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Réflexion sur les maquettes de concours

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Frédérique Rolet

Co-secrétaire générale du SNES Emmanuel Mercier

Secrétaire national A

Monsieur Marck Sherringham Ministère de l’Education Nationale 110, rue de Grenelle

75007 PARIS

Paris, le 10 Octobre 2008

Monsieur le Conseiller,

Vous trouverez ci-joint une note du Snes sur la conception de la formation et les concours de recrutement.

Veuillez agréer, Monsieur le Conseiller, l’expression de nos respectueuses salutations.

F. Rolet E. Mercier

Contact : Secrétariat général 01 40 63 29 30

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Réflexion sur les maquettes de concours

Si le SNES est ouvert à des discussions sur les concours, il est indispensable qu'elles soient menées en articulation avec le reste de la formation des enseignants et CPE, pensée sur l'ensemble du cursus depuis les années de licence jusqu'à deux ans après la titularisation. Concernant l’agrégation, le SNES considère que les professeurs agrégés ont aussi vocation à enseigner dans le second degré, à tous les niveaux et dans toutes les classes.

En amont du concours, la formation universitaire doit être avant tout disciplinaire. Le terme

« disciplinaire » étant pris ici au sens large, il regroupe les savoirs « savants », mais aussi des savoirs pré-professionnalisants, tels que l'histoire de la discipline, l'épistémologie, la didactique et des stages d'observation, à condition que ceux-ci soient préparés et servent de support à une réflexion sur les pratiques ou les contenus d'enseignement. La part de ces savoirs pré-professionnalisants serait réduite au début du cursus universitaire et deviendrait plus importante au cours des années, jusqu'au concours.

Le concours devrait être conçu comme étant le passage entre la formation universitaire qui contient des éléments pré-professionnalisants et la formation professionnelle initiale commençant au début de l'année de stage. Cette dernière de déroulerait en alternance, avec un service d’enseignement réduit et des allers-retours entre apports théoriques et formation pratique qui permettraient une réelle réflexion sur les pratiques et le métier. En lien avec la discipline d'enseignement, elle devrait aussi aborder d'autres domaines en rapport avec les sciences de l'éducation.

Au cours des deux premières années après la titularisation, le service des néo-titulaires devrait être réduit de façon à permettre une entrée progressive dans le métier et de bénéficier de compléments de formation.

Nos propositions pour les épreuves de concours du second degré

Le schéma du concours basé sur quatre épreuves (deux pour l’admissibilité, deux pour l’admission) ne peut être fixé a priori. Le nombre et la nature des épreuves nécessaires pour assurer un recrutement de qualité doit être pensé en fonction des spécificités de chaque discipline d'enseignement.

Par exemple, la dissertation est au cœur des contenus et des pratiques de l’enseignement de la philosophie et doit continuer à constituer l’essentiel des épreuves d’admissibilité. En revanche, pour d'autres disciplines, une épreuve de dissertation est nécessaire, mais doit s’accompagner d’autres types d’épreuves, par exemple en arts plastiques et en éducation musicale où il est indispensable de vérifier le niveau technique des candidats (épreuve de pratique plastique, épreuve d’écriture musicale par exemple), par exemple en documentation (épreuve de techniques documentaires).

Pour l’admission, toutes les disciplines ne peuvent être évaluées sous la forme d’une

« leçon », certaines épreuves doivent nécessairement s’appuyer sur des travaux pratiques, par exemple en technologie, SVT, en physique-chimie, dans les disciplines technologiques, en documentation.

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L'objectif d'un concours de recrutement est non seulement d'assurer l'égalité d'accès aux fonctions d'enseignant ou de CPE, mais également de s'assurer que les candidats possèdent les connaissances de haut niveau leur permettant de transmettre les contenus disciplinaires nécessaires pour enseigner. Des connaissances, acquises au cours de la formation telles que la culture de la discipline sont nécessaires mais n’apparaissent pas systématiquement dans les programmes scolaires.

Dans les documents qui ont été portés à notre connaissance, il est question d’une épreuve d’admissibilité « sans autre programme que les programmes scolaires ». Cette formulation nous semble trop étroite et restrictive. Si une épreuve d’admissibilité peut s’appuyer sur les programmes scolaires, le niveau d'exigence doit être de niveau universitaire et la formulation retenue doit être suffisamment ouverte pour que chaque discipline puisse s’y adapter.

Dans le schéma proposé, une partie importante des contenus disciplinaires ne seraient pas évalués alors que pour assurer la transposition de savoirs universitaires en savoirs scolaires, l’enseignant doit posséder des connaissances propres à l’ensemble du champ disciplinaire. Par exemple il est nécessaire que les champs disciplinaires enseignés en SVT, Physique-Chimie, Histoire-géographie, SES, Physique appliquée, soient évalués à l’admissibilité du concours : biologie et géologie, physique et chimie, histoire et géographie, sciences économiques et sciences sociales, physique et physique appliquée.

Les concours de recrutement sont ouverts aux titulaires de tous masters, quelle que soit la discipline. Ils sont également ouverts aux parents de trois enfants, sportifs de haut niveau, sans condition de diplôme. Pour recruter un enseignant, il est indispensable que les concours gardent une dimension disciplinaire importante pour donner un cadre commun à des candidats ayant eu des parcours différents, pour s’assurer que le candidat possède les connaissances requises et qu’il pourra assurer un enseignement de qualité à la fin de sa formation professionnelle initiale (année de stage).

Admissibilité

- Les épreuves d’admissibilité, doivent être en prise avec la discipline au sens large travaillée dans le cadre de la formation pré-professionnalisante que nous demandons dans le cursus universitaire : des épreuves disciplinaires fondées sur des savoirs scientifiques et pré-professionnels (épistémologie, histoire de la discipline, etc…) mais qui ne peuvent se résumer, comme il en est question dans une des maquettes présentées à « l’histoire de l’enseignement de la discipline ».

Pour l'ensemble des disciplines, au moins deux épreuves d’admissibilité nous paraissent indispensables.

Admission

- Une épreuve sur un sujet disciplinaire à connotation didactique.

- Pour un certain nombre de disciplines une épreuve pratique supplémentaire s’avère indispensable.

En sciences physiques, SVT, disciplines technologiques, il s’agit notamment de contrôler :

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o la capacité du candidat à manipuler en toute sécurité, avec des produits et des systèmes qui peuvent être dangereux ;

o connaître et mettre en œuvre les conditions de sécurité.

Pour les arts plastiques une épreuve de pratique et expression plastique est indispensable et pour l’éducation musicale, une épreuve d’arrangement et de direction de chœur.

Pour les disciplines linguistiques, une épreuve orale, dans la langue du concours préparé s’avère indispensable.

- Nous considérons que l’admission au concours doit déboucher sur une année de stage avec un service d’enseignement réduit permettant de réfléchir aux pratiques d'enseignement, dans le cadre d'un stage en responsabilité. Les épreuves de concours doivent donc veiller à ne pas interroger les candidats sur des connaissances qui relèvent de cet aspect de la formation professionnelle.

- L’épreuve de connaissance du système éducatif n’est pas envisageable sans préparation. Elle ne peut s’apparenter à un entretien d’embauche. Plutôt que d’induire le bachotage, elle devrait favoriser la réflexion du candidat, tant sur les programmes d’enseignement scolaire, que sur les différentes voies du système éducatif. Cette épreuve pourrait amener le candidat à réfléchir, par exemple, à la place de sa discipline dans le système scolaire.

Conclusion

Les épreuves d’admissibilité et d’admission doivent être fondées sur des principes communs :

o pas de maquette unique

o équilibre des coefficients : à repenser en fonction de chaque discipline. L’épreuve de connaissances du système éducatif ne peut pas avoir rôle prépondérant par rapport aux autres épreuves.

o articulation entre les savoirs purement disciplinaires et les contenus pré- professionnalisants.

NOUVEAU CONCOURS CPE

La maquette du concours externe de recrutement des CPE présentée par le groupe

« établissements et vie scolaire » de l’Inspection Générale présente les principes et référentiel des savoirs et des compétences attendus. La pédagogie y prend une place enfin reconnue. Les axes proposés dès le préambule constituent néanmoins un tournant dans le conception même du métier de CPE.

Les principales compétences attendues sont classées en 3 catégories : le pilotage de la vie scolaire, la mise en œuvre d’un projet de vie scolaire et les fonctions de régulations et de médiations. Nous contestons le procédé qui consiste à donner au métier d’éducation de nouvelles orientations par le biais des contenus de concours, sans que celles-ci ne soient discutées dans aucune instance paritaire en amont.

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Sur le concours proprement dit, nous voulons rappeler notre attachement au principe d’élévation du niveau de recrutement, ce qui implique de donner aux épreuves toutes leurs dimensions universitaire et pré professionnelle. Dans cette perspective, la création de l’agrégation vie scolaire prend son sens et une maquette de cette agrégation pourrait être élaborée dans la continuité de cette réforme.

Dans le détail des épreuves : La dissertation :

Elle vérifie les connaissances universitaires dans le cadre du référentiel des savoirs énoncés et ne peut s’écarter de celui-ci. Ainsi, les questions relatives « au pilotage du système éducatif et de son management » ne nous semblent pas pertinentes pour ce concours de recrutement de personnel d’éducation.

D’une façon générale, la définition de cette épreuve reste confuse. Au vue des difficultés d’évaluation de la dissertation actuelles, liées à ses sujets trop généraux, nous proposons que les sujets à venir soient plus ancrés dans les quatre champs disciplinaires du référentiel des savoirs, avec tirage au sort lors de l’épreuve.

L’étude de dossier :

Elle évalue « la connaissance du système éducatif, des établissements scolaires, des procédures et enjeux de l’orientation et des questions pédagogiques ». Elle constitue une épreuve à caractère pré professionnelle universitaire et ne peut dériver vers l’exigence de pré requis professionnels comme il est proposé. Ainsi la connaissance « précise du fonctionnement d’un établissement du second de degré », « la vérification de la pertinence de leur conception de la fonction » du CPE et de « son positionnement dans et hors l’établissement» ne nous semblent pas adaptées à cette phase du recrutement et certifieraient plutôt des connaissances acquises en fin de formation professionnelle initiale. Quant à la question du positionnement du CPE « hors de l’établissement », nous nous interrogeons sur le sens de cette expression.

Là aussi, le contenu de cette épreuve doit être prioritairement resserré autour de dimensions universitaires et scientifiques.

L’entretien avec le jury :

Le dossier reposerait sur l’exigence d’un parcours pré professionnel précis (multiples attestations de stages). Il nous semble que cette exigence est incompatible avec la diversité des cursus des candidats. De plus, l’attestation de stage avec « avis du chef d’établissement ou du CPE » nous parait contraire à l’esprit d’un concours national.

La durée de l’entretien, 45 minutes après un exposé de 15 minutes, est excessive eu égard à son contenu. Le caractère subjectif des critères énoncés comme l’ « appréciation de l’engagement du candidat, sa personnalité, la sincérité et l’authenticité de ces motivations » nous semble également en contradiction avec les contenus des nouveaux concours tels qu’ils ont été annoncés ; articulés sur « la culture disciplinaire, la capacité à concevoir son enseignement et sur la connaissance du système éducatif ».

Plus généralement nous ne pouvons admettre que les coefficients proposés pour les épreuves écrites soient sous évalués.

La notion de « compétences professionnelles attendues » dépassent de notre point de vue le caractère pré-professionnel souhaité à cette étape du recrutement et relèverait de la certification de fin de formation professionnelle initiale à l’issue du stage en responsabilité.

Par ailleurs, ces compétences, regroupées en 3 ordres : « Pilotage du service de la vie scolaire, mise en œuvre d’un projet de vie scolaire et fonctions de régulation et de médiation », correspondent pour les 2 dernières à de nouvelles orientations données à la profession et sont inacceptables car en contradiction avec les attentes et les pratiques de la catégorie, centrées sur l’accompagnement et le suivi des élèves au sein des équipes pédagogiques.

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En effet, le « projet de vie scolaire » n’est pas actuellement un thème explicite au sein de la catégorie des CPE. Le même problème se pose concernant les fonctions de « régulation du CPE ».

Est-il le garant du respect des règles et du droit au sein de l’établissement scolaire ? La mission éducative de l’établissement scolaire peut-elle reposer sur un agent, aussi expert soit-il ? Enfin, la question de la médiation est, elle aussi, au cœur de controverses professionnelles et se doit d’être explicitée.

Nous ne pouvons valider une transformation du métier par le biais du processus de recrutement.

Nous demandons une réflexion globale sur le processus de formation et de recrutement des CPE dans le cadre d’un schéma cohérent liant la formation universitaire pré professionnel en master, le concours et la formation professionnelle initiale en IUFM aux côtés des enseignants.

Références

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