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Voyage à Genève et dans la vallée de Chamouni, en Savoie : ayant pour objet les sciences, les arts, l'histoire, le commerce, l'industrie, les moeurs des habitans, etc. etc.

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U n l i v r e r a r e s u r le M o n t - B l a n c et l a v a l l é e d e C h a m o n i x

L E S C H E V I N ( P h i l i p p e - X a v i e r ) . VOYAGE A GENEVE ET DANS LA VALLEE DE CHA M OU NI, EN SA V O IE ; ayant pour objet les Sciences, les A rts, l'H istoire, le Com m erce, l'Industrie, les M oeurs des habitans, ete. etc. Paris, A .A . Renouard, et Genève, Guers, 1812, in- 8, br., couv. grise de l'époque, étiquette im prim ée au dos, étiquette de rangem ent avec cote m anuscrite à l'encre, non rogné, dos un peu usé.

3 ff.n .c h ., 3 8 5 p p ., portrait de H .-B. de Saussure en fr o n tis p ic e , gravé par F ontanals d'après St. Ours.

Q u é ra rd V, 238. Perret 2646 : "Très rare et recherché". E dition originale, fo r t rare.

" C e récit de v o y ag e, accom pli en partie en com pagnie de B ourrit, com porte des d escrip tio n s in téressan tes sur la vie des h ab itan ts. Les ap p réciatio n s (plutôt flatteuses) portées sur B ourrit sont du plus grand intérêt. Enfin, L esehevin est sans doute le prem ier voyageur à s'être intéressé aux in sc rip tio n s portées sur les registres à la d isp o sitio n des voyageurs. L'ouvrage c o n tien t une b ib lio g ra p h ie s des livres consacrés au M ont-B lanc et à la vallée de C ham onix (61 notices)". Cf. Perret. L esehevin est probablem ent l'un des prem iers auteurs qui se so ien t in téressés aux remarques des voyageurs co n sig n ées sur les registres des h ôtels suisses (voir p. 3 22 et 371 ).

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\

V O Y A G E A G E N È V E

E T D A N S L A V A L L É E

D E G H A M O U N T ,

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d e l’i m p r i m e r i e d e Fr a n t i:

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n e a ^ e n e v e , /e /y. f e v r / c r iy4.o, m o r t I t act. ( /a m n e r iyçy .

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VOYAGE A G E N È V E

E T D A N S L A V A L L É E

D E C H A M O U N I ,

E N S A V O I E ;

A y a n t p o u r o h jet les Sciences , les A r t s , l ’H is to ir e , le Com m erce, l ’I n d u s tr ie , le s M œ u r s des h a b ita n s , etc. etc.

Par P . X . L E S C H E V I N , membre des A cadém ies de D ijo n , T u rin et Besançon ; des S ociétés des Scien­ ces naturelles de W étéra v ie ; de P hysiq ue et d’H is- to ire naturelle de G en ève ; d’H istoire naturelle e t d e M in éralogie d’Ié n a ; des S cien ces et Arts d e G r e n o b le , L ille et T rêv e ; et des S ociétés d’A g r i­ culture et de Pharm acie de Paris.

Sine doctrina v ita est quasi mortis imago. Ca t o n. D istich . A Pa r i s , c h e z A . A . R E N O U A R D , r u e Sa i n t- An d r é-d e s- Ar c s. A Ge n è v e, c h e z G U E R S , r u e d e l a Fu s t e r i e. 1812.

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A L A S O C I É T É D E P H Y S I Q U E E T D ’ H I S T O I R E N A T U R E L L E D E G E N È V E , H O M M A G E D E R E C O N N O I S S A N C E E T D E R E S P E C T .

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I N T R O D U C T I O N .

D e p u i s que les travaux de M. De-

saussure , les observations des autres savans Genevois et les écrits de M. B ourrit, on t rendu célèbres, dans tou­ te l’étendue de l’E u ro p e, les glaciers de C ham ouni, il arrive, chaque an­ n é e , dans la vallée de ce n o m , un grand nombre d’étrangers des deux sexes, attirés par le désir de jouir des magnifiques aspects que présente cette partie de l’ancienne Savoie. Les na­ turalistes viennent y en rich ir leurs herbiers de plantes superbes qui ap­ p artien n ent à tous les clim ats, ou y vérifier les hypothèses brillantes , les profondes théories que l ’étude de ces montagnes a fait naître ; les ar­ tistes y rem plissent leurs porte-feuil­ les de belles esquisses, de points de vue admirables; les hommes doués de sensibilité accourent s’y reposer au sein de la n a tu re , du fracas des

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gran-des c ité s, et com parer son désordre apparent avec le désordre trop réel de la société.-Quelques personnes, il est v r a i, sur lesquelles la mode exer­ ce u n empire ty ran n iq u e, se ren d en t à C h am o u n i, pour pouvoir le dire le reste de leu r v ie, et parler du cou­ rage et du sang froid do n t elles ont fait p re u v e , dans les prétendus d an­ gers qu ’elles ont courus sur les gla­ ciers; mais ces personnes sont forcées de convenir, qu ’en les y conduisant, la mode a eu u n résultat différent de celui qu ’elle pro d u it o rdinairem ent, q u ’elle leu r a procuré des jouissances réelles , que le voyage leu r a fait re­ trouver en elles-mêmes des facultés dont elles se croyoient dépourvues ; q u ’enfin elles en sont revenues meil­ leures.

T ous ceux qui on t parcouru les h au­ tes m ontagnes, savent quelle h eureu­ se influence elles exercent sur les sen­ sations des hommes qui y sont trans­ portés. Cet effet n atu rel de l’air que l ’on y respire, et de la grande

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pers-INTRODUCTION. S pective que l’on a sous les yeux , a été

exprimé avec vérité p ar plusieurs voya­ geurs habitués à bien observer (1) ; mais personne ne l’a-dépeint avec plus d ’éloquence que l’illustre citoyen de Genève. « C’e st, d it- il (2), une im ­ pression générale qu ’éprouvent tous les hom m es, quoiqu’ils ne l’observent pas to u s , que sur les hautes m onta­ gnes où l’air est plus s u b til, on se sent plus de facilité dans la re sp ira tio n , plus de légéreté dans le co rp s, plus de sérénité dans l ’esprit 5 les plaisirs y sont moins ard en s, les passions plus modérées; les méditations y prennent je ne sais quel caractère grand et su­ blime proportionné aux objets qui nous frappent; je ne sais quelle vo­ lupté tranquille , qui n ’a rien d’acre et de sensuel. Il semble q u ’en s’éle­ vant au dessus du séjour des hom ­ mes , on y laisse tous les sentimens bas et terrestres, et qu ’à mesure qu’on

(1) M M . D esa u ssu re , R a m o n d , e tc .

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approche des régions éthérées , l’arae contracte quelque chose de leu r in al­ térable pureté. On y est grave sans m élancolie, paisible sans in d o len ce, content d’être et de penser; tous les désirs trop vils s’émoussent ; ils p er­ d ent cette pointe aiguë qui les rend douloureux, ils ne laissent au fond du cœ ur q u ’u ne émotion légère et douce ; et c’est ainsi q u’u n heureux clim at fa it servir à la félicité de l ’homme , les passions qui font ailleurs son to u r­ m ent. Je doute qu ’aucune agitation violente , aucune maladie de vapeurs p û t ten ir contre u n pareil séjour p ro­ longé ; et je suis surpris que des bains de l’air salutaire et bienfaisant des m ontagnes ne soientpas un des grands remèdes de la médecine et de la mo­ rale. »

C ependant, malgré to u t ce q u’offre d ’attrayant la vallée de C liainouni, quoique l’affluence des étrangers y soit favorisée par de belles routes, de bonnes auberges, etc. il est n atu rel de penser q u e, sans le voisinage de

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INTRODUCTION. 5

Genève, cette affluence seroit moins considérable. Le to u r de son superbe lac bordé d’élégantes h abitations, de jolies villes, de villages riches et flo- rissans, est déjà u n des plus ch ar- mans objets de voyage que l’on puisse se .proposer. Si l ’on envisage en o u ­ tre les avantages de sa position et les agréinens de son séjour, on sera ten ­ té de croire que la visite des glaciers de Cliamouni est considérée p ar u n grand nom bre de voyageurs, comme u n accessoire, et que c’est principa­ lem ent la ville et le pays de Genève qu ’il on t p o u r but de connoître en sortant du lieu de leu r résidence.

La relation que j ’offre aujourd’h u i au public n ’a po in t été dictée par la ridicule vanité de l ’occuper de m o i, mais par la pure intention de rendre m on voyage, et quelques recherches auxquelles il m’a c o n d u it, utiles aux étrangers qui me suivront dans les lieux que j ’ai parcourus. A yant eu l ’occasion de passer p ar Genève, il y a quelques années , to u t ce que j’avois

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p u apercevoir p ar un coup d’œil jeté très rapidem ent sur ses embellisse- m e n s , seeenvirons , ses établissemcns p u b lic s, m ’avoit inspiré u n violent désir de revenir dans une ville où to u t est fait po u r intéresser les hom ­ mes qui recherchent en voyageant l’agrém ent u n i à l’instruction. M on goût pour l ’histoire n a tu re lle , ren - doit inséparable de ce d é sir, celui de visiter la vallée de C h am o u n i, et ses beaux glaciers que j ’avois à cœur de com parer avec ceux que j’avois déjà visités dans d ’autres parties des A l­ pes. R etenu par des occupations et des devoirs, je cherchai v a in em en t, depuis cette époque, une circonstance q u i me ram enât à Genève ; mais en oc­ tobre dernier (1), ma confiance dans les lumières de M. le docteur O d ie r, q u i passe, avec raison , po ur l ’u n des plus savans médecins de l ’E urope, me po rta à me rendre auprès de lu i, pou r

(1) 1 8 1 0. L ’im p ressio n de c e t o u v ra g e , r e ­

ta r d é e p a r les fo rm alités p ré lim in a ire s , a é té com m encée e n 1 8 1 1.

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IN TRO D U CTIO N . 7 le consulter sur la santé de m on épou­ se, et sur u ne maladie cruelle qui a déjà fait des victimes dans ma fam ille, et dont je pensois avoir des motifs de me croire attein t. J ’en profitai po u r exécuter le projet que je nourrissois depuis si lo n g -tem p s, et j ’employai du mieux qu ’il me fu t possible le temps que je passai dans cette v ille, avant de p a rtir po u r les glaciers, et après en être revenu. J ’ai saisi avec plaisir l ’occasion qui s’est présentée, de don­ n e r dans cet é c rit, u n témoignage pu­ blic de ma vive reconnoissance, aux savans illustres de Genève qu i m ’on t honoré du plus bienveillant accueil.

Mais en cherchant à me rendre u ti­ le par la publication de cet ouvrage, je n ’ai pas eu la préten tio n de rem ­ placer ceux qui o n t déjà p aru sur les mêmes contrées. Les écrivains qui m ’on t précéd é, n ’ont offert à la cu­ riosité des voyageurs que les sites re­ m arquables et les phénom ènes n a tu ­ rels. J ’y ai réuni des notions sur l’his­ toire de ce pays, son état ancien, ses

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h ab itan s, son com m erce, son indus­ trie, etc. E nfin, je n ’ai négligé aucun des rapports sous lesquels il peut in ­ téresser. L aliste suivante présente Vin­ dication des ouvrages, ou des mémoi­ res particuliers qui o n t été publiés sur cette partie des états de la Savoie , ou dans lesquels il est parlé avec une cer­ tain e étendue, de son h isto ire, de ses p roductions, de ses phénom ènes, etc.

I. Strabo , d e situ orbis ; lib. iv et

passim .

II. C. P lin ii secu n d i, historia mun­

d i; lib. n i , c a p . X X . De Alpibus et gen-

tibus Alpinis , et passim .

III. Chorographie des lie u x rem ar­

quables qui dépendent de la dom ina­ tion du D u c de Savoie , ta n t en deçà q u ’en delà les monts ; p a r J. D e le x .

C ham bery, F r. Pom ard, îS y i. in-8.° IV . Vallesiae descriptionis libri duo

e t de A lp ib us Commentarius; A uct. J. Sim ler. Tiguri , 1574. in-8.°

I t. cum a p p en d ice, s eu novis a d d i- tionibus. L u gd .B atav ., Elaevicr, i 633

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INTRODUCTION. 9 V. Toëme fra n ç a is su r la Savoie ,

sur l ’industrie e t le caractère de ses habitans ; p a r AI. J. T e lle tard. 1600.

VI. Généalogie de la maison de

F aucigny ; description historique de la Baronnie du même nom, de la v a l­ lée e t de l ’A b b a ye de S iz , avec le catalogue de ses Abbés y p a r AI. de N antbruide. A n n e cy , 1640. in -__

VU. Corona reale d i S a v o ia , d i

Fr. Agost. della Chiesa. C u n eo ,

i655. in-4.0

V ili. M éth o d e fa c ile po ur appren­

dre l ’histoire de Savoie, avec une description historique de c e t É ta t.

1697. in-12.

IX . Théâtre des E tats du D u c de

Savoie e t de P ié m o n t, tra d u it du la ­ tin de J. B la ëu . La Haie , M oetjens ,

1700. 2 vol. in-fol.

X. Relations des prem iers voyages faits aux Glaciers de la vallée de Cha- m o u n i, en 1742. M ercure S u is s e , de N eufcliatel; mai et ju in 1740.

X I. Instructions p o u r AI. D e * * * ,

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Sa-v oie, l ’abrégé de l’histoire de ses Sou­ verains , et quelques observations sur l ’histoire ancienne , p a r M . J. Poin­ tât. C ham béry, G orriri, 1761. in-12.

' XII. H istoire naturelle des G la ­

cières de S u isse, traduite de l ’a lle ­ m a n d de M . G rouner, p a r M . de K era lio . P a ris , Panckoucke , 1770.

in -4 .0 fig.

On taxe avec raison d’infidélité , les planches de cet ouvrage. Celle qui est consacrée aux Glaciers du Faucigny , n ’offre pas avec eux le m oindre p oint de ressemblance.

X III. Recherches sur les modifica­

tions de l ’Atmosphère ; p a r J . A . Ide­ ine. Genève , 1772. 2 vol. in-4.0

Cet ouvrage renferme les belles ex­ périences que M. Deluc a faites sur le B u e t, et ses observations sur d ’autres m ontagnes des environs.

X IV . V oyage pittoresque a u x G la­

ciers d e Savoie , f a i t en 1772 ; p a r M . B. G enève, La Caille, 1778. in-12.

M. B o u rritd it que son com patriote, q u i l’a gagné de vitesse, en pub liant

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INTRODUCTION. i i cette re la tio n , a fait le voyage des Glaciers très précipitam m ent, n ’en a vu q u ’u n s e u l, q u ’il n ’a f a i t , po ur ainsi dire, que re g a rd e r, et a observé, en g é n éral, de la m anière la plus su­ perficielle. L ’ouvrage n ’est pas p ar­ to u t d ’u n excellent to n , quoiqu’assez spirituellem ent écrit.

XV. Description des G la cières, G laciers e t amas de glace du D u ­ ché de Savoie ; p a r J \ï. T . Bourrit.

G enève, 1778. in-8.°

Cet ouvrage est le prem ier de ceux que M. B ourrit a publiés sur les Alpes de la Savoie. Depuis l’époque où il a p a r u , son auteur a suivi avec persévé­ rance le projet q u ’il avoit formé de rendre accessible aux étrangers cette p artie des A lpes, et de répandre dans toute l ’Europe la connoissance de leurs phénom ènes. E n tête du liv re , est un e lettre de M . Desaussure. Ce savant illustre a plusieurs fois , dans son grand o u v rag e, m entionné d ’une m anière fo rt honorable , les ten ta­ tives de M. B o u rrit, les routes no u

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-veiles , les aspects qu ’il a découverts, ses dessins, ses tab le au x , etc.

X V I. D escription des aspects du.

M o n t-B la n c , du côté du V a l d ’A o s t, des G lacières qui en d escen d en t, de l ’A llé e b la n ch e, de Corrnayeur , de la cité d ’A o s t, des M arons ou Cré­ tins , du G rand S a in t-B e rn a rd , des réservoirs immenses d ’eau au m ilieu des glaces , e t de la découverte de la M o rtin e ; P a r M . T h. B ourrit. L au ­

sanne , 1776. in-8.°

L ’ouvrage est dédié au Roi de Sar- daigne.

X V II. Etrennes historiques de la

Savoie ; p a r M M . L u llin . Cham béry,

L u llin.

Elles ont été publiées po u r la pre­ m ière fois en 1776 , et "ont continué à paroître au com m encem ent de cha­ que année , jusqu’à la révolution.

X V III. R e la tio n de d ifférens vo y a ­

ges dans les A lpes du F aucigny ; p a r M essieurs D . et D . ( Deluc et D en-

ta n ). M a a stric h t, D ufour et R o u x , 3776. in-12.

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INTRODUCTION. i 3 X IX . R ela tio n d ’ini vo ya g e a u x

A lp es de Savoie, f a i t au mois d ’août iyy8.

Tom e V des Lettres p h y siq u e s e t

morales sur l ’histoire de la terre e t d e l ’homme ; p a r J. A . D elu c. Paris

et La H a ie , 1779. 5 vol. in-8°.

Ce voyage a été exécuté p ar M M . D eluc, lils , frère et neveux de l’au­ te u r, M. D entan et d ’autres am ateurs d ’histoire naturelle. C’est sur trois relations différentes qui fu ren t en ­ voyées à M. J . A. D eluc, q u ’il com­ posa celle-ci.

X X . P récis d ’un M ém oire sur le

m ouvem ent p ro g re ssif des glaces dans les G laciers , e t sur les phénom ènes qui dépendent de ce déplacem ent successif ; p a r AI. D esm arest. Jo u r­

n al de physique, tome x m . 1779. X X I. Voyages dans les A lp es , pré-

cédés d ’un essai sur l ’histoire natu ­ relle des environs de Genève j p a r H orace-B énédict D esau ssure, P ro­ fe sse u r de philosophie dans l ’A ca d é­ m ie de Genève. N eufchatel, F a u c h e,

(28)

1779 , 1786 , 1796 , 4 vol. in -4 .0 otl 8 voi in-8.°

Cet ouvrage est le plus beau m onu­ m ent qui ait jamais été élevé à la science qui s’occupe de l’histoire du Globe. « Je m ’estime h e u re u x , d it Dolom ieu (1), quand je puis citer quelques-unes de ces grandes et belles observations de D esaussure, dont jé tiens à h o n n eu r de me déclarer l ’élève, puisque ses ouvrages ont pres­ que toujours été mes guides ", puisque j ’ai appris de lu i comm ent on pouvoit discuter les grands faits géologiques, et l’usage qu ’on en devoit faire pour la théorie ; puisqu’il est u n des prem iers et des meilleurs In stitu teu rs de la science qui traite de la constitution de nos continens. »

P o u r satisfaire l’im patience des sa- vans et du public qui désiroient égale­ m ent la publication des deux derniers

(1) R a p p o r t f a i t à l ’I n s t i t u t n a tio n a l, p a r

le cit. D o lo m ieu , In g é n ie u r des m in e s, sur ses V oyages d e l ’an v e t de l ’an r i . Jo u rn a l

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INTRODUCTION. t 5 volumes de son o u v rag e, M. Desaus- sure en a détaché plusieurs m orceaux qui ont paru dans le Jo u rn a l de phy­ sique, de 1787 à 1794.

Pas une observation intéressante sur l ’histoire naturelle de la route que j ’ai suivie, n ’ayant échappé à M. D esaussure, ç’eû t été une vanité ri­ dicule à moi de chercher d’autres ex­ pressions que les siennes. J ’ai donc fa it usage de son texte m êm e, et c’est le plus puissant titre de recom manda­ tio n de ce livre.

X X II. E x tr a it de quelques Eettres du D octeu r P a cca rd , sur les causes de l ’arrangement en arc , en fe s to ji, en coin, etc. ; et de la direction ob li­ que , perpendiculaire , horizontale des couches vraies e t apparentes, etc. ; et sur la m anière d ’im iter artificielle­ m en t les mines. Jo u rn a l de physique ,

tome x v iii. 1781.

Le D octeur Paccard, de C ham ouni, est celui qui est parvenu le prem ier sur le Mont-Blanc. Il cherche à ex­ pliquer dans ces Lettres, les causes

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di-verses des formes bizarres que l ’on ob­ serve dans les couches des montagnes qui bordent la vallée de l’Arve.

X X III. Lettres sur la Suisse , adres­

sées* à M adam e de M * * * , p a r un voyageur fra n ç a is , en i j8i. On y a jo in t une carte générale de la Suisse e t des G laciers du F aucigny , la p lu s e x a c te qu i a it encore p a ru , etc.

Genève et Paris , 1780. 2. vol. in-8.° X X IV . Essai géographique , suivi

d ’une topographie souterraine , m i- néralo g iq ue, e t d ’une docim asie des E ta ts de S. M . le R o i de Sardaigne , en terre fe r m e j p a r M . le Chevalier N icolis de R obilant. Mémoires de l’A­

cadémie royale des sciences de T u rin , volume de 1784 - 1785, prem ière p a r ­

tie.

XXV. Recherches ana lytiq u es sur

les Schistes de Sallanches ; p a r M . Tingry. Mémoires de l’Académie roya­

le des sciences de T u rin , volume de 17 8 4 -1 7 8 6 , seconde parti«.

XXVI. N ouvelle description g é n é ­

(31)

IN TRO D U CTIO N . i 7

Vallées d e glace e t G laciers , qu i fo r m e n t la grande chaîne des A lp es de Suisse , d ’Ita lie e t de Savoie ; p a r M . Bourrit. G enève, P. B arde, 1780 ,

1785, 1787. 3 vol. in-8.°

Les deux premiers volumes de cet ouvrage qui es t connu aussi sous le nom de D escription des A lp es Pennines e t

R hétiennes , on t été présentés au R oi

de F ran c e , p ar l’auteur. Le troisièm e, publié pour la prem ière fois, en 1780, est dédié à M. de Buffon. L ’ouvrage renferm e de fort jolies gravures, faites sur les dessins de l ’a u te u r, p ar M. M o ite , célèbre g ra v e u r, et M .1|e sa fille.

XXVII. Nouveau voyage au M o n t-

B la n c j p a r M . B o u r r it, f a i t en Z7S5.

Jo u rn a l des Savans, janvier, 1786. Cette tentative a été décrite par M. Desaussure % dans le second volume de ses voyages.

X X V III. Prem ier voyage f a i t à la

cime de la p lu s haute montagne d u continent ; p a r M . le D octeur Pac- card. 1786.

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X X IX . Excursion dans les mines

du ha u t F aucigny , e t description de d e u x nouvelles routes pour aller sur le B u e t e t le Breven , avec une notice sur le Jardin ; p a r M . B erth o u t Van- Berchem . Lausanne , 1787. in-8.°

X X X . E ettre d e M . D elu c sur les

observations fa ite s p a r M . Desaus- su re , sur la cime du M o n t-B la n c .

Jo n rn al de p h y siq u e , tome x x x i,

1 7 8 7

^

X X X I. L e ttre de M . P ic te t P ro­

fe ss e u r de p h y siq u e , à M . D elam é- therie , su r une n ou velle substance m inérale e t sur la M o lybdèn e. J o u r ­

nal de physique , tom . x x x i, 1787. M. Pictet avoit déjà publié en 1786 , dans les Nouvelles de la R ép u b liq u e

des L ettres , la description de cette

substance q u ’il venoit de découvrir dans la vallée de C ham ouni.

X X X II. Notice historico-topogra-

ph iq u e sur la Savoie suivie d ’une généalogie raisonnée de la M aison royale de ce n o m , e t du tableau chronologique des Chevaliers de l ’A n

(33)

-INTRODUCTION. 19

nonciade ; p a r M . J. L u llin . Cham­

ber y , 1787. in -8 .0

X X X III. V oyage pittoresque a u x

A lp es Fennines , p a r M . A lb a n is- Beaum ont. Genève, 1787. in -fol.

XXXIV. V oyage cu rieu x d ’un

L o rd A nglais , en Faucigny.

Je trouve l ’indication de ce livre que je n ’ai pu découvrir, dans le D ic ­

tionnaire historique, litté ra ire , etc. des Dépal'temens du M o n t-B la n c e t du L é m a n , dont il sera question ci-

après.

X X X V . Itin éra ire de la V a llée de

C ham ouni, d ’une p a rtie d u B a s V a ­ lais e t des montagnes avoisinantes ; p a r M . B erthout V an-Berchem . Lau­

sanne , 1790. i n - 12.

XX X V I. E ta t m o ra l} p h ysiq u e et

p o litique de la M aison de Savoie.

Paris , B uisson, 1791. in-8.°

Cet o u v rag e, que l’on attribue à M. le général Doppet , est un e cen­ sure très sévère du gouvernem ent du dernier Roi de Sardaigne. On lit dans ce livre des détails fort curieux; m a is,

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dit M. Barbier (i), le ton que l’auteur p re n d , avertit le lecteur de se pré­ m unir d ’une sage défiance, et de se souvenir que l’esprit de parti défigure jusqu’à la vérité.

X X X V II. L ettre de M . V ietet ,

Professeur de philosophie à Genève , à M . D elam étherie , su r un Spath- fiu o r rose octaèdre de Chamouni.

Jo u rn al de physique , tome x l. 1792.

X X X V III. L ettre à M- D e la

L a n d e , sur la chaleur de l ’eau bouil­ la n te , la mesure barométrique du M o n t-B la n c , e t les variations du baromètre ; p a r M . D elu c. Jo urn al

de physique, tome x l i i. 1798.

XXXIX. Description des Glaciers

du Faucigny , p a r M . A lb a nis-B ea u - mont. 1790.

X L. L ettre à M . W itten b a ch , sur

une nouvelle route p o u r a lle r sur le B u e t , su r le r e lie f de JM. E x scb a ­ quet , e t sur les mines de Servoz ;

(1) N o u velle B ib lio th è q u e d’un homme de g o û t. T om e i v , page 146.

(35)

INTRODUCTION. 21

p a r M . B erthout V an-Berchem . M a­

gasin Encyclopédique , an iv , 1795. Tome iv.

X L I. D escription m éthodique d ’une

suite de Fossiles du M ont-B lanc et des montagnes avoisinantes, fa ite p a r le C. B erth out , sous les y e u x de W e r n e r , professeur de minéralogie à Freyberg. Jo u rn a l des mines , n.°

V II, an I I I , 1795.

Supplém ent à cette description.

Jo u rn a l des m ines, n.° X.

X LII. M ém oire p our servir à la

description minéralogique du dépar­ tem en t du M ont-Blanc. Jou rn al des

m in es, n .os IV et V , an I I I , 1795. A l’époque où ce mémoire a paru , une grande partie du Faucigny appar- tenoit au départem ent du Mont-Blanc.- X L III. Voyage au M o n t-B la n c ,

p a r Jérôme L a L a n d e. M agasin en­

cyclopédique , an V , 1796 , torn. 4 - X LIV. M ém oire sur les variations

de hauteur e t de tempéraUire de V Arve , p a r M . D esaussure. Journal

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XLV. R ela tio n d ’un accident J a ta l

arrivé à un voyageur sur le G lacier d u B u e t ; e t avis a u x curieu x qui parcourent les montagnes et p a rticu ­ lièrem ent les glaciers ; p a r M . A . Rietet. Bibliothèque britannique, tom.

X IV , V .c année, an V III, 1800. Scien­

ces e t Arts.

X LV I. V o ya g epittòresque en Suis­

se e t en Ita lie , p a r Cambry. P aris,

an IX , 1801. 2 vol. in-8.°.

X LV II. E x tr a it d ’une lettre de J\I.

B ourrit , annonçant la cinquièm e ascension au M o nt-B lanc. Bibliothè­

que britannique , tom. XX , V II.e année , 1802. Sciences et arts.

X LVIII. D escription des A lp es

G recques e t Cottiennes , ou Tableau historique e t sta tistiq u e de la Savoie , sous les rapports de son ancienneté, de son é te n d u e , de sa p o p u la tio n , d e ses antiquités e t de ses productions m iné ralog i que s ; suivi d ’un précis des événemens m ilitaires et politiques qui ont eu lieu dans cette province, depuis sa réunion à la F ra n c e , en i~ç)X,

(37)

IN TRO D U CTIO N . 23

ju s q u ’à la p a i x d ’A m iens , en i8oz ; p a r J.-F . ALbanis - B eaum ont. Pre^

m i ère partie. Paris , de l ’imprimerie de P. D idot l’a în é , an X I, 1802. 2 vol. in-4-°- A tlas, grand in-folio.

Seconde partie. Paris , 1806, 2 vol. in -4.0.

X L IX . N ote sur les a i quilles rou­

ges , dans la v a llé e de Ckamouni ; B ar F. B erg er de Genève. Jou rn al de

physique , tom . L V I I, i 8o3 .

L. D escription des Cols ou Passa­

ges des A lp es ; p a r M . Bourrit. Genè­

v e , Man g e t , an X I , i 8o3 . 2 volumes in*-8.°

LI. D escription d ’un phénom ène

c u rie u x , observé sur les glaciers de Ckamouni , e t quelques observations a u x q u e lle s i l a donné lie u , sur la propagation de la chaleur dans Les flu id e s , adressées à la société royale de Londres ; p a r B enjam in , comte de Rumflord. Bibliothèque britanni­

que , tome X X V I. IX .e a n n é e , 1804.

Sciences e t arts.

(38)

Ingénieur en c h e f des M ines , à Al. G illet-L a u m o n t, Conseiller des A li­ nes. Jo u rn al des mines , n.°,X C IX ,

an X I I I , i 8o5 .

Cette lettre contient des observa­ tions sur quelques parties des A lpes, voisines du M ont-Blanc, qui n ’avoient encore été n i observées n i décrites.

LIII. Construction e t usage d ’un

baromètre p o r ta tif destin é au nivel­ le m e n t, suivi des résultats des p rin­ cipales observations barométriques qui ont été fa ite s dans les A lp es, le Jura, les Vosges, le M orvant, e t dans les p la in e s q u i séparent ces chaînes de montagnes ; p a r A I. A n d ré de G y.

Jo u rn al des mines , n .os cv ii et c v m , an K in , i 8o5.

L ’habile p h y sicien , auteur de cet im portant mémoire, étoit jadis connu sous le nom du P. Chrysologue de G y , capucin. Il étoit membre des académies de Cassel et de Besançon.

LIV. L ettre de AI. le professeur

Ju rin e, de G enève, à AI. G illct-L au- m ont, membre du Conseil des m in es,

(39)

INTRODUCTION. a 5

Correspondant de l ’Institut. Jo u rnal

des m ines, tome x ix .e

Cette lettre contien t des observations sur la nécessité d ’une nouvelle nom en­ clature en géologie, et les dénom ina­ tions p ar lesquelles son savant auteur propose de rem placer les noms de cer­ taines roches q u ’on ne peut désigner sans périphrase.O n trouve, ta n t dans le texte que dans les notes, des remarques fort curieuses et instructives, sur la constitution de la plu p art des princi­ pales montagnes qui en to u ren t la val­ lée de Cham ouni.

LV. Théorie de la surface actuelle

de la terre, ou p lu tô t Recherches im­ p a rtia le s sur le temps e t l ’agent d e L’arrangement actuel de la surface de la te rre , fo n d é e s uniquem ent sur les fa its , sans système et sans hypothèse ; p a r M . A n d ré de G y. Paris, 1806,

in-8.°

Cet ouvrage renferm e, sur l’état ac­ tuel du globe, une foule de considé­ rations im portantes et nouvelles qui presque toutes appartiennent à l ’au-

(40)

teu r. A la suite est u n rap p o rt fait à l ’Institut, dans lequel sont consacrées de la manière la plus h onorable, les obligations qu’a l’histoire n atu relle de la terre , à M. A ndré de Gy.

LV I. D escription et analyse d ’une

source therm ale , découverte p rès Saint- G ervais, départem ent dû L é ­ m a n ; extraites d ’un ra p p o rtfa it à la Société de p h ysiq u e et d ’histoire na­ turelle de Genève , p a r une commis­ sion de quelques membres de cette so­ c ié té , avec Une carte topographique des environs de la source, ju sq u es a u x glaciers d e Chamouni. B ibliothè­

que b rita n n iq u e , tome xxxiv.e x n . e année. 1807. Sciences e t arts.

LVII. H auteurs de p lu sieu rs lie u x ,

déterm inées p a r le baromètre , dans le cours d e d ifféra is voyages f a i t s en F rance , en Suisse , en Ita lie; p a r Fr. B erg er, docteur-médecin de G e­ nève. Jo u rn al de physique , tome

XXIV. 1807.

Cet ouvrage compose u n supplé­ m ent de la plus h au te im portance /

(41)

INTRODUCTION. 27 aux Voyages de M. Desaussure. Les observations qu’il contient s’étendent sur des montagnes dont personne n ’avoit encore p a r lé , l ’au teu r ayant traversé leurs chaînes dans toutes les directions, et opéré avec le plus grand soin.

L V III. D ictionnaire h isto riq u e,

littéraire et s ta tistiq u e , des départe- mens du M o n t-B la n c e t du Lém an , contenant Vhistoire ancienne e t mo­ derne de la Savoie; p a r M . J. L . G rillet. C ham béry, J.-F . Pujdiod,

1807. 3 vol. in-8.°.

L ’au teu r plein de zèle pour la gloi­ re de sa p a trie , a employé plusieurs années à recueillir, dans les archives et les titres des com m unes, dans les mémoires manuscrits dont il a obtenu la comm unication, enlin dans les sour­ ces les plus pures de l’h isto ire , les m atériaux de cet ouvrage d ’au tan t plus in té re ssa n t, que beaucoup de pièces im portantes ont été détruites ou dispersées p ar les suites de la révolu­ tion et de la guerre. On y trouve

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par-ticulièrem ent des renseignemens pré­ cieux sur les grands hommes et les gens de lettres , qu i ont illustré la Savoie, et sur leurs ouvrages im pri­ més ou manuscrits.

LIX. Voyage épisodique e t p itto ­

resque, a u x glaciers des A lp es ; p a r

3 1. F. Vernes de Genève. D e u xiè m e édition. P a ris, 1808, in-12.

LX. Itinéraire de Genève , des

glaciers de Cham ouni, du V a la is e t dìi canton de V a u d ;p a r 3 1. T h. Bour- rit. Genève J.-J. Pasclioud , 1808 ,

in-12.

Cet ouvrage est le dernier qu ’ait publié M. P o u rrit. Tous ses écrits ayant rapport aux Alpes de la Savoie, je les ai m entionnés successivement. Il a publié en outre une lettre à M iladi Craven , sur le voyage à la cime du M ont-Blanc , exécuté p ar M. le che­ valier de Beaufoix,physicien A nglais; et une brochure sur le guide Jacques B alm at, qui a été traduite en A lle­ mand.

(43)

INTRODUCTION. 29

autour du M o nt-B lanc, avec une carte topographique des environs de la sour­ ce therm ale , découverte en 1806,p rè s de S a in t-Gervais ; p a r J.-P. P ictet. \

G enève, M an g et, 1808, in-12.

Plusieurs recueils d e p o in ts de vue p ris dans les A lp es de la S a v o ie , p a r M M . B a ckler d ’A lb e , L in e h ,

etc.

Beaucoup de voyageurs ayant ter­ miné leurs courses en Suisse , p ar la visite des glaciers de la Savoie, on trouve dansplusieurs relations publiées sous le titre de V oyage en Suisse, des chapitres particuliers où il est traité de ces glaciers. Il existe encore dans les Mémoires des académies étrangères, et notam m ent dans les Transactions

philosophiques de la Société royale de L o n d re s, des mémoires sur les

Alpes en g én éral, ou sur quelques- unes de leurs parties. On sent qu ’il m’eût été impossible de donner une indication exacte de chacun de ces

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travaux. J e me bornerai donc à dire que les mémoires et les observations de M .Schuckburgh, qui on t été si sou­ vent cités par M. D esaussure, se tro u ­ vent dans les Transactions philoso­

phiques. M. le professeur A. Pictet y

a égalem ent inséré, volume de 1791 , u n savant mémoire qui contient le projet d’une mesure d’u n degré de la­ titude et de deux degrés de lo n g itu d e , dans le parallèle de Genève.

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V OYAGE A G E N È V E

E T D A N S L A V A L L É E

D E G H A M O U N I ,

E N S A V O I E .

CHAPI TRE I er

Ge n è v e. Commerce, In d u strie , So­

ciété p o u r l ’avancem ent des arts , Instruction p u b liq u e , B ibliothèque p u b liq u e .

C ’est ordinairem ent G enève, que les personnes qui se proposent de vi­ siter les Alpes de la Savoie, choisis­ sent pour le p o in t de leu r départ. Sa p o sitio n , à l’em branchem ent des ro u ­ tes de la F ra n c e , de l ’Ita lie , de l ’A l­ lemagne et de la Suisse, son beau la c , ses charm antes prom enades, la

(46)

32

magnificence de scs environs; les jouis­ sances q u ’il offre aux amis des scien­ ces et des a rts , par la fréquentation de ses établissemens d’instruction , de ses savans et de ses a rtiste s, et la vue de leurs riches collections -, l’immense étendue de ses relations commercia­ les j les ressources enfin qu ’il fo u rn it aux étrangers pour se rendre par-tout où leurs affaires ou leurs goûts les ap­ p ellen t ; to u t les y attire et les y re­ tie n t , et tel d ’entre eux bien déter­ m iné à ne s’y arrêter que le temps nécessaire pour y chercher les moyens de continuer son v oyage, a été tout étonné de s’y retrouver après u n assez long séjour.

Je ne décrirai pas m inutieusem ent la ville de Genève. Outre les ouvra­ ges publiés plus ou moins récemment, dans le bu t unique de la faire connoî- t r e , il est peu de Voyages en Suisse et en Ita lie , dans lesquels on n ’en rencontre une description assez éten­ due ; mais les changemens survenus dans sa situation p o litiq u e , en en

(47)

ap-ET A CHAM OUNI. 33

p o rtan t dans ses in térêts, son régim e administratif" et dans l’état p articu ­ lier de la plu p art de ses liab itan s, la font considérer sous des aspects nou­ veaux, et ren d en t nécessaires de n o u ­ velles indications sur les objets qui fixent le plus ordinairem ent les re­ gards des voyageurs curieux d ’obser­ ver et de s’instruire.

E n e n tra n t à Genève, on reconnoît sans peine , au m ouvem ent et à l’ac­ tivité q u ’on y a p erço it, au nom bre des passans qui se croisent dans les ru e s, et à leur air sérieux et occupé, que l’on aborde une place où régnent le commerce et l’industrie. On au ro it même lieu de s’étonner de cette af­ fluence, dans une ville dont la popu­ lation qui excède à peine v in g t-deu x m ille ames , est en grande partie com­ posée d’artisans et ouvriers employés dans l’in térieur des ateliers, si l ’on ne réfléchissoit qu ’elle doit être a ttri­ buée au peu d’étendue de la ville et au grand nombre d’étrangers q u ’elle renferme en to u t temps. A u dire des

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h ab itan s, ce concours étoit bien plus grand autrefois.

Tous les genres d’industrie o n t été tentés à G enève, et se sont succédés to u r-à-to u r , suivant les circonstances qu i les faisoient déchoir ou prospé­ re r dans les états voisins. Le peu de difficultés qu’éprouvoient ces divers changeinens, et la prom ptitude avec laquelle étoient levés les obstacles qui résultoient du m anque d’ouvriers, de leu r inhabileté, du défaut de m atiè­ res, etc., sont des preuves du caractè­ re entrep ren an t des Genevois, de leur adresse, de leu r aptitude aux affaires et de leur disposition à réussir dans tousles arts. Le besoin d’em ployer u ti­ lem en t, pour leu r fortune , ces h e u ­ reuses facultés , le désir d’augm enter les relations de leurs comptoirs, et de leu r p ro cu rer des correspondances plus sûres, conduisent un grand nom­ bre d’entre eux à consacrer u ne p ar­ tie de leu r vie à des établissemens dans les pays étrangers. Il n ’est peut-être pas de grandes places de commerce,

(49)

ET A CHAMOUNI. 35

ta n t en E urope que dans les autres parties du monde , où il ne se trouve des Genevois, ayant des rapports plus ou moins directs avec leu r patrie , ou exerçant des arts ou des profes­ sions.

L ’Im p rim erie, in tro d u ite dans leur ville, en 1478, (1), a continué à y fleurir pendant u ne longue suite d ’an ­ nées, et a fourni à de grandes entre­ prises ; mais déjà plusieurs années a- v ant la réu nio n de Genève à la

Fran-(1) P lu sieu rs liv r e s , dont la date est certai­ ne , o n t été en effet im prim és à G e n è v e , en 1478. Cependant M . S enebier cite dans son

H is to ir e litté ra ire de cette ville, u n m anuscrit

dont il ignore l’a u te u r , e t dont il est v r a i, il ne g a ra n tit pas l ’e x a c titu d e , m ais dans' lequel il a lu -que les F ranchises d ’A dhem ar F ab ri , avoient été im prim ées à G e n è v e , en 1454. Q uoi q u ’il en s o it, la prem ière im prim erie établie en S u isse, a été celle de Genève , e t ses succès fu re n t si ra p id e s, que la lib ra irie y devint une branche considérable de com m ercé. On connoît les beaux ouvrages qui sont sortis de dessous les presses de M M . de T ournes e t Cram er.

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c e , cet a rt ne s’exerçoit plus guèreS que sur des objets de d étails, et les tentatives faites à diverses reprises po u r le relever p ar le secours de la gravure en taille douce, avoient été sans succès. Des fabriques d e .d ra p s, de toiles, de ru b an s, de velours, d’é­ toffes de so ie , de galons et autres ou­ vrages analogues, en or et en arg en t, y o n t prospéré long-tem ps. Les p a­ piers peints y on t été te n té s, mais n ’on t pu soutenir la concurrence avec ceux fabriqués à Paris et à Lyon. E n ­ fin l’orfévrerie, la bijouterie et l’h o r­ logerie subsistent avec splendeur de­ puis un très grand nom bre d ’an n ées, quoiqu’à diverses époques elles aien t éprouvé, dans leur activité, quelques variations. La dernière occupe encore aujo u rd ’h u i, soit directem ent, soit p ar les professions qui s’y rapportent, u n sixième de la population. On doit dire à la louange des Genevois, que dans les diverses branches d’industrie qu’ils ont embrassées, ils se sont tou­ jours efforcés d’arriver à la perfection

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E T A CHAM OUNI. 37

des procédés et des résu ltats, et de fabriquer non-seulem ent beaucoup et v ite , mais aussi le m ieux possible. U ne société, dont l’objet est de favo­ riser les recherches et les am éliora­ tio n s, ayant été établie en 1776, sous le titre de Société p o u r l ’avancem ent

des a rts; elle n ’a pas cessé de te n d re ,

avec beaucoup de succès, vers le bu t de sa c ré atio n , et de rendre aux arts . 'S plus signalés services, en distri­ b u an t an n u ellem en t, ou dans l’occa­ sion , des p r ix , des encouragemens et des p rim es, et en se livrant à tou­ tes les expériences nécessaires, sans que la dépense l ’ait jamais arrêtée.

Les établissemens d ’instruction é- toien tp lu s m ultipliés à Genève, qu ’ils ne le sont com m uném ent dans les villes de cet ordre. L’année qui suivit celle (1) où la réform ation y fu t gé­ néralem ent adoptée, fu t m arquée p ar la fondation d ’un Collège pour l’en­ seignem ent des langues Grecque ,

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tine et Française. Vingt-trois ans après ( i ) , u ne nouvelle in stitu tio n non moins im portante, v in t signaler encore la protection que le Gouver­ nem ent, fidèle à sa devise (2), accor- doit aux lettres et aux sciences ; et u n e U niversité fu t créée sous le titre d ’Académie. On lu i attacha de nom ­ breux professeurs qui exercèrent avec distinction. Ces deux établissem ens, q u i reçu ren t diverses am éliorations p ar la s u ite , o n t subsisté jusqu’à nos jours , avec une u tilité constante (3); et Genève n ’a rien à regretter à cet

(1) i55(j.

(2 ) P o s t tenebras l u x .

(3) Beaucoup d’étrangers envoyoient leurs enfans à Genève pour y faire le u r éducation. L e C zar P ie r r e - le - G ra n d , en adressant au grand C onseil, le fils de son M inistre L efort,, lu i écrivit ainsi : Q u’i l s o it d a n s votre A c a ­

dém ie po u r se fo rm e r le cœ ur e t l ’esp rit, e t y recevoir une éducation q u i le fa s s e e x c e lle r dans la p o litiq u e , da n s l ’a rt m ilita ire , com­ me dans tous les arts lib é ra u x . L efort étoit

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E T A CHAM OUNI. 3 9

é g a rd , l ’Em pereur a y a n t, dans la nouvelle organisation de l ’instruc­ tion publique, m aintenu l’Académie à peu près dans l’état où elle étoit précédemment. Dans deux autres éco­ les qui p o rten t le .nom d'Ecoles p r é ­

paratoires , sont professés le d ro it,

la médecine et les sciences qui y ont rapport. Le Collège n ’a pas cessé d ’exister.

U ne ville qui pren o it u n si grand in térêt aux progrès des sciences et à la propagation des connoissances, ne pouvoit négliger l ’établissement qui en conserve le dépôt; aussi possède- t-elle une bibliothèque fort considé­ rable. On porte à cinquante mille vo­ lumes le nombre des livres qui y sont contenus , calcul que je crois exa­ géré. Les belles éditions du quinzième siècle qu ’on y v o it, vien n en t en partie de la bibliothèque du célèbre Bonni- vard ( t ) , q ui la donna en i 5o i , po u r

(1) B onn iv ard , P rieu r de S t.-V ic to r, homme également distingué par son caractère, son

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sa-en faire le noyau d ’une bibliothèque publique. Elle a été successivement enrichie par de nouveaux dons et par des acquisitions faites aux dépens de la République , et renferm e une col­ lection fort précieuse de m anuscrits. M. Senebier, u n des plus savans Con­ servateurs q u ’elle ait e u s , dont les lettres et les sciences déplorent éga­ lem ent la perte encore récente , a fait connoître au public ces m anuscrits, par le catalogue raisonné qu’il en a fait p aro ître en 1779 (1). Quoique cette riche collection soit ouverte à des jours fixes, les étrangers en ob­ tien n en t facilem ent et en to u t tem ps, l ’entrée de MM. les Bibliothécaires , dont on ne peut assez louer l ’obli­ geance et la politesse.

voir profond e t sa sagesse, et qui a rendu à la ville de Genève les plus ém inens services.

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C H A P I T R E II.

Ge n è v e, suite. Savans illu stres, Ob­ servatoire, Jardin de B otanique 3

Collections d'histoire n atu relle.

L es Savans que Genève a produits, on t au tan t illustré leur patrie parleu rs ouvrages, qu ’ils l’ont utilem ent servie dans les Conseils et dans les emplois publies. E n apportant dans l ’exercice des places, l’esprit d’analyse et la rec­ titude de jugem ent nécessaires pour p arco u rir avec succès la carrière des sciences, ils ont fourni et fournissent encore chaque jour de nouvelles p reu ­ ves que la conduite des affaires n ’est po in t incom patible avec les études qui conduisent au savoir. Ces hommes estimables se distinguent encore p a r l ’excellence de leu r caractère. Les ri­ valités, la basse jalousie, les petites passions qui rétrécissent l’ame , et nuisent aux progrès des connoissan- ces, sont ignorées parm i eux.

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L’étran-ger qu ’ils accueillent toujours avec complaisance et bonté , les voit au prem ier abord , ce qu ’ils sont réelle­ ment. Sans cesse réunis p o u r coopé­ rer de concert à l’avancem ent des scien­ ces , au perfectionnem ent des arts, ils ne craignent p a s , quand ils sont con­ sultés , de dire to u t ce q u ’ils sav e n t, de com m uniquer leurs idées, de m et­ tre leurs recherches en commun. Les fonctions de l’enseignem ent, que plu ­ sieurs d’entre eux remplissent g ra tu i­ tem ent , prouvent q u ’ils n ’am bition­ n e n t d’autre récompense de leurs tra­ vaux , que la certitude d ’avoir été u ti­ les. Genève leu r doit des institutions et des établissemens , - que souvent ils on t favorisés de leu r propre fortune. L ’O bservatoire, fondé en 1770, p ar M . M allet, Professeur d’astronom ie, e t anprès duquel se trouve u n jardin de botanique , a été ren d u célèbre par ses propres observations (1) et p ar

cel-(1) Ces observations se c o n tin u e n t e t sont publiées chaque mois dans la B ib lio th è q u e bri­

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E T A CHAM OUNï. 43

les cle MM. Trem bley et Pictet. C’est à M. Desaussure que les arts sont re ­ devables de la société créée po u r leur avancem ent.

Q uoique les diverses branches des connoissances hum aines a ien t été cul­ tivées avec distinction p ar les Gene­ vois, cependant leu r esprit observa­ teu r et réfléchi semble les rendre plus propres aux sciences m athém a­ tiques et physiques , disposition que les merveilles naturelles dont ils sont e n to u ré s, ont p u faire n a ître , et con­ trib u en t sans cesse à entretenir. Il n ’est aucune de ces sciences à laquelle n e se rattache le nom d’u n d’entre eux. On a déjà rem arqué q u ’au m ilieu de cette foule d ’hommes illu stres, il ne s’est rencontré aucun poëte que l ’on puisse citer comme supérieur , et q u ’en g é n é ra l, le style de leurs écrivains m anque de légère té et de co­ loris. Cette observation , qui est fon­ dée , n ’a rien qui doive surprendre. En e ffe t, l’éducation à Genève est toute grave et sans aucun mélange

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d ’aménité , et rien n ’est plus propre à éteindre l’im agination la plus ardente et le génie le plus p o é tiq u e , que les conversations sérieuses et les discus­ sions de politique ou d’in té rê t, dont les oreilles des jeunes-gens sont re­ battues depuis leu r tendre enfance.

Les précieuses collections formées p ar leurs naturalistes , sont dignes de toute la curiosité des étrangers. E n les sig n a la n t, j’acquitterai ce que je dois de reconnoissance à leurs possesseurs, pour la bonté avec laquelle ils m ’ont permis de les visiter.

A leux tê te , je placerai celle de M . Boissier, R ecteur de l ’Académie im­ périale et Professeur de chimie appli­ quée aux arts. Cette riche collection , dont M.Boissier vient de faire don à l ’Académie , embrasse plusieurs par­ ties de l ’histoire n a tu re lle , et offre une belle réu n io n d’oiseaux bien con­ servés , qui a été recueillie et lui a été cédée par M. le Professeur Ju rin e (i).

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ET A CHAM OUNI. 45

Ses m inéraux sont d’un superbe choix, e t pour indiquer les m orceaux rares q u ’on y ad m ire, il faudroit s’arrêter sur u n trop grand nom bre. Je citerai seulem ent u n magnifique cristal de chaux lluatée rose, octaèdre , venant du Saint G othard. Q uand j’eus l’ho n ­ n e u r d’être admis chez M. B oissier, son cœur saignoit encore de la m o rt de son fils, jeune homme d’un rare m é rite , pour lequel il avoit rassemblé cette collection à grands frais.

M .r G. A. D eluc est très avantageu­ sem ent c o n n u , ta n t p ar les Mémoires dont il a enrichi les journaux savans , que p ar sa coopération au grand ou­ vrage de son frère (i) , et à toutes ses observations sur la théorie des baro­ m ètres, thermomètres et hygromètres. Son cab in et, en grande partie

com-en o ise au x , q u ’com-en insectes e t com-en coquillages , des espèces uniques e t qui m anquent au M u ­ sée im périal.

(1) L ettres physiques e t morales sur l’his«- toire de la terre et de l’homme.

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posé de pièces qu’il a recueillies dans ses voyages, renferm e u n e curieuse suite de fossiles qui proviennent des m ontagnes voisines de Genève , et des côtes de l’A ngleterre , et parm i lesquels il en est de fo rt rares et d’au ­ tres qui n ’ont pas encore été décrits. Auprès de cette s u ite , en est une au­ tre très compiette et très soignée , des coquilles naturelles analogues à cel­ les que l ’on trouve à l’état pierreux, et q u i fournit à M. Deluc des pièces de comparaison. Il possède en outre une superbe collection de laves des vol­ cans d ’I ta lie , tou te formée par lui- même , et d ’au tan t plus instructive qu’on y voit tous les échantillons sur lesquels il base ses opinions et n o ­ tam m ent celle qu’il a soutenue dans plusieurs écrits, de lapréexistence des cristaux dans les roches que les vol­ cans vont chercher dans les entrailles de la te r r e , e t vomissent à l’état de laves. Lorsqu’en étudiant avec soin ces m orceaux , on y applique les dé­ veloppement que ce respectable

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vieil-E T A CHAMOUNI. 47 lard donne de vive v o ix , on a peine à se refuser à croire que son opin io n soit effectivem ent la mieux fondée.

Le cabinet de M. Ju rin e , Profes­ seur de zoologie , à l ’U n iv ersité, est curieux sous le double rapport de l’in- sectologie et de l ’histoire naturelle mi­ nérale. Ses soins p o u r cette intéres­ sante collectio n , sont partagés par M ademoiselle sa fille (1). Ce Profes­ seur est peut-être le naturaliste qui connOisse le m ieux les Alpes de la Sa­ voie , sur la constitution desquelles ses recherches et de profondes ré ­ flexions lui o n t acquis des lumières précieuses q u’il répandra u n jour. Ses découvertes sur les époques et les circonstances relatives de la forma­ tion des diverses roches confondues

(1) M adem oiselle Ju rin e est Associée hono­ r a ire de la Société pour l’avancem ent des a rts , établie à G enève. E lle dessine les insectes avec u n rare talen t. M . son frère est très versé dans la connoissance des diverses parties de l’histoire naturelle, et particulièrem ent dans la botanique.

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encore sous la dénom ination de roches prim itives, feront envisager la géolo­ gie sous de nouveaux points de vue , si des observations plus multipliées et répétées sur d’autres points du globe , viennent les confirmer. U ne lettre de M . Ju rin e , que l ’on trouve dans le 19.° volume du Journal des m ines (1), contient l ’exposition de ses idées sur u ne classification et une nom enclature nouvelles qu ’il propose pour les ro ­ ches , et dans lesquelles il espère réu­ n ir la simplicité et la clarté de la n o ­ m enclature chim ique. Il s’occupe avec assiduité de la suite de cette entre­ prise , pour laquelle il lu i reste à fa ire , au chalum eau, suivant le plan q u ’il s’est p ro po sé, u n très grand nom bre d’essais. Mademoiselle safille , qu i l’aide dans ce tra v a il, y a acquis beaucoup d’habileté. P our le rendre moins pénible, M. Jurine a tenté avec succès d’y employer le soufflet d ’é- m ailleur, et il a trouvé dans ce

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dé , le très grand avantage de pouvoir juger com parativem ent dir degré de fusibilité des substances qu ’il essaie , par le nom bre de coups de soufflet qui sont nécessaires po u r leur fu sio n , et qu ’il a soin de no ter exactem ent. Les insectes que contient la collection, de M. Turine , sont parfaitem ent con­ servés. Les coléoptères et les aptères y sont rangés suivant la m éthode de Fabricius. Q uant aux hym énoptères et aux d ip tères, il a s u iv i, dans leu r a rra n g e m e n t, la savante méthode q u ’il a indiquée dans son bel ouvrage in titu lé : Nouvelle m éthode de classer

les hyménoptères e t les diptères (1).

Quoique le cabinet de M. T in g ry , professeur de chimie à l ’A cadém ie, soit bien fourni en belles substances du D a u p h in é , des A lpes, d’Angle­ terre , etc. ; cependant ce sont ses échantillons de m inéraux qui fo n t

( i) G enève, 1806, in -4-° fig. L es dessins qui ont servi à l’exécution des planches sont de B ill.' Ju rin e.

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q u ’on ne p eut se lasser de l ’adm irer, et qui le rendent u n des plus riches que puisse posséder u n particulier. Presque tous les m orceaux m étalli­ ques ont été recueillis en Allemagne , en Sibérie et ailleurs , p ar d ’habiles m inéralogistes. Plusieurs sont uniques ou au moins d ’une extrêm e rareté. De ce nombre est u n gros cristal parfaite­ m ent n et et ré g u lie r, d’étain blanc. L a suite des mines d'argent est p a rti­ culièrem ent précieuse p ar la beauté , la rareté et la valeur intrinsèque des pièces qu i toutes o n t été choisies dans les mines de la Saxe et d’autres par­ ties de l’A llem ag n e, p ar le célèbre C harpentier. M. T in gry estime que le p rix réel de cette partie s e u le , ex­ cède dix mille francs. Comme il desti- n o it son cabinet aux cours.de m iné­ ralogie , qu ’il a faits long-tem ps, il s’étoit attaché à réu n ir les échantillons q u i présentoient le plus de signes ca­ ractéristiques , et n ’épargnoit aucune dépense p o u r y parvenir ; aussi Do- loinieu , son ancien a m i, faisoit le

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E T A CHAM OUNI. 5 i

plus grand cas de cette collection. U n Anglais lu i en offrit trente mille fra n c s, à u ne époque où elle n ’étoit pas encore aussi compiette q u ’elle l’est devenue depuis, mais il les refusa dans l ’in ten tio n de la consacrer po ur to u ­ jours à l’instruction publique. Il en a effectivement traité à u n p rix infé­ rie u r, avec la ville de Genève.

Ce Professeur, né Français (1), mais naturalisé G enevois, a payé le titre de citoyen que Genève lui a accordé, p ar les im portans services q u ’il a ren­ dus aux arts qu ’on y exerce. On lu i d oit de belles applications de la ch i­ mie. Ses recherches sur les émaux, ont apporté dans cette fabrication, d’utiles perfectionnem ens ; et son T raité sur les vernis (2), est généralem ent es­ timé comme u n excellent ouvrage. Il est en outre au teu r de plusieurs M émoires, qui ont paru sur différens

(1) A Soissons.

(2) G en è v e, M a n g e l, i8o3. 2 vol in -8 .8 fg.

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sujets dans les journaux savans et dans les collections académiques.

Je désirois vivem ent de voir M. Théodore Desaussure que j’avois déjà rencontré en D auphiné, et de parcou­ rir les collections de son illustre p ère, q u ’il a conservées et augm entées, mais il étoit absent lors de mon pas­ sage. On cite encore à Genève p lu ­ sieurs cabinets d ’histoire naturelle , entre autres celui de M. P ictet, com­ posé d’u n petit nom bre de morceaux , mais tous d’un beau choix (1 ), et ce­ lu i de M. Gosse, p h a rm a cie n , qui embrasse les trois règnes. Le temps m ’a m anqué p o u r les visiter.

Il n ’entre pas dans mon objet de

re-(1) M . P ic te t possède u n très beau cristal octaèdre de chaux fluatée rose analogue à ce­ lu i qui se trouve dans le ca b in e t de M . Bois- sie r, et que j’ai cité plus h a u t. Ce m orceau vient de la base du M ont-B lanc. L a couleur en est moins prononcée. Il est u n i au feldspath. Voyez la le ttre de M . P ic te t, à M . D elam é- th e rie , sur cette belle substance. J o u r n a l de

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E T A CH AM O U N I. 53

chercher par quelle cause cette petite ville a fourni beaucoup plus d’hommes dont les travaux h o n o ren t l ’esprit h u ­ m ain , que de grands É ta ts , et à la­ quelle des influences de la re lig io n , de la lib e rté , de l’éducation on des mœurs on doit rapporter cette cause. Je com pléterai (i) ce que j ’avois à dire sur ce su jet, p ar u ne énum ération ra ­ pide des plus célèbres. Elle cite avec o rg u e il, dans la théologie , T héodore de Bèze et Calvin (2) , quoique étran ­ gers , parce qu ’ils o n t , ainsi que quel­ q u e s-u n s des suivans, publié leurs principaux ouvrages depuis q u ’elle les avoit admis au nom bre de ses citoyens, et que les circonstances les plus re­ m arquables de leu r vie se lient avec sa propre histoire ; dans la ju risp ru ­ dence , B u rlam aq u i, S p an h eim , Iio t- tom an et Casaubon ; dans l ’histoire , Jean L e d e re et M allet, l ’historien du

(1) D ’a p rè s S e n e b ie r , H i s t . l i t . de G e n è v e .

(2) Calvin éto it de N o y o n , e t Théodore de B èze, de V ézelay en Bourgogne.

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Danemarck ; dans les belles-lettres et la philosophie , les É tienne , aux ­ quels elle avo it accordé le droit de bourgeoisie, J . J. Rousseau , qui suffi- ro it seul po u r illustrer sa p atrie , Se- nebier et Charles B onnet; dans les ma­ thém atiques et la ph y siq ue, Trem - b le y , Lesage, P ic te t, D e lu c , M allet ; dans la chim ie, A chard, actuellem ent professeur à Berlin , Théodore De- saussure et T ingry; dans l ’histoire n a ­ tu relle , Desaussure le père , Charles B o n n et, J u r in e , D ecandolle ; en mé­ decine enfin , T ro n ch in , B ulini et O d ie r, de la Société d ’Edim bourg et de l ’In stitu t de France.

C H A P I T R E III.

Genève , suite. A n tiq u ité s , É co le

p u b liq u e de d essin , D e ssin a te u rs, P ein tres, G ra veurs, M o d èles en

r e lie f des montagnes.

L e s am ateurs des antiquités trouve­ ro n t peu d’occasions de satisfaire leur

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E T A CHAMOUNI. 55

goût à Genève. Quelques inscriptions q u ’on y a déterrées , et dont u ne p ar­ tie subsiste encore dans la cour de l ’hôtel-de-ville, ont été recueillies et expliquées par Spon , dans le second volume de son H istoire de Genève. Je citerai la suivante qui réu n it la beauté de la pensée à la concision de l ’ex­ pression. V l X I VT v i v i s M o r i e r i s v t s v m m o r t v v s S I C V I T A T R V D I T V R V A L E v i a t o r E T A B I I N R E M T V A M ( l ) .

U n petit roch er de g ra n it, situé à l ’entrée du p o rt de G enève, porte le nom de P ierre à N iton. On croit gé­ néralem ent , et Spon est de cet avis , que c’étoit une espèce d’autel à N

ep-( i) J ’ai vécu comme tu v is, tu m ourras comme je suis m ort ; ainsi s’e n fu it la vie. A dieu p assan t, et va songer à tes affaires. T ra d u ctio n

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t u n e , sur lequel on allum oit (le l ’en­ cens en l ’h o n n eu r du Dieu.

Le G ouvernem ent Genevois a senti u n peu tard combien il étoit im por­ ta n t, po u r la prospérité de son in ­ dustrie , de form er des artistes. L ’éta­ blissement de l’école publique de des­ sin ne rem onte qu ’à 17dl. Elle a deux professeurs pour le dessin et po u r la sc u lp tu re , et ne reçoit que soixante élèves. Des prix sont annuellem ent distribués par la Société pour l’avan­ cem ent des a r ts , à ceux d’entre eux qui se d istin g u e n t, et des salles sont consacrées à l ’exposition publique des ouvrages des artistes sortis de l ’école. On admet encore à cette e x p o sitio n , ceux des am ateurs.

L a belle natu re, les aspects ravissans des environs de G enève, les points de vue diversifiés, de tousles ordres et de tousles genres, que présentent les m on­ tagnes, ont dû échauffer le génie des artistes, en faire naître de n o u v e au x , et les diriger principalem ent vers l’imi­ ta tio n de ces beautés naturelles.

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Genè-E T A CHAM OUNI. 5/

ve et la Suisse possèdent des dessina­ teurs et des peintres qui excellent à re­ présenter les paysages, les sites p itto ­ resques de ces contrées, les montagnes et leurs accessoires. Leurs composi­ tions toutes pleines d’une imagination, n o u rrie sanscesse, et trop souvent exal­ tée par la vue de ces merveilles, flatten t et en ch an ten t l’am ateur des a rts, mais s’éloignent toujours plus ou moins de la vérité , dans les représentations des montagnes sur-tout : soit impuissance de leu r p a rt, de rendre d’aussi grands effets; soit que, contraints de term iner leurs ouvrages dans l’isolem ent de leu r atelier, il ne leur reste plus po u r soute­ n ir leu r génie, que des souvenirs bien disproportionnés avec la réalité des objets ; soit enfin que l ’art qui prétend toujours à em bellir la n atu re , ne p a r­ vienne jamais q u ’à la rétrécir et à la gâter.

Genève a pro du it des artistes dis­ tingués dans les divers genres de la peinture. On peut consulter ta n t sur eux que sur les collections de tableaux

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