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de deux enqu•tes sur lÕŽlevage

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Texte intégral

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M. Bertin, R. CastaniŽ *

Chambre dÕAgriculture / Contr™le Laitier de Loire-Atlantique, Rue de la GŽraudi•re, 44939 Nantes Cedex 9

* Contr™le Laitier de VendŽe, Boulevard RŽaumur, 85013 La Roche-sur-Yon Cedex

RŽsultats

de deux enqu•tes sur lÕŽlevage

du veau laitier

rŽalisŽes en Loire- Atlantique et VendŽe en fŽvrier 1996

INRA Prod. Anim., 1997, 10 (4), 327-331

Deux enqu•tes ont ŽtŽ rŽalisŽes aupr•s des Žleveurs laitiers de Loire- Atlantique et de VendŽe afin de mieux conna”tre leurs pratiques en mati•re dÕŽlevage des gŽnisses. Cet Žtat des lieux montre que les recommandations classiques sont gŽnŽralement respectŽes, mais met Žgalement en Žvidence des pratiques parfois incohŽrentes. Mieux conna”tre ces pratiques permettra de sensibiliser techniciens et Žleveurs aux points faibles ˆ amŽliorer.

RŽsumŽ

Les Žleveurs laitiers adhŽrant au Contr™le Laitier ont ŽtŽ enqu•tŽs dans les dŽpartements fran•ais de Loire-Atlantique (un Žleveur enqu•tŽ sur deux) et de VendŽe (tous les Žleveurs) sur leurs pratiques concernant lÕalimentation des gŽnisses de la naissance jusquÕapr•s le sevrage. LÕalimentation lactŽe (colostrum, lait entier, lait de remplacement ; nombre de repas, etc) est tr•s variŽe dans les Žlevages, ˆ lÕinverse de lÕalimentation solide (fourrages distribuŽs notamment).

LÕŽquilibre des composants de lÕalimentation (lait, concentrŽ, fourrage) demande ˆ •tre prŽcisŽ dans le cadre du sevrage prŽcoce (ˆ moins de 10 semaines dÕ‰ge, ce qui concerne 30 ˆ 50 % des Žlevages) ou tardif (ˆ plus de 10 semaines dÕ‰ge).

Bien ma”triser lÕŽlevage des gŽnisses est indispensable afin dÕobtenir des vaches lai- ti•res valorisant au mieux leur potentiel de production. Pourtant, lÕatelier gŽnisse est rarement prioritaire dans les Žlevages laitiers et tous les veaux laitiers nÕatteignent pas le sevrage. DÕautres nŽcessitent des soins parti- culiers cožteux en temps et en argent. Les contr™leurs laitiers de Loire-Atlantique et de VendŽe ont rŽalisŽ deux enqu•tes aupr•s de leurs adhŽrents afin de faire un bilan des pra- tiques habituelles dÕalimentation des gŽnisses et de dŽgager dÕŽventuelles voies dÕamŽliora- tion.

1 / Questionnaire et Žchantillonnage

Chacun des deux dŽpartements a mis au point son propre questionnaire. Ceci explique que certaines questions ont ŽtŽ abordŽes en Loire-Atlantique mais pas en VendŽe et vice- versa. La mise au point des deux question- naires a ŽtŽ rŽalisŽe par lÕencadrement tech- nique des organismes de Contr™le Laitier. Un test rŽalisŽ dans 15 Žlevages en Loire-Atlan- tique et 2 Žlevages en VendŽe a permis de prŽ- ciser dŽfinitivement la formulation des ques- tions. Chacun des 2 questionnaires contenait 25 questions fermŽes, portant sur les pra- tiques des Žleveurs au cours de la campagne 1995-1996.

En Loire-Atlantique, un adhŽrent sur deux a ŽtŽ enqu•tŽ (1 147 sur 2 370) suite ˆ un tirage alŽatoire : tous les Žlevages dont le numŽro dÕidentification est pair ont ŽtŽ rete- nus.

En VendŽe, compte tenu de lÕobjectif de sen- sibilisation aupr•s de chacun de ses adhŽ- rents, le Contr™le Laitier a enqu•tŽ aupr•s de tous, soit 1 580 Žlevages.

(2)

2 / RŽsultats

Pour la prŽsentation des rŽsultats ci-apr•s, les rŽponses sont exprimŽes en pourcentage dÕŽleveurs enqu•tŽs, par dŽpartement.

2

.1

/ SŽparation de la m•re et du veau

Dans la majoritŽ des Žlevages, le veau est sŽparŽ de sa m•re moins dÕune heure apr•s la naissance (tableau 1). La sŽparation immŽdia- tement ˆ la naissance est pratiquŽe de fa•on contrastŽe dans les deux dŽpartements : elle concerne les 3/4 des Žlevages vendŽens contre moins de la moitiŽ des Žlevages de Loire Atlantique.

2

.2

/ Distribution de colostrum

Le dŽlai entre la naissance et la premi•re buvŽe de colostrum est variable. Ainsi, lors- quÕun veau na”t juste apr•s une traite, 26 % des Žleveurs vendŽens attendent la traite sui- vante avant de distribuer le colostrum, 15 % laissent le veau pendant une heure avec sa m•re, 22 % remettent en marche la machine ˆ traire, et 15 % traient la vache manuellement.

Par ailleurs, 32 % des Žleveurs vendŽens dŽclarent pouvoir faire visuellement la diffŽ- rence entre un colostrum de bonne qualitŽ et un colostrum moins bon.

De nombreux Žleveurs stockent du colos- trum congelŽ : un Žleveur sur deux en VendŽe (52 %) et un sur trois en Loire Atlantique (37

%).

2

.3

/ RŽgime lactŽ

Dans les Žlevages de Loire-Atlantique, le rŽgime lactŽ est plus souvent constituŽ de lait entier que dÕaliment dÕallaitement (tableau 2).

Mais lÕŽquilibre lait entier/aliment dÕallaite- ment est variable dÕune annŽe sur lÕautre, en fonction de la politique dÕajustement des quo- tas.

LorsquÕun lait de remplacement est utilisŽ, les Žleveurs des deux dŽpartements sont plus nombreux ˆ le distribuer en deux repas quÕen un seul.

En Loire-Atlantique, 26 % des Žleveurs dis- tribuant du lait entier dŽclarent sauter un repas par semaine, et 31 % parmi ceux qui utilisent un aliment dÕallaitement.

La quantitŽ totale de lait distribuŽ avant sevrage atteint 500 litres par veau dans les Žlevages de Loire-Atlantique distribuant deux repas de lait entier/jour. Les Žlevages utili- sant un aliment dÕallaitement en consomment en moyenne 50 kg par veau, un tiers des Žle- vages dŽpassant 55 kg.

Parmi les 38 % dÕadhŽrents vendŽens qui affirment diluer le lait entier avec de lÕeau (tableau 2), 65 % dŽclarent un apport dÕeau de lÕordre de 10 % et 35 % des Žleveurs disent inclure plus de 25 % dÕeau. En gŽnŽral, lÕincor- poration dÕeau a pour objectif de faciliter la digestion du lait.

La proportion de poudre de lait ŽcrŽmŽ dans lÕaliment dÕallaitement est variable (tableau 2), mais surtout mal connue : en Ven- dŽe, lÕinformation nÕa pu •tre collectŽe chez 15

% des Žleveurs.

2

.4

/ Alimentation solide

Le type de concentrŽ distribuŽ aux veaux est variable, mais la proportion la plus impor- tante dÕŽleveurs utilise un granulŽ jeune bovin ou premier ‰ge (tableau 3). Cependant, 35 % des Žlevages de Loire-Atlantique sont classŽs Ç autres concentrŽs È, ce qui corres- pond dans de nombreux cas ˆ lÕutilisation de plusieurs concentrŽs. En moyenne pour les deux dŽpartements, un Žleveur sur deux ne distribue pas de concentrŽ avant la troisi•me semaine dÕ‰ge.

Dans 95 % des Žlevages, les fourrages mis ˆ disposition des veaux sont du foin et de lÕensi- lage de ma•s. Tr•s peu dÕŽleveurs utilisent de lÕensilage dÕherbe ou de la paille.

La grande majoritŽ des Žleveurs distribue du fourrage avant la cinqui•me semaine dÕ‰ge, mais seulement 43 % des Žleveurs ven- dŽens en apportent d•s la deuxi•me semaine.

Il faut nŽanmoins noter que 17 % des Žleveurs de Loire-Atlantique et 6 % des Žleveurs de VendŽe ne distribuent pas de fourrages avant la 5esemaine.

2

.5

/ Age au sevrage

Globalement, 70 % des Žleveurs dŽclarent sevrer leurs veaux apr•s lÕ‰ge de 10 semaines lorsquÕils distribuent un rŽgime lait entier.

La teneur du lait en immunoglobulines diminue rapidement apr•s la mise bas.

Il ne faudrait pas attendre plus

de 2 h apr•s la naissance pour distribuer le colostrum.

Tableau 1. Délais de séparation de la mère et du veau.

Loire-Atl. VendŽe (n = 1 127) (n = 1 580)

Avant 30 minutes 42 % 74 %

Entre 30 et 60 minutes 25 % 11 %

Apr•s 1 heure 33 % 15 %

Tableau 2. Distribution et qualité de l’aliment d’allaitement.

Loire-Atl. VendŽe RŽgime lactŽ (n = 1 125) (n = 1 578) - lait entier (2 repas) 62 % 48 % - lait de remplacement

(2 repas) 20 % 22 %

- lait de remplacement

(1 repas) 6 % 16 %

- autre 12 % 14 %

Total 100 % 100 %

Dilution avec de lÕeau (n = 846) (n = 896)

- oui 29 % 38 %

- non 71 % 62 %

% de poudre de lait ŽcrŽmŽ

dans lÕaliment dÕallaitement (n = 139) (n = 640)

- 0 26 % 11 %

- 30 ˆ 40 34 % 26 %

- plus de 45 40 % 63 %

(3)

Lorsque du lait de remplacement est utilisŽ, la moitiŽ environ des Žleveurs s•vrent apr•s 10 semaines, lÕautre moitiŽ sevrant entre 8 et 10 semaines (tableau 4).

3 / Discussion

LÕadministration dÕanticorps au veau par le colostrum est une nŽcessitŽ qui permet de protŽger le nouveau-nŽ, dans lÕattente de lÕac- quisition de son immunitŽ active. Pour une bonne efficacitŽ, trois ŽlŽments sont ˆ considŽ- rer vis-ˆ-vis de la distribution du colostrum :

- le dŽlai entre la naissance et la premi•re buvŽe : on vise un objectif de deux heures maximum. En effet, dÕapr•s Porter (1972) ou Fallon et al (1989), la concentration des immunoglobulines dans le lait diminue rapi- dement apr•s la parturition, et lÕefficacitŽ de lÕabsorption sÕamenuise Žgalement dans les premi•res heures de vie du nouveau-nŽ (Kruse 1970) ;

- la quantitŽ de colostrum, qui doit •tre dÕau moins deux litres dans les huit premi•res heures (Levieux 1980) ;

- la qualitŽ du colostrum : plus celui-ci est Žpais et plus forte est sa teneur en anticorps.

Pour satisfaire ˆ ces trois objectifs, des solu- tions existent : la traite manuelle (15 % des Žleveurs vendŽens la pratiquent en cas de naissance peu de temps apr•s la traite), la traite mŽcanique ou lÕutilisation du colostrum congelŽ (un Žleveur sur deux environ met de

c™tŽ du colostrum au congŽlateur). De nom- breux Žleveurs, notamment en Loire-Atlan- tique, permettent au veau de rester avec sa m•re plus dÕune heure. Aux USA, cette tech- nique semble se rŽpandre : un tiers des Žle- veurs ne sŽpare le veau quÕapr•s 12 heures de vie (Heinrichs et al1994). La prŽsence de la m•re pendant le repas de colostrum augmente lÕabsorption des immunoglobulines (Levieux 1980). Cette technique est pratique pour lÕŽle- veur mais incertaine pour le veau car on ne ma”trise ni le dŽlai avant ingestion, ni la quantitŽ ni la qualitŽ du colostrum. Cette technique reste tout de m•me prŽfŽrable ˆ la sŽparation du veau et ˆ la distribution tr•s tardive du colostrum, une dizaine dÕheures apr•s la naissance (26 % des Žleveurs en Ven- dŽe). Enfin, vis-ˆ-vis de la qualitŽ, un Žleveur peut juger visuellement de la richesse en anti- corps par lÕaspect du colostrum (vicositŽ), bien que seulement un Žleveur vendŽen sur trois dŽclare en •tre capable. LÕoutil le plus prŽcis serait le p•se-colostrum, mais sa fragilitŽ limite son utilisation courante. Aux USA, il semble quÕil soit Žgalement tr•s peu utilisŽ (7

% des Žleveurs enqu•tŽs, selon une Žtude de Goodger et Theodore 1986).

Apr•s la phase colostrale, le lait distribuŽ est dans la majoritŽ des cas du lait entier, en deux repas par jour. LÕŽtude de Goodger et Theodore (1986) montre quÕaux USA, le lait entier est utilisŽ par 71,3 % des Žleveurs enqu•tŽs. Quel que soit le type de lait utilisŽ (entier ou de remplacement), les rŽsultats techniques peuvent •tre corrects, lÕimportant Žtant de bien respecter un plan dÕalimenta- tion, comportant une Žvolution rŽguli•re des quantitŽs distribuŽes, et ˆ une tempŽrature constante et voisine de 40 oC. Pour lÕaliment dÕallaitement, le soin apportŽ au brassage eau + aliment est Žgalement important pour une bonne rŽpartition des mati•res grasses.

Par ailleurs, le lait entier Žtant souvent riche en mati•re grasse (taux butyreux supŽ- rieur ˆ 44 g/kg), lÕŽleveur peut •tre tentŽ dÕajouter de lÕeau. Dans ce cas, il ne faut pas dŽpasser 10 % dÕeau dans le mŽlange au risque de trop diluer les casŽines nŽcessaires ˆ la cohŽsion du caillŽ. En effet, ajouter 10 % dÕeau ˆ un lait de taux protŽique de 33 g/kg le fait diminuer ˆ 29 g/kg, ce qui constitue le seuil en-dessous duquel il ne faut pas des- cendre. Or, un Žleveur sur trois dŽclare diluer avec plus de 25 % dÕeau.

La majoritŽ des Žleveurs enqu•tŽs utilise ensuite du lait entier. LÕajout dÕeau doit •tre limitŽ afin de ne pas trop diluer les casŽines.

Tableau 3. Distribution d’aliments solides.

Loire-Atl. VendŽe Type de concentrŽs (n = 1 125) (n = 1 573) - granulŽ jeune bovin

ou 1er‰ge 35 % 50 %

- aliment du commerce

Ç Vache Laiti•re È 13 % 17 %

- concentrŽ fermier 12 % 14 %

- concentrŽ floconnŽ 5 % 10 %

- autres 35 % 9 %

Type de fourrages (n = 1 124) (n = 1 573)

- foin seul 58 % 61 %

- ensilage ma•s + foin 37 % 34 % - ensilage herbe + foin 4 % 1 %

- paille seule 1 % 1 %

- autres 0 % 3 %

Age ˆ partir duquel un concentrŽ et/ou un fourrage est mis ˆ la disposition des veaux

- ConcentrŽ (n = 1 101) (n = 1 570)

- semaines 1 ˆ 2 53 % 36 %

- semaines 3 ˆ 5 38 % 52 %

- semaines 6 ˆ 10 9 % 8 %

- nÕen distribue pas 0 % 4 %

- Fourrage (n = 1 138) (n = 1 572) - avant la 5esemaine 83 % 94 %

- semaines 5 ˆ 9 17 % 6 %

Tableau 4. Age des veaux au sevrage, selon le régime lacté.

Loire-Atl. VendŽe RŽgime lait entier (n = 830) (n = 757)

- moins de 8 semaines 0 % 1 %

- de 8 ˆ 10 semaines 29 % 31 %

- plus de 10 semaines 71 % 68 % RŽgime lait de remplacement (n = 372) (n = 599)

- moins de 8 semaines 0 % 3 %

- de 8 ˆ 10 semaines 48 % 50 %

- plus de 10 semaines 52 % 47 %

(4)

La quantitŽ distribuŽe globalement sur la campagne atteint en moyenne 500 litres par veau, mais dŽpasse 550 litres par veau dans 30 % des Žlevages. Or, un plan classique dÕali- mentation en lait entier correspond ˆ un total de 400 litres par veau pour un sevrage ˆ lÕ‰ge de 9 semaines. Comme nous le verrons plus loin, il est probable que les distributions les plus ŽlevŽes correspondent ˆ des sevrages tar- difs. Attention dans ce cas au risque dÕun engraissement prŽcoce de lÕanimal qui pour- rait pŽnaliser la carri•re de la future vache.

La suppression dÕun repas de lait entier par semaine, par exemple le dimanche soir, per- met de purger en partie le veau, cÕest-ˆ-dire de diminuer lÕencombrement de la caillette et de lÕintestin. LÕapplication de cette technique est souhaitable pour la prŽvention de troubles alimentaires (diarrhŽes) en cas de rŽgime au lait entier distribuŽ en deux repas par jour ; cependant, seulement un Žleveur sur quatre lÕapplique aujourdÕhui.

Les deux enqu•tes ont montrŽ que lorsque les Žleveurs utilisent un aliment dÕallaite- ment, ils sont plus nombreux ˆ le distribuer en deux repas par jour quÕen un repas. Pour certains Žleveurs cela correspond ˆ un manque de confiance, pour dÕautres, le choix des deux repas est dž ˆ un logement inadaptŽ pour un abreuvement continu en eau. CÕest le cas par exemple pour les veaux ˆ lÕattache.

Dans ce cas, lÕaliment pourrait tout de m•me

•tre distribuŽ en un repas le matin, avec dis- tribution de 2 ˆ 3 litres dÕeau ti•de par veau le soir. M•me lorsquÕil nÕy a quÕun repas par jour, la bonne surveillance des veaux nŽcessite au minimum deux visites par jour.

La quantitŽ distribuŽe atteint en moyenne 50 kg dÕaliment dÕallaitement par veau, ce qui est tout ˆ fait correct. Toutefois, un Žleveur sur trois distribue plus de 55 kg par veau, ce qui est excessif et augmente le cožt de la phase lactŽe. Avec cette quantitŽ dÕaliment et un sevrage pratiquŽ ˆ lÕ‰ge de 9 semaines, le gain de poids se situe autour de 900 g/j (Troc- con 1989), ce qui correspond ˆ lÕobjectif fixŽ ˆ cet ‰ge. Enfin, la teneur en poudre de lait ŽcrŽmŽ de lÕaliment dÕallaitement est une don- nŽe ˆ prendre en compte. Or une proportion trop importante dÕŽleveurs (au moins 20 % des Žleveurs vendŽens) ne conna”t pas cette teneur. Parmi ceux chez qui lÕinformation a pu

•tre rŽcoltŽe, il semble quÕil y ait une plus forte proportion dÕŽleveurs utilisant un ali- ment dÕallaitement sans poudre de lait ŽcrŽmŽ en Loire-Atlantique (24 % des Žleveurs) quÕen VendŽe (11 %). LÕutilisation de ce type dÕali- ment gŽn•re un risque dÕaugmenter la morbi- ditŽ, la mortalitŽ et dÕaffecter la croissance des veaux, notamment si lÕensemble des autres crit•res techniques sont mal ma”trisŽs (quantitŽ distribuŽe, tempŽrature du lait, logement, etc ; Troccon et Toullec 1989).

Pour prŽparer le sevrage, il est nŽcessaire de distribuer, d•s la deuxi•me semaine, concentrŽs et foin qui initient le dŽveloppe- ment du rumen. Quel que soit le type de concentrŽs, les rŽsultats de consommation ou de croissance sont tr•s proches. En effet, jus-

quÕˆ la sixi•me semaine environ et compte tenu de la faible ingestion, le concentrŽ inter- vient davantage sur le dŽveloppement du rumen que sur la croissance. Au plus tard, lÕaliment concentrŽ doit •tre introduit avant la rŽduction de lÕalimentation lactŽe. Dans la technique du sevrage prŽcoce, lÕaliment concentrŽ est dŽterminant pour la croissance du veau et le dŽveloppement du rumen. LÕali- ment Ç jeune bovin È ou Ç premier ‰ge È est le plus utilisŽ, suivi par lÕaliment Ç vache laiti•re È, puis par le concentrŽ Ç fermier È (Žcono- mique). En Loire-Atlantique, 35 % des Žle- veurs utilisent plusieurs types de concentrŽs, dont le ma•s grain entier, fort apprŽciŽ par les veaux. Cependant, plus dÕun Žleveur sur deux attend un mois avant de distribuer du concen- trŽ. Pour le fourrage, les Žleveurs de Loire- Atlantique et de VendŽe, dans quasiment tous les cas, utilisent du foin parfois accompagnŽ dÕensilage de ma•s, et tr•s rarement dÕensilage dÕherbe. La paille comme seul fourrage est tr•s peu reprŽsentŽe. Ce fourrage pauvre en Žnergie risque de limiter la croissance au cours du deuxi•me mois ; de plus, les quanti- tŽs consommŽes sont tr•s variables selon les conditions de rŽcolte et de conservation.

La mise ˆ disposition dÕeau est indispen- sable. En effet, lÕingestion de concentrŽ et le gain de poids au cours des 4 premi•res semaines de vie sont nettement amŽliorŽs lorsque lÕeau est mise ˆ disposition d•s la naissance (Kertz et al1984). En VendŽe, 37 % des Žleveurs en offrent d•s la deuxi•me semaine, ce qui favorise lÕingestion de foin et de concentrŽ, mais 43 % attendent 3 ˆ 5 semaines et 20 % plus de 5 semaines. En Loire-Atlantique, 84 % des Žleveurs affirment mettre de lÕeau ˆ disposition pendant la phase lactŽe, sans prŽcision de la semaine. Une Žtude rŽalisŽe aux USA (Heinrichs et al1994) montre que lÕaliment concentrŽ est distribuŽ d•s les deux premi•res semaines chez plus de 80 % des Žleveurs laitiers, mais que 40 % des Žleveurs ne distribuent pas de fourrage et dÕeau avant la cinqui•me semaine. Goodger et Theodore (1986) prŽsentent des rŽsultats com- parables.

Les prŽconisations classiques sont un sevrage ˆ lÕ‰ge de 8 ˆ 10 semaines pour un poids de 90 ˆ 100 kg. Le veau devra consom- mer 1,5 kg minimum de concentrŽs par jour pour couvrir ses besoins dÕentretien et de croissance. On estime que la valeur alimen- taire dÕun kg dÕaliment dÕallaitement (ou huit litres lait entier) correspond ˆ celle contenue dans 2 kg de concentrŽs (Troccon 1989).

Les deux Žtudes montrent que lÕ‰ge au sevrage varie avec le lait utilisŽ. LorsquÕil sÕagit de lait entier, plus des 2/3 des Žleveurs repoussent le sevrage apr•s lÕ‰ge de 10 semaines. Cela sÕexplique parfois par des veaux trop lŽgers ˆ 9 semaines, mais plus sou- vent par une distribution libŽrale, dans un contexte de surproduction laiti•re. LorsquÕil sÕagit dÕun aliment dÕallaitement, un veau sur deux est sevrŽ ˆ plus de 10 semaines. Cela correspond ˆ des distributions de poudre trop longues et cožteuses ou alors ˆ des concentra- Dans bien des cas,

lÕalimentation lactŽe ne suit pas un plan rigoureux, mais dŽpend des habitudes des Žleveurs et de lÕŽventuel dŽpassement du quota laitier.

(5)

tions trop faibles. A lÕinverse, en VendŽe, le sevrage intervient avant lÕ‰ge de 8 semaines dans 1 % des Žlevages utilisant du lait entier et 3 % des Žlevages utilisant de la poudre de lait : la croissance des veaux est alors ˆ sur- veiller.

Conclusion

Les deux enqu•tes rŽalisŽes en Loire-Atlan- tique et en VendŽe confirment que lÕŽlevage des gŽnisses nÕest pas la prioritŽ dans les troupeaux laitiers. Des points sensibles ˆ amŽliorer se rencontrent ˆ toutes les Žtapes de la vie de la gŽnisse depuis la naissance jus- quÕau sevrage. A la phase colostrale, en parti- culier, outre les dŽlais entre naissance et pre- mi•re distribution, la connaissance de la qualitŽ du colostrum distribuŽ nÕest pas ma”-

trisŽe par les Žleveurs. LÕalimentation lactŽe qui succ•de ne rŽpond pas, dans bien des cas, ˆ un plan dÕallaitement rigoureux, mais est plus souvent liŽe aux habitudes des Žleveurs.

De plus, le lait entier, dans un contexte de surproduction, est distribuŽ de fa•on tr•s libŽ- rale, retardant parfois fortement le sevrage.

La suppression dÕun repas par semaine (lait entier) ou la technique Ç un repas par jour È avec un aliment dÕallaitement donne des rŽsultats tr•s intŽressants. LÕalimentation solide semble mieux ma”trisŽe, avec en parti- culier les bons fourrages distribuŽs au bon moment.

Pratiquement, ces deux enqu•tes permet- tent de mettre en Žvidence sans ambigu•tŽ, les points faibles ˆ amŽliorer ; elles serviront ˆ sensibiliser techniciens et agriculteurs au travail important restant ˆ rŽaliser sur lÕŽle- vage de la gŽnisse laiti•re.

RŽfŽrences bibliographiques

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Abstract

Management practices for dairy calves from birth to weaning : a descriptive analysis resul- ting from surveys undertaken in the Loire- Atlantique and VendŽe regions of France in February 1996.

The survey concerned dairy farmers from two French departments (Loire-Atlantique, one farmer out of two, and VendŽe, all the farmers) who were members of the Dairy Control Board. The farmers were questioned on how they fed their heifers from birth to weaning. The different methods for feeding calves (colostrum, whole milk, replacer

milks, number of meals, etc.) vary considerably between farms, unlike those for the distribution of solid food (forages in particular). Guidelines are required for a diet that balances the different ele- ments (milk, concentrate, forage) both for animals that are weaned early (less than 10 weeks of age, as situation found in 30-50 % of the farms sur- veyed) and late (more than 10 weeks of age).

Bertin M., CastaniŽ R., 1997. RŽsultats de deux enqu•tes sur lÕŽlevage du veau laitier rŽalisŽes en Loire-Atlantique et VendŽe en fŽvrier 1996. INRA Prod. Anim., 10 (4), 327-331.

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