HAL Id: jpa-00206421
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Submitted on 1 Jan 1966
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Effets capacitifs de charge d’espace dans un diélectrique
J. Huck, M. Maitrot
To cite this version:
J. Huck, M. Maitrot. Effets capacitifs de charge d’espace dans un diélectrique. Journal de Physique,
1966, 27 (7-8), pp.422-426. �10.1051/jphys:01966002707-8042200�. �jpa-00206421�
422.
EFFETS CAPACITIFS DE CHARGE D’ESPACE DANS UN
DIÉLECTRIQUE
Par J. HUCK et M.
MAITROT,
Laboratoire
d’Électronique
de l’Université deLyon.
Résumé. 2014 On
étudie,
en fonction d’unpotentiel indépendant
du temps, les effets capa- citifsprovoqués
par l’établissement d’unecharge d’espace
dans un milieudiélectrique
conte-nant deux types de porteurs
mobiles, bloqués
aux électrodes. Une méthodegénérale
de calculde la
capacité
différentielle estproposée, qui
tient compte de la dissociation et de la recombi- naison des porteurs, et uneexpression analytique
est établie dans le cas d’une dissociation totale.Abstract. 2014 Static space
charge
effects are studied when mobilecharge
carriers exist in dielectricshaving
twocharge-blocking
electrodes. Ageneral
method forobtaining
differentialcapacitance, taking
into account the dissociation and recombination ofcharge carriers,
ispresented
and ananalytic expression
isestablished,
when dissociation is total.LE JOURNAL DE PHYSIQUE 27, 1966,
Introduction. - L’étude des
phénomènes
liés àl’établissement de
charges d’espace
dans les milieuxdiélectriques
lesplus
variés a été effectuée par de nombreux auteurs dans différents cas que l’onpeut
distinguer d’après
leshypothèses formulées, qui
concernent soit le milieu
diélectrique
et lesporteurs
decharges,
soit le contactdiélectrique-électrodes,
etenfin
d’après
lescaractéristiques
dusignal électrique appliqué (fréquence, amplitude, etc...).
Un trèsgrand
intérêt a, engénéral,
étéporté
au cas où lesporteurs
decharge
p et n ont uneorigine
communeet
proviennent
de la dissociation de centres fixesprimitivement
neutres. Le processus de dissociationpeut
êtrequelconque,
pourvuqu’on puisse
le carac-tériser par un coefficient de
dissociation,
et seul lecas où la recombinaison des
porteurs
est directe etse fait à un taux
proportionnel
auproduit
de leurdensité,
estenvisagé.
Lerégime
alternatif a été l’un desplus étudiés,
cequi
apermis
de mettre enévidence des effets
capacitifs
variables avec la fré-quence du
signal appliqué, lorsque
les électrodessont «
bloquantes
» et que lesporteurs
sont alors dansl’impossibilité
decommuniquer
leurcharge
aumilieu extérieur. Divers résultats ont pu être obtenus
en
envisageant
certaines conditionsparticulières :
deux
porteurs mobiles,
dissociationtotale,
une seuleélectrode à distance
finie,
unporteur
mobile et unporteur fixe,
une ou deux électrodes totalement blo-quantes,
etc...[1-2-3].
Cependant,
la théorie établie enrégime
sinusoïdalest une
approximation qui
n’est valable quelorsque l’amplitude
dupotentiel auquel
est soumis le diélec-trique
est suffisamment faible pourqu’on puisse
letraiter comme une
perturbation qui,
en moyenne, modifie peu la concentration àl’équilibre
Co desporteurs
en l’absence dechamp.
Pour uneamplitude
et une
fréquence quelconques,
il ne semble pasqu’une
solutiongénérale
ait encore étéproposée.
L’aspect statique
de lacharge d’espace
établieaprès application
d’unpotentiel indépendant
dutemps a
lui aussi étéétudié,
et les solutions diffèrent nota-blement selon que les
porteurs
sont tous deux mobiles ou que l’un d’entre eux est fixe : dans lepremier
cas, larépartition
descharges
est telle que leproduit
de leur densité reste constant en toutpoint
dudiélectrique, propriété qui
ne subsisteévidemment
plus
dans le second cas[4-5-6].
Dans cet
exposé,
nous nous limitons à l’étude des effetscapacitifs
liés à l’établissement d’unecharge d’espace statique
etplus précisément
à l’étude deleurs variations en fonction de
l’amplitude
dupoten-
tielappliqué
dans le cas où lesporteurs
decharges
sont tous deux mobiles et les électrodes totalement
bloquantes.
La résolution d’un telproblème
néces-site
l’emploi d’intégrales elliptiques
et de fonctions deJacobi,
et une des difficultés réside dans le fait que lesparamètres physiques,
tels que lepotentiel,
les dimensions de
l’échantillon,
la concentration desporteurs,
la constantediélectrique,
les coefficients de dissociation et derecombinaison,
etc...,n’appa-
raissent que de
façon implicite
à travers les diversesconstantes
d’intégration qui
s’introduisent au coursdes
calculs,
etqu’il
est alors difficile de situer avecexactitude leur influence sur le
comportement
des solutions. On a pu montrer commentl’hypothèse
dublocage
total desélectrodes,
enimposant
la conser-vation du nombre de
couples
deporteurs
et decentres neutres, se traduit par une
équation qui
lieles divers
paramètres
dontdépendent
lesintégrales
et fonctions
elliptiques susceptibles
dereprésenter
le
champ
ou la densité decharges [7]. L’aspect
decette
équation permet
de suivre l’évolution des solu- tionslorsque
lepotentiel varie,
de calculer souscertaines conditions le
champ régnant
sur la fron-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002707-8042200
423
tière du
diélectrique,
directement en fonction dupotentiel,
et par là d’établirl’expression
de la capa- cité formée par lacharge d’espace.
1. Les solutions
statiques.
- Lechamp
en unpoint
x d’undiélectrique d’épaisseur L,
limité pardeux
plans parallèles
entrelesquels
onapplique
unetension V est donné par :
Eo
est lechamp
au centre dudiélectrique ;
n, p, ,,~,’, D,
D’ sont ladensité,
la mobilité et la diffusitivité desporteurs négatifs
etpositifs ;
-, ê est la constantediélectrique.
On pose aussi :On résoud
(1)
dans le casfll/2,
enposant :
v = cos cp, k2 --- 1-
E5 L).-1/2,
et en introduisantl’intégrale elliptique
de deuxièmeespèce k) :
ce
qui permet d’exprimer
lechamp
et la densité decharges
à l’aide des fonctions s?z, de Jacobi : *k’ est le module
complémentaire (k’2 -~-
k2 =1)
etLD
lalongueur
deDebye
pour la concentration Co desporteurs
en l’absence dechamp :
1~1
etl~2
sont les coefficients de dissociation et derecombinaison,
N la densité des centresprimiti-
vement neutres. On pose aussi :
Les conditions aux limites et la conservation des porteurs
permettent
de calculer po ouEo moyennant
la résolution dusystème
suivant danslequel désigne l’intégrale elliptique
depremière espèce :
Les solutions
correspondent,
d’autrepart,
aH casoù le
potentiel
est borné suivant :On obtient
l’expression analytique
de la densitéet du
champ,
dansl’approximation
despotentiels
faibles
( V*
«1)
en considérant ledéveloppement
des
intégrales elliptiques
auvoisinage
de k’ - 0.Le milieu se
comporte
alors comme un circuit linéaire dont lacapacité statique
est celle du diélec-trique
sansporteurs
=0) multipliée
par le f acteur M cothM, qui
est sensiblementégal
àl’unité pour
M ,~
1 et à M dès queM ~
1. Pourun
potentiel quelconque,
une étude dusystème (8-9-10) peut
êtreenvisagée moyennant
certaines conditions sur M et V(approximation
despotentiels moyens).
2.
Approximation
despotentiels
« moyens ». -Par suite du rôle
particulier
quejoue
la concen-tration po, il est
avantageux
d’étudier les solutionsnon pas directement en fonction du
potentiel,
maisen fonction du
rapport VP01co
dont on connaît parailleurs la valeur à
l’origine
pourV* «
1,
lecomportement asymptotique
pour
V* - oo,
et la valeurTC/2M pour
== 1 etN M2 ____
sh V*
== N M2 .
Pour une valeur donnée de Co 7Uil existe en
général
une infinité de solutionsrp(L /2)
et k
qui
vérifient(1.8)
et seule doit être retenue cellequi
deplus
obéit à(1.9
et10).
L’examen de lafigure
1qui reproduit
les variations deF(y, k)
FIG. 1. - Variations de M en fonction de k,
c0
pour différentes valeurs de rp.
424
montre que les
grandes
valeurs de F nepeuvent
être atteintes que
lorsque
c~ et k sont dans le voisi- nage dupoint singulier (ï:/2,
1) et il en résulteque
E( cp, k)
est sensiblement voisine de l’unité tantque
4.
Cette condition nepeut
être réali-’
c
0M
psée que pour
M > 4,
cequi
est en fait peu restrictifpuisque
l’effet decharge d’espace
estnégligeable
pour
M # 1,
aussi cette limitation de 1V.Ï(M > 4)
sera donc
toujours
conservée dans la suite des calculs.Une
simplification
notable de(1.10)
est obtenuepar l’élimination de k’ dont les variations avec V*
sont a
priori inconnues,
dès que k’ tgy(L/2)
estsuffisamment
grand,
cequi
enpratique
est réalisédès que sh
V* ~ 3 ;
legudermannien gd(V*)
atteint alors sensiblement sa valeur asymp-
tique r/2.
On voit finalement que pour despoten-
tiels moyensn’ayant cependant
pas réduit la densité decharges
po au-dessous deco(4~M)2, l’équation (1.10)
sesimplifie
et devient :avec les conditions
d’approximation :
L’intérêt de
(1)
est de permettre le calcul directen fonction de
V*,
de Popuis
de l~ au moyen de l’inversion del’intégrale elliptique complète
de deu-xième
espèce
=F(?r/2, k) :
u et l~ sont alors des fonctions connues de Y’~ et
l’on connaît ainsi le
champ
et la distribution descharges
enchaque point
en fonction dupotentiel
(1.4
et5). Lorsqu’on
ne s’intéressequ’aux
effetscapacitifs,
la distribution en volume n’est pas indis-pensable
et seule est suffisante la valeur duchamp
sur la frontière du
diélectrique, qui s’exprime
àl’aide de po :
’
3.
Étude
de la densité decharges
po enfonction
dupotentiel.
- Onpeut toujours
résoudre numé-riquement (2.1)
pour des valeurs arbitraires des coeiicients de dissociation et derecombinaison,
mais nous nous bornerons à l’étude du cas où la dissociation est
totale, qui
outre sonintérêt,
conduità une
expression analytique simple
et très maniablede la concentration :
Les
figures
2 et 3représentent
les variationsde avec x et avec V’~ pour différentes valeurs de M
comprises
entre 10 et 103. On constatequ’avec
FIG. 2. - Variations de
B/ p° Co en fonction de ~.
FIG. 3. - Variations de la concentration des
porteurs
en fonction du
potentiel,
pour différentes valeurs de M(10
à103).
l’approximation
utilisée po == c. pour sh V* ---=1,
V* ~
0,9,
et que le raccordement avecl’approxi-
mation des
potentiels
faibles est d’autant meilleurque M est
plus élevé,
cequi
est en accord avec lesremarques du
paragraphe
2. On a aussiporté
les425
points correspondants
à k’ =1,
sh V* =M2/r,
p0 = R, qui représentent
les valeurs limites CO 2Mcompatibles
avec letype
de solutionenvisagé (E2 d~~2). L’approche
de cespoints
parl’approxi-
mation
proposée apparaît
satisfaisante.4.
Étude
duchamp E(L j2).
- Lechamp
à lasurface du
diélectrique
s’évalue à l’aide de(1.4)
etlorsque
la dissociation esttotale,
sonexpression
devient :
Les variations avec le
potentiel
sontportées (fig. 4).
Les courbesprésentent près
del’origine
uneFIG. 4. - Variations du
champ
en fonction du
potentiel (10 M 103).
partie
linéairecorrespondant
àl’approximation
despotentiels
f aibles :L’approche
despoints
limites k’ = 1 par cescourbes est en accord avec les remarques
précé-
dentes. D’autre
part,
ces dernièrespossèdent
unpoint d’inflexion,
cequi
traduit l’existence d’unextremum pour la
capacité.
5.
Étude
de lacapacité différentielle.
-- Lacharge Q
apparue sur les électrodes par unité de surface est déterminéepar la
valeur duchamp E(L /2)
à la surface du
diélectrique :
Puisque
lechamp
nedépend
pas linéairement dupotentiel,
il est intéressant d’étudier non seulementla
capacité statique
définie par lerapport
de lacharge
aupotentiel,
mais aussi lacapacité
diffé-rentielle définie de
façon
usuelle par : C =dQldV.
La
capacité statique C(0)
calculée pour V = 0 coïn- cide avec lacapacité
diff érentielle obtenue dansl’approximation
despotentiels faibles,
etl’expres-
sion suivante de C est établie
lorsque
la dissociation est totale :Le
comportement
deC jC(o)
en fonction dupoten-
tiel estreprésenté 5)
pour diverses valeurs de MFIG. 5. - Variations de la
capacité
différentielleen fonction du
potentiel (10 M ~ 103).
comprises
entre 10 et103,
et de V* entre 0 et 10.A
l’origine,
les courbesprésentent
unpalier C(V*) ~ C(O) qui correspond
àl’approximation
despotentiels
faibles(V* « 1).
On remarque ensuitel’existence d’une
région (x
«1)
où lacapacité
croîtsuivant une loi
exponentielle, région
d’autantplus
étendue que M est élevé :
La capacité
passe ensuite par un maximum avantde subir une décroissance sensiblement linéaire.
Ce
comportement
estintéressant,
car les résultats antérieurs[8]
obtenus pourM ~
5 ne laissaientprévoir qu’une
croissanceexponentielle analogue
à3,
426
mais valable pour tout
1l*,
et conduisaient de cefait à des
divergences
difficilementacceptables : C( Y*)
=C(0)
ch V*.(4)
On
peut cependant
remarquer quel’expression (4)
avait été établie sans tenir
compte
del’équation
deconservation
(1.10) qui
est uneconséquence
du blo-cage total des
électrodes,
et en admettantimplici-
tement que po est
indépendant
dupotentiel (po
=co)
et que 1~’ est
petit.
Les calculsqui précèdent
per- mettent depréciser
pourquelles
valeurs dupoten-
tiel ces conditions peuvent êtreréalisées,
enparti-
culier
(3.1)
montre que po , c. seulement pour,x y
1, auquel
cas(5.3)
est effectivement vérifié.Conclusion. - L’étude de la
charge d’espace
formée par l’accumulation de
porteurs
p et n, tous deuxmobiles,
dans undiélectrique
aux électrodestotalement
bloquantes,.
a étéenvisagée
en fonctionde
l’amplitude
dupotentiel appliqué.
La distri-bution des
porteurs
et duchamp
est déterminée par la résolution dusystème ( § 1, 4
à10) qui,
engénéral,
ne
peut
êtreintégré
quenumériquement,
mais donton
peut
obtenir une solutionapprochée moyennant
les conditions(§ 2.2)
sur M et V*. La concentra-tion p,, dont la connaissance est nécessaire à la détermination du
champ (§ 2.4)
et de la capa-cité
(5.1),
se calcule alors à l’aide del’équation (~ 2.1)
et
lorsque
la dissociation esttotale,
on obtientl’expression analytique
de cesquantités (§
3.1 et§ 5.2)
en fonction dupotentiel.
Lacapacité
diffé-rentielle
présente
un maximumqui,
suivant les valeurs delVl,
est atteintgénéralement
pour despotentiels d’amplitude
peu élevée.Manuscrit reçu le 17
septembre
1965.BIBLIOGRAPHIE
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