Nous proposons en préambule quelques éléments de contexte indispensables à l’articulation des idées développées et des questions posées. L’ADN de notre établissement a été pendant 5 ans, sur la période 2009/2014, consécutive à l'annonce du dé conventionnement de l'établissement la réalité complexe suivante :
l’apprentissage de plusieurs langues dès le plus jeune âge,
dont deux langues romanes et une langue germanique dans un pays non francophone,
pour un public d’élèves très majoritairement italien par manque de présence française à Turin,
en intégrant les exigences financières inhérentes à un déménagement de toute la structure,
dans le respect des règles énoncées par le service pédagogique de l’agence (règles qui ont évolué au cours des 5 années, avec la publication de la circulaire des langues en septembre 2012),
dans le respect des règles énoncées par le service financier de l'agence (règles qui ont évolué au cours des 5 années, à travers le pourcentage de prise en charge des salaires des résidents),
avec le souci de pérenniser à chaque rentrée scolaire une relation de confiance avec des parents d’élèves toujours plus nombreux et des contraintes locales et institutionnelles en évolution.
Durant cette période, des éléments de préoccupations avaient été signalés par l’inspection : les résultats aux évaluations nationales en fin de cycle 2 et la quantité d'anglais proposée aux plus petits.
Des ajustements supplémentaires étaient à prévoir, nous en étions tous conscients.
Nous sommes cependant plusieurs, à continuer à nous interroger cette année sur la rapidité et la simultanéité des chantiers ouverts et des décisions prises entre novembre 2014 et mars 2015 pour effectuer ces ajustements et posons suite à l'annonce de réduction de la structure de 6 classes de maternelle à 5 classes à la rentrée 2016 les questions suivantes :
Comment rapprocher, après les ajustements sur le cycle 1, le projet pédagogique des familles italiennes dont l’école a besoin pour survivre et qui semblent désormais aller chercher ailleurs l’apprentissage de plusieurs langues dès le plus jeune âge ? Est-ce encore possible ? Si oui quelles sont les pistes qui peuvent être exploitées ? Selon quel calendrier ?
Comment intégrer, dans les réflexions à venir et les décisions que nous allons prendre, des éléments de prudence et de hiérarchie des problématiques afin d’être en mesure de retrouver des équilibres compatibles avec la pérennité financière et pédagogique de l’établissement dans le cadre du conventionnement ? Est-ce possible ? Si oui quelles sont les pistes qui peuvent être exploitées ? Selon quel calendrier ?
Nous souhaitons, à travers ces deux questions, faire état de notre forte préoccupation au vu de la fracture que les ajustements semblent avoir provoqué à l’extérieur de l'école et risquent de provoquer à moyen terme à l’intérieur de l’école avec les effets induits de ce début de réduction de la structure.
Nous ajoutons deux questions techniques :
Lors de la réunion préalable au CE, un manque à gagner de 100000 euros a été annoncé, expliqué par un budget constitué sur un prévisionnel de 610 élèves alors que les estimations actuelles font état de 577 élèves à la rentrée prochaine. Les frais de scolarité étant en moyenne de 6000 euros annuels et le différentiel étant de plus de trente élèves, nous souhaiterions comprendre en détail le chiffre annoncé.
Le Lycée réussira-t-il à concilier perte d'effectifs, travaux d'agrandissements de la structure et loyer annuel plus important d'un point de vue budgétaire ? Si oui, dans quel but pédagogique ?
Nous signalons pour terminer que nous retrouvons des éléments de prudence et d’état des lieux positifs concernant l’éducation plurilingue et pluriculturelle dans les établissements d’Italie, dans le rapport que Mr François Perret, doyen de l’inspection générale, a remis au ministre des affaires étrangères et à la ministre de l’éducation nationale. Nous tenons éventuellement à disposition du conseil quelques extraits de ce rapport.