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Comment je suis passé des méthodes traditionelles aux méthodes modernes d'enseignement

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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M. LE GUEN

C11mm1mt jE suis passt des mtth11des tradithmnellEs

au1 mÉth11des m11dernEs d'1msEi9nEm1mt

Quanti/ je suis an·ivé à !'Ecole du Tévelave, il y a quelques aunées, c'était. une baraque en bois, délabrée, couverte de tôle, qui ahritait deux classes séparées par une demi-cloison selon lu disposition classique <Ir ln majorité des écoles réunionnaises

"" J'époqut>.

Je fais les Cours Moyens el Fin d'Eludes : 40 élèves prison- niers de leurs bancs. Pas de place, pas d'armoire, pas d'étagère.

Matériel : 1EANT. Crérlils el possihilités de crédits : JI ne faul pal' y ro111pte1-. ~hiis ... gl'Os nvnntage: .Tl' suis Direrleur 1

I") FnirP de /fi plarr.

Cc n'est pas facile, mais j'y arrive ... on y arrive toujours!

L'estrade? Dehors, sous le préau. ~Ion b11reau ? Contre un mur da.ns un coin, en altenclanl, dans quelques semaines, de le rnellrc au milieu des autres tables. Les tables? Je les dispose en long OU EN LARGE de telle sorte qu'aucun élève ne soit plus coincé et puisse circuler librement, cc qui csl, à mon avis, l'essentiel. Pas f l'OP <le dégâts quand h la eorreclc visihililé des tableaux, cela peul aller ...

11 faut, je crois, commencer par celte révolu! ion : le rnobilier.

Freinet en a très justement souligné l'irnporlance. El puis, r·rlo vous « e11gage u car il faut ensuite justifier voire révolution ''""''rs vo11s-111è1ne, envers les élèves el les parents, envers les t·ollègues et envers ce personnage redoulnble qu'est l'Jnspecleur.

~0) l~e 1'e.r/r lil1re.

C'est par l<'t que je ,·ais commencer, el c'est pnr 1:\, je crois, 11u'il fa ut commencer. J'a \'8 nce très prudemment el je ne bou- le\1t'rse guèr·!' l'l'mploi du temps classique. Je rnP. contE>nte d'y inLroduire si111ple1nenl les lunùis eL vendredis une heure de

"Texte Libre,, (Voir l'Edttcateur du 10 novembre 1957) el les 11Jardis C'l samedis une heure d'« Exploitation Pédngogique du Tei.le Lihre de la veille'"

Mon exploitation, ce n'est encore que de Ja gramulaire, de I;. conjugaison, de l'analyse, du vocabulaire l\IATS h propos

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llu Texte Libre de la veille. Je situe cette u exploitation " le lendemain de la mise au point du texte, et non aussitôt après, pour avoir le temps de préparer très sérieusemeent mes leçons de français à partir tlu Texte Libre choisi. Je fais donc des préparations et des leçons "com1ne tout le monde" el je Sllis en règle ... avec ma conscience !

Bien entendu, nous abordons égalen1e11t, dès la rentrée, le dessin et la peinture libre et je lais:;c 111es élève~ s'inspirer très large1ncnt, au rlébut, des illustrations puhliées dans " La î.erhe ». Li1, aucune tliffir·ulté.

:l0) Le C11/c11/ l'iv1111f.

Trois 111ois plus lard, j'essuie d.c 1Uoder11iser 1111 peu· 111011 1·11sPigne111c11t du r:ilcul viv:111t j11squH Jù dc111~111·é trè~ classi- que. ~!ais ... toujours avec précautions!

.J'ai une heu1·e dl'- calcul par jour. Pc11tla11t la première dc1ni- heure je fais une leçon, dans le strie trnclitionncl. Puis1 nom• travaillons aux fichiers a11tot·01Tectifs que j'ui fabriqués rnoi- mêinc en repiq11a111 tout si111ple111ent di\·crs PXcrcices et pro- blè1nes dans différents inanucls et, sui· d'autres fiches, leurs l'épouses cl solutions daus les "LÎ\'res du ~!aitre u cone:;pou- tlants. NaturcllP111cnt, toutes le~ fois que c'est possihlP, j'ai loralisé l'exercice ou le problè111e.

i\lcs fiches re111porteut uu grand succès, on e11 prend en dehors des heures de calcul el, gnice ù elles, il 11'.v a plus, dans rna classe, de «temps rnort '" c'est plutôt le tPn1ps qui con11uen- re à nous 111anquer !

J'essaie alot·s la technique du "Problèrne Libre 11 auquel nous com111e11ço11s ;'t tra nti llel' 2 heu rc,, par sema inc pend an~ les 5 heures de «Travail Libre n que j'inll·oduis :·1 1n1Jn emploi du te111ps (que l'on peut aujourd'hui appeler u Devoirs" pou1 répondre;\ l'arrêté du 23 novembre 56). Nos p1·emiers problèmes:

~liche! vouclrnit savoir si son père n'aurait pas intérêt à planter du géranium au lieu de carrnes et le père de Christian aimerait que l'on calcule pour lui il comhien reviendrait la réfection complète de la toiture en tôle de sa case ...

L'élève lit son texte. J'en fais, parfois, une serondc IE:ct11re Les ·1cctures achevées, on diITT:ule:

1°) Le problè111e esl-il possible ? C'est aux élè,·es de le décou- vrir. S'il est étahli qu'il urnm1ue une tlo1111ée esse11tielle, le problème est renvoyé ,·1 son auteur qui le complètera pour une st\nnC'e 11lt6ricu1·e. Si le problèrne est rcco11nu réalisable, on le soumet alo1·s à un second examen.

2°) Le problème est-il vrai ? C'est-à-dire n'est-il pas fantai- siste? N't>st-il pas bàti sur dec; chiffres faux'? ~i ln majorité en doute le problème est renvoyé

n

son auteu1· pour vérificnlion.

Si le prolilème est reconnu \Tai, il ne reste plus qu'à lui don ner sa forme définitive :

:l") Le l'roblèmc csl-il correctcrncnt rédigé? C'est un exer

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cice de fra11çais, de clarté et de précision. Je relis la première phrase du problème : on la commente, on la corrige. Je l'écris alors au ta hlenu sous sa fol'll1e définiti\•c. :'llè111e processus pom·

les plirnses !;lliv:rntcs. Quand Je pToblèrne figurr ::;ous sa forme dNlniliv<', il nt• reste. plus qu'à le résourlre, après tout de 111èrnc, s'il Pn est hesoin, la leçon d'arithmétique conespondante.

ï.ar il m'ürrivc, bien souvent, cl'èti·c· ohligé dr bousculer la p1 ogression rt d'improviser des leçons de co lcul. Quand c'est impossible, nous classons lP problème pour le reprendre plus 1:1rd. J'ni 1·onstnlé c:epend::int que lri leçon fnitr alors tians le IJuf de ré~oudre un problème libre, même i111provisée, mème imparfnile, était infiniment plni;: efficiente qur n'importe qu(•llc· lec;o11 nou 111olivéc padaiteu1ent mise au point, parce que tout si111plr111Pnl snns rloulP. elle répondait dans cc cas :\ un t.Psoin, il une nécessité, qu'e!IP n'Ptrtif pl~1s Pn snmmp une

" ll'<;On " 1na is une REPONSE.

·i") U's ('011fhr•nccs.

No11s rl't't'l'IJll'- c•nfi11 11ntrf' pn·1nier 111a1i·l'ir•l de la CEL: ll111• vingtai111• dt' "Biblio1hf.q11e!' de Travnil '" C:hnc11nc• PSI un ..-ujet vnlnhlr llt' l'onférenrP rt nous déf'irlnns, .. n :i;;scmhlée générale dt• la Coopérnlive. d'élargir notre expérience d'Ecolc

\Jndrrne aux Confr1·pnrrs rl'Elève;; .. l'PnrnrtP dnns lrs BT toute la clnn11ncntalio11 complé•1wntaire qu'il m'est possihle de trou- l'er sur les sujets qu'elle& traitent. Au début pourtant il y a peu 11!' volontaires rl je rlois avouer que la part cl11 maître clans ln l'l'l;parntio11 des Conféren('eS esl d'environ no%! ~lais cela ne va pns durer, c'est si sirnple ... Deux 111ois pht!; farci, tout le 111<111111• veut faire sn c·ourérenee et bcauc·o11!• ine pt•épurenl, presqur SEULS, d'excellentes conférences qui durent de vingt

~1 t.rcnf P 1nin11tes ! Chaque conrérence est suh·it· d'un débat, toujour" intéressant. Elle est recopiée el illustré•r pn1· so11 nulcur

~u r 1111 a lb11u1 Pl sf'rvi rn rlc docnrnenlrtl ion aux nérations

l11tm'P1' cl'l>rolicrs.

·:·) f/isloirr, Gôogr11pllic, 'ci1•11ces .

.Il' 11'11i fait 1•nrorC' aucun es. ai dP ,.,. 1·èté-lù et je co111in11~

a fnÏl't' r!Ps lf'çon~ qui ne 111e donnent 11ns snfisfnrtion. Jp décide

<l'rs~ayt·r lt·~ « rirhes-gniclf's '"

Jp n•rnets, I<· l11nrli 11rntin, h toute<: les équipes, des qucstion- 1wire:s cl'Hi::;toirP. de Géoi;:raphie et de Sciences (a1·ec pour les 8f'irnc·ps lïndkntion trl>s préci~r del" rxpériences il raire le cas t'·chl-ant t(Ut' jr rf>cli~C' 111oi-111ème, co11111~e j'al'ais fahriq11é mon p1 r1p1 P firhirr a11tn-ronPet if de calcu! Chaque équipe commence

J>BI nit elle l'eut. ef :'t l'intérieur de l'équipe on se r~partit le

tra\'ail, dmcuu prfectunnl les recherches pour 2 ou 3 questions -;enll'111Pnt sur les 8 ou 10 que compte au total la lîcl1e-g\lid0.

Mes q11psfio11:' sont récligéPs de telle sorte q11<' lorsqu'on a ré- 110111111 it l'c11se111llle on a une nie rornplèfe dC' la leçon :\ élu- '1ie1. :\u début, pour chaque question, je donne lll~me la réfé- r .. 111· .. rl11 livrr q11i ri>nfrrmP la réponsr, 1·niri> Ir numl>ro de 111.

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Jlage el quelquefois l'indication du paragraphe. Je n'ai jama.ih craint, quand j'expérimentais une technique nouvelle, d'allel' lrès loin dans l'aide apportée à l'enfant. J'évitais ainsi les pel'- les de temps si décourageantes et une fois la nouvelle méthode de trnvail comprise je réduisais, prog~essivement, cette im- . portante u pait du maitre " du début.

Je retouche en conséquence de cette nouvelle expérience mou emploi du temps : Je n'ai plus une heure d'Histoire, une heure de Géographie, deux heures de Sciences, j'ai •i heu1·es qui s'in- litulent toutes les quatrn: «Histoire, Géographie et Sciences -

·rravail en équipes"· Une heure est réservée sur ce nombre, la dernière, à la mise au point collective des réponses a11x ques- tionnaires: On complète ou 011 rectifie ses recherches s'il y a lieu (l'heure est en général insuffisante mais nous achevons notre miRe au poinl pendant les heures ùe u devoirs 11). Rieo entendu, je ne suis pas fo1·cément l'ordre del" manuels el j'es- saie de choisir les problèmes à étudier eu fonction soit des Textes Liures, ce qui n'est pas toujours facile pour le débutant 11ue je suis, soit de l'ACTUAUTE, ce qtti l'est bie11 davantage, l'esseutiel étant de toujours lier 11os activités à la rie. J'ai aUi- ché les titres de toutes les questio11s qui doivent obligatoire ment "être vues dans l'année (Je l'intitule u Programmf' n1iui- mum" car nous allons souvent plus loin et même hol'S du Prognunine) et je coCht' au fur et ÎL 1nesm·e les questions élu- diées.

Le systè111e n'est pas 111au,·ais: les enfants s'intéresse1.H i:J

res trnvaux l"l les 1·ésultats sont meilleurs qu'ava11t, cc qui co1npte fJOUI' les luspecteurs qui ne sont clans leur iimneuse majoril6 ni pour ni contre les 1nétliotles 1notlerncs lllais qui som (et passionnén1ent !) pour les résultats ...

(lv) /.' lm11ri11tcrie.

Notre nmi Serge Laroche, ::;ecrétain· départc111e11tal cle l'O.C.C.E. nous prête 1111e i111pri111erie, toute w.:uve ! C'est m:tin- lenant, vrai111ent, que notre classe va prendre u11c allure u mo- derne», que nous allons pouvoir aller de l'ava11t sans hésila- tions, 1·odés que nous sommes déjà par 11os essais antérieurs_

Nous dt'.!ciùo11s, hien sùr, d'éditer un journal que nous appelons

«LA 1\IOQUE '" du nom d'une petite som·ce du Tt'.!veh:l\'e. Les Textes Libres affluent, et les problèmes libres égale111cnt car les plus intéressn11ts sel'o11t puhliés. Et je 111ets eu route la w1Tes- pondance interscolaire aver des écoles qui i111pri111ent : J'ai attendu jusqufl li1 car je n'ai guè1·e confiance dans les écl1a11ges interscolail'eS qui ne sonl pas basés l'Ssentielle111P11t sur l'éc.:l1an.- gc du journal. 1\Iais il nous faut, pour faire un véritable jour- nal, autre chose que des Textes et des Problèmes Libres. Nuus co111111e11ço11s donc par mettre sur pied u11 « Sf'rvicc 111éléorolo- l{iqur,, et une u Rédaction Sportive 11 ...

Et jP cloue sur les vieux murs de l'Ecok Ulll" pt111l·artu lo1tle neuve, toute fraîche lie peinture: «Ecolr• :-louvcllL· du 'l'f.velav1Ju. tO -

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Si nous n'y sommes pas encore tout à fait, nous n'en sommes phis hie11 loin.

CONCL[JSJON.

Voilù co111111eut, peu ü peu, et ü partir de nLEN, nous som- mes passés des méthodes traditionnelles aux méthodes moder- nes d'enscig11e111ent. Qu'on rie s'y trompe pas : Chacune de nos expériences nouvelles a coùté bcaucouµ de t.ravail, a demandé heaucoup ùe réflexion et ùc préparation, a soulevé beaucoup d&

problènres. l\lais c'est la règle du début en toute chose.

Nolrn progression ne vuut. évidclllment r1u'à litre indicatif.

JI n'y u pas 1111 aspect unique de l'Ecole i\loderne, il y en a autant que dl' milieux différents, autant que de personnalités d'instituteurs. El il 11e peut y uvoir non plus, je pense, un aspect uniqm· de passage progressif des méthodes tradilion- 11elles aux 111~1l1udes 111odernei' C'est :·, chacu11, je crois, de

1 rouver ::.a \•uie selon son te111pérn111ent, sclo11 ses propres ta-

lents, scion ses fon·cs et ses faiblesses, Sl•lon le 111ilieu enfin cl:ms lequel il se trouve : f11\liments, 111atrdd, crédits, collègues, Jnspccteur, fmnilles, t•lc ...

rJ y a donc d'autres fac;o11s th• Iain', d'autres n1oye11s d'abor- der la transition, tout aussi ntlables. Le 111érite de notre pro- g-rcssion, si elle eu p1·ése11tc un, c'1•:;t cl'offrir, je crois pouvoir J'affirwer, le 1naxi111u111 ùe sén1rilé iL l'P.Ux 1.111i débutent a\•ec Jien dans les Techniques FREINET n• q11i '"'l ltien ie \'l'ois, la f1J'éoc:cupatio11 rs~t>11tiellr Pl l~giti.'111' cl1· 1011!" l11s' ·rn111arndcs df>hutanls.

.\1. Lt. l;ut:.' tLa llé1111i11H).

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Semaine Espérantiste en Cruyère (Su isse ) 2 1 - 31 juillet 1958

Organisée par Erbetta (Suisse) et lentaigne, membres de la CEL.

Sous tente ou dans un chalet de montagne (conditions de vie 1ust:ques).

Possibilités d'excursions illimi-

tées. Demander rense;gnements à ERBETTA, 66, rue des Pins, Bien- ne, su:sse (contre coupon-réponse international) ou à Lentaigne, 3, :ivenue de la Caillarde, Montpel- lier.

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