Premier entretien supervisé

Revue Médicale Suisse

–

–

1789

J’ai été amenée à faire mon premier entretien supervisé dès la deuxième consultation. J’étais un peu en avance et la doctoresse a pris le temps de m’expliquer de quelle façon elle pro- cédait pour les contrôles de développement chez les bébés.

Cet exercice de l’entretien supervisé était par- ticulier pour moi. Il a eu lieu un mois avant ma station formative et ce fut donc la première fois que je me trouvais seule «aux commandes»

d’une consultation, face à un vrai patient.

Si, la plupart du temps, le rendez-vous chez le médecin peut être un moment intimidant pour le patient, lors de mon premier entretien super- visé, c’est moi qui étais probablement la plus impressionnée et intimidée.

Les parents ont été très ouverts et n’ont expri- mé aucune objection quand la doctoresse leur a dit que je mènerai la première partie de la consultation. Ils se sont même tournés vers moi en attendant que je commence.

Je leur ai alors posé les quelques questions que la pédiatre m’avait préalablement suggérées et c’est elle qui a effectué l’examen clinique et terminé la consultation.

Je me suis sentie profondément démunie lors- qu’il a fallu que je me «jette à l’eau», j’avais beau connaître parfaitement les différentes étapes d’une consultation telles qu’on nous les ensei gne, la réalité est très différente et, quand on l’affron te pour la première fois, il y a beaucoup de cho ses à gérer en même temps.

Au moment même où je prononçais les mots :

«Si cela ne vous dérange pas, racontez-moi comment les choses se passent à la maison ?», je me suis rendu compte que je n’avais pas à demander aux parents de l’enfant si cela les dérangeait ou non ; je tenais le rôle du méde- cin et cette entame n’était pas appropriée, la doctoresse leur ayant déjà demandé leur ac- cord.

J’avais envie de tout effacer, de tout recommen- cer mais, cela étant bien évidemment impos- sible, je me suis efforcée de poursuivre. Je me suis sentie de plus en plus à l’aise et le reste de la consultation s’est bien déroulé. J’ai réellement pris conscience au cours de cette consultation que même si d’ordinaire je me trouve assez fa- cilement à l’aise avec les gens hors du con texte médical, il y a des choses qui ne sont pas ac- quises, qui ne s’apprennent pas par cœur dans un livre, mais qui, au contraire, s’acquièrent avec l’expérience.

Delphine Arni Etudiante de 2^e année à la faculté de médecine de Genève 1, route de Cornière 1241 Puplinge arni3@etu.unige.ch

Premier entretien   supervisé

Rubrique publiée sous la responsabilité de l’UREMPR (Unité de recherche et d’enseignement de la médecine de premier recours)

Coordination

Dr Catherine Herter Clavel FMH médecine interne

19, Bd Georges-Favon, 1204 Genève c.herterclavel@bluewin.ch

42_45.indd 4 17.09.10 10:00