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CoLaus ou un rêve devenu réalité

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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il est relativement aisé d’émettre des idées, il est par contre plus difficile de concrétiser nos rêves. L’étude CoLaus (Cohorte Lausannoise ; www.colaus.ch) représente à notre avis la réalisation d’un projet ambitieux et dont les chances de succès pouvaient sembler faibles. Si nous décrivons ici l’historique de cette aventure c’est essentiel­

lement pour susciter l’envie chez nos plus jeunes collègues de poursuivre leurs rêves en recherche et d’avoir la passion, la générosité et le courage, et la volonté d’acquérir la formation nécessaire pour aller au bout de leurs ambitions.

Dès 1992, une longue amitié m’avait conduit à collaborer avec Vincent Mooser pour des projets de recherche dans le domaine du métabolisme et de la génétique. Bien que ces projets aient été fructueux, nous voulions réaliser – une fois dans notre vie – un projet plus ambitieux dont l’impact clinique devait être significatif. C’est dans ce contexte qu’en septembre 2002 nous avons décidé de lancer une étude dont la question initiale était la suivante : «Quels sont les déterminants environnementaux et généti­

ques responsables de la survenue des maladies cardiovasculaires dans notre population ?».

Pour ce faire nous avons décidé de récolter de nombreuses variables cliniques et biologiques de plus de 6700 personnes représentatives de la population lausannoise. La réalisation d’un tel projet nécessite bien évi­

demment un budget considérable obtenu avec un partenaire privé. En quel ques mois, nous avons écrit le pro tocole et les formulaires de con­

sen tement en adoptant les critères éthi ques qui répondaient aux stan­

dards les plus élevés, établi un con­

trat précis avec notre partenaire in­

dustriel et obtenu l’accord de la Com­

mission d’éthique du CHUV/UNIL. Le projet était prêt à démarrer, sous la direction du Pr Peter Vollenweider qui s’est joint dès le début comme in­

vestigateur principal.

Une douzaine de collaborateurs dont des infirmières, assistantes mé­

dicales et médecins, ont assuré le recrutement des participants dès 2003 sur une durée de trois ans avec un grand succès. La réponse des habitants de la ville de Lausanne a été extrêmement positive et tous les participants ont accepté de remplir un questionnaire détaillé et d’être évalués clini­

quement. De nombreuses analyses de biomarqueurs sanguins et une étude de plusieurs millions de marqueurs génétiques ont été effectuées pour chaque participant.

Une seconde question fut rapidement abordée, à savoir : «Est­ce que l’état de santé mentale des participants de l’étude CoLaus est associé à la survenue et/ou modifie l’évolution des affections cardiovasculaires ?» L’hy­

pothèse était que certains dénominateurs communs existent entre santé mentale, maladies cardiovasculaires et génétique. Le Pr Martin Preisig s’est engagé avec beaucoup de succès dans cette étude psychiatrique d’enver­

gure que nous avons appelée PsyColaus.

CoLaus ou un rêve devenu réalité

«… récolter de nombreuses variables de plus de 6700 personnes représentatives de la population lausannoise …»

éditorial

Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 2 novembre 2011 2115

Editorial

G. Waeber

en collaboration avec les professeurs

P. Vollenweider M. Preisig V. Mooser

Gérard Waeber

Service de médecine interne CHUV, Lausanne

Articles publiés

sous la direction du professeur Peter Vollenweider

Service de médecine interne

CHUV, Lausanne

Vincent Mooser Service de biomédecine CHUV, Lausanne

Martin Preisig Département de psychiatrie CHUV, Lausanne

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Pour pouvoir répondre adéquatement aux différentes questions que nous nous sommes posées, il fallait assurer le suivi longitudinal et faire de CoLaus une cohorte. Ceci est devenu possible grâce à un important finan­

cement du Fonds national suisse de la recherche dans le cadre d’un pro­

jet d’étude de cohorte CoLaus/PsyCoLaus.

La réalisation de cette étude aurait été impossible sans la collaboration extraordinaire de nombreux partenaires locaux comme l’Institut universi­

taire de médecine sociale et préventive, les Départements de génétique médicale et de psychiatrie, des collaborations avec de nombreux groupes académiques en Europe et en Amérique du Nord, ainsi qu’avec le groupe industriel qui avait sponsorisé le lancement de l’étude.

Les premières publications issues de nos observations sont parues en 2007 et le nom­

bre d’articles publiés à ce jour s’approche de 100. Les observations couvrent aussi bien les domaines de l’épidémiologie, de la santé publique, de la psychiatrie que de la génétique. L’impact scientifique est important, CoLaus ayant contribué à des publications dans des journaux scientifiques à politique éditoriale très stricte, avec en particulier plus d’une vingtai ne de papiers dans Nature, Nature Genetics, Lancet ou JAMA.

Plus récemment, le projet s’est enrichi avec de nouvelles collabora­

tions en particulier des investigations touchant le sommeil (HypnoLaus, sous la direction du Dr Raphaël Heinzer et du Pr Mehdi Tafti) et l’ostéo­

porose (OstéoLaus, sous la direction du Dr Olivier Lamy et du Pr Didier Hans au CHUV).

Quels messages peut­on tirer de cette aventure et quels ont été les in­

grédients nécessaires pour transformer une idée en un projet aujourd’hui visible internationalement ? Premièrement, l’idée de départ doit être bonne.

Toutes les idées ne sont pas bonnes, et rien n’est plus profitable que d’émettre de nombreuses idées, de les partager avec des personnes ex­

périmentées et de confiance, et de filtrer celle ou celles qui ont le plus de chance de succès. Il faut ensuite de la passion, sans limite, qui anime et donne l’énergie de dessiner et redessiner des plans, d’attirer les finance­

ments et de mettre sur pied une équipe. Cette équipe doit être experte, bien formée, cohérente et motivée, capable de passer les obstacles et de garder le nord lorsqu’il y a des turbulences. Dans ce sens, pourquoi ne pas l’avouer, il faut aussi du courage, de la générosité, en grande quantité, l’envie de partager les données, de ne jamais s’isoler dans ses projets de recherche et de développer un réseau de compétences. L’isolement est l’antichambre de la mort en recherche scientifique, alors que l’apport d’expertises multiples est le meilleur garant de succès.

Chers jeunes Collègues, nous espérons que l’histoire de CoLaus/Psy­

CoLaus vous inspirera et nous nous réjouissons beaucoup de voir tout votre dynamisme et votre passion aboutir dans la concrétisation de vos idées les plus ambitieuses et la réalisation de nombreux projets démesurés…

2116 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 2 novembre 2011

«… Il faut ensuite de la pas- sion, sans limite, qui anime et donne l’énergie de dessiner et redessiner des plans …»

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