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Le comportement des propriétaires forestiers face aux risques naturels : des protocoles expérimentaux à l'optimisation dynamique

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Academic year: 2021

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Submitted on 7 Jun 2020

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Le comportement des propriétaires forestiers face aux risques naturels : des protocoles expérimentaux à

l’optimisation dynamique

Stéphane Couture, Anne Stenger

To cite this version:

Stéphane Couture, Anne Stenger. Le comportement des propriétaires forestiers face aux risques na-

turels : des protocoles expérimentaux à l’optimisation dynamique. Evaluation collective du départe-

ment ESR, Dec 2003, Paris, France. 3 p. �hal-01072800�

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Evaluation collective du département ESR, Paris, décembre 2003.

Le comportement des propriétaires forestiers face aux risques naturels : des protocoles expérimentaux à l’optimisation dynamique

Stéphane Couture et Anne Stenger LEF UMR ENGREF/INRA Nancy

Problématique :

Les derniers épisodes météorologiques récents (tempête de décembre 1999, la sécheresse, la canicule et les incendies de l’été 2003) ont fait prendre conscience de l’importance d’une meilleure connaissance des risques forestiers et du comportement des propriétaires forestiers face à ces risques. Dans la recherche en économie forestière tout comme dans le secteur forestier, les outils d’analyse et d’aide à la décision face à des situations climatiques exceptionnelles d’une part, les données relatives aux comportements des propriétaires forestiers face à de tels événements d’autre part, constituent un manque réel. Parmi les objectifs affirmés figure la volonté de fournir des outils pour intégrer les risques climatiques dans la gestion forestière ; ce qui signifie, outre l’évaluation des risques, une compréhension du comportement des propriétaires forestiers en termes d’aversion au risque et de couverture contre ces risques.

Méthodologie :

Etant donné ce contexte, deux approches complémentaires et interactives reposant sur ces mêmes objectifs, sont envisageables : les protocoles expérimentaux et l’optimisation dynamique.

La première approche est basée sur la mise en œuvre de protocoles expérimentaux. Elle s’intéresse plus particulièrement aux mesures de couverture contre le risque naturel, les caractéristiques du marché de l’assurance contre ce type de risque pouvant inciter les propriétaires forestiers à se protéger eux-mêmes par des actions d’auto-protection ou d’auto- assurance ou par la création d’épargne de précaution. Cette approche a pour objectif d’apprécier le comportement des propriétaires forestiers en termes de choix relatifs à ces différentes actions. Elle repose sur des modèles d’analyse économique théoriques explicatifs dont les résultats sont à la fois d’ordre qualitatif et quantitatif. L’économie expérimentale a déjà fait l’objet d’applications dans le contexte de risque de tempête (cf. infra).

La seconde approche fournit un cadre conceptuel théorique permettant d’expliquer le

comportement au cours du temps du propriétaire forestier averse au risque. Nous proposons

un modèle de programmation dynamique stochastique afin de modéliser la gestion d’une forêt

composée de plusieurs peuplements en présence de risque climatique. Les préférences du

propriétaire forestier sont décrites par l’utilité récursive afin de séparer l’attitude vis à vis de

la substitution intertemporelle de l’attitude face au risque. Le problème de gestion forestière

consiste à déterminer simultanément les plans de coupe et de replantation pour les différents

peuplements. Ceci exige d’introduire la possibilité d’épargne pour des consommations futures

en cas de non récolte. Les problèmes de gestion forestière et d’épargne sont conjointement

résolus. Dans le contexte des risques relatifs à la forêt, la spécificité du travail de recherche

est liée à la prise en compte des aspects de long terme, de décision séquentielle et irréversible,

de partage de risque et de la dynamique des processus physiques, un enjeu clé en matière de

risques forestiers. De même, la recherche d’itinéraires techniques optimaux reposent sur des

modèles de croissance des peuplements forestiers et relève des méthodes de recherche

opérationnelle telles que la programmation dynamique. Le calibrage de ces modèles de

programmation dynamique stochastique (calibrage des fonctions de production, des

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Evaluation collective du département ESR, Paris, décembre 2003.

préférences des producteurs forestiers, des structures de coût d’exploitation…) se fera sur la base de l’information recueillie par la première approche. S’il est clair que la qualité du recueil d’information est un gage pour la pertinence des enseignements que l’on pourra tirer du modèle, un des avantages de l’approche par la simulation numérique est que l’on pourra toujours s’accommoder d’une information relativement limitée. La méthodologie de résolution numérique décrite par Howitt et al. 1 [2002] est adaptée à notre problème afin de caractériser les sentiers de décisions optimaux pour un ensemble de paramètres possibles.

Nous étudions les effets de la substitution intertemporelle et de l’aversion pour le risque sur le comportement optimal. Nous appliquons ce modèle pour un propriétaire forestier représentatif localisé dans la région du Nord-Est de la France. Ce travail est en cours et les premiers résultats sont attendus en 2004.

Résultats :

Quelques résultats relatifs à la mise en œuvre de protocoles expérimentaux auprès des propriétaires forestiers dans le cadre des risques de tempête, montrent que ces derniers ont de l’aversion pour le risque même s’ils ne s’assurent pas en réalité face aux risques naturels 2 . L’aversion pour le risque n’est pas de la même ampleur suivant les loteries proposées : la nature des revenus (gains ou pertes), l’ampleur des revenus, les probabilités (faibles ou fortes), le contexte (risqué ou ambigu) semblent influencer plus ou moins l’aversion au risque.

Par exemple, l’ambiguïté (des probabilités) exacerbe l’aversion au risque. Toutes situations confondues, les propriétaires forestiers ont de l’aversion pour le risque pour près de la moitié d’entre eux. Concernant l’achat d’assurances contre des risques de tempête, l’acceptation des propriétaires est variable selon la nature des tempêtes (fréquentes ou exceptionnelles) et le montant de l’assurance : suivant les situations, les propriétaires sont entre 26% et 60% à accepter une assurance pleine mais ils choisissent plus volontiers de s’assurer pour des tempêtes fréquentes. Les rejets de l’assurance sont plus dus à l’ampleur de la perte qu’à la probabilité de la perte.

De l’optimisation dynamique 3 , il en ressort quelques premiers résultats, restant cependant à confirmer, qui soulignent le rôle important que jouent la substitution intertemporelle ainsi que l’aversion au risque dans la prise de décision. Il est prouvé que, dans un contexte risqué, la décision de récolte dépend du niveau de richesse.

Perspectives :

Les modèles traditionnels s’intéressent aux ressources forestières en tant que productrices de matière ligneuse, négligeant les services non marchands procurés par la forêt. On s’intéressera par exemple à la capacité des forêts à fixer du carbone et à constituer un instrument économique de lutte contre l’effet de serre. De plus, les risques catastrophiques ont des conséquences sur les autres fonctions de la forêt, par exemple en libérant le carbone fixé lors

1

Howitt, R.E., Reynaud, A., Msangi, S., Knapp, K.C., [2002], "Calibrated stochastic dynamic models for resource management." Papier présenté au World Congress of Environmental and Resource Economists, Monterey California, June 24-27.

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Risk and insurance in forests : an experimental study on non industrial private forest owners in risky and ambiguous contexts, A . Stenger, Document de travail en cours issu d’un programme de recherche dans le cadre d’un contrat MEDD « Analyse des comportements de prévention et d’assurance des sylviculteurs face aux risques naturels encourus par la forêt », 2001-2003.

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Il s’agit là d’un projet de recherche qui a débuté en 2003 et qui est l’objet d’un financement de deux ans par la

Région Lorraine dans le cadre du soutien aux jeunes chercheurs (Les comportements des producteurs forestiers

face aux risques naturels : quelques éléments de réflexion). Il est mené en collaboration avec Arnaud Reynaud

du LEERNA – Toulouse. Une première version de ces travaux (“Recursive Utility and Saving in Forest

Management Modeling”) a fait l’objet de deux communications dans deux colloques nationaux en 2003.

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Evaluation collective du département ESR, Paris, décembre 2003.

de la croissance des peuplements. Les objectifs de ces perspectives sont d’une part, d’apporter des éléments de réflexion et de discussion sur la façon de formaliser le comportement des sylviculteurs face à un risque naturel et en tenant compte du caractère multi-fonctionnel de la forêt, d’autre part, d'engager une réflexion sur les performances des outils de politique publique (taxes, subventions, normes et règlements, contrats) susceptibles de réguler économiquement les impacts de l'activité forestière sur l'environnement tenant compte des risques encourus.

Partenariats scientifiques :

Un des objectifs de ce projet de recherche est de constituer un groupe de chercheurs provenant d’horizons différents mais tous intéressés par les problématiques de la gestion du bois et de la forêt. On cherche en particulier à mettre en relation des chercheurs spécialistes de la forêt (le Laboratoire d’Etude des Ressources Forêt-Bois : Ecologie, Croissance et Qualité des bois, UMR ENGREF-INRA, de Nancy), de l’économie du risque et de l’incertain et enfin de l’économie de l’environnement et des ressources naturelles (les Laboratoire d’Economie Forestière, UMR ENGREF-INRA, de Nancy, et Laboratoire d’Economie de l’Environnement et des Ressources NAturelles, UMR INRA – Université des Sciences Sociales de Toulouse).

Demande sociale :

Une analyse économique approfondie des comportements des propriétaires forestiers, de leurs

réactions en termes de choix de pratiques sylvicoles face aux risques naturels, est un enjeu

scientifique clé pour répondre aux besoins d’aide à la décision pour les propriétaires forestiers

mais aussi pour les décideurs publics. Cette étude fournira aux propriétaires forestiers des

moyens pour faciliter leur prise de décisions en terme de gestion de son peuplement et pour

analyser les conséquences de leurs décisions et ainsi faciliter leur choix. Les décideurs publics

disposeront d’informations sur les conséquences de leurs politiques économiques sur le

comportement des propriétaires forestiers, ce qui les aidera pour définir les politiques à mettre

en œuvre.

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