• Aucun résultat trouvé

L’influence du lien entre les amorces implicites et la difficulté de la tâche sur la performance cognitive

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L’influence du lien entre les amorces implicites et la difficulté de la tâche sur la performance cognitive"

Copied!
41
0
0

Texte intégral

(1)

Master

Reference

L'influence du lien entre les amorces implicites et la difficulté de la tâche sur la performance cognitive

PLÉE, Céline

Abstract

Cette étude s'encre dans les recherches liées au modèle Implicit-Affect-Primes-Effort (IAPE, Gendolla, 2012). Elle a pour but d'investiguer plus loin l'effet de l'affect implicite, déjà établi sur l'effort, au domaine de la performance. En effet, ce modèle postule que certaines amorces affectives implicites, comme des expressions faciales émotionnelles, vont activer des concepts en mémoire qui influencent la difficulté subjective perçue d'une tâche et donc l'effort fourni dans celle-ci. L'intérêt de l'étude est de tester l'impact de l'affect implicite sur la performance lors d'une tâche cognitive. Dans ce but, 49 étudiants en première année de psychologie à l'Université de Genève ont effectué une tâche de type Sternberg (1966), avec trois types d'amorces différents (joie, neutre, tristesse). Malheureusement, les résultats ne vont pas dans le sens de l'hypothèse de l'expérience. En revanche, cette étude permet des apports supplémentaires concernant l'extension du modèle IAPE sur la performance.

PLÉE, Céline. L'influence du lien entre les amorces implicites et la difficulté de la tâche sur la performance cognitive. Master : Univ. Genève, 2019

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:120862

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

L’influence du lien entre les amorces implicites et la difficulté de la tâche sur la performance cognitive

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DE LA MAITRISE UNIVERSITAIRE EN PSYCHOLOGIE

Plan d’études

PSYCHOLOGIE APPLIQUÉE PSYCHOLOGIE AFFECTIVE

PAR Céline PLÉE

DIRECTEUR DU MÉMOIRE Guido Gendolla

JURY

Guido Gendolla Kerstin Brinkmann Tobias Brosch

Genève, le 19 mai 2019

Université de Genève

Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation Section de psychologie

(3)

RESUME

Cette étude s’encre dans les recherches liées au modèle Implicit-Affect-Primes-Effort (IAPE, Gendolla, 2012). Elle a pour but d’investiguer plus loin l’effet de l’affect implicite, déjà établi sur l’effort, au domaine de la performance. En effet, ce modèle postule que certaines amorces affectives implicites, comme des expressions faciales émotionnelles, vont activer des concepts en mémoire qui influencent la difficulté subjective perçue d’une tâche et donc l’effort fourni dans celle-ci. L’intérêt de l’étude est de tester l’impact de l’affect implicite sur la performance lors d’une tâche cognitive. Dans ce but, 49 étudiants en première année de psychologie à l’Université de Genève ont effectué une tâche de type Sternberg (1966), avec trois types d’amorces différents (joie, neutre, tristesse). Malheureusement, les résultats ne vont pas dans le sens de l’hypothèse de l’expérience. En revanche, cette étude permet des apports supplémentaires concernant l’extension du modèle IAPE sur la performance.

(4)

Table des matières

1. INTRODUCTION... 4

2. PARTIE THEORIQUE ... 5

2.1LES EFFETS DAMORÇAGE... 5

2.2L’IMPLICITE... 6

2.3L’AFFECT IMPLICITE... 6

2.4LA THEORIE DE LINTENSITE DE LA MOTIVATION... 7

2.5IMPLICIT-AFFECT-PRIMES-EFFORT MODEL... 9

2.6LE LIEN ENTRE LEFFORT ET LA PERFORMANCE... 10

3. QUESTION DE RECHERCHE ... 12

3.1HYPOTHESE OPERATIONNELLE... 14

4. METHODE ... 15

4.1ECHANTILLON... 15

4.2MATERIEL... 16

4.3PROCEDURE... 17

4.5TACHE... 18

4.6PLAN EXPERIMENTAL... 20

5. RESULTATS ... 21

5.1RAPPEL DES HYPOTHESES... 21

5.2VERIFICATION DES POSTULATS DAPPLICATION DE LANOVA MIXTE... 21

5.2.1 Temps de réaction ... 21

5.2.2 Taux de réponses correctes ... 22

5.3RESULTATS PRINCIPAUX... 23

5.3.1 Temps de réaction ... 23

5.3.2 Taux de réponses correctes ... 27

5.4FUNNEL DEBRIEFING... 28

6. DISCUSSION ... 29

6.1INTERPRETATION DES RESULTATS... 29

6.2LIMITES DE LETUDE... 31

7. CONCLUSION ET PERSPECTIVES FUTURES... 33

BIBLIOGRAPHIE ... 34

ANNEXES... 37

(5)

1. Introduction

Dans un monde avec un nombre de stimuli incalculables, notre comportement s’en voit forcément influencé. Ces stimuli, traités hors de notre focus de l’attention, vont activer dans la mémoire des individus des concepts qui en retour vont influencer certains comportements de l’individu. C’est dans ce domaine que le modèle Implicit-Affect-Primes- Effort (IAPE, Gendolla, 2012, 2015) prend tout son intérêt. En effet, ce modèle comprend l’effet de stimuli affectifs traités implicitement qui influencent la perception subjective d’une tâche cognitive mais également l’effort fourni pour la réaliser.

Le modèle IAPE (Gendolla, 2012) postule que la présentation implicite de stimuli émotionnels va influencer l’effort. Ainsi, certaines émotions telles que la colère ou la joie induiraient en mémoire une connaissance liée à la facilité d’effectuer une tâche dans ces états émotionnels, ce qui implique une perception de la tâche comme faisable et donc moins d’effort. Alors que des états émotionnels comme la tristesse ou la peur, activent un concept de difficulté en mémoire ce qui provoque une perception de la tâche comme plus dure et amène à plus d’effort.

Ce modèle inclut donc des prédictions sur la mobilisation de l’effort selon le type d’amorce affective qui sera présenté à un individu. En revanche, aucune prédiction n’est formellement effectuée sur la performance cognitive. C’est là, tout l’intérêt de la présente recherche, qui propose d’étendre plus loin ce lien, déjà défini entre le type d’amorce et l’effort mobilisé, au domaine de la performance.

Toutefois, même si le lien entre l’effort et la performance n’est pas toujours limpide et linéaire, il est tout à fait concevable que l’effort joue un rôle important pour amener à une performance. De plus, les ressources cognitives d’un individu ne sont pas illimitées et influencent fortement la performance à une tâche, dans laquelle le maximum de ressources possibles amènera à la meilleure performance qu’il soit (Norman & Bobrow, 1975). Dans ce contexte, l’effort compensatoire (Hockey, 1997) permettrait à un individu d’allouer des ressources pour faire face à un défi. L’individu compensera la forte demande d’une tâche en augmentant l’effort fourni dans celle-ci.

Dans cette étude, l’intérêt est d’observer par le biais de l’effort compensatoire l’impact du type d’affect implicite présenté au cours d’une tâche sur la performance cognitive alors qu’elle est objectivement difficile.

(6)

2. Partie théorique

2.1 Les effets d’amorçage

Tout d’abord, une amorce se définit comme un stimulus permettant d’activer de manière implicite un concept en mémoire. Förster et Libermann (2007) indiquent plusieurs éléments nécessaires à l’apparition d’un effet d’amorçage. Le premier est la disponibilité d’un concept, qui est présent dans la mémoire de l’individu. Le second est l’accessibilité de ce concept, qui indique un potentiel d’activation de la connaissance accessible en mémoire. De plus, les effets d’accessibilité ne sont valables que sur une courte durée (Tulving, 1983). Le troisième est l’applicabilité qui implique que la perception d’un individu sera affectée seulement si le concept est applicable à une cible. De plus, il est important de considérer le fait que même si l’accessibilité et l’applicabilité sont présentes, si le concept n’est pas approprié dans le système de croyances de l’individu alors il sera abandonné.

Selon Bower (1981), les concepts, représentant chacun des unités distinctes, peuvent être reliés entre eux et former une structure au sein de la mémoire. Certaines connaissances sont donc reliées dans un réseau sémantique associatif, autour d’une unité centrale. De plus, le regroupement de différentes unités permet à une information de traverser le réseau de manière passive selon le degré d’association de deux concepts. De ce fait, l’activation d’une représentation (donc unité) par un état affectif en mémoire va permettre l’activation d’autres unités associées à ce réseau sémantique. Cela implique que la mémorisation d’éléments ou de situations dans un certain état affectif sera associée au concept de l’état affectif, de manière plus rapides par rapport à d’autres informations non pertinentes.

Finalement, selon Förster et Libermann (2007), ces effets d’amorçage sont possibles uniquement s’il existe donc un lien préexistant entre l’amorce et le comportement, mais également si le motif général du comportement est activé, que le comportement est approprié et qu’il n’y a pas d’autres buts en compétition. Toujours selon ces auteurs, les effets d’amorçage peuvent toucher des connaissances sémantiques, procédurales ou liées aux buts.

Ce sont tout particulièrement les effets de l’amorçage sémantique qui sont considérés lors de cette étude.

(7)

2.2 L’implicite

L’implicite prenant toute son importance dans les effets d’amorçage, il peut être défini selon De Houwer, Teige-Mocigemba, Spruyt et Moors (2009) comme le fait qu’un individu n’ait pas conscience d’être influencé par un stimulus. Il est lié à un mécanisme automatique mais ne doit pas être vu comme uniquement comme tel. En somme, Bargh (1994) propose que les mécanismes automatiques doivent être définis et surtout que ces effets automatiques nécessitent des conditions particulières afin d’apparaître. Il rapporte que certains effets liés à l’automaticité requièrent un minimum de processus attentionnels et sont temporaires. Il est à noter que les termes de « conscience » ou de « non conscience » seront souvent utilisés dans la littérature pour parler de l’implicite qui n’est d’ailleurs que peu défini malgré son utilisation (De Houwer et al., 2009). Cependant, il est préférable d’utiliser le mot « implicite » puisqu’il englobe plusieurs processus plutôt que d’invoquer le simple terme de conscience qui reste plus vague pour la littérature. D’autre part, l’implicite est souvent mis en contraste avec l’explicite, qui consiste à pouvoir rapporter un fait de manière consciente, de pouvoir réfléchir dessus.

De plus, il est à noter que l’implicite est tout de même mesurable, tout comme l’est l’explicite. Par exemple, Bargh (1994) parle de mesures implicites d’attitudes non contrôlables, mais d’autres mesures bien connues sont liées également à l’implicite comme le Thematic Apperception Test (Brunstein, 2008) ou le Implicit Association Test utilisé par les auteurs permettant de définir l’implicite dans ce paragraphe.

2.3 L’affect implicite

L’affect implicite est défini comme une activation, automatique et non intentionnelle, de représentations mentales des états affectifs chez les individus (Quirin, Kazén, & Kuhl, 2009). Il n’agira donc que de manière inconsciente sur l’état affectif de l’individu et celui-ci n’en fait pas l’expérience. Cependant, l’affect implicite ne doit pas être vu comme un simple manque de conscience d’un stimulus (Fazio & Olson, 2003, cités par Quirin et al., 2009).

L’activation de l’affect implicite se fait par des stimuli tels que des expressions faciales émotionnelles ou des mots émotionnels qui se trouvent hors du focus de l’attention. En bref, ces stimuli affectifs activent automatiquement une connaissance présente en mémoire sur des émotions qui va influencer le comportement.

(8)

Dans ce contexte, plusieurs études montrent l’effet de l’affect implicite sur l’effort mobilisé lors d’une tâche cognitive. L’étude princeps ayant testé cet impact est celle de Gendolla et Silvestrini (2011) utilisant des amorces présentées suboptimalement1 d’expressions faciales de joie, de colère et de tristesse. Il en ressort que plus d’effort est fourni - via tous les indicateurs de l’effort mesurés lors de l’expérience - pour la condition où l’amorce de tristesse est présentée par rapport aux amorces de joie ou de colère. Pourquoi de telles différences entre ces émotions ? Si on investigue la différence entre ces émotions, Lerner et Keltner (2001) montrent que les émotions de joie et de colère impliquent un sentiment d’optimisme haut pour faire face à une tâche. Fredrickson (2001) rapporte également que des émotions positives comme la joie peuvent fournir des ressources subjectives pour faire face à la demande d’une tâche. De part l’activation de ces émotions, la demande d’une tâche devrait donc être perçue comme étant basse. En revanche, les émotions de tristesse n’impliquent pas ce sentiment. Ceci entraine une perception de la demande subjective de la tâche comme étant plus élevée. De plus, ces différentes émotions impliquent soit un concept de facilité ou de difficulté de la tâche et peuvent être activées en mémoire par amorçage, ce qui par conséquence module le comportement. Les visages de colère ou de joie amorcés activent le concept de facilité entrainant une demande de la tâche perçue comme basse et impliquant moins d’effort. En revanche, un amorçage de visages tristes ou apeurés va activer le concept de difficulté qui influence la demande perçue de la tâche comme plus haute et donc entraine plus d’effort. Ceci est exactement ce qui est démontré dans l’étude de Gendolla et Silvestrini (2011), qui conclut que le type d’amorce affective présenté, mais également la difficulté objective de la tâche vont influencer la perception de la difficulté de celle-ci et donc l’effort fourni pour accomplir la tâche.

2.4 La théorie de l’intensité de la motivation

L’effet discuté dans l’article de Gendolla et Silvestrini (2011) montre que l’effort fourni dans une tâche va dépendre de notre perception de la difficulté subjective de celle-ci.

C’est tout le propos de la théorie de l’intensité de la motivation (Brehm & Self, 1989), qui est liée à trois éléments importants : la difficulté de la tâche perçue, l’énergie et la magnitude de la valence du but (Brehm, Wright, Solomon, Silka, & Greenberg, 1983). De plus, deux lois

1Ce type de présentation de flashs visuels très brefs est préféré au sein du modèle IAPE, puisque le terme subliminal se réfère à une présentation des stimuli selon le seuil perceptuel de la conscience de chaque individu (Gendolla, 2015)

(9)

constituent le fondement de cette théorie. La première est le principe du moindre effort (Ferrero, 1894), où à récompense égale l’individu s’engage dans l’action qui lui demandera le moins d’effort afin de préserver ses ressources. Et la seconde est la loi de la difficulté de la motivation (Ach, 1910, cité dans Capa, Audiffren, & Ragot, 2008), où l’effort sera mobilisé proportionnellement à la difficulté de la tâche.

Pour Brehm et Self (1989), il existe deux déterminants essentiels à l’effort que sont la motivation potentielle et difficulté de la tâche. Concernant la première, elle est définie comme l’effort maximum justifié lors d’une tâche en précisant le niveau jusqu’auquel nous restons engagés dans la tâche. Le deuxième élément clé prédit que l’effort va augmenter avec la difficulté subjective de la tâche tant que le succès est possible et l’effort à mobiliser est justifié. Si la tâche est impossible ou la motivation potentielle est trop basse pour l’individu, alors il y aura un rapide désengagement de l’effort.

Comme explicité plus haut, les amorces implicites peuvent tout comme la motivation potentielle ou la difficulté objective d’une tâche moduler la mobilisation de l’effort. L’impact des amorces sur la perception de la demande d’une tâche va par voie de conséquence influencer la mobilisation de l’effort. En outre, la Figure 1 montre l’influence des différentes amorces affectives sur l’intensité de l’effort fourni selon la difficulté objective de la tâche. On peut constater qu’en condition facile, les amorces de peur ou de tristesse vont impliquer plus d’effort par rapport aux amorces de joie ou de colère. Alors qu’en condition difficile, les amorces de joie et de colère permettent de rester engagé plus longtemps par rapport aux autres amorces.

Figure 1. Illustration tirée de Gendolla (2015), faisant le lien entre les prédictions de la théorie de l’intensité de la motivation (Brehm & Self, 1989) et la présentation de différentes amorces affectives.

(10)

2.5 Implicit-Affect-Primes-Effort Model

Le modèle de l’Implicit-Affect-Primes-Effort (IAPE) de Gendolla (2012, 2015) implique que diverses amorces affectives vont mobiliser l’effort différemment lors d’une tâche cognitive. En accord avec la théorie de l’intensité de la motivation (Brehm & Self, 1989), l’individu va éviter de gaspiller de l’effort inutilement et chercher toutes les informations dans son environnement qui pourraient l’aider dans ce but. Dans un monde où une multitude de stimuli nous influencent, les stimuli affectifs tels que des expressions faciales émotionnelles traitées hors du focus de l’attention sont également une information pertinente pour éviter de gaspiller ces ressources.

Selon le modèle IAPE, illustré par la Figure 2, les stimuli affectifs présentés implicitement vont permettre de rendre accessibles certains concepts déjà présents en mémoire. Ces concepts sont présents en mémoire puisque les individus, au cours de leur vie, ont appris qu’il était plus facile de faire face à certains challenges selon l’affect dans lequel ils se trouvaient. Par exemple, ils apprennent que lorsqu’un individu effectue une tâche dans une humeur triste, cela demande plus d’effort que lorsqu’il est dans une humeur joyeuse (Gendolla & Brinkmann, 2005) ou encore qu’il est plus facile de faire face à un challenge lorsqu’on est content et moins facile lorsqu’on est triste. De ce fait, la joie et la colère sont liées au concept de facilité, notamment parce que ces émotions permettent un sentiment d’optimisme haut (Lerner & Keltner, 2001). Au contraire, la tristesse et la peur sont liées au concept de difficulté et n’impliquent pas ce sentiment.

Figure 2. Illustration du modèle IAPE (Gendolla, 2012). Les amorces affectives activent en mémoire un concept appris, soit de difficulté soit de facilité, qui influence la demande subjective d’une tâche et l’effort mobilisé pour la réaliser.

(11)

L’amorçage implicite de ces émotions va permettre de rendre accessible l’un ou l’autre des concepts. Lorsque le concept de facilité est activé en mémoire par un état affectif de joie ou de colère, la demande subjective de la tâche va être plus basse et amener à moins d’effort.

A l’inverse, le concept de difficulté activé par la tristesse ou la peur va augmenter la demande subjective de la tâche et entrainer plus d’effort mobilisé.

De plus, Silvestrini et Gendolla (2011a) ont montré que l’effet simple du type d’amorce sur l’effort pouvait être modéré par la difficulté objective de la tâche. Considérant qu’un individu utilise toutes les informations dont il dispose pour éviter de dépenser des ressources inutilement, il utilisera également les informations liées à la difficulté de la tâche.

La Figure 1 montre cet effet modérateur de la difficulté sur le type d’amorce. Dans ce contexte, des amorces de tristesse devraient augmenter la difficulté subjective perçue lors d’une tâche facile et donc engendrer plus d’effort. Alors que le même type d’amorce mènerait à peu d’effort en condition difficile car l’individu se désengage de la tâche qui demande trop de ressources. Au contraire, une amorce de joie devrait amener à peu d’effort en condition facile puisque la demande subjective est basse. Alors qu’en condition difficile, la tâche est perçue comme étant effectivement complexe mais faisable, l’individu fournit plus d’effort.

Silvestrini et Gendolla (2011a) ont trouvé cet effet, puisqu’en condition facile, il y a plus d’effort engagé lorsque l’on présente des amorces de tristesse par rapport à des amorces de joie, c’est l’inverse en condition difficile. Une autre étude montre le même effet avec des amorces de colère et de peur (Chatelain, Silvestrini, & Gendolla, 2016). Les amorces de colère en condition difficile amènent à plus d’effort comparativement aux amorces de peur, alors qu’en condition facile ce sont les amorces de peur qui amènent à plus d’effort.

2.6 Le lien entre l’effort et la performance

La recherche au sein du modèle IAPE (Gendolla, 2012, 2015) a montré que l’amorçage de différents états affectifs influençait l’effort fourni dans une tâche difficile. Pour autant, est-ce que plus d’effort veut dire être plus performant ? Intuitivement, la réponse ne coule pas de source. En effet, chacun connait un ami qui ne travaille jamais mais réussi académiquement ou à l’inverse, une personne qui fournit énormément d’effort et n’a que de piètres résultats. De plus, certaines études liées au modèle IAPE montrent ce lien direct entre l’effort et la performance où la mobilisation de plus d’effort entraine une plus haute

(12)

performance (Lasauskaite, Gendolla, & Silvestrini, 2013), mais ce lien n’est pas toujours le cas (Framorando & Gendolla, 2018).

Ensuite, le lien entre l’effort et la performance n’est pas évident puisque le pic maximal de performance à une tâche est possible uniquement lorsqu’un individu possède toutes ses ressources pour effectuer la tâche (Norman & Bobrow, 1975). Par contre, si les ressources de l’individu diminuent ne serait-ce que d’un pourcent, la performance diminuera également. De plus, il existe une liste non-exhaustive d’éléments influençant la performance comme la capacité de l’individu à performer dans une certaine tâche, le type de stratégie utilisé dans la tâche (Locke & Latham, 1990), la persistance ou encore l’engagement fourni.

Cependant, le concept d’effort compensatoire de Hockey (1997) semble être un concept utile pour lier l’effort à la performance. L’effort compensatoire est considéré comme permettant de protéger la performance. Dans ce cadre, l’effort est conceptualisé comme une compensation face à une demande élevée de la tâche. En outre selon l’auteur, l’individu aurait un système déterminant s’il est utile de maintenir un certain niveau de performance ou d’adapter ses buts. Lorsque l’individu se trouve dans une tâche difficile, il peut employer deux stratégies différentes : soit diminuer les buts de performance, soit augmenter l’effort pour maintenir la performance (effort compensatoire). De ce fait, engager plus d’effort doit permettre de maintenir une performance élevée alors que le désengagement entraine une baisse dans la performance.

Dans le contexte de la présente étude, il est postulé que les capacités cognitives de base ne seront pas suffisantes pour avoir une bonne performance lors d’une tâche difficile.

Certaines amorces auront une influence sur la performance par le biais de l’effort compensatoire, qui maintient le niveau de performance. Lors d’une tâche facile, au contraire, les capacités des individus devraient être suffisantes et il n’y aurait pas de modulation de la performance grâce à l’effort, parce que celui-ci serait bas.

(13)

3. Question de recherche

Cette recherche s’inscrit comme une extension des résultats concernant l’impact de l’affect implicite sur la mobilisation de l’effort dans le cadre du modèle IAPE (Gendolla, 2012, 2015). En effet, le type d’amorce traité implicitement entraine une différence dans la mobilisation de l’effort, puisque la présentation d’une amorce de tristesse implique plus d’effort qu’une amorce de joie. Pour autant, les prédictions sur la performance cognitive des individus ne font pas l’objet de ce modèle. Cette étude a pour but d’investiguer plus loin le lien entre affect implicite et effort déjà établi pour voir s’il y a également un impact sur la performance cognitive. De plus, il n’y a que peu d’études qui se focalisent uniquement sur la performance. Le design d’expérience inter-individuel utilisé dans les recherches liées au modèle permet d’effectuer les mesures de l’effort. Au contraire, lorsqu’on mesure la performance, il est préférable d’utiliser un design intra-individuel afin de mieux contrôler les différences inter-individuelles dans celle-ci, en revanche cela ne permet pas de mesurer de l’effort à proprement dit. C’est dans cette optique que la recherche a été effectuée.

Les stimuli émotionnels utilisés lors de cette étude sont issus du set d’image appelé The Averaged Karolinska Direct Emotional Face (AKDEF) (Lundqvist & Litton, 1998) comprenant des visages moyennés d’hommes et de femmes, notre choix d’amorce s’est porté sur les expressions de joie, de tristesse et des visages neutres. L’expression de joie selon Lerner et Keltner (2001) devrait amener à un sentiment d’optimisme plus haut face à la tâche, comparativement à une expression de tristesse, qui ne devrait pas amener à ce sentiment.

L’expression neutre ne devrait activer aucun concept. Le sentiment d’optimisme aura donc un effet sur le sentiment subjectif de la difficulté de la tâche, lorsqu’un individu a un haut sentiment d’optimisme la difficulté subjective sera perçue comme plus basse comparer à un individu avec un bas sentiment d’optimisme.

Le but est donc de tester cette extension du modèle concernant l’impact du type d’amorce sur la performance cognitive, un design mixte a été utilisé comme suit : 3 (Amorce) x 2 (Difficulté) x 2 (Bloc) x 2 (Ordre). Chaque participant effectuera une tâche de Sternberg (1966) et passera dans les différents niveaux de difficulté (facile et difficile), les différents blocs (2 par niveau de difficulté) et toutes les amorces affectives choisies lui sont présentées, à savoir des expressions émotionnelles de joie, neutres et de tristesse. Elles sont présentées de manière aléatoire dans chacun des blocs. En revanche, la moitié des participants effectueront l’ordre suivant : un bloc facile, puis difficile, facile et difficile afin de contrôler un éventuel

(14)

effet de la présentation différente des blocs de difficulté. Alors que l’autre moitié fera l’inverse : un bloc difficile, facile, puis difficile et facile.

Concernant les indicateurs de performances mesurés, ce seront les temps de réaction des réponses correctes en millisecondes, ainsi que le taux des réponses correctes en pourcentage. Alors que les variables indépendantes sont au nombre de 4 : le type d’amorce (joie, neutre, tristesse); le niveau de difficulté (facile ou difficile); le bloc (premier ou second bloc) et l’ordre de la tâche (facile/difficile/facile/difficile ou difficile/facile/difficile/facile).

Elles sont détaillées ci-dessous dans la méthode.

La performance n’est pas aisée à prédire et ne forme pas nécessairement un lien linéaire avec l’effort. Cependant dans le cadre de cette étude, il est postulé que l’individu effectuant une tâche objectivement difficile comparativement à une tâche objectivement facile, l’individu restera plus engagé avec une présentation implicite d’une amorce de joie par le biais de l’effort compensatoire, et donc aura une meilleure performance par rapport à une présentation d’une amorce neutre. Par contre, la présentation d’une amorce de tristesse ne permettant pas l’effort compensatoire et induirait un désengagement plus rapide amenant à une moindre performance par rapport à l’amorce de joie et neutre. Aucun effet des amorces n’est attendue lorsque la tâche est objectivement facile. Dans ce cas, l’affect implicite ne joue pas de rôle puisque tous les individus devraient avoir une bonne performance indépendamment du type d’amorce présenté. C’est donc un effet d’interaction entre l’effet linéaire du type d’amorce et la difficulté de la tâche qui est attendu, illustré par la Figure 3 ci- dessous.

Figure 3. Illustration des hypothèses de la présente étude selon le type d’amorce présenté et la difficulté de la tâche.

Joie Neutre Tristesse

PER F O R MA N C E

Facile Difficile

(15)

3.1 Hypothèse opérationnelle

Nous postulons que lors d’une tâche difficile, les temps de réaction des réponses correctes seront plus courts lors de la présentation d’amorces de joie, comparativement à des amorces neutres, qui elles-mêmes devraient entrainer des temps de réaction plus courts que les amorces de tristesse. Pour le taux de réponses correctes en condition difficile, il devrait être le plus haut pour les amorces de joie comparativement aux amorces neutres, qui elles- mêmes devraient être plus hautes que des amorces de tristesse. Aucune différence n’est attendue tant pour les temps de réaction des réponses correctes que le taux de réponses correctes pour la condition facile. C’est l’effet d’interaction entre l’effet linéaire de l’amorce et la difficulté de la tâche qui est attendu.

(16)

4. Méthode

4.1 Echantillon

Les participants à cette étude sont tous des étudiants en première année de Bachelor à l’Université de Genève, participant au cours obligatoire de premier cycle intitulé « Motivation et Apprentissage » donné par le professeur Guido H. E. Gendolla. Le nombre total de participant à l’étude est de 49 étudiants, dont 44 sont des femmes. L’âge des participants s’étend de 18 ans à 46 ans (M = 21.20, SD = 5.03). Tous les étudiants étaient francophones, 48 d’entre eux avaient un bon niveau de français et l’un d’entre eux avait un niveau moyen (équivalent au niveau B2).

Les étudiants inscrits au cours de « Motivation et Apprentissage » ont le choix de participer à 5 études pour une durée total de 4 heures ou de rédiger un court travail écrit portant sur une thématique du cours. Ce travail écrit demande une rédaction entre 5 et 10 pages, bibliographie incluse. Les étudiants ont le libre choix de faire l’une ou l’autre des activités susmentionnées. En outre, une annonce pour participer à une expérience au sein du laboratoire du Geneva Motivation Lab est faite en fin de cours. C’est dans ce cadre que les participants à cette étude ont pu y participer et s’inscrire grâce au système d’inscription informatisé du Geneva Motivation Lab. Aucun critère d’exclusion n’a été appliqué pour la participation à cette étude.

Toutefois, trois participants ont été exclus des analyses statistiques car leur condition de passage n’était pas strictement identique aux autres participants. En effet, pour deux d’entre eux l’appui-menton (chin rest) est tombé au cours de l’expérience; ceci demandant l’intervention de l’expérimentatrice. Le troisième participant n’a obtenu que 8% de taux de réussite à l’entrainement à la tâche et montrait un niveau de performance au-dessous du seuil de la chance pour deux des six mesures de la tâche présentées lors de l’expérience. Pour ces raisons, ces trois participants ont été exclus des analyses statistiques détaillées dans les résultats. En outre, 24 participants ont été assignés dans l’ordre 1 et 22 participants dans l’ordre 2.

(17)

4.2 Matériel

L’expérience s’est déroulée au sein du laboratoire du Geneva Motivation Lab à Unimail, bâtiment de l’Université de Genève. Un ordinateur (Windows 7 Professionnel) et une version installée du logiciel E-Prime 2 (Psychology Software Tools, Inc) ont été utilisés pour effectuer cette expérience. Un écran plat de 24 pouces ainsi qu’un clavier, avec les touches 6 et 4 du clavier qui étaient recouvertes d’une pastille respectivement rouge et verte pour permettre au participant de répondre, étaient utilisés lors de l’expérience.

La mise en place de l’expérience est illustrée par la Figure 4. Un appui-menton ajustable a été utilisé lors de l’expérience. Le participant appuie son menton et son front sur le dispositif. Celui-ci est utilisé afin de s’assurer que les participants ne bougent pas la tête ou qu’ils ne soient avachis sur la chaise de bureau lors de la passation, mais également pour contrôler au mieux la position du regard lors de l’amorçage pendant la tâche. Celui-ci était positionné à 60 centimètres de l’écran pour tous les participants.

Figure 4. Exemple de la mise en place de l’expérience lors de l’arrivée de chacun des participants dans le laboratoire.

Les amorces d’images émotionnelles présentées implicitement sont issues de la base de données The Averaged Karolinska Direct Emotional Face (AKDEF) (Lundqvist & Litton, 1998). Ce set de 70 images constitue le moyennage de visages de 35 femmes et 35 hommes,

(18)

âgés entre 20 et 30 ans, montrant 7 différentes expressions faciales selon 5 angles de vue différents. Les trois émotions d’intérêt de l’expérience, issues de ce set d’image, sont la joie, la tristesse et une expression faciale neutre. Pour chacune d’entre elles, un homme et une femme émettent ces expressions, avec à chaque image une orientation frontale de l’expression émotionnelle. Six différentes amorces ont donc été présentées aléatoirement durant l’expérience : une femme avec une expression de joie (FHAS.JPG), un homme avec une expression de joie (MHAS.JPG), une femme avec une expression de tristesse (FSAS.JPG), un homme avec une expression de tristesse (MSAS.JPG), une femme avec une expression neutre (FNES.JPG) et un homme avec une expression neutre (MNES.JPG). Chacune de ces amorces sont illustrées dans la Figure 5 ci-dessous.

Figure 5. Images de visages féminins et masculins d’expressions de joie, neutres et de tristesse issues de la base de données The Average Karolinska Direct Emotional Faces (AKDEF) (Lundqvist & Litton, 1998).

Le questionnaire de funnel debriefing (Annexe A) est utilisé en tant que vérification de la perception du participant quant à l’expérience. Six questions ouvertes sont posées concernant le déroulement de l’expérience : le but de l’expérience, le déroulement d’un essai de l’expérience, ainsi que la détection de flashs et si ceux-ci sont détectés, s’ils constituent des images et/ou des visages, ainsi que deux questions sur le détail des visages (s’ils sont mentionnés par le participant) concernant les différentes expressions émotionnelles, mais aussi le genre des personnes présentées et si les celles-ci sont différentes.

4.3 Procédure

L’expérience dure au total 45 minutes, dont 35 minutes de tâche cognitive. Lors de l’arrivée du participant au sein du laboratoire, il est tout d’abord invité à laisser ses affaires derrière lui sur une chaise et à prendre place sur une chaise de bureau afin de lire le formulaire de consentement (Annexe B) et le signer, s’il y consent. Pendant ce temps, l’expérimentatrice lance le programme d’expérimentation (E-Prime 2). A la suite de cela, l’expérimentatrice

(19)

ajuste l’appui-menton ainsi que la chaise du participant pour qu’il puisse se tenir le plus droit possible face à l’écran et ce, de manière confortable. Avant de commencer la tâche, l’expérimentatrice remplit avec le participant quelques données démographiques à son sujet dont son âge, son genre ainsi que son niveau de français.

Ensuite, le participant est invité à lire les instructions de la tâche qui lui sera demandé d’effectuer lors de cette expérience. L’expérimentatrice s’assure à la fin de cette lecture que le participant ait bien compris ce qu’il lui est demandé de faire. A la suite de cela, une série d’entrainement d’une adaptation de la tâche de Sternberg (1966) débute. Celle-ci comporte 12 essais de difficulté moyenne (c’est-à-dire avec 6 lettres à retenir) avec uniquement des amorces neutres. Le participant reçoit un feedback de performance lui disant s’il a répondu correctement ou non, ou s’il doit répondre plus rapidement à chaque essai. Ce feedback est visible uniquement lors l’entrainement.

A la fin de cette séance d’entrainement, l’expérimentatrice rappelle une dernière fois au participant qu’il est libre d’arrêter l’expérience à tout moment s’il en ressent le besoin et que l’obtention de ses crédits d’expérience n’en sera pas affectée. Elle lui explique également que l’expérience comporte plusieurs blocs et de suivre les instructions à l’écran.

L’expérimentatrice lui rappelle également que le but est d’être le plus rapide et juste possible dans ses réponses. Avant de partir, elle prévient le participant que s’il a un problème ou une question lors de l’expérience, il peut l’appeler à tout moment. Le participant peut commencer la tâche dès le départ de l’expérimentateur.

Une fois la tâche terminée, le participant appelle l’expérimentatrice. Celle-ci commence la procédure de funnel debriefing avec le participant concernant sa perception de l’expérience et parcourt avec lui les diverses questions du questionnaire. Le funnel debriefing est produit oralement et l’expérimentatrice inscrit les réponses du participant sur un questionnaire papier. A la fin du questionnaire, l’expérimentatrice remercie le participant pour sa participation et lui confirme que sa participation à cette expérience sera validée sur le site d’inscription dans les prochaines 24 heures.

4.5 Tâche

Lors de l’expérience, une adaptation de la tâche de Sternberg (1996) a été mise en place. Avant le début la tâche, le participant procède à une séance d’entrainement de 12 essais pour se familiariser avec la tâche. Les essais étaient effectués avec une amorce neutre, ceci afin de ne pas activer de concepts présents en mémoire et une série de 6 lettres était présentée

(20)

afin de ne pas induire un effet d’apprentissage pour les prochains blocs de la tâche. A la fin de chaque réponse du participant, il recevait un feedback quant à sa performance. A savoir, « Réponse correcte », « Réponse fausse » ou « Veuillez répondre plus rapidement ». Dès la fin de l’entrainement, le participant s’il n’a pas de question peut démarrer la tâche à proprement parlé.

La tâche est segmentée de la manière suivante: quatre blocs de difficultés différentes et à l’intérieur de chaque bloc, les trois différents types d’amorce (joie, tristesse et neutre) étaient présentés de manière aléatoire. A l’intérieur de chaque bloc, 48 essais sont effectués donc il y a 16 essais par type d’amorce dans chaque bloc. Une pause obligatoire d’une minute est mise en place entre chaque bloc.

Selon le bloc, le participant doit répondre à la tâche soit à une suite de quatre lettres, ce qui correspond à la condition facile de l’expérience; soit à une suite de huit lettres, qui correspond à la condition difficile. Le participant effectue deux fois chacun des blocs de difficultés. L’ordre de la présentation des blocs dépend de la condition dans laquelle le participant a été attribué aléatoirement. Lors de l’ordre 1, il commence par un bloc de difficulté facile, puis difficile, puis facile, puis difficile. Dans l’ordre 2, c’est l’inverse qui se produit donc le participant commence par un bloc de difficulté difficile, puis facile, puis difficile puis facile.

Un essai à l’intérieur d’un bloc est illustré par la Figure 6 et se déroule comme suit : il y a d’abord une croix de fixation pendant 750 ms, puis la présentation de l’amorce randomisée pendant 25 ms, suivi d’un masque pendant 129 ms afin de ne pas conserver l’image rétinienne de ce qui vient d’être présenté, puis d’une seconde croix de fixation (750 ms). La suite de lettres de la tâche de Sternberg apparaît pendant 1000 ms. Puis, la lettre cible apparaît au-dessus d’un masque de lettres avec autant de « x » que de lettres présentées dans la série. La tâche du participant est de dire si la lettre cible était présente dans la suite de lettres ou non. Pour répondre, le participant a maximum 3000 ms. Il doit appuyer soit sur le bouton rouge si la lettre n’était pas présente, soit sur le bouton vert si la lettre était présente.

Suite à la réponse, le message « Réponse enregistrée » apparaît. Ce message dure 3000 ms moins le temps de réponse du participant à cet essai. Le temps inter essai varie donc entre zéro et trois secondes.

(21)

Figure 6. Exemple d’un essai de l’expérience de la tâche adaptée de Sternberg (1966) avec une amorce neutre en condition facile.

4.6 Plan expérimental

Le plan expérimental de l’expérience est un plan factoriel 3 (Amorce) x 2 (Difficulté) x 2 (Bloc) x 2 (Ordre). Le type d’amorce, la difficulté de la tâche et le bloc de l’expérience sont des facteurs intra-individuels, donc tous les participants à l’étude passent par ces conditions. Alors que l’ordre des blocs assigné au participant est un facteur inter-individuel, puisque l’une ou l’autre des conditions est attribuée au participant aléatoirement.

La première variable indépendante est appelée le « Type d’amorce » et comprend trois modalités différentes : expression de joie, expression de tristesse et expression neutre. La seconde variable indépendante traitée dans l’expérience est la « Difficulté de la tâche » avec deux modalités l’une facile, avec présentation de 4 lettres dans la suite de lettres de l’adaptation de la tâche de Sternberg (1966) et l’autre est difficile avec une présentation de 8 lettres. La troisième variable indépendante est le « Bloc » d’apparition de la tâche, où le participant effectue un premier bloc en condition facile et un en condition difficile, puis un second bloc de la tâche pour chacune des deux modalités de la difficulté de la tâche. La dernière variable indépendante est l’ « Ordre » assigné lors de la passation à savoir soit le participant est attribué au premier ordre et débute par un bloc de la tâche de Sternberg facile, puis difficile, puis facile puis difficile ou inversement (difficile, facile, difficile, facile) pour le participant faisant partie du deuxième ordre des différents blocs.

Les variables dépendantes sont le temps de réaction des réponses correctes en millisecondes et le taux de réponses correctes en pourcentage.

(22)

5. Résultats

5.1 Rappel des hypothèses

Le but de cette recherche est d’investiguer plus loin le lien déjà établi dans le modèle IAPE (Gendolla, 2012) entre le type d’amorce et l’effort produit au cours d’une tâche. En effet, il est postulé dans cette étude que par le biais de l’effort compensatoire (Hockey, 1997), les participants mobiliseraient plus d’effort lors l’amorçage de visages de joie et donc maintiendraient une performance cognitive haute lorsque la difficulté de la tâche est élevée, alors que des amorces de tristesse devraient amener à un désengagement plus rapide et donc à une moindre performance cognitive. L’influence d’une amorce neutre devrait, quant à elle, amener un niveau de performance entre les deux types d’amorces susmentionnées.

De ce fait, l’hypothèse de la présente recherche est un effet d’interaction entre l’effet linéaire du type d’amorce en fonction de la difficulté de la tâche. En outre, il est prédit qu’en condition difficile, les temps de réaction des réponses correctes seront plus courts et le taux de réponses correctes plus élevé lorsque les participants sont amorcés avec des visages de joie rapport à des visages neutres, qui eux-mêmes devraient amener à des temps de réponses plus courts et un taux de réponses correctes plus haut par rapport à un amorçage de visages tristes.

En revanche, aucun effet d’amorçage n’est attendu en condition facile tant pour les temps de réaction des réponses correctes que pour le taux de réponses correctes.

Pour tester cette hypothèse, une ANOVA mixte a été réalisée sur deux mesures différentes à savoir : les temps de réaction sur les réponses correctes ainsi que le taux de réponses correctes. L’ANOVA mixte a été effectuée avec un plan factoriel comme suit : 3 (Amorce) x 2 (Difficulté) x 2 (Bloc) x 2 (Ordre).

5.2 Vérification des postulats d’application de l’ANOVA mixte

5.2.1 Temps de réaction

En ce qui concerne les temps de réaction sur les réponses correctes, les histogrammes de ces données ne montrent pas tous la normalité attendue, ce qui est confirmé par le test de Kolmogorov-Smirnov notamment pour la distribution de la condition en amorce neutre tant pour le premier et que le second bloc en condition difficile. C’est pourquoi les données ont été

(23)

transformées en logarithmes naturels. Une analyse du test de Kolmogorov-Smirnov a révélé cette fois-ci que toutes les données étaient distribuées normalement. Ces données transformées par logarithmes naturels seront donc utilisées pour toutes les analyses statistiques décrites ci-dessous. En revanche, afin de faciliter l’interprétation des données, les moyennes et écart-types seront reportés selon les données brutes en millisecondes.

Concernant les postulats associés aux facteurs intra sujets à savoir la sphéricité et l’égalité des matrices de covariances. Ils sont tous deux vérifiés. En effet, le test de sphéricité de Mauchly ne montre aucun effet significatif sur tous les effets à savoir les effets principaux de l’amorce, de la difficulté et du bloc ainsi que les interactions qui leur sont associées. La sphéricité est donc assumée pour la mesure des temps de réaction de réponses correctes. De plus, le test d’égalité des matrices de covariance se révèle non significatif également, F(78, 6012.96) = 1.26 , p = .06. Donc il est assumé que les matrices de covariances ne diffèrent pas significativement.

En ce qui concerne le facteur inter sujet à savoir l’effet de l’ordre d’apparition des blocs de difficulté assigné au participant, un test d’homogénéité des variances a été appliqué.

Le test de Levene ne révèle aucun effet significatif excepté pour la transformation logarithmique de la condition d’amorce neutre pour le second bloc de la condition difficile (p

= .01). Malgré cela, l’homogénéité des variances est considérée comme acceptée.

5.2.2 Taux de réponses correctes

Pour le taux de réponses correctes des participants, la distribution normale des données par histogramme n’était pas respectée pour la majorité des données, ce qui a été confirmé par le test de Kolmogorov-Smirnov où une seule condition à savoir la présentation de l’amorce de tristesse dans le premier bloc de difficulté élevée suit une loi normale. C’est pourquoi une transformation logarithmique a également été effectuée. Cependant, aucune des conditions ne suit une loi normale selon le test de Kolmogorov-Smirnov après la transformation. Donc la normalité de ces données n’est pas assumée. Cependant, les tests statistiques ci-dessous sont tout de même effectués avec la transformation logarithmique. Afin de faciliter l’interprétation, les taux de réponses correctes rapportés seront décrits en pourcentage.

Le test de Mauchly concernant la sphéricité des données ainsi que la vérification de l’égalité des matrices de covariances ont été effectué pour les effets intra sujets. Concernant la sphéricité des données, elle peut être assumée car aucun des effets principaux intra sujets, ni

(24)

leurs interactions ne sont significatifs selon le test de Mauchly. De plus, l’égalité des matrices de covariances est également non significative, F(78, 6012.96) = 1.06, p = .34, l’égalité est donc assumée.

Concernant l’homogénéité des variances, le test de Levene sur le taux de réponses correctes a été appliqué et ne révèle aucun effet significatif sur les données. L’homogénéité des variances est donc assumée.

5.3 Résultats principaux

5.3.1 Temps de réaction

Une ANOVA mixte a été réalisée sur les temps de réaction des réponses correctes selon un plan factoriel 3 (Amorce) x 2 (Difficulté) x 2 (Bloc) x 2 (Ordre). Les moyennes des temps de réaction associées aux différents facteurs, ainsi que les écart-types sont montrés dans le Tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1

Les moyennes et écart-types des temps de réaction des réponses correctes des participants selon le plan Amorce x Difficulté x Bloc x Ordre en millisecondes (n = 46)

Joie

Facile Difficile

Bloc 1 2 1 2

Ordre 1 772.93 (180.52) 740.35 (139.11) 902.93 (182.12) 809.58 (127.22) Ordre 2 802.13 (171.90) 774.79 (138.66) 1003.84 (184.48) 921.32 (159.22)

Neutre

Facile Difficile

Bloc 1 2 1 2

Ordre 1 784.04 (175.18) 737.75 (128.24) 878.66 (190.17) 808.27 (98.53) Ordre 2 813.76 (149.77) 758.57 (119.44) 1006.33 (173.40) 921.15 (201.21)

Tristesse

Facile Difficile

Bloc 1 2 1 2

Ordre 1 765.91 (172.46) 733.80 (120.98) 886.24 (151.23) 804.30 (132.04) Ordre 2 816.71 (161.12) 755.89 (132.97) 1004.40 (139.22) 922.53 (192.64)

(25)

Concernant les résultats de l’hypothèse de recherche, l’interaction entre le l’effet du contraste linéaire de l’amorce et de la difficulté a été testé sur le temps de réaction. En revanche, il ne se révèle pas significatif, F(1, 44) = 0.49, p = .49. Les résultats ne permettent pas d’affirmer qu’il y a un effet du type d’amorce sur la durée des temps de réaction en condition difficile.

L’analyse de l’effet linéaire des amorces n’a pas révélé d’effet significatif, F(1, 44) = 0.04, p = .85. De plus, tous les contrastes effectués liés aux amorces n’ont également pas révélé d’effets significatifs de celles-ci.

En revanche, plusieurs effets de cette analyse se révèlent significatifs. Il y a tout d’abord, un effet principal de la difficulté, F(1, 44) = 121.63, p < .001, η2p = .73. Les temps de réaction sont plus courts en condition facile (M = 770.71, SD = 19.67) et plus longs en condition difficile (M = 903.30, SD = 21.85). Un effet principal du bloc s’est également révélé significatif, F(1, 44) = 24.15, p < .001, η2p = .35. Les temps de réaction au premier bloc sont plus élevés (M = 868.17, SD = 22.69) comparé au second bloc, où ils sont plus courts (M = 805.84, SD = 18.21). En outre, un effet d’interaction tendanciel entre la difficulté de la tâche et le bloc est présent, F(1, 44) = 3.62, p = .06, η2p = .08. La Figure 7 montre l’effet des deux blocs selon le niveau de difficulté. De manière générale, les temps de réaction sont plus courts au second bloc par rapport au premier. En outre, il semblerait que la différence entre le bloc 1 et 2 soit plus grande en condition difficile que facile. En effet, la différence entre la condition facile (M = 791.78, SD = 159.79) et difficile (M = 944.55, SD = 167.89) est significative pour le bloc 1, t(45) = 9.19, p < .001, η2p = .32. Tout comme la différence entre la condition facile (M = 749.65, SD = 119.27) et la condition difficile (M = 862.04, SD = 152.32) pour le bloc 2, t(45) = 6.49, p < .001, η2p = .19. Les participants dans le bloc 1 ont une différence de moyenne plus grande entre les deux difficultés (M = 152.77) comparativement au bloc 2 (M = 112.39).

(26)

Figure 7. Graphique de l’effet d’interaction tendanciel pour les temps de réaction des réponses correctes en millisecondes entre la difficulté de la tâche et les différents blocs.

L’effet de l’ordre des blocs de difficultés assigné au participant n’est que tendanciel, F(1, 44) = 3.49, p = .07, η2p = .07). Les temps de réaction en ordre 1 sont plus courts (M = 802.07, SD = 119.78) comparativement à l’ordre 2 (M = 875.12, SD = 138.32). En revanche, un effet d’interaction s’est révélé significatif entre la difficulté de la tâche et l’ordre assigné au participant, F(1, 44) = 8.20, p = .006, η2p = .16. La Figure 8 montre cet effet d’interaction, où les temps de réaction sont plus élevés pour l’ordre 2 et ce d’autant plus dans la condition difficile. En outre, les participants commençant par le bloc facile (ordre 1) sont plus rapides dans la condition facile (M = 755.81, SD = 137.60) que la condition difficile (M = 848.33, SD

= 117.37), t(23) = 5.06, p < .001, η2p = .21. Alors que ceux commençant par la condition difficile (ordre 2) sont plus rapides également dans la condition facile (M = 786.98, SD = 129.89) que difficile (M = 963.26, SD = 157.38), t(21) = 10.07, p < .001, η2p = .53. Les différences de moyenne entre l’ordre 1 et 2 sont effectivement présentes. Les participants dans l’ordre 1 ont une différence de moyenne plus petite entre les deux difficultés (M = 92.52) comparativement à l’ordre 2 (M = 176.28).

650 700 750 800 850 900 950 1000 1050 1100

Facile Difficile

Temps deaction des ponses correctes (en ms)

Bloc 1 Bloc 2

(27)

Figure 8. Graphique de l’interaction entre l’ordre des blocs assigné au participant et la difficulté de la tâche pour les temps de réaction en millisecondes.

650 700 750 800 850 900 950 1000 1050 1100

Facile Difficile

Temps deaction des ponses correctes (en ms)

Ordre 1 Ordre 2

(28)

5.3.2 Taux de réponses correctes

Une ANOVA mixte a été réalisée sur le taux de réponses correctes selon un plan factoriel 3 (Amorce) x 2 (Difficulté) x 2 (Bloc) x 2 (Ordre). Les moyennes et leurs écart-types du taux de réponses correctes associés aux différents facteurs sont montrés dans le Tableau 2.

Tableau 2

Les moyennes et écart-types des taux de réponses correctes en pourcentage des participants selon le plan Amorce x Difficulté x Bloc x Ordre en millisecondes (n = 46)

Joie

Facile Difficile

Bloc 1 2 1 2

Ordre 1 91.93 (6.77) 92.71 (6.56) 79.42 (9.83) 79.43 (11.87) Ordre 2 91.48 (7.10) 91.48 (6.55) 78.13 (9.10) 79.54 (9.29)

Neutre

Facile Difficile

Bloc 1 2 1 2

Ordre 1 91.93 (7.25) 92.45 (5.82) 80.99 (10.66) 79.95 (11.80) Ordre 2 93.47 (5.61) 93.47 (5.94) 75.28 (12.57) 77.84 (12.61)

Tristesse

Facile Difficile Difficile

Bloc 1 2 1 2

Ordre 1 92.97 (6.20) 93.23 (5.80) 76.56 (12.54) 78.13 (10.09) Ordre 2 90.06 (6.59) 92.05 (5.52) 76.14 (13.03) 75.00 (13.08)

Concernant les résultats de l’hypothèse de recherche, l’effet d’interaction entre le contraste linéaire de l’amorce et la difficulté a été testé sur le taux de réponses correctes. En revanche, il ne se révèle pas significatif, F(1, 44) = 0.002, p = .39. Les résultats ne permettent pas d’affirmer qu’il y a un effet du type d’amorce sur la durée le taux de réponses correctes en condition difficile.

L’analyse de l’effet linéaire des amorces n’a pas révélé d’effet significatif, F(1, 44) = 0.002, p = .96. De plus, tous les contrastes effectués sur les amorces n’ont également pas révélé d’effet significatif de celles-ci.

Néanmoins, l’effet principal de la difficulté de la tâche s’est révélé significatif, F(1, 44) = 190.26, p < .001, η2p = .81. Le taux de réponses correctes en moyenne est plus haut en

(29)

condition facile (M = 92.28, SD = 0.41) par rapport à la condition difficile (M = 78.08, SD = 0.99).

De manière générale, aucun effet d’interaction n’a été trouvé en ce qui concerne le taux de réponses correctes.

5.4 Funnel debriefing

Le funnel debriefing apporte des indications importantes concernant le déroulement de l’expérience et la perception que le participant a de l’expérience. La première question du questionnaire repose sur la perception du but de l’expérience par le participant. A cet égard, 40.80% des participants parlent de l’influence des images comme but de l’expérience sans pour autant trouver le but réel de celle-ci. En revanche, 100% des participants ont rapporté avoir vu un flash lors des essais de l’expérience. A la question « Que représentaient ces flashs ? », 93.90% des participants ont pu dire que l’image présentée était un visage alors que seulement 6.10% ne savait pas ce que l’image représentait ou parlaient uniquement de la présence d’une image indescriptible.

L’avant dernière question porte sur les détails de l’image flashées que les participants ont aperçu. Lorsqu’il s’agit de décrire ces visages, presque les deux tiers des participants (57.10%) ont rapporté avoir vu une expression émotionnelle et 59.2% d’entre eux rapportent avoir vu des visages de genre différents. La majorité d’entre eux, a donc pu apercevoir à la fois le genre et rapporté avoir vu une expression émotionnelle (34.69%). Il est a noté également que plus d’un tiers des participants ayant pu décrire le genre des visages ont rapporté voir une femme (36.66 %), alors qu’aucun participant n’a mentionné voir un visage d’homme. En revanche, 18.40% ne pouvaient pas dire ce que représentaient ces visages, alors que seulement 3 participants rapportaient avoir vu des personnes différentes.

Finalement, la dernière question s’intéresse aux types d’expressions émotionnelles présentes sur les visages pour les participants qui avaient rapporté avoir vu une expression émotionnelle à la question précédente. De manière générale, l’expression qui a été le plus rapportée est la joie à 57.10%, soit 28 personnes de l’échantillon ! Suivi de 26.50% des participants rapportant avoir vu un visage neutre. Il est important de noter que l’intégralité des personnes ayant rapportés avoir vu ces visages neutres ont également rapporté avoir vu un visage de joie. Une seule personne a rapporté avoir vu de la tristesse, celle-ci a également rapporté avoir vu un visage joyeux. Alors que deux autres participants ont rapporté avoir vu de la colère ainsi que de la joie.

(30)

6. Discussion

La présente étude s’inscrit dans le domaine de l’implicite au sein du modèle IAPE (Gendolla, 2012, 2015). Ce modèle investigue l’effet de l’affect implicite sur la mobilisation de l’effort, en faisant uniquement des prédictions sur le lien entre le type d’amorces affectives implicites et la mobilisation de l’effort lors d’une tâche mais pas de prédictions sur la performance. L’idée de l’étude est d’investiguer le concept du modèle IAPE plus loin sous l’angle de la performance. Même si le lien entre l’effort et la performance n’est pas évident aux premiers abords, les différents types d’amorces implicites devraient influencer de manière différente la performance lors d’une tâche cognitive. En outre, une interaction est postulée entre l’effet du type d’amorce et la difficulté objective de la tâche

Au sein du design expérimental de cette recherche, plusieurs éléments ont été manipulés. L’élément principal étant les amorces avec une expression faciale de joie devraient amener à un engagement plus long par rapport aux amorces neutres et donc amener à une performance plus haute ; les amorces neutres devraient amener un engagement plus haut par rapport à des amorces de tristesse qui induiraient un désengagement rapide et la performance la plus basse.

D’autres éléments ont été manipulés comme la difficulté de la tâche, où la différence de performance est attendue uniquement en condition difficile et non pas en condition facile.

L’effet du bloc (avec deux blocs par difficultés) permet de vérifier les effets d’apprentissage lors de la tâche. Et finalement l’ordre des blocs de difficulté pour vérifier s’il y a un impact de la présentation de l’ordre des différents blocs lors de la tâche.

Dans le cadre de ce domaine théorique et de part le design expérimental, le postulat de l’étude concerne l’effet d’interaction entre l’effet linéaire du type d’amorce et la difficulté de la tâche. Un effet linéaire du type d’amorce était attendu où l’amorce de joie amènerait une plus haute performance par rapport à l’amorce neutre, qui elle-même amènerait à une plus haute performance que l’amorce de tristesse en condition difficile. Alors qu’aucune différence n’était attendue avec en condition facile.

6.1 Interprétation des résultats

Tout d’abord, les résultats de l’ANOVA mixte n’ont montré aucun effet significatif concernant l’effet d’interaction entre l’effet linéaire de l’amorce et la difficulté de la tâche, tant pour les temps de réaction des réponses correctes que pour le taux de réponses correctes

(31)

en pourcentage. En outre, les deux mesures ne montrent pas de différences entre les types d’amorce en condition difficile. De plus, aucun autre effet lié à l’effet linéaire de l’amorce ne s’est révélé significatif. L’hypothèse de cette recherche est donc rejetée.

En revanche, certains effets se sont révélés significatifs. Le premier est l’effet de la difficulté de la tâche pour les deux mesures de l’expérience. En effet, les temps de réaction sont plus courts en condition facile par rapport à la condition difficile, alors que le taux de réponses correctes est plus haut pour la condition facile comparativement à la condition difficile. Cela montre une bonne mise en place de notre paradigme expérimental concernant la difficulté de la tâche. La condition facile étant réellement plus facile que la condition difficile.

Cependant, il est raisonnable de se demander si les blocs difficiles l’étaient réellement, puisque le taux de réponses correctes en moyenne est passablement élevé (78.03 %).

L’effet du bloc est significatif uniquement pour les temps de réaction. En outre, les temps de réaction sont plus hauts lors du premier bloc par rapport au second. Ceci montre un effet d’apprentissage lors de la tâche, qui n’est pas présent pour le taux de réponses correctes.

Ce résultat est peut-être dû à un effet d’habituation de la tâche dans lequel la réaction devient plus rapide au fur et à mesure de la tâche sans augmenter la précision des réponses. De plus, un effet d’interaction a été trouvé entre la difficulté de la tâche et le bloc. Les temps de réaction sont plus courts pour le deuxième bloc par rapport au premier, ce d’autant plus dans la condition difficile que facile. L’effet d’apprentissage est donc plus fort lors de la condition difficile. Cet effet est présent d’autant plus dans la condition difficile sans doute car cette condition offre plus de modulations en terme de performance que la condition facile.

Il y a également un effet d’ordre tendanciellement significatif de l’ordre des blocs de difficulté. Les participants commençant les blocs par la condition facile (ordre 1) ont des temps de réaction plus courts par rapport à ceux qui commencent par la condition difficile (ordre 2). Un effet d’interaction entre l’ordre et la difficulté s’est également révélé significatif.

En outre, les temps de réaction sont plus courts en condition facile que difficile, ce d’autant plus pour les participants attribués à l’ordre 1 par rapport à l’ordre 2. Cet effet est difficilement interprétable, même si l’on pourrait émettre une hypothèse concernant l’auto- efficacité du participant (Bandura, 1982). En effet, les participants commençant par la tâche facile pourraient mieux appréhender le fonctionnement de la tâche par rapport à ceux commençant par la tâche difficile et ce malgré la phase d’entrainement identique pour chaque groupe. Cette « meilleure » appréhension de la tâche permettrait aux participants de l’ordre 1 d’augmenter leur sentiment d’auto-efficacité lors de la tâche, ce qui ne serait pas le cas pour les participants de l’ordre 2 qui commencent directement par une tâche difficile, qu’ils

Références

Documents relatifs

Le siège plus volontiers périphérique (bronches lobaires ou segmentaires, ), le sexe féminin, la petite taille de la lésion, une taille tumorale réduite (&lt;20 mm), l'absence

Chemins de fer d'intérêt généiul. g) Section des études générales...

Projet de lo' ayant jn&gt;ur oi&gt;jet d'unfnriscr te reléremen I' temporaire des tarifs sur /es- grands réseuax de chemins de fer.. Piojei de loi relatif au maintien] à

Un homme veut déplacer par glissement, à l’aide d’une corde AB, un bloc de pierre parallélépipédique de dimensions données, de poids P, sur un sol horizontal.. Faire

Il va sans dire que les chercheurs ivoiriens sont confrontés à trois problèmes majeurs : (1) fixer les langues ivoiriennes, (2) les intégrer dans les outils technologiques et les

Le choix de la construction d’un contrepoids de grandes dimensions repose sur des critères statiques permettant à la structure de fonctionner comme une

Comme dans la logique de l’effort, votre cobaye va mobiliser les muscles suivant (entre autres), pour avoir un tronc plus fort : transverse de l’abdomen, obliques, droit de

•circuler leur sang, harrnonis. ez leurs humeurs et leur comportement par une alimentation rationnelle et. Yous aurez des individus qui, sans sermon,. Nous disons