 1 erbrooke (Qué- b e c ) .

(**) Céline GOULET, inf., Ph. D., professeur agré ée a la Faculté des Sciences infirmières de l’Univers@ de Montréa k (Qu&ec).

(***) Denise ST-CYR TRIBBLE, inf., Ph. D., professeur adjoint A la Faculté des Sciences infirmières de l’université de Sherbrooke

comme amour ou instinct maternel, accointance ou i

« bonding ». : )

:;./ L’attachement est un concept qui a été davantage défi- ni dans la perspective du développement de l’enfant et

; j son utilisation pour parler du développement d’un lien

;,,(

;’ affectif des parents à leur enfant est peu exploré de ;.’

façon scientifique. D’ailleurs, dans une récente analyse 1:

sur I’implitation clinique de l’attachement, RUTTER 1;

(1995) rapporte que l’interaction entre les caractéristi- _’

ques parentales (1) et d‘autres variables, tel que le gardiennage, sur le développement de l’attachement, :

; demeure fort inexploré. Comme on peut le constater, i;

I’opérationnalisation du concept d’attachement de- ; i meure l’aspect le plus discutable. Le but du présent 1’

article vise a mieux cerner le concept d’attachement ii parents-enfant en déterminant ses attributs, ses antécé- t 1 dents et ses conséquents. Pour atteindre cet objectif : nous procédons à une analyse du concept selon la

méthode décrite par WILSON. . .

L’ANALYSE DE CONCEPT

Les concepts constituent des représentations mentales : qu’il importe d’organiser afin d’arriver à cerner leur ; présence dans la réalité et comprendre un phénomène.

BOLTON (1977 ; voir MORSE, 1995) définit le concept comme étant l’organisation stable d’une expérience

i dans la réalité à laquelle on attribue un nom et qui se : construit en mettant en relation des éléments selon 5 certaines règles. Les règles selon lesquelles les élé- i, ments doivent être mis en relation traduisent la néces- j sité de partir de la perception qu’ont les gens de leur ~ expérience et d’élaborer des attributs ayant la propriété x double d’être, d’une part, abstraits et universels et, rf d’autre part, transférables dans diverses situations où le concept est présent. Dans une perspective d’élabora-

.a tion de thsories, la mise en relation des concepts con- duit à la formulation de propositions, d’axiomes et de . postulats. L’analyse de concept s’avère tout indiquée :

(1) Traduction libre de a parental qualities B.

. . (Quebec).

(****) Denise PAUL inf., D. Ed., professeur a r6g6e à la Faculté des Sciences infirmihes d e l ’ u n i v e r s i t é d e Sheri rooke (Quebec).

(*****) Viola POLOMENO, inf., Ph. D. (candidate). Université ‘de

M o n t r é a l .

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-, UNE ANALYSE DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PARENTS-ENFANT

pour mieux cerner le concept d’attachement. Parmi les nombreuses méthodologies d’analyse de concept que nous avons recensées, notamment celle de CHINN &

KRAMER (19911 et celle de RODGERS & KNAFL (19931, celle de WILSON (1963,1994) demeure la plus souvent utilisée en sciences infirmières.

L’ANALYSE DE CONCEPT SELON WILSON

WILSON (1963, 1994) est un pionnier dans ce type de travaux et appuie le caractère élucidant pour la com- munication et la réflexion de l’analyse des concepts. La méthode décrite par WILSON permet de progresser vers des définitions conceptuelle et opérationne!le pos- sédant une validité de construit et constituant un point de référence pour la pratique des soins infirmiers (WUEST, 1994). WILSON décrit l’analyse de concept comme un processus inductif des propriétés du con- cept choisi en partant des écrits et procédant par les étapes suivantes : 1) définition du concept, 2) détermi- nation des attributs, 3) élaboration d’un cas-modèle et autres cas (2),4) identification des antécédents, 5) identi- fication des conséquents ; et finalement 6) définition des référents empiriques.

Les écrits que nous avons recensés pour l’analyse du concept d’attachement ont été sélectionnés dans la littérature scientifique pertinente au domaine des sciences infirmières, des sciences du comportement (psychologie, psychanalyse, éthologie), des sciences de l’éducation ainsi que dans les domaines de l’histoire et de l’art qui eux aussi se sont intéressés à I’attache- ment parents-enfant. Un échantillon de 180 articles, 8 thèses et 8 livres a été utilisé pour ce travail. le ces écrits, les auteurs ont procédé à une analyse inductive des thèmes concernant le concept d’attachement. Lors- que présentes, les différentes définitions de I’attache- ment ont été notées ainsi que toute référence à des antécédents, des conséquents ou des concepts reliés.

Les données ont également été considérées par rapport à l’évolution du concept dans le temps ainsi que les ressemblances et dissemblances dans la description du concept dans les différentes disciplines. La rigueur de cette analyse réside dans l’utilisation d’une littérature abondante et variée, susceptible de rendre compte des différentes dimensions du concept.

1. Définitions du concept attachement

L’étymologie du mot attachement remonte au trei- zième siècle. II est dérivé du verbe attacher issu par substitution de l’ancien français estachier qui signifie attacher, ficher. On pense que le sens intermédiaire du verbe doit avoir été n fixer à l’aide d’un pieu, attacher à un pieu. » (BLOCH & VAN WARTBURG, 1975). Dès son origine le terme évoque déjà toute la notion de proximité.

Au XVIII~ siècle, le lien qui unit la mère à son enfant n’inspirait guère de réflexion ; l’amour maternel va de soi, <c la femelle humaine aimant ses enfants comme les bêtes élèvent leurs petits » et l’abandon d’enfant est une P+ique courante et acceptée. Par ses écrits, ROUSSEAU, un philosophe et écrivain français, amorce un changement profond pour l’époque ; il va- lorise le contact entre la mère et son enfant, le lien affectif qui les unit et la proximité en promouvant l’allaitement maternel (KNIBIEHLER & FOUQUET, 1980). Cette réflexion sur le lien d’intimité entre la mère et son enfant a progressé vers une compréhension scientifique des processus qui le sous-tendent.

L’attachement mère-enfant devient un concept d’inté- rêt scientifique au cours des années 50 et origine de l’éthologie, de la psychanalyse et des études sur les réactions relatives à la séparation maternelle (BOWLBY, 1959 ; AINSWORTH, 1962 ; voir Karen, 1994). BOWLBY (19691, un psychanalyste anglais, est le premier à proposer une théorie de l’attachement selon laquelle la formation d’une relation affective stable et durable avec l’enfant est une composante essentielle à son développement. II définit I’attache- ment comme un lien puissant qui unit deux personnes.

L’enfant possède dès sa naissance la capacité de s’as- surer la proximité de l’adulte par des comportements comme les pleurs, les sourires, les vocalises. Ces com- portements assurent la survie de l’enfant parce qu’ils suscitent une réponse à ses besoins de nourriture, de sécurité et d’affection. Selon BOWLBY (19691, les mo- des de relations avec les parents sont intériorisés et s’organisent en cc modèles opératoires internes D du soi, de la figure d’attachement et de la relation avec celle- ci. Ainsi, si la figure d’attachement rejette souvent les demandes de réconfort ou répond avec inconsistance aux besoins de l’enfant, celui-ci peut en venir à conce- voir le parent comme foncièrement rejetant. Cette inté- riorisation du modèle parental jette les bases pour les relations futures. L’importance de la qualité des rela- tions parents-enfant a donc suscité l’intérêt des théori- ciens qui ont démontré que le phénomène de I’attache- ment est universel et surtout associé aux acquis

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Les plus récents développements théoriques sont issus

des travaux de MAIN (1991) sut l’évaluation des repré- sentations mentales des liens d’attachement de l’adulte avec ses parents. Ses travaux appuient l’hypothèse se- lon laquelle il y a transmission intergénérationnelle des liens d’attachement. Ainsi, une mesure d’attachement insécure à leur propre mère obtenue pendant la gros- sesse chez un échantillon de femmes a révélé que devenues mères, ces femmes avaient également déve- loppé un lien anxieux avec leur enfant (FONACY, STEELE & STEELE, 1991).

De plus en plus on utilise la théorie de l’attachement dans le contexte de la thérapie familiale (BYNG-HALL, 1995). II est alors convenu de parler de la famille comme base de sécurité où se tisse un réseau d’attache- ments sécures permettant à chacun de ses membres d’explorer librement, de croître et se réaliser (BYNC- HALL, 1995). Les travaux les plus récents en psycholo- gie du couple accordent une place importante aux processus d’attachement dans la conceptualisation de la dynamique amoureuse, démontrant, par exemple, que les dyades dont le style d’attachement est sécuri- sant obtiennent des cotes supérieures d’adaptation conjugale (LAPOINTE & Lussim, 1994).

Les premiers à considérer l’attachement sous l’angle de la relation de la mère avec son enfant, ont sans aucun doute été KLAUS & KENNELL (1976). Ils ont débuté leurs recherches en notant, chez certains animaux comme les vaches, les chèvres et les moutons, la pré- sence d’un moment critique après la naissance, mo- ment où, si la mère est séparé de son petit, des compor- tements déviants peuvent apparaître. Partant des résultats de leurs recherches avec un modèle animal et de ceux d’autres chercheurs, KLAUS & KENNELL ont proposé l’existence d’un phénomène humain qu’ils ont nommé « bonding », selon lequel un contact précoce et prolongé dès la naissance entre l’enfant et sa mère est crucial au développement d’un lien affectif. Des études sut le contact précoce ont été menées par la suite, la plupart ayant des faiblesses conceptuelles et méthodologiques importantes (SVEJDA & CAMPOS, 1980 ; COLDBERG, 1983). Les résultats des recher- ches sut le contact précoce sont dans l’ensemble in- consistants et infirment l’hypothèse initiale de KLAUS

& KENNELL voulant que le contact précoce sQit criti- que à l’établissement du lien d’attachement maternel (LAMB, 1982 ; B R O W N & HBLLINGS, 1988).

tachement. L’accointance est à. la base de toutes les relations humaines et correspond à la première étape du processus d’attachement. Il s’agit d’une phase de découverte qui est caractérisée par la recherche d’in- formation sut l’autre et l’attribution d’un sens à ses perceptions (BOULANGER & GOULET, 1994). La Phase~ d’accointance débute pendant la grossesse (SANDELOWSKI & BLACK, 19941, s’accentue à la nais- sance de l’enfant (GOTTLIEB, 1978) pour continuer au COUTS d’un long apprentissage à l’intérieur duquel les parents et l’enfant apprennent à se connaître. C’est à parfir de cette connaissance mutuelle que se forme ce lien puissant. L’attachement est la composante affec- tive de la relation parents-enfant, il se développe gra- duellement et selon une courbe en continuelle révolu- tion, agrandissant constamment le champ de l’affectivité entre les parents et leur enfant. Le processus d’attachement se caractérise par la recherche et le maintien de la proximité, la réciprocité dans les échan- ges verbaux et non verbaux ainsi que la formation de sentiments généralement positifs. Le plaisir et la syn- chronie, dans l’interaction servent de catalyseurs à I’évblution de la relation vers un lien d’attachement durablè (GOTTLIEB, 1978 ; GAY, 1981 ; BRAZELTON

&CRAMER, 1990 ; MERCER & FERKETICH, 1990).

Le discours précédent émerge des approches tradition- nelles de recherche sut les relations parents-enfant auquel l’approche écologique reproche de se restrein- dre à l’étude de ~I’angle des interactions dyadiques mère-enfant (BOUCHARD, 1981). La dyade mère-en- fant serait la structure la plus souvent étudiée pour considérer l’impact de la qualité du lien sut le dévelop- pement global de l’enfant. Or, de nombreuses études démontrent que le contexte,social dans lequel évolue la relation a un effet mesurable tout aussi important que les set+ aspects reliés au mode de relation dyadique (MASSE, 1989). Cette approche de la recherche sut le développement des liens parents-enfant s’intéresse da- vantage aux divers éléments constituant la niche éco- logique des parents. Ainsi, les valeurs véhiculées dans la classe sociale, les lieux et situations influençant la viequotidienne, les conditions de travail et réseaux sociaux, l’environnement physique de la maison et du quartier, la structure familiale et les compétences pa- rentales, sont autant de facteurs qui interagissent de façon à améliorer ou à détériorer le lien d’attachement patents-enfant (BOUCHARD, I 981).

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Recherche en soins infirmiers ~46 -Septembre 1996

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UNE ANALYSE DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PARENTS-ENFANT

2. Détermination des attributs du concept

Les attributs sont les caractéristiques qui doivent être présentes pour reconnaître le concept dans la réalité (WALKER & AVANT, 1988). Les composantes ainsi identifiées comme constituant le concept sont transfé- rables à tout autre contexte dans lequel le concept est présent, Les attributs sont, par conséquent, abstraits et universels (MORSE, 1995). Par cette réflexion SUI les attributs nous distinguerons les caractéristiques essen- tielles au conceptdecelles qui ne lesont pas (WILSON, 1994). Aussi, l’attachement des parents à leur enfant est-il considéré en fonction des attributs suivants : la proximité physique et affective, la réciprocité ainsi que l’engagement.

a) La proximité physique et affective

L’attachement des parents à leur enfant est caractérisé par la recherche et le maintien de la proximité (AVANT, 1979 ; MARECKI et al., 1985 ; LOBAR &

PHILIPS, 1992). Selon BOWLBY (19691, le parent pla- nifie de s’attacher à l’enfant et ce, avant même sa naissance. Dans sa démarche il prévoit du temps pour être et vivre avec l’enfant et limite les situations provo- quant l’éloignement. La proximité est donc considérée comme une condition dans laquelle les parents restrei- gnent l’espace entre eux et leur enfant de façon à favoriser l’interaction et le développement de leur po- tentiel parental. Les contacts précoces et répétés dès la naissance permettent aux parents de se confirmer la réalité de l’enfant et de faire connaissance avec lui.

Nourrir, étreindre, bercer, maintenir un contact visuel prolongé et rechercher activement ces occasions d’in- teraction avec l’enfant sont des comportements favora- bles au développement du lien d’attachement.

Les parents utilisent des voies sensori-motrices variées pour entrer en contact avec l’enfant,, le toucher et le contact visuel étant les plus puissants dans la commu- nication avec le très jeune enfant (BOURASSA et al., 1986 ; BRAZELTON & CRAMER, 1992). Lorsque l’en- fant pleure, sourit, s’agrippe ou suit du regard il contri- bue à maintenir la proximité de ses parents. Un enfant qui se manifeste par des pleurs et des sourires favorise l’attachement de ses parents à son égard (BOWLBY, 1969) alors qu’un enfant amorphe, ne pleurant jamais ou ne souriant pas exige un investissement plus grand de la part des parents pour que se développe un lien affectif.

Le maintien et la recherche de proximité font naître des sentiments d’amour, de sécurité et de joie (KAREN, 1994). Les sentiments de plaisir et d’intimité dans la

relation avec l’enfant servent de catalyseurs à I’évolu- tion de la relation. Ressentir généralement de I’affec- tion pour l’enfant et se sentir valorisé par son nouveau rôle créent un climat émotionnel favorable au dévelop- pement du lien d’attachement. Plus l’enfant grandit et devient apte à gagner le c<zur de ses parents, plus les parents se sentent émotionnellement attachés à leur enfant. Des études démontrent que l’attitude émotion- nelle du parent envers l’enfant joue un rôle important dans la perception que l’enfant développe de lui-même (BOWLBY, 1969 ; HAMILTON et al., 1993). Selon MATURANA (1992 ; voir DUHAMEL, 1995, p. 261,

« l’émotion est une disposition pour l’action » et les émotions comme l’amour, la colère, la tristesse consti- tuent une dynamique biologique profondément enraci- née qui influence et est influencée par les interactions sociales.

Dans cet espace bien serré au début de la vie de l’enfant il est essentiel que les parents créent également un équilibre de façon à compléter le travail d’indivi- duation de l’enfant débuté pendant la grossesse. L’en- fant est différencié de sorte qu’on lui reconnaît des besoins propres et la capacité d’exprimer ces besoins.

II est accepté inconditionnellement ou presque et il est perçu comme un individu bon et digne d’être aimé. Un attachement véritable laisse la place à des périodes de rupture et de détachement. En fait, l’aptitude à se détacher aux stades adéquats du développement de l’enfant constituerait la marque la plus authentique d’un attachement sécure (BOURASSA, 1986). C’est alors que l’enfant est reconnu comme une personne à part entière destinée à réaliser son destin personnel et à former son identité.

b) La réciprocité

L’arrimage entre l’habileté de l’enfant et celle du parent à kommuniquer est un maillon délicat mais combien nécessaire à la qualité de la relation. Le cycle de la réciprocité caractérise la qualité de l’échange qui a lieu et traduit parfaitement l’histoire d’attachement entre un parent et un enfant particulier. La réciprocité est une sorte de processus adaptatif dans la relation qui mène vers une série de comportements mutuellement satis- faisants. Ainsi, le comportement du parent est adapté aux signes émis par l’enfant de façon à susciter une réaction positive de l’enfant à son égard (ANDERSON, 1981).

Un parent ayant développé une sensibilité à reconnaî- tre les façons particulières qu’a son enfant de commu- niquer ses besoins y répondra adéquatement en sou- riant, v o c a l i s a n t , le, t o u c h a n t ou l ’ e m b r a s s a n t . L’interaction peut se poursuivre jusqu’à ce que l’enfant

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vers l’avant, en fronçant les sourcils, par exemple. Le parent sensible aux signaux émis par l’enfant lui répon- dra et apprendra que certains comportements ont pour effet de maintenir l’attention de l’enfant alors que d’au- tres ont pour effet de la décliner. En apprenant à déco- der son langage - ses réflexes, ses rythmes d’éveil- sommeil, sa capacité d’attention, sa réponse aux stimuli - le parent synchronise’son propre état d’atten- tion sur celui de l’enfant et l’aide à maintenir certains états de plus en plus longtemps (BRAZELTON & CRA- MER, 1990). Les apprentissages faits lui permettent de développer un répertoire d’actions à « succès >> et d’au- tres à « échec » dans la relation avec son enfant. Ce système de rétroactions mutuelles évolue vers un mo- dèle plus complexe où le parent apprend à reconnaître les manifestations d’attachement de son enfant et y répond avec sensibilité.

Idéalement, les parents et leur enfant s’engagent dans ce système de rétroactions mutuelles dès les premières semaines de vie de l’enfant. Dans les mois qui suivent il incombe aux parents d’initier le rythme dans la relation. Ce cycle bien délicat est essentiel au dévelop- pement du lien d’attachement. Les parents y puisent un sentiment de compétence à s’occuper de l’enfant et celui-ci y apprend à faire des expériences dans un contexte de confiance où les comportements des pa- rents sont à la fois excitants et prévisibles. La commu- nication parents-enfant, quoiqu’elle soit décrite ici en tant que système par’lui-même, est difficilement isola- ble des autres relations à l’intérieur de même qu’à l’extérieur du système familial, notamment la qualité de la relation conjugale et le réseau de soutien,

c) L’ engagement

L’établissement du lien d’attachement implique une relation stable et permanente dans laquelle les parents se sentent responsables et engagés envers l’enfant ainsi que disponibles physiquement et psychologiquement (BOURASSA, 1986). Etre un parent attaché c’est se sentir engagé maintenant et à long terme envers I’en- fant et lui assurer une place dans la famille et la société.

Lorsqu’on se sent engagé on pose des gestes non seu- lement en fonction de soi-même et à court terme, mais aussi en fonction d’un projet que l’on chérit.

Être engagé c’est également se mettre dans une situa- tion qui crée des responsabilités et implique certains choix. Les parents se sentent responsables de la sécuri-

leur vie et de l’espace familial. Lors de la venue d’un enfant une réorganisation des systèmes d’attachement à l’intérieur de la famille s’effectue de sorte que chaque membre continue à,se sentir en sécurité et libre d’ex- plorer en toute confiance.

L’engagement envers l’enfant est tributaire de la signi- fication de l’enfant pour I~res parents et le couple. L’en- fant qui naît dans un contexte où le vide affectif à combler est grand ou celui qui naît dans un contexte où l’espace et le temps disponibles sont restreints, est susceptible de développer un lien anxieux avec ses parents. Les parents qui développent un lien d’attache- ment sécure envers leur enfant se sentent libres d’être différents des modèles parentaux intériorisés ou de ceux véhiculés par la société. Ils développent leur confiance en leurs actions et arrivent à vivre sans détresse des sentiments parfois contradictoires envers l’enfant. Tout comme l’enfant voit dans ses parents une base de sécurité qui lui permet d’explorer son environ- nement, les parents qui s’attachent trouvent dans leur relation avec l’enfant une base de sécurité affective. Ils se sentent sûrs de leur valeur pour l’enfant et s’atten- dent à une reconnaissance de leur investissement dans

l’enfant.

3. Construction d’un cas modèle de l’attachement parents-enfant

Par définition un cas modèle est un exemple dans la réalité qui contient tous les éléments identifiés. Le cas modèle représente parfaitement le concept : si cela n’est pas le concept, alors rien ne peut l’être (WALKER

& AVANT, 1988).

Le boire de nuit

« Marianne avait choisi d’allaiter. Moi, je voulais vivre ma paternité dans la,solidarité. Alors, la nuit, on se levait tous les deux. Eveillée avant moi par les pleurs de Mathieu, Marianne me disait, en me’secouant un peu : “Mathieu t’appelle. C’est son heure”. Commen- çait alors notre routine nocturne.

Tandis que Marianne passait du lit à la chaise berçante à deux places achetée pour l’occasion, j’allais cueillir notre rejeton. Le trajet de retour ne manquait pas d’ac- tion. Blotti dans mes bras, ma petite boule de vie

Recherche en soins infirmiers N” 46 Septembre 1996

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UNE ANALYSE DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PARENTS-ENFANT

fouillait d’abord le creux de mon aisselle en quête du sein de sa mère. Insatisfait de trouver un torse velu, il poussait de grands cris. Je faisais alors de mes bras un berceau et je contemplais ses premiers élans d’affirma- tion. Évidemment, il n’avait que faire de mon admira- tion et protestait davantage. Pour le calmer, je,me mettais à chanter. Les premières notes lui faisaient toujours de l’effet. Son petit visage courroucé se déten- dait, il souriait presque. Parfois, ce moment béni durait jusqu’à ce que je le dépose dans les bras de Marianne.

D’autres fois, nous arrivions dans la chambre en rugis- sant, lui, d’impatience, moi, de fierté d’avoir un fils si vigoureux. Ma mission accomplie, je m’assoyais près de ma femme et de mon fils.

Au contact du corps de Marianne, Mathieu s’abandon- nait, comme s’il associait sa chaleur et son odeur à l’apaisement de sa faim. D’un geste assuré, elle le guidait vers son sein. Goulûment, sa bouche s’en em- parait. À partir de ce moment, plus rien au monde

n’existait pour Mathieu que le lait de sa mère. Ma- rianne, heureuse, l’observait. Tendrement, elle parcou- rait de ses doigts le contour de la’joue qu’il tendait, puis caressait sa petite tête duveteuse. Entre deux gorgées, Mathieu ouvrait parfois les yeux. Son regard, encore vague, rencontrait celui de Marianne, doux et sécuri- sant. “Oui, trésor, je suis là”, lui chuchotait-elle.

Quand notre fils commençait à avoir le ventre plein, il arrêtait, de temps à autre, le mouvement de sa bouche, pour ne plus goûter que le confort de la peau de sa mère. II était temps de disposer, sur l’épaule de Ma- rianne, la serviette qui servirait au rot traditionnel. Les yeux de Mathieu tombaient de sommeil, les nôtres aussi. La fin du boire approchait. Bientôt Mathieu allait s’endormir et nous allions pouvoir enfin nous glisser sous l’édredon ».

Cette courte scène représente bien le concept d’atta- chement car tous les attributs qui le constituent sont présents. La proximité physique et affective se recon- naît au contact physique qu’établissent les parents avec l’enfant, notamment par l’allaitement maternel et le contact visuel, l’émotion riche et variée qui traduit la disponibilité des parents à l’expérience vécue ici, ainsi que l’habileté de l’enfant à interagir avec ses parents, la reconnaissance et le respect de son besoin et de son rythme. La réciprocité dans l’interaction est manifeste lorsque l’enfant réagit positivement à la tentative du père de le consoler ainsi qu’au moment d’attention mutuelle décrit entre Marianne et son fils lors de la tétée. L’engagement, ou l’aspect comportemental qui traduit la présence d’un lien affectif, se reconnaît dans la participation active du père au boire et à l’effort investi dans la réalisation du projet d’allaitement. La

mère, le père et l’enfant conservent le souvenir de cette qualité d’interaction et construisent ensemble des liens d’attachement à même des moments, comme celui-ci, qui imprègnent leur histoire.

4. Les antécédents de l’attachement

Les événements jugés préalables à l’établissement d’un lien d’attachement des parents envers leur enfant, que l’on dénomme antécédents de l’attachement, sont les suivants : la conscience des liens d’attachement anté- rieurs, la disponibilité physique et psychologique, I’ac- ceptation de la grossesse et de l’enfant et I’accointance.

a) Une conscience des liens d’attachement antérieurs

Les écrits sur l’attachement soulèvent la nécessité du retour sur les relations affectives antérieures dont I’is- sue la plus favorable est une compréhension intime des relations filiales avec ses parents (PARKER, TUPLINC &

BROWN, 1979 ; MAIN, 1991 ; ZACHARIAH, 1994 RUTTER, 1995). C’est le plus souvent pendant la gros- sesse que les coirples s’engageront dans une réflexion sur le parentage reçu et se réconcilieront avec le bon parent en eux. Les travaux de MAIN (1991) sur l’évaluation des représentations mentales des liens d’attachement de l’adulte avec ses parents appuient empiriquement l’hypothèse de la transmission intergé- nérationnelle des liens d’attachement. Etre capable de sensibilité et de synchronie dans la relation avec I’en- fant implique d’avoir, à un moment dans la transition au devenir parent, repris contact avec le vécu émotif de son enfance.

b) L’acceptation de la grossesse et de l’enfant L’histoire d’attachement s’enracine dans le désir d’en- fant. Les premiers mouvements fœtaux, l’échographie, l’accouchement, les premiers sourires de l’enfant sont des moments propices à la consolidation du désir d’en- fant ou pour certains, à la naissance de ce désir. L’os- cillation entre l’acceptation ou le refus de l’enfant peut être difficile au début de la grossesse mais risque de devenir conflictuel pour la relation s’il y a persistance de l’ambivalence après la naissance. Une grossesse non planifiée et un bébé non voulu risquent de com- promettre l’engagement des parents à son égard, s’il n’y a pas résolution de l’ambivalence, et de rendre pres- qu’invivables les inconvénients reliés au rôle de parent (BOURASSA, 1986). L’enfant peut être rejeté pour ce qu’il représente, à cause d’une anomalie physique ou

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monde est en soi imprévisible et redoutable.

c) L’accointance

Le processus d’attachement émerge nécessairement de la connaissance mutuelle. Lors de cette première étape d’accointance, les parents mettent en ceuvre tout un répertoire d’actions ayant comme but de faire connais- sance avec l’enfant. Ils recherchent de l’information à son sujet, attribuent un sens à leurs perceptions et renforcent ou modifient leurs perceptions initiales (NEWCOMB, 1961). Un enfant au tempérament facile et des parents possédant des connaissances suffisantes sur les soins et le développement du nouveau-né repré- sente une iituation privilégiée à l’évolution de la rela- tion vers un haut niveau d’affiliation.

5. Les conséquents de l’attachement

Les conséquents correspondent aux événements qui peuvent apparaître opportunément à la présence du concept. Aussi, les conséquents renseignent sur I’im- portance du concept et Peuvent~ servir à formuler de nouvelles hypothèses pour la recherche (WALKER &

AVANT, 1988). L’attachement parents-enfant serait précurseur d’une consolidation des habiletés parenta- les, de la croissance et le développement favorables de l’enfant ainsi que du « bonding ».

a) La consolidation des habiletés parentales

Les parents sont dans une expérience de développe- ment avec leur enfant. La réciprocité, la mutualité et l’échange de sentiments positifs renforcent les habiletés des parents à prendre soin de leur enfant, leur estime de soi et leur sentiment d’efficacité personnelle. Le plaisir qu’ils éprouvent dans une relation qu’ils jugent satisfaisante stimule leur désir de passer du temps avec l’enfant. Au cours des contacts répétés et prolongés avec l’enfant, les parents apprennent à reconnaître les manifestations de leur enfant et à y répondre adéquate- ment. Un fort lien d’attachement parents-enfant contri- bue également à prévenir toutes les formes d’abus et de négligence envers les enfants.

fantsclassifiés comme sécures seraient plus confiants en eux-mêmes, plus compétents socialement, plus effi- caces, plus aptes à entrer en relation intime ainsi que plus empathiques envers les autres (KAREN, 1994). Les enfants qui évoluent dans un milieu aimant, assez consistant et assez prévisible développent une con- fiance en leur capacité à influencer positivement leur milieu et sont aptes à manifester leurs besoins d’amour et de sécurité. En fait, il apparaît que ces enfants dé- montrent plus d’estime de soi, d’indépendance, d’ ha- bileté à s’amuser ainsi que de compétence à entrer en relation avec les autres enfants. Ces gains constituent la toile de fond sur laquelle s’érigent d’ autres aspects de la personnalité ainsi que les expériences de vie comme celle de devenir parent à leur tour. II est reconnu que le lien d’attachement n’explique pas tous les gains développementaux de l’enfant. Le développement cog- nitif, par exemple, est davantage relié à la diversité des expériences stimulantes auxquelles est exposé l’enfant et au style cognitif des parents qu’à la qualité du lien d’attachement. Aussi, on ne peut établir un lien de cause à effet entre un attachement de type anxieux et une psychopathologie ou un désordre psychologique chez l’enfant (VAN IJZENDOORN, 1994 dans ; BRE- TON et a\., 1995).

c) Le x bonding x

Par définition, le « bonding » est un lien durable qui persiste malgré la séparation. Celui-ci solidifie les élé- ments de I’accointance et de l’attachement et se distin- gue par le fait qu’il lie les parents et leur enfant dans une relation hautement harmonieuse et constructive (GAY, 1981). Une fois bien engagé, le lien parent-en- fant est presqu’indestructible et c’est la force de ce lien qui permet d’endiguer le goût de démissionner dans les moments difficiles et continue de lier les parents et leurs enfants une fois que le lien de dépendance s’est dissous (TURNER, 1970).

6. Les référents empiriques

Cette dernière étape de l’analyse de concept consiste à traduire les éléments, souvent abstraits, dans une réali- té observable. Les référents empiriques rendent le con- cept opérationnel ; il s’agit d’une étape importante pour le choix ou l’élaboration d’un instrument de me-

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UNE ANALYSE DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PARENTS-ENFANT

sure ainsi que l’observation du phénomène dans la réalité (WALKER & AVANT, 1988). Ainsi, quoique les attributs identifiés soient abstraits et universels, ils peu- vent se manifester différemment selon les cibles et les contextes différents (MORSE, 1995). C’est ainsi, par exemple, que l’attachement des parents à leur enfant d’âge scolaire, l’attachement des conjoints, ou I’atta- chement parents-enfant en Bolivie se manifestera diffé- remment de celle des parents à leur nouveau-né dans le contexte nord-américain, mais il pourra néanmoins

être observé avec le cadre conceptuel émergeant de

l’analyse du concept. Pour que le concept ait une signification et soit pertinent à la situation clinique il est fort important, dès le début du processus, de cerner à quel groupe il s’applique et de demeurer conscient que les manifestations changeront en conséquence. L’ana- lyse se doit d’être suffisamment rigoureuse pour que les éléments identifiés soient applicables et utiles à I’obser- vation du concept dans d’autres groupes et d’autres contextes (MORSE, 1995). Cette étape qui, en quelque sorte, sert à délimiter le concept et consolide les élé- ments identifiés, peut apporter d’autres informations susceptibles de remettre en question la définition pro-

POSéE

Par conséquent, toute tentative de mesurer le lien d’at- tachement en observant la quantité et la précocité des contacts, de qualifier la perception qu’ont les parents de leur enfant, de mesurer la centralité de l’enfant dans le discours des parents, de juger de la qualité du con- texte familial et social de même que de qualifier unila- téralement le comportement de l’enfant à l’égard de ses parents dans une situation de stress, apparaît réductrice en terme d’opérationnalisation du concept d’attache- ment. Une lecture linéaire de la qualité de I’attache- ment parents-enfant, souvent proposée dans les instru- ments de mesure disponibles, réduit l’expérience à la seule personne qu’est le parent ou l’enfant. Un instru- ment qui permettrait aux infirmières de faire des liens circulaires serait fort utile à la reconnaissance du con- cept dans la réalité et constituerait un élément propice

à l’intervention et la recherche dans ce domaine.

L’évolution du processus d’attachement se mesure donc à, certains indices dans l’interaction entre les parents et leur enfant. Ainsi, le parent qui recherche et maintien la proximité avec son enfant, est capable de lui reconnaître des caractéristiques spécifiques, expéri- mente différentes façons de répondre à ses besoins, se sent responsable de sa croissance et de son développe- ment, a des attentes réalistes face à l’enfant, se sent compétent à s’occuper de lui, croit que l’enfant le reconnaît et ressent généralement du plaisir dans sa relation avec lui, développe un lien affectif avec son enfant. Par ailleurs, l’enfant qui se calme, est perçu

comme réceptif à la recherche de contact par ses parents, grandit et se développe normalement, est éveillé et sourit spontanément, est aussi bien engagé dans un processus d’attachement à ses parents. La famille est ici traitée comme un contexte où se déve- loppent ces liens intimes entre les parents et leur en- fant. Ainsi, tout indique que les parents sont sensibles l’un envers l’autre, que des efforts sont mis pour préser- ver l’intimité du couple ainsi que protéger le rôle de parent, que les deux parents sont impliqués dans les

soins à’ l’enfant et que le système s’adapte favorable-

ment à l’arrivée du nouveau-né, constitue un milieu de vie propice ati développement de liens d’attachement sécures.

Il ressort donc de Cette analyse que l’observation de l’attachement parent-enfant ne peut se faire dans la seule perspective de l’observation du comportement ou des attitudes des parents envers leur enfant. La réciprocité du processus d’attachement oblige I’adop- tion d’une approche intéractionniste. L’observateur dé- sireux de formuler une hypothèse sur la qualité du lien d’attachement parents-enfant devrait donc faire des liens entres les croyances, les comportements, les sen- timents et les expériences passées de la nouvelle fa- mille, de sorte que l’hypothèse émise tienne compte du groupe dans lequel se situent les individus, de la signi- fication qu’ils accordent à leur expérience ainsi que des comportements qui traduisent la réalité telle qu’ils la perçoivent.

Les infirmières auraient avantage à trouver de nouvel- les façons de se représenter ce concept en se dirigeant, par exemple, vers des approches de recherches non traditionnelles permettant de décrire la perception qu’ont les parents de leur expérience et ce, dans des contextes les plus naturels possibles. Aussi, y a-t-il des efforts à investir dans l’élaboration d’instruments de mesure du concept d’attachement parents-enfant por- tant sur les aspects relationnels plutôt que sur les carac- téristiques des parents, de l’enfant ou du contexte afin de faire progresser la connaissance et surtout améliorer le soutien offert aux familles en période périnatale.

CONCLUSION

L’analyse de concept est un processus nécessaire à l’avancement de la connaissance et à l’élaboration de théories. L’analyse du concept d’attachement des pa- rents à leur enfant a permis d’identifier les éléments nécessaires à l’observation du concept dans la réalité

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infirmière, considérant que notre façon de voir la réali- té constitue la conception du soin et de son expression.

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