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Séroprévalence sars-cov-2 par canton après la première et la seconde vague pandémique

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Academic year: 2022

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 31 mars 2021

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SÉROPRÉVALENCE SARS-COV-2 PAR CANTON APRÈS LA PREMIÈRE ET LA SECONDE VAGUE PANDÉMIQUE

COVIDWATCH

LU POUR VOUS

Quelle prise en charge pour la rhizarthrose ?

Cette étude australienne rando­

misée a inclus 204 patients souffrant d’une rhizarthrose radiologiquement prouvée et cliniquement significative. Tous les patients de l’étude ont reçu une instruction de base sur la prise en charge de la rhizarthrose et les mesures ergonomiques recommandées. Ceux du groupe intervention ont en plus bénéficié du port d’une orthèse (au moins quatre heures par jour), d’une application topique de gel de diclofénac (trois fois par jour) et de la prescription d’un programme d’exercices structurés. Les patients avec une arthropathie inflamma­

toire, ceux ayant bénéficié d’une prise en charge invasive ou avec une contre­indication importante

aux AINS étaient exclus. La prise stable d’AINS per os à dose fixe durant l’étude était autorisée. Les buts primaires étaient la douleur mesurée sur une échelle visuelle analogique (EVA) de 0­100 mm et la fonction de la main évaluée à l’aide d’un questionnaire standar­

disé de 0­30 (FIHOA : Functional Index for Hand Osteoarthritis).

Après six semaines de traitement, il y avait une différence de ­1,7 point sur la fonction de l’articulation au FIHOA entre les deux groupes (IC 97,3 % : ­ 2,9 à ­ 0,5 ; p = 0,02 ; mais est­ce cliniquement relevant ?) et une différence non significative entre les deux groupes pour la mesure de la douleur de ­ 4,2 mm à l’EVA. Après 12 semaines, la différence était significative tant

pour la fonction (­ 2,4 au FIHOA) que pour la douleur (­ 8,6 mm à l’EVA) entre les deux groupes.

Commentaire : Cette étude montre que l’ajout d’un traitement combiné apporte au mieux un bénéfice modeste au patient en termes d’antalgie et de fonction articulaire à trois mois. Par ailleurs, un effet placebo est possible (pas de gel placebo, port de l’orthèse évident). Le fait que plus de patients attendant un bénéfice du traitement aient été inclus dans le groupe intervention peut aussi influencer les résultats ; tout comme le fait que dans 12,3 % des cas, l’évaluation des patients n’a pas été réalisée de manière aveugle. À six mois, moins du quart des patients utilisaient

encore l’orthèse et l’AINS topique.

Dans ces conditions, il est difficile de tirer une conclusion de cette étude même si un bénéfice clinique significatif du traitement combiné semble improbable au niveau collectif.

Dr Nicolas Blondel HFR Fribourg – Hôpital cantonal Coordination : Dr Jean Perdrix, Unisanté (jean.perdrix@unisante.ch)

Deveza LA, et al. Efficacy of a combina- tion of conservative therapies vs an education comparator on clinical outcomes in thumb base osteoarthritis: a randomized clinical trial. JAMA Intern Med Published online 2021. doi:10.1001/

jamainternmed.2020.7101.

Les séroprévalences (détection d’anticorps spécifiques) four- nissent des informations sur le nombre de personnes qui ont été infectées par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Selon les régions, la deuxième phase de test a eu lieu entre mai et octobre 2020 et la troisième entre novembre 2020 et fé- vrier 2021.

Commentaire : La publication récente des derniers résultats de l’étude Corona Immunitas est à certains égards décevante, mais très instructive. Après respectivement la première et la seconde vague, en général plus haute et plus prolongée, la séroprévalence, résultant encore très largement de l’immunité postinfectieuse et marginalement de l’immunité postvaccinale, est encore très basse.

Parmi les cantons fournissant des données, dans le plus

touché (VD), la séroprévalence passe de 10 à 25 %, tandis que Zurich lui passe de 3 à 8 %.

Il faut avouer que, par rapport à l’incidence de Covid dans certains milieux, ces chiffres

sont surprenants. En principe, la méthodologie de tirage au sort de candidats dans les listes d’état civil garantit une représentativité de l’échan- tillon, cependant des taux

d’acceptation bas des parti- cipants contactés pourraient réintroduire des biais. Il sera donc important de prendre connaissance des détails de ces études.

Corona Immunitas. www.corona-immunitas.ch/fr/ statut mars 2021.

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ACTUALITÉ

WWW.REVMED.CH

31 mars 2021

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En tout état de cause, des taux de séroprévalence aussi bas appellent les commentaires suivants :

Sans instaurer des mesures de distanciation visant à mitiger l’épidémie, on aurait laissé se développer un tsunami d’une hauteur de 10 à 15 fois supérieur aux vagues que nous avons éprouvées. Il aurait totalement inondé le système sanitaire

avec des conséquences difficiles à imaginer.

En présence d’une popula- tion naïve (non immune) variant de 92 à 75 % selon les cantons, l’abandon maintenant des mesures de distanciation conduirait à une vague à peine plus faible que celle décrite plus haut.

Même en continuant une politique de mitigation inter-

mittente, il reste une population non immune en quantité suffisante pour alimenter 3 à 4 vagues comme celles que nous avons éprouvées, pendant probablement au moins une année.

Il n’y a pas d’autre solution tolérable économiquement qu’une campagne massive de vaccination !

Pascal Meylan Professeur honoraire

Faculté de biologie et de médecine Université de Lausanne

1015 Lausanne pascal.meylan@unil.ch

Dagan N, et al. BNT162b2 mRNA Covid-19 Vaccine in a Nationwide Mass Vaccination Setting. New Engl J Med 2021;DOI:

10.1056/NEJMoa2101765.

ÊTRE EFFICACE ET RESPECTER LE DEVOIR DE JUSTICE ENTRE LES GÉNÉRATIONS ?

Décidément, le Covid­19 polarise mes pensées, peut­être mes peurs.

Je n’arrête pas de lire la presse, d’écouter la radio, de regarder divers journaux télévisés tous les soirs. En glanant ici et là, je constate que la pandémie a mobilisé des médecins dans la construction de stratégies efficaces – peut­être plus que dans le partage du questionnement éthique sociétal autour des priorités que la maladie impose à notre système de santé.

Le débat autour de nos responsa­

bilités spécifiques nous incitait à soigner bien et vite. Les gouverne­

ments ont adhéré à cet objectif médical d’efficacité. Vers quel but ? Celui de préserver au maximum la vie biologique du sujet ? Mais la vie ne peut être réduite à cette seule dimension.

Des choix tragiques se sont d’emblée imposés. Il a été suggéré de fixer une limite d’âge à la prise en charge dans les soins intensifs où il n’est pas « efficace » de traiter des personnes très âgées

et malades. En Europe, on les a laissées dans les EMS en les privant de soins hospitaliers : elles y sont mortes dans la solitude. C’était injuste. Maintenant il est très efficace de traiter ces mêmes personnes par la vaccination.

La fracture sociale (dont les écarts se sont creusés), les inégalités, la précarité cédaient le pas dans nos pensées « médicales » face à l’urgence de soigner. Les personnes les plus défavorisées sur le plan socio­économique sont également celles dont la mortalité est la plus élevée. Dans cette situation, où on évoque la nécessité d’une vaccina­

tion planétaire, les migrants, par exemple, sont encore plus privés de leur dignité et de leurs droits.

Ils vivent dans des conditions inhumaines. Pourtant, pour une majorité d’entre eux, ils sont porteurs d’un projet héroïque et désespéré de répondre au devoir de solidarité à l’égard des généra­

tions qui sont restées au pays.

Notre responsabilité humaine nous obligerait­elle à nous limiter aux conséquences de la pandémie sur la seule santé biologique ou sur la surcharge de nos hôpitaux ? Aujourd’hui, les jeunes sont en souffrance. On comprend leur besoin légitime de vie, de divertis­

sement dans le sens pascalien1 du terme, mais on sous­estime leur peur de la mort pour eux­mêmes et pour leurs familles. Mais oui, pour leurs parents et leurs grands­

parents pour qui – malgré leur apparent cynisme – ils éprouvent des inquiétudes indicibles. J’en tiens entre autres pour témoignage ce que me disent des enseignants : des enfants, même petits, sont en souci à l’école. Ils ne supportent pas de rester à la maison, mais en

même temps ils savent que la fréquentation de l’école pourrait porter préjudice à leurs parents par la transmission du virus en famille. Des enfants souffrent par ailleurs d’aggravation de la violence au sein des familles à la suite du confinement.

Les personnes âgées semblent être peu conscientes de la préoccu­

pation des jeunes à leur égard : certaines pensent que l’insouciance et l’irresponsabilité leur font du tort. Les jeunes se demandent pour leur part s’ils ne sont pas exagérément sacrifiés au profit des personnes âgées. La violation d’une exigence de réciprocité serait plus forte dans le cas des jeunes que pour d’autres classes d’âge.2 Et les politiques de vaccination actuelles peuvent leur donner raison, tout en sachant qu’il y a aussi parmi les jeunes beaucoup de réfractaires. Seul le gouvernement indonésien vaccine en priorité les personnes qui ont l’âge d’être parents. Il pense ainsi

à l’équité avec des générations qui ne sont pas encore nées.

Quelles seraient, plus largement, les stratégies efficaces pour corriger les inégalités devant la vie, la maladie, la mort et pour mettre en place une solidarité entre les générations ? Comment favoriser la construction d’un futur plus juste ? Les médecins ont, je pense, une contribution singulière à apporter à ce ques­

tionnement en réfléchissant au dilemme cornélien entre efficacité et justice : tout ce qui est juste n’est pas nécessairement efficace, mais tout ce qui est efficace n’est pas nécessairement juste.

CARTE BLANCHE

Marco Vannotti

Ruelle Vaucher 7 2000 Neuchâtel mvannotti@gmail.com

1 Chez Pascal (Pensées – 139), le divertissement permet d’éviter de penser au sentiment désespérant de notre insignifiance et de notre fragilité, ainsi qu’à l’angoisse de la mort.

2 Justice intergénérationnelle. Émission

« Esprit de justice » du 10.02.21 sur France Culture avec Axel Gosseries.

LDD

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