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Violence - marginalisation et monopole

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Violence - marginalisation et monopole

ROBERT, Christian-Nils

ROBERT, Christian-Nils. Violence - marginalisation et monopole. Genève : CETEL, 1978

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4991

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TRAVAUX CETEL No 6

VIOLENCE ~ PffiRGINALISATION ET

NONO POLE

Christian-No ROBERT

UNI-GE

(3)

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Ce texte a ~té r~dig~ pour la Table Ronde organis~e

oonjointement par'Ze Bureau International de 1.'lduoation et Za FaouZt~ de Psyohologie et des Soienoes de l ' Eduoa- tion ~ et 7 ootobre 1.978); quatre th~mes étaient.propo- sés, soit :

- Za proteotion de l'environnement,

- Za pauvret~ oomme mod~le de développement, - la oondition f~minine et

- la vio1.enoe.

Ce dernier th~me devait être pr~sent~ par F. Basaglia, direoteur de l'h~pita1. psyohiatrique de Trieste, qui se

d~sista au dernier moment. Charg4. non pas de le remplacer, mais d'introduire le thème de la violenoe, je fus oonfron- à quelques diffioult~s pour faire en quelques heures oeuvre "g~nia1.e"!

Aussi les pr~sentes réf1.exions doivent-elles beauooup à deux textes qui,pour passionnants et novateurs qu'ils

soient, n'en demeurent pas moins trop largement méoonnus. Je dis ici ma reoonnaissance à D. Martin, M. et R. Fiohelet et surtout à R. Girard; la générosit~ intellectuelle de oe dernier et ses profondes richesses anthropologiques nous entratnent loin des sempiternelles j~r~miades sur

la violenoe •••

Christian-No ROBERT Ootobre 1.978.

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I I

"Les vrai8 "bouas ~mis8aire8" 80nt

aeu~ que ~es homme8 sont inaapabLes de rep~rer en tant que teLs, aeu~ d La cuLpabi~it~ desqueL8 iL8 aroient dur comme fer"

VIOLENCE, MARGINALISATION et r~ONOPOLISATION

Le droit, et singulièrement le droit pénal, prétend codifier la violence; son discours. ou mieux celui que tiennent ses

"militants". occupe une place privilégiée dans

l'orchestration générale et abêtissante que l'on joue aujour- d'hui autour du thème sans fin de la violence.

Il serait donc possible de reprendre ici pour l'amplifier encore le discours dominant et officiel sur la violence qui répète stupidement que la violence ne cesse de croître. et qu'il faut la bannir.

Sous l'effet de ces messgges. ou simultanément.

sans qu'il soit possible d'établir de liens de cause à effet, la conscience populaire s'exacerbe aujourd'hui sur toutes les formes de violence physique qu'elle semble découvrir subite- ment: on ne parle que de l'enfant et de la femme, victimes

de violences. de la recrudescence de la criminalité de violence;

les guerres, toujours recommencées, font la une de l'actuali- té. Et il n'y a pas jusque dans les sports de compétition où l'on ne traque et dénonce aujourd'hui la violence.

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III

Certains vont jusqu'à vouloir expliquer la vio- lence en termes pathologiques: ils dissèquent alors l'homme génétiquement, biologiquement, psychiquement avec des idéolo- gies qui ne sauraient renier Darwin, et trouvent les causes et les responsables de ces violences physiques.

Ces pistes de réflexion se perdent dans les sa- bl es e cer a1nes 1eo og1es d t · . J' l . 2) •

Certes, deci, delè s'expriment des violences physiques réelles, provocantes, mystérieuses, mais qui, depuis toujours, conduisent et dominent tout à la fois l'homme. Et ce sont sur elles que se jettent avec un appétit suspect

les mass media et les instances officielles, développant d'ail- leurs par là une crainte de la violence, peut-être plus dan- gereuse que la violence elle~même. Il s'agit là vraisemblable- ment d'une stratégie consciente ou inconsciente visant à légi- timer à moyen terme un renforcement de l'autorité et des appa- reils de contrôle centralisés. 3 )

Aussi est-ce bien davantage "l'augmentation récen- te du volume du discours sur la violence,,4) qui doit inquié- ter, car celle-ci est objectivement indiscutable, mesurable et quantifiable alors que l'augmentation toujours plus préten- due de la violence réelle supposerait que l'on disposât d'un

concept précis, ce qui n'est pas le cas et d'instruments de mesure indiscutables, ce que ne sont en tout cas pas les sta- tistiques produites par le système de justice pénale5), accré- ditées, croit-on, pour émettre chroniquement des bulletins de

santé et de maladie sur la violence dans nos sociétés •

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• • •

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IV

C'est donc cette prégnance du discours sur la violence qui inquiète et qui doit inciter à parler d'elle plus que des violences réelles sur lesquelles toute parole ne peut être que lieu commun dans la meilleure des hypothèses et. dans la pire. poncifs pseudo-scientifiques6).

Une lecture attentive de la violence dans notre société doit conduire infailliblement à deux constats d'évi- dence. la marginalisation d'une part, et la monopolisation de la violence. d'autre part, deux phénomènes associés à d'au- tres. secondaires qu'il faut dénoncer.

Dans une première perspective. il convient de relever l'homogénéité quasi-totale du discours sur la violen- ce7 ) : le choeur répète à satiété qu'il faut vivre dans un mon- de sans violence8

). Rappelez-vous la déclaration fracassante de Giscard d'Estaing en 1974 : "La société moderne française doit ~tre une société sans violence".

Il ne serait guère difficile de retrouver, émises par toutes espèces d'entrepreneur moraux9), des déclarations tout aussi univoques. Interrogez autour de vous : le discours est

invariablement le même, d'une cohérence d'ailleurs qui trans- cende toute classe Si vous approfondissez, vous appren- drez que la violence "est complètement chargée de valeurs né ga- tives"lO).

Les violences réelles,toujours expr~mees par des individus, isolés ou en groupe, sont rapportées à des respon- sables individuels qu'il faut désigner, montrer du doigt selon des procédures variées. toujours rituelles, et habile- ment maquillée~tantôt par la science (malades mentaux). tan-

• • •

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v

tôt par la morale et la raison (délinquants), tantôt par le politique (manifestants, grévistes, etc.) parfois par toutes concurremment. L'objectif est toujours le même et c'est ici le centre d'un premier thème: la marginalisation de la vio- lence.

Intolérée, la violence doit être exorcisée par des procédures qui dissimulent mal les aspects essentiels du sacrifice originel, qu'elles ont toutes à des degrés divers conservés.

Dès cet instant, il n'est plus question que du violent, de son exclusion sociale, du dénigrement de sa re-

vendicationl~

du mépris qui entoure toute sa conduite.il est lors entièrement discrédité dans toute sa personne. Des grè- ves aux manifestations les plus diverses (énergie nucléaire, prisons, hôpitaux pSYChiatriques, etc.) le schéma se répète inlassablement qui démontre qu'il faut alors un pouvoir pour tout à la fois nommer la violence et marginaliser le violent.

C'est alors que fonctionne le sacrifice, comme l'a si magistralement démontré Girard12

), nous rappelant ainsi que certaines institutions actuelles ne peuvent se comprendre sans les clefs du sacré.

Prenons l'exemple de la Justice pénale qui,con- trairement à ce qu'elle prétend,ne gère que des illégalismes de biens, donc précisément des comportements dont la violence physique sur la vie ou la propriété d'autrui est l'une des caractéristiques essentielles13 ). Elle est exercée par un

pouvoir et a pour finalité de rétablir la paix pUblique en éli- minant, puis en sanctionnant un conflit. Elle choisit ses

• • •

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VI

victimes, selon des règles confuses de sélection, qui, à la lumière de travaux récents, apparaissent incontestablement comme

~uées

par un certain "hasard,,14). Elle détermine en- suite selon les règles d'un formalisme archaïque, et nourries d'une dogmatique toujours recommencée, une bonne victime

qu'elle a eu soin de modeler préalablement15 ). Et c'est l'ex- piation de la violence individuelle, et peut-être aussi collec- tive, par cette longue route è.estinée d'une part à "rendre la victime pleinement sacrificiable" et d'autre part à "briser la symétrie des représailles", donc à faire cesser la violence.

"Le système judiciaire, et le sacrifice,écrit Girard, ont donc en fin de compte la même fonction".16)

On pourrait approfondir encore les similitudes entre fonctionnement è.u système de justice pénale et sacrifi- ce, et rappeler que dans les deux institutions le choix de la victime est arbitraire, que toutes deux s'entourent de pré- cautions méticuleuses pour la construction d'une vérité d'évi- dence, è.ont l'aveu est la pièce maîtresse devant la Justice,17) que sacrifice rituel et condamnation sont précédés de prati- ques d'isolement social, è.'exclusion qui préfigurent déjà les conséquences même de rite, que le bouc émissaire n'est effica- ce que s'il est déclaré bonne victime18

), c'est-à-dire qu'il soit, comme le dit Girard "ni trop, ni pas assez étranger à la communauté ft19 ), (l'inè.ignité des irresponsables face à la peine n'est que la conséquence de ce princi~e), que le "céré- monial rituel,,20) du jugement et du sacrifice exigeaient tous deux historiquement l'unanimité, fondement essentiel et garant de l'efficacité de la victime émissaire, qu'enfin les consé- quences è.e la conè.amnation et è.u sacrifice sont le rejet,

la marginalisation, le bannissement, l'exclusion, l'imposition de stigmates indélébiles : la lettre écarlate

•••

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VII

marquée au fer rouge21

) en témoigne, comme aujourd'hui le ca- sier judiciaire.

nl~.ême dans les formes qu'on pourrait qualifier de laïques. écrit Gernet. l'image du châtiment est attirée dans une zone de pensée religieuse,,22).

Coincidence fortuite ou généalogie évidente 1 La question ne semble plus devoir être posée.

Certains pourraient ne voir dans cette image de la Justice pénale qu'une caricature et de ce fait se réjouir de n'y point participer. Qu'ils se gardent de railler, car le mo- dèle sacrificiel est partout, et nombreuses sont nos institu-

tions qui fonctionnement de la même façon. Faut-il ici rappel~r

Szasz qui en a fait l'excellente démonstration tant pour les filières médicales en psychiatrie, que pour celles Qui prSten- dent traiter les toxicomanes 123 ) Faut-il citer tout le courant de pensée sociologique français contemporain qui, autour du concept de contrôle socia~ s'affaire à démontrer comment s'est créé et fonctionne l'exclusion sociale des eXclus?24) Faut-il mentionner finalement l'analyse critique des systèmes éduca- tifs,élitaires et reproductifs?2 5)

La prégnance du rite sacrificiel est évidente : il n'est dès lors pas étonnant de le trouver fonctionnement parfaitement sur la violence. qu'il est chargé d'expurger.

Nombre d'institutions qui nous sont familières professionnellement, intellectuellement. pOlitiquement, gèrent le sacrifice et la violence par l'exclusion. par sa margina- lis,,-tion. Au nom de qui et de quoi puisque, selon Girard, "la violence constitue le coeur véritable et l'âme secrète du sacré"?26)

...

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VIII

Notre seconde interrogation devant la violence porte sur la mutation qu'elle subit aux mains des instances légitimées à l'utiliser, et à sa monopolisation par un nombre toujours plus grand d'institutions plus ou moins spécialisées et s'insérant parfaitement dans un ensemble modélisant que Basaglia a si justement appelé "le contrôle social total".

Expliquons-nous. Il est clair tout d'abord que pour exercer à mains nues la violence sacrificielle, il

faut être doté d'un savoir ou d'un pouvoir particulier (poli- tique, étatique, spirituel); que,d'autre part, ces violences doivent prendre des formes différentes des violences physi- ques qu'elles ont pour objectif d'interrompre. Il n'est plus concevable d'utiliser les rites primitifs du bouc émissaire qui rendraient trop évidents l'archétype du sacrifice (geste meurtriers et renvoi dans le désert 27 )).

La violence d'ailleurs n'est pas unique, n'est pas que physique. Elle peut prendre des aspects symboliques, ce qu'ont bien mis en évidence Bourdieu et Passeron. La violen- ce symbolique est alors "tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissi- mulant les rapports de force qui sont au fondement de sa forcen28). Or c'est précisément de cette nature que sont les violences sacrificielles dans nombre de nos institutions, et singulièrement dans celles qui précisément visent à l'éradica- tion de la violence : Droit et Justice en particulier, mais aussi psychiatrie parfois, à quoi il faudrait rajouter tou- tes les nouvelles "techniques de régulation" sociale 29).

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IX

Ces violences là sont de celles que nous subis- sont tous les jours, ce sont des violences dont nous sommes inconscients, qui pourtant conditionnent notre vie. Quantita- tivement et qualitativement ces violences incidieuses me sem- blent infiniment plus fréquentes, plus intenses, plus permanen- tes, plus durables aussi dans notre vie que les violences phy- siques.

Et ces violences symboliques sont d'autant plus dangereuses qu'elles apparaissent dans le cadre de méthodes douces visant à gérer, à encadrer notre vie quotidienne, l'é- ducation de nos enfants, notre santé, notre économie personnel- le, nos idées,et que toutes émanent d'institutions au profil singulièrement analogue, proches de celles qu'Althusser nomme

"les appareils idéologiques d'Etat,,30). Et c'est là qu'inter- vient l'idée du monopole de la violence, du monopole"" des vio- lences symboliques. Car si les appareils d'Etat sont, et à eux seuls, producteurs des critères de socialité, d'éducation, de santé et de sécurité 31 ) ils détiennent également, et eux seuls, le pouvoir et la maîtrise de ces violences symboliques eux nous enchassent. dans un monde normalisé. standardisé.

aseptisé. sans autre violence que les leurs. symboliques cer- tes et utilisées par ceux que Donzelot appelle gentiment les nouveaux philantropes : "Le conseillisme n32 ) généralisé, so- cial. éducatif. professionnel. thérapeutique, conjugal, prati- que de façon monopolistique et univoque des violences douces, symboliques, permettant de supprimer toute violence, renfor- çant la normalisation et la stéréotypie des conduites indivi- duelles.

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Or toute violence, même symbolique, reste sacrée et sacrificielle : elle aboutit infailliblement à la désigna- tion d'un bouc émissaire, d'une victime. Et toutes les prati- ques de l'engineering social ne peuvent s'appliquer que sur le modèle du victimage. Les processus rituels sont parfois diffi- ciles à traquer; moins évidents, qUe devant la Justice pénale;

ils n'en existent pas moins, Burke l'a démontré 33 ). Les violen- ces symboliques sent aussi meurtrières symboliquement que les violences physiques.

Pourquoi donc cette monopolisation de la violence dans les mains d'appareils qui prétendent médiatiser tous les rapports humains, appareils que Basaglia appelle et pour cause

les institutions de la violence ?34)

Violence marginalisée, et violence monopolisée constituent deux réflexions aujourd'hui essentielles sur ce phénomène tant décrié. L'importance conjugée du sacré et du politique est fondamentale : elle fournit des modèles d'analy- se et d'interprétation, certes sans solutions, mais qui enri- chissent notre connaissance sur la violence.

Marginalisation de la violence par le sacrifice et monopolisation de la violence pour le sacrifice se rejoi- gnent et nous aident à comprendre que la violence constitue l'un des éléments les plus indispensables au fonctionnement social, qu'elle contribue à la cohésion du groupe 35 ), mais qu'elle peut être accaparée, puis dangereusement défigurée et qu'elle pose toujouri'la question d'une divergence possible entre les aspirations de l'homme et la finalité propre du sys- tème socio-politique qui est le nôtre,,36).

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XI

1) GIRARD (R.),Des choses cachées depuis la fondation du monde, Paris, Grasset. 1978, p. 55.

2) ACHARD (P.), CHAUVENET (A.) et al. : Discours biologiques et ordre social, parIs, Seuil, 1977.

3) Il est frappant de constater qu'en période de récession éco- nomique, où la sécurité (dans son acception la plus large) devient une obsession (Lazarus, l'idéologie de la sécurité Autrement, 1975, No 4, p. 199), les postes de travail offerts dans les secteurs policiers, pénitentiaire ou de surveillance générale (aéroports, banques, industries, etc.) se multi- plient de façon incontestable.

4) r·1ARTIN (D.), FICHELET (M et R.), "Si la violence existe, dis- cours du violen~, Déviance et Société, 1977, 1/3. p.294._

5) ROBERT (Ph.). '~es statistiques criminelles et la recherche", Déviance et Bociété, 1977 Ill, p. 3-28.

6) On pourra hésiter à placer dans l'une ou l'autre de ces caté- gories le rapport du comité présidé par Alain Peyrefitte : Ré- ponses à la violence, Paris. Presses Pocket, (2 volumes), 1977.

7) La réduction, ou naturalisation du discours peut paraître sché- matique. Mais il faut ici excepter le discours et les prati- ques sociales de militants totalement marginalisés, (terroris- tes) sur lesquels s'exerce d'ailleurs une réprobation socia- le massive.

8) LEAUTE (J.), plaide même "pour une politique de l'anti-violen- ce" dans son ouvrage Notre violence. Paris, Denoël. 1977, p. 173 et ss.

9) L'expression forgée par BECKER (H.), Outsiders, New-Yor~,

The Free Press. 1964, peut recevoir une définition élargie, comme suit: Institution, personne ou groupe de personnes dotées d'un pouvoir symbolique lui permettant Boit d'organiser la connaissance. soit de diffuser des modèles cognitifs éla- borés par d'autres.

10) t1ARTIN (D.) et FICHELET (M. et R.). op.cit.,(4), p. 296.

11) Idem. p. 296.

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XII

12) GIRARD (R.). La violence et le sacré. Paris. Grasset. 1974.

Démonstration reprise et amplifiée dans la première partie de son dernier ouvrage. Des choses cachées depuis la fonda- tion du monde. op.cit. (1).

13) Son acharnement sur les illégalismes de biens comme les dé- signe FOUCAULT O~.). Surveiller et punir. Paris. Gallimard 1975. p.89 est trop connue : elle ne semble connaître que vol. viol. brigandage et lésions corporelles. Son champ vi- suel est totalement fragmenté.

14) HERPIN (N.). L'application de la loi. Paris. Seuil. 1977.

JONGMAN (R.)."Dame Justice'aussi a d'humaines faiblesses".

Deviance et Société. 1978. II/4. p. 325.

15) Le meilleur exemple actuel à donner serait celui de GOLDMANN (P.) dépeignant son procès comme "une construction inconsis- tante et secondaire destinee à justifier, à légitimer, à sanctionner non pas l'instruction, qui n'eut pas plus lieu que le procès, mais la conviction et le travail policiers"

(Souvenirs obscurs d'un Juif olonais né en France, Paris, Seuil, 1975, p.19 •

16) Citations toutes trois extraites de GIRARD (P.) op.cit. (12), 1972. respectivement aux p. 376, 47 et 41.

17) Ceci pour répondre à des apparences de logique et de cohéren- ce et "permettre" à la "victime" de s'accuser elle-même.

Pilate aussi s'en est lavé les mains •••

18) Parlant de l'''idéologie bourgeoise" dominant la Justice pena- le, GOLDMANN (P.) témoigne cruellement de cette découverte fuctueuse d'une bonne victime: "J'étais le symbole extrême de ce qu'elle abominait" (GOLDMANN, op.cit., (15). p. 277).

19) GIRARD (R.), op.cit.(12), p. 375.

20) HACKER (F.), Agression. violence dans le monde moderne, Paris, Calmann-Lévy. 1972, p. 123.

21) Allusion au livre de N. HAWTHORNE: La lettre écarlate, (trad- M. Canavaggia), Lausanne, Rencontre. 1964.

22) GER~~T (L.), Anthropologie de la Grèce classique. Paris,

!,1aspero, 1968, p.300.

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XIII

23) SZASZ (Th.), Fabriquer la Folie, (trad. M. Manin et J.P.

Cottereau), Paris, Payot, 1976 et

Les rituels de la drogue : la persécution ri- tuelle de la drogue et des drogués, (trad.

M. Manin), Paris, Payot, 1976.

24) Nous faisons allusion aux travaux de FOUCAULT (M.),

CASTEK (R.), CHAMBOREDON (J. -O. ), l>I.EYER (P.). DONZELOT (J.), LASCOUl,ffiS (P.). JOSEPH (I.) et FRITSCH (Ph.).

25) Dont BOURDIEU (P.) et PASSERON (J.-C.) seraient les meilleurs représentants, la -reproduction, Paris. Minuit, 1970.

26) GIRARD (R.). op.cit. (12), p. 52.

27) .LévitiqueXVI, 16 et ss.

28) BOURDIEU (P.) et PASSERON (J .-r-i.). op.cit. (25), p. 18.

29) Pour reprendre l'expression de DONZELOT (J.), La police des familles, Paris, Minuit, 1977, p.13.

30) ALTHUSSER (L.)." Idéologie et appareils idéologiques d 'Etat'~

La Pensée, 1970. 151, p.3-38.

31) fillYER (Ph.), "La correction paternelle ou l'Etat. domicile de la famille".Critigue. 1975, 343. p.1275.

32) DONZELOT (J.), op.oit. (29). p. 198.

33) L'oeuvre de BURKE (K.) n'étant pas particulièrement aisée.

nous renvoyons à une excellente étude de son oeuvre, ROIG (Ch.), Symboles et société, Berne, Lang. 1977.

34) BASAGLIA (F.), L'institution en négation (trad. L. Bonalumi, Paris, Seuil, 1970. p. 105.

35) Ce que DURKHEIM et G.H. MEAD ont si bien mis en évidence.

36) Op.cit. (4). p. 306.

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