C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
W EISHU S HIH
Sur l’équation intégro-différentielle non-linéaire et la topologie algébrique
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 23, n
o2 (1982), p. 157-163
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SUR L’ÉQUATION INTÉGRO-DIFFÉRENTIELLE NON-LINÉAIRE
ET LA TOPOLOGIE ALGÉBRIQUE
par
Weishu SHIH
CAHIERS DE TOPOLOGIEE T
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE
Yol. XXIII -2
(1982)
3e COLLOQ UE
SUR LESCATÉGORIES DÉDIÉ À
CHARLES EHRESMANNAmiens,
Juillet 1980L’égalité de
consommation pour tousles êtres humuins-
En
Topologie algébrique,
on cherche des invariantsalgébriques
associés à un espace, de sorte que ces invariants nous permettent de ca- ractériser certains
propriétés géométriques
del’espace,
e.g. la nullité des nombrescaractéristiques
d’une variété différentielle compacte orientée estune condition nécessaire et suffisante pour que cette variété soit le bord d’une autre variété. Ainsi il est naturel de poser la
question
suivante :Peut -on construire des invariants
analogues
pour unsystème d’équations intégro-différentielles?
Le but de ce travail consiste à associer à chacun de cessystèmes
d’ordre k quatre invariantsalgébriques
dont la nullitéest une condition nécessaire et suffisante pour que le
système possède
une solution
k-fois dérivable ;
ainsi ceciindique
un processus à suivre pourtrouver éventuellement une solution.
Remarquons qu’une
solutionk-fois
dé-rivable dans un
système
non linéaire est laplus
faiblepossible,
car cher-cher une solution dans
l’espace
des distributions n’a pas de sens.Rappe-
lons
qu’une
telle théorie d’obstruction a étédéjà
obtenue[7]
pour toutsystème d’équations
aux dérivéespartielles
non nécessairement linéaires.Ceci est basé sur une nouvelle invariance de la
topologie algébrique,
ditehomologie
sectionnaire[6]
introduiteprécisément
à cette fin. Nous allonsl’appliquer
dans la suite de ce travail.Considérons d’abord
l’équation
de Boltzmann( simplifiée ) [1]
que voici:Soit G
un domaine borné deR3
eth: S2 -> Diff( R3 x R3 ) une appli-
cation
C°°
de lasphère
dans le groupe desdifféomorphismes
deR6
=R3 x R3 3 ( x, x ’) .
On cherche unefonction f ( y, t, x )
den x R x R3
à va-leurs dans
R+ ( les
nombres réelspositifs)
telle queoù
y E H,
t ER,
etoù e e S2 C R3
, > leproduit scalaire, pi: R3 x R3 -> R3, i=1,2,
les
projections canoniques,
le domained’intégration
étant constitué descouples (S, x’)
tels queS, x’ - x >> 0 .
Enfin onimpose
la conditioninitiale et au bord de :
et,
pour (y, t, x)E a H x R x R3,
où
g 1
etg2
sont des fonctionsC°° positives
avecAu lieu d’ étudier cette
équation
directement comme dans les tra- vaux enmathématiques
ditesappliquées,
nousintroduisons,
en tenant com-pte de ses aspects
particuliers,
une c las sed’ opérateurs, puisqu’une
thé-orie en
mathématiques
ne peut pas être satisfaite sur uneéquation parti- culière,
nimême
sur un typed’équations, malgré l’importance
de ce casparticulier.
Eneffet,
la classed’opérateurs
que nous définissons dans la suite contient non seulement celle de Boltzmann et lesanalogues plus
com-plexes
enPhysique [51,
mais aussi tous lesopérateurs
dont les noyaux peuvent être des fonctions différentiables d’uneinconnue,
ainsi que les o-pérateurs
différentiels et lesinéquations
nonlinéaires,
de sorte que notre théorie d’obstructions’applique également.
Cecijustifie
lagénéralisation
qui
suit:-
Nous nous donnons une fois pour toutes des espaces fibrés
77: X ->B,
7T:
Z - Y ,
oùX, B, Z
sont des variétés indéfinimentdérivables,
orientéesainsi que 7T et rr , une fibre vectorielle réelle
Eo -> B
et on noteE
=7 * E, ,
les
morphismes d’espaces
fibrés i : Z ->E,
g :E -> Z . Désignons
parX®X
leproduit
fibré de 7T par lui-même etpi : X®X -> X, i - 1, 2
les deuxprojections.
Ceciétant,
considérons une submersionB: Y - X ® X
et unmorphisme d’ espaces
fibrés p àsupport compact:
et un
difféomorphisme d’espaces fibrés À :
tel que
n o B = n o B o À ,
oùJk(X, Z)
est la variété[4]
formée par lesk-jets jkf
def E C°° ( X, Z ),
espace des sectionsC°° de X
dansZ ,
etA* T
Yl’algèbre
extérieure del’espace
cotangent deY .
Enfin notonsY,
une sous-variété de
Y .
Alors on peut définirl’opérateur
associé à
89
p, À etYo
paroù j désigne
la section deinduite par
f .
Lesmorphismes d’espaces fibrés i, g
et la structure ad-ditive du fibré
vectoriel E
nous permettent de faire lesopérations
suivan-tes :
composition
finie desopérateurs IB,p,À,Y0
et desopérateurs
diffé-rentiels,
sommesfinies, intégration
lelong
des fibres de rr etmorphismes
des espaces fibrés. Alors un
opérateur
obtenu par cesopérations
est
appelé
unopérateur intégro-di f férentiel.
Le
problème
deCauchy
que nous proposons d’étudier pour un telopérateur 1
s’énonce comme suit: étant donné les sous-variétéset les sections
on se pose le
problème
de l’existence d’une sectionf E C°° (X, Z)
avecOn vérifie
aussitôt
quel’équation
de Boltzmann est bien unexemple
dece
problème
deCauchy.
Maintenant
rappelons
que, àchaque application continue f
d’unespace
topologique W
dans unautre X
on a associé[6]
une suite de grou- pes abéliensappelés
groupesd’homologie
sectionnairede f, qui possèdent
laplupart
des
propriétés d’algèbre homologique
d’une théoried’homologie. Cependant
on peut remarquer que
l’homologie
sectionnaire n’est pas un invariant du typed’homotopie
def ,
et dans le cas oùf
est uneapplication
indéfini-ment dérivable entre deux variétés
différentielles,
les groupes sectionnai-res obtenus par divers
degrés
de dérivabilité dessimplexes
utilisés sontdifférents. C’est bien
naturel,
car leproblème
deséquations
aux dérivéespartielles
etintégrales
engénéral
n’est pas invariant parhomotopie,
doncles théories
d’homologie
connues sont difficiles àadopter ici,
ainsi que la théorie des faisceauxpuisqu’il
nes’agit
pastoujours
deproblèmes
li-néaires. Ceci
justifie
d’introduire des groupesd’homologie
nouveaux. Dans le cas où la variétéIY
est munie d’un idéal différentiel[3],
alors on peut considérer lessimplexes
indéfinimentdérivables qui
annulent cetidéal;
le groupe obtenu est
appelé
grouped’homologie
sectionnaire attaché à cetidéal
[6]. Quand X
est une variété orientée de dimension n et If un es- pacetopologique,
la notiond’homologie
sectionnaire permet dedéfinir
ledegré de f
comme le nombre d’éléments du groupequotient
moins un. Il faut remarquer que, même dans le cas où
W
est aussi une va-riété orientée de
dimension n (
ainsi ledegré classique
est défini pourf )
notredegré
sectionnaire peut être strictementplus grand
que ledegré classique.
P lus
généralement,
on définira ledegré
d’un sous-ensembleG
de Z par:Enfin étant donné un
simplexe
os, uncycle
c , une c lassed’homologie 0,
nous écrivons a E c ,
c E 8 quand
le coefficient de a dans c n’est pas nul et cappartient
à la classe 0 . Soit c un-cycle
sectionnairede f
etr un
simplexe de X
avec r cf (c) ,
ondésigne
par8(0)
le nombre des
implexes
yde W
tel que(
u,y)
6 c .Rappelons
que Cartan[2]
et Ehresmann[4]
ont introduit l’idéalou
système
de Pfaffcanonique [8]
pour la variétéjk(X, Z) ;
ainsi nouspouvons considérer
l’homologie
sectionnaire attachée à cet idéal del’ap- plication
source a:Jk (X,Z) -> X .
Nous la notonssimplement
On
peut
alors démontrer quechaque opérateur
1intégro-différentiel
au sens que l’on vient de définir induit une
application
où n est la dimension de
X.
Revenons maintenant au
problème
deCauchy
pour1,
D etD0 . Rappelons
d’abord que l’on a construit[6]
deux classes d’obstructionoù
i : W -> W est l’application identique
etp: J k ( X, Z)| W -> Jk.(W, z)
la
projection canonique,
et m la dimensionde W. Supposons
que les clas-ses
Pl et p2
soientnulles;
on va construire lesdegrés
de1
etD, Do
comme suit:
Désignons
parles
morphismes
naturels[6]
entre les groupesd’homologie sectionnaire,
adésignant
la restriction à D del’application
source etle
morphisme
induit par a . Soitla classe fondamentale déterminée par la donnée initiale et la classe
[ X]
d’orientation
de X ( resp.
deW ).
Alors on définitAu cas où
deg (I , D, D o )
=0 ,
ledegré
secondaire est donné parDonc,
nous avons laréponse
à laquestion posée
au début de cetexposé:
Pour
quele problème de Cauchy
associé àl’opérateur intégrn-di fféren-
tiel 1
etD, Do possède
unesolution k-fois dérivable
surX,
ilÍaut
etil
suffit
queles deux classes d’obstruction
etles deux degrés
soientnuls.
RÉFÉRENCES.
1.
BOLTZMANN, L., Wissenschaftliche Abhandlungen,
Hasenschl ed.,Leipzig
1909.
2. CARTAN,
E.,
Lessystèmes différentiels
extérieurs et leursapplications géomé-
triques, Hermann, Paris, 1945.3.
EHRESMANN,
C., Introduction à la théorie des structures infinitésimales et desp seudogroupe s
de Lie,Colloque
International duC.N.R.S., Strasbourg
195 3.4.
EHRESMANN,
C.,Compte-rendus
Acad. Sc. Paris 239 (1954).5. GREMELA, M,, Helv.
Phys.
Acta 50 (1977).6. SHIH,
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Acad. Sc. Paris 285, série A (1977).7. SHIH,
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I. H. E. S.
35 route de Chartre s 91440 BURESrSLIR-YVETTE