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Mise en valeur des bas-fonds au Mali

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Mise en valeur

des bas-fonds

au Mali

En zone soudanienne de l'Afrique de l'Ouest, les potentialités agricoles des terres inondables peuvent être très élevées. C'est le cas des petits bas-fonds au sud du Mali, où villageois et chercheurs sont associés pour leur mise en valeur.

L

a région de Sikasso,

au sud du Mali, repré­ sente 10 % du territoi­ re national et abrite plus de 30 % des 8 millions d'habi­ tants du pays (figure 1). Le clim at de la région est de type soudano-sahélien au nord et soudano-guinéen au sud. Sa part dans la pro­ duction agricole nationale est p rim ordiale pour p lu ­ sieurs cultures pluviales : 100 % pour le cotonnier, 63 % pour le maïs et 37 % pour le m il et le sorgho. Sous l'im p u ls io n de la Compagnie malienne pour le développement des tex­ tiles (CMDT), les paysans o n t largem ent adopté la tra c tio n anim ale pour la conduite de ces cultures.

N. AHMADI, F. BLANCHET, CIRAD-CA, 1ER, BP 1 8 3 , Sikasso, M a li M. SIMPARA, B. TRAORE, 1ER, BP 1 8 3 , Sikasso, M a li

La mise

en valeur

des bas-fonds

Les terres inondables, com­ posées surtout de bas-fonds et de petites plaines, n'ont pas bénéficié de la dyna­ mique de développement liée à la culture du coton­ nier. Elles couvrent près de 5 %, dont un cinquième est c u ltiv é , de la s u p e rfic ie to ta le du sud du M a li (tableau 1). Dans un contexte de pluviosité limitée, ces

Figure 1. Situ ation de la régio n de Sikasso au M a li et du bassin versant du Kobani.

Tableau 1. Les terres in ond a b le s du sud du M a li : superficies et u tilis a tio n (en k ilom ètres carrés).

S u perficie totale S u perficie c u ltiv é e

Région 122 724 28 206

Plaines in ond a b le s 5 325 973

Bas-fonds 740 199

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Lim ite du bassin versa nt ju s q u 'à M ’pegnesso Route

Figure 2. Bassin versant du Kobani et bas-fond de M'pegnesso.

te rr e s i n o n d a b l e s où convergent les écoulements d 'e a u x pluviales et souter­ r a in e s c o n s t i t u e n t des zones p o te n t ie lle s d 'a g r i ­ c u ltu re sécurisée et d iv e r ­ sifiée.

Une source de

revenus importante

La place des bas-fonds dans les systèmes de p roduction d e la r é g io n est s o u v e n t sous-estimée : seule l'a c t i­ v i t é r i z i c o l e est p ris e en compte dans les statistiques agricoles. La rizicu lture est en général un travail fé m i­ nin qui p rocure un revenu d 'a p p o i n t et q u i s u b v ie n t a u x b e s o in s en r iz de la f a m i l l e ; le riz est un a l i ­ m e n t des jo u rs de fê te et d'a ccueil des étrangers. Elle ne j o u e d o n c , dans c e tte r é g io n , q u 'u n rô le l im i t é dans le fonctionnem ent des exploitations. En revanche, l'a rb o r ic u ltu re fru itiè re , le m a r a î c h a g e et les t u b e r ­ c u le s ( p a ta t e d o u c e , m an io c , p o m m e de terre), lo c a lis é s p o u r l'e s s e n tie l dans les bas-fonds et leurs abords immédiats, sont des

Part du versant et des cultures de bas-fond dans le revenu net du terroir.

V ersa n t 50,1 %

p r o d u c t io n s p a r t i c u l i è r e ­ m e n t im p o rta n te s p o u r la ré g io n . C e lle s -c i assurent en effet une partie im p o r ­ ta n te de l'a p p r o v i s io n n e ­ m e n t du reste du pays et p e r m e tte n t le d é v e lo p p e ­ ment des exportations vers la Côte-d'Ivoire.

Pour les te rroirs villa g e o is com portant un bas-fond, le rôle é c o n o m iq u e de ce lu i- ci p e u t ê tre aussi a p p r é ­ c ia b le que ce lu i des terres e x o n d é e s . C 'e s t p a r e x e m p le le cas du v illa g e de M 'p egnesso, situé à 20 k ilo m è t r e s au n o r d de la c a p ita le ré g io na le Sikasso (figures 2 et 3). Le bas-fond re p ré s e n te 37 % des s u r­ faces cultivées. Il contribue pour 50 % au revenu net du terroir et pour près de 70 % à son revenu monétaire. La rizicu lture couvre 38 % de la superficie du bas-fond et procure 16 % du revenu net des agriculteurs.

Les actions

Dans les années 70-80, les actions portant sur les terres inondables et les aménage­ ments réalisés avaient pour

Patate douce

B as-fond 49,9 %

Part des cultures de versant et de bas-fond dans le revenu monétaire du terroir.

V ersa n t 42 %

Coton 22,7 %

Patate douce versant 4,7 %

Patate douce bas-fond 24,2 %

Divers 14,6 % Pomme de terre 10,8% Fruitiers 1 6,8 % Riz 6,2 % B as-fond 5 8 %

Figure 3. Le terroir de M'pegnesso en 1993. Répartition des surfaces et des revenus issus des cultures.

but de favoriser la r iz ic u l­ t u r e i n t e n s iv e d a n s les pla ines. T outefois, le taux d ' u t i l i s a t i o n ré e l de ces a m é n a g e m e n t s d é p a s s e a u jou rd 'h ui rarement 50 % de le u r p o t e n t i e l . P a rm i les causes les plus souvent a v a n c é e s de c e f a i b l e ta u x de réussite, f ig u r e n t l'in a d a p ta t io n des p rojets à l'e n v i r o n n e m e n t s o c io

-é c o n o m iq u e , l'o rie n ta tio n e x c lu s i v e m e n t r i z i c o l e des a m é n a g e m e n t s et la co n n a is s a n c e in su ffisa nte des c a ra c té r is tiq u e s p h y ­ s iq u e s du m i l i e u , de la p e r m é a b i li t é des sols en particulier.

Plus récemment, depuis les années 80, la recherche et le d éveloppem ent ont parti­ cipé à des projets d 'am

élio-Riz 1 3,6 % B as-fond 37 % Patate douce 7,2 % V e rsa n t 63 % Pomme de terre 1,6 % Fruitiers 11,3 % C. associées 1,8 % M anioc 1,6 %

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Bas-fond au M a li

Tableau 2. Les aménagements dans la région de Sikasso : historique et projets. Période Nombre de projets Superficies concernées

(ha) Totale Moyenne M a ître s d 'œ u v re Avant 1983 27 15 800 585 CMDT/FED Comités locaux de développement 1983 - 1992 45 1 500 33 CMDT/BIRD diverses O N G CMDT/Coopération hollandaise 1993 - 1997 100 12 50 1 800 environ 18 environ 10 environ 5 CMDT/BAD Génie rural/BAD CMDT/Banque mondiale 20 environ 5 Diverses ON G FED : Fond européen de développement ; BIRD : Banque internationale pour la reconstruction et le développement ; BAD : Banque africaine de développement.

ration des conditions d'uti­ lisation des bas-fonds de d im en s io n réduite. Ceci constituait en effet une des priorités d'aménagement de terroir désignées par les villageois. Ces projets ont c h e rc h é à associe r plus étroitement les agriculteurs à la mise en v a le u r des terres inondables, en consi­ dérant en p a r t ic u lie r d'autres spéculations que le riz, et à mieux connaître les caractéristiques h y d ro lo ­ giq ues et a g rico le s du milieu. Cela s'est traduit sur le terrain par de multiples réalisations des O r g a n i­ sations non gouvernemen­ tales (O N G ) et de I' Etat malien, par l'intermédiaire des services spécialisés de la CMDT (tableau 2).

A ujourd'hui tous ces pro­ jets ont accumulé des expé­ riences qui doivent à être synthétisées. De plus, l'évo­ lution économique incer­ taine oblige les agriculteurs à disposer de solutions dif­ férentes rapidement appli­ cables. La recherche a pour mission de répondre à ces deux attentes.

L'intervention

Le fonctionnement

de la recherche ¡^ lo g iq u e et

les aménagements

La mise en œuvre des pro­ jets nécessite plu sie u rs niveaux d'intervention. Au niveau régional, il faut assurer la cohérence des actions de terrain en répon­ se aux demandes v i l l a ­ geoises p o n c tu e lle s . Au niveau local, le projet doit être adapté aux contraintes et aux atouts des exploita­ tio ns. Pour cela, un d ia ­ gnostic rapide des critères physiques, sociaux et éco­ n o m iq u e s est p ra tiq u é . Puis, un projet technique de mise en valeur du bas- fo n d (am énagem ent et systèmes de culture) est éla­ boré. Les réalisations sont suivies et évaluées en fonc­ tio n de l'e n v iro n n e m e n t économique et social. Les résultats sont n o m ­ breux. Obtenus dans diffé­ rents sites, ils sont de deux types : les connaissances sur le fo n c tio n n e m e n t hydrologique des bas-fonds et les acquis sur les sys­ tèmes de culture.

La caractéristique im p or­ tante des sols dans les bas- fonds de la région de

Sikasso est leur très grande perméabilité. Cela se tra­ duit par des vitesses de des­ cente du niveau d'eau de 35 à 75 millimètres par jour contre 3 à 20 millimètres par jo u r dans une rizière classique. Ainsi, en l'absen­ ce de nappe phréatique, le maintien d'une lame d'eau sur une parcelle de riz peut exiger des volumes d'eau allant jusqu'à 6 fois l'éva- potranspiration maximale (ETM) de la culture. L'amélioration de la gestion de l'eau dans le bas-fond passe donc par une régula­ risation des fluctuations de la nappe. Le non-respect de ce p rin c ip e est l'u n e des causes principales des diffi­ cultés des aménagements de plaines (barrages de dérivation et réseaux som­ maires d'irrigation) réalisés dans la région sud du Mali au cours des années 70. En revanche, la prise en compte

Déversoir vue schématique en coupe

Contrefort (pierres libres) M ur de déversion - (béton) - ( , Eau / t Gravier (filtre anti-érosif) Barrière — Anti-drainage (argile compactée)

Figure 4. Microbarrage demi-souterrain.

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De multiples possibilités d'aménagement

Au sud du M a li, trois types d'am énagem ent on t été réalisés.

- Les barrages à batardeaux dans le lit m ineur. Réalisés sur de petites plaines, chaque am énage­ m ent concerne une surface étendue, en général supérieure à 200 hectares.

- Les barrages à batardeaux com plétés par des périmètres hydro-agricoles. Ils devaient permettre un épandage de la crue et assurer une submersion u n iform e des parcelles situées en aval (figure 5). Ces aménagements se sont montrés efficaces surtout pour les cours d'eau pérennes, les cultures de saison sèche étant aussi bénéficiaires de l'irrig atio n.

- Les m icro-barrages dem i-souterrains barrant le lit m ajeur (figure 4). De m o indre taille, ils n 'im p li­ q u e n t pas la m o d ific a tio n des te c h n iq u e s c u ltu ra le s des riz ic u lte u rs . Ils régularisent le régim e hy d rolo gique des différentes parties du bas-fond pendant la saison des pluies. La sécurité hydrique ainsi assurée ouvre la voie à l'in te nsifica tion de la riz ic u ltu re dans les zones inondées et à celle des cultures de patate douce, de riz de nappe et de maïs dans les zones assistées par la nappe. En début de saison sèche, ces ouvrages retardent la descente de la nappe et rendent possible l'im p la n ta tio n des cultures de contre-saison (maraîchage, po m m e de terre) et les plantations fruitières telles que bananier, papayer et ananas.

Figure 5. A m énagem ent par barrage à batardeaux c om p lété par un périm ètre hydroagricole.

de la dynam ique de la nap­ pe a fortement contribué au succès des barrages d e m i- souterrains p o u r l'a m é n a ­ gement de petits bas-fonds te ls q u e c e lu i de K a m b o (figure 4).

Trois critères interviennent d ire c te m e n t dans le c h o ix du type d'am énagem ent et le d i m e n s i o n n e m e n t des ouvrages : - les caractéristiques m o r ­ p h o m é t r i q u e s du b as s in versant, p o u r la p ré v is io n des crues ; - la p r o f o n d e u r de la c o u c h e de sol i m p e r ­

méable, qui co nd itio nn e les possibilités de régulation de la vidange du bas-fond ; - les é c o u le m e n ts différés q u ' i l f a u t c o n n a ît r e p o u r quantifier les surfaces p o u ­ vant bénéficier d 'un soutien de la nappe en dehors des périodes de crue ainsi que la d urée p o te n t ie lle de ce soutien de la nappe.

Ces fa cte urs p e u v e n t être p ris en c o m p t e d an s des modèles de simulation et il est d éso rm ais p os s ible de prévoir les effets d'u n amé­ n a g e m e n t de b as -fo n d en fo n c t io n des aléas p lu v io - métriques.

L'amélioration des

systèmes de culture

Les agriculteurs utilisent en saison pluvieuse les zones moyennes et basses du bas- fond, soumises aux inonda­ tions, p ou r une riz ic u ltu re d ont les rendements sont de l'ordre de 1 tonne par hec­ tare, lorsque le désherbage m a n u e l est c o r r e c t e m e n t réalisé. Les zones hautes, r a r e m e n t in o n d é e s m a is b é n é f i c i a n t d 'u n e n a p p e p ro c h e de la surface sont occupées par les tubercules et les plantations fruitières. Faute de variétés adaptées, le riz y est très peu cultivé. En saison sèche, le m araî­ c h a g e et la c u lt u r e de la pom m e de terre sont prati­ qués dans les zones basses lo r s q u e le n iv e a u de la nappe est enco re suffisant pour l'irrigation manuelle à partir de puisards. Les p ro ­ ductions, alors influencées par le niveau de la nappe q u i c o n d it io n n e les temps de travaux d'arrosage, ris­ q u e n t d o n c d 'ê tre irr é g u ­ lières.

D es e x p é r i m e n t a t i o n s m e n é e s p e n d a n t p lu s de

c i n q ans d a n s p lu s i e u r s sites de la région de Sikasso (K lé la , B a m a d o u g o u ) o n t a b o u t i à des t e c h n i q u e s d 'a m é li o r a t i o n de la p r o ­ d u c t iv ité de la r iz ic u lt u r e sans nécessairement passer par la réalisation d 'a m é na ­ gements hydro-agricoles. La p r o d u c tiv it é de la r i z i ­ c u lt u r e t r a d i t i o n n e l l e est a in s i a u g m e n té e de 4 0 à 5 0 % par des t e c h n iq u e s assez s im p le s : v a r ié t é s améliorées, m e ille u re pré­ paration du sol. L 'a p p lic a ­ tion d 'u n e fum ure adaptée e t la c o m b i n a i s o n de l'ensem ble de ces facteurs de p r o d u c t i o n p e rm e t de doubler les rendements. Le c o n t r ô l e p r é c o c e de l'e n h e r b e m e n t est un fa c ­ teur déterm inant de la pro­ d u c tio n du riz. En système tr a d it io n n e l de semis à la volée, il dem ande e nviron 60 jou rn ée s de trav a il par hectare. Le semis en ligne avec un petit semoir m ulti- rang fa c ilite le désherbage m a n u e l et en d i v i s e la durée par deux.

Des é c o n o m ie s s u b s ta n ­ tie lle s sont réa lis a bles en utilisant une form ule de fer­ tilisation triennale à base de phosphate naturel p ro d u it dans le nord du pays. En zones hautes, la culture de nouvelles variétés de riz, i n t e r m é d i a i r e s e n t r e les types a q u a tiq u e et p lu v ia l strict, est aussi p ro d u c tiv e que la riziculture des zones inondées. De plus, l'i n t r o ­ duction du maïs et de l'ara- c h i d e o u v r e la v o ie à la diversification des cultures. Les possibilités d 'a m é lio ra ­ tion de la productivité de la culture de la pom me de ter­ re sont, elles aussi, im p o r­ tantes. Alors que le rende­ m ent moyen est de l'o rd re de 16 tonnes par hectare,

P : prise d'alimentation d'un canal d'irrigation — > Prise d'alimentation des parcelles — ► Prise d'alimentation intercasier — *- Déversoir intercasier

Diguette interparcelle

(5)

Bas-fond au M a li

des productions de plus de 35 tonnes par hectare o n t été obtenues.

A in si, grâce à des in n o v a ­ t i o n s é la b o r é e s a v e c les agriculteurs et sans aména­ g e m e n ts , les c u lt u r e s de b a s - f o n d p e u v e n t d e v e n ir c o m p é t itiv e s par r a p p o r t au c o t o n n i e r , p rin c ip a le cu lture de rente de la r é g io n (ta b le a u 3). C er-taines des te c h n iq u e s proposées par la recherche sont d 'a ille u r s a p p liq u é e s par les producteurs sur les sites e x p é rim e n ta u x et en co u rs de p ré v u lg a ris a tio n par la C M D T en dehors de ces sites.

C e p e n d a n t , en m a t i è r e d'a griculture des bas-fonds, des p r o g r è s r e s te n t à a c c o m p lir : il n'existe pas de réponse toute faite à la diversité des situations phy­ s iq u e s et s o c ia le s . C 'e s t p ourquoi les recherches se poursuivent.

Une nouvelle

conception

Les connaissances acquises sur les différents sites d 'é tu ­ de o n t p erm is de dégager une n o u v e lle c o n c e p t io n

de l'am énagem ent et de la mise en valeur agricole des bas-fonds, dans laquelle le renforcement des vocations hydrauliques naturelles des différentes unités h y d r o lo ­ g iq u e s du b a s - f o n d est recherché. Un aménagement simple et n o u v e a u c o m p o r t a n t un o u v ra g e de prise, de ty p e b a t a r d e a u et s e u il et un rés e au de c a n a u x de ré in filtra tio n (figure 6), est en cours de réalisation dans le bas-fond du Kobani (sur le t e r r o i r du v i l l a g e de M 'p e g n e s s o ) . Les sols filt r a n t s s o n t en e ffe t très p r o f o n d s et les b a rra g e s semi-enterrés déjà v u lg a ri­ sés par ailleurs ne peuvent pas être envisagés dans ce cas. Les flu c tu a tio n s de la nappe sont régulées par la réinfiltration pour sécuriser et augmenter le potentiel de p ro du c tion des cultures en aval du dispositif. L'aména­ g e m e n t, d 'u n c o û t g lo b a l de 7 m i l l i o n s de f r a n c s CFA, est pris en charge par les v illa g e o is , q u i fo u r n is ­ s e n t la m a i n - d 'œ u v r e et s'engagent à le financer et à l'entretenir grâce à un fond d'investissement local sup­ porté par le Fond d 'a id e et de c o o p é r a tio n fran çaise . Le c o û t de l'am énagem ent est de 280 000 francs CFA

B : barrage seuil, P : prise, D : digue, Ca : canal d'amenée, Ci : canal d'in filtration, Ce : canal d'entretien, S : déversoir de régulation.

Figure 6. Schéma de l'aménagement expérimental de M'pegnesso. Surface concernée : 25 hectares, 10 hectares en zone haute, 15 hectares en zone basse.

à l'h e c ta re . Cet a m é na ge ­ m en t p o u rr a it être éten du p r o g r e s s i v e m e n t à l ' e n ­ s e m b le d u b a s - f o n d du K o b a n i , lo n g d ' e n v i r o n 30 kilomètres. L 'e x p é r ie n c e intéresse la C M D T p o u r la m is e en œ u v r e f u t u r e du p r o j e t d 'a m é n a g e m e n t d 'u n e v i n g t a i n e de b a s - f o n d s f i n a n c é p a r la B a n q u e africaine de développement.

Tableau 3. Rentabilité de différentes cultures. Campagne agricole 1992, site de Kéla. Rendement (kg/ha) Marge (francs CFA) Temps de travaux (jours) Rémunération de la journée de travail (francs CFA) Cultures pluviales Cotonnier 1 800 95 225 99 962 Sorgho 1 200 35 420 45 787 Maïs 2 000 63 335 60 1 055 Cultures de bas-fonds Riz inondé 3 000 141 120 93 1 517

Riz sur nappe 2 750 109 850 75 1 465

Maïs sur nappe 2 000 40 700 35 1 163

\ Ancien lit \ du Marigot

M

\ Zone basse Amont ° Vy, *

Ú

/ Marigotl

V

V

(6)

Les partenaires

Le projet de recherche, sur la mise en valeur de terro irs v illa g e o is du M a li sud c o m p o r ta n t un b a s -fo n d s , se d é r o u le en c o l la b o r a t i o n e n tre l'in stitu t d 'é c o n o m ie rurale du M a li, le Centre de coopération internationale en recherche a grono­ m iq u e p o u r le d é v e l o p p e m e n t C I R A D et la C o m p a g n ie m a lie n n e p o u r le d é v e lo p p e m e n t des textiles (CM D T). L'O R S TO M , et l'U n iversité des S c ie n c e s e t T e c h n iq u e s d u L a n g u e d o c (M on tp ellie r, France) in terviennent également. Initié e dès 1985, la recherche sur les bas-fonds au sud du M a li se poursuit avec le projet actuel q u i b é né fic ie de pu is dé b u t 1993 d 'u n fin a n c e ­ m ent du Fonds d 'a id e et de coopération français dans le cadre du program m e « M ali-S ud ».

■ N. AHMADI, F. BLANCHET, M. SIMPARA, B. TRAORE --D La mise en valeur des bas-fonds au Mali.

E

Dans un contexte de pluviosité limitée, les bas-fonds (terres inondables) où convergent les écoulements d'eaux consti- tuent des zones d'agriculture économiguement importantes. Ces zones représentent 5 % de la surface du sud du Mali, 1/5 est mis en culture. Les projets d'amélioration de la gestion de l'eau et des systèmes de culture doivent concilier plusieurs niveaux d'intervention, la région et le terroir, et tenir compte de la diversité des situations physiques et sociales. Trois fac­ teurs interviennent dans le choix des dispositifs de gestion de l'eau : les caractéristiques morphométriques du bassin ver­ sant (prévision quantitative des crues), la profondeur de la couche de sol imperméable (possibilités de régulation du niveau d'eau lorsque les sols sont très filtrants), les écoule­ ments différés (surfaces potentiellement valorisables). Dans le bas-fond de M'pegnesso (région de Sikasso), la riziculture est intensifiée dans les zones basses avec des variétés amélio­ rées, une meilleure préparation du sol, une fertilisation adap­ tée. En zones hautes, des variétés de riz intermédiaires entre les types aquatique et pluvial strict sont aussi productives que dans les zones inondées. Le maïs, l'arachide et la pomme de terre sont des productions intéressantes pour diversifier les cultures. Les cultures de bas-fond peuvent être aussi rentables que le cotonnier.

Mots-clés : sol, système de culture, riziculture, bas-fond, aménagement, diversification, Mali.

■ N. AHMADI, F. BLANCHET, M. SIMPARA, B. TRAORE - * j Development of lowlands in Mali.

O In areas with limited rainfall, lowlands (flood basins) where run-off waters converge are economically important agricul- - Q tural zones. Lowlands account for 5% of the surface area in ^ southern Mali and only 1 /5 of this is cultivated. It is essential that improvment projects on agricultural water management and cropping system involve interventions at many levels (e.g. regional and local) and take the physical and social diversity into account. Water management decisions should be guided by three factors: the morphometric features of the watershed (quantitative flood forecasting), the thickness of the impermeable soil layer (possibility of controlling water levels when the ground is highly porous), and delayed run-off (soils that have cultivation potential). In the M'pegnesso low­ land (Sikasso region), rice cropping has been intensified in low areas using improved varieties, better tillage and suitable fertilization. In highland areas, hybrids of pure rainfed and wetland rice varieties produce the same yields as in flood areas. Maize, groundnut and potato could be grown as com­ panion crops to improve agricultural diversity. Lowland crops could thus become as profitable as cotton crop.

Key words: soil, cropping system, rice growing, lowland, management, diversification, Mali.

■ N. AHMADI, F. BLANCHET, M. SIMPARA, B. TRAORE - C La valorización de las hondonadas en Mali. r j En un contexto de pluviosidad limitada, las hondonadas

(tier-2 ras inundadas) donde convergen los flugos de aguas

consti-* tuyen zonas de agricultura económicamente importantes.

g¿ Dichas zonas representan el 5% de la superficie del sur del Mali, la quinta parte de la cual es cultivada. Los proyectos de mejora de lo gestión del agua y de los sistemas de cultivo deben conciliar varias categorías de intervención - la región y el terruño - y tomar en cuenta la diversidad de las situa­ ciones fisicas y sociales. En la selección de los dispositivos de gestión del agua intervienen tres factores : las características morfométricas de la cuenca vertiente (previsión cuantitativa de las crecidas), la profundidad de la capa de suelo imper­ meable (posibilidades de regulación del nivel de agua cuando los suelos son muy filtrantes), los flujos diferidos (superficies valo- rizables potencialmente). En la hondonada de M'pegnesso (región de Síkasso), el cultivo de arroz es intensificado en las zonas bajas con variedades mejoradas, una mejor prepara­ ción del suelo y una fertilización adaptada. En zonas altas, las variedades de arroz intermedias entre los tipos acuático y plu­ vial estricto son tan productivas como en las zonas inundadas. El maíz, el cacahuete y la patata son producciones interesantes para diversificar los cultivos. Los cultivos de hondonada pue­ den ser tan rentables como el algodón.

Mots-dés : suelo, sistema de cultivo, cultivo de arroz, hondo­ nada, ordenación, diversificación, Mali.

B ibliographie

ALBERGEL LAMACHERE

J.-M., LIDO N B., M O K A D E M A., V A N DRIEL W „ 1993. M ise en v a le u r a g ric o le des bas-fonds au Sahel. T ypologie, fo n c tio n ­ ne m e n t h y d ro lo g iq u e , p o te n ­ tialités agricoles. Rapport final d ' u n p r o j e t C O R A F - R 3 S . O u a g a d o u g o u , B urkina Faso, CIEH, 355 p. L I D O N B., S IM P A R A M ., 1 9 9 3 . C o n tr a in te s d u m ilie u naturel et in térêt de l'a m é n a ­ gement des bas-fonds : cas du sud du M a l i . In « B a s -fo n d s et R iziculture » actes du sém i­ na ire d 'A n ta n a n a r iv o , M a d a ­ gascar, 9 -1 4 d é c e m b re 1991, p. 4 5 1 - 4 6 7 . M o n t p e l l i e r , France, C IRAD -CA, 514 p.

POISSON C., A H M A D I N., 19 9 3 . A m é lio r a tio n v a rié ta le pour la riz ic u ltu re de bas-fond à l' I R A T : d e la s i t u a t i o n de napp e à l'in o n d a t io n p r o ­ fo n d e et de O à 2 OOO mètres d ' a l t i t u d e . In « B a s - f o n d s et R iziculture » actes du sém i­ na ire d 'A n ta n a n a r iv o , M a d a ­ gascar, 9 -1 4 d é c em b re 1991, p. 3 9 3 - 4 0 1 . M o n t p e l l i e r , France, C IRAD -CA, 514 p.

Réseau Riz de la CORAF, 1991. C o m pte rendu de l'a te ­ lier du réseau riz CORAF sur la d é m a rc h e c r é a tio n - d iffu s io n , K o r h o g o , C ô t e - d ' I v o i r e , septem bre 1991. M o n tp e llie r, F r a n c e , C I R A D - C A , 1 9 9 1 , 15 p.

Références

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