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Revue Médicale Suisse–
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21 septembre 2011actualité, info
lu pour vous
Coordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@chuv.hospvd.ch)
Cette étude de cohorte britanni que a suivi 17 981 patients ayant sur
vécu cinq ans et plus à un cancer survenu avant l’âge de quinze ans.
Son but principal était de définir l’excès de risque de développer un nouveau cancer à l’âge adulte dans le suivi de cette population.
Après une période de suivi média ne de 24,3 ans, 1354 cancers ont été détectés chez 6,8% (1222) des patients. Le ratio standardisé d’inci
dence (RSI : rapport entre le nom
bre observé de cancers sur le nombre attendu dans la popula
tion) était 3,9 fois plus élevé que dans la population normale pour l’ensemble des tumeurs (RSI 3,9 ; IC 95% : 3,64,2) correspondant à
un excès de risque absolu de 16,8/
10 000 patients/année (IC 95% : 15,318,3). Le risque de dévelop
per une tumeur était maximal pour le rétinoblastome (RSI 289,2 !) et les tumeurs osseuses (RSI 30,5), suivi des gliomes (RSI 6,5) et des tumeurs digestives (RSI 4,6), puis,
dans une moindre mesure, des tu
meurs urogénitales (RSI 1,9) et du sein (RSI 2,2). Le risque de déve
lopper un gliome ou une tumeur osseuse était surtout augmenté précocement (57% de ces deux tumeurs survenant avant l’âge de vingt ans), alors que le risque de développer une tumeur digestive ou urogénitale était plus tardif. Le risque de développer un cancer colorectal à l’âge de 50 ans, après un traitement de radiothérapie ab
dominopelvienne, était de 1,4% à point de vue
Cancer dans l’enfance ou l’adolescence : attention au risque augmenté de néoplasie à l’âge adulte
l’âge de 50 ans, soit un risque lé
gèrement supérieur à un patient du même âge ayant deux parents du premier degré affectés par un cancer colorectal (risque de 1,2%).
Commentaire : Cette étude nous rappelle l’importance de très bien suivre nos patients ayant souffert d’un cancer dans leur jeunesse en raison du risque important de néo
plasie subséquente. La question d’une coloscopie de dépistage précoce en cas d’antécédents de radiothérapie abdominopelvienne doit se poser, même si la question du remboursement par les caisses maladie n’est pas encore garantie.
Dr Nicolas Blondel HFR Fribourg
Reulen RC, et al. Longterm risks of subsequent primary neoplasms among survivors of childhood cancer. JAMA 2011;305:23119.
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