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Processus patrimoniaux, création de valeur et mutation des territoires

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Processus patrimoniaux,

création de valeur et mutation des territoires

L’exemple des Villes et Pays d’art et d’histoire

Mardi 21 avril 2009 à partir de 9 heures 30

Ecole Nationale du Trésor Fort Saint-Jean

21 montée de la Butte 69001 Lyon

Une journée d’étude organisée par l’Institut Universitaire Professionnalisé

« Métiers des Arts et de la Culture » et la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Rhône-Alpes

Université Lumière-Lyon 2

Faculté d’Anthropologie et de Sociologie

Direction Régionale des Affaires Culturelles de Rhône-Alpes

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Argument

Comme le montrent la multiplication des projets et des acteurs s’en réclamant, les dynamiques patrimoniales constituent aujourd’hui des modalités majeures de la manière dont les territoires sont créés, pensés et vécus.

On ne compte plus les territoires urbains (villes, communautés d’agglomération) ou ruraux (Pays, Parcs, intercommunalités) qui affichent et mettent en œuvre des préoccupations d’ordre patrimonial, non seulement pour s’identifier et se requalifier, mais pour penser leur devenir et leur développement. Ces processus patrimoniaux mobilisent tant les acteurs locaux et les populations que les décideurs publics ; ils articulent des attentes d’échelle et de nature variables ; ils engagent des participants et visent des publics divers. Ce faisant, ils entendent mettre le territoire en projet, au confluent de multiples configurations de réflexion et d’action sur ce qui semble permettre de construire un socle partagé de représentations et d’usages du territoire : en d’autres termes sa « valeur » ou ses « valeurs ».

Les processus patrimoniaux, en engageant les territoires dans un processus d’interrogation de leurs singularités et de leurs recompositions, en les donnant à penser, à sentir, à connaître, à comprendre, à voir, participent ainsi d’un travail de « création de valeur ». Ils ne procèdent pas (ou plus) de la transmission d’une « valeur » préexistante, mais d’un travail de « valorisation » au sens propre, qui n’est pas donné une fois pour toutes, qui se déploie et se recompose à mesure que les différents acteurs entendent donner forme et sens aux changements qu’ils vivent. Cette « valeur », parfois imprécise et supposée commune, est le fruit de négociations, de tensions, d’intentions qui, loin de se résoudre à des démarches modélisées, participent elles- mêmes des mutations des territoires en question, les mettent en jeu et en œuvre dans ce qui devient un projet.

Comment et pourquoi le patrimoine fait-il valeur sur des territoires et pour des acteurs donnés ? Qu’est-ce qu’une valeur patrimoniale ? Peut-on distinguer, dans la valeur en question, ce qui relève des conceptions politiques, culturelles, sociologiques, économiques, anthropologiques du patrimoine ? Ces questions nous conduisent à interroger le concept de valeur : si dans ses acceptions philosophiques et anthropologiques, la valeur se rapproche de la notion d’idéal, soit les biens moraux jugés dignes d’être recherchés, ces biens n’en apparaissent pas moins sous les formes multiples que leur attribuent des personnes données, dans des contextes sociaux et historiques divers. Les « valeurs » sont éminemment variables : elles font l’objet d’une recréation permanente, en fonction des représentations qu’en ont et des usages qu’en font les personnes et les groupes qui les mobilisent.

Du point de vue patrimonial, produire de la « valeur » suppose de tenir ensemble une expérience du passé, une action présente et un projet d’avenir, pour qualifier le changement. Sans cette articulation entre expérience du passé, action présente et projet d’avenir, un objet ou un territoire ne semblent-ils pas « sans valeur » : délaissés dans l’usure (et la réification du passé) ou perçus comme une projection artificielle (sans lien avec l’expérience du passé) ? Ainsi, la création de valeur renvoie à des mécanismes fondamentaux dans le processus de qualification du changement opéré par rapport à un « projet de société ». Nous chercherons en somme à comprendre en quoi les processus patrimoniaux sont devenus des mécanismes fondamentaux de la création de valeur dans les sociétés contemporaines, et en quoi le rapport étroit entre patrimoine et valeur renvoie à la question des mutations opérées et éprouvées par ces sociétés.

En interrogeant le lien entre « création de valeur » et « mutation des territoires » à partir de l’exemple des Villes et Pays d’art et d’histoire, cette journée d’études entend articuler une analyse des formes concrètes et de la valeur que prennent les processus patrimoniaux pour les acteurs qui s’en saisissent sur des territoires donnés, et une réflexion sur la place de ces processus dans les sociétés contemporaines, en tant qu’ils attestent et participent de leurs mutations. Dispositifs impulsés par l’Etat et mis au service des dynamiques territoriales, les VPAH présentent en effet l’intérêt d’articuler les multiples niveaux d’une « mise en projet » patrimoniale, visant à « donner un sens aux mutations des territoires pour les populations qui y vivent »1.

1 SAEZ Guy, LANDEL Pierre-Antoine, PERIGOIS Samuel (2007), « Villes et Pays d’art et d’histoire en Rhône-Alpes » : Bilan et perspectives, rapport final de l’étude réalisée par l’Observatoire des Politiques Culturelles pour le ministère de la Culture et de la Communication, décembre 2007, p.44.

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Format

A partir d’une intervention programmatique visant à repréciser le contexte, les enjeux, les formes des processus patrimoniaux sur des territoires en mutation, notre travail s’articulera sous la forme de trois ateliers, illustrant chacun l’une des dimensions des interrogations que nous souhaitons poser et partager. La confrontation lors de ces ateliers des points de vue d’acteurs de terrain, de protagonistes variés des projets de labellisation, de chercheurs et d’enseignants spécialisés et d’étudiants impliqués dans la préparation du séminaire, a pour but de mettre en perspective des cas concrets, de favoriser une approche à plusieurs voies des processus en question, et d’articuler des questionnements transversaux.

Atelier « Territoires en œuvre : le patrimoine pour qualifier le changement ? »

Depuis la décentralisation des années 80, quand l’art et la culture ont été investis par les politiques publiques pour donner forme et visibilité aux territoires « locaux », les projets patrimoniaux et artistiques ont été des dispositifs importants participant des dynamiques territoriales et des processus de renouvellement urbain. Si l’action de mise en patrimoine est longtemps pensée comme un outil de construction d’une singularité des territoires, elle est de plus en plus envisagée comme un levier important des processus de développement et de qualification des transformations opérées par les politiques publiques, bref de mise en œuvre des territoires.

Plus particulièrement, le patrimoine et la culture sont devenus des opérateurs importants dans la gestion du rapport que les populations entretiennent avec la question du temps, dans un contexte où les mutations marquent des ruptures qui nécessitent des ré-articulations du passé, du présent et de l’avenir dans les modalités de compréhension et les manières de vivre le territoire. A partir de différents points de vue (projets, dispositifs, recherches), nous interrogeons la manière dont les actions de labellisation et plus largement de patrimonialisation engagent des processus de valorisation, opèrent le changement et le légitiment aux yeux de la population.

Atelier « Habitants, populations, publics : les dispositifs patrimoniaux à l’épreuve des rapports sociaux ? »

Les projets patrimoniaux participent de la production de la valeur des lieux, mais aussi de la prise en compte des populations qui y vivent. Certains sociologues affirment que si dans les années 80 les projets culturels et patrimoniaux étaient davantage pensés par rapport à une mission de requalification des quartiers et des lieux, aujourd’hui il y a un intérêt croissant pour la perception de ces lieux par leurs habitants, et pour l’image des populations. Dans cet atelier, les projets patrimoniaux et notamment les dispositifs de labellisation seront analysés du point de vue de leur impact sur la requalification des rapports sociaux, de la construction de nouvelles catégories de publics, de l’avènement de certains groupes dans l’action publique, de l’émergence de nouvelles formes de légitimation. Nous chercherons à identifier les différents types de dispositifs créés par rapport à cet enjeu (dispositifs mémoriels, de démocratisation culturelle, contre la discrimination et l’exclusion, de reconnaissance des habitants, mais aussi des « immigrants », etc.) et leur effets dans le processus plus général de valorisation des territoires et de compréhension de leurs mutations.

Atelier « Entre médiations et mobilisations : logiques d’action et territoires de projet »

Les actions patrimoniales sont ainsi à regarder du point de vue des formes d’action et des configurations sociales mises en place pour soutenir le processus de valorisation. Quels types de mobilisation supposent ces projets, quels acteurs et quels métiers se croisent dans ces actions ? Acteurs du patrimoine, artistes, élus, collectifs d’habitants sont quelques catégories qui partagent un espace à investir, qui négocient les récits des territoires en devenir. Nous analyserons les différentes logiques d’action qui interviennent dans ces processus et qui font d’un territoire non pas un espace préalablement défini mais un territoire de projet. Quand et comment ce travail entre différents acteurs permet-il de dépasser les crispations issues des logiques individuelles pour produire de l’invention culturelle ? Quelle place ménager à la création, l’action artistique, l’action culturelle dans ces processus ?

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Programme

9h30-10h00 Accueil

10h Ouverture : Olivier Givre, Université Lumière-Lyon2.

Béatrice Grandchamp, DRAC Rhône-Alpes.

Introduction : François Portet, DRAC Rhône-Alpes.

11h00-13h15 Ateliers de travail (première partie)

« Territoires en œuvre : le patrimoine pour qualifier le changement ? »

Gabriel Vivien, Pays du Forez

Véronique Grimbert, chargée de mission Tourisme, syndicat intercommunal de la vallée d’Abondance

Claire Delfosse, géographe, Université Lumière-Lyon2 Etudiant(e)s du master 1 « Métiers des Arts et de la Culture »

Président : Olivier Givre, Université Lumière-Lyon2

Rapporteurs : Etudiant(e)s du master 1 « Métiers des Arts et de la Culture »

« Habitants, populations, publics : les dispositifs patrimoniaux à l’épreuve des rapports sociaux ? »

Emmanuel Petit, directeur du Centre social de la vallée de Gère, Vienne

Cendrine Sanquer, animatrice de l’architecture et du patrimoine de Saint-Etienne Christelle Morel-Journel, Université Jean Monnet, Saint-Etienne

Etudiant(e)s du master 1 « Métiers des Arts et de la Culture »

Président : Benoît Guillemont, DRAC Rhône-Alpes

Rapporteurs : Etudiant(e)s du master 1 « Métiers des Arts et de la Culture »

« Entre médiations et mobilisations : logiques d’action et territoires de projet »

Cécile Verdoni, animatrice de l’architecture et du patrimoine de Chambéry Pierre-Line Maire, artiste-intervenant, Opus à voix

Denis Cerclet, Université Lumière-Lyon2

Etudiant(e)s du master 1 « Métiers des Arts et de la Culture »

Président : Michel Kneubühler, DRAC Rhône-Alpes

Rapporteurs : Etudiant(e)s du master 1 « Métiers des Arts et de la Culture »

13h15-14h15 Repas

14h15-15h00 Ateliers de travail (seconde partie)

15h00-15h15 Pause

15h15-16h00 Restitution des ateliers

16h00-17h00 Echanges et débats.

Synthèse finale : André Micoud, sociologue (MODYS-CNRS)

Références

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