• Aucun résultat trouvé

Analyse économique macro- 2ème année

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Analyse économique macro- 2ème année"

Copied!
49
0
0

Texte intégral

(1)

HEC Lausanne, 2005/2006

Analyse économique macro - 2ème année

Notes de cours : 1re partie (Pommeret)

Important : ce document ne se substitue ni au cours, ni à l’ouvrage de référence (Blanchard & Cohen ou un autre livre de référence)

(2)

L’équilibre macroéconomique

1 Introduction

Toutes les économies sont sujettes à des fluctuations de l’emploi, du chômage, de la production industrielle, du PIB...Il existe des récessions accompagnées d’accroissement du chômage, des booms accompagnés de diminution du chô- mage...

1) d’où proviennent ces fluctuations ?

2) que peut faire le gouvernement pour stabiliser l’économie et supporter l’emploi ? On a commencé à se poser ces questions dans les années 30 durant la grande récession. La théorie classique promettait un ajustement du marché du travail qui préserverait le plein-emploi. Pourquoi cela ne s’est-t-il pas produit ? La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de Keynes a contribué à répondre à cette question (c’est aussi le point de départ de la macroéconomie moderne).

1.1 Comment allons-nous procéder ?

En construisant un modèle macroéconomique.

Qu’est ce qu’un ”bon modèle” macroéconomique ?

Un ”bon modèle” est celui qui a les cinq caractéristiques suivantes :

(1) les hypothèses et les simplifications effectuées doivent être raisonnables (2) il respecte des règles de logique interne

(3) il peut être utilisé pour étudier des problèmes réels (4) on peut comparer ses prévisions aux faits réels observés

(5) lorsque l’on compare les implications du modèle aux faits on n’observe pas de contradiction majeure

Parvenir à écrire un bon modèle n’est pas facile. Il faut sans cesse faire des allers et retours entre le modèle théorique et les faits. Pratiquement, la recherche du bon modèle est une entreprise collective à laquelle participe toute la communauté scientifique.

(3)

Exemples de modèles :

• Le modèle IS/LM qui sera exposé dès la deuxième section a été proposé par John Hicks en 1937 comme une façon pratique (réductrice dirons certains) de résumer la Théorie Générale de Keynes parue en 1936.

• Dans les années soixante, Mundell et Fleming l’étendent pour tenir compte de l’ouverture croissante des économies.

• Mais ce modèle, qui n’accorde qu’une maigre place aux comportements des entreprises et à l’offre de biens n’est pas un outil d’analyse suffisant pour rendre compte par exemple de ce qui se passe au moment de la brutale hausse des prix du pétrole en 1973. Il n’est alors pas étonnant que ce modèle ait été par la suite complété pour intégrer des phénomènes liés à l’offre. Le résultat est le modèle ” Offre Globale / Demande Globale ” qui sera présenté ici.

1.2 Les débats entre macroéconomistes

Si on devait simplifier à l’extrême, l’opposition la plus forte se situe entre les économistes ”keynésiens” et les économistes ”néoclassiques” :

• Pour les économistes keynésiens, le fonctionnement spontané des marchés ne suffit pas à assurer une évolution régulière de l’économie

⇒justifie une intervention de l’Etat

• Pour les économistes ”néo-classiques ”, le libre jeu des forces du marché permet la meilleure allocation possible des ressources

⇒les interventions de l’Etat ne sont pas souhaitables.

En fait ces conclusions, qui paraissent franchement opposées, peuvent être obtenues à partir de modèles en tout point semblables, à l’exception d’une ou deux hy- pothèses fondamentales. C’est pourquoi les débats entre macroéconomistes se concentrent bien souvent sur la nature des hypothèses de base sur lesquelles sont construits leurs modèles.

L’opposition entre ”keynésiens” et ”néo-classiques” ne suffit pas à ren- dre compte des débats entre macro-économistes : des débats surgissent naturellement lorsqu’une nouvelle question apparaît.

(4)

Les débats peuvent porter sur la politique économique à mettre en oeuvre.

1.3 La construction du modèle

Il comprend :

• 3 marchés :

- le marché des biens et services - le marché de la monnaie - le marché du travail

et décrit les interactions entre ces marchés

• 3 types d’agent : les ménages, les entreprises et l’Etat.

Les choses sont assez complexes :

Les mêmes agents économiques interviennent des deux côtés des 3 marchés.

La marche à suivre :

1. On identifie les principaux déterminants de l’offre globale (la production de la totalité des entreprises et des entrepreneurs individuels pendant une période donnée en fonction des prix). C’est assez complexe car on doit prendre en compte le fonctionnement du marché du travail. On va identifier une offre globale et un niveau d’emploi en fonction du niveau général des prix.

2. On identifie les principaux déterminants de la demande globale (ie. la demande de biens et services domestiques pendant une période donnée, en fonction des prix) qui dépend, elle, de ce qui se passe sur le marché de la monnaie et sur le marché des biens et services. On va identifier un niveau de demande globale et un niveau du taux d’intérêt en fonction du niveau général des prix.

3. On confronte offre globale et demande globale. On identifie alors le prix et le niveau de l’activité économique d’équilibre.

(5)

On disposera alors d’une représentation très simplifiée (car soumise à beau- coup d’hypothèses simplificatrices) de l’économie qui permettra d’apporter des réponses (elles aussi conditionnelles à nos hypothèses) aux questions qu’on se pose : on analysera l’effet de chocs de demande, de choc d’offre ainsi que l’effet de différentes politiques économiques.

Remarque : Comme cette offre et cette demande de biens ont été obtenues en prenant en compte le fonctionnement des autres marchés (marché du travail et marché de la monnaie) on préfère les nommer Quasi Offre Globale et Quasi Demande Globale, ou plus simplement Offre Globale et Demande Globale.

Pourrait-on procéder autrement ?

Pour bien isoler les différents mécanismes économiques, nous irons du plus simple au plus compliqué.

1. a) on étudie l’offre globale (donc le marché du travail).

b) en utilisant cette offre globale + en supposant une forme simple et in- tuitive pour la demande globale (décroissante avec le niveau général des prix) on obtient l’équilibre macroéconomique : c’est le modèle ”offre glob- ale/demande globale”. On peut déjà analyser l’effet de chocs d’offre + de politiques d’offre.

2. a) on étudie en détail la demande globale (donc le fonctionnement du marché des biens et services et celui du marché de la monnaie)

b) on reprend le modèle ”offre globale/demande globale” pour analyser l’effet de chocs de demande + de politiques de demande.

3. on introduit de la dynamique 4. on ouvre l’économie

...

2 L’offre globale et l’équilibre macroéconomique

Définition 1 : L’offre agrégée est la production que l’ensemble des en- treprises et des entrepreneurs individuels mettent sur le marché pen- dant une période donnée pour un niveau de prix donné.

(6)

Définition 2 : L’équation d’offre globale exprime la relation entre la production agrégée (ou offre agrégée) et le niveau général des prix.

Pour prendre leurs décisions de production concernant les mois à venir, les entre- prises considèrent le stock de capital (la quantité de machines) dont elles disposent comme donné⇒la principale variable d’ajustement pour l’entreprise est la quan- tité de travail qu’elle utilise ⇒ sous ces hypothèses, l’offre agrégée provient de l’équilibre sur le marché du travail.

2.1 Analyse de l’offre et de la demande de travail (voir Burda & Wyplosz)

2.1.1 Demande de travail par les entreprises

Comment les entreprises déterminent-elles le montant qu’elles souhaitent pro- duire ? Elles cherchent à maximiser leur profit.

maxN Π(N) =Y P −W N −RK Y =F(L, K) est la production

W : salaire

N : quantité de travail utilisée

R : coût d’usage du capital (taux d’obsolescence+taux d’intérêt...) On suppose que les entreprises sont preneuses de prix

Condition du premier ordre :

∂Π(N) dN = 0

⇔ ∂F(N, K)

∂N = W

P (1)

Sous l’hypohèse de productivité marginale du travail décroissante,

• c’est bien un maximum :

∂Π2(N) dN2 <0

⇔ ∂F2(N, K)

∂N2 <0

• La quantité de travail demandée par l’entreprise et la quantité de production offerte sont des fonctions décroissantes du salaire réel.

(7)

Dans le cas d’une fonction de production Cobb-Douglas : F(N, K) =AKαN1−α

equation (1) ⇔ (1−α)AKαNα =W/P

⇔ N =

P(1−α)A W

1/α

K

(W/P)2

(W/P)1

(Nd)2 (Nd)1 Nd (Nd)2 (Nd)1

(Ys)2

(Ys)1

Ys W/P

Nd

Graphique 1 : Demande de travail et offre de biens et services des entreprises Effets de chocs ou de politiques économiques sur la demande de travail

• augmentation du stock de capital des entreprises

• augmentation de l’efficacité des techniques de production utilisées (le pro- grès technique)

⇒qualitativement les mêmes effets : la productivité du travail est augmentée et pour un salaire réel donné les entreprises souhaitent utiliser davantage de travail

⇒déplacement vers la droite de la relation décroissante entre l’emploi désiré par les entreprises et les salaires réels.

(8)

(W/P)1

(Nd)2

(Nd)1 Nd (Nd)1 (Nd)2 (Ys)2

(Ys)1

Ys W/P

Nd

Graphique 2 : Effet d’une augmentation du stock de capital des entreprises Remarque : c’est ce type d’argumentation qui a été avancé pour expliquer les performances de l’économie américaine pendant les sept dernières années du vingtième siècle.

2.1.2 Offre de travail par les ménages

Les individus souhaitent travailler pour gagner leur vie. L’offre de travail n’est pas constante, elle varie au cours du temps selon que :

• la population en âge de travailler augmente ou diminue.

• l’environnement social et culturel se modifie : par exemple, les femmes seront d’autant plus susceptibles de travailler qu’elles trouveront des moyens de faire garder leurs enfants.

Pour l’analyse des phénomènes de court terme qui nous intéressent, nous pouvons considérer que ces caractéristiques sont données et nous intéresser au lien qui unit l’offre de travail et le salaire.

Arbitrage consommation/loisir

Exemple : Imaginez un instant que votre salaire nominal double (passant de 1000 à 2000 euros par mois) alors que tous les autres prix restent identiques.

Quel sera votre réaction ?

• Travailler davantage pour gagner encore plus ?

(9)

• Travailler moins pour conservez un pouvoir d’achat identique à celui que vous aviez précédemment et profitez de davantage de temps de loisir ? La théorie microéconomique a depuis longtemps identifié deux effets qui, dans un cas pareil, jouent en sens contraire : celui qui vous incite à travailler davantage est connu sous le nom d’effet de substitution, celui qui vous incite à travailler moins est connu sous le nom d’effet de revenu et l’effet global dépend de la conjonction de ces deux effets contraires.

Cela résulte d’un arbitrage entre consommation et loisir :

C,Nmax0NU(N0+−N,C)+ sous la contrainte

C+W(N0−N) =W N0+W

⇔C =W N+W N0 :temps disponible

N : temps consacré au travail N0−N : temps consacré au loisir W N0 :revenus salariaux potentiel W : revenus non salariaux

C

N0-N N0

E

W0

W1

E'' E' E1

WN0+W

Graphique 3 : Effets revenu et effet substitution

(10)

A l’optimum :

Taux marginal de substitution=− dC

d(N0−N)|U=U = ∂U/∂(N0−N)

∂U/∂C =W On suppose que le loisir est un bien normal. Si W augmente, il existe :

• un effet substitution : le loisir devient plus coûteux que la consommation (réduit le loisir/augmente l’offre de travail) : E →E

• un effet revenu indirect : l’accroissement du prix du loisir engendre un effet revenu négatif (réduit le loisir/augmente l’offre de travail) : E →E

• un effet revenu direct : le revenu potentiel (W N0+W) augmente (augmente le loisir/réduit l’offre de travail) : E →E1

L’accroissement de W a un effet ambigu. Si les effets substitution+ revenu indirect l’emportent, l’offre de travail est une fonction croissante du salaire réel

; si l’effet revenu direct l’emporte, l’offre de travail est une fonction décroissante deW.

remarque : on parle parfois d’effet de revenu ”global” pour désigner l’effet total E →E1. Il correspond alors à la possibilité de consommer la même quantité en travaillant moins, ce qui incite à réduire l’offre de travail.

• Une forme plausible pour l’offre de travail : avec un point de retournement.

Tout d’abord l’effet substitution l’emporte, puis à partir d’un certain niveau du salaire réel, c’est l’effet revenu global qui domine.

• Si on suppose qu’il existe un agent représentatif, l’offre de travail agrégée peut être confondue avec l’offre de travail individuelle (ce n’est pas très réal- iste). Au niveau macroéconomique, on considère généralement que l’offre de travail est d’autant plus élevée que le salaire réel est élevé et que c’est donc l’effet de substitution qui l’emporte sur l’effet de revenu.

Effets des politiques économiques sur l’offre de travail Exemples :

• L’Etat prend en charge les frais de garde des enfants ou abaisse l’âge d’entrée à l’école. La conséquence sera probablement que pour un niveau de salaire donné, davantage de personnes souhaiteront travailler ⇒ déplacement vers la droite de la fonction d’offre de travail.

(11)

• Un crédit d’impôt (comme celui mis en place l’année 2001 en France) a aussi pour effet d’augmenter, pour un salaire donné, le nombre de personnes qui souhaitent travailler.

2.1.3 Equilibre du marché du travail, emploi et offre de biens

Nous allons considérer successivement 2 fonctionnements différents du marché du travail.

• le salaire nominal est parfaitement flexible⇒le marché du travail est alors toujours équilibré⇔ pas de chômage involontaire.

• le salaire nominal est rigide⇒ il existe du chômage involontaire.

Définitions :

1. Il existe du chômage involontaire dans la mesure où il existe des individus qui souhaiteraient travailler plus, compte tenu du salaire en vigueur dans l’économie.

Le chômage est dit volontaire lorsque certains individus choisissent de ne pas travailler (ou de ne travailler qu’une fraction de leur temps disponible)

Flexibilité parfaite du salaire nominal a) L’équilibre sur le marché du travail

On parle de flexibilité parfaite des salaires, lorsque le salaire nominal (et avec lui le salaire réel) varie de façon à assurer l’égalité entre l’offre et la demande de travail :

• lorsque l’offre de travail est initialement supérieure à la demande, le salaire nominal diminue de façon à faire baisser le salaire réel et à rétablir l’égalité entre offre et demande de travail.

• si la demande de travail est initialement supérieure à l’offre, les salaires nominaux augmentent de facon à faire s’élever le salaire réel et à rétablir l’égalité entre l’offre et la demande de travail.

Il y a donc toujours égalité entre l’offre et la demande de travail et il n’y a jamais de chômage involontaire puisque tous ceux qui veulent travailler au salaire en vigueur trouvent du travail.

(12)

W0/P0

W1/P0

Nd N* N

W/P

Ns

Ns

Nd

Graphique 4 : Equilibre sur le marché du travail avec flexibilité parfaite du salaire nominal

b) L’offre agrégée

Une fois déterminé le niveau d’emploi d’équilibre, l’offre dans l’économie est don- née par la fonction de production macroéconomique : Y =F(N, K).

c) La courbe d’offre globale

Comment l’offre des entreprises varie-t-elle lorsque le niveau des prix auquel les entreprises peuvent écouler leur production varie ? Commençons par étudier ce qui se passe si les prix augmentent (passant de P0 à P1) alors que le salaire réel initial (W0/P0) permettait l’équilibre sur le marché du travail.

• Si les salaires nominaux restent inchangés et que les prix augmentent, le salaire réel diminue à (W0/P1), les entreprises souhaitent augmenter l’emploi et l’offre de biens.

• Cependant, les salariés, face à la hausse des prix qui réduit le pouvoir d’achat des salaires, diminuent leur offre de travail.

• Il y a donc une augmentation de la demande de travail des entreprises et, du côté des ménages, une baisse de l’offre de travail. La hausse des prix se traduit par une pénurie de travail.

(13)

• La flexibilité des salaires nominaux est le mécanisme qui permet au marché de retrouver un équilibre : la hausse des salaires nominaux en augmentant l’offre de travail des ménages et en réduisant la demande de travail des en- treprises permet l’ajustement. Le salaire nominal augmente donc jusqu’au niveau où, de nouveau, l’offre et la demande de travail sont égales.

• La croissance des salaires nominaux est exactement identique à celle des prix initialement considérée de telle sorte qu’après l’ajustement des salaires réels l’emploi et la production sont exactement aux même niveaux que ceux qui prévalaient avant la hausse des prix : W0/P0 =W1/P1

Un raisonnement symétrique s’applique en cas de baisse du niveau général des prix.

Finalement, lorsque les salaires nominaux sont parfaitement flexibles, une hausse des prix est sans effet sur l’offre des entreprises, sans effet sur le niveau d’emploi et sans effet sur le niveau du salaire réel. On dit alors que l’offre globale est inélastique au prix.

(14)

N W0/P0=W1/P1

W0/P1

Ns N*

W/P

Nd

Ns

Nd

N*

Ys*1=Ys*0

Y Ys*1=Ys*0

P Ys

Nd Ys

Graphique 5 : Effet d’une hausse des prix sur le marché du travail, et offre globale

d) Effets de chocs ou de politiques économiques Exemples :

• Une politique en faveur de l’offre de travail augmentera le niveau d’offre de biens et services de la part des entreprises.

• Une augmentation du stock de capital ou le progrès technique ont les mêmes effets : pour un niveau donné de prix, les entreprises souhaitent produire davantage.

⇒la courbe d’offre globale se déplace vers la droite.

(15)

N*0 N*1

Ys*0

Ys*1

Ys

N W1/P0

W0/P0

N*0

W/P

N*1

Ns

Nd0 Nd1

Ys*0 Ys*1 Y

P N

Graphique 6 : Effet d’une augmentation du stock de capital sur l’offre globale Rigidité des salaires nominaux

Les contrats de travail qui précisent la rémunération nominale annuelle ne font pas l’objet de renégociation chaque fois que l’environnement change⇒ introduit une rigidité dans les salaires nominaux.

a) La détermination du niveau d’emploi effectif

Que se passe-t-il si les salaires ne varient pas toujours de façon à assurer l’équilibre sur le marché du travail ? Pour un niveau de prix donné, le salaire nominal peut être au dessus ou au dessous de celui qui équilibrerait le marché du travail. Dans ce cas, c’est le ”côté court” du marché qui détermine le niveau d’emploi dans l’économie.

• Si l’offre de travail est inférieure à la demande, le niveau d’emploi de l’économie s’établit au niveau de l’offre de travail (il n’y a donc pas de

(16)

chômage mais les entreprises aimeraient embaucher davantage) et l’offre de biens et services des entreprises est déterminée par cette quantité de travail.

• Si c’est la demande de travail qui est inférieure à l’offre, le niveau d’emploi s’établit au niveau de la demande de travail (il y a donc du chômage) et l’offre de biens et services découle de cette quantité de travail. Pour ce niveau de salaire nominal, les entreprises ne souhaitent pas embaucher et produire davantage.

W0/P0

N0=Nd0 N

W/P

Ns

Nd

Ns0

U0

Graphique 7 : Marché du travail avec rigidité du salaire nominal b) L’offre agrégée

Une fois déterminé le niveau d’emploi par le ”côté court” du marché, l’offre dans l’économie est donnée par la fonction de production macroéconomique : Y =F(N, K).

c) La courbe d’offre globale

Dans ce qui suit, on se place dans le cas le plus réaliste pour lequel la demande de travail est inférieure à l’offre. Une hausse des prix a alors pour effet de diminuer le salaire réel, les entreprises souhaitent embaucher davantage et produire plus, le chômage est réduit et l’offre de biens et services des entreprises augmente.

Retenons donc que lorsque les salaires nominaux sont rigides, le niveau d’emploi et l’offre agrégée sont des fonctions croissantes du niveau des prix et le niveau de chômage est une fonction décroissante du niveau des prix. Reste à déterminer le

(17)

niveau de prix. Ceci sera fait un peu plus loin lorsque la demande globale sera introduite.

Ys0

Y P

Ys

N0 N1

Ys1

Ys

Nd W0/P0

W0/P1

N0=Nd0

W/P

Ns1

Ns

Nd

N1=Nd1 Ns0

U0

U1

Ys0 Ys1 P1

P0

N

Graphique 8 : Effet d’une hausse des prix sur le marché du travail et offre globale

d) Effets de chocs ou de politiques économiques

On se place toujours dans le cas le plus plausible où il existe du chômage involon- taire.

Exemples :

• Une augmentation du stock de capital ou le progrès technique ont les mêmes effets : pour un niveau donné de prix, les entreprises souhaitent produire davantage ⇒la courbe d’offre globale se déplace vers la droite.

(18)

• Une politique en faveur de l’offre de travail n’accroît ni l’emploi effectif ni le niveau d’offre de biens et services de la part des entreprises. Elle accroît cependant le chômage.

2.2 L’équilibre global

Pour le moment, on considère la modélisation simple basée sur la demande et l’offre de travail ; nous disposons donc de deux modèles, suivant l’hypothèse retenue sur l’ajustement des salaires.

2.2.1 La demande globale

La demande de biens et services est composée de la consommation des ménages, de l’investissement des ménages, des entreprises et des administrations, des varia- tions de stocks, et des flux nets d’exportations (les exportations moins les impor- tations). Nous supposons pour l’instant que la quasi demande globale de biens et services (Yd) est une fonction décroissante du niveau général des prix.

2.2.2 L’équilibre

La confrontation de l’offre et de la demande de biens permet d’identifier le niveau de prix pour lequel l’offre de biens est égale à la demande. Si les prix sont suffisamment flexibles, le niveau d’activité dans l’économie est celui pour lequel l’offre de biens (Ys) est égale à la demande (Yd). L’équilibre macroéconomique correspond à l’intersection entre la demande globale et l’offre globale dans le plan (Y,P). On en déduit les niveaux d’emploi et de chômage dans l’économie.

Deux cas sont envisageables :

• Dans le cas où les salaires nominaux sont flexibles, l’offre détermine le niveau d’activité dans l’économie et le niveau des prix est déterminé par la demande. Rappelons que l’emploi est alors entièrement déterminé par les conditions du marché du travail et il n’y a pas de chômage.

• Dans le cas où les salaires nominaux sont rigides, les niveaux d’emploi et d’activité de l’économie dépendent du niveau des prix lequel est déterminé par la confrontation entre l’offre et la demande de biens.

(19)

2.3 Effet d’un choc d’offre ou d’une politique économique visant l’offre

Exemple 1:

Suite à un progrès technique, la productivité du travail augmente ce qui incite les entreprises à augmenter leur demande de travail. Que les salaires nominaux soient ou non flexibles ⇒ augmentation conjointe de l’offre des entreprises et de l’emploi dans l’économie ⇒ déplacement vers la droite de la fonction d’offre globale.

• Lorsque les salaires sont flexibles, la hausse de l’offre se transforme en hausse de l’activité économique et en baisse de prix.

• Lorsque les salaires nominaux sont fixes, la hausse de l’activité s’accompagne aussi d’une baisse des prix ce qui accroît les salaires réels.

Exemple 2 :

Suite à une politique en faveur de l’offre de travail, cette dernière s’accroît.

• Lorsque les salaires sont flexibles, la hausse de l’offre de travail ⇒ aug- mentation conjointe de l’offre des entreprises et de l’emploi dans l’économie

⇒ déplacement vers la droite de la fonction d’offre globale ⇒ hausse de l’activité économique et baisse des prix.

• Lorsque les salaires nominaux sont fixes et qu’il y a du chômage dans l’économie, la hausse de l’offre de travail ne modifie pas l’emploi effectif ; seul le chômage augmente.

2.4 Le modèle élémentaire de concurrence imparfaite (voir Blanchard & Cohen)

Le chômage est un sujet central en macroéconomie.

• En ce qui concerne les déterminants de l’emploi moyen sur longue période, la question principale est de trancher s’il provient d’un échec du marché ou non (il serait alors sans importance et résulterait simplement de frictions).

• Dans le modèle offre-demande, les chômeurs tirent le salaire vers le bas jusqu’à ce que demande de travail et offre de travail s’équilibrent. Les théories du chômage s’attachent à expliquer pourquoi ce mécanisme peut échouer. Nous allons explorer successivement deux pistes :

(20)

les entreprises peuvent refuser de baisser le salaire qu’elles proposent→théories du salaire d’efficience

les entreprises peuvent souhaiter ajuster le salaire mais ce sont des accords implicites ou explicites entre les travailleurs qui les empêchent de le faire→ théories des négociations collectives

2.4.1 La fixation des salaires Les négociations salariales

Les salaires résultent d’un processus de négociations individuelles ou collec- tives, par l’intermédiaire d’un syndicat. Dans les deux cas, syndicats et individus se préoccupent de leur salaire réel. Cela signifie que les négociations sont réal- isées sur la base du niveau de prix anticipé pour la durée du contrat. Le prix à la consommation dépend du résultat des négociations de salaire et n’est donc pas connu avec certitude au moment des négociations. Etant donnée cette an- ticipation de prix, le niveau du salaire négocié dépend de beaucoup de facteurs, mais un facteur clef est certainement le taux de chômage. En effet, le pouvoir de négociation du travailleur dépend de

• la difficulté qu’aurait l’employeur à le remplacer

• la facilité avec laquelle il pourrait trouver un autre emploi

⇒ dépend de la nature de son emploi + des conditions du marché du travail : pourra d’autant plus exiger un salaire élevé que le chômage est faible

⇒relation<0 entre chômage et salaire ou encore positive entre emploi et salaire (comme dans la courbe d’offre de travail)

Le pouvoir de négociation du syndicat est d’autant plus fort que le taux de chômage est faible : plus le marché du travail est étroit, plus les syndicats disposent de menaces crédibles de grève. Au contraire, un fort taux de chômage affaiblit le pouvoir de négociation du syndicat...:

• comme ses membres risquent plus fortement de se retrouver au chômage, la perte de revenu associée à une grève est davantage préjudiciable

• si ses membres perdent leur emploi, leur chances d’en retrouver un sont plus faibles

(21)

...et renforce celui de l’employeur car l’arbitrage entre le coût de la grève et un accroissement des salaires se déplace lorsque le chômage s’accroît, en faveur d’une plus forte résistance aux revendications salariales.

Remarque : les courbes représentant la relation entre emploi et salaire négocié diffèrent suivant les pays.

Les théories du salaire d’efficience

Il peut exister des circonstances dans lesquelles l’entreprise n’a pas intérêt à réduire le salaire qu’elle propose lorsque l’offre de travail est en excès. Les modèles de salaires d’efficience supposent que le salaire réel est rigide à la baisse.

L’intuition est que conserver un salaire élevé assure que les employés vont être plus productifs.

On regroupe sous les termes ”salaire d’efficience” l’ensemble des arguments permettant de conclure à un lien entre le niveau de salaire d’un individu et celui de sa productivité. On aboutit alors à une situation de chômage involontaire: si les entreprises espèrent accroître la productivité en élevant le salaire et qu’en défini- tive cette opération aboutit finalement à un gain net positif, elles augmenteront effectivement le salaire. Ce dernier atteindra alors une valeur supérieure à celle qui équilibrait précédemment le marché du travail, et du chômage involontaire apparaîtra. Cette description de la formation du salaire est donc très différente de celle proposée dans le cadre du modèle classique (le salaire était alors une vari- able d’ajustement). Les théories du salaire d’efficience présentent l’avantage de rendre compatible une situation de chômage involontaire avec une détermination endogène des salaires. Leur portée comme explication du chômage involontaire a cependant été remise en cause (elles décriraient de façon trop fruste les politiques salariales des entreprises).

Les explications possibles d’une relation croissante entre salaire et productivité sont en général classées selon quatre catégories :

• les employés, imparfaitement observés par l’employeur, peuvent choisir l’in- tensité de leur travail et, pour un même risque de licenciement, plus leur salaire est élevé, plus le coût de ne fournir qu’une faible intensité de travail est fort. Ils sont donc incités à travailler plus intensément

• l’employeur n’observant qu’imparfaitement les caractéristiques des indi- vidus qu’il embauche, une politique de hauts salaires lui permet d’attirer les meilleurs travailleurs

• une politique de bas salaire accroît la rotation de main d’oeuvre ce qui a une influence négative sur la productivité du travail à moyen ou long terme

(22)

• les individus sont sensibles au niveau de leur rémunération car elle traduirait la mesure dans laquelle la relation salariale peut être considérée comme équitable (approche sociologique)

On peut finalement résumer la relation entre l’état du marché du travail et les négociations de salaire comme suit :

W =PeF(u

, z

+) Pe : niveau anticipé des prix

u : taux de chômage

z : toutes les autres variables affectant la fixation du salaire : le niveau de l’assurance chômage (plus elle est élevée, plus le pouvoir de négociation des travailleur est fort) ; les changement structurels dans l’économie ; la legislation concernant les licenciements ... Si on suppose que le salaire nominal est fonction du niveau réel des prix, P, la relation devient:

W =P F(u

, z

+) 2.4.2 La fixation des prix

On développe simplement l’analogue en concurrence imparfaite, du modèle préce- demment étudié en concurrence parfaite. On considère la théorie standard de la concurrence imparfaite : le monopole. La maximisation du profit implique que le revenu marginal soit égal au coût marginal ce qui aboutit à :

P∂F(N, K)

∂N =W(1 +µ)

⇔ ∂F(N, K)

∂N = W

P (1 +µ)

oùµest la marge du prix par rapport au coût marginal. On rappelle queµest liée à l’élasticité prix de la demande (une plus faible élasticité de la demande implique un taux de marge plus élevé). Siµest constant, alors le salaire réel induit par la détermination des prix a la même pente que la productivité marginale du travail.

Les observations empiriques suggèrent au contraire que le taux de marge baisse lorsque le chômage diminue, ce qui reflète le fait que l’élasticité de la demande augmente avec l’emploi et l’output ; cela aboutit à une relation inverse entre

(23)

salaire induit par la détermination des prix et emploi. Dans Blanchard et Cohen, il est supposé que : ∂F(N,K)∂N = 1

(24)

2.4.3 Emploi et chômage d’équilibre

A l’équilibre sur le marché du travail, le salaire déterminé lors des négociations salariales est égal au salaire induit par la détermination des prix. Le taux de chômage d’équilibre, un, est aussi appelé taux de chômage structurel (et aussi parfois taux de chômage naturel) ; il est tel que le salaire induit par la négociation soit égal au salaire induit par la détermination des prix:

F(un, z) = 1 1 +µ

On en déduit l’emploi d’équilibre et la production agrégée.

2.5 Conclusion

A l’issue de ces développements nous avons donc déjà plusieurs modèles différents de l’économie.

• Un premier modèle dans lequel les salaires nominaux sont rigides, dans lequel il y a éventuellement du chômage et où les variations de l’offre et de la demande affectent le niveau d’activité économique.

• Un second modèle, dans lequel les salaires varient de façon à assurer l’équilibre sur le marché du travail et où les augmentations de la demande se traduisent uniquement par de l’inflation et ne stimulent pas l’activité économique.

• Un troisième modèle qui parvient à engendrer du chômage involontaire sans recours à l’hypothèse de rigidité des salaires nominaux.

3 La demande globale et l’équilibre macroéconomique

Cette section est consacrée à la détermination de la demande agrégée de biens et services en prenant en compte le fonctionnement du marché des biens et services et celui de la monnaie pour un niveau de prix donné. On obtient ainsi une fonc- tion de demande globale qui détermine, pour chaque niveau de prix, la quantité de biens et services demandée dans l’économie.

Le petit modèle que l’on va construire et utiliser pour étudier les déterminants de la demande est le célèbre modèle IS/LM, proposé par John Hicks sur la base de fondements théoriques développés par Keynes. Les objectifs sont :

1) d’identifier

(25)

• d’une part les variables qui déterminent la demande agrégée et peuvent donc être à l’origine de fluctuations du PIB

• d’autre part, parmi ces variables, celles susceptibles d’être influencées par le gouvernement pour affecter la demande agrégée.

On ignore donc le côté offre, et pratiquement, on suppose que le niveau général des prix est constant et que l’offre s’adapte à la demande : elle est parfaitement élastique ce qui se rapporte au cas ” keynésien extrème ” de la section précédente.

2) d’étudier l’effet des chocs et des politiques économiques sur l’activité d’un pays, en mettant ensembles les éléments relatifs à l’offre de la section précédente et ceux relatifs à la demande qui sont développés ici ce qui nous permet de disposer d’un premier modèle complet de l’économie.

remarque : nous ignorons toujours dans ce chapitre l’ensemble des interactions de l’économie d’un pays avec celle des pays du reste du monde et nous nous restreignons ainsi à l’étude d’une économie fermée.

3.1 Le modèle IS/LM

Le modèle IS/LM que nous allons construire considère deux marchés : le marché des biens et services et celui de la monnaie. La demande agrégée résulte de l’équilibre simultané sur ces deux marchés.

3.1.1 Equilibre sur le marché des biens et services

Dans n’importe quelle économie, l’équilibre des ressources et des emplois en bi- ens et services est vérifié : la sommes des ressources en marchandises et en services d’une économie doit être égale à celle de ses emplois en marchandises et en services.

Y =C+I+G avecG=GC +GI

remarque : Les variations de stocks (différence entre marchandises produites et marchandises vendues) qui, en valeur absolue -car elles peuvent être positives ou négatives- représentent environ 0,1% du revenu national sont intégrées dans l’agregat d’investissement.

On parle d’équation comptable car cet équilibre est toujours vérifié qu’il y ait une récession ou un boom économique, qu’il y ait du chômage ou non.

(26)

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Y C G I

Graphique 9 : La demande agrégée et ses composantes intérieures : exemple de la Suisse (1990-2002)

Remarque : Comme la Suisse n’est pas une économie fermée (40% de sa production est exportée), l’équilibre ressources-emplois présenté ci-dessus est bien sûr incomplet puisqu’il ignore les échanges avec l’extérieur.

On observe que :

• la part de chaque composante est assez stable dans le temps

• la consommation occupe la première place : entre 1990 et 2000, elle représente en moyenne nettement plus de la moitié (60%) de la demande agrégée tan- dis que les dépenses publiques et l’investissement représentent en moyenne respectivement 15% et 25% de la demande agrégée.

Y = C+I+G

⇔ Y −C−GC =I+GI

(27)

Comme à l’équilibre de tous les marchés Y est aussi le revenu global d’un pays, cela signifie que l’épargne (le revenu net de la consommation) est égale à l’investissement. C’est de là que provient l’appellation ” IS ” (avec I pour

”investment” et S pour ”saving”) de la courbe qui rend compte de l’équilibre ressource emploi dans le modèles IS/LM.

3.1.2 Les composantes de la demande de biens et services a) Les dépenses publiques G

Elles regroupent la consommation de biens et services de l’Etat (traitements des fonctionnaires, achats de fournitures) et ses investissements (achats de bâtiments, construction de routes...). Elles sont considérées comme exogènes, c’est-à-dire qu’elles ne sont déterminées par aucune autre variable du modèle ; leur niveau est simplement fixé par l’Etat.

En revanche, la consommation privée et l’investissement sont endogènes. Ces variables dépendent du niveau du revenu national, de celui du taux d’intérêt, eux-mêmes déterminés par le modèle.

b) La consommation des ménages

b.1) La fonction de consommation keynésienne

Dans la Théorie Générale, Keynes considère que la consommation des ménages peut être approximée par une relation linéaire très simple :

C =c(Y −T) +C0

• C0 est la consommation incompressible

• La consommation des ménages croît avec leur revenu disponible (Y −T), c’est-à-dire avec le revenu net d’impôt. Le montant des impôts prélevé est décidé par le gouvernement. Nous allons considérer ici que l’Etat prélève une part constantet du PIB ; le volume des impôts est alors T =tY. Par ailleurs,cest la propension marginale à consommer le revenu disponible.

∂C

∂(Y −T) =c

On a c<1 car une augmentation du revenu national se traduit par une augmentation d’ampleur inférieure de la consommation.

(28)

Remarque : dans la réalité, la propension marginale à consommer n’est prob- ablement pas constante dans le temps. Elle dépend notamment des anticipations que forment les consommateurs concernant leur environnement futur : plus ils sont optimistes plus ils souhaitent consommer une part importante de leur revenu.

• Lapropension moyenne à consommer s’écrit : C

(Y −T) =c+ C0 (Y −T) b.2) Le choix intertemporel

maxC1,C2

U(C1, C2)

sous la contrainte C1+ C2

1 +r

consommation intertemporelle

= Y1+ Y2

1 +r

richesse intertemporelle

• la contrainte : le consommateur peut atteindre le taux d’épargne qu’il souhaite en prêtant ou en empruntant au tauxr. La contrainte s’exerce in- tertemporellement, on parle decontrainte budgétaire intertemporelle : s’il emprunte le ménage devra rembourser ; s’il prête il se fera rembourser ce qui lui permettra de consommer davantage ultérieurement. Cela suppose bien sûr que le ménage a accès, au tauxr, au marché financier.

La somme des revenus en valeur actuelle est la ”richesse” du ménage, mesurée à la date d’aujourd’hui.

• le problème du ménage consiste à choisir le point sur la droite de bud- get qui maximise son utilité (ie. qui lui permette d’atteindre la courbe d’indifférence la plus élevée possible).

En fait, on transpose dans le temps l’analyse faite spatialement du ménage confronté au choix entre plusieurs produits. Le facteurβ = 1/(1 +r) est la valeur à la période1 de1CHF disponible à la période 2. A l’optimum :

β = ∂U/∂C2

∂U/∂C1

(29)

est bien la quantité d’utilité que le consommateur veut recevoir au cours de la période 2 quand il renonce à 1 unité d’utilité à la période 1. Cela peut se réécrire :

∂U/∂C1 = (1 +r)∂U/∂C2

C’est l’équation d’Euler. Elle indique que quand l’utilité est maximale, le consommateur est indifférent entre transférer ou non un petit peu de consomma- tion d’une période à l’autre : si, au voisinage de la solution optimale, il réduit sa consommation d’une unité à la période 1, il perd (∂U/∂C1) en termes de de satisfaction. Il peut transférer en période 2 l’unité non consommée en période 1 ; il obtient alors (1 +r) unités et gagne alors ((1 +r)∂U/∂C2) en termes de satisfaction.

• Sauf si la consommation d’une période est un bien inférieur, la consomma- tion est une fonction croissante de la richesse et du revenu des deux périodes : C1 croît avecY1 et Y2.

b.3) L’hypothèse de revenu permanent

On vient de voir, dans un modèle à 2 périodes, que la consommation ne dépend pas seulement du revenu courant mais aussi du revenu futur anticipé. Dès les an- nées cinquante, Milton Friedman (prix Nobel en 1976) développe la théorie du revenu permanent selon laquelle la consommation courante ne dépendrait pas du revenu courant mais plutôt du revenu permanent, c’est-à-dire du revenu moyen que le ménage anticipe sur sa durée de vie. L’intuition est que les ménages lissent leur consommation dans le temps : ils préfèrent un sentier de con- sommation stable à un sentier de consommation instable. Ainsi, les ménages épargnent lorsque leur revenu est plus élevé que leur revenu permanent et con- somment plus que leur revenu courant (c’est à dire désépargnent ou empruntent) lorsque leur revenu courant est inférieur à leur revenu permanent.

Prendre en compte le revenu permanent plutôt que le revenu courant dans la fonction de consommation introduit une modification de taille dans l’étude de l’effet des chocs de revenu sur la consommation :

• les ménages n’ajusteront complètement leur consommation qu’en réponse à des chocs permanents sur leur revenu

• un accroissement temporaire du revenu (dû par exemple à une réduction temporaire des impôts) qui n’affecte que très peu le niveau du revenu per- manent n’aura qu’un effet limité sur le niveau de consommation courante.

(30)

b.4) Le modèle de cycle de vie

Le modèle de cycle de vie développé par Franco Modigliani (prix Nobel en 1972), repose lui aussi sur la théorie selon laquelle la consommation courante dépend du revenu anticipé par l’agent sur sa durée de vie. S’y ajoute l’observation que le revenu tend à fluctuer de façon systématique durant la vie de l’agent et que son épargne courante dépend donc de l’étape de la vie à laquelle l’agent se trouve.

Ainsi, lorsque l’agent est jeune, son revenu est faible et il s’endette facilement car il anticipe de gagner mieux sa vie ultérieurement. Lorsqu’il travaille, l’agent rembourse sa dette et épargne pour sa retraite. Enfin, lorsque l’agent arrive à la retraite, il consomme son épargne passée.

b.5) Théories intertemporelles de la consommation et contrainte de liquidité

Il faut remarquer que ces théories intertemporelles de la consommation re- posent sur l’hypothèse sous-jacente que l’agent peut à tout moment emprunter autant qu’il le souhaite. Cependant, si ce n’est pas le cas (par exemple parce que les prêteurs croient que l’emprunteur ne pourra pas les rembourser) et que les ménages doivent alors faire face à une contrainte de liquidité, la relation entre consommation courante et revenu courant retrouve de sa force.

c) L’investissement I

c.1) La fonction d’investissement macroéconomique keynésienne

L’investissement est composé de l’acquisition de biens d’investissement par les entreprises qui souhaitent accroître leur stock de capital ou remplacer le stock existant, et des investissements immobiliers des ménages. Quels sont les déter- minants de cet l’investissement ? Dans la Théorie Générale, Keynes, comme la plupart des économistes, considère que les plus importants sont

• les anticipations sur l’évolution future de la demande (les perspectives de marché dirait-on aujourd’hui) ou plus généralement, les anticipations des conditions économiques futures,

• le taux d’intérêt réel.

Le taux d’intérêt est le coût de l’emprunt qui permet de financer les investisse- ments (ou le coût d’immobilisation de fonds qui ne pourront pas être placés).

Lorsque le taux d’intérêt augmente le nombre de projets d’investissement renta- bles (ceux dont le rendement est inférieur au taux d’intérêt) diminue.

(31)

Remarque : ce n’est pas en fonction du taux d’intérêt nominal mais du taux d’intérêt réel que les entrepreneurs prennent leurs décisions d’investissement car l’inflation affecte de la même façon le rendement nominal de l’investissement et le taux d’intérêt, ce qui revient à comparer des rendements réels. L’investissement dépend donc négativement du niveau du taux d’intérêt réel (i−π), où i est le taux d’intérêt nominal et π est le taux d’inflation anticipé.

c.2) Le modèle néo-classique d’investissement

Ce modèle montre comment le niveau d’investissement (l’accroissement de capi- tal) est lié à la productivité marginale du capital et au taux d’intérêt.

maxN Π(N) =Y P −W N −cK Y =F(N, K) est la production

W : salaire

N : quantité de travail utilisée

R: coût d’usage du capital , constitué de (on raisonne sur une période et on revend l’investissement à la fin) :

• la perte d’intérêt liée à l’immobilisation d’argent pour acquérir l’investis- sement

• la variation du prix de l’investissement entre le début et la fin de la période

• la dépréciation liée à l’obsolescence du capital Les conditions du premier ordre :

∂π

∂N = 0

∂π

∂K = 0

⇒P∂F(K, N)

∂K =R ce qui donne le stock de capital optimal.

La productivité marginale du capital doit être égale au coût d’usage du capital.

Si elle l’excède, les entreprises trouvent un intérêt à accroître leur stock de capital.

Si elle est inférieure àR, les entreprises préfèrent laisser leur capital se déprécier.

(32)

Une augmentation du taux d’intérêt accroît le coût d’usage. Cela réduit le gain à détenir du capital et donc l’incitation à accumuler du capital.

c.3) Introduction des coûts d’ajustement

En fait le niveau d’investissement désiré et le niveau effectif d’investissement diffèrent car cela prend du temps de calculer et d’installer ce niveau désiré : il doit y avoir des études de faisabilité, des analyses marketing, et des négociations financières. Et une fois que la décision d’investissement est prise, cela prend du temps de construire une nouvelle usine, d’installer les nouvelles machines, et de former les travailleurs qui les utiliseront. De plus, les coûts ont tendance à s’accroître lorsque l’entreprise essaie d’accélérer cette mise en place.

c.4) Le q de Tobin

La théorie du q Tobin (prix Nobel en 1982) part de l’idée que la valeur boursière d’une entreprise aide à mesurer l’écart entre le capital effectif et le capital désiré.

q = valeur boursière du capital installé coût de remplacement du capital installé

= coût d’acquérir l’entreprise sur le marché financier coût d’acheter le capital de l’entreprise sur le marché des biens Tobin a montré que

• siq >1, le capital désiré est supérieur au capital effectif et l’investissement doit être positif. En effet, la valeur boursière du capital installé excède son coût de remplacement. Une valeur de 1.2 du q de Tobin signifie qu’une entreprise qui investit à hauteur de 100 accroît sa valeur boursière de 120, ses actifs intangibles revêtant une valeur de 20.

En raison de la productivité marginale décroissante, l’investissement réduit progressivement le rendement du capital et donc la valeur du q de Tobin.

Les entreprises investissent jusqu’à ramener celui-ci à l’unité.

• siq <1, il est intéressant pour les actionnaires de revendre les équipements existants à leur coût de remplacement et l’investissement devrait être négatif (s’il est impossible de revendre les installations, il convient d’amortir le capital existant sans le renouveler).

(33)

3.1.3 La courbe IS

Rappel des principaux déterminants des composantes de la demande

C I G=GI +Gc

Y t ρC

+ - +

i π ρI

- + +

Y

+ exogène

où πest le taux d’inflation anticipé. ρC est un indicateur des anticipations que forment les consommateurs sur leur l’environnement futur etρI de celles que for- ment les entrepreneurs. PlusρC ouρI sont élevés, plus les agents sont optimistes.

En prenant en compte les principaux déterminants de la consommation et de l’investissement, l’équilibre ressources-emplois peut être réécrit :

Y =C(Y, t, ρC) +I(i−π, Y, ρI) +G

Pour un taux d’imposition et des anticipations par les consommateurs et les entrepreneurs de l’inflation et de l’environnement futur donnés, le respect de cet équilibre définit une relation unique entreY etiqui donne l’ensemble des couples (Y, i) pour lesquels le marché des biens et services est à l’équilibre. La courbe IS représente ces couples dans le plan (Y, i).

a) Variation du taux d’intérêt nominal : déplacement le long de IS Pour des anticipations d’inflation données, plus le taux d’intérêt nominal est élevé, plus le taux d’intérêt réel l’est aussi ⇒ plus l’investissement est faible car le nombre de projets rentables diminue. Cela réduit mécaniquement la demande et donc le revenu (du fait de l’équilibre ressources emplois). Il existe ainsi une relation négative entre Y et i et la courbe IS est décroissante. Toute augmentation du taux d’intérêt nominal se traduit par un déplacement le long de la courbe IS dans le sens d’une diminution du revenu national.

b) Chocs et politiques économiques : déplacement de la courbe IS Nous raisonnons maintenant à partir d’un niveau fixe et donné du taux d’intérêt nominal.

• Si les ménages ou les entreprises deviennent plus optimistes, l’une des composantes de la demande agrégée (consommation ou investissement) s’accroît ⇒ la production s’ajuste à la hausse et le revenu national est plus élevé. Dans le cadre du modèle IS un choc favorable sur l’une des

(34)

composantes de la demande accroît la demande agrégée pour un niveau donné du taux d’intérêt réel : dans le plan(Y, i)la courbe IS s’est déplacée vers la droite.

Que se passe-t-il si les entrepreneurs anticipent une hausse de l’inflation ?

• Si l’Etat décide de mettre en place des politiques budgétaires ou fiscales, un accroissement des dépenses publiques qui composent la demande de biens et services va contribuer à accroître cette demande.

Dans tous ces cas, dès que la demande de biens et services s’accroît, la pro- duction, qui s’ajuste, augmente elle aussi ce qui conduit à une augmentation du revenu national. Nous venons de décrire une première réaction de l’économie.

Mais cela ne s’arrête pas là. De façon simultanée, cette première réaction induit un autre effet qui lui-même en engendre un autre etc. En effet, l’accroissement de revenu national stimule la consommation des ménages et l’investissement ce qui, à nouveau accroît la demande de biens et services et le revenu, ce qui favorise la consommation, et ainsi de suite. Se produisent ainsi une succession d’effets simultanés qui contribuent à accroître le revenu national. Ils sont connus sous le nom d’effet multiplicateur. On obtient grâce au modèle IS qu’une politique budgétaire expansionniste ou une réduction des impôts permet de relancer la demande : dans le plan(Y, i) la courbe IS s’est déplacée vers la droite

• Que se passe-t-il si le taux d’imposition est augmenté ?

Le multiplicateur dans le modèle keynésien élémentaire :

Comme le taux d’intérêt et donné par le marché de la monnaie, seule la consom- mation est véritablement endogène lorsqu’on considère IS seule. Quelle est alors l’ampleur d’une augmentation des dépenses publiques∆G ?

Y =c(Y −Y t) +C0 +I(r) +G

⇔Y = C0+I(r) +G 1−c(1−t)

⇒∆Y = 1 1−c(1−t)

multiplicateur simple

∆G

⇒∆Y >∆G car0< c <1 et 0< t <1

(35)

⇒on parle d’effet multiplicateur, où1/(1−c(1−t))est le multiplicateur sim- ple. Il provient de l’existence d’un effet direct et d’effets induits. L’augmentation des dépenses publiques accroît la demande agrégée ⇒ augmentation directe de la production et des revenus distribués aux ménages⇒ augmentation de la con- sommation des ménages donc de la demande agrégée⇒ hausse de la production et des revenus ⇒ augmentation de la consommation etc...Tous ces effets sont résumés dans le multiplicateur simple.

Remarque : l’effet sur le produit n’est pas infini car les accroissements successifs du revenu sont de plus en plus petits et tendent vers zéro : 0< c(1−t)<1.

Notion de stabilisateurs automatiques

Choc de demande défavorable ⇒ ↓ Y ⇒↓ impôts ⇒ limite l’effet négatif initial

1) Les fluctuations engendrées par les variations de la demande privée sont moins amples grâce à la contracyclicité du déficit budgétaire qui permet une stabilisation automatique de l’économie

2) Création de déficit ne signifie plus forcément volonté délibérée du gouverne- ment de relancer l’activité : ce peut être un déficit subi

On appelle stabilisateurs automatiques l’ensemble des mécanismes qui as- surent automatiquement une partie de la régulation conjoncturelle de l’activité.

Exemple : On peut considérer que l’augmentation du déficit budgétaire en France au début des années 90 est largement dû à la récession de l’économie

3.2 Effets des chocs et politiques économiques sur la de- mande agr égée

La demande agrégée est déterminée par l’équilibre simultané sur le marché des bi- ens et services et sur celui de la monnaie pour un niveau de prix donné. L’équilibre de chacun des deux marchés implique une relation (positive pour LM et négative pour IS) entre le revenu national et le taux d’intérêt et finalement un unique couple (Y,i) permet leur équilibre simultané.

IS : Y =C(Y, t, ρc) +I(Y, i, π, ρI) +G LM : M/P =L(Y, i)

où t, G, M, ρc, ρI, et π sont considérés comme exogènes et P, qui provient de l’équilibre entre offre agrégée et demande agrégée, est pour l’instant considéré comme donné (nous l’intègrerons plus tard).

(36)

Le revenu d’équilibre dépend donc non seulement des variables qui affectent directement le marché des biens et services (dépenses publiques, impôts, opti- misme des agents) mais aussi des variables intervenant directement sur le marché de la monnaie (comme l’offre de monnaie M). Le modèle IS/LM est un mod- èle d’équilibre général, qui permet d’analyser les interactions du marché de la monnaie et du marché des biens et services.

On va s’intéresser aux chocs exogènes qui perturbent l’économie, puis aux politiques économiques que les gouvernements peuvent mettre en place pour con- trer l’effet de ces chocs : l’Etat peut jouer sur le niveau des dépenses publiques, des impôts, de l’endettement public et de la masse monétaire. La contrainte budgétaire de l’Etat montre cependant clairement qu’il ne dispose en fait que de 3 instruments indépendants de politique économique (le niveau du 4ème se déduisant comptablement du niveau des 3 autres).

G= ∆M

P + ∆B P +T

avec : ∆B : titres financiers émis par l’Etat et T, l’ensemble des transferts nets des ménages vers l’Etat (impôts nets du remboursement de la dette).

On suppose en général queG, T, et M sont les instruments indépendants (et on en déduit l’émission de titres publics).

3.2.1 Effet des chocs

On va s’intéresser à des chocs de demande défavorable. Exemple : pessimisme des entreprises : ∆ρI <0.

1) Agit tout d’abord sur IS qui se déplace vers la gauche : l’investissement diminue⇒la demande agrégée diminue et par effet multiplicateur, la production et le revenu national sont réduits.

2) Pour le taux d’intérêt initial, le marché de la monnaie n’est plus à l’équilibre : la demande de monnaie s’est réduite (les agents réalisent moins de transactions puisque la demande est plus faible) et il existe alors un excès d’offre de monnaie par rapport à la demande qui tire le taux d’intérêt vers le bas (suite à la diminu- tion de la demande agrégée, les agents, comme ils ont moins de transactions à réaliser, vont chercher à substituer des titres à la monnaie, ce qui crée un excès de demande de titres, accroît leur cours et réduit le taux d’intérêt), jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli.

3) Cette baisse du taux d’intérêt stimule alors l’investissement et accroît la demande.

(37)

Remarque 1 : l’effet négatif d’un choc de demande défavorable est tempéré par la réaction du marché de la monnaie.

Remarque 2 : un choc favorable aurait eu des effets symétriques.

Bilan pour chaque variable :

• ∆ρI < 0, est la seule modification de variable exogène (il ne se passe no- tamment rien du côté du déficit budgétaire : ∆G= ∆T = 0). Elle provient d’un choc.

• la consommation décroît car le revenu diminue

• L’effet global sur l’investissement est ambigü car ∆ρI < 0 et ∆Y < 0 le réduisent mais la baisse du taux d’intérêt nécessaire à l’équilibre sur le marché de la monnaie le favorise. Tout dépend des sensibilités relatives de l’investissement à l’optimisme des entreprises et au taux d’intérêt.

L’ampleur de l’effet du choc dépend notamment:

• ”positivement” de la sensibilité de l’investissement aux anticipations des entreprises concernant leur environnement futur

• ”négativement” de la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt

• ”positivement” de la sensibilité de la demande de monnaie au taux d’intérêt 3.2.2 Politique monétaire

2 types de politiques monétaires :

• réduit l’offre de monnaie : ∆M <0. C’est une contraction monétaire.

• accroît l’offre de monnaie : ∆M >0. C’est une expansion monétaire.

On s’intéresse à une expansion monétaire. Les autorités monétaires peuvent accroître l’offre de monnaie en pratiquant une politique d’open market : ∆M =

−∆B : la banque centrale rachète des titres publics pour injecter de la monnaie dans l’économie. Comme les prix sont supposés fixes, l’offre réelle de monnaire M/P s’accroît dans les mêmes proportions

1) C’est sur LM que∆M agit tout d’abord,qui se déplace vers le bas. L’offre de monnaie est en effet en excès par rapport à la demande de monnaie et le taux

(38)

d’intérêt est tiré vers le bas : comme l’offre de titres diminue, la demande se trouve en excès, ce qui provoque une augmentation du cours des titres et donc une baisse du taux d’intérêt. Cette dernière permet de rééquilibrer le marché des titres et de la monnaie (la baisse du taux d’intérêt réduit la demande de titre et accroît celle de monnaie). Cette baisse du taux d’intérêt suite à une expansion monétaire est parfois appeléeeffet Keynes.

2) La baisse du taux d’intérêt affecte alors le marché des biens et services car elle favorise l’investissement privé. La demande agrégée et la production ou le revenu (par effet multiplicateur) augmentent jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli sur le marché des biens et services.

3) La hausse du revenu national accroît la demande de monnaie ce qui accroît le taux d’intérêt.

Remarque : l’effet initial sur les taux d’intérêt est un peu tempéré par la réaction du revenu national qui vient accroitre la demande de monnaie.

Bilan pour chaque variable :

• ∆M >0, est la seule modification de variable exogène. Elle provient d’une politique économique.

• La consommation s’accroît car le revenu augmente.

• L’investissement s’accroît car le revenu national augmente et globalement, le taux d’intérêt diminue (on n’a plus l’effet ambigü présent dans le cas d’un choc de demande).

L’efficacité de la politique monétaire dépend notamment :

• positivement de la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt

• négativement de la sensibilité de la demande de monnaie au taux d’intérêt.

3 cas particuliers :

a) le cas du modèle keynésien élémentaire (IS verticale)

L’investissement est alors très peu (à la limite, pas du tout) sensible au taux d’intérêt. L’expansion monétaire est alors totalement inefficace. Cela explique pourquoi la sensibilité de l’investissement par rapport au taux d’intérêt est un important sujet de controverse.

(39)

b) le cas de la trappe à liquidité

Dans ce cas, la sensibilité de la demande de monnaie au taux d’intérêt est élevée (à la limite, infinie) : une variation très petite (à la limite infinitésimale) du taux d’intérêt suffit à résorber le déséquilibre sur le marché de la monnaie ⇒ l’investissement reste inchangé et l’activité économique n’est pas relancée. D’où provient cette trappe ? Il existerait un taux d’intérêt minimalrm tel que tous les agents anticipent que le taux d’intérêt ne puisse pas descendre plus bas.

Remarque : cela correspond à une situation conjoncturelle particulière.

c) le cas monétariste (LM verticale)

Il n’y a alors pas de coût d’opportunité à détenir de la monnaie plutôt que des titres et l’efficacité de la politique monétaire est alors maximale. Le revenu d’équilibre est uniquement déterminé par le marché monétaire. On peut consid- érer ce cas comme représentatif de la vision de court terme de Milton Friedman et de l’école monétariste. Elle renvoie à la théorie quantitative de la monnaie : les variations du produit nominal sont uniquement déterminées par les variations de l’offre de monnaie ; et si le niveau général des prix est fixe, c’est le volume des transactions qui est déterminé par M. Le taux d’intérêt permet alors d’ajuster la demande de biens à ce niveau de production (donné par M).

3.2.3 Politique budgétaire

On va étudier les effets d’une expansion budgétaire (voir B&C [2001] pour la consolidation fiscale). 3 modalités de financement peuvent être envisagées :

• par l’impôt : ∆G= ∆T : il n’y a alors pas de déficit budgétaire de créé

• par l’emprunt∆G= ∆BP : un déficit budgétaire est créé. C’est le mode de financement implicite dans IS/LM standard

• par création monétaire : ∆G= ∆MP : un déficit budgétaire est créé

La création d’un déficit budgétaire implique nécessairement une dette publique plus élevée ou une expansion monétaire. On va étudier le cas standard d’un fi- nancement par l’emprunt. Les 2 autres cas peuvent être vus comme une combi- naison de politiques économiques qu’on aura étudiées.

1) C’est sur IS que ∆G agit tout d’abord, qui se déplace vers la droite. La demande agrégée augmente et par effet multiplicateur, la production et le revenu s’accroissent.

Références

Documents relatifs

* Dans l‟approche monétaire, c‟est le système de paiements et les règles monétaires (régissant la création, la circulation et l‟annulation des dettes

« Le président Idriss Deby Itno était un partenaire essentiel pour les Nations unies et a contribué de manière significative à la stabilité de la région, en particulier dans

Ainsi, en premier période, lorsque son revenu est bien plus faible que dans les périodes suivantes, le ménage décide de désépargner fortement ( - 421.25). Aux périodes 2 et 3

Cette étude examine, pour le cas du Rwanda, si l’existence d’une relation cointégrante de demande de monnaie peut être établie en tenant compte de possibilités de rupture dans la

Pour calculer la monnaie à rendre, on calcule d’abord le nombre de centimes pour aller à l’euro suivant.. Ensuite, on calcule de nombre d’euros pour aller à la

on calcule d’abord le nombre de centimes pour aller à l’euro

3. Les marchés financiers et les canaux de transmission à la sphère réelle a) La déconnexion sphère financière – sphère réelle. b) Pourquoi des bulles spéculatives

Pour l’économie islamique, la demande de monnaie pour les réserves peut être vue comme : Premièrement : en principe, étant une partie de la demande de monnaie dans un